Il Conclusion partielle
La croissance continue de la ville de Lima et le manque de
ressources financières pour mettre en oeuvre des mesures de
contrôle environnemental contribuent à la dégradation de la
qualité de l'eau. La ville est en croissance
accélérée et les ressources en eau sont fragiles et
restreintes. Si la croissance actuelle se poursuit, Lima aura une population de
plus de 10 millions d'habitants d'ici à l'an 2000 et de près de
15 millions d'ici à 2010. Alors, le Rímac et le Chillón,
ainsi que l'aquifère, ne seront plus en mesure de répondre aux
besoins domestiques, industriels et environnementaux de la région
urbaine.
Il est difficile de trouver d'autres sources d'eau. Les
meilleures options sont probablement dans la région montagneuse, surtout
au-delà de la ligne de partage des eaux, dans les cours
supérieurs des tributaires de l'Amazone. Toutefois, tout projet qui
aurait pour but d'acheminer de l'eau sur de telles distances et à partir
de lieux aussi inaccessibles sera extrêmement coûteux, de l'ordre
de plusieurs centaines de millions de dollars.
La dette nationale du Pérou est importante et sa
côte de crédit est faible dans le système financier
international. Le niveau d'investissements requis pour exploiter de nouvelles
sources d'eau n'est sans doute pas réalisable dans un avenir
prévisible. Par conséquent, la solution immédiate au
problème doit comporter une meilleure gestion et la protection des
bassins du Rímac et du Chillón ainsi que de l'aquifère de
Lima, la réutilisation des eaux usées (du moins aux fins de
l'irrigation et de l'industrie) et un effort de rénovation du
réseau de distribution pour limiter les pertes d'eau.
La solution définitive consisterait à
réévaluer le potentiel environnemental de croissance de la ville
de Lima en l'intégrant dans une politique nationale démographique
et économique. Le milieu ambiant est fragile et il y a une limite au
degré d'urbanisation qui serait supportable. Il y a déjà
longtemps que cette limite a été dépassée. La
plaine côtière ne peut pas supporter une population de 7 millions
d'habitants (encore moins une population de 10 millions comme l'indiquent les
projections pour la prochaine décennie) sans subir des effets
préjudiciables irréversibles. Cependant, aujourd'hui il est plus
raisonnable de se baser sur une trame de projets de développement des
infrastructures au niveau local pour faire face à l'urgence sans
aggraver les processus actuels de dégradation de la qualité de
l'eau.
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