3 :L'avis du citoyen
Les quelques citoyens que nous avons pu interroger sur le
terrain y sont très favorables. Les actes criminels, importants et
moins importants, narrés par la presse écrite et audiovisuelle
depuis que le fait divers n'est plus un tabou dans notre pays, ont largement
contribué au forcement de l'insécurité chez le citoyen
.D'ailleurs, beaucoup nous ont affirmé qu'ils n'avaient pas besoin de la
presse pour « toucher cette insécurité au
quotidien ». La visibilité et la proximité des
GUS, et très bientôt des PPP, rassurent et soulagent.
4 :L'avis du cadre de la police
Deux types de discours émanent des cadres de la DGSN
à propos des GUS et des PPP ; l'un est pragmatique et
réaliste, l'autre l'est moins .partant de la nation de
redéploiement, certains cadres policiers regrettent le fait qu'il n'y
ait pas eu de nouveaux recrutement spécialement pour la réforme
.Selon eux, leurs services sont déjà déficitaires en
ressources humaines appartenant à la stock d'hommes appartenant à
la sécurité publique, aux compagnies mobiles d'intervention,
à la police judiciaire, ou aux renseignement généreux ,
leur pose problème . Ils se sentent amoindris dans leur propre mission
et dans leur propre champ de d'action. La sécurité étant
une denrée rare, et donc chère, suppose un supplément de
sacrifice de la part des contribuable. Le budget de la police doit, de ce fait,
être revu en hausse pour permettre de nouvelles recrues. L'autre type de
discours émane plutôt de cadres sceptiques sur
l'efficacité m^me de la réforme .partant d'une thèse
n'ayant pas à proprement parler de référent historique,
ils tiennent les propos suivants : « la tenue est
l'antinomie de la démocratie, et le redéploiement de la police
via les GUS et les PPP est un redéploiement de la tenue...il s'agit
d'une militarisation de la police..et, ce qui est plus grave, c'est le
gaspillage d'argent et de matériel qu'on aurait mieux fait d'allouer
à la police civile, si l'on veut vraiment combattre le
crime », encore, « rien ne remplacera la
police civile dans la lutte contre la grande criminalité y compris le
terrorisme, et rien ne remplacera les techniques d'infiltration du milieu, la
discrétion et le secret de cette police civile »
D'apparence logique, cette manière de voir appartient
à un autre âge puisqu'elle fait l'impasse sur l'expérience
des nations modernes dans le domaine policier. Ce qui est visible chez la
police américaine, la police française (surtout dans le cadre du
plan Vigipirate ou la police de proximité ) est surtout la tenue .Mais
personne n'a jamais osé affirmer que les USA ou la France sont des pays
non démocratique ou à police militarisée .En outre , de
telles affirmations attestent d'un manque patent de visibilité eu
égard à la nouvelle conception de la police dans le monde .A
titre d'exemple, depuis la fin des années soixante-dix en France, la
police civile imitant les pratiques du milieu est devenue une espèce ce
en voie de disparition .
Ce que l'on appelé « les juges
rouges » ou « les juges bouffeurs de
flics » ont entrepris, vingt années durant, une
véritable opération d'épuration dans les ranges de la
police française afin de la rendre citoyenne et plus respectueuse des
règles de droit et des libertés des citoyens. Finie donc la
notion de policier en civile, moitié fonctionnaire des forces de
l'ordre, moitié voyou et même ripoux. C'est dire, au contraire,
que c'est la tenue qui rasure, et non le pardessus à la colombo. La
notion de police héritée de Vidocq n'est plus de mise puisque la
police dite scientifique a fait des progrès gigantesques, et depuis
longtemps.
Le tableau :
|