I-3 Organisation publique-privée : Quel type de
collaboration ?
- Quelques définitions préalables:
Avant de continuer l'analyse du jeu des acteurs, il convient
de revenir sur quelques définitions permettant de recadrer la recherche.
Ces définitions sont basées sur une étude du F3E (Fonds
pour la promotion des études préalables, études
transversales, évaluations)1 concernant la concertation entre
acteurs privés et publics.
Il faut différencier un certain nombre de notions pour
distinguer certaines formes de collaboration avec les pouvoirs publics. La
concertation, le partenariat n'auront pas le même sens que consultation,
information... Ces définitions peuvent être rassemblées
autour d'un axe gradué, symbolisant le degré d'intensité
du rapprochement entre les acteurs. Ici, la concertation apparaît comme
un point d'équilibre entre toutes les formes de collaboration et donc
l'approche la plus favorable pour une gestion intégrée d'un
projet où les acteurs « préparent en commun » les
actions et les méthodes du projet. En fin de compte, elle apparaît
comme « un idéal » à atteindre.
Schéma 2 : Différents niveaux de relations :
Information Coordination Coopération Cogestion
Sans
Consultation
collaboration
|
Concertation
|
Partenariat
|
Fusion
|
Source : Auteur.
1 Totté (Marc), Dahou (Tarik), Sawadogo (Raogo
Antoine), Billaz (René), la concertation entre acteurs privés et
publics : pratiques et normes des OSI françaises, F3E, janvier 2004
> Sans collaboration : Cela ne suppose aucune relation entre
les acteurs
> Information : Elle permet simplement d'aviser les autres
acteurs du travail effectué.
> Consultation : elle constitue une simple prise d'avis ;
> Coordination : elle suppose un partage des rôles et
une définition des tâches mais pas forcément de
définition conjointe ;
> Concertation : Elle se rapporte communément au fait
de s'entendre pour définir ensemble un projet ou une action ou pour agir
ensemble ;
> Coopération : elle implique des échanges et
des entraides signifiants dans le cadre d'un programme commun concerté
;
> Partenariat : il institutionnalise une
coopération et exige un certain nombre de principes :
intérêt mutuel des partenaires, principe d'égalité,
principe d'autonomie, principe de coopération et principe
d'évolution
> Cogestion : elle suppose un partage des tâches et
responsabilités de manière égale ;
> Fusion : elle représente le stade ultime.
-Des relations entre les ONG et le Gouvernement Régional
qui tendent plus vers le artenariat :
Le projet que nous avons suivi sur le terrain à Lomas
de Carabayllo a permis le rapprochement des 2 acteurs : l'ONG CIDAP et le
Gouvernement Régional de Callao, l'un et l'autre s'occupant ensemble de
la mise en application de la démarche participative.
Ces 2 acteurs ont travaillé ensemble et ont
coordonné leurs actions pour atteindre un but commun.
Au fur et à mesure, leurs relations ont
évolué vers un échange de connaissances. Il ne s'agissait
plus de travailler ensemble mais d'apprendre ensemble en échangeant son
savoir-faire.
Un membre du Gouvernement Régional raconte : « le
Gouvernement Régional avait un retard au niveau environnemental. Avec le
projet et plus particulièrement l'appui du CIDAP, le Gouvernement
Régional a appris beaucoup sur le problèmes environnementaux et
la démocratie participative ».
Ces 2 acteurs ont donc établi des relations de
proximité. Ils ont pris conscience de l'importance et des avantages
à travailler ensemble et, par ce projet, développer des relations
de confiance entre eux. Ils ont donc coopéré ensemble de
manière intensive et ont développé une certaine forme
d'autonomie par rapport aux autres organisations (gouvernement local,
population-bénéficiaire), où chaque acteur devient
responsable vis-à-vis de l'autre.
Ils projettent également d'étendre leur
participation commune à d'autres « asentamientos humanos ».
Les principes de base du partenariat définis plus haut
(intérêt mutuel des partenaires, principe d'égalité,
principe d'autonomie, principe de coopération et principe
d'évolution) s'illustrent donc dans cette forme de collaboration, ce qui
permet d'affirmer que leur collaboration, qui était de l'ordre de la
concertation, s'est transformée en partenariat supposant des relations
beaucoup plus proches.
Cependant, bien que leur méthodologie et leur
philosophie d'action s'avèrent efficace, on peut noter une
défaillance dans les procédures de suivi du projet. Il a
été décidé lors du projet de charger le
Comité de quartier du suivi et de la maintenance du projet. Cependant,
cette procédure est un échec et les visites sporadiques de ces 2
acteurs ne suffisent pas à améliorer la situation.
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