les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes( Télécharger le fichier original )par Parvaneh Majd Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006 |
II-V-II- Pathologie dépressive et alcoolisme :L'étude de Weissman et Meyers (1980) en population générale retrouvait une prévalence de 44 % sur toute la vie de la dépression chez les alcooliques, mais la coexistence ponctuelle des troubles dépressifs et de l'alcoolisme n'était observée que dans 15 % des cas, ce qui nous indique une forte mobilité symptomatique et nous incite à réfléchir sur la fonction auto-thérapeutique de l'addiction dans certains moments singuliers. La clinique classique décrit ainsi la survenu de conduites d'alcoolisation dans l'évolution de dépression réactionnelles à des situations d'abandon, de deuil, d'isolement affectif et social.141(*) Les dépressions primaires, un peu moins du tiers des alcooliques, sont rarement de type maniaco - dépressif selon la plupart des auteurs ; il s'agit le plus souvent de dépression « réactionnelle » et de troubles dysthymiques associés à une pathologie névrotique ou à un trouble de la personnalité. Cependant selon l'étude ECA plus récente (Neumark et coll ; 2000), la dépression a une prévalence de 13,4% en cas d'association à l'abus ou à la dépendance à l'alcool et le type de dépression le plus fréquemment retrouvé dans ces cas est le trouble bipolaire avec un prévalence sur la vie de 27,6% et un risque relatif élevé. Le pronostic des dépressions primaires compliquées d'abus d'alcool se rapproche du pronostic habituel des maladies dépressives, en dehors du risque plus élevé de passage à l'acte suicidaire. 142(*) II-V-III- Dépression et toxicomanie : Les données suivantes sont extraites d'une revue de la littérature récente.143(*) L'abus de drogue est souvent associé aux dépressions majeures. Ainsi dans l'étude de Ryan et coll (1981) portant sur 92 dépressions majeures de l'adolescent, 18% utilisaient des drogues douces au moins occasionnellement et 4% supplémentaires avaient au moins essayé les drogues « dures » au cours de l'épisode actuel. Les symptômes dépressifs paraissent souvent précéder l'utilisation de toxiques. Dans l'étude de Deykin et coll. (1987) l'abus de drogue et d'alcool avait presque toujours suivi la dépression majeure. Dans celle de Milio (1989), la symptomatologie dépressive avait débuté avant l'abus de drogue dans environs la moitié des cas, ce que confirment les enquêtes épidémiologiques qui identifient la symptomatologie dépressive comme un facteur de risque du début de l'usage de drogue. Primaire ou secondaire, la dépression peut aggraver ou maintenir l'abus de toxique.144(*) La plupart des travaux lient suicide, dépression et abus de drogue. L'abus de toxique peut aggraver la dépression et faciliter le passage à l'acte suicidaire. La gravité médicale des tentatives de suicide est liée à la conduite toxicomaniaque. Toutes les études chez l'adolescent abondent dans ce sens.145(*) * 141 Jeammet Ph. Flament M. Corcos M. (2003). Les conduites de dépendance. Masson, Paris. * 142 Jeammet Ph. Flament M. Corcos M. (2003). * 143 Farger F.(1996). Toxicomanie et troubles mentaux, une revue critique de la littérature. Revue psychotropes RIT (1996), 3, 7-17. * 144 Bukstein et coll ; 1989 ; Chero et coll ; 1988. D'après Jeammet PH (2003). * 145 Harrisson et Hoffman, 1987 ; Garfinkel et coll ; 1992 ; Christoffel et coll, 1988, Kienhorst et coll .1990. D'après Farges. ( 1996). |
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