Université Sidi Mohamed Ben
Abdallah
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et
Sociales -Fès.
Filière : Droit Public / Section
Francophone
Semestre VI
Module : Projet de fin
d'études
Thème :
Le projet de Constitution européenne
à l'épreuve de la
ratification
Préparé par Supervisé par :
AMRANI Youssef Dr. MAKHOUKHI Abdelhamid
Année Universitaire : 2006/2007
Remerciements
Nous tenons à remercier tout
particulièrement le professeur Monsieur Abdelhamid MAKHOUKHI d'avoir
accepté de nous encadrer.
Nous lui exprimons notre haute gratitude de nous avoir
donné conseils et directives nécessaires pour l'accomplissement
de ce modeste travail.
Nous remercions également tous les ami ( es )
ayant participé de prés ou de loin à la réalisation
de ce travail
Dédicaces
A mon père et ma mère :Aucune
dédicace ne saurait exprimer ma profonde gratitude et ma vive
reconnaissance , et aucune dédicace ne pourra compenser les sacrifices
que vous avez consentis pour mon bien être et mon bonheur.
A tous mes frères et soeurs, mes camarades et
proches qui m'ont soutenu et aidé.
A mes chers professeurs
S O M M A I R E
Remerciements..........................................................................1
Dédicaces.................................................................................2
Sommaire.................................................................................3
Introduction
.....................................................................4
Première partie :
les apports de la constitution européenne et la
tendance vers la ratification................8
Chapitre 1 :
Apports généraux et dispositions
classiques : un acquis
préservé.............................9
Section 1 : les valeurs et les objectifs de l'union
européenne......................10
Section 2 :les compétences
et les institutions de l'union européenne.... ........11
Section 3 : les politiques et le
fonctionnement de l'union européenne...........13
Chapitre 2 :
Apports spécifiques et dispositions
maîtresses : un pas vers la ratification
................14
Section 1 :l'intégration
de la charte des droits fondamentaux....................15
Section 2 :consécration
d'une Europe plus politique ...............................16
Section 3 :le droit de
pétition et la procédure de codécision................
.......17
Deuxième partie :
Les carences de la constitution européenne et la
menace du rejet................................19
Chapitre 1 :
Le projet de constitution européenne
appréhendé par ses
opposants...........................20
Section 1 : le caractère
irréversible de la constitution
...............................21
Section 2 : la régression
des droits fondamentaux....................................22
Section 3 : la sacralisation de
l'ultra libéralisme et l'allégeance à
l'OTAN......23
Chapitre 2 :
Le projet de constitution européenne
appréhendé par les français
............................25
« étude de cas portant sur
le référendum du 29 mai 2006 »
Section 1 : les forces en
présence.........................................................26
Section 2 : la campagne
référendaire...................................................27
Section 3 :les difficultés
du "oui" et le caractère structurel du "non" ..... .....28
Conclusion.................................................................................................30
Annexe : Tableau récapitulatif des
ratifications
....................................................32
Repères
bibliographiques..................................................................36
Introduction
Depuis quelque temps, la forteresse Europe semble être
proie à une véritable fièvre constitutionnelle1(*).L'idée d'une constitution
européenne apparaît comme un des avatars d'un mouvement de
réforme ,né en Europe au lendemain de la seconde guerre
mondiale , et qui tend à substituer une logique de
coopération à la logique de puissance qui a , pour l'essentiel ,
caractérisé les relations entre Etats européens jusqu'en
1945.
A partir de cette date , trois considérations ont
fait de la construction européenne une priorité : primo, la
volonté de mettre un terme aux conflits qui, par deux fois en trente
ans , avaient déchiré le continent européen ;
secondo , la nécessité ,dans le contexte de la guerre froide
, d'asseoir la stabilité et de garantir la sécurité des
Etats démocratiques de l'Europe de l'ouest ; tertio, le souci de
construire un espace économique homogène , adapté aux
conditions modernes de production , garantissant la prospérité
des peuples européens.
Aujourd'hui , on peut considérer que les traités
successifs (Rome , Maastricht , Amsterdam et Nice ) ont globalement permis
d'atteindre ces objectifs , c'est dire que l'enjeu de la constitution
européenne est d'une autre nature : il s'agit de mettre en place
entre les différents Etats une union politique ; cet acte ne peut
être considéré comme un simple prolongement des
différents traités adoptés jusqu'alors.
Le coup d'envoi du débat constitutionnel a
été donné par le ministre allemand des affaires
étrangères , Joschka Fischer , dans un discours prononcé
à l'université Humboldt de Berlin le 12 mai
2000, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la
déclaration Schuman.
Evoquant la nécessité d'une relance de
l'intégration européenne et d'une évolution vers une forme
d'organisation fédérale , il devait envisager en termes prudents
l'hypothèse d'un nouveau traité fondamental européen
.
Un tabou était ainsi brisé car , si
l'idée d'une constitution européenne appartenait au registre des
revendications traditionnelles des fédéralistes
européens , elle prenait un relief nouveau dans la bouche du chef
de la diplomatie du plus grand pays de l'union.
L'importance de cette percée sémantique devait
apparaître rapidement . Au cours des mois qui suivirent , les chefs
d'Etat et de gouvernement de la plupart des pays membres devaient réagir
avec plus ou moins de solennité aux propos de Joschka Fischer.
Tour à tour , le président italien Azeglio
Ciampi, le président français Jacques Chirac , le premier
ministre britannique Tony Blair et le chancelier allemand Gerhard Schrder ,
suivis de nombreux de leurs pairs , vont ainsi prendre position quant
à la nécessité d'une constitution européenne.
En exécution du mandat qui lui a été
confié par le conseil européen les 14 et 15 décembre 2001,
la convention européenne , sous la présidence de
Valéry Giscard d'Estaing , a rendu le
18 juillet 2003 un projet de constitution européenne.
Les travaux de la convention européenne permettent la
manifestation , au grand jour , de la tension récurrente qui existe au
sein du débat européen entre les tenants d'une organisation
institutionnelle souple ( dont les chefs de file sont les britanniques ) et
ceux qui souhaitent une plus forte structuration politique et institutionnelle
(dont les leaders ont longtemps été les français).
Le texte ainsi présenté fut adopté par le
conseil européen le 18 Juin 2004. C'est le 29 Octobre
2004 qu'à Rome , les chefs d'Etat et de gouvernement des
vingt-cinq Etats membres de l'union européenne élargie ont
signé le traité établissant une constitution pour
l'Europe .
Le texte dudit traité ne se laisse facilement ni lire
ni résumer , il n'est pas moins une brique épaisse de 448
articles , structuré en quatre parties ,
précédé d'un préambule et assorti de trente-six
protocoles, deux annexes , trente déclarations relatives à des
dispositions de la constitution et vingt déclarations relatives à
des protocoles annexés, soit un ensemble qui totalise 955 pages et plus
d'un kilogramme de papier.
On est donc à cent lieues du texte court, simple, et
compréhensible par tous.c'est dire qu'on est très loin de la
simplification des traités 1(*)qu'appelaient de leurs voeux les chefs d'Etats et de
gouvernement, réunis à Laeken en décembre 2001.
Après la signature du staff conventionnel de
l'équipe Giscard d'Estaing , et celle apposée par les
plénipotentiaires à Rome ; les chefs d'Etats et de
gouvernement des vingt-cinq pays membres de l'union européenne
élargie seront appelés à ratifier le traité
établissant une constitution pour l'Europe pour le
1er novembre 2006 au plus tard.2(*)
Le processus de ratification, déclenché par un
"oui Lituanien "3(*)relativement tôt, a suscité un
débat sur le rôle effectif réel que peut jouer une
constitution européenne ; les contraintes posées à la
souveraineté des Etats , le degré d'intégration
recherché par les européens et ses implications sur les nouvelles
relations internationales notamment le rapport de force très classique
avec les Etats-Unis ???
L'ampleur de ces interrogations se voit
réactivée chaque fois que la constitution européenne est
soumise à approbation. A travers tout un continent , la
polémique, loin d'être tranchée , sur les innovations
d'une constitution unifiée ne cesse de diviser l'opinion publique
européenne en deux clans doctrinalement
séparés :
Les partisans du Oui ,sont pour
l'aboutissement du projet de constitution européenne , défendent
une Europe plus politique et plus présente dans le monde ,optent pour
une économie sociale de marché et s'assignent comme objectif le
plein emploi.Les défenseurs de cette thèse estiment que la
constitution européenne est un pas important vers l'intégration
européenne, elle apporte davantage de démocratie et renforce la
capacité d'action de l'U.E.
Le courrier du oui remporte la manche chaque fois que
l'approbation est l'oeuvre du parlement (Hongrie , Lettonie, Malte ...etc.
),ses succès sont, en grande partie, dus à l'attitude des pays de
l'Europe de l'Est , récemment joignables , et qui tendent à
confirmer leur volontarisme par une ratification rapide voire même
néfaste.
Les partisans du Non, qui rejettent
intégralement le projet de constitution européenne ,refusent
qu'il soit adopté en leur nom4(*) ,condamnent
qu'il sacralise l'ultra libéralisme , détruit les
services publics et apporte régression aux droits fondamentaux. Cette
tendance se nourrit des discours pompeux avancés par certains gauchistes
et extrémistes de droite. Elle s'est illustrée lorsque les
français ont rejeté le projet de constitution
européenne5(*) .
Par Là , l'essence de notre étude portera
sur les arguments avancés de part et d'autre , ceux qui veulent miroiter
la constitution et ceux qui cherchent à la dévaloriser ;
ceux qui tendent à structurer l'Europe et ceux qui fouillent dans sa
désintégration.
En fait, il s'agit d'analyser les ajouts et acquis
apportés par la constitution du point de vue de ses flatteurs et
élogieux, avant de se pencher sur le méfaits et
inconvénients produits par cette même constitution tels qu'ils
sont détectés par ses opposants.
Mais , avant de procéder à cette fameuse mise en
confrontation , il est d'une importance capitale de faire le tour des articles
composant le traité établissant une constitution pour l'Europe
afin d'en déduire les dispositions maîtresses : oeuvre
indispensable pour apprécier les jugements apportés , à
raison ou à tort, au projet de constitution européenne .
Première partie :
Les Apports de la Constitution Européenne
et la Tendance vers la Ratification
Après quasiment quatre
années de débats intenses au sein de la convention et de la
conférence intergouvernementale , le traité constitutionnel
s'affirme , incontestablement, le compromis le plus important de
l'année 2004.
Ses enjeux sont de taille , et il est indispensable d'en
connaître les grandes lignes à travers un certain nombre
d'extraits significatifs regroupés dans une étude
synthétique (chapitre 1 ) puisque vous n'aurez ni le courage ni le
loisir de lire le texte intégralement.
Il s'en suit que les avantages d'une constitution
européenne sont évidents : n'est- ce - pas un progrès
que le traité constitutionnel consacre une Europe plus politique et plus
présente dans le monde ? Cela ne compte -t-il pas que ,pour la
première fois, soit créée une base juridique solide pour
les services d'intérêt général ? Cela ne
signifie- t-il rien qu' avec la charte des droits fondamentaux ait
été intégré dans la constitution le catalogue le
plus moderne des libertés ? Est -ce -un détail que le droit
de pétition fut instauré et la procédure de
codécision soit étendue ? Ces énormes innovations ne
méritent-t- ils pas d'être traités lors du second chapitre
(chapitre 2 ). ?!
Chapitre 1 : Apports généraux et
dispositions classiques :
Un acquis préservé
De prime abord , il a été convenu de
rédiger un préambule à la constitution.Il s'agit d'un
passage très général , sa principale nouveauté , au
regard des traités antérieurs , est la mention des
héritages "religieux " : «s'inspirant des héritages
culturels, religieux , et humanistes de l'Europe ...»,
avec une tentative de compromis entre les camps laïc et clérical.
La suite du texte ajoute deux références à la
religion :
. l'article I-52 institutionnalise «un dialogue religieux
» entre l'union et les églises , qui se voient placées au
coeur de la vie démocratique de l'union , au même titre que les
partenaires sociaux.
. l'article II-70,lui, garantit à chacun la
liberté de manifester sa religion , individuellement ou collectivement
,en public ou en privé , par le culte, l'enseignement, les pratiques .
Cette rédaction pourrait exposer la France à des recours devant
la cour de justice des communautés européennes concernant la loi
sur les signes religieux à l'école !
D'une façon générale ,si la religion est
mentionnée à trois reprises dans la constitution , la
laïcité ne l'est jamais . Dans un contexte où M.Sarkozy
propose la modification de la loi de 1905 sur la séparation des
églises et de l'Etat ,on comprendra la préoccupation de tous les
défenseurs de la laïcité.
Ceci étant , le traité constitutionnel se trouve
structuré en quatre parties qui traitent respectivement :
I. -De la définition et objectifs de l'union.
II. -De l'intégration de la charte des droits
fondamentaux.
III. -Des politiques et fonctionnement de l'union.
IV. -Des dispositions générales et finales.
En fait , une étude sur le fond permet de ressortir
certains apports généraux s'articulant autour des valeurs et
objectifs de l'union ( section 1 ) , compétences et institutions de
l'union (section 2) ,ainsi que les politiques et fonctionnement de
l'union(section 3).
Section 1 : Les valeurs et les objectifs de l'Union
européenne.
L'union est fondée sur les valeurs de respect de la
dignité humaine , de liberté , de démocratie ,
d'égalité , de l'Etat de droit , ainsi que la respect des droits
de l'homme.Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une
société caractérisée par le pluralisme , la
tolérance , la justice , la solidarité et la
non-discrimination.
Il s'en suit que l'union offre à ses citoyens un espace
de liberté , de sécurité et de justice sans
frontières , et un marché intérieur où la
concurrence est libre et non faussée. Il en découle que l'union
oeuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une
croissance économique équilibrée et sur la
stabilité des prix , une économie sociale de marché
hautement compétitive , qui tend au plein emploi et au progrès
social , et un niveau élevé de protection et
d'amélioration de la qualité de l'environnement .
Par ailleurs , l'union combat l'exclusion sociale et les
discriminations , elle promeut la justice et la protection sociale,
l'égalité entre les femmes et les hommes , la solidarité
entre les générations et la protection des droits de l'enfant.
Ces articles juxtaposent des objectifs qui n'ont pas
grand-chose en commun , comme la stabilité des prix et les droits de
l'enfant .Ils peuvent même devenir antagonistes dans leur mise en
oeuvre : entre la con concurrence libre et non faussée et le
développement durable ; entre l'économie sociale de
marché et la recherche d'une haute compétitivité.
En fait , les expressions économie sociale de
marché et plein emploi apparaissent une seule fois dans le texte , 27
fois la concurrence et 78 fois le marché . pour attirer le citoyen
social -démocrate , on lui concède des objectifs sociaux , mais
quand il s'agit des politiques concrètes , le libéralisme ,
gravé dans le marbre , l'emporte souvent.
A coté des valeurs et objectifs mentionnés dans
la première partie , les titres III,IV et V traitent exclusivement des
compétences et institutions de l'union européenne.
Section 2 : les compétences et les institutions
de l'union européenne.
La constitution clarifie les compétences de l'union et
distingue clairement entre :
1/ la compétence exclusive en vertu de
laquelle l'union seule peut légiférer et adopter des actes
juridiquement obligatoires, les Etats membres ne pouvant le faire par
eux-mêmes que s'ils sont habilités par l'union pour mettre en
oeuvre des actes adoptés par celle-ci.l'union dispose d'une
compétence exclusive pour établir les règles de
fonctionnement du marché intérieur , ainsi que dans les domaines
suivants :
- la politique monétaire pour les Etats qui ont
adopté l'Euro.
- La politique commerciale commune.
- L'union douanière .
- La politique commune de pêche.
.2/ la compétence partagée
avec les Etats membres qui peuvent l'exercer dans la mesure où l'union
n'a pas exercé la sienne ou a décidé de cesser de
l'exercer.cette compétence s'applique aux domaines suivants :
- Marché intérieur et protection
des consommateurs.
- Cohésion économique , sociale et
commerciale.
- Agriculture , pêche et environnement.
- Espace de liberté , de sécurité et de
justice
3/ la compétence
complémentaire en vue de promouvoir et d'assurer la
coordination des politiques économiques et de l'emploi des Etats
membres.
Aussi , l'union dispose d'une compétence pour la
définition et la mise en oeuvre d'une politique étrangère
et de sécurité commune , y compris la définition
progressive d'une politique de défense commune.
Dans certains cas, et dans les conditions prévues par
la constitution , l'union a compétence pour mener des actions en vue
d'appuyer , de coordonner ou de compléter l'action des Etats membres ,
sans pour autant remplacer leur compétence dans ces domaines.
Dans l'exercice de toutes les compétences
pré-citées , l'union recourt à certains instruments
juridiques à dimension européenne , à savoir :
A- la loi européenne : un acte
législatif obligatoire , de portée générale et
directement applicable dans tout Etat membre.
B- La loi-cadre européenne : un
acte législatif qui lie tout Etat membre destinataire quant au
résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales
la compétence quant au choix de la forme et des moyens.
C- Le règlement européen :
un acte non législatif , de portée générale, pour
la mise en oeuvre des actes législatifs et de certaines dispositions
spécifiques de la constitution.
D- La décision
européenne : un acte non législatif obligatoire
dans tous ses éléments.lorsqu'elle désigne des
destinataires , elle n'est obligatoire que pour ceux-ci.
E- Enfin, les recommandations et avis
adoptés par les institution et qui n'ont pas d'effet
contraignant.
Du point de vue institutionnel , l'union dispose d'un cadre
unique qui vise à :
· Poursuivre les objectifs de l'union.
· Promouvoir ses valeurs.
· Servir les intérêts de l'union , de ses
citoyennes et citoyens, et de ses Etats membres, et à assurer la
cohérence , l'efficacité et la continuité des politiques
et des actions qu'elle mène en vue d'atteindre ses objectifs.
Ce cadre institutionnel comprend :
ü Le parlement européen ,
élu au suffrage universel direct par les citoyens européens pour
un mandat de cinq ans et dont le nombre de ses membres ne dépasse pas
sept cent trente-six, exerce, conjointement avec le conseil des ministres, les
fonctions de contrôle politique et consultatives selon les conditions
prévues par la constitution.
ü Le conseil européen , qui
n'exerce pas de fonction législative, est composé des chefs
d'Etats ou de gouvernement des Etats membres de l'U.E, ainsi que de son
président et du président de la commission.
Le conseil européen se réunit chaque trimestre
sur convocation de son président, et se prononce par consensus sauf dans
le cas où la constitution en dispose autrement.
ü Le conseil des ministres ,
composé d'un représentant nommé par chaque Etat membre au
niveau ministériel , exerce , conjointement avec le parlement
européen, les fonctions législative et budgétaire , ainsi
que les fonctions de définition des politiques et de coordination dans
les conditions fixées par la constitution.
Le conseil des ministres statue sur la majorité
qualifiée sauf dans le cas où la constitution en dispose
autrement.
ü La commission européenne :
la commission consiste en un collège composé de son
président, du ministre des affaires étrangères de l'union,
vice-président, ainsi que treize commissaires européens
sélectionnés selon un système de rotation égale
entre les Etats membres.
La commission veille à l'application des dispositions
de la constitution ainsi que des dispositions prises par les institutions en
vertu de celle ci, elle exécute le budget et gère les
programmes.A l'exception de la politique étrangère et de
sécurité commune et des autres cas prévus par la
constitution , elle assure la représentation extérieure de
l'union.
ü La cour de justice :comprend la
cour de justice européenne , le tribunal de grande instance et les
tribunaux spécialisés . elle assure le respect du droit dans
l'interprétation et l'application de la constitution. La cour de justice
statue :
§ Sur les recours introduits par un Etat membre , une
institution ou des personnes physiques ou morales.
§ A titre préjudiciel à la demande des
juridictions nationales.
§ Sur les autres cas prévus dans la constitution
En traitant des institutions européennes , il est
important de signaler que la Banque centrale européenne conduit la
politique monétaire de l'Union alors que la Cour des comptes examine la
totalité des recettes et dépenses de l'union et s'assure de la
bonne gestion financière.
Par ailleurs , la troisième partie du traité
constitutionnel décline les politiques communes et leurs
modalités de fonctionnement .
Section 3 : Les politiques et le fonctionnement de
l'Union Européenne
En matière de gouvernance
économique , les pays membres de la zone Euro pourront adopter
à la majorité qualifiée des mesures visant à
renforcer la coordination de leur discipline budgétaire et la
surveillance de celle - ci, ainsi qu'à élaborer des orientations
de politique économique.la constitution accorde une certaine autonomie
et une reconnaissance officielle à l'Euro-groupe.
En matière de politique sociale ,
l'Union s'engage à prendre en compte le respect d'un certain nombre
d'exigences sociales , notamment la garantie d'une protection sociale
adéquate , la lutte contre l'exclusion sociale ainsi qu'un niveau
élevé d'éducation, de formation et de protection de la
santé humaine.Dans ce sens , un sommet social tripartite pour la
croissance de l'emploi est constitutionnalisé.
L'exception culturelle est maintenue : l'exigence d'un
vote à l'unanimité est conservée , à la demande de
la France , dans le domaine du commerce des services culturels et audiovisuels
, lorsque les accords risquent de porter atteinte à la diversité
culturelle et linguistique de l'Union.
Concernant les services d'intérêt
général ,la constitution rappelle la compétence
qu'ont les Etats , dans le respect de la constitution , de fournir , de faire
exécuter et de financer ces services.
S'agissant de l'espace de liberté , de
sécurité et de justice : la constitution supprime
le troisième pilier instauré par le traité de Maastricht ,
et établit une quasi-généralisation de la méthode
communautaire en matière de justice et des affaires intérieures
( J.A.I ) . la notion de politique commune se substitue aux
normes minimales en matière d'asile et d'immigration.
Enfin , un parquet européen , dont les
compétences sont toutefois limitées à la protection des
intérêts financiers de l'union , peut être établi,
à l'unanimité.
Pour ce qui est de la politique
étrangère et de sécurité commune :
l'union s'efforce de développer des relations et de construire des
partenariats avec les pays tiers et avec les organisations internationales ,
régionales ou mondiales . Elle définit et mène des
politiques communes et des actions , et oeuvre pour assurer un haut
degré de coopération dans tous les domaines des relations
internationales .Les orientations générales de la politique
étrangère et de sécurité commune sont
définies par le conseil européen , et c'est conseil des ministres
et au ministre des affaires étrangères qu'incombe la tâche
de veiller au respect de ces orientations.
Par ailleurs, et hormis tous les apports
généraux précités , la constitution
européenne se distingue par certaines dispositions clefs . Ces
dispositions marquent l'innovation et la spécificité dans
l'évolution de la construction européenne , et constituent ainsi
un pas franchi vers la ratification.
Chapitre 2 :Apports spécifiques et
dispositions maîtresses :
Un pas vers la ratification
La ratification du traité constitutionnel demeure
conditionnée par une présentation séduisante de son
contenu. De ce fait , les partisans du oui cherchaient à faire miroiter
certaines dispositions constitutionnelles.
Par là , l'intégration de la charte des droits
fondamentaux est souvent mise en évidence ( section 1 ), il s'en suit
que le projet constitutionnel renforce la marge d'action et d'influence de
l'union européenne ( section 2 )avant qu'il élargisse la
procédure de codécision et instaure le droit de pétition (
section 3 )
Section 1 : l'intégration de la charte des
droits fondamentaux
Adoptée au conseil de Nice le 18 décembre 2000,
la charte des droits fondamentaux , intégrée au niveau de la
deuxième partie du traité établissant une constitution
pour l'Europe , devient ainsi juridiquement contraignante pour l'union.
La charte réunit en un seul texte , pour une grande
visibilité , les droits fondamentaux ( civils, politiques ,
économiques , sociaux et de la société ) en vigueur
à l'intérieur des frontières de l'union. Elle est
basée sur des sources nationales diverses , européennes (
notamment la convention européenne des droits de l'homme de 1950 et la
charte sociale européenne de 1989 ) et internationales . son
élaboration a été confiée à une enceinte
spéciale , la convention , composée des représentants des
chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres, de la commission
européenne , du parlement européen et des parlements
nationaux.
La charte des droits fondamentaux va plus loin que la
déclaration universelle de 1948 en regroupant , pour la première
fois , dans un même document non seulement les droits et libertés
classiques , issus de 1789 et figurant dans la déclaration universelle
de 1948 ou dans la convention européenne de 1950 , qui figurent en
France dans le préambule de 1946 que vise le préambule de la
constitution de 1958 mais qui ne sont pas garantis aujourd'hui à
l'échelle européenne par un texte juridique contraignant , mais
aussi les droits dits de " la troisième génération "
( comme le droit à un environnement sain , le principe du
développement durable , ou le respect des principes de bioéthique
).
Et contrairement à la déclaration universelle
des droits de l'homme , elle s'impose aux juges européens et
français.
Par ailleurs, l'intégration de la charte dans le
traité constitutionnel lui confère la même valeur juridique
que l'ensemble de ce texte et lui donne ,donc , une force juridique
obligatoire. La charte s'imposera , dans toutes ses dispositions , aux
institutions européennes et aux Etats membres lorsqu'ils mettront en
oeuvre le droit de l'union.
Toutefois , l'invocabilité ( c'est à dire la
possibilité d'invoquer une disposition de la charte devant un tribunal
national ou européen ) de la charte pourra varier suivant les
dispositions en cause : si les droits demeurent directement invocables
sans restriction , les principes ne pourront être invoqués
qu'à l'encontre des actes qui les mettent en oeuvre.
D'autre part , le traité constitutionnel tend à
la consécration d'une Europe plus politique et plus présente dans
le monde.
Section 2 : consécration d'une Europe plus
politique
et plus présente dans le monde
Pour ceux qui ne se résignent pas à voir dans
l'Europe élargie une simple zone de libre échange , l'espoir
réside généralement dans le souhait qu'un groupe de pays
forme une sorte d'avant-garde et aille de l'avant dans la construction d'une
Europe plus politique et démocratique , seule susceptible :
· De faire contrepoids à l'hyper puissance
américaine .
· D'assumer le leadership dans la lutte contre les
dérèglements écologiques et sociaux qui menacent la paix
et la survie de l'humanité.
· D'agir concrètement à la mise en place
d'une économie qui place l'être humain au centre de ses
préoccupations et respecte l'environnement .
Selon Dominique Strauss -Kahn , « ce
traité est le plus dynamique de tous les traités
européens6(*) » car les «coopérations
renforcées» et les «passerelles» permettront de
contourner la règle de l'unanimité , là où elle
demeure l'application , c'est à dire dans le domaine de la
fiscalité et , partiellement , dans ceux de la politique sociale et de
la PESC (politique extérieure et de sécurité commune ).
Les coopérations renforcées sont
supposées permettre à un groupe de pays d'aller de l'avant ( art
III-416 à 423 ) . Il faut cependant savoir qu'elles ne peuvent s'exercer
qu'en dehors « des compétences exclusives de
l'union »( art I-44 ) et «ne peuvent porter atteinte ni au
marché intérieur , ni à la cohésion
économique , sociale et territoriale » (art III-416) . De plus , un
tiers au moins des Etats membres doit y participer ( I-44), soit neuf Etats sur
vingt-cinq .
Ensuite , toute coopération renforcée est
soumise à une autorisation « accordée par une
décision européenne du conseil , qui statue sur proposition de la
commission et après approbation du parlement européen » (
art III - 419,1). Dans le cadre de « la politique
étrangère et de sécurité commune » ,
l'autorisation nécessite l'unanimité du conseil.(art
III-419,2).
La technique dite de « la passerelle »
prévoit la possibilité que le conseil des ministres puisse
décider de statuer à la majorité qualifiée dans les
domaines où le traité prévoit l'unanimité . Cette
même technique permet audit conseil de décider l'adoption
« conformément à la procédure législative
ordinaire » de lois ou de lois-cadres européennes.Cela ,
même si le traité constitutionnel exige qu'elles soient
votées « conformément à la procédure
législative spéciale » ( art IV-444 ,2).
Cependant , ces passerelles ne sont pas applicables aux
décisions ayant des implications militaires ou dans le domaine de la
défense ( art IV-444 , 1 et 2).Par ailleurs , « la
décision européenne n'est pas adoptée » si
fût-ce un seul parlement national marque son opposition dans les six mois
suivant la notification ( art IV -444 ,3).
Dans le même enchaînement d'idées ,
l'historicité du débat constitutionnel sera empruntée par
deux grands apports à savoir le droit de pétition et la
procédure de codécision.
Section 3 : le droit de pétition 7(*) et la procédure de
codécision 8(*)
Le traité dispose en son article I-47 ,4 que
« des citoyens de l'union , au nombre d'un million au moins,
ressortissants d'un nombre significatif d'Etats membres , peuvent prendre
l'initiative d'inviter la commission , dans le cadre de ses attributions ,
à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour
lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'union est
nécessaire aux fins de l'application de la constitution ».
Il s'agit certes là d'un progrès , mais il n'est
pas de nature à modifier la constitution , car il est clairement
stipulé que l'initiative pétitionnaire ne sera prise en
considération que si elle a pour ambition de mettre en application des
dispositions contenues dans le traité. Les initiatives citoyennes ne
peuvent prétendre modifier la constitution.
Par ailleurs le traité constitutionnel étend
substantiellement le champ de la procédure de codécision , qui
sera désormais appelée : la procédure
législative.
Du coup, la grande majorité des actes
législatifs ( lois et lois-cadres européennes) sera , à
l'avenir , adoptée conjointement par le parlement européen et le
conseil des ministres ( art I-34,1 et III-396) .il s'agit assurément
d'un pas en avant.
Force est néanmoins de constater que la commission
conserve son quasi-monopole de l'initiative législative9(*) .Le parlement continue
ainsi à être privé de l'une des prérogatives les
plus importantes de tout parlement digne de ce nom : le droit de proposer
des lois. De même , n'a -t-il toujours pas le droit de lever
l'impôt, qui est pourtant à l'origine même de l'idée
de parlement .
Parmi les autres innovations constitutionnelles , on peut
citer le renforcement du rôle et de la raison d'être des services
publics à travers la création des " services
d'intérêt économique général" ( S.I.E.G).
Aussi , il fallait noter la mise en place d'un ministre des
affaires étrangères de l'union , la création de ce poste
ne peut que s'insérer dans une tentative d'unification de la politique
étrangère et de sécurité commune.
Par toutes ces attitudes, le projet de constitution
européenne s'affirme comme un acquis indéniable en matière
de construction européenne.Toutefois , certaines dispositions contenues
dans le projet ne semblent plaire à tout le monde , d'où
l'apparition d'un courant de pensée ayant pour finalité
suprême de détecter les carences et méfaits produits par le
texte constitutionnel .Le tout dans le but de l'exposer à la menace du
rejet.
Deuxième partie :
Les Carences de la Constitution Européenne
et la Menace du Rejet
En principe , une constitution organise les pouvoirs et
énumère les droits et devoirs des citoyens.Parfois , elle
consacre l'existence de droits individuels et collectifs , dont elle
confère aux pouvoirs publics l'obligation de garantir le plein
exercice.
Avec le traité établissant une constitution pour
l'Europe , on est confronté à un texte d'une autre nature.
En fait , ce traité est un véritable fourre-tout
, on y trouve des tas de choses qui n'ont strictement rien à voir avec
une constitution digne de ce nom. Entre autres , on y trouve , en quelque sorte
sacralisés, des choix idéologiques très clairs qui doivent
pouvoir être à tout moment remis en cause par les citoyens dans le
cadre du débat politique et n'ont , donc, pas à être
coulés dans le bronze 10(*) d'un texte qui devrait être «au dessus de
la mêlée » ( puisque à vocation constitutionnelle
) et qui est le plus souvent présenté comme tel.
Aussi , l'intitulé même du traité
(traité établissant une constitution pour l'Europe ) est une
tromperie11(*) ! il
n'en demeure pas moins que ce texte est lourd d'une Berezina
démocratique , sociale et environnementale.
A plusieurs reprises , ces inconvénients sont
détectés par des leaders en matière de Non et font l'objet
d'immenses reproches , il convient à présent de les articuler
autour de trois axes fondamentaux (chapitre 1) , avant de procéder
à une étude de cas se rapportant au rejet français de la
constitution européenne (chapitre 2) , un rejet à travers lequel
s'est fusionnée toute la pensée Noniste.
Chapitre 1 : Le projet de constitution
européenne
appréhendé par ses opposants.
Parallèlement aux campagnes menées en faveur de
son approbation , le projet de constitution européenne , dont le
principal écueil est le stade de la ratification , subit le
développement d'un large mouvement continental en vue de contribuer
à son rejet.
Les propos avancés dans ce sens sont totalement
organisés autour du caractère irréversible de la
constitution ( section 1 ) , la régression qu'elle apporte à
certains droits fondamentaux ( section 2) et l'ultra libéralisme qu'elle
sacralise à travers ses dispositions ou encore son allégeance
voulue à l'OTAN (section 3)
Section 1:le caractère irréversible de la
constitution .
Il faut tout d'abord savoir que toute révision du texte
constitutionnel est en pratique impossible , puisqu'elle passe par sept filtres
institutionnels , dont trois nécessitent l'unanimité ( convention
des représentants nationaux , conférence des représentants
des gouvernements , ratification par tous les Etats ).
« Le gouvernement de tout Etat membre , le parlement
européen ou la commission peut soumettre au conseil des projets tendant
à la révision du présent traité ... les
modifications entrent en vigueur après été
ratifiées par tous les Etats membres conformément à leurs
règles constitutionnelles respectives » Art IV-443.
Le traité constitutionnel , et en particulier la partie
III, est bien la synthèse des traités antérieurs , mais la
différence fondamentale est qu'il s'agit d'une constitution et qu'elle
s'impose définitivement et systématiquement aux constitutions et
législations des Etats membres. Ils ne pourront pas aller à
l'encontre de la politique commune :
« les Etats membres prennent toute mesure
générale ou particulière propre à assurer
l'exécution des obligations découlant de la constitution ou
résultant des actes des institutions de l'union »Art I-5,2.
S'ils passent outre , les lois qui pourraient en
résulter seront déclarées nulles :
« la constitution et le droit adopté par les
institutions de l'union , dans l'exercice des compétences qui sont
attribuées à celle-ci, priment le droit des Etats
membres »Art I-6 .
La commission , ou tout autre Etat membre, pourra saisir la
cour de justice qui imposera alors les rectifications , qu'il faudra appliquer
à la lettre sous peine de sanctions financières :
« Si la commission estime qu'un Etat membre a
manqué à l'une des obligations qui lui incombent en vertu de la
constitution , elle émet un avis motivé à ce sujet
... celle-ci peut saisir la cour de justice de l'union européenne.
Si la commission estime que l'Etat membre concerné n'a
pas pris les mesures que comporte l'exécution de l'arrêt
visé au paragraphe 1, elle peut saisir la cour de justice ....Elle
indique le montant de la somme forfaitaire ou de l'astreinte à payer par
l'Etat membre concerné qu'elle estime adapté aux
circonstances » Art III-360,361 et 362 .
Certains croient résoudre la problématique de
révision en indiquant que , si la constitution ne peut être
révisée qu'à l'unanimité , c'était
déjà le cas avant. Le raisonnement est largement spécieux
car il ne tient pas compte de l'évolution de l'Europe. Les
révisions précédentes ont été acquises entre
des Etats moins nombreux , plus homogènes , unis par des
affinités qui facilitaient le consensus . Les difficultés seront
plus à 25 ou à 30.
En outre , si le texte constitutionnel est adopté , et
dans plusieurs pays par référendum, sa légitimité
politique serait beaucoup plus forte qu'avec le traité de Nice.
D'autre part , le traité constitutionnel est
accusé par ses opposants de ne pas reconnaître certains droits
sociaux fondamentaux ( droit au travail , droit aux revenus de remplacement ,
au minimum d'existence...etc.) comme des droits effectifs dont l'union
européenne doit assurer le respect , mais comme des simples objectifs
à atteindre.
Mieux encore , certains estiment que l'inscription de la
charte des droits fondamentaux constitue un recul social , et d'autres
prétendent que la notion de service public se voit condamnée
à disparaître.
Section 2 : la régression des droits
fondamentaux .
Dés son préambule , la seconde partie
consacrée à la charte des droits fondamentaux définit les
priorités en affirmant que l'union :
« cherche à promouvoir un
développement équilibré et durable et assure la libre
circulation des personnes , des services , des marchandises et des capitaux ,
ainsi que la liberté d'établissement »Art II-
préambule.
La liste des régressions qui en découle est
impressionnante et éloquente :
Ø Le droit aux prestations sociales
inscrit dans la déclaration universelle des droits de l'homme à
l'article 25 (« droit à la sécurité en cas de
chômage , de maladie, d'invalidité , de veuvage, de vieillesse
») est aboli de la manière suivante : « l'union
reconnaît et respecte le droit d'accès aux prestations de
sécurité sociale et aux services sociaux assurant une protection
dans des cas tels que la maternité , la maladie , les accidents du
travail , la dépendance ou la vieillesse , ainsi qu'en cas de perte
d'emploi[...] »Art II-94.
Ce droit d'accès est gravissime puisqu'il est
clairement compatible avec un système non plus basé sur la
solidarité mais sur des organismes privés . En clair , il y a un
droit d'accéder aux prestations , encore faut-il en avoir les moyens.
Ø Le droit au travail inscrit dans la
constitution de 1946 , et repris dans celle de 1958 et dans la
déclaration universelle des droits de l'homme, où il est
précisé que « toute personne a droit au travail , au
libre choix de son travail [...]et à la protection contre le
chômage » , est remplacé par la liberté d'en
chercher , ce qui est fondamentalement
différent ! « tout citoyen de l'union a la
liberté de chercher un emploi, de travailler , de s'établir ou de
fournir des services dans tout Etat membre »ArtII-75.
Ø Le droit de délocaliser est
institutionnalisé : « [...] les restrictions à la
liberté d'établissement des ressortissants d'un Etat membre sur
le territoire d'un autre Etat membre sont interdites. Cette interdiction
s'étend également aux restrictions à la création
d'agences , de succursales ou de filiales , par les ressortissants d'un Etat
membre établis sur le territoire d'un Etat membre »Art
III-137.
Ø En outre , si la laïcité
n'est jamais mentionnée dans le texte, le principe de
séparation de l'Eglise et de l'Etat est clairement remis en cause , et
ce à plusieurs reprises : « l'union respecte et ne
préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit
national , les églises et les associations ou communautés
religieuses dans les Etats membres » Art I-52,1.
Ø Notons enfin que les problèmes (
répercussions sur l'environnement , exode rural , chômage des
paysans ...) liés à la politique agricole
commune ( le plus gros poste budgétaire de l'union à
l'heure actuelle ) ne risquent pas de se régler au regard de l'article
suivant , qui conforte l'abaissement généralisé des prix
de la production agricole et le productivisme : « la politique
agricole commune a pour but [...]d'assurer des prix raisonnables dans les
livraisons aux consommateurs »Art III-227,1,e.
Par ailleurs , le traité établissant une
constitution pour l'Europe ne reconnaît ni les « services
publics » ni les « services d'intérêt
général » (SIG) . Il ne parle que des «
services d'intérêt économique
général » (SIEG) ( art II-96 ,III-122, III-166,2)
. les partisans du oui affirment que les « services
publics » et les « services d'intérêt
économique général » sont des synonymes.
D'après eux, le sigle SIEG signifie « service
public » dans le jargon européen . le moins qu'on puisse dire
est que la réalité est un peu compliquée.
En fait , le traité constitutionnel ne définit
pas le SIEG.Le droit dérivé n'est pas plus prolixe et il faut
lire les publications de la commission européenne12(*) pour en savoir plus.
Ceci étant , la plupart des hostiles à la
constitution européenne refusent qu'elle entérine une vision
ultra-libérale et rejettent son allégeance à l'OTAN.
Section 3 : sacralisation de l'ultra
libéralisme et allégeance à l'OTAN.
En tant que traité économique , le projet de
constitution européenne a pour objectif principal d'institutionnaliser
l'ultra libéralisme en lui conférant des bases
juridiques .
Les principes généraux érigés en
« libertés fondamentales » , en sont posés
dés la première page : « l'union offre
à ses citoyens un espace de liberté , de sécurité
et de justice sans frontières intérieures , et un
marché intérieur où la liberté est libre et non
faussée »Art I-3,2. Il s'en suit que « la libre
circulation des personnes , des services , des marchandises et des
capitaux , ainsi que la liberté d'établissement , sont garanties
par l'union »Art I-4.
La constitution étant bien plus un contenu qu'un
contenant, la troisième partie intitulée « les
politiques et le fonctionnement de l'union » s'étend
très longuement et très concrètement sur les mesures qui
en découlent : « les Etats membres conduisent leurs
politiques économiques pour contribuer à la réalisation
des objectifs de l'union , tels que définis à l'article I-3 [...]
Les Etats membres et l'union agissent dans le respect du principe d'une
économie de marché ouverte où la concurrence est libre
[...] »Art III-178.
Les gouvernements qui s'écarteraient de cette voie , en
prenant par exemple des mesures jugées trop sociales seront
sanctionnées de la manière suivante : « [...]le
conseil , sur la base de rapports présentés par la commission ,
surveille l'évolution économique dans chacun des Etats membres
[...]Lorsqu'il est constaté[...]que les politiques économiques
d'un Etat membre ne sont pas conformes aux grandes orientations visées
au paragraphe 2[...] La commission peut adresser un avertissement à
l'Etat membre concerné[...] »ArtIII-197.
De plus , l'union fera tout pour que ces gouvernements ne
tentent pas de réglementer l'Economie : « [...]la
loi-cadre européenne [...]évite d'imposer de contraintes
administratives , financières et juridiques telles qu'elles
contrarieraient la création et le développement de petites et
moyennes entreprises [...] » Art III-197,4.
L'article le plus éloquent concernant les objectifs de
ce projet place le marché au dessus de tout , et en particulier au
dessus de la sécurité intérieure d'un Etat , qui ne pourra
se défendre qu'à condition de ne pas entraver les rouages du
libéralisme :
« les Etats membres se consultent en vue de prendre
en commun les dispositions nécessaires pour éviter que le
fonctionnement du marché intérieur ne soit affecté par les
mesures qu'un Etat membre peut être appelé à prendre en cas
de troubles intérieurs graves affectant l'ordre public , en cas de
guerre ou de tension internationale grave constituant une menace de
guerre »Art III-131.
Dans le domaine militaire , l'union fait allégeance
totale à l'OTAN , dont 19 Etats sont membres sur les
25 : « [...]L'organisation du traité de l'Atlantique
Nord , qui reste, pour les Etats qui en sont membres, le fondement de leur
défense collective et l'instance de sa mise en oeuvre[...] »
Art I-41,9.
Mais, ce soutien aux interventions unilatérales
pratiquées couramment par les Etats-Unis sera également direct et
actif, à travers l'armée européenne qui sera
progressivement mise en place .L'article suivant doit en particulier
évoquer de récents événements
moyens-orientaux : « [...] toutes ces missions peuvent
contribuer à la lutte contre le terrorisme , y compris par le soutien
apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur
territoire »Art III-309,1.
En outre , en s'orientant vers le Patriot Act américain
, les abus liés à la politique sécuritaire et
répressive prônée tout au long de la constitution ne
pourront aucunement être canalisés par la cour de justice
européenne : « [...]la cour de justice de l'union
européenne n'est pas compétente pour vérifier la
validité ou la proportionnalité d'opérations menées
par la police ou d'autres services répressifs dans un Etat membre , ni
pour statuer sur l'exercice des responsabilités qui incombent aux Etats
membres pour le maintien de l'ordre public et la sauvegarde de
sécurité intérieure . »Art III-377.
A l'issue de cette étude , il paraît clairement
que la lecture ainsi faite du projet constitutionnel dévoile une
série de carences et d'inconvénients souvent susceptibles de
contribuer à son rejet.
Au sein de la communauté des hostiles à la
constitution européenne , une catégorie spécifique se
distingue , les Français en l'occurrence. Il s'agit , à ce titre
, de la manifestation la plus éclatante de la doctrine du rejet du
traité constitutionnel.
Chapitre 2 : Le projet de constitution
européenne
appréhendé par les
Français
« Etude de cas portant sur le
référendum du 29 Mai 2005 »
L'exercice démocratique du 29 mai 2005 confirme
amplement que le référendum demeure un instrument propice au
détournement, particulièrement par temps de morosité
économique et d'impopularité gouvernementale.
La victoire du « non » peut être comprise
comme celle d'un « vote sanction » national dont l'Union
européenne supportera le coût. Selon l'enquête Ipsos, la
première motivation invoquée par ceux qui ont voté «
non » a été l'expression d'un mécontentement à
l'égard de « la situation économique et sociale actuelle en
France » (52%).Pour la Sofres, 40% des électeurs ayant choisi le
« non » ont répondu « vouloir exprimer mon ras-le-bol
vis-à-vis de la situation politique actuelle ».
L'enquête CSA met en lumière qu'au moment de
voter, 41% des électeurs interrogés avaient d'abord en tête
la situation sociale de la France. C'est donc dans le cadre d'un scrutin
perçu avant tout comme national que les Français se sont
prononcés sur un enjeu européen.
Section 1 : les forces en présence.
Du point de vue de l'engagement des formations politiques, le
« oui » était défendu par quatre partis : les Verts, le
Parti socialiste, l'UDF et l'UMP. Le « non » était
défendu par neuf formations comprenant le Parti communiste, trois partis
d'extrême gauche : Lutte ouvrière, la ligue communiste
révolutionnaire et le Parti des travailleurs ; deux partis
d'extrême droite : le Front national et le MNR ; et trois
partis souverainistes : le Mouvement pour la France, le Rassemblement du
peuple français et le Mouvement des citoyens.
Au premier coup d'oeil, le rapport de force électoral
est très favorable aux partis du « oui ». Si l'on compare les
performances de chacun des deux camps lors des trois dernières
élections où il était possible d'évaluer
séparément leur influence, c'est-à-dire en dehors des
moments où le PC et le PS se sont associés en présentant
des listes d'union comme ce fut le cas lors des élections
régionales de mars 2004, l'écart est toujours en faveur des
partisans du « oui ». L'écart le plus faible peut être
relevé le 21 avril 2002, mais il est cependant de 15 points. La victoire
du « non » s'explique aisément par le ralliement d'une large
partie de l'électorat socialiste et écologiste.
Selon Ipsos, 56% des électeurs qui se disent proches du
PS ont voté « non ». La proportion grimpe à 60% pour
les électeurs qui se disent proches des Verts. De même, toujours
selon Ipsos, 54% des électeurs déclarant avoir voté Lionel
Jospin le 21 avril ont voté « non » le 29 mai. On retrouve la
même proportion de « non » parmi les anciens électeurs
de Noël Mamère(55%).
De nombreux électeurs de gauche ont certainement eu le
sentiment d'avoir à voter une seconde fois avec ou pour Jacques Chirac,
après le 5 mai 2002, et n'ont pas voulu prendre le risque que leur
bulletin puisse être confondu avec un soutien à la majorité
en place. Il n'en demeure pas moins que la victoire du « non » est la
conséquence du basculement d'une fraction majoritaire de
l'électorat de gauche et que ce basculement a été
largement favorisé par la dissidence de quelques responsables
socialistes, au premier rang desquels Laurent Fabius, désormais porteur
d'une responsabilité historique dans l'avènement du « non
» français au Traité européen.
Section 2 : la campagne
référendaire.
La campagne a été marquée par un
intérêt dont l'intensité a pu surprendre et dont
témoignait notamment le succès des livres consacrés non
seulement au Traité mais aussi plus largement aux questions
européennes. Les Français ont certainement beaucoup appris
à propos de l'Union européenne... avant de lui porter un coup
terrible. Comme dans toute campagne électorale, la qualité des
débats a été inégale.
De nombreux arguments défavorables au Traité ont
eu un grand retentissement sans avoir pour autant de fondement valable ,le
meilleur exemple est probablement la mise en cause du droit à
l'avortement.
La principale caractéristique de cette campagne est
peut-être d'avoir été dominée par la peur et la
confusion, dans un climat général imputant la
responsabilité des principaux problèmes rencontrés
aujourd'hui par les Français à un texte européen qui
n'était pas entré en application...
Sans prétendre rendre compte de l'ensemble du
débat, on peut retenir deux arguments qui ont été
particulièrement saillants. Ils éclairent également
l'état dans lequel se trouve la société française :
le procès du libéralisme et le thème de la «
renégociation ».
Le procès du libéralisme aura été
l'événement idéologique de cette campagne
référendaire et certainement l'une des causes de la victoire du
« non ». Il s'est habilement appuyé sur une actualité
riche en reportages sans mesure et commentaires particulièrement
anxiogènes concernant les délocalisations, le textile chinois, la
directive Bolkestein, etc.
Si la protestation antilibérale a beaucoup pesé
sur la campagne, c'est parce qu'elle permettait de mettre en question le
modèle de l'économie de marché sans avoir à assumer
une position proprement« anticapitaliste » et en même temps de
contester l'élargissement de l'Union, de 15 à 25 membres, sans
avoir à assumer une position franchement anti-européenne.
Selon les termes du débat, en particulier à
gauche, tout s'est passé comme si l'économie de marché
tentait de pénétrer en France, le 29 mai devenant la grande
bataille par laquelle le libéralisme allait être maintenu hors de
nos frontières.
C'est ainsi que le « non » de gauche rejoignait le
« non » de droite. La demande de protection sociale, par l'Etat,
entrait en contact avec la demande de protection nationale, par les
frontières. La figure rhétorique du « plombier polonais
» assurait la jonction entre ces deux registres, d'un côté le
« national », de l'autre le « social ».
La thèse selon laquelle les partisans du « non
» forment un camp hétéroclite est hautement contestable. Le
thème de la « renégociation » aura fourni un second
grand argument aux partisans du« non ». En effet, il apparaissait
plus efficace d'inviter à rejeter le Traité proposé pour
en promettre un autre, qui lui serait supérieur, que de refuser tout
progrès de l'Union .
Telle était la thèse d'un « non
européen ». Bien des Français ont été
guidés par cette illusion. Selon Ipsos, au moment de voter, 39% des
électeurs du « non » pense que « cela permettra de
renégocier une meilleure constitution ». Le chiffre fourni par
l'enquête Sofres est à peu près le même (35%). D'un
autre côté, la victoire du « non » ne semble
guère avoir renforcé la croyance dans la thèse du «
plan B » qui devait favoriser la France et les intérêts des
Français.
Section 3 : les difficultés du Oui et le
caractère structurel du Non
Les difficultés du camp du « oui »
s'expliquent par de trop nombreuses raisons : une conjoncture économique
défavorable ; un gouvernement impopulaire ; la multiplication des
dissidences en faveur du « non » , mais aucune dissidence en faveur
du « oui » issue des
partis appelant à voter « non » ; l'existence
d'un texte dont chacune des lignes pouvait être
contestée, mise en doute, voire manipulée tandis
qu'il n'y avait aucun texte auquel comparer
le traité, les partisans du « non » n'ayant
pas pu ou voulu tenter l'exercice difficile de la
proposition, à l'exception de Laurent Fabius,
désireux de retirer la troisième partie, celle
qu'aucun résultat ne pouvait remettre en cause.
A toutes ces raisons il faut ajouter un temps de parole
distribué sans considération du critère objectif de la
représentativité électorale. Le principe du 50/50
répondant au choix binaire« oui » ou « non » a
impressionné les médias audiovisuels. Ils ont peu à peu
cédé à sa logique simpliste et d'apparence implacable.
C'est ainsi que des formations politiques dont le poids
électoral est marginal, les partis d'extrême gauche et le Parti
communiste, ont réussi le tour de force d'accéder à un
temps d'antenne presque équivalent à celui des formations
parlementaires.
Le souci de la parité aura été tel que le
CSA a pu demander aux médias
audiovisuels d'accorder un temps de parole aux minoritaires en
faveur du « non » issus des
partis défendant le « oui ».
L'inverse n'ayant pas existé, le camp du «
non » s'en est trouvé renforcé. A l'occasion des grands
débats télévisés opposant les partisans du «
oui » aux tenants du « non », les différentes
chaînes, placées sous la contrainte de la parité,
octroyaient ainsi le même temps de parole à des partis qui
rassemblaient, ensemble, lors des élections législatives de juin
2002 environ 24% des suffrages exprimés et à ceux partis qui
réunissaient, ensemble, près de 70 % des suffrages
exprimés.
Malgré cet immense gâchis,
malgré ses conséquences encore largement imprévisibles, il
existe au moins une raison de ne pas désespérer. Selon Ipsos, 72%
des électeurs déclarent être« tout à fait ou
plutôt favorables à la poursuite de la construction
européenne ». Si cette adhésion est presque
générale parmi les électeurs du « oui » (97%),
elle est également majoritaire parmi les électeurs du « non
» (57%).
Nombreux sont les Européens qui éprouvent
aujourd'hui un sentiment de découragement devant ce paysage
dynamité. Il faudra de longs et patients efforts pour tenter de
réparer les immenses dégâts. Tout est possible, à
condition de recommencer sans attendre.
Résultats définitifs (selon le Conseil
constitutionnel Français )
Non
54,67% (des suffrages exprimés)
Oui
45,33% (des suffrages exprimés)
Blancs et nuls 2,52% (des
votants)
Abstention 30,63%
(des inscrits)
.
.
Conclusion
[....]
Par là , le projet constitutionnel se conforme aux
aspirations des peuples d'Europe désireux d'aller de l'avant dans la
construction d'une Europe :
· Démocratique et citoyenne ;
· Politique , sociale et environnementale ;
· Généreuse et solidaire, qui fasse
pleinement entendre une autre voix que celle du profit dans la gestion des
affaires du monde et fasse pacifiquement pièce à
l'hégémonie américaine ;
· Audacieuse et visionnaire , qui prenne la tête du
combat pour un autre développement économique , soucieux des
hommes et des femmes d'aujourd'hui , respectueux de l'environnement et des
générations futures.
Telles sont, me semble -t-il, la vocation et la raison
d'être de mon projet de fin d'études .Telle est ,me
paraît-t-il, l'extraordinaire opportunité que le débat sur
l'adoption du traité constitutionnel nous fournit au Maroc et ailleurs.
E N D
Annexe :
.
Tableau récapitulatif des Ratifications
|
Procédure
|
Date prévue
|
Précédents référendums
européens
|
Allemagne
|
Parlementaire (Bundestag et
Bundesrat)
|
Approbation du Bundestag le 12 mai
2005.
Approbation par le Bundesrat le 27 mai
2005.
|
NON
|
Autriche
|
Parlementaire (Nationalrat et
Bundesrat)
|
Approbation du Nationalrat le 11 Mai
2005
Approbation du Bundesrat le 25 mai 2005
|
1994 : adhésion
|
Belgique
|
Parlementaire (Sénat et Chambre +
assemblées parlementaires des Communautés et Régions).
Organisation d'une consultation populaire rejetée
|
Approbation du Sénat le 28 avril 2005.
Approbation de la Chambre le 19 mai 2005.
Approbation du parlement de la région
Bruxelles-capitale le 17 juin 2005.
Approbation du parlement de la Communauté
Germanophone de Belgique le 20 juin 2005.
Approbation du parlement de la région wallonne le
29 juin.
Approbation du parlement de la Communauté
française de Belgique le 19 juillet 2005.
Approbation par le Parlement de la région flamande
: le 8 février 2006.
|
NON
|
Chypre
|
Parlementaire
|
Approbation par la chambre le 30 juin 2005.
|
NON
|
Danemark
|
Référendum
|
Référendum reporté (pas de
date fixée).
|
1972 : adhésion 1986 : Acte unique 1992 :
Traité Maastricht (2 fois) 1998 : Traité Amsterdam 2000 :
Euro
|
Espagne
|
Parlementaire (Congrès et Sénat)
+ référendum consultatif
|
Référendum du 20 février
2005 positif (76,7% de Oui. Taux participation:
42,3%).
Approbation du Congrès le 28 avril 2005.
Approbation du Sénat le 18 mai 2005.
|
NON
|
Estonie
|
Parlementaire
|
Ratification parlementaire espérée pour le
9 mai 2006 (première lecture le 8 février).
|
2003 : adhésion
|
Finlande
|
Parlementaire
|
Présentation par le gouvernement d'un rapport au parlement
le 25 novembre 2005. Ratification espérée durant
la présidence du Conseil au deuxième semestre 2006.
|
Référendum consultatif : 1994 :
adhésion
|
France
|
Référendum
|
Référendum du 29 mai
2005 négatif (54,68% de non. Taux de participation 69,34%)
|
1972 : élargissement CEE 1992 : traité
Maastricht
|
Grèce
|
Parlementaire Mais proposition d'organisation
de référendum déposée par les partis de Gauche
|
Approbation par le Parlement le 19 avril 2005
|
NON
|
Hongrie
|
Parlementaire
|
Approbation par le parlement le 20 décembre
2004
|
2003 : adhésion
|
Irlande
|
Parlementaire + Référendum
|
Référendum reporté.
Un Livre blanc a été présenté au
parlement le 13 octobre 2005.
|
1972 : adhésion 1987: Acte unique 1992:
traité Maastricht 1998: Traité Amsterdam 2001 et 2002:
traité Nice
|
Italie
|
Parlementaire (Chambre et Sénat)
|
Approbation par la Chambre le 25 janvier 2005 et par le
Sénat le 6 avril 2005
|
Référendum consultatif: 1989: éventuel
projet de Constitution
|
Lettonie
|
Parlementaire
|
Approbation du Parlement le 2 juin 2005.
|
2003: adhésion
|
Lituanie
|
Parlementaire
|
Approbation du parlement le 11 novembre 2004
|
2003: adhésion
|
Luxembourg
|
Parlementaire (deux votes) +
référendum consultatif
|
Approbation en première lecture par la Chambre le
28 juin 2005.
Référendum du 10 juillet 2005 positif
(56,52 oui et 43,48 non. Vote obligatoire) Approbation finale de la Chambre
le 25 octobre 2005 (57 voix pour et 1 contre).
|
NON
|
Malte
|
Parlementaire
|
Approbation du Parlement le 6 juillet 2005
|
2003: adhésion
|
Pays-Bas
|
Parlementaire (Première et
deuxième Chambres) + référendum consultatif
|
Référendum consultatif du 1 juin 2005
négatif
(61,6% de non, taux de participation: 62,8%)
|
NON
|
Pologne
|
Pas de décision
|
Le parlement n'a pu se décider le 5 juillet sur la
procédure de ratification. Ratification
reportée.
|
2003 : adhésion
|
Portugal
|
Référendum
|
Référendum reporté
(pas de date fixée)
|
NON
|
République Tchèque
|
Référendum.
Mais pas encore de décision finale
|
Référendum reporté à
fin 2006 - début 2007
|
2003 : adhésion
|
Royaume-Uni
|
Parlementaire (House of Commons et
House of Lords) + référendum
|
Procédure de ratification parlementaire
suspendue (suspension annoncée par le gouvernement le 6 juin
2005)
|
1975: appartenance CE
|
Slovénie
|
Parlementaire
|
Approbation par le Parlement le 1 février
2005
|
2003: adhésion
|
Slovaquie
|
Parlementaire
|
Approbation par le Parlement le 11 Mai 2005
|
2003 : adhésion
|
Suède
|
Parlementaire Pas de
référendum envisagé à ce stade
|
Ratification reportée (pas de date
fixée).
|
Référendums consultatifs: 1994: adhésion
2003: Euro
|
Carte des ratifications :
Repères bibliographiques :
I- Bibliographie Générale
II- Bibliographie pour le OUI
III-Bibliographie pour le NON
I- Bibliographie Générale :
A- Ouvrages généraux :
Explique-moi la constitution
européenne, Etienne de Poncins, Nane Editions ,2005 , 48p.
Le petit guide de la constitution
européenne , Philippe Tronquoy, Marie-Christine Vallet , la
documentation française ,2005, 87 p.
La constitution européenne
expliquée :présentation synthétique et
thématique , texte officiel et intégral de la constitution , la
constitution en 30questions , 2005, 320 p.
La constitution européenne : textes et
commentaires , François-Xavier Priollaud et David Siritzky , la
documentation française , 2005 , 512 p.
La constitution européenne en 25 Clefs
, Etienne de Poncins , Lignes de repères , 2005, 256p.
La constitution européenne : Que faut-il
savoir ? , Florence Deloche-Gaudez, Presses de Sciences Po ,
collection nouveaux débats n° 2 , 2005.
La constitution européenne expliquée au
citoyen , Laurence Burgogne -Larsen , Anne Levade et Fabrice Picod ,
Hachette littératures.
Voter en connaissance de cause .
constitution expliquée , Moreau Defarges Philipe , Editions
d'Organisations , 2005, 103p.
Référendum sur le traité
constitutionnel , Patrick Herter , Calmann-Lévy , 2005,140
p.
La constitution européenne , Christian
Philip , Que sais -je ,2004, n°3700, 126p.
L'Union européenne et le projet de
constitution , Laurent Coutron et Marion Gaillard , la documentation
française , collection Découverte de la vie publique , 2004, 436
p.
B-Sites Généraux :
www.constitution-europeenne.fr/
On peut y télécharger l'intégralité du texte de
la constitution ; on y trouve également une liste des questions les
plus fréquemment posées sur la constitution ainsi qu'une liste
des conférences, débats et colloques organisés en France
sur l'Union Européenne et le traité constitutionnel.
http://europa.eu.int/scadplus/constitution/index_fr.htm
Le portail inter-institutionnel sur la Constitution présente des
fiches techniques, qui expliquent, thème par thème, les
principales modifications apportées par le texte.
http://verts-debat-europe.net/tce/
Ce site se veut un lieu de débat et de rencontre interactif entres
les partisans du "oui" et les partisans du "non". On peut en effet y
déposer une contribution personnelle pour alimenter les argumentaires.
http://www.constitution-europeenne.fr/index.php?id=16
Forum en ligne pour débattre sur la constitution.
http://www.pouroucontrelaconstitution.org/
Un autre forum similaire ...
http://europa.eu.int/constitution/1000debates/index.cfm?page=dsp_content_page&lng_id=2
"1000 débats pour l'Europe" est une liste de tous les débats
et conférences sur la constitution organisés dans chaque pays
membre.
www.29mai2005.fr/
Si vous souhaitez découvrir par vous même le texte de
la constitution européenne, recevez en chaque jour une partie par
e-mail.
www.herodote.net/Dossier/Europe2005.htm
Le point de vue d'un historien.
A noter également que le gouvernement français a
mis en place un centre d'appel qui répond à toutes les questions
sur la Constitution européenne. Son numéro
téléphonique est le 0810 20 05 25. Ce centre peut
également vous faire parvenir des exemplaires du Traité.
II- Bibliographie pour le OUI
A- Ouvrages pour le Oui :
Pour l'Europe : le texte intégral de la
constitution expliqué et commenté , Olivier Duhamel ,
Seuil , 2003.
Sortir l'Europe des idées reçues ,
Michel Barnier , Perrin , 2005 , 182 p.
Oui ! plaidoyer pour la constitution
européenne , François Bayrou , Plon ,2005.
Oui ! lettre ouverte aux enfants d'Europe ,
Dominique Strauss-Kahn , Grasset, 2004, 173 p.
B- Sites en faveur du Oui :
http://www.ensemblepourleoui.fr/
"Ensemble pour le oui" est une fédération
d'associations qui a pris l'initiative de lancer une campagne militante en
faveur du « oui » à la Constitution
européenne.
www.lesamisduoui.com/
Les arguments du "oui" des partis politiques de droite.
http://www.ouisocialiste.net/rubrique.php?id_rubrique=3
Tribunes, déclarations, prises de position des militants et
sympathisants socialistes.
www.gauche-en-europe.org/
Cofondée par Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard, A gauche en
Europe est une association française regroupant un ensemble de
personnalités qui estiment qu'un effort de refondation intellectuelle
est nécessaire pour la gauche réformiste. Cet effort n'a de sens
que s'il est mené avec un souci de cohérence européenne.
www.ouidegauche.com/
"Le capitalisme international n'a pas besoin d'une constitution. Mais nous,
oui."
Bibliographie pour le NON
A-Ouvrages pour le Non :
Une certaine idée de l'Europe , Laurent
Fabius , Plon , 2004, 125 p.
Pour l'Europe , votez non ! Jean-pierre
Chevènement , Fayard , 2005.
Les turqueries du Grand Mamamouchi , Philippe de
Villiers , Albin Michel , 2005.
La constitution européenne , dix clés pour
comprendre , Arnaud Lechevalier et Gilbert Wassermann , La
Découverte , Coll. Sur le vif ,2005, 144 p.
B- Sites en faveur du Non :
www.appeldes200.net/
200 signataires contre la constitution.
http://www.societal.org/docs/voterNON.pdf
"Dix bonnes raisons de voter non".
www.france.attac.org/r623
Les fiches argumentaires d'Attaque pour le "non" à la constitution.
http://reseau.over-blog.com/ Le
blog du "non" à la Constitution européenne. Ce site est ouvert
à l'expression de tous les mouvements politiques démocratiques
défendant le "non" au référendum sur la Constitution
européenne. On y retrouve ainsi les tribunes de Laurent Fabius, Philippe
de Villiers, la CGT, le PCF...
http://www.non-2005.org/
Le "non" des gaullistes, souverainistes et des parlementaires UMP
.
* 1-Dehouusse Renaud , une
constitution pour l'Europe ? , PARIS 2002.
* 1 Bernard Wesphael :
" non à ce qu'on appelle erronément la constitution
européenne ". Liège le 8 décembre 2004.
* 2 Le traité
établissant une constitution pour l'Europe est supposé entrer en
vigueur "le 1er novembre 2006 à condition que tous les
instruments de ratification aient été déposés, ou,
à défaut , le premier jour du deuxième mois , suivant le
dépôt de l'instrument de ratification de l'Etat qui procède
le dernier à cette formalité "(art IV-447,2 ) .
* 3 Approbation de la
constitution européenne par le parlement lituanien en Novembre 2004.
* 4 Jean -Christophe
Delmas : non à la constitution , oui au modèle social
français. Propos recueillis par Victor Dedaj.
* 5Référendum
organisé le 29 mai 2005 : 55 % du non et un taux de participation
de 69%.
* 6 DOMINIQUE
STRAUSS-KAHN ,Lettre ouverte aux enfants de l'Europe , paris : Ed
Grasset , 2004 , p : 99.
* 7 « un million de
citoyens peuvent modifier la constitution » (Daniel Cohn -Benditet
et Alain Lipietz)
* 8 « le
traité constitutionnel va donner au parlement européen la
capacité de prendre lui-même l'initiative des lois »
(François Hollande )
* 9 l'article I-26,2
dispose : « un acte législatif ne peut être
adopté que sur la proposition de la commission , sauf dans le cas
où la constitution en dispose autrement ».
* 10 Lionel
Jospin : « pour moi , c'est oui » in le Nouvel
Observateur , semaine du 23 au 29 septembre 2004
* 11 Dés lorsqu'il
faudra l'unanimité des 25 Etats signataires pour modifier le texte (
partie IV , art 443 à 445 )
* 12 COMMISSION EUROPEENNE ,
« Livre blanc sur les services d'intérêt
général , communication de la commission au parlement
européen , au conseil ,au comité économique et social
européen et au comité des régions »,Bruxelles
2004.
|