CHAPITRE III : LIMITES DE LA COOTHEGIM
DANS LA
STABILISATION DES PRIX DU THE
Au cours de notre enquête sur l'implication de la
COOTHEGIM dans la stabilisation des prix du thé, les réponses que
nous avons reçues ont montré que la COOTHEGIM fait son mieux pour
relever la qualité et la quantité du thé de ses membres.
Cependant, l'évolution des prix n'est pas proportionnelle aux efforts
consentis. C'est pourquoi, dans ce chapitre, nous allons chercher à
comprendre les limites qui entravent la COOTHEGIM dans son but de stabilisation
des prix.
Les données qui nous ont été utiles ont
été récoltées par le même questionnaire
tandis que d'autres proviennent de différents rapports ou études
faites en rapport avec la COOTHEGIM, l'usine à thé de Gisovu,
l'OCIR-Thé et les institutions internationales oeuvrant dans le secteur
thé. Parmi les limites que la COOTHEGIM rencontre dans la stabilisation
des prix du thé, nous pouvons citer les difficultés liées
au commerce mondial du thé comme la loi de l'offre et de la demande,
l'instabilité des prix au niveau tant mondial que local, celles
liée à l'exposition des agriculteurs aux risques des prix comme
celles liées aux imprévus climatiques et temporels, la faible
intervention de l'Etat dans la gestion des prix, le manque d'interaction
COTHEGIM/Usine/OCIR et bien d'autres.
III.1. Le commerce mondial
du thé
III.1.1. Offre et demande
L'offre est considérée comme étant la
somme de la production dans une année théière
donnée, augmentée des stocks reportés de l'années
précédente. Les exportations s'obtiennent en déduisant la
consommation intérieure (Guide de l'Exportateur, p. 35).
Figure 3 : Evolution de la
production mondiale 2002- 2006
2002 2003 2004 2005 2006
Sources : Statistiques de l'OIT
(2006)
La figure 3 montre bien que le thé est une culture
cyclique avec alternance entre les années à forte production et
les années à faible production. La production mondiale annuelle
du thé a fluctué au cours de ces cinq dernières
années entre 80 et 108 millions de sacs avec une moyenne de 93 millions
de sacs. La production en 2004 a été parmi les meilleures avec
104 millions de sacs. La répartition de cette production par groupe de
thé est de :
- 17% pour le thé rouge,
- 30% pour le thé noir,
- 30% pour le thé vert,
- 23% pour les autres formes de thé.
La consommation à l'intérieur des pays
producteurs est faible. En effet, comme nous l'a confirmé le
« Directeur de l'Exportation » à l'OCIR, la majeure
partie de la production est destinée à l'exportation. De plus, la
consommation dans les pays importateurs est stable. Ainsi, les pays producteurs
sont obligés de constituer des stocks pour essayer de soutenir les
cours.
Comme l'ont confirmé les théiculteurs, ceci
s'explique par le fait que les bonnes années, les théiers
portent plus de feuilles qu'ils ne peuvent effectivement en nourrir. Cette
surcharge crée un besoin accru en éléments minéraux
qui sont alors préférentiellement destinés aux fruits au
détriment de la croissance végétative. L'année
suivante, la formation des rameaux est ralentie, tandis que le théier
récupère : la production est alors faible.
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