V Conclusion partielle
La SEDAPAL produit aujourd'hui une partie du capital «
eau » présent dans le secteur aride ou s'est établi la ville
macro céphalique de Lima. Cependant, malgré l'expérience
et la pérennité de cette entreprise étatique, aujourd'hui
à Lima, tous les citoyens ne peuvent pas disposer d'eau dans les
mêmes quantités et avec une qualité équivalente. Ce
sont les asentamientos humanos, stigmates de la croissance démographique
démesurée de la ville et de l'exode rural du pays, qui souffrent
de ces différences de quantité et de qualité de la
ressource vitale qu'est l'eau.
Ce poids démographique pèse de plus en plus
fortement sur l'environnement, rendant la tache plus difficile à la
SEDAPAL pour trouver une eau de bonne qualité. De plus, devant le manque
criant de systèmes d'assainissement, l'équilibre environnemental
est rompu.
On se trouve donc dans la nécessité
immédiate aujourd'hui, face à ces urgences sociale et
environnementale, de fournir un accès à l'assainissement et
à l'eau, sans distinction foncière ou de citoyenneté, au
risque de mettre en péril l'ensemble de l'agglomération de
manière irrémédiable.
Or, la SEDAPAL se veut une compagnie d'intérêt
social, cependant c'est avant tout une entreprise qui doit respecter des
budgets pour sa survie, et qui est donc aujourd'hui en incapacité
financière de relever les défis de l'eau à
l'échelle d'une capitale de 8 millions d'habitants.
A ce niveau d'impasse, la solution doit venir de l'Etat, une
réponse politique qui permette de nouveaux choix d'investissement
budgétaires afin de concentrer ses priorités d'actions sur la
question de l'eau.
Cependant, face à l'urgence aujourd'hui, des
réponses alternatives pour permettre l'accès à l'eau
naissent aux coeurs même des foyers d'inégalité, dans les
asentamientos humanos de la périphérie, menées de front
par d'autres acteurs du développement.
Ce sont ces réponses alternatives qui offrent de
nouvelles réponses à une échelle plus locale mais peut
être inscrite plus efficacement dans la durée, que nous allons
analyser dans notre troisième partie.
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