Conclusion
Les « années Gorbatchev » auront
donc été le coup de grâce au régime
soviétique en Russie et communiste en Europe de l'Est. Comme le
craignaient les radicaux du Parti communiste, les conservateurs, Gorbatchev
à bien été, malgré lui, le fossoyeur de l'Union
Soviétique. En arrivant au pouvoir en 1985, Gorbatchev pensait encore
pouvoir restaurer ce vieux régime. C'est pour cela qu'il lança sa
perestroïka et ses réformes économiques profondes,
qu'il donna au peuple une liberté qu'il n'avait jamais connu auparavant
et qu'il attendait tant en imposant la glasnost. Il avait voulu
alléger l'URSS du poids très lourd de son empire et de sa
rivalité avec l'ennemi de toujours, les Etats-Unis. Malgré de
tels accomplissements, Gorbatchev ne put sauver son pays. Il avait
hérité d'un bateau ébréché de tous bords,
qui prenait l'eau de partout et qui était voué au naufrage. Il ne
pouvait plus rien faire, l'Union était condamnée quoi qu'il
fasse.
Suite au démembrement de l'URSS, la volonté de
rattacher la Russie au système économique mondial fut l'un des
objectifs les plus flagrants du gouvernement de Boris Eltsine. Pour y parvenir,
une stratégie de complaisance et de rapprochement avec l'Europe
occidentale, et, surtout, les États-Unis est
déployée : demande d'adhésion au Fonds
monétaire international (FMI), à la Banque mondiale ou encore la
coopération rapprochée avec l'OTAN, participation à la
FORPRONU (Force de Protection des Nations unies) en ex-Yougoslavie, signature
d'accords visant la réduction des armements et l'interdiction des armes
chimiques.
Certains experts conjuguent cette période d'ouverture
et d'optimisme avec la personnalité du ministre russe des Affaires
étrangères de l'époque Andreï Kozyrev dont les
objectifs sont le développement et la revitalisation d'une
économie au bord de la faillite. Le second mandat de Boris Eltsine qui
débute en 1996 est moins glorieux : première guerre en
Tchétchénie, fermeture du bureau de la représentation
militaire russe auprès de l'OTAN à Bruxelles, division du produit
intérieur brut par deux, endettement record et dévaluation
brutale du rouble. Il faut attendre l'arrivée de Vladimir Poutine,
d'abord comme Premier ministre en août 1999 puis à la
présidence de la Russie en mars 2000, pour que le pays aille mieux. Les
relations avec les Etats-Unis s'amélioreront et les deux ennemis de
toujours se rapprocheront davantage après les attentats du 11 septembre
2001. Cependant, les deux pays s'éloigneront à nouveau lorsque la
Russie se rangera du côté de la France et de l'Allemagne afin
d'empêcher les Etats-Unis d'envahir l'Irak en 2003.
A l'heure actuelle, la Russie a trouvé sa place sur la
scène internationale et le pays se porte bien. La CEI fonctionne et les
anciennes Républiques de l'Union soviétique, malgré un
lourd héritage, commencent à dépasser le passé
communiste et soviétique et tendent à se
« démocratiser ».
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