L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
II. Description et analyse de l'environnement culturel de l'ODCA. L'environnement politique : la décentralisation à l'origine d'un développement culturel brutalLes acteurs de la politique culturelle à La Réunion participent, via des axes bien définis, à la construction culturelle de la Région. Prennent-ils en compte les éléments qui constituent l'identité de la population comme ligne d'action ? Sont-ils plutôt engagés dans une dynamique d'acculturation à la métropole et au monde ? 1) L'apport des lois de décentralisationEn 1981, le Parti Socialiste tout juste au pouvoir décide de réformer les institutions culturelles dans le sens de la décentralisation et d'attribuer un nouveau rôle aux assemblées régionales : c'est la reconnaissance nationale des identités régionales. Cette reconnaissance se traduit dans des dispositions réglementaires spécifiques aux départements d'Outre-Mer. En adoptant le principe de la libre autonomie des collectivités locales, ces lois ont modifié la répartition des pouvoirs entre l'Etat et les collectivités locales. En matière culturelle, la loi du 22 juillet 1983 confirme la compétence des collectivités locales pour les bibliothèques, les enseignements artistiques, les archives et les musées. Elle permet également aux élus de s'auto-administrer et de concevoir leur propre politique culturelle. (a) La revendication d'une politique culturelle adaptée aux réalités localesEn 1982, lors des assises de la culture s'inscrivant dans le contexte de la création de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), s'affirme la revendication d'une politique culturelle adaptée aux réalités locales. Prise en compte de la réalitéLes réalités locales de la Réunion se définissent à partir de trois éléments : sa spécificité géographique, l'originalité de son histoire et la diversité de son peuplement102(*). Ces assises sont l'occasion d'affirmer la pluralité de la culture réunionnaise et de demander que priorité lui soit donnée. La défense de la langue créole prend également une large part. Il est demandé, en plus, la création d'un Conseil Permanent de la Culture Réunionnaise. Mais les thèses développées sont à l'origine d'un affrontement de deux positions : l'une défendant la nécessité de prendre en compte la spécificité locale, et par conséquent de faire connaître et d'enseigner l'histoire de La Réunion, l'autre souhaitant l'assimilation à la métropole. Il est à noter toutefois que même si ces assises ont marqué les réflexions sur le développement culturel de l'île, elles n'ont pas débouché sur une définition claire des politiques culturelles des collectivités locales. * 102 Cf. Annexe 1 : Carte de La Réunion et Annexe 2 : Carte des migrations |
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