L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
Avec les « Blancs »Edith Wong-Hee-Kam pense « qu'en permettant une certaine mobilité sociale et interethnique qu'interdit généralement la société de plantation, la présence des Blancs à tous les niveaux économiques de l'île nuance les barrières entres les groupes ethniques qui sont si fortement affirmées dans la société de plantation ». Il y a donc eu du métissage entre les deux communautés. Avec les CafresA l'autre bout de l'échelle sociale se situaient les Africains. Les premiers engagés agricoles s'unissaient volontiers avec les affranchis pour travailler. Mais les Chinois gardaient leur distance vis-à-vis de ceux qui avaient occupé le bas de l'échelle sociale. Les Cafres leur reprochent cette attitude, et se sentent éloignés d'un tempérament tout à fait différent du leur. Cela explique qu'à notre époque, les Chinois se sentent souvent étrangers à la « Culture Maloya » et à la « fêt kaf » du 20 décembre. Toutefois nous pouvons noter des réactions intéressantes comme celles du musicien et afro-chinois « Ti-fock » ou de l'écrivain Jean-François Sam-Long qui se sont tournés vers une Afrique souvent mythique, effectuant une démarche fréquente dans l'île : la recherche de son identité dans un ailleurs. Après avoir longtemps déconsidéré le métissage avec les africains, les chinois semblent changer d'optique aujourd'hui car ils connaissent une valorisation progressive. De plus le métissage est de plus en plus perçu comme en tant que reflet d'une société qui le vit comme une réalité existentielle. La contribution chinoise à la société réunionnaiseS'il est relativement délicat de juger des relations des chinois avec les autres communautés composant la société réunionnaise et de les comparer, il paraît encore plus difficile d'évaluer la contribution chinoise à la société réunionnaise. La présence chinoise apparaît dans un contexte colonial qui privilégie l'histoire de la minorité dominante. La politique adoptée envers cette France de l'outre-mer à partir de 1970 était fondée sur une idéologie qui, généreuse au départ, dégénéra en un rapport de forces sur le terrain. Elle s'est transformée en un « sentiment de hiérarchie des races et de la civilisation »21(*). Pourtant, les chinois ont apporté au système réunionnais plusieurs contributions. * 21 REVERZY J.F., MARIMOUTOU J.C., 1990 : L'espoir transculturel, Université de la Réunion, Collection indianocéanique, Edition L'Harmattan, Paris. |
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