Le maloya : des « Camps » aux
banlieues
L'origine du mot « maloya » semble venir
d'une racine malgache exprimant la notion de plainte ou de douleur. Son
apparition est récente puisque le premier à l'employer semble
être George Fourcade lorsqu'il écrit « petite fleur
aimée ». Il désigne l'ensemble des pratiques de chant
et de danse relevées au 19ème siècle comme
« danse des Noirs » et s'applique aussi aux aspects
musicaux du kabar.
Ce terme est passé d'abord par le stade de
séga-maloya mais il portait à confusion en désignant des
formes d'expression fortement différenciées: le
« séga primitif » danse des Noirs et le
« séga métissé » séga
créole.
Les instruments déjà évoqués dans
les héritages afro-malgaches (kayamb, houleur, arc musical) sont
toujours à la base du maloya et n'ont pas subi de modifications. On
introduit de nouveaux instruments dans cette composition
générale. Les paroles du maloya sont toujours en créole,
elles sont basées sur l'improvisation. On peut cependant noter un retour
à l'utilisation de la langue malgache depuis quelques années.
La danse est indissociable de ce chant. Le chanteur lance la
première phrase en provoquant une réponse de l'assistance. La
musique provoque rapidement une véritable réponse corporelle des
participants qui se mettent à danser tout en répondant au
soliste. Cette valorisation de l'expression corporelle explique en grande
partie l'utilisation du Maloya dans les pièces de théâtre
actuelles.
Ce maloya traditionnel est encore pratiqué au niveau de
familles ou de groupes restreints d'origine souvent métissée. Le
rôle des engagés du 19ème siècle, les
Malbars, est important dans la conservation et l'évolution du maloya.
Ils vivaient dans les mêmes conditions et les mêmes camps que les
autres habitants de couleur dont ils ont rapidement adopté les pratiques
culturelles. Alors que d'autres délaissaient une forme d'expression
perçue comme liée à l'époque de l'esclavage pour
mieux s'intégrer.
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