L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
3) Les Chinois et les Zarabes(a) Histoire de l'immigration et de l'assimilation des ChinoisSelon des chiffres issus d'Internet cette population constituerait environ 5% de la population réunionnaise. On peut dire que les Chinois constituent l'une des plus faibles minorités ethniques de la population mais leur impact socio-économique est indiscutable. Mais, d'après Edith Wong-Hee-Kam18(*) il est difficile de chiffrer exactement le nombre actuel de Chinois dans l'île. Vagues d'immigration et comportements communautairesL'immigration chinoise à La Réunion ne s'est pas effectuée de manière linéaire et elle a comporté des phases distinctes. Il tend malheureusement à s'imposer dans la vision du public réunionnais une vision faussée consistant à voir l'engagement des ouvriers agricoles du milieu du XIXe siècle comme le point de départ de l'implantation chinoise19(*). Les Chinois vont trouver dans la société de plantation entièrement tournée vers la production et l'exportation du sucre, une niche économique qui leur servira de point d'insertion. Les Mascareignes deviennent une zone d'attraction; cela permet aux Chinois (en particulier aux Cantonais) de débarquer dans les principales rades de La Réunion, aidés par leurs réseaux inter-insulaires qui assurent leur accueil. Au lendemain de la Première Guerre mondiale une nouvelle phase démarre: le groupe hakka, qui s'était imposé progressivement sur le plan numérique et économique à Maurice depuis le début du XXe siècle, constitue peu à peu un bastion dans le sud de La Réunion, tandis que les Cantonais restent présents dans les autres zones. Cette étape de l'implantation est marquée par une grande cohérence ethnique à l'intérieur des deux principaux groupes linguistiques. Les Chinois structurent leur vie politique autour d'associations volontaires et vivent dans l'optique du retour. Leur mode de fonctionnement dans cette période illustre bien une constatation de Edith Wong-Hee-Kam : « On est d'abord frappé par la présence, d'un bout à l'autre de l'océan Indien, de ces communautés apparemment fermées sur elles-mêmes et tournées exclusivement vers le négoce ou le prêt d'argent (...) . Ce qui caractérise ces communautés, ce n'est pas, à vrai dire, la religion qu'ils professent et qui peut être très diverse...C'est bien plutôt la manière dont ils la vivent, à la façon des « minorités » closes et différentes du reste de la société où ils s'installent. » Toujours proches des autorités, sans jamais avoir elles-mêmes directement accès au pouvoir. Cette cohésion est cimentée aussi par le désir de préserver un patrimoine culturel, en particulier en inculquant aux enfants une éducation chinoise et en créant des écoles privées. * 18 WONG-HEE-KAM, 1996, La diaspora chinoise aux Mascareignes : Le cas de la réunion, Université de La Réunion, Editions L'Harmattan, Paris, 496p. * 19 Cf annexe 2 : carte des migrations |
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