les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes( Télécharger le fichier original )par Parvaneh Majd Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006 |
II-V-IV- Dépression et tabagisme :Selon Kendler et coll.(1999), la prévalence de la dépendance nicotinique chez les patients dépressifs est de 76 % contre 52% chez les sujets non dépressifs.146(*) Ils démontrent par ailleurs que l'association des deux troubles est nettement plus fréquente chez des jumelles homozygotes comparativement à des jumelles hétérozygotes et que le risque relatif de dépendance nicotinique est beaucoup plus important dans le premier cas. Enfin, selon cette étude, le risque relatif de dépendance nicotinique est supérieur à trois chez les sujets déprimés. Problématisation : Dépression et toxicomanie s'influencent réciproquement, la dépression précédente, accompagnant ou succédant à l'usage de toxique. Les mêmes facteurs biologique ou psychopatologique peuvent produire une pathologie à double expression : toxicomanie et dépression. Certains états dépressifs peuvent être en rapport avec un dysfonctionnement biologique consécutif à l'action des drogues ou au sevrage. Enfin, la prise de drogue peut représenter pour le sujet une tentative en cherchant à s'euphoriser - de lutter contre la perception d'affects dépressifs. Le repérage de cette symptomatologie dépressive s'avère tout à fait essentiel, car elle est le plus souvent au centre de la demande de soins du toxicomane et peut constituer un moteur dans la dynamique évolutive de la prise en charge de tels patients.147(*) Au décours des deux dernières décennies, de nombreuses études cliniques et épidémiologiques ont tenté d'évaluer la comorbidité toxicomanie - autre trouble psychiatrique, en particulier les troubles de l'humeur.148(*) La présence de troubles comorbides perturbe en effet le bon déroulement du traitement ou l'oriente vers des stratégies qui ne mettent pas au premier plan la modification du comportement de la toxicomanie. Les troubles psychiatriques fréquemment associés (anxiété et dépression), fragilisent le maintien de l'abstinence.149(*) L'hypothèse de l'automédication a été soulevée par de nombreux auteurs. Les opiacés, par leurs propriétés euphorisantes, masquent l'humeur dépressive ; il en est de même pour l'élation des psychostimulants.150(*) C'était pour cette raison, l'importance de la dépression en lien avec la conduite addictive que nous avons rappelé cette conception dans la deuxième partie de mémoire. Résumé la deuxième partie L'objectif principal de ce chapitre était de faire une mise au point des connaissances théoriques sur le trouble de la dépression. Donc, nous avons présenté certaines définitions, le tableau clinique selon DSM-IV et en suivant nous avons révisé les diverses théories sur la dépression de la théorie biologique aux théories psychanalytiques et cognitives. A cause d'importance de la personnalité depressive, en suivant, nous avons présenté la personnalité dépressive et les théories sur cette conception comme Blatt et Beck . Ensuite nous avons passé sur la comorbidité dépression - addiction et la place et la fonction de la dépression sur l'addiction. Introduction pour la troisième partie Depuis plusieurs années, différentes théories ont proposé l'existence de deux sous types de dépression en rapport avec des caractéristiques particulières de la personnalité. Le premier sous - type se caractériserait par un niveau important de dépendance à l'égard des autres, le second serait marqué par un haut niveau de réalisation personnelle et d'indépendance à l'égard des autres. Nous savons que la dépendance affective exagérée (le premier sous-type), a été décrite depuis longtemps comme un facteur de risque prédisposant soit à un trouble somatique soit à un trouble psychiatrique. De nombreux travaux se sont intéressés aux rapports entre dépendances affectives et conduites de dépendance en testant notamment l'hypothèse qu'une dépendance affective pourrait prédisposer à une conduite addictive. Au résultat, dans cette partie, nous rappellerons la définition d'une dépendance pathologique ainsi que son opérationnalisation soit sous forme dimensionnelle, soit sous forme catégorielle. Nous passerons en revue les travaux sur les rapports entre conduites de dépendance et dépendance affective. Nous évoquerons ensuite les relations entre dépendance affective, conduite de dépendance et risque de suicide. III-I- Définitions : III-I-I- Autonomie : L'autonomie est le sentiment de vivre indépendamment, c'est à dire sans le soutien permanent des autres : un individu autonome est apte à exprimer ses propres besoins, préférences, jugements, sensations. Il possède un sentiment de sa propre identité et exerce un contrôle satisfaisant sur son comportement psychique et physique. Il est apte à décider par lui-même et mène son existence en fonction de ses propres objectifs, en tenant compte des données de son environnement.151(*) L'accession à l'autonomie dépend de facteurs variables d'ordre psychologique, religieux, économique, culturel, de sorte que la frontière qui sépare la dépendance normale et pathologique est éminemment relative aux moeurs. Pour Beck (1983), La personne autonome attache plutôt une grande valeur à l'indépendance, la mobilité, la liberté, le choix, la réalisation de ses objectifs personnels et le développement de soi. Il ne peut supporter qu'on lui dicte ce qu'il doit faire .152(*) Pour Blatt (1974), le type autocritique se caractérise par la difficulté à développer des représentations de soi-même en relation avec les autres, et se caractérise par un excès de recherche de réalisations personnelles, d'efforts d'autonomisation. L'importance pour l'individu autonome est d'être reconnu, respecté et admiré. Ces sujets seraient vulnérables aux dépressions de type introjective, lorsque le sujet n'atteint pas les standards internes qu'il a mis en place. Ces dépressions seraient marquées par l'importance des sentiments d'infériorité, de culpabilité et d'insuffisance.153(*) * 146 Kendler K.S. Neale M.C; Sulivane P. et coll (1999). A population based twin study in women of smoking initiatin and nicotine dépendance. Psychol med. Mazr, 29(2), 299-308. * 147 Valleur M (2000). * 148 Lepine, J-P ; Pezous. A.M. Comorbidité troubles de l'humeur-troubles liés aux substances psychoactives In .Bailly, D ; Venisse, J.L. (2001). Addiction et psychiatrie. Masson. Paris. * 149 Varescon I. (2005). * 150 Pezous A.M ; Lepin J.P. (2001). Comorbidité troubles de l'humeur - troubles liés aux substances psychoactives. In Bailly D ; Venisse J.L. Addictions et psychiatrie. Paris. Masson. * 151 Young J. (1990). Cognitive therapy for personality disorder: a schema-focused approach. Professional Ressource Exchange. Sarasota. In Debray Q, Nollet D (2005). * 152 Blackburn I. M, Cognitive Vulnerability to Depression in Paul M. Salkovskis (ed.), CognitiveTherapy, Guilford, 1996. Frontiers * 153 Jeammet PH (2003). |
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