Chapitre III
La bourse des valeurs de Casablanca et le
Processus de privatisation
Section 1 : La mise en place du programme de
privatisation
Actuellement, l'économie mondiale connue de plus en
plus le processus de privatisation c'est ainsi que la loi n° 93-89
autorisant le transfert des entreprises publics au secteur privé a
été promulgué.
Ainsi, durant la décennie 80, le maître mot dans
l'occident était la privatisation la grande Bretagne, les Etats-Unis
étaient les premiers en la matière. Pour ce qui concerne notre
pays la privatisation est le résultat d'un problème d'ajustement
structurel, et aussi de l'évolution de l'économie mondiale vers
le libéralisme qui suppose un désengagement presque total de
l'Etat.
En effet, le programme des privatisation est le reflet de
l'évolution des structures de l'économie marocaine,
l'environnement pousse le Maroc a s'aligner sur les économie
internationales.
La privatisation bénéficie d'un contexte
exceptionnel, c'est la première fois qu'une opération d'une telle
envergure s'adresse au public, que s'ouvrent a lui de nouvelles formes de
placement.
Les mesures prises, tant sur le plan du prix de l'action que
sans le domaine de la communication, sur le marché national comme a
l'extérieur, l'arrivée massive des fonds d'investissement
étrangers, autant d'élément en mesure de lui donner
confiance dans une forme d'épargne dynamique et d'en faire un acteur du
progrès économique.
En somme, nous pensons que le succès de la politique de
privatisation réside dans la volonté d'ouverture. La
privatisation dons est un outil et non une fin en soi.
Section 2 : l'impact de la privatisation sur
la liquidation de la bourse
L'examen des expériences en matière de
privatisation fait ressortir le marché boursier a assumé un
rôle important dans les opérations de transfert du secteur public
au secteur privé.
La théorie financière enseigne que le
marché boursier constitue un mécanisme irremplaçable en
économie libérale, pour des décisions d'investissement et
financement au service de l'épargne est un circuit d'allocation des
ressources pour les entreprises.
Au niveau macro-économique, un marché boursier
« efficient » fournit des indications correctes sur une
allocation optimale des ressources financières, et constitue de ce fait
un baromètre de l'efficacité concurrentielle des entreprises.
Dans un autre ordre d'idée, la mise en oeuvre d'un
programme de privatisation exerce un effet d'entraînement important sur
le marché financier, effet d'entraînement qui se traduit par les
facteurs essentiels suivants :
· la privatisation fait connaître la bourse,
· la privatisation alimente le marché,
· la privatisation accentue la réforme du
marché financier.
En outre, l'existence d'une bourse efficiente facilite et permet
la cession des sociétés privatisables dans des conditions
relativement avantageuses, elle facilite également la privatisation en
mobilisant l'épargne qu'elle canalise vers les sociétés
privatisables.
En somme, la dynamisation de la bourse des valeurs de Casablanca
est une mesure nécessaire et bénéfique pour accompagner le
processus de privatisation.
Section 3 : L'introduction en bourse. Une action rentable pour les
PME/PMI
Depuis la nomination de Said Ahmidouch, un expert en
marchés financiers, à la présidence du directoire de la
bourse de Casablanca, les efforts se concentrent à attirer les PME et
PMI
|
|
Comment arriver à attirer les petites et moyennes
entreprises à effectuer leur entrée en bourse? C'est la question
qui a toujours taraudé les esprits de nombreux dirigeants de la bourse
de Casablanca, qui se sont succédé à sa tête depuis
sa création, en 1929. Si la bourse a réussi à
acquérir ses titres de noblesse, surtout depuis 1993, année de la
réforme financière, il reste néanmoins un handicap majeur
qui freine son ascension : sa difficulté à attirer les PME
et PMI.
Or, de tout temps et pendant toutes les occasions qui se
présentent, responsables du gouvernement, analystes financiers et
lobbyistes désignés ne cessent d'expliquer à qui veut bien
les entendre que la bourse constitue un levier financier important pour une
petite et moyenne entreprise.
Sa grande vertu réside dans le fait qu'elle
procure à la PME et PMI un financement gratuit, sans
intérêts ni contraintes de remboursement. Le recours aux banques
étant plus compliqué et nécessairement plus coûteux,
la bourse est venue étendre le choix de l'investisseur pour le
financement de ses projets. Véritable baromètre de
l'économie, comme l'ont désignée les théoriciens de
la finance, la bourse offre également à l'entreprise
l'opportunité d'acquérir une image moderne, saine et
transparente, qu'elle pourrait employer pour se valoriser davantage sur le
marché international. cote de la bourse de Casablanca composée
d'un nombre considérable de PME et PMI. À ceux qui craignent par
contre une perte de contrôle de leur entreprise suite à l'acte
d'introduction en bourse, les experts leur répondent qu'ils se trompent
complètement, leur expliquant que pour se faire coter en bourse, il
suffit d'y introduire une part du capital, 20% par exemple. Or, la perte de
contrôle de l'entreprise se manifeste à partir de la cession de
51% du capital, au minimum. C'est ce qu'on désigne dans le jargon
technique : « La majorité financière».
Comment se faire coter ? C'est très simple : selon la nouvelle
loi boursière, qui remplace celle de 1993, il existe désormais
deux marchés exclusifs pour la PME et PMI : un marché
croissance et un marché développement. Le premier requiert
l'émission en bourse de 10 millions de dirhams, soit un total de 30.000
actions et la justification d'un seul exercice certifié. Le second, plus
grand et plus intéressant, exige l'ouverture d'un capital de 25 millions
de dirhams et la présentation de deux exercices certifiés. Si
l'entreprise s'agrandit et devient plus importante par la taille, elle pourra
évoluer vers le marché principal, réservé aux
grandes entreprises comme l'ONA, Maroc Telecom et Attijariwafa Bank.
.
Bien entendu, profiter des avantages multiples d'une cotation
en bourse suppose pour l'entreprise le respect d'un certain nombre de
conditions qu'il faut satisfaire obligatoirement. Il s'agit par exemple de
respecter la transparence financière, qui oblige l'entreprise à
publier régulièrement dans les journaux d'annonces légales
ses bilans et ses comptes résultats. Confinés dans leurs esprits
de conservatisme et tenaillés par la peur d'êtres
pourchassés par le fisc, les chefs d'entreprises rejettent pour la
plupart le projet d'entrée en bourse sous prétexte qu'elle exige
une transparence financière exagérée. À l'heure
où la mondialisation rattrape toutes les entreprises et les oblige
à devenir plus compétitives, d'aucuns estiment que la
transparence des chiffres est à leur avantage plutôt qu'à
leurs dépens. Elle leur permet notamment d'avoir un accès facile
et rapide aux partenariats étrangers qui exigent une certaine
crédibilité au niveau de la gestion et des résultats.
Selon le patron d'une entreprise cotée en bourse : «Depuis que
ma société y est entrée, son chiffre d'affaires ne cesse
de progresser et ses résultats financiers aussi». Avant
d'ajouter : «En quatre ans de cotation, mes ventes sur le
marché local et international ont presque doublé, grâce
notamment à une certaine image d'entreprise transparente que j'ai
développée auprès des investisseurs
étrangers». Pour séduire ces derniers, rien ne vaut un bon
dosage fait d'un peu de transparence, de beaucoup d'efficacité et
d'énormément de qualité. En entrant en bourse,
l'entreprise s'efforce de s'adapter à son environnement national et
international, devenu de plus en plus exigeant. Déjà, des
entreprises marocaines considérées comme leaders dans leurs
secteurs d'activité ont pris l'initiative de faire un pas vers la
bourse: il s'agit notamment des filiales du groupe Akwa, Afriquia Gaz et
Maghreb Oxygène, dont les performances s'améliorent
d'année en année; d'Unimer VCR et Taslif, du groupe dirigé
par Said El Alj, et, tout récemment, du laboratoire pharmaceutique
Sothema. Toutes ces entreprises ont toutes réussi leur introduction en
bourse au point de recourir au marché pour lever des fonds
supplémentaires.
Mais, que fait la bourse de Casablanca pour vendre aux chefs
d'entreprise les bienfaits d'une introduction en bourse et extirper de leurs
esprits ce qu'ils ressentent comme craintes et contraintes? Depuis la
récente nomination de Said Ahmidouch, un expert en marchés
financiers, à la présidence du directoire de la bourse de
Casablanca, l'effort est concentré sur le recrutement de la PME et PMI.
On tente de la séduire, l'intéresser et la faire entrer dans le
monde prestigieux de la cotation. C'est le nouveau défi que se fixe le
nouveau patron de la bourse, qui ne lésine pas sur les moyens pour
atteindre cet objectif. Nouda Lotfi, directrice du département promotion
à la bourse de Casablanca, et principale collaboratrice de Said
Ahmidouch, affirme avoir entrepris depuis 2000 une vaste campagne de promotion
et de prospection à travers des réunions réalisées
en one to one avec les patrons d'entreprises, des visites de salons
professionnels et des mailings personnalisés. « Nous essayons
de convaincre les chefs d'entreprises des avantages extraordinaires de
l'introduction en bourse pour tenter de les attirer vers plus de transparence
financière », ajoute Nouda Lotfi. Ensuite, ce sont les banques
d'affaires qui prennent le relais en prodiguant des conseils pour
réussir une grande introduction en bourse. Une liste d'entreprises
potentiellement introductibles est déjà établie. Il reste
à définir le timing de leurs entrées effectives.
|
|
|