Les Modes et Les Moyens de Formation Des Termes
Biochimiques
Les Modes et Les Moyens de Formation Des Termes
Biochimiques
Introduction Générale
En tant qu'ex-étudiant de médecine et
passionné par la langue arabe. J'avais rêvé depuis
longtemps d'étudier la linguistique appliquée au domaine de la
terminologie et la traduction spécialisée, et plus
précisément à celui de la terminologie biochimique. Ainsi
qu'un bon nombre de circonstances - académiques et personnelles - m'ont
conduit vers la terminologie de la biochimie.
L'objet de ce mémoire de DEA est donc de
présenter une étude descriptive sur les modes et les moyens de la
formation de termes de la biochimie arabe sous la lumière de la
théorie élaborée par M/ Xavier Lelubre et M/André
Roman. Ainsi que de comparer la formation d'un bon nombre de termes
biochimiques arabes dans son système d'accueil avec leurs modèles
dans le système d'origine - français et anglais - au moment de
leur transfert.
Il existe relativement peu d'études
théoriques sur le sujet et surtout la biochimie arabe. Les termes arabes
de biochimie sont des unités qui ont été récemment
transféré à l'arabe et ils sont en train de se
développer au fil de temps. Les intellectuels arabes, sont conscients
à la grande valeur et l'importance de la biochimie. Il est, donc,
nécessaire de répondre aux besoins des scientifiques et lecteurs
arabophones en général.
Nous allons tenter, dans cette étude aussi, de
faire un passage englobant, des termes arabes de biochimie tels qu'ils sont
présentés dans les ouvrages arabes (scolaires et universitaire).
L'étude que nous allons réaliser, n'est pas
considérée exhaustive. Par contre, elle est conçue
à montrer clairement les différents procédés, les
moyens et les limites de la formation des termes de la biochimie. L'analyse de
divers phénomènes terminologiques arabes va se développer
côté à côté avec l'analyse terminologique
générale.
Il est important de dire qu'avec les découvertes
constantes dans ce domaine, il y a eu un véritable bouillonnement de
savoir sur les secrets dissimulés dans les cellules du corps humain.
C'est une nouvelle forme de coopération dans la production des savoirs
biologiques et un moyen important pour rester en phase avec les
ténèbres intérieurs de l'être vivant. Cette science
a fait un saut énorme dans les branches de la biologie autant que dans
la chimie. La biochimie, en fin de compte, est la science qui relie la chimie
et la biologie pour un objectif simple, qui est de faire progresser notre
connaissance de la composition chimique profonde de notre microsystème
cellulaire.
En fait, le progrès scientifique et technique
d'un domaine nouveau se détermine par la rapidité du
développement de ses branches. La biochimie est une parmi ces sciences
qui représente une branche principale de la biologie. Cette
dernière est considérée comme la science la plus vitale
pour l'être humain. La biochimie moderne s'occupe de l'étude de la
cellule vivante comme un système d'influences mutuelles dans les
opérations chimiques. Cela est devenu possible après les grands
succès concrétisés dans la cytologie, la biologie
moléculaire, l'ingénierie génétique, l'enzymologie,
et l'énergie biologique.
Ces sciences nous ont donné une perspective
avancée dans la compréhension de la base physique et chimique de
l'activité vitale. En plus, elles nous ont fait la lumière sur
plusieurs mécanismes moléculaires, génétiques et
sur la manière d'organisation des opérations chimiques du corps
humain. Aujourd'hui, et grâce à la biochimie, le monde
connaît une large application industrielle dans les domaines de la
médecine, la pharmacologie, l'agriculture et l'industrie alimentaire.
La biochimie a vu le jour - depuis un centaine
d'années - aux Etats-Unis et en Europe 1(*)-, et comme on fait pour tout domaine nouveau, on a
structuré les notions ou les unités référentielles
(UR) relatives au domaine de la biochimie. On les a dénommées par
divers procédés de dénomination et on les a
définies. Notre choix pour ce sujet est motivé par le fait de
savoir comment certains scientifiques arabophones ou traducteurs forment les
termes d'un domaine très récent aux lecteurs arabophones.
I. Choix du sujet et constitution du corpus
Nous avons constitué un corpus principal
formé de quatre manuels scolaires jordaniens, un ouvrage
universitaire jordanien et un autre syrien : al-kîmyâ?
Lis-saff
fi-t-tânî t-tânawî ?l-`ilmiyy
/ manhaz zadîd (La Chimie, Terminale, série
scientifique2(*) / nouveau
programme, 2001), al-kîmyâ? Lis saff
fit-tanî t-tânawî ?l-`ilmiyy (La
Chimie, Terminale, série scientifique, 1991), al-kîmyâ?
Lis saf
al- ?awwalwa t-tânawî ?l-`ilmiyy /
manhaz zadîd (La Chimie de première,
série scientifiques / nouveau programme, 2003),
al- ?ahyâ? lis
saffayn al- ?wwal
wa-t-tânî
t-tânawî ?l-`ilmiyy (la biologie de
baccalauréat terminal et de première, série scientifiques
/ nouveau programme, 2003), al-wazîz fî
l-kîmyâ? ?l-hayawiyya ( L'essentiel de
la biochimie 1992) et
?l-kîmyâ? ?l-hayawiyya (La
biochimie 1996).
Remarquons que l'ouvrage universitaire jordanien
al-wazîz fî
l-kîmyâ? ?l-hayawiyya est
consacré totalement au domaine de la biochimie tandis que l'ouvrage
universitaire syrien
?l-Kîmyâ? ?l-hayawiyya traite des
textes liés à la biochimie.
Pour établir une étude scientifique de la
formation et du fonctionnement des termes arabes de biochimie, nous avons
rassemblé ces six ouvrages qui couvrent notre domaine de la biochimie.
Nous avons également consulté deux sources secondaires de type
référentiel :
- L'ouvrage de référent de l'académie arabe
de la Jordanie madkal ?ila
l-kîmyâ? al-hayawiyya lilkaliyya
al-hayyah wa `ilm wadâ?ifihâ, (Une
introduction de la biochimie et de la physiologie de cellule,1986)3(*).
- L'ouvrage universitaire irakien
al-kîmyâ? al-hayawiyyah
li-llibtîdâ?iyyât tufayliyyah, (la biochimie du
protozoaire parasite, 1982)4(*).
1. Caractérisation des sources
a) Sources principales
Les manuels scolaires jordaniens
al-kimyâ ? et al- ?ahyâ?
Sont des ouvrages publiés par le ministère
d'éducation nationale en Jordanie. Ils contiennent à la fois des
chapitres qui relèvent de la chimie, de la biologie et de la biochimie.
Ils sont adoptés dans les lycées publics et privés en
Jordanie.
Toutefois, la majorité des
sujets traite des domaines de la biologie et de la chimie avec leurs branches.
Notons que nous écartons dans cette étude tous les textes
concernant le domaine de la biologie et de la chimie générale et
que nous nous contentons d'examiner ceux qui sont uniquement en rapport avec le
domaine de la biochimie.
b) Sources secondaires
- L'ouvrage de référent publié par
l'académie arabe de Jordanie Madkal ?ilâ
l-kîmyâ? ?l-hayawiyya li-l-kaliyyah
al-hayyah wa `ilm
wadâ?ifihâ, est un grand ouvrage de
volume académique et en grand format qui couvre les filières de
la biochimie de manière détaillée.
- L'ouvrage universitaire irakien
al-kîmyâ? ?l-hayawiyyah
li-libtidâ?iyyâti t-tufayliyyah, (la biochimie du protozoaire
parasitique), contient des cours - du niveau universitaire -
spécialisés dans une branche de la biochimie, la biochimie
parasitique.
2. Caractérisation des textes
a) Sources principales
Les textes des manuels jordaniens
sont rédigés par une équipe composée de
rédacteurs spécialistes et de professeurs universitaires
jordaniens. Les textes, en majorité, sont traduits à partir de
l'anglais5(*).
Après avoir examiné un échantillon
de ces textes, nous pouvons dire que ce sont des textes scientifiques non
techniques transmettant une information factuelle destinée à des
lecteurs qui cherchent à comprendre, comme la communauté
étudiante.
Il convient de clarifier dans ce
cadre la différence entre un texte technique et un texte scientifique.
Le texte technique est basé sur deux aspects importants : la
compréhension et l'action, c'est-à-dire l'application. Il est
fait de manière à ce que le lecteur puisse saisir bien le contenu
des informations et des indications afin de les mettre en exécution.
Quant au texte scientifique, il s'agit d'une information purement
intellectuelle avec une touche théorique non approfondie. Autrement dit,
dans un texte traitant la chimie organique, il ne s'agit pas d'apprendre aux
lecteurs à préparer des composants chimiques, mais de donner aux
lecteurs des indications susceptibles de les aider à bien comprendre une
science nouvelle pour eux, comme celle de la biochimie.
Contrairement aux deux ouvrages universitaires qui
se chargent à présenter des informations approfondies, il s'agit
de textes scientifiques transmettant une information approfondie de biochimie.
Les textes s'adressent à un public averti, familier avec le domaine de
biochimie, bon connaisseur de la biologie et de la chimie
spécialisée, public composé d'universitaires, de
professionnels, etc.
b) Sources principales
- Dans l'ouvrage de référent de
l'académie arabe de la Jordanie madkal ?ila
al-kîmyâ ? ?l-hayawiyyah
li-l-kaliyyah al-hayyah wa `ilm
wadâ?ifihâ, les textes sont
destinés à un public qui a besoin de se référer
à une information rapide ou à une consultation concernant un
sujet relève de la biochimie.
- Dans l'ouvrage universitaire irakien
al-kîmyâ? ?l-hayawiyyah
li-l-?btidâ?iyyâti t-tufayliyyah, (la biochimie du protozoaire
parasitique), les textes visent essentiellement un public avancé qui
cherche une information spécialisée en biochimie de la
microbiologie.
II. Présentation des travaux : problèmes
posés et méthodologie suivie
Les problèmes que nous
examinons dans notre travail sont tous omniprésents dans notre corpus.
Ils concernent les modes de formation et la formation des termes arabes de la
biochimie. Les termes que nous choisissons d'examiner sont ceux qui sont
fréquent dans les manuels scolaires jordaniens. Pour donner une
étude globale du domaine de biochimie, nous nous avons
repéré des termes qui couvrent à la fois les trois
composantes du domaine étudié :
- Composantes vivantes : «cellule
animale», /kaliyya hayawaniyya/.
- Composantes mécaniques ou
opérationnelles : «transport actif», /naql
nasit/.
- Composantes matérielles et
composés chimiques : « lactose » (le sucre du lait),
/sukkar ?l-labann/..
Dans la première partie,
nous indiquons la structuration et l'organisation générale du
domaine de biochimie. Nous présentons également les principes de
terminologie et ses processus sur lesquels notre travail se base.
Dans la deuxième partie
générale, nous étudions les modes et les moyens de
formation des termes arabes dans le cadre de la théorie
élaborée par A. ROMAN en nous basant également sur les
travaux faits par X. LELUBRE dans le domaine de la terminologie arabe6(*) ; nous examinons comment le
système de nomination et le système de communication de l'arabe
se complètent dans la formation des unités terminologiques. Le
sous-système d'affixation couvre - à son tour - une grande partie
intégrée au système de nomination et auquel, les termes
qui représentent les noms de composés chimiques et biochimiques
font recours. Cela devrait être le résultat logique de " IUPAC "
(le système international de nomination des composés chimiques
élaborés par l'union internationale de la chimie pure et
appliquée).
Nous nous intéressons
également à la formation des termes arabes crées à
partir de termes métaphoriques anglais ou français. Les
autres modes de formation ont une large trace dans notre corpus, surtout le
procédé de siglaison qui est utilisé largement dans la
formation des termes biochimiques. L'emprunt est un autre procédé
largement observé dans notre corpus et au quel, un chapitre entier sera
consacré.
Le rapport entre UR et terme est
examiné dans le cadre de l'approche terminologique classique de
Wüster7(*) ; nous
examinons surtout si les termes (unités graphique ou linguistiques) sont
transparents et s'ils désignent clairement les UR (extralinguistiques)
auxquelles ils renvoient. Nous étudions également le
phénomène de polysémie et de la variation de termes arabes
qui existe pour une seule unité référentielle.
Le huitième chapitre de notre
travail traitera le rôle joué par le traducteur arabe dans le
cadre de la méthodologie de la traduction spécialisée et
le souci de la précision terminologique dans le processus de traduction
arabe. Cette partie sera élaborée sous l'influence de travaux
développés par Amal Jammal.8(*)
PREMIÈRE PARTIE
DE LA PRÉSENTATION DU DOMAINE DE BIOCHIMIE
À LA PRÉSENTATION DE LA TERMINOLOGIE ET SES PRINCIPES
Premier Chapitre
LA PRESENTATION DU DOMAINE DE BIOCHIMIE
I.
Introduction
· Qu'est ce qu'on entend par domaine?
Un domaine est une structuration ou
une organisation des connaissances. Il représente un système
conceptuel ou une organisation conceptuelle. Selon Bruno DE
BESSÉ9(*) :
« le domaine est la seule façon d'identifier, de
délimiter, dedénommer une structure cognitive, une structure
conceptuelle, un système conceptuel ».
Le domaine donne et fait partie des
informations sur le concept. Il est une face constituante de la
définition. Il permet d'indiquer le système conceptuel auquel
appartient le concept.
Le domaine est formé par le
regroupement de unités référentielles, liées entre
eux par un ou plusieurs points communs. C'est un ensemble regroupé d'UR
qui construit des systèmes de connaissances. « Le domaine permet
deregrouper, de mettre en ordre des concepts et de construire des
systèmes cognitifs »10(*).
L'espace conceptuel d'un domaine peut être
délimité selon les fonctions de la vision des connaissances, des
pratiques sociales, des besoins des utilisateurs et d'un point de vue
particulier ou d'une perspective.
« Il existe plusieurs façons de
procéder au découpage des connaissances et des activités,
qui correspondent à plusieurs points de vue. Les domaines n'ont pas
d'existence par eux-mêmes. Ils sont délimités du point de
vue du chercheur, de l'ingénieur, du technicien, de I'amateur, [...]
C'est en fonction [...] d'un cadrage, que sera déterminé le
contour d'un espace conceptuel ».11(*)
De nombreux domaines se croisent et sont
interdépendants. D'ou, il est toujours difficile de délimiter un
domaine par rapport à un autre domaine. Les contenus de
différents domaines sont interdépendants par une
pénétration réciproque : c'est bien le cas pour celui de
biochimie qui a fait appel au domaine de la cytologie et de la physique
organique. Il est à souligner que la biochimie fait un recours constant
aux composantes cytologiques et aux opérations physicochimiques. Ce que
nous pouvons déduire en étudiant les UT de domaine de la
biochimie. Notons à titre d'exemple :
« chromosomes12(*) » /kurumûsûmât/,
« nucléosomes13(*) »
/nîyûklîyûtydât/, « transport
actif14(*) »
/naql nasit/, ... etc.
Toutefois, en vue de l'étude terminologique d'un
domaine, il faut toujours essayer de déterminer la nature et les limites
de ce domaine, « de savoir quelles sont les unités
référentielles (UR) qui en relèvent et celles qui lui sont
extérieures ».15(*)
Lelubre affirme que « il convient ainsi de
délimiter et de caractériser ce domaine. Un domaine de
spécialité est contigu à d'autres domaines, et est souvent
à l'intersection d'autres domaines, avec lesquels il a des
éléments communs ».16(*)
Le domaine est un cadrage auquel l'UR appartient. En
conséquence, un terme ne peut pas être défini hors du
domaine de spécialité de son appartenance. « Toute
étude terminologique doit prendre en compte le domaine de
spécialité dont relèvent les termes étudiés
: les unités référentielles (concepts) qui leur
correspondent sont définies dans le cadre de ce domaine de
spécialité ».17(*)
Le domaine n'est pas un corps de gènes
identiques. Le domaine contient plusieurs sous-domaines. Ces derniers sont
toujours susceptibles d'être à leur tour un objet de
redécoupage.
« Le domaine lui-même comprend
plusieurs sous-domaines, qui peuvent à leur tour se subdiviser en
sous-domaines. [...] il s'agit donc pour le terminologue de structurer le
domaine relatif à la terminologie étudiée. Puis à
l'intérieur de chaque sous domaine, il convient d'établir les
relations existant entre les unités référentielles
relatives à ce sous domaine ».18(*)
Notre objectif n'est pas de faire une étude
exhaustive sur la classification du domaine de biochimie puisque nous centrons
cette recherche essentiellement sur les modes et les moyens de formation des
termes biochimiques en discours scientifique. Cette classification des sous
domaines, des domaines connexes représentés selon la forme qu'on
appelle "l'arbre du domaine", c'est-à-dire une arborisation qui
prend en considération les rapports entre toutes les UR qui constituent
le domaine.
Nous nous contentons dans ce chapitre, d'exposer
l'historique du domaine de biochimie, d'examiner brièvement la nature de
ses UR et de présenter une simple proposition d'un arbre de domaine qui
sert comme un miroir de la formation interne de domaine de la biochimie.
II. Le domaine de la biochimie
"L'humanité ne supporte pas la pensée que
l'homme est né par hasard, par erreur, seulement parce que quatre atomes
insensés se sont tamponnés sur une autoroute mouillée.
Dès lors, il faut trouver un complot cosmique, Dieu, les anges, ou les
diables."19(*)
La biochimie est le domaine où se rencontrent
chimie et biologie. La biochimie étudie donc particulièrement la
corrélation entre la structure des molécules naturelles et les
conséquences sur leur activité.
La biochimie permet de comprendre selon quels
processus chimiques fonctionnent les organismes vivants, des plus
simples comme les bactéries et les virus, jusqu'aux plus complexes,
comme les insectes, les mammifères et surtout les humains.
· Quelques étapes dans l'histoire de la
biochimie
La biochimie est apparue à la fin du
19ème siècle. Elle est restée longtemps
isolée de la chimie organique. La chimie organique est née de la
médecine et de la biologie. Les retombées de la biochimie sont
nombreuses, toutes les techniques actuelles utilisées en
médecine, en pharmacologie ou en génie génétique
lui doivent une forte contribution.
· Louis Antoine de Lavoisier, en 1780, montre que les
animaux consommaient de l'oxygène, mais cette étude est
restée en marge des travaux de l'époque qui consistaient
essentiellement à de la classification. Ce n'est qu'au 19e
siècle que la chimie s'occupe vraiment de la vie, à travers de ce
qu'on appelle maintenant l'enzymologie.
· En 1783, Lazzaro Spallanzani étudie l'action du
suc gastrique de requin sur les aliments. Il s'est aperçu que c'est le
suc qui liquéfie la viande par réaction chimique, et que les
mouvements des parois de l'estomac ne sont pas nécessaires et que la
température a une grande influence.
· En 1815, Louis Joseph décrit la fermentation
alcoolique.
· C'est toutefois Anselme Payen et Jean-François
Persoz qui vont décrire la première enzyme en 1833.
· En 1834, Theodor Schwann décrit la pepsine. Il
l'isole en 1836, alors qu'il étudiait les processus digestifs. C'est la
première enzyme obtenue à partir d'un tissu animal.
· En 1838, le Baron Charles Cagniard montre que la
fermentation était causée par des organismes vivants.
· Cette idée fut confirmée et
élargie par Louis Pasteur de 1858 à 1871.
· En 1879, Kühne suggère le terme d'enzyme
pour tous les ferments et en 1898 Duclaux proposa le suffixe ase pour les
nommer.
· En 1889 Altman sépare les acides
nucléiques de leur gangue protéique et en 1900, Wilson remarque
que les chromosomes sont identiques en composition à la nucléine
de Miechler.
· En 1891, Georg Ernst Stahl et Justus Liebig pense que
le ferment était une substance chimique produite par un organisme en
décomposition et dont les atomes, en agitation intense et permanente,
cassaient la molécule de sucre en CO2 et éthanol, plus
solides.
· En 1897, Hans et Edouard Büchner parviennent
à extraire de la levure un extrait acellulaire capable de fermenter le
sucre en éthanol.
· En 1926 la première enzyme, l'uréase, se
cristallise.
· En 1932, Takahashi propose un modèle de
structure de l'ADN.
· En 1938, Hamarsten, Singer et Levene déterminent
séparément le poids moléculaire de l'ADN, par
biréfringence et ultracentrifugation.
· En 1944, Todd réalise la synthèse des
désoxyoligonucléotides lui permettant de faire un ADN
polymère 3',5' ester phosphate. Il est récompensé pour ces
travaux par le Prix Nobel de chimie en 1957. Et à partir de ce jour, on
va donner le nom « Biochimie » à cette science.
· En 1955, Sanger donne la séquence de l'insuline
qui comporte 600 acides aminés. Ce n'est qu'en 1966 que Merrifield et
Wang en proposent une voie de synthèse.
· Khorana réalise en 1957 la première
synthèse de gène (environ 150 paires de bases). Actuellement, on
utilise des appareils synthétiseurs d'acide nucléique.
La biochimie repose d'une part sur l'analyse des
molécules qui composent l'organisme, et d'autre part sur les
mécanismes qui se produisent lors des étapes importantes de la
vie de cet organisme, comme la nutrition, la reproduction, la défense
immunitaire, la croissance.
III. Structuration et
organisation des domaines de biochimie
Pour traiter d'un domaine de spécialité
donné, nous avons besoin de dénommer les unités
référentielles20(*), qui le constituent. C'est ce qu'étudie la
terminologie discipline. La terminologie n'étudie pas un terme tout
seul, mais un terme - comme entité linguistique - par rapport à
son référent - extralinguistique - . La terminologie cherche -
par cela - à dénommer les UR qui font partie d'un tout
cohérent qui est le domaine.
Pour la biochimie, elle cherche essentiellement
à traduire en s'appuyant sur de réactions chimiques et de
phénomènes physico-chimiques l'origine de ces trois
caractéristiques suivantes des êtres vivants21(*) :
1. La gestion de l'énergie, l'ATP
2. Les mécanismes de l'autoréparation
3. Le mystère de la reproduction
La description moléculaire du monde
biochimique peut se faire selon différents classements. On a coutume
dans une première approche de la biochimie de décrire les trois
classes de molécules selon :
1. les substances minérales /mawâd ma'daniyya/.
2. les protéines, constituées d'acides
aminés /brûtînât/.
3. les lipides /sûhûm/.
4. les glucides /zlûsîdât/.
Mais il y a un classement qui illustre davantage
l'aspect fonctionnel des molécules biochimiques. C'est dans le
classement suivant :
1. Les molécules de structure : membranes et
protéines.
2. Les protéines fonctionnelles : les enzymes.
3. Les molécules de l'information
génétique : les acides nucléiques et l'ADN.
4. Transmission de l'information : des hormones aux
réseaux neuronaux.
5. L'apport énergétique : sucres, graisses et
métabolisme.
Interaction avec des corps extérieurs : toxicochimie et
immunologie.
La figure ci-dessous fait lumière sur l'arbre
généalogique du domaine de biochimie :
- La carte généalogique du domaine
Pour savoir comment est organisé le domaine de la
biochimie et comment il fonctionne, il est plus pratique d'examiner la
structuration des UR qui le composent et les relations entre ces UR.
« Ce n 'est pas une terminologie donnée - ensemble
formé par des dénominations - qui constitue un système,
mais le domaine référentiel concerné où les
unités référentielles font système : c'est au
niveau du réfèrent qu 'il y a structuration .22(*)
- Nature des
unités référentielles
Les UR qui constituent le domaine de biochimie sont de nature
diverse. Nous avons reparti ces UR à l'intérieur de quatre types
de composantes qui sont présentées dans cette
catégorisation générale :
· Composantes vivantes : on distingue les cellules
végétales et animales et ses éléments plus petits
vivant comme « chromosomes » et
« nucléosomes ».
· Composantes mécaniques ou
opérationnelles : qui couvre les opérations chimiques et
physiques qui se déroulent à l'intérieur de la cellule
vivante. Citons de notre corpus à titre d'exemple : "transport
actif", "acétylisation"23(*) /?stalah/, " polymérisation"24(*) /balmarah/et "
réactions de substitution "25(*) /tafa'ulât al-tabdîl/.
· Composantes matérielles et composés
chimiques : qui englobent les matières chimiques ayant un rôle
à l'intérieur de la cellule vivantes comme, " lactose "26(*) (le sucre du lait), " maltose
"27(*) (le sucre de la
malt) /sukkar al-sa'îr/, " saccharose "28(*) (le sucre de la table) /sukkar
al-mâ?ida/.
On trouve ci-dessous une classification des UR sous la
forme d'un arabe (figure B) et une représentation compositrice des
sous-domaines et des domaines annexes de biochimie (figure C) :
- Les types de composantes
- L'arbre de domaine
Deuxième Chapitre
LA TERMINOLOGIE
(DÉFINITION ET PRINCIPES)
I. Introduction
Dans ce domaine de la biochimie, nous étudions les
termes biochimiques, leurs modes et leurs moyens de formation. Nous aimeront
à présent attirer l'attention sur deux points :
· Premièrement, la difficulté de rechercher
des documents en langue arabe relatifs à la biochimie, car la plupart de
documents universitaires est présentée en anglais et en
français.
· Deuxièmement, tous ces documents
relèvent bien entendu d'un domaine très spécialisé.
Ce qui demande une lecture scientifique attentive afin de pouvoir comprendre le
fond de la matière purement scientifique.
Notre travail s'inscrit dans un cadre essentiellement
terminologique. Pour cette raison, il est indispensable d'examiner rapidement
quelques questions relatives à cette branche linguistique comme :
qu'est-ce qu'un terme ? Quelle relation entretient-il avec son
référent ou unité référentielle (UR) ? Et
comment les traits de substance (TS) d'un terme sont ils motivés
à travers la dénomination du terme ?
II. Qu'est-ce que la terminologie ?
Pour élaborer un travail terminologique,
il nous a fallu dans un premier temps comprendre ce que signifiait la
Terminologie et le terme. La Terminologie est un terme qui
peut avoir différentes significations. En effet, Terminologie
désigne un ensemble de publications (dictionnaires, glossaires)
où les termes d'un domaine sont représentés. Ce terme peut
également designer l'ensemble des termes d'un domaine du savoir. Dans ce
cas, on parlera des Terminologies qui sont les ensembles de
vocabulaires spécialisés d'un domaine ou d'une discipline
GOUADEC29(*) voit la Terminologie comme étant une
discipline qui étudie le lexique. De ce fait nous pouvons déduire
que la Terminologie est une science interdisciplinaire, qui a
essentiellement recours à la théorie de la linguistique.
Après ces éclaircissements sur les
diverses notions de Terminologie, nous considérons que la
Terminologie est avant tout « une activité intellectuelle
qui se consacre à l'étude scientifique des termes.
».30(*)
Ainsi, la Terminologie étudie un vocabulaire
spécialisé. Plus justement, la Terminologie s'intéresse
aux unités Terminologiques en tant que
désignations d'un concept appartenant à un
système conceptuel Nous comprenons par système
conceptuel, l'ensemble des termes d'un même domaine de
spécialité qui - comme l'affirme Claude GERMAIN31(*) - est nécessaire au
développement d'une discipline et permet une compréhension plus
approfondie de celle-ci.
Alain REY32(*) considère que le travail terminologique
consiste à nommer, à distinguer au moyen de signes du langage une
réalité. DE BESSÉ33(*) définit le travail terminologique comme
consistant à délimiter, à distinguer et à
définir des concepts. Ces deux réflexions sont
complémentaires dans la mesure ou elles confirment que I'activité
terminologique a pour but d'organiser, de structurer, de classifier et de
nommer les concepts d'un domaine du savoir.
III. La Terminologie
et la Lexicologie
La Terminologie et la Lexicologie peuvent
être traitées comme des disciplines ayant des affinités
entre elles. RONDEAU distingue la Lexicologie de la Terminologie par le fait
que "la lexicologie s'intéresse au mot
sous toutes ses formes et la terminologie n'étudie qu'un
sous-ensemble des mots : les termes »34(*). Le lexicologue s'occupe
donc de l'unité lexicale, c'est-à-dire, de
I'unité qui vise le niveau d'analyse du lexique alors que le
terminologue isole et décrit !`unité terminologique en
tant que « symbole conventionnel représentant une UR
définie dans un certain domaine du savoir ». 35(*)
Ainsi, le lexicologue étudie le lexique
englobant différentes théories linguistiques et
méthodes qui peuvent être descriptives, appliquées,
historiques, structurales, et sociales, entre autres.36(*)
En effet, pour le lexicologue, le lexique,
c'est-à-dire, « l'ensemble virtuel des mots d'une
langue »37(*)
est l'objet d'une étude globale de la langue courante. Alors qu'au
contraire, le lexique est "de spécialité" pour la
Terminologie.
GUILBERT38(*) parle de lexique spécifique pour une langue de
spécialité. Par lexique spécifique, nous comprenons que
c'est un vocabulaire propre à un domaine d'application.
De plus, la Terminologie valorise la
monosémie c'est-à-dire, le fait qu'un terme se rapporte
à un seul référent. GUILBERT39(*) parle de
« monosémie référentielle».
RONDEAU40(*) qualifie le rapport entre la dénomination du
terme et une notion de monoréférentiel.
C'est-à-dire que " pour un terme donné, une
dénomination correspond une notion et une seule" De cette façon,
un terme se compose d'une dénomination et d'une UR.
D
(dénomination)
Terme =
-------------------------------------------
N (notion)
/ UR
Guy RONDEAU, qui représente 1'ecole
québécoise, définit le terme comme : «
essentiellement un signe linguistique à double face (notion et
dénomination) faisant partie d'un ensemble notionnel donné et se
définissent par rapport à cet ensemble dans un domaine
scientifique ou technique excluant la langue commune ».41(*)
Il est utile sur ce stade de noter que la
monosémie est possible, mais parfois dans la pratique un
concept peut être dénommé par plusieurs
désignations, ce qui veut dire, qu'un terme donné à des
synonymes, soit : des termes d'une langue désignant la
même notion et se situant à un même niveau de langue ou
à un même niveau de conceptualisation.
Mais, il est très difficile de distinguer
les vrais synonymes des quasis - synonymes. En d'autres mots. Il est vrai qu'il
est parfois difficile de considérer que deux désignations
renvoient à un même concept. Voyons les noms de "Lion" l'animal en
arabe où nous trouvons une centaine de désignations comme
/ dorgâm /, / Osâmâ/, /
hamzah/, /gadanfar/ ...etc, il y
a certainement une certaine nuances sémantiques entre ces
désignations. Donc, nous parlons des quasi-synonymies et non pas des
synonymies.
Plus simplement, RONDEAU42(*) qualifie la synonymie
comme étant la possibilité de trouver pour une notion
donnée plusieurs dénominations différentes, à
I'intérieur d'une même langue.
La méthodologie utilisée par le
terminologue est onomasiologique, c'est-à-dire qu'à
partir d'un concept, il essaye de trouver la désignation correspondante.
Le lexicologue utilise une méthodologie différente. En effet, sa
méthodologie est purement sémasiologique.
Le lexicologue valorise la polysémie
à savoir, un signifiant a plusieurs significations. La
polysémie est alors équivalente de richesse lexicale et
sémantique; la monosémie, une désignation par un concept,
est un idéal, toujours plus improbable, que le terminologue veut
attendre. Alors que le terminologue étudie les termes qui constituent
une langue de spécialité, le lexicologue étudie le
vocabulaire de la langue courante, c'est-à-dire un ensemble
d'unités lexicales propres de la langue courante
Le lexicologue et le terminologue étudient le
vocabulaire d'un lexique qui leur est propre, chacun respectant une
méthodologie. Ainsi. Le terminologue s'intéresse au lexique
« étudiant la dénomination des notions »43(*) et répond aux besoins
d'une classe professionnelle. Alors que le lexicologue s'intéresse
à la "description" d'un système mettant I'accent sur
« les contrastes phonologiques et phonétiques, contrastes
syntaxiques, morphologiques, contrastes
lexico-sémantiques portant sur tout les
éléments du lexique ».44(*)
Nous pouvons donc conclure que
terminologie et lexicologie se différencient dans la
mesure où l'une observe la relation entre l'UR et I' unité
terminologique et l'autre observe I' unité lexicale. Elles
se différencient aussi par le fait qu'elles utilisent une
méthodologue différente.
IV. Qu'est-ce qu'un terme ?
Le terme " terminologie " renvoie dans la littérature
à plusieurs acceptions différentes de la terminologie, à
savoir:
- la liste des termes concernant un certain domaine.
- la discipline qui étudie les termes.
Cela est clair dans la définition
présentée par le Grand dictionnaire Encyclopédique
Larousse qui distingue entre les deux acceptions de la terminologie suivantes
:
« 1- La terminologie est l'ensemble des termes
rigoureusement définis, qui sont spécifiques d'une science, d'une
technique, d'un domaine particulier de l'activité humaine. 2- Discipline
qui a pour objet 1'étude théorique des
dénominations
des objets ou des concepts utilises par tel ou tel domaine du savoir, le
fonctionnement dans la langue des unités terminologiques, ainsi que les
problèmes de traduction de classement et de documentation qui se posent
a leur sujet ». 45(*)
Mais le Dictionnaire Encyclopédique Quillet se
contente à la première acception de la terminologie, la
définissent seulement comme « l'ensemble des termes
techniques d'une science ou d'un art; leur signification ».46(*)
Gouadec donne une définition claire, mais il laisse
une marge de confusion entre le mot orthographique - qui est tout ce que se
trouve entre deux blancs - et le terme - qui est une entité linguistique
spécialisée qui concerne un ensemble précis-, il
dit : « Un terme est une unité linguistique désignant
un concept [...]. Le terme est l'unité de désignation
d'éléments de l'univers perçu ou conçu. Il ne se
confond que rarement avec le mot orthographique ».47(*)
Xavier LELUBRE48(*) note que cette définition n'évoque pas
le caractère référentiel du terme puisqu'elle
considère le terme comme étant tout simplement un signe
linguistique au sens défini par F. DE SAUSSURE, en d'autres termes une
unité linguistique comportant un signifiant et un signifié.
Alain REY voit que la terminologie :
«s'occupe d'ensembles structurés de noms,
dénotant des ensembles d'objets (les référents
individuels, les particuliers de la logique) groupés en classes par des
critères qu'expriment leurs définitions ».49(*)
Alain REY50(*) montre que le nom s'oppose au
mot. C'est que le mot est « signe appartenant au lexique
d'une langue naturelle « , et « s'analyse comme tout signe
en une face signifiante et une face signifiée indissolubles de son usage
dans le fonctionnement de la langue à laquelle il appartient
[...] ». Le nom pour REY est lié à la chose ou à
l'objet, tandis que « le nom (au sens
logicophilosophique de l'anglais name) renvoie à un
élément distinct de 1'experience humaine, individuelle ou
collective, qu'il désigne ou
dénote ».
Le nom est soit réparti dans une classe
(c'est alors un nom commun) soit au contraire unique (c'est alors un nom
propre). « Le rapport essentiel, en ce qui concerne la
problématique du nom (et non pas du signe, ou du mot) est celui
qui le relie à la "chose", à "l'objet" individuel, au
"particulier", qu'il soit (nom commun) ou ne soit pas (nom propre)
classé, réparti dans une classe ».51(*)
REY affirme finalement que « le nom est l'objet
même de la terminologie en effet, un nom définissable
à 1'interieur d'un système cohérent,
énumératif et/ou structuré est un
terme ».52(*)
LELUBRE note que: « Dans un domaine de
spécialité, le terme n'est que la dénomination d'une
unité référentielle, extralinguistique
»53(*). LELUBRE met
en premier lieu l'aspect référentiel du terme et explicite la
nature de la relation entre terme et UR. Il ajoute : « le terme ne
tire son existence que de son rapport avec un référent, extra-
linguistique »54(*).
Par l'unité référentielle (UR), on entend une classe,
c'est-à-dire « un ensemble d'objets définis par le fait
qu'ils possèdent tous et possèdent seuls un ou plusieurs
caractères communs d'entités particulières de
référents, individuels ».55(*)
Le terme est donc relié à une classe d'UR et
non par à un référent individuel. Par exemple quand nous
utilisons le terme "hormone"56(*) /harmûn/, nous ne signifions pas la
dénomination d'un hormone particulier, mais de la classe des "hormone",
c'est-à-dire des matières chimiques possédant un certains
traits spécifiques « une classe ou un ensemble de
référents ». Nous adoptons cette conception du
terme dans notre travail.
Un autre exemple tiré de notre corpus : le
terme « vitamine » /fîtâmînât/
n'est pas la dénomination d'un composant chimique particulier, mais de
plusieurs sortes de vitamine qui portent plus ou moins les mêmes
caractères, ou plus précisément : « un groupe de
molécules essentielles au métabolisme et, ainsi, à la
croissance et au bon fonctionnement de l'organisme. ».57(*)
V. Quel est le rapport entre le terme et l'unité
référentielle ?
Théoriquement et idéalement,
« à une unité référentielle doit
correspondre un terme et un seul (sinon, il y a synonymie) et
à un terme doit correspondre une unité
référentielle et une seule (sinon, il y a polyvalence -
homonymie ou bien polyréférentialité) »58(*).
Lelubre voit qu'il y a deux sorte de
synonymies : une synonymie vraie représentée en langue de
spécialité et une autre rarement vraie représentée
en langue commune : « en langue commune, la synonymie vraie est
rare, en raison des phénomènes de connotation, de niveau de
langue, qui entrent inévitablement en jeu. Autant qu'en terminologie, la
synonymie est vraie, une synonymie référentielle : elle ne
porte que sur la dénomination de l'unité
référentielle »59(*).
CABRÉ souligne que la question
d'univocité est une sorte d'utopie irréalisable :
« En théorie, les termes, à la
différences des mots du lexique commun, sont des unités univoques
(la relation entre forme et concept est unique) et
monoréférentielles (un terme désigne un seul concept).
Théorie et réalité, cependant, ne se recouvrent pas
toujours complètement, et la terminologie n'est pas exceptionnelle de ce
point de vue [...] Ainsi, une forme peut être porteuse de
différents signifiés (polysémie) et un concept peut
être porteur de différents signifiants
(synonymie ».60(*)
La question de synonymie ou de polyvalence est large.
Et nous signalons que cette question sera traitée en détails dans
le cinquième Chapitre. Notons à titre d'exemple quelques cas de
termes synonymiques trouvés dans notre corpus. Nous en avons
relevé trois exemples :
Pour le terme «Biochimie»61(*) : /al-kîmiâ?
al-hayawiyyah/62(*) et /bîûkîmyâ?/63(*).
Pour le terme «Centre actif» : /maqar
fa''âl/64(*) et
/mawqi' nasit /65(*).
Pour le terme «lipides»66(*) :
/sahmiyyât/67(*) et /duhûn/68(*).
VI. Langue commune et langue de
spécialité
Techniquement, il est important de comprendre la
différence entre la langue commune et une langue de
spécialité. RONDEAU souligne dans sa définition du terme
que le domaine auquel appartient le terme technique ou scientifique exclut la
langue commune : « essentiellement un signe linguistique [...]
se définissent par rapport à cet ensemble dans un domaine
scientifique ou technique excluant la langue
commune ».69(*)
La langue de spécialité et la
langue commune ou courante ne se différencient pas nettement
l'une de l'autre. La langue de spécialité peut
être fondée sur la langue courante.
D'après RONDEAU, on comprend par langue
commune « 1'ensemble des mots et expressions qui, dans le
contextes où ils sont employés, ne se réfèrent pas
à une activité spécialisée »70(*), alors que pour GUILBERT la
langue courante est :
« L'ensemble des moyens d'expressions
à disposition des membres d'une communauté linguistique. Cet
ensemble, théoriquement défini, est constitué par des
éléments caractéristiques (syntaxiques et lexicales)
utilisés par plusieurs groupes socioculturels ; ces
éléments (surtout lexicaux) trouvent leur origine dans
différents domaines de la propre expérience d'une
communauté "71(*)
Par contre, pour KOCOUREK la langue de
spécialité a un sous-système. En effet, il
considère la langue de spécialité comme « une
sous-langue de la langue naturelle, c'est-à-dire de la langue
commune »72(*).
De ce fait, la langue de spécialité a des
ressources communes avec la langue courante mais possède ses propres
caractéristiques. La langue de spécialité a tendance
à « définir son unités lexicales,
contrôler la polysémie et l'homonymie, supprimer les synonymes,
simplifier et délimiter les moyens syntaxiques, neutraliser ou contenir
1'émotivité et la subjectivité ». KOCOUREK la
définit comme " un instrument qui sert à signifier le contenu
spécialisé, à le communiquer ".
En ce qui concerne la langue de
spécialité, cet auteur fait encore la différence entre
langue de spécialité et langues de spécialité
« Nous employons donc, selon la cas le singulier pour
l'unité de la langue de spécialité et le pluriel pour
rappeler la diversité ». C'est-à-dire que la langue
de spécialité rend compte d'un domaine particulier et que
les langues de spécialité renvoient à l'ensemble
des microsystèmes linguistiques des différents domaines du
savoir.
Selon RONDEAU73(*) ; l'ensemble des langues de spécialité
est réparti en trois zones
- La zone mitoyenne zone qu'il
considère " la plus rapprochée de la langue commune". il
considère cette zone la plus proche de la langue commune car c'est sur
la langue commune que le vocabulaire spécialisé se construit.
- La zone centrale des langues de
spécialité, zone où se trouve des termes communs à
plusieurs domaines du savoir.
- La zone des ensembles ultra
spécialisés, c'est-à-dire, la zone des
techniques de la recherche d'avant-garde » (Ex. chimie,
mathématique). C'est une zone ou le vocabulaire employé est
très opaque et hermétique dans la mesure ou il est crée,
définit et compris par un groupe socioprofessionnel réduit
RONDEAU voit que les frontières entre les
différentes zones sont franchissables ou "perméables" - selon son
propre terme, c'est-à-dire, que la frontière entre les zones de
langues de spécialité et la langue commune (et vice-versa),
peuvent s'influencer et se compléter. Pour cela on comprend que le terme
d'une zone de langue de spécialité passant vers la langue commune
peut prendre plusieurs significations car l'unité terminologique perd
son aspect spécifique en entrant dans le vocabulaire de la langue
commune.
Un exemple tiré de notre corpus, dans le
domaine de la biochimie, le
terme /haffâz/ qui signifie
"catalyseur" se réfère à une « Substance qui,
utilisée en faible proportion, augmente la vitesse d'une réaction
chimique et qui, théoriquement, reste chimiquement inchangée
à la fin de la réaction »74(*) alors que dans la langue
courante / haffâz / a une
signification polysémique comme : « celui qui encourage
les autres », « qui initie ». Nous
pouvons répartir ce terme à la zone centrale car il s'agit
d'un terme commun entre plusieurs domaines : la biochimie ou la chimie, la
physique et la langue soutenue d'académiciens ou de politiciens.
En conclusion, nous pouvons affirmer qu'une langue de
spécialité se caractérise et se différencie des
autres langues de spécialité et de la langue commune par le fait
de posséder un vocabulaire spécifique, l'appartenance à un
domaine identifiable et la possession d'une méthodologie
différentes de dénomination.
KOCOUREK définit le contenu de la langue de
spécialité comme reflétant « toutes les composantes
essentielles de la spécialité, tel que le monde de
spécialité (les choses étudiées), les concepts
correspondants, les connaissances accumulées, les buts visés, les
méthodes employées et les spécialistes en tant que
spécialistes »75(*). En effet, la langue de spécialité
et la langue courante s'enrichissent mutuellement, car la langue
de spécialité emprunte le vocabulaire de la langue
courante (la terminologisation). D'un autre côté, la langue
courante augmente son vocabulaire car elle reçoit des termes
nouveaux.
VII. Les traits de
substance de l'UR
En lexicologie, le signifié d'un mot peut comporter
plusieurs éléments appelés sèmes qui sont les plus
petites unités porteuses de sens non susceptibles de réalisation
indépendantes. Lelubre dit qu' « en terminologie on ne parle
pas de sèmes, mais de traits de substance [ou traits
conceptuels selon certains auteurs comme Ph. THOIRON], traits propres à
I'unité référentielle »76(*). Lelubre ajoute qu'
« en terminologie, on part de la réalité
extérieure à la langue, extra-linguistique :
l'UR ».
Cette opération qui se consiste à mettre en
relation entre une unité référentielle
« extra-linguistique » et une unité
lexicale « linguistique » pour donner une
« unité terminologique - UT »
s'appelle « la dénomination ».
Les spécialistes parlent de deux
démarches de dénominations : une démarche
onomasiologique et une démarche sémasiologique, Lelubre montre
que les démarches en lexicologie et en terminologie ne sont pas les
mêmes : « en lexicologie, la démarche est une
démarche sémasiologique : on part du mot - du signe - pour
arriver à la notion [...] en terminologie, ma démarche
fondamentale est une démarche onomasiologique : on part de
l'unité référentielle pour arriver à la
dénomination »77(*).
Mais Lelubre voit que le terminologue ne se limite pas
à la démarche purement onomasiologique, mais ont en
général recourt aux deux démarches, onomasiologique et
sémasiologique :
« Quand les terminologues ont à traiter un
domaine, ils combinent les deux démarches successivement
- démarche onomasiologique
Exploration du "champ notionnel" du domaine ; organisation des
unités référentielles de manière
hiérarchique : c'est la construction de I'arbre du domaine. On
inscrit alors aux noeuds des arbres les dénominations existantes. Le
travail à ce niveau repose sur la consultation de la documentation
relative à ce domaine (manuels, encyclopédies,.) ; elle est
l'affaire du spécialiste du domaine.
- la démarche sémasiologique
La démarche sémasiologique utilisée par
les terminologues consiste à faire le recensement des
dénominations relevant d'un domaine, explorer les unités
référentielles qu'elles recouvrent et pouvoir ainsi les classer.
Cela implique le dépouillement de documents traitant du domaine
étudié. Les terminologues procèdent à la collecte
des termes en dépouillant la littérature traitant de ce domaine,
y compris, bien sur, les dictionnaires spécialises »78(*).
Mais pour dénommer une UR, est-ce qu'on tient compte de
tous les traits de substances de cette UR ; ou on en choisit quelques-uns.
Thoiron affirme que « la nomination ne doit pas être
assimilée à la description, ou à la définition du
concept »79(*).
Les traits choisis peuvent différer d'une langue
à une autre. « Par exemple dans 'fire fighter', les traits
dénotés par le terme anglais sont "homme combattant" et "feu",
à 1'exclusion d'autres traits. Pour le terme français "pompier",
les traits de substance retenus sont "machine porté par un homme" et
"une valeur grammaticale d'agent". Un autre exemple cité par
Lelubre : « Par exemple dans "computer", les traits
dénotés par le terme anglais sont "machine" et "calculer",
à 1'exclusion d'autres traits. Pour le terme français
"ordinateur", les traits de substance retenus sont "machine" (eur) et "mise en
ordre" »80(*).
Dans le monde arabe, le travail terminologique est tributaire
des terminologies anglaise et française. Pour former le terme arabe, on
tient compte, pour la plupart des cas, des traits de substance choisis par le
français ou l'anglais. Lelubre affirme qu' « il s'agit bien
d'une activité de transfert de terminologie, pour laquelle c'est la
forme linguistique du terme source qui prédomine, constituant la base
sur laquelle s'effectue le travail terminologique, qui est la recherche du
terme cible »81(*).
Concernant la langue arabe, note ce qui suit :
« Les conditions sociolinguistiques, comme, de
manière négative, le volume de la terminologie à traiter,
la culture scientifique des spécialistes en langue
étrangère, mais aussi, de manière positive,
l'intérêt de calquer et de serrer
Au plus prés, par une correspondance facile à
décoder, en quelque sorte transparente, - ce qui est une option
possible, tout à fait acceptable, à condition qu'on la prenne en
connaissance de cause - les termes français et anglais, répandus
internationalement, et qui sort les références pour les
scientifiques, et plus largement, les usagers arabes, font qu'il ne peut
être, de fait, question de démarche terminologique
autonome »82(*).
LELUBRE nous présente trois
schémas83(*) afin
d'illustrer mieux ses propos : Dans le premier schéma : le terme
arabe adopte le ou les même (s) trait(s) de substance choisi(s) par le
français ou l'anglais,
Dans le deuxième schéma : L'arabe
choisit ou l'un ou l'autre des traits de substance, quand chaque langue choisi
des traits de substances différentes,
Dans le troisième schéma : l'arabe
choisit un TS non sélectionné par le français ou l'anglais
dans une démarche autonome,
VIII. Conclusion
Grâce à la terminologie nous nous sommes
rendu compte que le travail du terminologue est important car c`est lui qui
isole l'UR et trouve une définition adéquate pour ce dernier.
Dans la deuxième partie, nous allons étudier plus
concrètement les UR de la biochimie. Nous examinerons aussi le rapport
entre les termes "UT " de la biochimie et les UR
dénotés et non dénotés. Les exemples vont nous
montrer, si les TS exprimés à travers les termes arabes de la
biochimie dénotent clairement les UR correspondantes.
DEUXIÈME PARTIE
LES MODES ET LES MOYENS DE LA FORMATION DES TERMES
DE
BIOCHIMIE
INTRODUCTION À LA DEUXIÈME
PARTIE84(*)
La langue arabe, comme les autres langues, dispose de
plusieurs moyens qui représentent un grand système englobant des
mécanismes pour former des termes spécialisés.
Le premier moyen (développé dans le
troisième chapitre) concerne la formation de termes à l'aide du
système de nomination et du système de communication (ce dernier
sera l'objet d'étude dans le quatrième chapitre).
Dans le cadre des deux systèmes
précédents, nous étudions (au cinquième chapitre)
un moyens assez important dans la formation des termes arabes, c'est
l'utilisation des tropes (métonymie, métaphore, et hypallage)
dans un cadre plus large, intitulé le transfert
sémantique.
Un autre procédé de formation des termes arabes,
occupe un large chapitre (le sixième), où nous développons
une étude détaillée sur l'emprunt arabe. L'emprunt n'est
ni un phénomène nouveau, ni une spécificité de
l'arabe. Mais il y a des signes qui montrent que l'arabe
spécialisé ne peut survivre sans avoir recours aux ressources
d'autres langues.
L'arabe de la biochimie fait appel à grande
quantité d'unités lexicales par recours à la siglaison
(analysée au septième chapitre). La siglaison représente
un moyen largement utilisé dans l'arabe technique et scientifique. La
troisième partie s'intéresse à la traduction
spécialisée. C'est le huitième chapitre qui fera le fond
d'une étude à développer, concernant la
méthodologie de la traduction médicale.
LA FORMATION DES TERMES ARABES DE BIOCHIMIE DANS LE
CADRE DES SYSTÈME DE NOMINATION ET SYSTÈME DE
COMMUNICATION
I. Introduction générale
1. Le cadre théorique de la terminologie
arabe
La langue est un système de systèmes.
Toute langue humaine dispose, comme matériau phonétique, de
consonnes (C ), de voyelles ( V ) et de syllabes ( S ). Ce matériau est
organisé en deux grands systèmes.
1- un système de phonèmes : les consonnes C et
les voyelles V.
2- un système de syllabes S.
En arabe, le système syllabique est composé de
syllabes qui sont uniquement de deux types, à savoir : S = {CV, CVC}. A.
ROMAN voit que :
« Un tel sous-système syllabique
détermine, dans le fonctionnement de la langue, une disjonction du
sous-ensemble des consonnes, {C} et du sous ensemble des voyelles, {V} : y =
{CV, CVC} => {C} n {V} = ?. Cette disjonction, des lors que les consonnes et
les voyelles peuvent être utilisées indépendamment les unes
des autres, permet l'attribution systématique de taches
différentes aux consonnes et aux voyelles »85(*)
Selon le point de vue d'A. Roman, adopté
dans notre travail, la langue arabe est un « un système
composé de quatre sous-systèmes interdépendants
· un sous-système de phonèmes, consonnes et
voyelles
· un sous-système de syllabes [...]
· un sous-système de nomination
· un sous-système de communication »86(*).
Or, deux taches fondamentales doivent être assurées
par toute langue humaine: l'une étant assurée par le
système de nomination de la langue afin de permettre aux hommes de
nommer et donc de transformer en objets linguistiques:
- « Des res ou entités du monde imaginées
par eux, étrangères aux temps, dont le temps n'est pas une
composante »87(*) (dénotent soit un objet " table " soit une
idée " liberté").
- des modus ou entités du monde imaginées par
eux, dont « le temps, s'inscrivant dans un déroulement
apparent du temps »88(*) (dénotent soit une action " manger " ou un
changement " libérer " soit encore une actualisation,
c'est-à-dire un résultat d'une action ou d'un changement,
« libre »).
Les unités de nomination de la langue sont
ainsi les images linguistiques des RES et des MODUS inventés par les
hommes.
L'autre tâche étant assurée
par le système de communication de la langue pour permettre aux hommes
de communiquer entre eux. La langue est donc un système de
systèmes: un système phonologique, un système syllabique,
un système de nomination et un système de communication. Tous ces
systèmes sont interdépendants.
2. Les moyens de la création lexicale en
arabe
L'arabe dispose de plusieurs moyens : d'abord, de son
système de nomination, mais ce système qui permet la
création d'unités terminologiques simples (UTS)89(*) se trouve rapidement
saturé face au nombre important de termes qu'il faut créer. La
langue doit alors recourir au système de communication qui permet la
création d'unités terminologiques complexes.( UTC )90(*), en combinant
linéairement des formes créées, entre autres, par le
système de nomination.
La langue dispose aussi d'un autre moyen, dans le cadre de
ces deux systèmes : c'est l'utilisation des tropes (métaphore,
métonymie et hypallage), qui permettent de créer des termes
à partir de lexies déjà existantes en jouant sur les
changements de sens, c'est-à-dire, sur le plan sémantique. Une
autre possibilité s'offre encore à la langue, c'est l'emprunt.
Le terme emprunté peut être par la suite intégré au
système ou pas. Nous verrons plus tard comment chacun des deux
systèmes de nomination et de communication peut participer à la
création d'unités terminologiques.
Troisième Chapitre
LA FORMATION DES TERMES ARABES DE BIOCHIMIE DANS LE
CADRE DU SYSTÈME DE NOMINATION
La formation des UTS à l'aide du système
de nomination
Les unités terminologiques créées
en arabe par le système de nomination sont des unités lexicales
simples (UTC) constituées par un seul mot91(*), le mot étant
défini comme une unité morphologique syntaxique autonome.
· Le système de nomination de
l'arabe (les res et les modus)
Ce système est construit en arabe sur des racines
de consonnes. La plupart des unités de nomination sont construites sur
des racines (les unités fléchies), les autres, qui ne sont pas
construites sur des racines sont appelées unités amorphes. Quand
il s'agit des unités fléchies, le système de
nomination prend en compte:
a- Les unités de nomination générale, ou
encore pro-formes, non spécifiées sémantiquement. Peu
nombreuses, elles ont été construites sur des racines mono
consonantiques (vc). Ces unités désignent toujours un seul
élément,,qui est soit unique ( ex:
« Tu »), soit montré comme unique ( ex:
« Celui » ), soit encore non différencié. Ces
racines monoconsonantiques sont formées sur les consonnes: /w/, /m/,
/n/, /t/, /k/, et les avatars d'une ancienne occlusive médio-palatale
sourde : /c/, /s/ /h/, / ?/, /y/, /yy /.
b- Les unités de nomination particulière, ou
encore formes spécifiées sémantiquement. Elles ont
été construites, dans le système, sur des racines de trois
consonnes ( vCCC ), parce que cette combinatoire pouvait produire en nombre
suffisant, et avec une économie optimale, les arrangements constituant
les racines, c'est-à-dire les premiers signifiants de leurs sens "
particuliers "92(*). Ces
deux types d'unités de nomination peuvent être combinés.
1. Les unités amorphes
Elles englobent les modalités, qui font
partie du système linguistique, et les unités amorphes hors
système93(*) que
constituent, entre autres, les emprunts, les sigles et les unités
brachigraphiques.
Les modalités sont des pièces du
système de nomination, non construites sur des racines. Les signifiants
de ces modalités sont:
- les voyelles, dont le système syllabique impose
1'emploi et dont c'est la position par rapport aux consonnes radicales qui
établit le signifié qui leur est propre.
Les unités libres, comptant au moins une
syllabe. Nous ne garderons ici que celles intervenant dans la formation des
UTS.
· Les modalités qui déterminent une res
- le nombre: le singulier, le duel et le pluriel.
- le défini, par l'article défini ( ?al), qui
est un morphème de quantification et donc une modalité de
détermination. Il se connecte à une res, par exemple: devant une
res nom commun, (?al) est une " unité numérale " qui arrête
le nombre de la res; le syntagme constitué par /(?al)/ et la res est
1'etiquette d'un ensemble : /(?a)l-hurmûn/ " le hormone ", /(?a)-l
fitamîn/ " le vitamine". ou d'un sous-ensemble : / (?
a)l-hurmûnât/ " les hormones ", /(?a)-l fitamînât/ "
les vitamines".
Il peut être aussi connecté à un
modus qu'il se transforme alors en res. Des nombreux termes sont ainsi des
modus transformés en res par l'article, par exemple le mot /ta?aksud/
est un modus " le fait d'oxygénation "94(*) et transformé par l'article /(?a)l/ en res,
dans l'unité terminologique complexe: /tafâ'ulât
l-ta ?aksud/, soit " les réactions d'oxygénation ".
· Les unités fléchies : les res
Comme nous l'avons signalé
précédemment, le système de nomination de la langue arabe
prend en compte deux sortes d'unités de nomination quand il s'agit des
unités fléchies: unités de nomination
générale et unités de nomination particulière. En
ce qui concerne notre étude, c'est la deuxième sorte
d'unité qui nous intéresse le plus, car Il n'existe que deux
modus qui soient des unités de nomination
générale, construits sur une racine monoconsonantiques : le
modus "faire", qui a deux signifiants /s/ et / ?/ toujours en position
préfixale, et le modus "être" qui a un seul signifiant
/y/ toujours en position suffixale.
Les unités de nomination particulière
peuvent être construites sur une ou plusieurs racines, mono- ou
triconsonantiques et parfois même, hors système, -
c'est-à-dire - quadriconsonantiques.
Celles qui sont construites sur une seule racine vCCC
et dénotant des res semblent, dans le proto-arabe, avoir
été distinguées des formes des modus construites de la
même manière, par leurs voyelles, selon le schéma
suivant:
RES
MODUS
? C1 V1 C2 Ö C3 ? C1 V1
C2 V2 C3
Pour A. Roman95(*) , il semblait que les voyelles aient
été utilisées selon la distribution suivante : /a/ :
modalité ( + animé ) ex: /?akÖl/ " le manger ", /i/ :
modalité ( - animé ) ex: /zisÖm/ " corps »,
/u/ : variante conditionnée de /i/ ex: /duhÖn/ " graisse "
/kubÖz/ " pain". En arabe historique, il ne reste plus que des
traces lexicalisées, c'est-à-dire qui ne sont plus
systématiques, donc plus signifiantes, de cette distribution vocalique.
Nous avons trouvé quelques termes construits
de cette façon dans le domaine de la biochimie. En voici quelques
exemples: /duhÖn/, "lipide"96(*),
/hamÖd/,"acide"97(*) . Les unités de
nomination particulière dénotant des res peuvent être aussi
construites sur une racine v C de res et une forme de racine vCCC. Et, dans ce
cas, les exemples qu'offre la langue arabe historique rompent avec la
disjonction des res et des modus que nous avons vue plus haut: ils
présentent tous une voyelle entre C2 et C3, voyelle caractérisent
un modus. Il existe plusieurs combinaisons:
1-v C + v CCVC+ suffixe : les
racines v CCC et vC sont des racines de res. Le schéma v C + v
C1C2VC3 + ât est réalisé v C + VC1C2aC3 + ât,
où /t/ est la modalité d'abondance98(*). « C'est le cas de
la forme /ma-f'al-ât/ où /m/ est le pro-lieu, comme
/ma-ktab-ât/ " lieu ou se trouvent de nombreux livres ».
C'est une forme que nous n'avons pas trouvée parmi les termes relatifs
à la biochimie de notre corpus.
2-Une forme de modus à racine vCCC et une racine de res
vC : le premier élément v CCC est un modus et le second vC la
pro-res, /t/, avatar de /m/, la res générale99(*) . Les schèmes qui
actualisent le modus comprennent : /fâ'il/, /maf'ûl/,
/fa'ûl/, /fu''ûl/. Comme /fâ'il+ ât/ : le MODUS est un
MODUS agentis comme : / 'â?il/ et /'a?ilât/ dans le terme
/'a?ilât 'udwiyya/100(*), " familles organiques", et /'âmil/ dans le
terme /'awâmil musâ'ida hayawiyya/101(*), " catalyseurs
biologiques".
Il y a aussi des cas où le modus est un
modus determinans et un autre cas où le modus est un modus determinans
à modalité intensive, mais nous n'en avons pas trouvé
d'exemple dans notre corpus.
Il existe d'autres unités de nomination
particulière dénotant des res et construites sur trois racines ou
même davantage, avec notamment le recours aux deux racines
monoconsonantiques réalisées respectivement /yy/, avatar la
racine de modus * vC " être " et /t/, avatar de la
res générale /m/. La combinaison de ces deux racines à une
forme, quelque soit la racine de cette forme, triconsonantiques ou
quadriconsonantiques, permet de nommer des res abstraites et ce
procédé est très utilisé dans les langues de
spécialité, en constituant ce qu'on appelle le masdar
sinâ'iyy avec l'ensemble (iyyat) qui se comporte comme un
véritable suffixe et qui correspond à certains des nombreux
suffixes de l'anglais et du français (-isme, -ite...). Bien entendu, il
ne s'agit pas de la séquence (-iyyat) trouvée dans de nombreux
adjectifs.
Exemple : "polysaccharide" /sukkariyyât/102(*),
/sahmiyyât/103(*) "lipides", /mâ?iyyât/ dans le terme
/mâ?iyyât al-fahm"104(*) hydrate de carbone ".
· Les unités fléchies: les modus
Il convient de distinguer le modus personnel ou verbe
des modus impersonnels (" nom d'action ", participes, etc...), tels ceux que la
tradition grammaticale arabe appelle
masdar ?ism al-fâ'il, ?ism
al-maf'ûl, ?ism al-?a:la, ?ism al-makân et ?ism
al-zamân, etc.
a) Les modus personnels ou verbes
On distingue les verbes construits sur une racine
triconsonantiques vCCC, appelés verbes simples ; exemple : /naqal/,
"transporter", les verbes construits sur le même type de racine mais avec
addition de modalités ; exemples : /qallala/, "diminuer", /rakkaza/,
"concentrer", et les verbes construits sur une racine triconsonantiques et une
ou deux racines monoconsonantiques ; exemples / ?astara/,
"estérifier"105(*).
Ces deux dernières - tirés de notre corpus-
catégories de verbes correspondent aux verbes augmentés de la
Tradition ou les types de verbes construits par modalités
ajoutées.
Les verbes qui ont pour schème la IIe forme verbale
de la tradition orientaliste qui est /fa''ala/. Le verbe " itératif "ou
la modalité itérative est produite par l'allongement de C2. Il a
pour forme : /fa''ala/ ex: /haffaza/ "favoriser". Le
schème /fa''ala/ a pour valeur de base la "répétition du
procès" ou une valeur itérative qui produit à son tour une
valeur seconde considérée comme la conséquence du sens
itératif : c'est la valeur intensive comme /rakkaza/ ,
"concentrer". La modalité intensive est produite par l'allongement de
C3. Elle est réservée aux verbes exprimant des changements de
couleurs, d'états ou des défauts physiques
Il y a aussi, les verbes à
transitivité déficiente ou incertaine : ils sont produits par
l'allongement de la première voyelle ; ils ont pour forme /fâ'ala/
qui est la IIIe forme de la tradition orientaliste. Exemple : /râfaqa/
"accompagner" Dans /râfaqa a-t-tafâ'ul/.
Des verbes construits sur une racine vCCC de
modus et une racine vC de res. Cette dernière racine
est la racine du morphème écho du morphème de personne.
Elle réfléchit le morphème de personne comme dans les
verbes pronominaux en français. Elle a pour signifiants /t/ ou son
avatar /n/.
Le morphème écho de signifiant /t/, combine
avec la forme simple du verbe a pour forme /?ifta'ala/. C'est la
VIIIe forme de la tradition orientaliste. Exemple : /?iktasaba/
(acquérir). El le morphème écho /t/ se combine
également avec les formes augmentées par modalités
ajoutées. Exemple, le morphème écho /t/ se connecte
à la IIIe forme verbale /fâ'ala/ pour donner
/tafâ''ala, VIe forme de la tradition orientaliste, comme dans
le verbe /tamâzaza/ (se mêler).
Bien aussi, les verbes construits sur deux racines
de modus : la racine vC du modus "faire" et une racine vCCC.
Il s'agit, comme nous l'avons vu plus haut, du modus "faire",
unité de nomination générale. Ces verbes ont pour forme
/?af'ala/, et /?istaf'ala/. Exemples : / ?istamarra/ "se
continuer", / ?staqarra/, "se stabiliser".
Dans notre corpus, la forme de verbe construite
sur une racine quadriconsonantiques vCCCC est largement
présentée. Il s'agit des termes scientifiques reproduits d'une
opération d'amalgame ou des formes amalgamés comme :
/halzana/106(*),
"halogéner" et /halma ?a/107(*), "hydrolyser".
b) Les modus impersonnels
Dans cette catégorie de modus nous
citons :
1. Le nom d'action ou le /masdar/ de la Tradition grammaticale
Il n'a pas de morphème de temps
général et il représente l'action faite par le verbe.
Parmi les noms d'action correspondant à la forme simple du verbe, nous
avons relevé
/al-musâwuga/
(isomérisation), nom d'action correspondant au verbe
/sâwaga/.
Quant aux noms d'action correspondants aux formes
augmentées du verbe, ils sont construits chacun selon un schème
déterminé.
Au schème /fa''ala/ (Ile forme de
la tradition orientaliste) correspond un nom d'action régulier qui est
/taf'îl/. C'est le cas de
/hammada/ (le faisant
acide) donne /tahmîd/
"acidification".
Au schème /?af'ala/ (IVe forme de la tradition
orientaliste) correspond un nom d'action régulier qui est
/?if'âl/. C'est le cas de /?asba'a/ (saturer la solution)
/?isbâ'/, "saturation".
Au schème /tafa''ala/ (Ve forme de la
tradition orientaliste) correspond un nom d'action qui est
/tafa''ul/. C'est le cas de /tahallala/ (se
dessoudre) /tahallul/ "dissolution".
Au schème /tafâ'ala/ (VIe forme de
la tradition orientaliste) correspond un nom d'action /tafâ'ul/. C'est le
cas de /tarasaba/ (précipiter) /tarasub/, "précipitation".
Au schème /?ifta'ala/ (VIIIe forme de la
tradition orientaliste) correspond un nom d'action régulier qui est
/?ifti'âl/. C'est le cas de /?intasara/ (se
diffuser dans la solution) /?intisâr/,"diffusion".
Au schème /?istaf'ala/ correspond un nom
d'action régulier qui est /?istif'âl/. C'est le cas de
/?istaqlaba/ "se métaboliser" / ?istiqlâb/,
"métabolisation" et un autre cas quadriconsonantique
/istana'a/ "fabriquer" ,
/istinâ'/108(*) "fabrication".
2. Le nomen loci vel temporis109(*)
Ce sont les ism al-makân et
ism-zama:n de la tradition grammaticale arabe. Voici un exemple tiré de
notre corpus : /maqarr fa''âl/, ( centre actif ».
3. Le nomen instrumenti110(*)
C'est le ism al-âla de la tradition
grammaticale arabe. Il a trois schèmes qui sont utilisés dans les
terminologies techniques et scientifiques : /mif'al/ (schème
correspondant au verbe " simple ", /mif'ala/ (schème
développé hors système du schème /mif'al/), et
/mif'âl/ (schème qui peut être formé à partir
de noms concrets) pour lesquels nous n'avons pas trouve d'exemples dans notre
corpus.
4. Les modus à aspect spécifié ou modus non
informis
Les modus agentis vel patientis, ce sont les ism
al-fâ'il Nomen agentis selon la terminologie d'André
ROMAN et ism al-maf'ûl Nomen patientis selon la terminologie
d'André ROMAN:
a- Les MODUS agentis
Et Voici un exemple tiré de notre corpus :
· /fâ'il/ : /'âmil/ dans /'âmil
?idmisâs/ ," et
/râbit/111(*) dans /maqqarr al-?inzîm ya'mal 'an
tarîq kafd
al-râbit", relateur ".
· sur le schème /mufa''il/ : /muwallid/ dans
/muwallid al-?inzîm/112(*) ,"générateur".
· sur le schème /mufâ'il/ : /musâ'id/
dans /'âmil musâ'id 'ala a-t-tafâ'ul/ 113(*)," assistant ".
b- Les MODUS patientis
et Voici un exemple tiré de notre
corpus :
· /maf'ûl/: /mahlûl / "
solution "114(*).
· /mufa''al/ : /murakkaz/ " concentré
"115(*).
· /mustaf'al/ : /mustahlab/ "
lactate"116(*).
La plupart des participes passifs que nous avons
relevés correspondent à la forme /mufa''al/ et la
forme /mufa'lal/. Exemples
· /muhadraz/ dans l'UTC
/mahlûl muhadraz/ (solution hydratée)
· /mu?aksad/ (oxygéné).
· /mubalmar/ dans /sukkar mubalmar/ (sucre
polymérasé).
5- Les MODUS determinans117(*)
Il se trouve sur le schème /fa'ûl/ :
forme simple, mais le plus fréquent est : /fa'îl/.
Des exemples tirés de notre corpus :
· /sadîd al-tafâ'ul/ " fortement
réactif ".
· /da'îf ?ltafâ'ul/
"faiblement réactif ".
II. Le système de nomination de l'Arabe :
L'affixation comme un moyen de création lexicale
En ce qui concerne la formation des termes par
affixes (préfixes et suffixes) et formants (lexies empruntées au
grec ou au latin), il convient de souligner que les domaines de la
chimie en général et de biochimie en particulier font appel
massif aux formants et aux affixes.
L'arabe classique possède un ensemble
réduit de racines monoconsonantiques utilisées comme
préfixes ou suffixes. En Arabe moderne, dans les domaines de
spécialité et surtout dans les domaines médicaux, il y a
de nouveaux affixes, créés de l'Arabe (création
endogène) ou bien empruntés (création
exogène)118(*).
III. Le recours à des affixes et à des
formants en biochimie
On distingue généralement les affixes
et les formants :
- Les affixes sont des pièces du
système de nomination de la langue, constituants - en synchronie -,
c'est un ensemble fermé. Lelubre rappelle que « Les affixes
n'ont aucune autonomie : ils ne peuvent apparaître que comme constituants
d'une unité de nomination, étant placés avant une base -
il s'agit alors de préfixes - ou bien après- il s'agit
alors de suffixes- »119(*) .
En français comme en anglais, les affixes
sont une composante intégrée dans les deux langues, donnant
à titre d'exemple : le suffixe « -isme » dans
« métabolisme »120(*) /binâ?/, ou le formant
« -ité » dans
« réceptivité »
/qâbiliyyat-u-t-talaqqiyy/.
- Les formants qui sont des
éléments constitués à partir de lexies, prises
telles quelles ou bien tronquées. Lelubre note que « Certains
formants peuvent être syntaxiquement autonomes. Ils peuvent être
crées à partir d'emprunts faits à d'autres
langues »121(*). Il souligne que « C'est le cas en
français et en anglais de nombreux formants crées à partir
de lexies latines ou grecques, langues qui ont constitué en Occident
depuis des siècles un vivier linguistique pour la formation des termes
scientifiques. Ces formants savants sont parfois appelés
confixes »122(*).
Quand il s'agit des formants en position
préfixale, nous parlons des - formants antéposés -, ou en
position suffixale nous parlons donc des - formant postposés - :
Exemples en Fr : formants en position antéposée :
« auto- » dans autobus, et
« photo -» dans photographique. Formants en
position postposée : « -mètre» dans
thermomètre et « -scope », dans «
microscope ».
Les formants d'une langue donnée
constituent une liste ouverte contrairement aux affixes. Lelubre note que
« les formants constituent une liste a priori ouverte,
susceptible en fonction des besoins de nomination d'être augmentée
pour tel ou tel domaine »123(*).
L'arabe, est une langue sémitique. Elle
s'appuie dans la formation de ses unités de nomination simples sur
l'istiqaq. Lelubre rappelle que l'arabe « est une
langue très pauvre en formants, au contraire du français et de
l'anglais, langues indoeuropéennes, où les unités de
nomination sont formées par agencement d'affixes ou de formants avec des
radicaux syllabiques »124(*).
L'arabe est confronté à l'anglais et
au français, dans sa terminologie scientifique. Ce qui le fait employer
massivement, les affixes et les formants dans la création et le
développement de leurs terminologies purement scientifiques. Dans le
domaine de la biochimie, on parle d'un système de dénomination
international fait par l'Union internationale de chimie pure et
appliquée (abrégé en UICPA ou en anglais IUPAC :
International Union of Pure and Applied Chemistry). C'est une
organisation non gouvernementale qui s'intéresse aux progrès en
chimie. Elle est l'autorité reconnue pour le développement de
règles à adopter pour la nomenclature, les symboles et la
terminologie des éléments chimiques et de leurs
dérivés.
L'arabe possède plusieurs façons d'accueillir
les affixes
- l'emprunt pur et simple de termes ou bien - très
fréquent -, c'est le cas de la biochimie arabe où l'arabe a
transféré des listes d'affixes pré organisés en
anglais et en français.
- L'arabe s'offre une autre possibilité, celle qui
consiste à doter I'arabe des affixes et des formants qui lui font
défaut. Lelubre ajoute que « C'est ainsi que l'arabe moderne a
développé, dans certains domaines de spécialité, de
nouveaux affixes et crée des formants »125(*).
L'arabe fait recours à la (création
endogène) ou à l'emprunt (création
exogène) », selon cette classification :
1. Préfixes et formants antéposés
endogènes
Le préfixe de négation /lâ/
représente le seul préfixe qui soit largement utilisé- il
l'est depuis le Moyen Age- Il est écrit en général
séparé de la forme qu'il précède. II n'a pas
d'influence sur la flexion et la détermination de la forme qu'il
précède. Voilà un exemple tiré de notre
corpus : /tafâ'ulât lâ
dawiyyah /126(*), 'dark reactions''127(*).
2. Préfixes et formants antéposés
exogènes
II s'agit de préfixes ou de formants qui sont
directement empruntés au français et à l'anglais (formants
d'origine gréco-latine).
Bien entendu que l'IUPAC possède une liste
définie de préfixes, qui a été
transférée à l'arabe comme elle est, mais en la se
transcrivant en lettres arabes. Notons à titre d'exemple :
«di-, tri- , tétra- ,iso, para,dé ...etc. » dans
les termes biochimique suivants : noté en arabe
« », et transcrit / ?izû ?anzîmât/
,en français « isoenzymes »128(*), un autre terme noté
en arabe « », et transcrit /barâturmûn/
,en français « hormone parathyroïde »129(*). Le
préfixe « mono »
est
généralement omis, dans les noms chimiques, mais il est
utilisé pour préciser qu'un seul groupe caractéristique
à été modifié : acide monoperoxyphtalique.
Soulignons que l'arabe se dote des préfixes
et des formants traduits à partir du français et de l'anglais.
Ils sont complètement intégré dans le corps d'arabe,
notons à titre d'exemple : le terme français
« désoxyribonucléique » où on trouve
le format « -dé » traduit en arabe par
« » /lâ / dans le terme /
hamd raybûziy
lâ ?l-uksîzîny/130(*), la même chose dans le terme
« electronégativité » où le formant
« électro -» se traduit par « »,
/kahrû/ dans le terme arabe /?idâ-ktalafat
al-d-darratân fi-l-kahrûsalbiyya/131(*).
Un problème à remarquer sur le niveau
typographique dans le transfert des termes français ou anglais vers
l'arabe, il s'agit d'un nuance graphique de traduction : le terme
français « éther »132(*) s'écrit en arabe par
trois formes graphiques : / ?aytar/,
/ ?îtar/ et / ?ytar/. Un autre terme s'écrit par
fois avec hamza-tul- qat' « hamza de coupure »1 et
parfois sans hamzah dans le même ouvrage : le terme
« enzymes » s'écrit/ ?anzîmât/ et
/?inzîmât/. Ce dernier se trouve en rupture avec la syllabe
arabe.
3. Suffixes endogènes
L'arabe possède un jeu restreint de suffixes,
largement mis à contribution. Ce sont des suffixes grammaticaux
comme :
a)Des suffixes grammaticaux : les anciens suffixes du
système de nomination, les suffixe du pluriel et du duel /ât/,
/ân/, ...etc.
b) Des suffixes lexicaux : les anciennes racines
monoconsonantiques : /t/, représentant la res générale,
/iyyah/ et /iyy/.
Notons aussi l'ensemble suffixal /iyy+ât/,
formé de /iyy/ et du suffixe /ât/ du féminin pluriel,
utilisé pour des termes dénommant des branches de la
connaissance, en concurrence d'ailleurs, avec /iyyât/. Voilà des
exemples tiré de notre corpus : un exemple au pluriel
/sukkariyyât kumasiyyah/133(*) « 5'-saccharides » et le
singulier est / sukkar kumasiyy/. Au pluriel
/suhûm
brûtûblâzmiyyah/134(*) « lipides protoplasmiques » et
/sahmiyyât/ « lipides » et ce qui
étonne, c'est le non existence du singulier arabe pour
"lipide"135(*). Les
auteurs ne font pas recours à un équivalent singulier
malgré l'existence du singulier dans la langue source. Ils emploient le
terme au pluriel seulement.
On trouve aussi - mais ils sont peu utilisés- les
ensembles suffixaux /+âniyy/ et /+âniyyât/, concurrents de
/iyyi/ et /iyyât/ ce que nous n'avons pas trouvé dans
notre corpus.
4. Suffixes et formants postposés
exogènes
L'arabe a emprunté à la langue turque et
persane depuis longtemps. Rappelons à titre d'exemple un suffixe
utilisé encore de nos jours dans de nombreux dialectes arabes -, le
suffixe /ziyy/ pour les noms de métier comme /kahrabziyy/
« électricien ». Lelubre rappelle que
« les suffixes ou formants empruntés à l'anglais et au
français (et au grec et au latin, par le truchement de ces deux
langues), sont devenus assez nombreux, se suffixant à des substantifs
arabes ou empruntés depuis longtemps ».
- Un autre exemple (UTS) cité dans notre corpus
/sukkarûz/, "succharose" où le suffixe /ûz/
représente un suffixe exogène postposé.
- Un autre exemple (UTC) cité dans notre corpus
/sahmiyyât sukkarîdiyya
mu'tadila/136(*), "
glycolipides" où le suffixe /îd/ représente un suffixe
exogène postposé.
- Ce qui se trouve aussi dans /mahlûl
kibrîtât al-nuhâs/137(*) et
/hamd al-kibrîtîk/138(*), où les suffixes
/tât/ et /îk/ représentent des suffixes exogènes
postposés.
IV. La création de racines
nouvelles
L'arabe a la possibilité s'enrichir son
stock de racines. C'est un procédé parfaitement admis par les
instances terminologiques arabes en langue de spécialité. Ce
procédé peut être endogène (l'arabe tire
une racine nouvelle à partir d'unités de nomination ou de
syntagmes arabes préexistés) ou exogène (à
partir d'emprunts). A savoir que la racine créée est la plupart
du temps quadriconsonantiques :
1. Création endogène
Elle peut se faire à partir d'une lexie ou d'un
syntagme :
A partir d'une unité de nomination
formée par le système de nomination de l'arabe. C'est la cas de
la racine vq-l-b, formée à partir de /qalaba/ le terme
«métabolisme»139(*) /?istaqlab/140(*) , et le verbe /?istaqlaba/
« métaboliser » pour donner une racine nouvelle
de cinq consonnes.
L'arabe se dote par un autre
moyen pour créer une nouvelle lexie à partir de deux lexies
préexistantes au moyen du procédé de la centaurisation
(ou amalgame) - qui est l'un des procédés que la
Tradition grammaticale arabe englobe sous le terme de naht
. Lelubre ajoute que « la nouvelle lexie est
constituée d'éléments, radicaux ou non, de deux lexies
tronquées, généralement la première par
apocopé et la seconde par aphérèse, et
emboîtées l'une dans l'autre ; cette lexie peut être
formée ainsi de quatre ou cinq consonnes ».
Cette création de lexie par centaurisation
peut, dans certain cas, aboutir à la formation d'une nouvelle racine,
donnons à titre d'exemple une racine amalgamé tiré de
notre corpus : la racine quadriconsonantiques :
- vh-l-m-? ou vh-l-m-h dans
le terme /halma?at141(*) al-sukkarûz/142(*), « hydrolysation de saccharose »
qui possége un terme homogène qui est /halmaha/.
Ces racines sont les produits d'une opération de centaurisation de
lexies / hallala/, « analyser » et
/mâ ?/, « l'eau » pour donner le sens
« analyser par l'eau ».
2. Création exogène
A partir de la racine créée,
L'arabe utilise alors son système de nomination actuel pour former des
termes arabes.
- Exemple de racine quadriconsonantiques
créée : la racine v b-l-m-r, créée
à partir de l'anglais et du
français « polymère » et duquel
l'arabe dérive / balmara/
« polymérisation » et /mubalmarât/,
« des polymères ».
- Exemple d'un racine quadriconsonantique
créée : la racine v ?-s-t-r,
créée à partir de l'anglais et du
français « ester »143(*) et duquel l'arabe
dérive / ?astara/, « estérification »
dans /tafâ'ulât al-?stara/.
Il est à souligner que la biochimie est un
des domaine les plus riche par les racines amalgamé exogènes,
notons à titre d'exemples les termes suivant qui sont
dérivés à partir d'une racine amalgamé -
quadriconsonantiques et triconsonantiques - :
- / dahirat ?l-daylaza/144(*), « dialysation ou
dialyses phenomenon ».
- / tafâ'ul ?l- ?astala/145(*),
« acétylisation ».
- / tafâ'ul ?l- ?alkala/146(*),
« alkylation »147(*).
- / tafâ'ul ?l- balmara/148(*),
« polymérisation ».
V. La centaurisation
La centaurisation ou l'amalgame (appelé aussi
par le naht dans la tradition arabe) consiste en
l'amalgame
- soit de deux racines : comme on a vu
précédemment
- soit de deux formes existantes :
· /'usara ma'tukalawiyya/
« jus pancréatique ». Ce sont chacune des
deux formes qui s'amalgament et perdent, la première par apocopé
et la seconde par aphérèse une ou plusieurs syllabes. Il s'agit
en fait de la réduction d'une unité constituée dans le
cadre du système de communication. Mais, il est à remarquer
l'existence d'un passage morphologique non motivé dans ce terme /
ma'tukalawiyya/. La première forme est à l'origine
"ma'awiyya" et la deuxième forme est à l'origine "kalawiyyaa". La
première forme a perdu par centaurisation son suffixe grammatical et une
partie de son morphème lexical. Ce dernier qui a été
remplacé par la lettre / t / sans motivation.
· /fahma?iyyât/149(*) " hydrocarbonés" ,
ici aucune des deux formes qui s'amalgament n'a perdu aucun syllabe.150(*)
VI. Conclusion
Nous avons remarqué, d'après l'étude des
termes figurant dans notre corpus, qu'il y a un nombre limité
d'unités arabes formées à l'aide du système de
nomination. La plupart d'exemples représentent un élément
- UTS- réparti dans un UTC englobante. Lelubre l'affirme quand il
dit que : « les limites du système de nomination sont
inscrites dans ce système lui-même, celui-ci ne pouvant
générer qu'un nombre limité de formes »151(*).
Quatrième Chapitre
LA FORMATION DES TERMES ARABES DE BIOCHIMIE DANS LE
CADRE DU SYSTÈME DE COMMUNICATION
La formation des UTC à l'aide du système
de communication
I. Le système de communication de
l'arabe
Le système de communication joue deux rôles
importants, à savoir
1- assurer l'insertion des unités de nomination
produites par le système de nomination au sein de la phrase qui est son
unité maximale, La phrase étant l'unité maximale du
système de communication ;
2- permettre de créer des unités
terminologiques, formées de plusieurs constituants (U.T.C.), et non pas
formées d'un seul constituant (UTS)
Pour ce système, 1'arabe dispose de : voyelles
désinentielles fonctionnels et coordonnants.
Les fonctionnels spécifiées
sémantiquement sont
- les prépositions: unités amorphes, telles que:
/'ala:/ qui signifie " sur, contre "; /fî/ qui signifie " dans "; /li/ "
pour "; /min/ " de "; /bi/ " par".
- quelques fonctionnels supplémentaires, tels que:
/baina/ qui signifie " entre "; /tahta/ " au-dessous ";
/dûna/ " en-delà "; /didda/ " contre "; /fawqa/ "
au dessus ".
- quant aux coordonnants, ceux qui sont susceptibles
d'être utilisés dans la formation d'unités terminologues
complexes sont : /wa/ " et "; /?aw/ ou ", aussi le coordonnant "zéro"
(avec le tiret (-).
Avant de développer la formation des UTC relatives
à la biochimie, nous présentons la structure de la phrase.
II. Les relations constitutives de la
phrase
La phrase est composée d'un noyau comportant
deux et seulement deux unités de nomination, X et Y, qui peuvent
recevoir des extensions. André roman dit que x et y « sont les
deux éléments fondamentaux, structurellement nécessaires
et inomissibles (.) Reliés par une relation biunivoque de
cooccurrence »152(*).
A. ROMAN souligne que le sous-système de
communication, ce serait donc établi, pour toutes les langues du monde
semble-t-il selon le plan suivant :
Roman ajoute que :
« Dans ce plan, les unités de nomination "x"
et "y" sont les deux éléments fondamentaux, structurellement
nécessaires et inamissibles, du noyau de la phrase, ses
éléments "nucléaires", reliés par une relation
biunivoque de cooccurrence à l'instar des deux voix d'un duo. De fait,
ces éléments sont au nombre de deux parce qu'un système ne
peut comprendre moins de deux éléments ; et ils ne sont que deux
parce qu'un système comprenant plus de deux éléments est
un système complexe et qu'au demeurant sa complexité serait ici
inutile. La relation biunivoque, " ?-------?" [...] solidaire ces deux
éléments, elle les identifie, faisant d'eux les constituants
mêmes du noyau de la phrase »153(*).
Les unités de nomination "x" et "y"
constituent donc des bases. Elles peuvent recevoir des extensions x' et y'. Ces
bases peuvent être complexes, c'est-à-dire décomposables en
base et en extension : { x (+ E...)} ; les extensions, à leur tour,
peuvent être complexes contenant d'autres extensions : {x' (+E...).
III. Les expansions de système de
communication
Il existe en arabe deux types d'extension
- par coordination : l'extension par coordination est une
relation de liaison de deux ou plusieurs éléments à
l'appuis de la préposition / wâw /,
« et ». Notons à titre d'exemple l'expansion du
terme abrégé (UICPA ou IUPAC)
/ ?l-ittihâd ?l-dawli
lilkîmyâ ? ?l-bahta wa
tatbîqiyyah/, (L'Union internationale de chimie pure et
appliquée). La préposition /wa/ a relié l'extension par
coordination / al-tatbîqiyyah/, (appliquée) avec la
base / al-bahta/, (pure).Cette base porte le numéro
quatre selon l'ordre général des bases dans cette UTC.
- par subordination : l'extension par subordination est
une relation hiérarchisée dont les unités sont les
fonctionnels. Il en existe quatre types:
a- L'extension ou 1'expansion d'identification et
d'identité
L' « épithète » « le
qualificatif / na't » ou l' « appositif »,
« le substitut » ou le
« badal » de la tradition arabe.
Exemples de qualificatifs :
/ ?ahmâd duhniyyah/ "lipides
simples". La base est /?ahmâd/ ;
l'extension est /duhniyyah/, adjectif de relation formé par ajout du
suffixe nominal de relation /yâ ?an-nisba/. Un autre exemple,
/haydrokarbonât mosba'a/ "Hydrocarbonés
saturés"154(*).
La base est /haydrokarbonât/; l'extension est /musba'a/, adjectif
de employé au féminin ou pluriel. Les exemples dans notre corpus
sont très nombreux.
Lelubre souligne que « L'expansion d'identification
est très fréquente dans la formation des unités
terminologiques complexes en arabe ».
b- L'expansion modale
Selon Lelubre, « elle dénote dans la
phrase une certaine actualisation de sa base ». La base de cette
expansion est un modus. C'est le complément absolu (/maf'ul
mutlaq/ de la Tradition). Nous pouvons l'appeler aussi le "
complément absolu ". Exemple cité dans les travaux de Lelubre :
/mustaqtab ?ihlîziyyân/, "polarisé
elliptiquement".
Nous n'avons pas trouvé un exemple d'expansion
modale dans notre corpus.
c- L'expansion annective ou expansion d'annexion
C'est le complément de nom de la tradition
/mudâf ilayhi. Les exemples de cette forme sont très nombreux
dans le domaine de la biochimie. Exemple :
/tafa'ulât ?l-humûd ?l-karbuksîliyyah/
(les réactions des acides carboxyliques). La base est, / tafa'ulât
/, le pluriel féminin du singulier /tafa'ul/. L'extension est
/?l-humûd / qui est le pluriel du
nom /hâmid/ (acide) à
côté d'autres pluriel possibles comme
/?ahmâd/ et
/hawâmid/ .Cette extension à son
tour devient la base pour une autre extension d'identité /
?l-karbuksîliyyah/.
A savoir qu' « Une unité
terminologique complexe formée par extension peut à son tour
recevoir une extension, et ainsi de suite. Cette propriété
récurrente est largement utilisée dans la formation des
unités terminologiques complexes, pouvant ainsi aboutir à des
termes assez longs »155(*).
Lelubre commente sur ce type disant que :
« De très nombreuses unités terminologiques complexes
sont formées par expansion annective »156(*).
d- L'expansion complétive
Ce sont les compléments circonstanciels ou le
maf'ûI bihi et le jarr wa majrûr de la Tradition. Dans le
cadre de la formation d'une unité terminologique, elle est introduite
par une préposition ou par un zârr wa mazrûr/.
C'est-à-dire que cette extension nécessite la présence
d'un fonctionnel. Exemple /binâ? halaqiyy
lilglûkwz/ "Glucose cyclique"157(*). Nous avons affaire dans cet exemple à une
base qui est / halaqi / - l'extension d'identité de la
1ère base / binâ? / - suivie d'une extension
complétive introduite par le fonctionnel / li/ (pour).
IV. Les unités terminologiques complexes
formées par combinaison d'expansion
Rappelons qu'une unité terminologique complexe
- formée par extension peut recevoir une extension et ainsi de suite
(cette propriété est largement utilisée dans la formation
d'UTC). Cette expansion peut être une expansion d'identification,
annective, complétive ou encore une combinaison de ces divers types
d'expansion, par exemple:
- /?anzîmât nazi'a
li-l-haydrûzîn/, 'déhydogenase enzymes' , Ici, nous
trouvons une expansion d'identification et une autre expansion d'annexion.
- /tarkîb
brûtûblâzim al-kaliyyah/, (la composition du
protoplasme cellulaire). Ici, nous trouvons deux expansions d'annexion
consécutives.
Autre expansion du même genre: /
tafâ'ulât al-humûd wal
qawâ'id ?l-`udwiyyah/, en anglais 'acids
bases reactions'
Nous sommes, ici, devant une UTC qui comprend trois base et
trois expansions différentes : d'annexion, par coordination et
d'identification.
Lelubre parle de quelques cas particulier d'UTC
comme :
a) La phrase translatée terminologisée qui se
compose à l'appuis de /mâ/ (ce qui). Mais nous n'avons
pas trouvé un exemple dans notre corpus.
b) Les Constructions en rupture avec le système de
communication de 1'arabe. On rencontre de telles constructions, comme par
exemple la composition à l'appui d'un trait d'union, qui est une
innovation, emprunté à l'anglais. il s'agit ici
d'unité physique, dont justement la construction syntaxique est
différente de ce qu'impose le système de communication de
l'arabe.
Lelubre ajout que « de tels syntagmes
n'ont pas vocation à recevoir les voyelles désinentielles. Ils
sont en rupture avec le système de communication : ils relèvent
d'une syntaxe différente, une syntaxe sans déclinaison, comme le
sont, entre autres, tirés des langues arabes
parlées »158(*). Nous n'avons pas relevé un exemple pareil
dans notre corpus.
V. Conclusion
Nous avons remarqué, d'après 1'examen
des termes (UTC) figurant dans notre corpus, qu'il y a un grand nombre
d'unités arabes (biochimiques) formées à l'aide du
système de communication. La plupart de ces UTC ont une expansion
d'identification et annective.
Cinquième chapitre
LA FORMATION DE TERMES ARABES DE BIOCHIMIE PAR RECOURS
AU TRANSFERT SEMANTIQUE
I. Le recours au transfert sémantique
Pour pouvoir répondre à l'énorme
demande terminologique dans les nouveaux domaines techniques et scientifiques,
toute langue est contrainte de réutiliser son stockage de mots et de
lexies déjà existant, en attribuant de nouveaux sens à ces
lexies par l'emploi des tropes (figures de mots), comme la métonymie, la
métaphore, l'hypallage et la résurgence (l'istinbât dans la
tradition grammaticale arabe).
Lelubre commente : « Cette ressource
est au contraire du recours au systèmes de nomination et de
communication de la langue, est une ressource linguistiquement
asystématique ». C'est-à-dire, elle
s'oppose au principe de système habituel de néologisme159(*).
Les figures de style constituent une
partie importante de toutes les langues. On ne peut pas envisager les figures
seulement en tant que partie de la rhétorique, car il va de soi qu'elles
jouent un rôle primordial dans l'évolution des langues. Existant
dans tous les registres, elles constituent même un des principaux
facteurs de formation de l'argot. Issues de changements sémantiques,
elles produisent des glissements de sens. Il y a plusieurs types de figures de
style, ce qui nous concerne dans le transfert sémantique est : la
métaphore, la métonymie et l'hypallage.
II. Les figures de transfert
sémantiques
1- La métonymie160(*)
Elle réalise généralement
l'extension au référant entier du nom d'une qualité, d'une
forme, d'une fonction de l'une de ses composantes. « La
métonymie saisit immédiatement le réfèrent qu'elle
nomme par un nom qui, en quelque sorte, lui revient en raison de son
appartenance à un ensemble : essentiellement, la partie pour le tout, le
tout pour la partie » (A. Roman, cité par Lelubre »,
par exemple: " boire un verre " pour " boire le contenu de ce verre"161(*).
La métonymie est une opération de
nomination référentielle et non pas linguistique. Lelubre
s'accorde avec Dumarsais que « la
métonymie s'appuie dans bien des cas
sur un phénomène de contiguïté
référentielle (ainsi, dans le cas de faction et du
résultat de faction : il s'agit de deux phases
intrinsèquement liées) ; cela est d'ailleurs la source du
phénomène de polyréférentialité
(une même dénomination, pour deux unités
référentielles proches l'une de l'autre), qui peut être
gênant en terminologie, mais difficilement
évitable »162(*).
La métonymie est très fréquente
dans la langue technique, et en particulier, les noms d'unités en
Physique et en chimie. Surtout dans un type de métonymie appelé
« antonomase » où un nom propre (ou une
périphrase énonçant sa qualité essentielle), est
utilisé comme nom commun, ou inversement. L'antonomase est donc
un trope qui permet d'employer un nom commun pour signifier un nom
propre ; un nom propre pour signifier un nom commun ; un nom propre
pour signifier un autre nom propre. Voilà quelques exemples tirés
de notre corpus :
- /tarkîb luwîs/, 'Lewis symbole' 3 (The
Lewis structure of a covalent compound or polyatomic ion shows
how the valence electrons are arranged among the atoms in the molecule to show
the connectivity of the atoms)163(*) où le nom du savant qui découvre
devient le nom de la découverte.
La même chose dans le terme :
- /mahlûl tûlinz/, (la solution
de Tollen) où le nom du créateur devient le nom de la
création. Mais il est important de noter que le terme arabe a
été traduit à partir de l'anglais. Nous trouvons le
« s » de possession (valeur syntaxique d'anglais) dans le
terme arabe. L'intéressant est dans la transformation de
« s » anglais en « z »
conformément à la prononciation d'origine (Tollen's solution).
La métonymie est fréquente entre
l'action et le résultat de cette action. Voici deux exemples : l'action
de composer dans /tarkîb ?anzîmî/, "la composition
enzymatique" et le résultat ou le produit la composition /
tarkîb ?nzîmî /, "composition", et /tanzîm/ dans
le terme /tanzîm hirmûniyy/164(*) " organisation des hormones " qui signifie " le fait
d'organiser " ou " ce qui est organisé.
Il est à souligner que la métonymie, qui
ne crée généralement pas de forme lexicale nouvelle, peut
être la source d'une création de nouvelles formes lexicales, tant
dans le cadre du système de nomination que celui du système de
communication. Un terme formé par recours à la métonymie
peut être la source de dérivation des adjectifs ou des noms.
2- La métaphore165(*)
DU MARSAIS définit la métaphore
disant que c'est une « une figure par laquelle on transporte pour
ainsi dire la signification propre d'un mot à une autre signification
qui ne lui convient qu'en vertu d'une comparaison qui est dans 1'esprit
»166(*).
Pierre FONTANIER affirme, à son tour que la
métaphore consiste « à présenter une idée sous
le signe d'une autre idée plus frappante, ou plus connue, qui
d'ailleurs, ne tient à la première par aucun autre lien que celui
d'une certaine conformité ou analogie »167(*).
LE GUERN résume le processus
métaphorique à 1'aide de quelques lignes «la
métaphore s'explique [...] par la suppression ou plus exactement par la
mise entre parenthèses d'une partie des sèmes constitutifs du
lexème employé »168(*).
Donc, la métaphore est basée sur le
fait qu'un trait de similarité choisi comme un " attribut dominant "
devient le nouveau nom. Elle porte sur le réfèrent,
nécessairement; mais le nom qui est donné au
réfèrent n'est plus le seul produit du système de
nomination de la langue, il est aussi le produit d'une autre opération,
culturelle, de transfert, dont le domaine n'est plus la langue.
ROMAN affirme que la métaphore est un moyen
de nomination référentielle puisque le nouveau nom donné
au réfèrent n'est plus le seul produit du système de
nomination de la langue mais il est le produit d'une opération,
culturelle, de transfert »169(*) . Il note que la métaphore est «
une opération de nomination non pas linguistique mais
référentielle. Le "nom" qui est ainsi donné à
la res est un "nom" nouveau en ce sens qu'il naît d'une rupture
sémantique »170(*). Cette opération de transfert met en
évidence, selon ROMAN, un trait de similarité entre deux
unités référentielles (UR).
C'est un moyen possible de la nomination partielle,
imaginée entre deux unités référentielles
sélectionnées et non pas une relation constatée entre
elles. Voyons maintenant quelques exemples:
- /'â?ilât `udwiyyah/, ( familles
organiques ), ici le mot « famille » - qui est une
forme de regroupement sociale- est métaphoriquement utilisé pour
exprimer un groupe des composante organiques identiques entre elles.
- /mudîbât qutbiyyah/, (Solvants
polaires), dans ce terme la lexie « pôle » est
remployé métaphoriquement à cause d'une relation de
similarité entre le pôle géographique et ce type
de solvants très forts. Ces solvants sont utilisés lorsqu'il
s'agit de mettre en réaction des composés organiques pour
engendrer des nucléophiles anioniques. Le rôle de ce type de
solvant ressemble dans son fonctionnement le pôle
géographique.
Il est intéressant de signaler que le terme est
traduit à partir de la langue source après sa soumission à
une opération métaphorique.
- / ?zsâm nawawiyya/, "Nucléosomes",
le terme adjectival /nawawiyy/ est dérivé du mot
/nawâh/ "noyau" qui est ,à son tour,
métaphorisé grâce à sa forme similaire à un
noyau naturel du fruits.
D'autres exemples sur les termes biochimiques formés
par recours à la métaphore :
- /?akl kalawiyy/171(*) , "Phagocytose" , ici , le terme arabe signifie que
la cellule mange comme un être humain. Sachant que le terme "Phagocytose"
signifie « la Capture et ingestion par une cellule de particules solides
inertes ou vivantes du milieu ambiant».
- /surb kalawiyy/172(*), " Pinocytose", ici, le
terme arabe signifie que la cellule boit comme un être humain. Sachant
que le terme " pinocytose" signifie «Capture et absorption par une cellule
de gouttelettes de liquide du milieu extracellulaire».
A savoir que la terminologie technoscientifique fait
souvent appel à la métaphore comme étant un
procédé de création terminologique très
fécond. Mais ce n'est pas toujours valable, car les terminologues arabes
conservateurs n'apprécient pas la réutilisation des termes
anciens en leur donnant des sens nouveaux. Ils voient ce procédé
moins productif, Lelubre dit que :
« Ce procédé de formation de termes,
souvent invoqué et en particulier
préconisé par les terminologues arabes
conservateurs, est en fait peu productif : les unités
référentielles nouvelles appellent des termes nouveaux ; par
ailleurs, dans bien des domaines, surtout en arabe, ces termes anciens
continuent à relever d'approches toujours en vigueur»173(*).
3- L'hypallage
C'est une opération de nomination par
capture ; une base capture l'expansion d'une autre base. Elle est de
nature linguistique.
L'hypallage est un procédé de
rhétorique par lequel on attribue à certains mots d'une phrase ce
qui convient à d'autres Il est à noter que l'hypallage ne
sème pas la confusion quant au sens de la phrase. Il s'agit d'un jeu
esthétique. Autrement, sans l'apport du jeu, il s'agit d'une erreur.
L'hypallage propose des jeux intéressants
dans le texte parce qu'elle permet, sans perdre le sens véritable de la
phrase, de lui conférer des éléments nouveaux
Quelques exemples tirés de notre corpus :
- /tafâ'ulât daw?iyyah/ 'light
reactions'174(*) en
anglais. Dans le glossaire anglais, il s'agit d'une sorte de réactions
qui a besoin de la lumière pour se dérouler. Et non pas des
réactions qui produisent de la lumière. Ce sens sous entendu dans
la dénomination par hypallage. Nous proposons de le nommer 'light
dependent reactions'. Il est bien entendu que le terme arabe est traduit
à partir de l'anglais.
- /quwâ fanderfâl/, en anglais 'Van der waals
powers', "forces de Van der Waals". Il ne s'agit pas d'un Van der Waals
musclé ou un homme qui préside une puissance invulnérable
mais il s'agit d'un savant qui a découvert ces sortes de force -
des interactions de faible intensité entre atomes, molécules, ou
une molécule et un cristal - . Il est à souligner que le
terme anglais a été transmis à l'arabe en deux
termes : Une fois transcris avec /v/ pour le /v/ de Van et le /v/ de Waals
tout attachés et une autre fois transcris par /f/ pour le /v/ de Van et
le /v/ de Waals tout attachés avec une /s/ comme terminaison. Cela est
considéré comme une erreur phonologique car l'arabe le
phonème /v/ est étrange à la langue arabe.
4- La résurgence175(*)
C'est le fait de donner un nouveau sens à un
terme ancien, terme tombé en désuétude, et qui ne sera
désormais utilisé qu'avec sa nouvelle acception dans le domaine
de spécialité.
Lelubre dit que « Ce transfert
sémantique peut s'opérer aussi diachroniquement. Il s'agit alors
de résurgence (en arabe istinbat), où
l'on donne une acception nouvelle à un terme ancien,
tombé en désuétude, terme qui ne sera désormais
utilisé qu'avec sa nouvelle acception (encore que son acception ancienne
puisse subsister, mais de manière très marginale).
Par exemple : /qâfilât/ " convois "
(voitures), avant " file de chameaux ". Nous n'avons pas trouvé des
termes biochimiques de ce type dans notre corpus.
C'est aussi la réutilisation du stock de termes
arabes anciens qui font partie du /turât/, par
exemple:/suhûm/ est un terme ancien arabe qui est
utilisé dans le sens (des graisses). Aujourd'hui il est remployé
dans un sens spécialisé dans la biochimie pour signifier
(lipides), qui sont des matières biochimiques constitués
d'acides gras saturés ou insaturés.
III. Conclusion
Nous avons étudié dans ce chapitre
le premier procédé examiné dans notre corpus, qui concerne
la formation des termes arabes de biochimie par recours au transfert
sémantique. Nous avons remarqué aussi que ce
procédé est largement utilisé dans la terminologie
technoscientifique arabe. Le quatrième procédé, largement
adopté dans notre corpus, concerne la formation de termes arabes de
biochimie par emprunt, procédé que nous rencontrons souvent dans
la formation de certains termes technico-scientifiques et pour laquelle nous
allons consacrer un large chapitre.
Sixième chapitre
LA FORMATION DE TERMES ARABES DE BIOCHIMIE PAR RECOURS
À L'EMPRUNT
I. Introduction
La possibilité croissante des
échanges entre les communautés linguistiques - la
communication linguistique - a certainement une conséquence :
l'emprunt linguistique.
L'emprunt constitue néanmoins une
caractéristique commune à toutes les langues, et devrait donc
être un possédant de certains mécanismes linguistiques.
Cependant, il existe relativement peu
d'études théoriques sur le sujet ; la plupart des travaux
s'intéressent essentiellement, en effet, au mode d'assimilation de
l'emprunt dans la langue d'accueil - le cas de l'arabe au moins-. Il ressort
que 1'emprunt est considéré comme un nouvel élément
de la langue emprunteuse, généralement étudié
à la lumière de celle-ci sans observer 1'emprunt relativement
à son système linguistique d'origine.
Notre corpus récolté contient beaucoup
d'emprunts. Ceux qui sera le fond d'une études axée sur 1'aspect
linguistique, Mais il n'est probablement pas inutile de décrire
brièvement quelques-uns des aspects extralinguistiques.
Il apparaît clairement dans le domaine de le
la biochimie en particulier qu'il y a des création de beaucoup de
termes basés sur l'emprunt externe. A noter que les termes relatifs
à Biochimie ont été, presque tous,
transférés à l'arabe à partir d'anglais ou de
français; notre corpus contient une grande quantité
d'unités terminologiques (UT) empruntées à ces deux
langues.
II. L'emprunt linguistique
L'emprunt n'est ni un phénomène
nouveau, ni une spécificité de l'arabe. L'histoire semble en
effet démontrer qu'aucun système linguistique (langue, dialecte,
patois ou langue de spécialité) ne peut survivre en
complète autonomie et faire face aux progrès de
l'humanité, sans se communiquer avec d'autres systèmes
linguistiques, plus avancés ou mieux adaptés.
« Aucun peuple n'a pu
développer une culture autochtone à l'abri de tout contact avec
d'autres peuples, qu'il s'agisse de guerres ou de relations économiques,
si bien que, nécessairement, sa langue s'est trouvée en rapport
avec une ou d'autres langues, et en a reçu une influence quelconque, si
minime soit-elle »176(*).
L'emprunt dans la langue arabe et
particulièrement dans le vocabulaire arabe spécialisé
contient de nombreux exemples de termes spécialisés
empruntées. Ils remontent à des périodes plus ou moins
anciennes. Ces périodes ont été décrites et
présentées par X. LELUBRE177(*) selon 1'ordre chronologique suivant :
- Période antéislamique : des emprunts faits aux
langues sémitiques comme l'araméen et l'hébreu et aux
langues non sémitiques comme le persan et le grec. Par exemple
/qistâs/ « balance ».
- Epoque abbasside : emprunts au grec (LELUBRE cite :
/fîzîqâ/ « physique »,
/magnâtîs/ « aimant » et au
persan (LELUBRE cite /?ustuwânat/ « cylindre »,
/birkâr/ « compas ».
- Période de la domination ottomane : emprunts à
l'italien, au français et à l'ottoman (termes turcs et persans).
- Depuis la Nahda (Renaissance arabe) : emprunts au
français et à l'anglais.
· Définition de 1'emprunt linguistique
La majorité des linguistes
définissent le processus d'emprunt comme le transfert d'unités
linguistiques d'une communauté linguistique - ou d'un parler - à
d'autre, Haugen, quant à lui, en propose une définition plus
technique : « the attempted reproduction in one language of patterns
previously found in another ».
Ainsi, si 1'emprunt se traduit effectivement par un
transfert, Nous pouvons, donc, abréger l'acte de création
à l'imitation d'un modèle préexisté dans la langue
source, mais avec quelques exceptions dépendant du système
interne de la langue emprunteuse.
Le sens de l'emprunt en français
s'éloignent de cela en présentant deux sens
différents : R. KOCOUREK178(*) note : «comme la plupart des noms d'action
issus d'une nominalisation à source verbale, le nom emprunt
signifie : 1) l'acte (1'action, le procédé), 2) le
résultat de 1'acte, c'est-à-dire 1'élèment
linguistique emprunté (emploi métonymique) ». Pour
éviter toute confusion ou ambiguïté, KOCOUREK utilise les
expressions « mot emprunté » ,
« unité lexicale empruntée » ou « terme
emprunté » pour renvoyer au sens (2) c'est-à-dire à
1'élèment linguistique emprunté.
En arabe, selon Lelubre :
« On retrouve la même ambivalence entre le fait
d'emprunter, qui se dit : isti'ara, iqtibas, igtirad,
ta'rib, et son résultat, ce qui est emprunté, [.. .]
pour lequel existent aussi d'autres équivalents' Traditionnellement,
/dakil/ = d'origine étrangère, /?a'zamiyy/ =
non arabe (persan à l'origine), /mu'arrab/ = emprunté
anciennement, avant l'Islam et au premier siècle de I'Islam, /muwallad/
_ emprunté après le premier siècle de l'islam
»179(*).
· Emprunt interne et emprunt externe
Effectué pour des raisons communicatives,
1'emprunt s'inscrit à tous les niveaux de la parole organisée. On
distingue ainsi :
Les emprunts internes qui, eux, sont
réalisés de façon souvent multidirectionnelle à
l'intérieur d'un système linguistique donné idiolectes,
dialectes, sociolectes, technolectes, etc. C'est l'emprunt de la langue
à elle-même. Ainsi, un vocabulaire spécialisé peut
emprunter au vocabulaire commun, et réciproquement, ou à un autre
vocabulaire spécialisé.
Les emprunts externes, qui se produisent entre
deux langues .C'est l'emprunt de lexies ou de termes à une langue
étrangère. C'est à ce genre d'emprunt que Louis DEROY fait
allusion dans sa définition suivante : « l'emprunt est une forme
d'expression qu'une communauté linguistique reçoit d'une autre
communauté »180(*).
Les études ont montré que la plupart
d'emprunts externes s'inscrit dans le cadre d'un emprunt appelée
« emprunt sémantique », Lelubre commente :
« Dans la littérature,
on distingue un deuxième type d'emprunt, un emprunt sous forme de calque
(appelé emprunt sémantique), au tours duquel les
éléments constituants de la lexie d'origine sont traduits ou
adaptés dans la langue emprunteuse, au sein d'une UTC ou d'une UTS.
[...] Ce sont les mêmes traits de substance des unités
référentielles dénommées dans la langue d'origine
qui sent ici prises en considération par la langue d'accueil. A ce
titre, de nombreux exemples de termes arabes considérés supra
relèvent bien entendu de ce type d'emprunt, puisque la plupart des
termes scientifiques et techniques arabes contemporains ont été
et sont formés comme équivalents de termes anglais ou
français correspondants déjà existe »181(*).
Rappelons que ce type d'emprunt est très
fréquent dans notre corpus, notons à titre d'exemples :
/ ?ikrâz kalawiyy/,
« exocytose »182(*), / ?anzîmât musâ'ida/
« coenzymes »183(*), / ?intisâr musahhil/
« diffusion faciliteur »184(*).
Il est important de noter que dans les textes de
spécialité, les emprunts portent le nom d'emprunts
terminologiques. Selon L. GUILBERT, les emprunts terminologiques sont des
emprunts dénotatifs, c'est-à-dire des «désignations
de produits, de concepts qui ont été créés dans un
pays étranger »185(*). Leur introduction au sein d'une
société se fait souvent avec la chose ou l'instrument.
Dans ce qui concerne la biochimie, Il est
à noter que l'IUPAC possède une liste définie d'emprunts,
qui a été transférée à l'arabe comme elle
est, mais en la se transcrivant en lettres arabes. Il s'agit de
désignations de produits qui ont été découvert et
dénommés dans un pays étranger. Le tableau suivant nous
démontre quelques exemples :
Matière biochimique
|
Le suffixe s'écrit en arabe au sing. et au plur.
|
Le suffixe en anglais et en français
|
Acide carboxylique
|
/?asîd karbûksîliyy/, /?asîdât
karbûksîliyya/
|
acide...-carboxylique acide...-oïque
|
Sels d'acides
|
/karbuksîl/ pl. /karbuksîlât/
|
...-carboxylate ... carboxyle
|
Amides
|
/ ?amîd/ pl. / ?mîdât/
|
(carbox) - amide
|
Cétones
|
/sîtûn / pl. /sîtûnât/
|
-one
|
Alcools - phénols
|
/fînûl/ pl. /fînôlât/
|
-ol
|
Thiols
|
/tiyûl/ pl. /tiyûlât/
|
-thiol
|
Amines
|
/ ?mîn/ pl. / ?minât/
|
-amine
|
· Statuts de 1'emprunt
L'emprunt étant par définition
allogène, il revêt un statut qui diffère selon son mode
d'intégration dans la langue d'arrivée ; trois différents
types d'emprunt sont ainsi communément distingués.
a) L'occasionnalisme
Selon Deroy, les occasionnalismes sont des «
mots étrangers qui sont employés à 1'occasion, par une
sorte de connivence avec un auditeur ou un lecteur qu'on sait ou qu'on suppose
averti, pour exprimer une nuance, une singularité, une fantaisie ou
toute autre particularité considérée en l'occurrence comme
autrement inexprimable »186(*). Lorsqu'ils sont transcrits, ces mots sont
généralement distingués typographiquement des autres
(italiques, guillemets) ou associés à un ou plusieurs
équivalent(s). Les occasionnalismes sont en fait des citations,
intégrées dans des actes de communication particuliers ; partant,
ils sont surtout d'ordre stylistique. Ce que nous trouvons chez les
philosophes, les religieux ou les professeurs qui s'adressent à leur
publique par des mots latins ou des expressions latines comme " Ab imo
pectore187(*) ", "
Ars longa, vita brevis188(*) " ou " Abusus non tollit
usum189(*) "
etc.
b) Le xénisme
Selon Deroy, les xénismes sont «
les mots qui, bien qu'assez couramment employés, au moins dans certains
milieux, sont encore sentis comme étrangers190(*). Humbley
ajoute que le « xénisme est défini par rapport à
ce qu'il désigne, une chose, une réalité extralinguistique
qui n'existe pas dans le contexte national »191(*). Le
xénisme se distingue donc de 1'occasionnalisme par sa fréquence
d'emploi ; purement référentiel, il est supposé être
suffisamment commun pour être compris par tous, sans explicitation ni
connivence. Par exemple : "mode" quand nous parlons en arabe de tous
ce qui est moderne et" lubie" quand nous voulons parler d'un groupe
politique , social ou économique qui a des intérêts
dissimulés à réaliser.
c) L'emprunt proprement dit
Toujours selon Deroy, les emprunts proprement
dits sont des « mots tout à fait naturalisés dans la langue
preneuse et qui ne sont plus identifiables par le locuteur ordinaire
»192(*). A la différence des
occasionnalismes et des xénismes, ils sont importés conjointement
avec la réalité qu'ils désignent ; ce rapport de
nécessité entre le signe et son réfèrent justifie
l'emprunt en soi et lui confère un statut linguistique analogue à
celui des mots dits hérités.
En résume, le statut de l'emprunt est
essentiellement fonction de facteurs paralinguistiques : "sentiment" du
locuteur, réalité référentielle, fréquence,
etc.
III. L'identification
des emprunts dans la langue emprunteuse
L'emprunt visant à s'intégrer au
système emprunteur, il est souvent malaise de le distinguer des
éléments hérités du système ; pour ce faire,
deux méthodes se proposent.
1- Il y a deux méthodes
d'identification
a) L'étude diachronique
Cette approche historique se décompose en deux
étapes : recherche du néologisme par comparaison
intralinguistique et recherche de son origine par comparaison
interlinguistique.
b) L'étude synchronique
L'approche synchronique consiste en une description de
1'etat de la langue à un moment donné, sans égard pour ses
éventuels changements antérieurs ou postérieurs.
Mais cette approche ne permet guère d'identifier un emprunt
parfaitement assimilé. Ainsi, si la diachronie permet de déceler
1'emprunt, la synchronie en autorise 1'etude respectivement au système
linguistique.
2- Il y a aussi des critères
d'identification
L'allogénéité d'un signe se
trahit par la présence de traits ne concordent pas avec la configuration
typique des signes hérités ; cette non concordance est observable
à plusieurs niveaux.
a) Critère grapho-phonique
Le principal indice d'
allogénéité est la présence de graphèmes ou
de phonèmes inconnus du système grapho-phonique accueillant :
ainsi le graphème « gu / v / p » qui se remplacent
en arabe par [g],[f],[b] et se transcrivent avec des lettres arabes
étrangères à l'alphabet arabe. Ces lettres - hors
système d'arabe - s'écrivent avec trois points (
pour GU ) , ( pour V ) et ( pour P ).
b) Critère morphosyntaxique
L'emprunt peut aussi révéler son
allogénéité par sa forme, qui n'est pas ordinairement
signifiante dans la langue emprunteuse comme le verbe (être) qui
n'existe ni en arabe ni dans les autres langues sémitiques.
Même sa motivation par étymologie syntaxique ne peut lui
ôter ce caractère étranger /handasa/,
« ingénierie », un mot emprunté au
persan.
c) Critère sémantique
L'apparition, dans un mot, d'un sens nouveau
résulte soit d'une évolution propre, soit d'un emprunt
sémantique. Pour déceler ce dernier, il convient de rapporter le
sémantème à un modèle virtuel.
Mais l'expérience a depuis longtemps
démontré que ces critères sont, malgré tout,
rarement déterminants.
IV. La motivation et la typologie de
l'emprunt
À 1'origine est, naturellement, une
« motivation de manque, qui réside dans la
non-conformité des termes existant dans le lexique et le contenu
à exprimer193(*)
. Si 1'emprunt est effectivement réalisé pour une raison qui,
quoi qu'il en soit, semble toujours bonne et suffisante au locuteur, on
distingue néanmoins deux modes de motivation.
1. L'emprunt de nécessité
Egalement appelé «emprunt
dénotatif »194(*) ,1'emprunt de nécessité est le
transfert, d'une langue à 1'autre, d'un signe accompagne de son
dénotatum, jugé inexistant et indispensable en langue
emprunteuse. Visant donc à combler une lacune onomasiologique, il
répond à une «nécessité
pratique »195(*) .C'est le cas en arabe. L'arabe
emprunte massivement par ce motif à l'anglais et au français.
2. L'emprunt de luxe
Selon Deroy, il s'agit d'un emprunt «
logiquement inutile et qui a été pris alors qu'une
désignation existait ou était possible dans la langue
emprunteuse196(*). Le signe est ainsi
transféré avec son dénotatum, certes, mais un
dénotatum qui se superpose à celui ou ceux existant
déjà en langue emprunteuse et qui s'en distingue par sa
compréhension : 1'emprunt de luxe - ou « emprunt connotatif
»197(*) -
« vise principalement 1'evocation, à propos du concept
dénoté, de toute une civilisation, d'une culture, d'une pratique
prestigieuse - ou méprisée ». Exemple : en arabe, se
dit /tilifizin/, « télévision en
français ou television en anglais » au lieu d'utilisé
le terme arabe /tilfâz /, aussi bien dans le mot
/râdiû /, « radio » à la place de
dire « midiâ'/ ... etc.
V. Les différentes formes d'emprunt
1. Emprunt intégral
Emprunt d'unités morphosémantiques - signifiant
et signifié -, sans substitution de forme. Ex. : /
sânwîs/ « sandwich ».
2. Emprunt sémantique
Emprunt de signifié, transplanté dans
un signe autochtone. Haugen distingue trois sortes d'emprunts
sémantiques, selon le type de transplantation : 1) les analogues 2)
les homologues et 3) les homophones.198(*)
3. Emprunt syntagmatique
Emprunt par reproduction d'une séquence
étrangère, dont le sens global diffère de celui de la
somme des éléments ; les syntagmes ainsi reproduits sont
généralement des calques, c'est-à-dire des syntagmes
composés d'éléments autochtones, individuellement
équivalents aux éléments originaux. Exemple d'un syntagme
français emprunté à l'anglais : lune de miel.
4. Emprunt syntaxique
Emprunt par reproduction de certaine forme
d'agencement fonctionnel de la chaîne parlée
étrangère. Cet emprunt se traduit en langue preneuse par des
modifications syntaxiques.
5. Emprunt d'un morphème
Emprunt d'affixes signifiants, autorisant
généralement une plus grande concision en langue emprunteuse.
Exemple en arabe dialectal : le suffixe du métier /ziyy/
dans /kahrabziyy/ « électricien ».
6. Emprunt phonémique
Emprunt par reproduction, plus ou moins
fidèle, de phonèmes n'existant pas dans le système
phonétique emprunteur. (Voir précédemment).
7. Emprunt graphèmique
Emprunt par reproduction de graphèmes
allogènes au système grapho-phonique de la langue emprunteuse.
(Voir précédemment).
8. Emprunt réfectionnel
« Fréquence en
accroissement de certains éléments à cause de 1'influence
étrangère et renouvellement de certaines formes anciennes
»199(*). L'emprunt
réfectionnel consiste en la réactivation, dans l'usage, d'un
élément linguistique existant mais relativement inusité ;
c'est naturellement le contact avec une langue étrangère, faisant
couramment usage d'un élément équivalent -
sémantiquement et morphologiquement -, qui déclenche cette
réfection. Ex. en français : bien-être, individu,
investigation.
Sachant qu'il y un passage à courir par la lexie
empruntée. Sans entrer dans ces détails, le cheminement global de
1'emprunt dans la langue preneuse, depuis son arrivée jusqu'a son
assimilation ou son rejet peu être présenté selon cette
schéma :
Assimilation
Transfert Intégration
La langue
Rejet
Deroy dit que :
« L'emprunt est un intrus. Il n'est pas reçu
d'emblée dans la langue emprunteuse à légal des mots
autochtones. Il s'insinue peu a peu, se travestit, se fait familier, laisse
oublier son origine étrangère. Sa pénétration est
différente selon les classes sociales et même elle varie d'un
individu à l'autre selon 1'age, le degré de culture, les
traditions familiales, les opinions politiques, le sexe »200(*).
VI. Les conditions de l'emprunt
Il apparaît en effet qu'il y a un
certain nombre de conditions qui constituent un terrain favorable à
l'emprunt :
· Conditions linguistiques
a) Contact entre langues
La condition fondamentale de l'emprunt est avant
tout une situation de bilinguisme : il ne peut y avoir emprunt que s'il y a,
à un moment donné, situation de communication bilingue, totale ou
partielle, entre individus, groupes ou communautés tout
entières.
Par ailleurs, tout comme l'emprunt qui en résulte, le
contact linguistique peut être direct ou indirect.
b) Compétence néologique
Comme l'affirme Saussure201(*) , toute langue
vivante est soumise aux principes étroitement liés de
mutabilité et d'immutabilité : si le "conservatisme"
prédomine souvent, la néologie n'en est pas pour le moins
constante et nécessaire ; toute langue est donc, initialement, apte
à se modifier. Quoique la néologie puise
généralement dans un fonds antique, elle recourt également
à des sources externes, actuelles et dynamiques, pour designer des
réalités nouvelles ou pour « remplacer un mot use
parfois affectivement par un terme d'autant plus noble qu'il est moins
fréquent »202(*) .
c) Besoin de dénotation et/ou de connotation
Qu'il soit dénotatif ou connotatif, l'emprunt a
une fonction de communication et vise à combler une carence
réelle ou imaginée ; il procède d'un vouloir-dire et se
traduit par la recherche d'une dénomination ou d'une certaine forme
d'expressivité, jugées inexistantes dans la langue emprunteuse.
d) Ecarts quantitatifs du lexique
Certains linguistes estiment qu'une langue emprunte
pour corriger les variations quantitatives de son lexique. En français,
il n'y a pas beaucoup de mots commençant par
« k ».
· Conditions extralinguistiques
a) Relations entre communautés
Des lors que deux communautés linguistiques
sont en contact linguistique, elles entretiennent nécessairement des
relations ; ces dernières se développent et s'organisent sur la
base d'idées. Toute relation sociale, économique, culturelle ou
politique entre deux communautés suppose donc préalablement
certaine concordance idéologique. Le cas entre le français et
l'anglais.
b) Rapport affectif entre communautés
Si les relations entre communautés
conditionnent 1'emprunt, elles n'en déclenchent pas véritablement
le processus : celui-ci trouve son origine dans la nature de ces relations,
dans « 1'attitude de la communauté linguistique, ou plus
précisément de la communauté socioculturelle, celle qui se
définit par sa culture et ses cadres de pensée, en face d'une
autre culture »203(*). Dans une situation de contact - de rapport
idéologique -, chaque communauté se positionne vis-à-vis
de 1'autre ; ce comportement se fonde sur un jugement appréciatif,
subjectif, allant de l'amélioration (prestige) à la
péjoration (mépris).
VII. Les types
d'emprunt en arabe (en langue de spécialité)
« L'emprunt est très
généralement traits, d'abord au niveau phonologique (les
phonèmes étrangers tendent à être remplacés
par des phonèmes de la langue accepteuse), au niveau syllabique, au
niveau morphologique et enfin au niveau syntaxique »204(*).
Les lexiques empruntés
soumis à une opération de surveillance linguistique dans la
langue d'accueil afin qu'ils se conforment à son statut
général. Le défaut se produit de l'existence de quelques
emprunts qui se trouvent en rupture avec le système syllabique
(graphique ou phonologique) d'arabe.
Comme le cas des syllabes /CCV/, /CV:C/, /CV: + V:C/
comme dans /spîrmatûzuîd/
« spermatozoïde » et / ?iuwbâk/
« IUPAC ». Cela indique leur non intégration au
système d'arabe.
Lelubre souligne qu'en arabe
« l'orthographe (sans parler de leur prononciation effective dans
l'emploi oral...) est variable (et parfois, dans un même ouvrage, on peut
voir le même terme écrit différemment selon les pages
!) ». Cela est multi-présents dans notre corpus :
- /?anzîmât/ et
/?inzîmât / pour « enzymes ».
- /glaykuzîn/ et
/zlaykuzîn / pour
« glycogène »205(*).
- /rîbûz/ et
/râybûz/ pour «ribose »206(*).
Il ajoute comme une sorte d'exemple :
« [...] il arrive que la consonne
géminée soit rendue en arabe par un double
graphème, au lieu de l'utilisation du signe graphique appelé
sadda, ce qui est en contradiction avec les règles graphiques de
l'arabe. Ainsi, l'emprunt, emprunt ancien au persan, /billawr/ est écrit
dans certains ouvrages avec deux graphèmes
lâm »207(*).
Cependant, On peut distinguer généralement
plusieurs degrés dans l'accueil et l'acclimatation de l'emprunt en
arabe :
· L'emprunt d'un radical
De manière intégrale, le terme est pris
tel qu'il est. Le terme ainsi emprunté forme un radical amorphe. Notre
corpus contient plusieurs exemples :
- /?antîzîn/
« antigène »208(*) ,
- /?ansûlîn / et / ?insûlîn/
« Insuline »209(*),
- /hidrukarbûnât/ « hydrates de
carbone », ici le terme en arabe a reçu le suffixe de pluriel
féminin aussi.
Lelubre commente « Ces emprunts sont,
pour la plupart, susceptibles de recevoir les suffixes du pluriel, [...]
Quelques emprunts sont de forme plus facilement assimilable par l'arabe et
admettent un pluriel brisé »210(*).
Cependant l'arabe a emprunté au file de
l'histoire beaucoup de termes ainsi que des racines. Ces dernières sont
difficilement distinguées de racines proprement arabes. Exemples des
emprunts anciens : /dîwân/
« ministère », /zumruk /
« douane », / kîmyâ?/
« chimie » et /?ustuwâna/
« cylindre ».
Des exemples d'emprunts contemporains
tiré de notre corpus : / mâltûz/
« maltose » appelé aussi
/sûkkar ?ssa'îr/ « le sucre de
malte », et /lâktûz/ « lactose »
appelé aussi /sûkkar ?lhalîb/
« le sucre du lait ». Notons que la plupart des noms
d'unités sont emprunté à l'anglais et au français,
exemple / ?nzistrûm/
« angström »211(*) et /mîllîmitr/
« millimètre ». Et bien sur, les noms propres. Et
voilà quelques exemples tirés de notre corpus : /kribs/ dans
l'UTC /halaqat kribs/ « cycle de
Krebs »212(*)
et /mârkufînîkûf/ dans l'UTC /qâ'idât
mârkufînîkûf/ « Markovinikoff's
rule »213(*).
· L'emprunt d'affixe ou de formant
Ce sont des affixes ou des formants d'origine
gréco-latine pour la plupart. Ils sont alors réutilises comme
tels - voir troisième chapitre.
· La création de racine à partir d'un
emprunt
Il y a création d'une racine
triconsonantiques ou quadriconsonantiques, à partir de laquelle l'arabe
utilise son système de nomination actuel pour former des terries arabes
- voir troisième chapitre.
Exemple : cas où l'arabe crée une nouvelle
racine à partie d'un emprunt : vb-l-m-r pour donner
/ al-balmara/ « polymérisation ». La même
chose pour v?-s-t-l pour donner / al-?astala/
« Acétylisation ».
VIII. L'emprunt dans les textes arabes de Biochimie
Le domaine de Biochimie étant apparu et
s'étant développé en dehors des frontières du monde
arabe, l'anglais et le français ont occupés dans ce domaine le
toit et le sol. Les textes de la biochimie sont en majorité, traduits
à partir de textes franco-anglais (voir le bref historique de la
biochimie au deuxième chapitre). Si nous examinons de près ces
textes, nous voyons qu'ils abondent en UT empruntées à ces deux
langues (langues donneuses).
L'étude des textes de notre corpus nous a
montré que le système international de dénomination de
produits chimiques purs (IUPAC) s'impose aux langues d'accueil pour des raisons
purement extralinguistiques. En conséquence, l'arabe se soumit à
ce système international en essayant d'habiller les
éléments de ce système une tenu arabe. Nous pouvons dans
la plupart d'emprunt IUPAC appliquer les règles arabe de nombre et de
genre ainsi que les règles de dérivation internes (noms, verbes,
adjectifs, ...etc).
IX. Conclusion
Cette brève analyse est loin d'être
complète. De nombreux facteurs et critères de dénomination
par recours à l'emprunt ont été évoqués. CE
qui seraient pourtant susceptibles d'offrir quelque résultat
intéressant dans nos études d'avenir. Quoi qu'il en soit, il est
clair que 1'emprunt n'est qu'une face concrète et présente dans
les termes biochimiques arabes. Il est observable, comme nous avons
tenté de le démontrer. Finalement, nous avons fait le survol de
l'emprunt, quatrième moyen qui prévaut dans notre corpus en ce
qui concerne la formation des termes arabes de biochimie. Le dernier moyen que
nous traitons dans cette étude - moyen très utilisé dans
notre corpus - est la formation des termes de biochimie par siglaison.
Septième Chapitre
LA FORMATION DES TERMES ARABES DE BIOCHIMIE
PAR
SIGLAISON
I. Introduction
La biochimie comme tout domaine technique et
scientifique, a recours à la siglaison pour dénommer une bonne
partie de ses concepts. Il est observable la grande fréquence d'emploi
de sigles dans les domaines technico-scientifiques.
Cette partie de notre recherche sera
consacrée à 1'etude d'un échantillon de sigles arabes
tirés de notre corpus. En premier lieu, nous définissons le
processus de siglaison et nous en faisons un petit aperçu historique.
Nous montrons la différence, au cours de notre travail, entre les
acronymes, les sigles, les abréviations et les signes brachygraphie.
Nous faisons, à côté de cela, une petite étude
statistique accompagnée de remarques et de constatations.
II. Définition du sigle
Le sigle fait partie d'une famille linguistique
basée sur la réduction morphologique. Cette famille comprend la
siglaison, l'abréviation, le nom symbolique, la centaurisation -
naht dans la tradition arabe -,
l'aphérèse (c'est la chute en français d'un phonème
ou d'une syllabe au début d'un mot, ex.: [auto] bus = bus) et l'apocope
(c'est la chute d'un phonème ou d'une syllabe à la fin d'un mot,
ex.: télé [vision] = télé) ...etc.
Il existe plusieurs méthodes pour
abréger des groupes de mots, dont les plus courantes sont la siglaison
ou l'acronymie.
L'acronymie est la formation d'un sigle au moyen
d'un ensemble de lettres initiales servant d'abréviation. Le sigle
obtenu, nommé acronyme, se prononce comme un mot normal. Il
s'écrit sans point entre les lettres le composant. Il forme soit un nom
commun, tout en minuscules comme laser, radar, sida, etc. soit un nom
propre, avec une simple capitale initiale comme Nasa, Otan, Unesco.
Les linguistes accordent le sigle le statue
d'unité lexicale, ce qui signifie qu'il peut faire l'objet d'une
description linguistique détaillée à l'instar de toute
autre unité lexicale.
KOCOUREK214(*) considère les sigles comme des unités
lexicales et appelle à les soumettre à une large description
linguistique.
« Le fait de dire que les sigles sont des
unités lexicales. Il en produit que cette unité mérite
d'être présentée en description linguistique plus
détaillée : ses variantes graphiques [...], sa classe lexicale
[...], son genre [...], etc. ».
Le sigle apparaît en quelque sorte comme
« un emprunt de la langue à elle-même »215(*) ; autrement dit, la langue
emprunte à elle-même une forme de lexie déjà
existante et la représente sous une deuxième forme (sigle). Or,
entre les deux formes reste établis des liens solides qui se manifestent
à travers une représentation graphique prenant en compte les
initiales ou les syllabes de la première forme.
Lelubre définit le sigle comme étant
« en quelque sorte un emprunt de la langue à
elle-même -, en gardant soit les lettres initiales des
éléments constituants de ce syntagme, soit les premières
syllabes, soit encore d'autres syllabes. Certains se trouvent mixtes de ce
point de vue »216(*).
En fin de compte, Un sigle est un ensemble de
lettres initiales formant un mot servant d'abréviation. Le sigle peut se
prononcer entièrement, comme par exemple IUPAC, nous disons que c'est un
acronyme. C'est quand on l'épelle lettre par lettre aussi, par exemple
ADN., a-dé-n, ou ATP, a-té-pé.
A rappeler que nous écrivons parfois
l'abréviation avec des points après les lettres. Mais dans
l'usage courant, la tendance est à la suppression des points pour tous
les sigles.
Il est aussi important de noter que certains sigles
courants entraînent la formation de dérivés,
c'est-à-dire que le sigle à son tour peut être une base
d'une dérivation morphologique. Par exemple :
cégétiste (membre de la CGT). Mais nous n'avons pas
trouvé un exemple pareil dans notre corpus.
Certains sigles sont aussi écrits tels
qu'on les prononce, devenant ainsi des noms communs (et s'accordent donc en
genre et en nombre), par exemple : un cédérom, peut avoir
une forme pluriel comme « des cédéroms ».
Par contre, il est important de noter qu'une des
règles françaises du sigle, la plus importante, est
l'invariabilité. C'est-à-dire que le sigle ne prend pas la marque
du pluriel. Par exemple : pour ADN il n'y a pas de pluriel, l'unité
lexicale « ADNs » n'a pas de lieu. C'est le cas de l'arabe
aussi.
L'arabe contient un bon nombre d'exemples de
sigle. Nous citons quelques autres exemples relevant des domaines divers :
- Economique : /sîn-mîm-mîm/
veut dire /sarikat musahama mahdûda/,
« société d'attribution limitée ».
- Politique : /zîm-`aîn-mîm/
veut dire /zumhûriyya `arabiyyah misriyya/, « la
république arabe d'Egypte ».
- Médiatique : /wa-f-â/ veut dire
/ ?l-wikâla l-filistîniyya li-l-?nbâ?/,
« l'agence palestinienne de presse ».
Le phénomène de siglaison a
commencé par gagner du terrain de plus en plus au cours du
XXe siècle. D. Nakos dit : « depuis la Seconde
Guerre mondiale, les sigles sont devenus numériquement plus importants,
ne serait-ce que par la présence d'organismes de plus en plus nombreux
à designer et la nécessité de recourir à un langage
international simple et codifié dans le cas des nouvelles
technologies »217(*).
Les sigles - selon Calvat- constituent un
phénomène lexical productif puisqu'ils donnent lieu à des
néologismes. Il dit que: « la siglaison [...] devient donc en
quelques dizaines d'années un phénomène de
créativité lexicale d'une ampleur sans précèdent
»218(*).
Cette créativité se manifeste aussi bien
dans le vocabulaire général qu'au sein des discours
spécialisés. (Voir précédemment)
Le phénomène de siglaison aide
à économiser d'espace, puisque l'écriture est le mode de
communication prépondérant dans le domaine de la siglaison. Cette
fonction tachygraphique va dominer à travers les siècles et va se
manifester dans plusieurs domaines. Elle est utile à la fois pour le
rédacteur et pour le lecteur. Comme l'indique CALVET : «
l'économie ainsi réalisée [...] se manifeste dans
plusieurs domaines ; celui qui écrit en profite, la composition s'en
trouve raccourcie, le lecteur enfin perçoit plus vite »219(*).
Les savants cherchaient essentiellement la
brièveté et l'économie d'espace dans leurs écrits.
Un exemple donné par A. ROMAN pour manifester cette particularité
: « /zîm cayn sîn/, pour / ?al
zumhûriyyat al'arabiyyat as sûriyyat/, "République Arabe
Syrienne" »220(*).
III. La typologie des sigles
Comme nous l'avons déjà vu, la siglaison
repose sur le processus de réduction ; en effet, il existe plusieurs
modes de réduction de sigles. Nous pouvons former un sigle par la
réduction d'un syntagme à l'initiale de chaque mot qui le forme.
Exemples du domaine de biochimie
"ARN"221(*) = Acide ribonucléique /?l-hamd
al-nawawiyy ar-ribiyy/ ou
/ranâ/.
"ADN"222(*) = Acide Désoxyribonucléique
/?l-hamd al-nawawiyy ar-ribiyy
al-manzû' al-?uksizîn/ ou
/danâ/.
"ATP"223(*) = Adénosine-5'-triphosphate
/tulâtiyy fusfât al-?dînûzîn/.
Nous pouvons également le former par la
réduction d'un syntagme à une partie des syllabes, ce qui aboutit
à la formation de sigles syllabiques. Exemple du domaine de biochimie
' YADEH ' = yeast alcohol dehydrogenase
/kuhûl ?wwaliyy gayr muhadraz/.
De façon esthétique, nous avons la
possibilité de former le sigle par le regroupement de lettres initiales
et de syllabes à la fois. Exemple
' PAGE ' 224(*) /zil 'adîd
?l-krîlâmîdât/ : A = Polyacrylamide, G =
gel. Nous trouvons que la première unité lexicale a
doué le sigle par deux lettres et la lettre « e » a
été ajoutée à la fin de sigle afin de construire de
la manière esthétique. Le mot « PAGE » est
existé dans le vocabulaire générale de la langue anglaise
ce qui facilite - peut-être - le renvoie à son concept,
malgré la polémique de la polysémie qu'il évoque.
V. Les sigles dans les domaines techniques, le cas de la
biochimie
Dans le domaine de la biochimie, il est observable
l'usage massif des sigles en contexte. Cela peut être ramené
à certaines causes dont nous énumérons les suivantes.
Le passage des termes-syntagmes - longs -
aux sigles a pour fonction de remplacer les longues chaînes par d'autres
beaucoup plus courtes peuvent être utilisés dans le discours. On y
recherche, surtout pour les domaines scientifiques et techniques
l'économie rédactionnelle, la simplicité et la
brièveté. On dit : /?ts-dî-?il/ à
la place de dire ' intermediate denisty lipoprotein '.
Il est clair que les syntagmes longs et complexes
relatifs à la biochimie nécessite la formation des sigles
puisqu'ils peuvent dans certains cas bloquer la mémorisation chez les
lecteurs.
Les termes-syntagmes peuvent devenir trop longs
surtouts dans un domaine comme celui de la biochimie ou la licence
terminologique est souvent confondu avec l'innovation technologique. Dans un
pareil cas, l'imprévisibilité de la capacité de la
mémoire tampon. CHUKWU définit la mémoire tampon comme
étant « la mémoire à court terme des psychologues
»225(*). Lors du
décodage des termes peut donner lieu à des problèmes.
Ainsi les sigles peuvent être une démarche permettant de soulager
la mémoire tampon humaine.
Quelque soit le genre des textes
technico-scientifiques, les sigles y sont omniprésents. On commence
à leur accorder une place privilégiée par rapport à
leurs formes développées de telle sorte qu'ils figurent seuls
dans les contextes.
Le rôle des sigles relatifs à la
biochimie mérite d'être approfondi à travers l'étude
de leur comportement dans les textes spécialisés. Mais avant
tout, il est indispensable de mentionner qu'un système de
dénomination commun et international comme l'IUPAC rend la
quantité de sigles biochimiques, de plus en plus, grande. Ce
système est basé, en effet, sur les signes brachigraphiques qui
comprennent des lettres, des chiffres, des symboles de valeurs spéciales
... etc.
En fait, ce système a été
crée pour un objectif simple c'est de faciliter la coopération
scientifiques entre les chimiste dans les différents coins du monde. A
noter qu 'avant la nomenclature IUPAC on appelait les composés chimiques
à partir de leur origine, et parfois le même composé
pouvait avoir plusieurs noms , parmi lesquels le nom IUPAC n 'est pas le plus
couramment utilisé. (Voir l'annexe IUPAC).
VI. Les sigles arabes de biochimie en contexte
Nous présentons dans cette section une
description des divers usages de quelques sigles dans notre corpus. Nous
utilisons la dénomination "forme développée" pour renvoyer
à la forme syntagmatique - longue et complète - qui a
donné naissance au sigle.
Notons que tous les sigles observés dans notre corpus
sont présentés entre guillemets et constituent des emprunts
intégraux à 1'anglais ou au français.
L'usage dans le texte de sigles arabes
associés à leurs formes arabes, anglais ou français
développés pour des raisons différentes :
- Des raisons extralinguistiques visant la clarification et la
compréhension de la part du lecteur.
- Des raisons linguistiques visant l'origine du terme
A noter que cela veut dire une double ou une triple
existence de chaque terme. Ce qui évoque - peut être- la question
de l'incertitude du traducteur ou l'auteur et la question du besoin d'une
opération collective d'unification des termes arabes.
Certains sigles arabes sont présentés avec leurs
formes développées selon l'ordre suivant :
- Forme arabe développé du sigle
????sigle anglais ou français sans
guillemets.
Un exemple tiré de notre corpus :
· ATP = adenosine triphosphate / adénosine
triphosphate (unité d'énergie dans les réactions
biologiques).
Définition : « Nucléotide
à trois molécules d'acide phosphorique». , « L'ATP
contient une base azotée purique : l'adénine, et un sucre : le
ribose. C'est un des corps les plus importants du métabolisme
cellulaire. Il joue le rôle de transporteur d'énergie qui est
accumulée au niveau des liaisons phosphate. Il se forme par
phosphorylation de l'adénosine diphosphate (ADP) grâce à
l'énergie libérée lors du transport des électrons
dans la chaîne respiratoire (phosphorylation oxydative). Ces liaisons se
forment également lors de la glycolyse (Ex. : formation de pyruvate).
Cette énergie est cédée en libérant P et ADP
grâce à l'adénosine triphosphatase, réaction
couplée à de nombreuses réactions du métabolisme
qui nécessitent un apport d'énergie.»226(*).
Dans le texte arabe, on trouve le sigle noté ADP
accompagné de la forme développé / ?adinozîn
tulâti l-fusfât/.
Ou
- Forme anglais développé entre guillemets
????sigle arabe entre crochets (accompagné - parfois- par le sigle
anglais ou français
Un exemple tiré de notre corpus :
· LDH /nâzi'at al-haydrûzîn
al-lâktatiyya/ = lactate dehydrogenase /
lactodéshydrogénase (isoenzyme).
Définition : « Isoenzyme qui
se présente sous 5 formes moléculaires, résultant des 5
combinaisons possibles en proportions variables de 2 sous-unités A et B.
On peut les séparer par électrophorèse. Elles catalysent
la réduction de l'acide lactique en acide pyruvique (en
anaérobiose : Bactéries lactiques; muscles
parfois) »227(*).
Dans le texte arabe, on trouve le sigle noté
/ ?il-dî-?ts/ accompagné de la forme anglais
développé « lactate dehydrogenase », et
expliqué en arabe brièvement par / ?anzîm
mutamâtil al- ?asl/.
ou
- Des sigles anglais ou français introduits au coeur du
texte arabe tels qu'ils sont dans leurs langues de départ mais
accompagnés par une syntagme-commentaire ou une flash-explication en
arabe. Ce qu'on trouve dans la plupart des cas.
Sigle anglais ou français
????syntagme-commentaire en arabe
Un exemple tiré de notre corpus :
· NADH228(*) = nicotinamide-adénine-dinucléotide
Définition : « Coenzyme
dinucléotidique formée de l'association d'acide adénylique
et de nicotinamide-mononucléotide. Transporteur d'oxygène
essentiel au métabolisme cellulaire, il existe à l'état
oxydé : NAD, et à l'état réduit,
NADH »229(*).
Dans le texte arabe, on trouve le sigle noté
« NADH » accompagné d'un syntagme-commentaire en
arabe / huwa nâtiz `amaliyyat
taqwîd ?l-sikrîdât/ et sans le sigle
équivalent arabe ni un équivalent terminologique arabe.
Nous avons remarqué que ce genre de
représentation concerne généralement le premier emploi des
sigles cités ci-dessus dans un texte donné. Toutefois, dans les
occurrences qui suivent directement le premier emploi, ces sigles sont
détachés de leurs formes développées et sont
employés seuls au cours des textes.
L'étude que nous avons menée
ci-dessus n'est pas exhaustive puisque les données ont été
extraites manuellement du corpus. Nous espérons bien, dans les
étapes à venir de notre recherche avoir des outils informatiques
pour filtrer les contextes d'emploi des sigles biochimiques pour donner des
résultats statistiques.
VI. Conclusion
Nous clôturons à l'aide de ce chapitre
l'étude des deux systèmes et deus processus de formation de
termes arabes de biochimie, systèmes et processus largement
utilisés dans notre corpus. Le pas prochain est une étape
liée à nos conclusions déduites à travers ce long
travail. Il traite des propositions d'une méthodologie de la traduction
médico-biochimique. Le chapitre contiendra une partie théorique
avec des exemples appliqués et pratiques.
TROISIEME PARTIE
LA TRADUCTION SPÉCIALISÉE
(MÉDICALE)
Huitième Chapitre
UNE MÉTHODOLOGIE DE LA TRADUCTION
MÉDICALE : DES PROBLÈMES ET DES SOLUTIONS
I. Introduction
La traduction est un métier qui exige des
compétences, des connaissances, des expériences ainsi que la
curiosité et l'ouverture d'esprit. La force de vos idées,
l'efficacité de vos messages, la valeur de votre
créativité doivent rester intactes quelles qu'en soient la langue
et la culture.
La traduction se définit comme « un
fait de convertir un texte d'une langue dans une autre langue. Elle s'oppose
à l'interprétation : la traduction concerne des documents
écrits alors que l'interprétation concerne des messages oraux
»230(*).
Personne n'ignore les difficultés que le
traducteur rencontre quand il se met à transmettre des informations
d'une langue à une autre. Il s'agit d'une opération
compliquée qui sert à reproduire un texte d'une langue
donnée dans une autre langue. Cette dernière qui se
diffère globalement, dans sa composition interne - syntaxique,
morphologue, sémantique ... etc.- de la langue originale de texte.
La traduction spécialisée se
distingue, à son tour, de la traduction générale. Elle
exige un certain nombre de compétences non obligatoires pour un
traducteur de textes non spécialisés.
La traduction spécialisée dans un
domaine scientifique nous concerne le plus dans ce chapitre. Signalons du
début que nous ne traitons pas ici les aspects purement
théoriques de la traduction scientifique spécialisée mais
plutôt les aspects pratiques et appliqués de la traduction
spécialisée dans un domaine précis, c'est le domaine de la
biochimie médicale.
La traduction médico-biochimique pose un
certain nombre de difficultés. Nous proposons ici une
méthodologie propre à ce domaine, permettant au traducteur de
trouver des solutions et d'éviter les nombreux pièges de cette
langue de spécialité.
II. La traduction de la biochimie médicale est
une traduction particulière
Pourquoi parler d'une méthodologie
particulière à la traduction médicale ?
En quoi la traduction dans ce domaine
diffère-t-elle de celle qui se pratique dans d'autres domaines, comme
l'économique, le technique ou le juridique par exemple ?
Pour notre part, nous croyons que la traduction
médicale diffère des autres champs de traduction sous certains
aspects. Ainsi, prenons la phase de décodage. Cette phase exige une
compréhension sémi-totale du texte à traduire. On ne peut
traduire que ce que l'on comprend bien. Pour décoder, il faut donc bien
comprendre. Or il nous semble que, de tous les domaines, le domaine
médical est peut-être celui qui est le plus difficile à
appréhender.
On peut s'accorder qu'il est plus facile de
comprendre les articles d'un traité politique rédigé, que
de comprendre ce qui se passe au cours de l'attaque du virus de
l'immunodéficience humaine. Il suffit de se rappeler que la plus petite
cellule du corps humain est plus complexe dans sa structure et son
fonctionnement que le plus complexe des moteurs ou des ordinateurs.
On peut donc déduire que, pour qui n'est pas
médecin, les textes médicaux ne se laissent pas facilement
décoder. Par contre, cela ne signifie pas que seuls les médecins
qui sont habilités à faire de la traduction
médicale ?
Amal Jammal voit que :
« Rares sont les médecins qui consentent
à troquer leur stéthoscope contre la plume et le dictionnaire. Et
s'ils le faisaient, il leur faudrait, en sus, apprendre à éviter
les nombreux pièges que comporte l'opération traduisante
(interférences entre langue de départ et langue d'arrivée,
difficultés syntaxiques inhérentes aux différences
structurelles des deux langues, etc.) »231(*).
À défaut donc du traducteur
idéal - qui peut être un médecin ayant
reçu une formation en traduction - il existe des traducteurs
médicaux qui ne sont pas des médecins et qui font très
honorablement leur métier. Mais la question reste : Comment, ces
traducteurs, parviennent à la faire?
C'est là que nous étudions une
méthodologie particulière, qui s'intéressera
successivement à la phase du décodage et à celle du
transcodage.
III. Une étude d'une méthodologie de
traduction médico-biochimique
A. LA PHASE DU DÉCODAGE
Ce type de traduction implique une démarche
documentaire méthodique, soumise à des contraintes qui sont assez
contradictoires, une prise de conscience de certains aspects particuliers qui
peuvent faire obstacle à la compréhension du texte
médical.
1. La démarche documentaire
Elle doit être méthodique et limitée.
Elle se soumet à une autodiscipline intellectuelle stricte. Nous nous
expliquons.
a) Une démarche méthodique
Nous avons parlé plus haut de la
nécessité de comprendre le texte avant de le traduire. Il nous
faut mentionner, à ce stade, que Schumacher fait la distinction entre
compréhension et connaissance. Il dit que «
dans le processus de la cognition, la compréhension est l'échelon
le plus élémentaire si la connaissance en est l'étape
ultime »232(*).
Dans le domaine médical, où la
compréhension pour qui n'est pas médecin peut paraître un
enjeu, nous prétendons qu'il est possible de comprendre un
sujet à l'aide d'une documentation efficace. Cela ne signifie pas
toutefois qu'on connaîtra ce sujet.
Amal dit qu' « On peut comprendre le
processus pathologique qui sous-tend l'inflammation articulaire par exemple, on
ne devient pas pour autant un rhumatologue »233(*). On conclue qu'avant de
traduire, il est nécessaire de se documenter à fond. Pour cela on
peut proposer au traducteur un itinéraire logique.
Suite à la lecture du document à
traduire, un document qui traite , par exemple, une maladie donnée ou
encore d'un médicament proposé pour le traitement d'une maladie,
le traducteur lui faut tout d'abord déterminer quel est l'appareil, le
système, l'organe ou les tissus que la maladie attaque.
Il lui faut ensuite se documenter sur la structure de
cet appareil ou de cet organe, donc sur son anatomie234(*) - ou sur son
histologie dans le cas des tissus -, puis sur son fonctionnement, donc sur sa
physiologie235(*),
ensuite sur la maladie elle-même (son étiologie,
son évolution, ses signes et symptômes, etc.) et
enfin sur le médicament qui est censé la traiter (la classe
à laquelle il appartient, sa composition, son mode d'action, ses effets
indésirables, etc.). Ce passage sera clair dans le schéma
ci-dessous :
Voici donc ce que serait l'ordre séquentiel d'une
telle démarche documentaire : ???anatomie /'ilm
al-tasrîh / ???physiologie /'ilm
wadâ?if fi-al-?a'dâ?/???pathologie / 'ilm
al-?amrâd/ ???pharmacologie236(*) /'ilm
al-saydala/.
Prenons, à titre d'exemple,
l'impossibilité de traduire un texte scientifique sur le sida sans
savoir quelles sont les composantes et la biochimie du système
immunitaire, comment celui-ci fonctionne face à l'agresseur, ce qu'est
un « rétrovirus »237(*) et comment celui-ci parvient
à brouiller les cartes et à vaincre les défenses
naturelles de l'organisme.
C'est dire qu'il s'agit de s'interdire de traduire
un texte médical, si simple qu'il puisse paraître à
première vue, avant de s'assurer que l'on a bien compris de quoi il
s'agit. La démarche peut paraître longue, elle n'en est pas moins
cruciale si l'on veut éviter les faux-sens.
De plus, elle a d'autres avantages non
négligeables, C'est à lire sur le sujet, on acquiert
sans douleur le vocabulaire qu'on peut appeler
« périphérique »238(*) ou le vocabulaire-appuis,
c'est-à-dire les cooccurrents de certains termes, des
tournures de phrase particulières, bref toute la phraséologie
propre au sujet.
Nous concluons l'existence d'une
nécessité d'une démarche documentaire méthodique
à suivre par le traducteur d'un texte médical ou biochimique.
b) Une discipline intellectuelle
Il ne suffit pas en effet que la
démarche documentaire soit méthodique, il faut aussi qu'elle soit
soumise à une discipline de l'esprit car, aussi étonnant que cela
puisse paraître, le plus difficile dans ce métier, ce n'est pas de
devoir se documenter, mais d'avoir assez de volonté pour cesser de le
faire.
La tentation est grande en effet d'en savoir
toujours plus, d'aller toujours plus loin. Après tout, qu'est-ce qui
peut nous intéresser plus que notre corps et ce qui risque de
l'affecter ?
Nous présumons que le traducteur a
compris globalement ce dont il s'agit. Nous disons bien globalement, parce que
la phase de décodage peut comporter certains pièges
sémantiques particuliers au domaine médical, que le traducteur
doit connaître s'il veut les éviter : ceux
qu'entraînent les interférences entre la langue de départ
et la langue d'arrivée (du français ou de l'anglais à
l'arabe); ceux qui sont inhérents à la structure syntaxique de la
langue source - l'anglais par exemple - ; ceux que provoque
parfois des obstacles terminologiques dans le texte de départ.
2. Le repérage des pièges
sémantiques
De nombreux
exemples de termes arabes sont considérés des emprunts externes
de nécessité, puisque la plupart des termes scientifiques et
techniques arabes contemporains ont été transférés
à partir des équivalents de termes anglais ou français
correspondants déjà existent.
Bien entendu que l'arabe possède ses
propres moyens de dénomination déjà évoqués
dans les chapitres précédents. Mais 1'emprunt de
nécessité est un transfert rapide d'un signe accompagné de
son dénotatum, jugé inexistant et indispensable en
langue arabe. Cet emprunt répond à une nécessité
pratique et à un besoin rapide pour l'intellectuel, pour le
chercheur ou pour le médecin. Ajoutant que ces sciences se
développent dans leur langue d'origine. L'arabe se trouve obligé
d'emprunter massivement par ces motifs à l'anglais et au
français.
Dans la traduction médicale, le traducteur
se trouve face à face avec les termes français et anglais
employés dans les ouvrages à traduire. Il est, donc,
invité à s'armer par un arsenal syntaxique et sémantique
pour éviter la confusion entre les faux amis franglais d'un
côté, et les pièges syntaxique d'un autre
côté.
Nous essayons ci-après de nous expliquer en
donnant des exemples pratiques :
a) Les « faux
amis » sémantiques (cas de l'anglais et le
français)
Nous n'avons pas la volonté de dresser
ici une liste exhaustive des anglicismes particuliers à la langue
médicale. Nous signalons seulement une catégorie plus
pernicieuse, celle qui ne sont visibles qu'à l'oeil
averti : les faux amis sémantiques. Comme on le sait, ce
sont des termes qui ont une grande similitude de forme, mais une petite
divergence de sens. En voici un exemple :
- Faux ami - cas d'un nom :
A - abnormality n'est pas
anormalité en français (puisque ce terme semble ne
s'appliquer qu'à tout écart par rapport à une norme
établie par le cerveau humain), mais bien anomalie (qui
qualifie une déviation biologique). Donc,
abnormality équivaut /gayr ?'tiyadiyya/ et
l'anomalie équivaut
/sudûdiyya/ en arabe.
B- course : ce terme
peut avoir deux sens : il peut signifier
évolution ; exemple :
« The course of brucellosis is usually
protracted » :
« L'évolution de la
brucellose est habituellement
longue » ; ou il peut
signifier aussi série (d'injections par
exemple) : « There was no response to
a course of penicillin injections », qui se
rendrait alors par : « La
série d'injections de pénicilline demeura sans
effet. », en conséquence, le premier
"course" équivaut /numuww/ ou /tatawwur/ , par
contre, le deuxième "course" se traduit pas /silsilat
?l-haqnn/.
C- damage : l'anglais traite le corps
comme une machine ou un moteur. Lorsqu'il y a un disfonctionnement ou une
agression de l'organisme, il parlera de damage. Le français
rend cette notion par altération ou
trouble ou encore lésion. Ça
veut dire que l'équivalant /kalal/ ou /
idtirâb/ sont valables pour "damage" de
l'anglais et "lésion" du français qui ne signifie pas
"dommage".
D- history : dans la plupart des cas,
ne se traduit pas en français par histoire. Le terme anglais a
en fait plusieurs équivalents français, qui varient selon le
déterminant. Utilisé seul en anglais, history indique
généralement l'ensemble des données recueillies
auprès du patient, qui permettront au médecin de se faire une
idée de l'état de ce patient. C'est donc son dossier
médical ou son anamnèse, /sizil
tibbiyy/. Mais l'on a aussi personal history =
antécédents personnels239(*) /sâbiqât
maradiyyah/, family history =
antécédents familiaux240(*) / sizil
?l-'â?ila ?l-tibbiyy/ et case history =
observation médicale ou histoire de la
maladie241(*)
/tatawwur ?l-marad/ ou /târyk
?l-marad/.
- Faux ami - cas d'un verbe :
A- to control il s'agit d'un verbe qui peut avoir
plus d'un sens en anglais et qui signifie, en français,
vérifier et en arabe /râza;a/,
/fahasa/ ou
/haqqaqa/ mais aussi, selon une acception
récemment admise par les dictionnaires, il signifie prendre le
dessus ou maîtriser /saytara/.
Dans la langue générale ou dans d'autres langues de
spécialité, cette polysémie et l'ambiguïté qui
en résulte peuvent ne pas prêter à conséquence. Mais
dans la langue médicale, elle est parfois gênante. Lorsqu'on
précise que le médecin must control a patient's
hypertension, dit-on qu'il lui faut abaisser les chiffres tensionnels de
ce malade ou qu'il doit le voir à intervalles réguliers pour
vérifier sa tension artérielle ? Fort
heureusement, ce verbe pluriréférentiel anglais a, en
français, plusieurs équivalents monoréférentiels
possibles qui diffèrent selon le cooccurrent auquel ils sont
accolés. Ainsi on peut avoir pour to control
anxiety : calmer l'anxiété
/taqlît ?l-tawattur/ et to
control diabetes : équilibrer le
diabète /muwâzanat -al-sukkar fi-l-damm/.
On écrira aussi assécher un
oedème, corriger des effets
indésirables ; dans certains cas,
lutter contre une maladie, abaisser
ou réduire des chiffres tensionnels
élevés, ou les stabiliser s'ils ont
atteint le niveau désiré, etc.
B- to refer (referring, referral) :
terme assez compliqué à traduire puisqu'on ne peut le rendre par
référer /yurazi'
?l-tabîb/ (un patient à un
spécialiste par exemple). En français, ce verbe se conjugue soit
à la forme pronominale : se référer
à quelqu'un (recourir à lui comme à une autorité)
ou se référer à quelque chose (le prendre comme
référence) /?hâl nafsahu 'ala/ ou /raja'a
ila/ dans le sens de /marzi'iyya/ ou /istinâd/;
soit comme verbe transitif indirect : en référer
à quelqu'un (lui soumettre le cas pour qu'il en décide)
/kada'a li ?mri fulân/ ou /tabi'a fulân/ . To refer a
patient to a specialist ne se traduit donc pas par
référer un malade à un spécialiste, mais
plutôt par l'adresser à ou
encore le diriger vers un
spécialiste /tahwîl
?l-marîd li muktas/. Mais la
chose se complique lorsqu'il s'agit de traduire le substantif
referral. On ne peut dire l'adresse du malade à
ou sa direction vers un spécialiste. À
défaut, on peut opter, à reculons à cause de la
connotation réifiante du terme, pour acheminement du
malade, ou alors se résigner à recourir à la
périphrase lourde : le fait d'adresser
le patient..., etc.
- Faux ami - cas d'un adjectif :
fluid : n'est pas fluide en français
/ma?i'/, mais bien liquide
/sâ'il/.
- Faux ami - cas d'un nom composé :
A- side effect : jusqu'à tout
récemment, le calque effet secondaire
/?'râd tânawiyya/ ou
/?'râd zanibiyya/n'était entaché
d'aucun blâme. Cependant, ce que l'anglais désigne par side
effect est en fait un effet secondaire non voulu qui, pour le
moins, incommode le malade, mais qu'il doit subir pour bénéficier
de l'effet thérapeutique. Dire de cet effet non désiré
qu'il est secondaire n'exprime pas vraiment toute la réalité.
Au terme
« secondaire » n'est attaché
en fait aucun sens péjoratif. Autrement dit, on peut avoir un effet
secondaire à l'effet primordial recherché par le traitement mais
qui serait néanmoins bénéfique. Prenons le cas de
l'aspirine par exemple : administrée contre les maux de
tête, elle pourrait avoir, comme effet secondaire,
désirable, pour certains, de liquéfier le sang. Mais
elle pourrait aussi avoir pour effet secondaire indésirable
d'aggraver un ulcère d'estomac. Donc
« secondaire » en soi n'indique rien
de mauvais et pèche par son imprécision. Effet secondaire
indésirable ou effet indésirable /
?âtâr salbiyyat/ ou /?'rad
gyr margûbah/ tout court aurait l'avantage
d'être monosémique et beaucoup plus descriptif de la
réalité.
b) Les pièges qui
découlent du phénomène de la juxtaposition propre à
la syntaxe anglaise :
Parmi les difficultés du décodage, le
traducteur devra repérer celles qui se rapportent au découpage
des phrases anglaises.
«L'anglais en effet est une langue qui s'accommode
parfaitement de la juxtaposition des différents éléments
de la phrase et l'auteur anglophone ne se sent pas obligé de
préciser, dans les séquences
déterminants/déterminés, qui fait quoi. Il peut lui
arriver d'aligner les composants de la phrase, sans les mots-liens qui
expliqueraient leur relation, et de compter sur l'intelligence ou l'intuition
du lecteur pour faire le reste »242(*).
L'anglais médical peut avoir un terme
comme:
Partially purified beta-lactamase preparations
Pour qui ne sait pas exactement de quoi il
ressort - d'où encore une fois l'importance de la
démarche documentaire - le syntagme n'est pas claire.
Qu'est-ce qui est purifié : les
préparations - auquel cas le participe passé se
mettrait au féminin pluriel - ou la
bêta-lactamase - et alors le participe passé
prendrait la marque du féminin singulier ?
« Il arrive que, dans une phrase, à cause
de ce phénomène de juxtaposition et donc de l'absence de certains
mots clés nécessaires à la relation
syntactico-sémantique qui régit les éléments de la
phrase, seule une prescience de la signification de l'ensemble permet de
décoder correctement les composantes de la phrase »243(*).
Prenons l'exemple d'un article portant sur la
résistance des antibiotiques intitulé :
The Precise Role of the Antibiotic Resistance to
Beta-lactamase Hydrolysis.
Que l'on traduise innocemment ce titre
par :
/ al-dawr al-mohaddad li-moqawamat
t-lmudad al-hayawiyy
fî-l-bîtâlâktûmâz/, en français
« Le rôle précis de la résistance de l'antibiotique
à l'hydrolyse de la bêta-lactamase » et l'on aura commis
un contresens, puisqu'en réalité, dans l'article, il ne s'agit
nullement de la résistance de l'antibiotique à l'hydrolyse de la
bêta-lactamase, mais plutôt de la résistance de
l'antibiotique à sa propre hydrolyse par la bêta-lactamase. En
effet, cette substance est l'agent destructeur de
l'antibiotique ; pour celui-ci, résister à la
lyse (c'est-à-dire à la destruction) de son ennemi, serait signer
son propre arrêt de mort. En réalité, le titre anglais
aurait dû être : The Precise Role of the
Antibiotic Resistance to Its Hydrolysis by the Beta-lactamase et donc, la
traduction arabe était inexacte et est à reformuler.
3. La recherche terminologique
Le traducteur ayant dégagé le
sens général du texte passe à la recherche des
équivalents des termes techniques qui lui semblent
« opaques »244(*). Cette recherche peut
être simple, quand les termes et leurs équivalents sont
monosémiques et bien répertoriés dans les dictionnaires,
ou elle peut relever du casse-tête plutôt que de la terminologie.
Là, les difficultés sont de plusieurs ordres :
Pour désigner une notion donnée,
l'auteur utilise un terme voisin de celui qu'il aurait dû
employer ; ou il s'agit d'un terme pour lequel le dictionnaire
bilingue donne plusieurs équivalents possibles et le choix du bon ne va
pas toujours de soi ; ou enfin il s'agit d'une notion nouvelle
dont le nom ne figure pas encore dans les dictionnaires, et c'est alors
tout le problème de la néologie dont l'étude est trop
vaste pour être abordée ici.
a) Le flou terminologique
Il est imputable à la présence, dans la
langue médicale, de notions voisines mais non identiques.
Exemple :
mortality rate et fatality rate que peuvent
être traduits par /mu'addal al-wafayât/.
À cause de la synonymie qui existe dans la
langue générale entre mortel, et fatal,
/qâtil/ et /fâtik/, on pourrait déduire que cette synonymie
s'étend aux substantifs dont ils sont dérivés. Or, ceci
n'est pas tout à fait vrai dans la langue générale et
complètement faux dans la langue médicale car :
- Le taux de mortalité est le nombre
de décès rapporté à la population
générale, malades et bien-portants confondus
(exemple : Le taux de mortalité annuel du sida a
été de 50/100 000) ; qui doit se
traduire en arabe par /mu'addal al-wafayât/. Alors que :
- Le taux de fatalité est le nombre de
décès rapporté à la population malade seulement
(exemple : Le taux de létalité annuel du sida a
été de 500/1 000), qui doit se traduire en arabe par
/mu'addal al-fat:k al-maradi/
Un autre exemple de confusion entre
l'anglais et le français : trial et study. Très
souvent, on a pu voir les deux termes utilisés indifféremment,
parfois dans un même paragraphe, pour désigner la même
notion ! Or, ils ne sont pas synonymes puisque l'essai
(trial) est une expérimentation à
visée thérapeutique, alors que
l'étude (study) est une
activité d'observation, comme l'étude
prospective par exemple. Et même lorsque l'étude
est expérimentale, elle ne peut être
confondue avec l'essai, parce qu'elle n'a pas toujours une
visée thérapeutique et que, par conséquent, elle peut
avoir pour objet des animaux ou même des micro-organismes, alors que
l'essai ne s'applique en général qu'à l'humain.En arabe,
l'équivaut de "study" doit être ici / mûraqaba / ou
/ taharriyy/, par contre, le terme "trial" peut avoir
comme équivalent le terme / dirâsa 'ilaziyyah / ou /
taqassi 'ilâziyy/.
b) Le choix du bon
équivalent
Le dictionnaire bilingue donne, pour un terme
anglais ou français, un équivalent arabe mais cet
équivalent ne semble pas s'insérer logiquement dans le contexte.
Ou encore, le dictionnaire bilingue donne, pour un terme anglais ou
français, plusieurs équivalents arabes mais le contexte ne permet
pas de privilégier l'un d'eux avec une certitude absolue.
Il faut alors recourir à la consultation de
dictionnaires unilingues ou, à défaut, de manuels ou de
revues unilingues, y trouver des contextes définitoires et ensuite
juxtaposer les champs sémantiques des termes anglais et français
pour s'assurer de leur équivalence arabe absolue.
c) La néologie
C'est là un des problèmes les
plus aigus de la terminologie médicale. Les découvertes dans les
domaines scientifiques - celui des sciences de la santé
notamment - ont été nombreuses et importantes ces
dernières années. Or, aux notions nouvelles, il faut souvent des
mots nouveaux ou encore un réaménagement de ceux qui existent
déjà dans la langue.
«Mais qu'arrive-t-il lorsque
cette intendance terminologique ne
suit pas ? Il se creuse un vide terminologique que le chercheur
sera souvent tenté de combler à sa façon, à partir
de son propre réservoir linguistique - qui n'est pas
nécessairement celui du voisin - et à partir de
son propre imaginaire. Il peut alors s'ensuivre une
pléthore de pseudo-synonymes ou des néologismes fantaisistes qui
ne s'insèrent pas toujours avec le même bonheur dans la langue
médicale »245(*).
Cependant, encore une fois, le sujet est trop
complexe et trop large pour être traité dans un paragraphe. Il
mérite une étude approfondie et la conjonction de plusieurs
compétences.
Voilà donc, très brièvement,
les différentes composantes de l'opération décodage
(démarche documentaire, repérage des pièges
sémantiques et recherche terminologique), ainsi que certaines des
difficultés que cette phase peut présenter à l'auteur.
B. LA PHASE DU TRANSCODAGE
Nous aborderons maintenant la phase de
transcodage. Le traducteur a donc bien compris le sens du
texte, connaît les équivalents des termes
« techniques » et s'apprête
à rendre ce texte le plus fidèlement possible en arabe. Si, dans
la phase de décodage, la première question que se posait le
traducteur était « de quoi
s'agit-il ? », dans la phase de
transcodage, les deux questions primordiales seront :
À qui le texte est-il
destiné ? ; Et
À quel type discursif
appartient-il ?
1. Le destinataire du texte d'arrivée ou le
choix du niveau de langue
Selon que le texte s'adresse au
grand public (exemple : la brochure que l'on trouve à la
disposition du patient dans le cabinet du médecin), ou au personnel
paramédical (manuel de formation ou argumentaire destiné aux
visiteurs médicaux), ou encore au médecin spécialiste ou
généraliste (article scientifique ou films dans le cadre de la
formation continue), le traducteur choisira, le niveau de langue dont il
dispose, celui qu'il utilisera pour transcoder le texte de départ.
Il est évident que, s'il s'agit d'une
brochure grand public, parler d'hyperlipidémie /
talayyuf ?d-dam /au lieu d'un excès de gras dans le sang /
zyâdat ?l-duhûn fi-d-dam/ ne semble pas très astucieux.
Inversement, dans une monographie destinée à informer le
médecin sur les caractéristiques d'un produit donné, ou
encore dans un tiré à part d'une revue scientifique, on ne pourra
pas parler de maux de tête /?âlâm
al-r-ra?s/ ou de démangeaisons ; on choisira un
niveau de langue plus spécialisée, plus savant, et l'on parlera
de céphalée et de prurit /
sudâ'/, même si, ce faisant, on
diffère du niveau de langue adopté par l'anglais.
Celui-ci, en effet, ne s'embarrasse guère de
ces distinctions et utilisera volontiers, quel que soit le destinataire du
texte, le mot de la langue générale. C'est ainsi que, dans des
textes très spécialisés, on trouvera fréquemment
headache, backache, joint pain, rash, etc.
2. Le type discursif du texte à
traduire
« La
tonalité de
l'écriture - le choix du style et celui des mots selon leur
connotation - seront en fonction du type du texte à traduire.
Celui-ci, en effet, dans le contexte de la traduction médicale, peut
être : informatif, comme la monographie
du produit ou l'article scientifique. Il a alors pour unique but de transmettre
le plus fidèlement possible l'information »246(*).
Donc, le type discursif commande des mots
neutres, univoques, sans connotation péjorative ou méliorative,
et un style économique et concis.
Le contexte de la traduction médicale,
peut être : exhortatif 247(*), comme la pièce
publicitaire, celle qui présente au médecin les avantages
potentiels d'un médicament. Ici, le texte - comme tout texte
publicitaire - ne se contentera pas de transmettre une information,
mais il s'efforcera de provoquer chez le lecteur ou l'auditeur une
réaction psychologique qui se traduirait par un acte, en l'occurrence la
prescription de tel médicament, de préférence à tel
autre.
De façon générale, Les
moyens stylistiques utilisés par le texte de départ pour
influencer le destinataire devront alors se trouver dans la langue arabe qui
est la langue d'arrivée.
« Ce type de texte fera appel à la
compétence publicitaire du traducteur, donc à ses connaissances
des nuances linguistiques et stylistiques, mais surtout à sa
créativité ; celle-ci cependant devra être
contenue dans les limites, très étroites, imposées par les
principes d'éthique et de prudence inhérents à tout ce qui
touche à la santé de l'humain »248(*) .
Il faut mentionner enfin que le texte peut
être de type expressif et émotif, et là
le traducteur s'attachera à rendre essentiellement, et avec la plus
grande fidélité, les émotions de l'auteur. C'est, par
exemple, le cas du poème. Il est évident que ce troisième
type de texte trouvera rarement sa place dans la traduction médicale.
3. Le repérage des pièges propres
à la phase de transcodage
Une fois que le traducteur aura choisi le niveau
de langue et le style du texte à transcoder, il lui restera à
éviter certains pièges qui peuvent se placer sous ses pas
à cette étape du transcodage. En voici brièvement
quelques-uns :
a) Le problème de l'adjectivation
Certains termes anglais ou français peuvent
subir l'adjectivation sans problème. Exemple :
resistance of a bacteria devient bacterial resistance, en
français résistance d'une bactérie /
muqawamt-u-al-baktîryâ / peut s'écrire résistance
bactérienne /muqawamat-un baktîriyya/. Cependant, ce
modèle ne s'applique pas avec un parallélisme constant à
l'anglais et au français, donc, il faut que le traducteur arabe soit
prudent. Van Hoof 249(*) cite les paires suivants "
skeleton/squelette" /haykal/ où certains
hésiteraient à traduire skeletal muscles par muscles
squelettiques /'adalât haykaliyya/, à cause
de l'aspect affectif de l'expression. En fait, les spécialistes
connaissent muscles squelettiques ne touche pas la
réalité histologique de ces muscles, ils préfèrent
plutôt le terme muscles du squelette
/'adalât ?l-haykal/.
b) Les problèmes de synonymie
« Le langage
médical est peut-être le plus beau cas de prolifération
synonymique que l'on puisse imaginer »250(*). En anglais comme en français, la même
entité pathologique peut être désignée par
une dizaine de termes. Cela engendre des difficultés traductologiques
pour le traducteur arabe qui se trouve face aux synonymes d'un
côté, inutiles pour lui et d'un autre côté, causent
un malentendu dans le texte médical de la langue-source.
Ainsi, en anglais, angioneurotic
edema251(*) /wadma
wi'â?iyya 'asabiyya/252(*), a de nombreux synonymes : acute
circumscribed edema, acute essential edema, angioedema, Bannister's disease,
giant urticaria, migratory edema, Milton's disease, Milton urticaria,
nonhereditary angioneurotic edema, Quincke's disease, Quincke's edema,
etc.
Et ce cas de synonymie existent, en
conséquence, en français où l'on a en effet, pour la
même maladie, oedème de Quincke, maladie de Quincke, maladie de
Milton, urticaire géante, angioneurose cutanée, oedème
aigu angioneurotique, urticaire oedémateuse, etc
Cette prolifération synonymique - qui va
envahir également l'arabe- explique que les besoins des usagers de la
langue médicale d'engager une opération de normalisation. Selon
Ammal cette opération qui a commencé avec la rédaction du
Dictionnaire français de médecine et de
biologie et qui se poursuit toujours dans les sous-langues des
spécialités médicales. Amal ajoute que le vocabulaire ne
s'y est pas encore stabilisé.
Dans le monde arabe, on parle aujourd'hui d'UMD
"unified medical dictionary", un projet de normalisation présidé
par Dr M.H. Khayat en Egypte. Ce projet - qui a vu le jour dans l'année
2000- acquiert de plus en plus d'importance après sa diffusion en
édition CD par l'organisation internationale de la santé.
c) Le problème des
abréviations
Tout langage scientifique ou technique qui
se respecte se forge ses propres abréviations. Le langage médical
n'échappe pas à la règle et cela ne facilite pas le
travail du traducteur, puisqu'il va sans dire que, dans la grande
majorité des cas, les abréviations ne seront pas - ou
ne devraient pas être - les mêmes dans les
différentes langues, française, anglaise ou arabe .
Exemple : IM qui est
l'abréviation de intramuscular aura pour équivalent
IM l'abréviation de intramusculaire en français
et qui donne /tibb bâtiniyy/ an arabe.
Mais il arrive que la même abréviation
indique deux ou plusieurs notions différentes et l'on a par
exemple :
SR qui peut être l'abréviation
de :
- sedimentation rate = vitesse de
sédimentation /sur'at ?t-t-atatafful/253(*).
- sinus rhythm = rythme sinusal
/nadm zaybiyy/.
- slow-release = à libération
lente /batiyy? ?l-?itlâq/.
- stimulus response =
stimulus-réponse /rad fi'l ?âniyy/.
De toute manière, au risque de se
tomber dans la mal traduction, il y a une politesse à suivre consistant
d'abord à écrire le terme ou la locution nominale en toutes
lettres la première fois - dans la première citation du terme
dans le texte -, suivie de l'abréviation entre parenthèses. On
utilise par la suite l'abréviation jusqu'à la fin de l'article
à traduire.
Pour terminer, Nous n'avons mentionné
jusqu'ici que les pièges les plus courants de la traduction
médicale. Le sujet est très vaste d'être abordé dans
un bref chapitre. Rappelons que dans cette méthodologie propre à
la traduction médicale, nous n'avons traité que deux phases de
l'opération traduisante - le décodage et le
transcodage - parce qu'elles présentent toutes deux une
démarche et des pièges particuliers à ce domaine.
Mais il va de soi qu'en traduisant, il faut tenir
compte d'une troisième phase, celle qu'on peut
appeler rédactionnelle, avec tout ce
qu'elle implique d'exigence de clarté, de logique, de style et
d'élégance dans l'expression de la pensée. À ces
impératifs, le traducteur médical ne peut se soustraire, quelles
que soient la nature, l'imperfection ou la difficulté du texte à
traduire. Goethe dit « Il faut toujours, pour bien
écrire, avoir quelque chose à dire ». Pour
le traducteur, qui a franchi l'étape du « quoi
dire », il restera à se concentrer sur le
« bien écrire ».
IV. Conclusion
Nous terminons à l'aide de ce chapitre notre
travail par une étude promettant d'une méthodologie de traduction
médicale arabe. Nous avons vu les difficultés que le traducteur
arabe de spécialité médicale rencontre, ainsi que certains
pièges traductologiques périlleuses. Il n'est pas à
ignorer l'existence d'une large divergence entre les différents termes
médicaux employés dans le monde arabe. Cet acte est justifiable.
Cette méthodologie est considérée comme un essai pour
mettre les points sur les i dans ce qui concerne les deux phases importants
dans l'opération de traduction médicale, celles de
décodage et de transcodage. Ce sujet qui sera traité beaucoup
plus en détails dans notre prochaine étude. A côté
d'autres questions assez importantes qui se sont fortement imposées dans
notre travail et qui exigent toujours la recherche à des réponses
satisfaisantes.
CONCLUSION
De façon générale, Nous pouvons
dire que l'objectif de ce travail a été atteint. La Terminologie
d'arabe est devenue pour nous une science plus concrète. Grâce
à la terminologie, nous nous sommes rendus compte que le travail du
terminologue est important car c`est lui qui isole le concept et trouve une
définition adéquate pour ce dernier.
La terminologie arabe de biochimie, terminologie qui a
été récemment transféré à l'arabe
est en train de se développer au fil de temps. Les intellectuels
arabes, sont conscients de 1a grande valeur et l'importance de la biochimie.
Il est, donc, nécessaire de répondre aux besoins des
scientifiques et lecteurs arabophones en général.
Nous avons tenté, dans cette étude, de
faire un passage englobant, des termes arabes de biochimie tels qu'ils sont
présentés dans les ouvrages arabes (scolaires et universitaire).
L'étude que nous avons réalisée, n'est pas
considérée exhaustive. Par contre, elle est conçue
à montrer clairement les différents procédés, les
moyens et les limites de la formation des termes de la biochimie. L'analyse de
divers phénomènes terminologiques arabes a été
développée côté à côté avec
l'analyse terminologique générale.
D'ailleurs, Il est important de dire que
l`élaboration d'une définition terminologique implique une
connaissance approfondie du domaine étudié, c'est le cas de la
biochimie. De ce fait, la Terminologie permet la description et l'analyse des
termes sur plusieurs niveaux.
Ainsi, l'étude des termes arabes relatifs
à la biochimie a permis la nomination de certains concepts ainsi qu'une
meilleure compréhension de ces derniers. Par conséquent, le
travail terminologique permet cette compréhension car c`est lui qui
détermine la fonction et l'utilisation d'un terme dans une
communauté linguistique destinée, comme la communauté
arabe se scientifiques.
C'est grâce au travail fourni par les
terminologues aussi que le non spécialiste accède au vocabulaire
spécifique d'un domaine du savoir. Le terminologue joue un rôle
essentiel dans une société car il tente définir un concept
tout en gardant les caractéristiques de ce dernier.
Le résultat de notre recherche a permis
l`élaboration d'un modèle de terminologique fine.
Dans le premier chapitre : nous avons
étudié la structuration et l'organisation du domaine de
biochimie. L'historique de la biochimie a mit l'accent sur l'importance de ce
domaine excrément vital. Les fiches et les schémas qui ont
été élaborés aident profondément à
construire une perspective complète de cette science.
Dans le deuxième chapitre : nous avons
fait lumière sur quelques principes de terminologie, la relation entre
terme et unité référentielle et les différant
aspects de la terminologie arabe. Nous avons aussi distingué
logiquement entre la terminologie et la lexicologie, les objectifs et les
fonctionnements de chacune de ces deux disciplines linguistiques. La langue
commune et la langue de spécialité avaient eu un lieu dans notre
travail. La distinction entre ces deux langues nous a menée à
mieux comprendre les limites de chacune d'entre elles.
Dans le troisième chapitre : nous
avons traité les moyens de formation des termes biochimiques par le
système de nomination qui permet la formation d'unités
composées d'une seule lexie, les unités terminologiques simples
(UTS). L'affixation, la centaurisation et la flexibilité de la racine
arabe sont des procédés qui ont été
développés dans le cadre de la création lexicale arabe de
la biochimie.
Dans le quatrième chapitre : Les
différents volets de système de communication ont
été étudiés. Ce moyen de formation assure des
syntagmes composés de plusieurs lexies, les unités
terminologiques complexes (UTC).
Dans le cinquième chapitre : nous
avons établi une étude sur le transfert sémantique et ses
influences sur les termes arabes de biochimie. Les différents types de
métaphores, de métonymies d'hypallage et de résurgence
relatives à biochimie ont été traités
séparément.
Dans le sixième chapitre : nous avons
noté le recours croissant à l'emprunt dans les termes
biochimiques arabes. L'emprunt présente un double aspect. D'une
part, un aspect positif dans la mesure où les termes empruntés ne
produisent pas des difficultés de compréhension. D'autre
part, un aspect négatif dans la mesure ou les termes empruntés
sont en rupture avec le système de communication de l'arabe et avec les
systèmes phonologique, graphique et syllabique de 1'arabe. Dans ce
chapitre, nous avons également mené une petite étude sur
les différents types d'emprunts, le statue général de
l'emprunt et les différents aspects d'identification des emprunts dans
la langue emprunteuse - cas de l'arabe biochimique.
Quoi qu'il en soit, il est clair que 1'emprunt n'est
qu'une face concrète, observable, du contact interlinguistique. Et comme
nous avons tenté de le démontrer entre les deux systèmes
engagés (arabe et latin). Il pourrait donc être intéressant
d'analyser de façon plus approfondie ce contact, par comparaison de ses
répercussions linguistiques de part et d'autre. Finalement, 1'emprunt
peut être abordé sous différents angles.
Dans le septième chapitre : nous avons
établi essentiellement une étude sur la présentation et le
comportement des sigles arabes de biochimie dans les textes où des
différents aspects ont été traités.
Dans le huitième chapitre :
L'étude de la traduction médicale nous a conduit - dans ce
chapitre - de tenter à caractériser et à structurer une
jeune méthodologie de traduction médicale. Ce travail qui nous
amené dans un survol rapide sur les pièges auxquelles le
traducteur arabe doit faire attention. Ce travail promettant était
accompagné par plusieurs exemples pratiques importants.
Finalement, l'étude de ces différents aspects
de terminologie arabe -le cas de la terminologie biochimiques ici - nous a
accordé la possibilité d'observer des phénomènes
très importants pour l'opération d'élaboration d'une
vision terminologique arabe complète qui est toujours en cours. Citons
à titre d'exemples, l'existence d'une sorte de synonymie inutile, les
UR qui sont mal désignées par des UT aussi mal
dérivés ou mal structurés morphologiquement, la
divergence arabe sur les normes d'une terminologie stable, l'absence du
rôle de normalisation pour la terminologie biochimique aussi bien
l'absence d'un dictionnaire spécialisé en biochimie dans le monde
arabe. Ils sont des sujets qui méritent d'être traités dans
des projets à venir.
A la fin de l'étude de cette terminologie
technique et scientifique qui est celle de biochimie, la lumière au fond
de tunnel reste loin d'être vue pour de nombreuses questions : Comment
cette terminologie biochimique va-t-elle évoluer ? Que sont-t-ils les
solutions possibles pour les variations morphologiques, les normes
terminologiques arabes, la normalisation ou l'unification des termes arabes et
l'existence d'un dictionnaire spécialisé en biochimie?
Peut-être les prochaines années et les prochaines études
sur de larges corpus nous ramènent à trouver des réponses
et des solutions à toutes les questions et les problèmes que nous
avons évoqués.
L' IUPAC
L'Union Internationale de Chimie Pure et
Appliquée. C'est association fondée en 1919. Une organisation non
gouvernementale rassemblant la communauté des chimistes de plus de 60
pays par l'intermédiaire d'une part d'organisations nationales
représentatives adhérentes ou associées.
Par ailleurs l'IUPAC a donné un statut
d'association à un certain nombre d'organisations internationales
fédératives à caractère géographique
(Fédération Européenne des Sociétés
Chimiques, par exemple) ou à caractère thématique (comme
les Fédérations Européennes de Biotechnologie, de
Corrosion, de Photochimie, etc..). Enfin l'IUPAC a mis en place un
système d'adhésion individuelle de façon à informer
directement le plus grand nombre de chimistes.
L'IUPAC est structurée en 8 Divisions
thématiques :
Chimie Physique et Biophysique
Chimie Inorganique
Chimie Organique et Biomoléculaire
Chimie Macromoléculaire
Chimie Analytique
Chimie et Environnement
Chimie et Santé Humaine
Nomenclature Systématique et Représentation
Structurale (Création en 2001)
A ces Divisions s'ajoutent un certain nombre de Comites
trans-divisionnels dont les objectifs pressentent un intérêt
majeur pour l'avenir de la Chimie. Comme par exemple le « CHEMRAWN »
(Chemical Research Applied to World Needs), et « Committee on Teaching of
Chemistry » (CTC), le « Committee on Chemistry and Industry »
(COCI).
On leur doit une action continue de veille et
d'incitation sur des sujets sensibles comme la Chimie Verte et le
Développement Durable, les problèmes de Sécurité
Industrielle dans la Chimie, les Biotechnologies et la Pharmacie, les OGM dans
l'Alimentaire, les Oestrogéniques dans l'Environnement, etc...,
La Conventions d'IUPAC
Vous explique entre autre l'usage de la ponctuation, des
préfixes et autres parenthèses.
- Hydrure fondamental ou hydrure parent
Système d'atomes formant une structure acyclique
non ramifiée, cyclique (ou combinaison des deux) ayant un nom
semi-systématique ou trivial, à laquelle seuls des atomes
d'hydrogène sont liés.
Ex. cyclohexane,
styrène, pyridine
- Atome ou groupe substituant (Radical*)
Atome ou groupe qui remplace un ou plusieurs atomes
d'hydrogène liés à une structure fondamentale ou à
un groupe caractéristique.
Ex. méthyl, etc.
- Groupe caractéristique
Un seul atome (-Cl ou =O) ; un hétéroatome
portant un ou plusieurs atomes d'hydrogène ou d'autres
hétéroatomes (-NH2, -OH, -SO3H,....), ou un
groupe hétéroatomique lié à (ou contenant) un seul
atome de carbone (-CHO, -CN, -COOH, -N=C=O) fixé sur un hydrure
fondamental.
- Groupe principal
Groupe caractéristique choisi pour être
désigné par un suffixe (nomenclature substitutive) et/ou par un
nom de classe fonctionnelle (nomenclature radicofonctionnelle).
Choix du
groupe principal : voir tableaux des radicaux et des composés
polycycliques.
Position des indices
Les indices de position (chiffre et/ou lettre) sont
placés immédiatement avant la partie du nom
à laquelle ils se rapportent (sauf pour les formes contractées)
hex-2-ène et pas 2-hexène;
2-pyridyle (forme contractée de pyridin-2-yle)
L'indice 1 peut être omis lorsqu'il n'y a aucun risque
d'ambiguïté : 2-chloroéthanol ou 2-ényl
(2-én-1-yl).
Ponctuation
- Virgules :
- pour séparer les indices qui se rapportent à la
même partie d'un nom : 1,2- ; N,N- ...
- pour séparer
les lettres ou combinaisons de lettres indiquant les sites de fusion pour les
cycles condensés : dibenzo[a,j]anthracène
- Points :
- pour séparer les chiffres des systèmes
pontés (système de von Bayer) : bicyclo[3.2.1]octane
- pour
séparer les chiffres dans certains noms spiraniques :
6-oxaspiro[4.5]décane
- Double-points :
- pour séparer des ensembles d'indices en relation (si un
degré plus élevé de séparation est
désiré, des points-virgules sont utilisés :
1,4,5,8-tétrahydro-1,4:5,8-diméthanoanthracène.
- Traits d'union :
· séparent les indices de position ou les syllabes
composant le nom.
· séparent les indices adjacents se rapportant
à différentes parties du nom.
· séparent deux parties indiquant la position du site
de fusion dans les systèmes condensés : thiéno
[3,2-b]furane.
· séparent un descripteur
stéréochimique et le nom : (E)-but-2-ène
rem. : après les parenthèses, on n'emploie
un trait d'union que si les parenthèses sont suivies d'un indice : acide
4-(chlorocarbonyl)-2-méthylbenzoïque
- Espaces :
· séparent les mots dans la plupart des noms
radico-fonctionnels et des noms de classe fonctionnelle :
o acides et leurs dérivés
o dérivés des composés carbonylés
(acétals, cétals)
o composés oxygénés et leurs analogues
chalcogénés (alcools, éthers, ...)
· séparent les mots dans les noms additifs : oxyde de
styrène rem. : jamais d'espace (ni de tiret) entre le nom du
dernier substituant et l'hydrure parent
- Préfixes multiplicatifs :
· di-, tri- , tétra- , ...
multiplication des
suffixes : -diol
multiplication des radicaux (substituant non
substitué) : diméthyl
modifications fonctionnelles simples :
diaza
· bis, tris, tétrakis, ...
multiplication des
radicaux substitués : bis(2-aminoéthyl)
modification
fonctionnelle : bis(phosphate)
lorsque l'emploi de di, tri ,... conduit
à une ambiguïté : tris(décyl)
· bi, ter, quater, ...
noms d'assemblage de cycles :
biphényle ou 2,2':6',2'':6'',2'''-quaterpyridine
· mono
est généralement
omis dans les noms chimiques, mais il est utilisé pour préciser
qu'un seul groupe caractéristique à été
modifié : acide monoperoxyphtalique
- parenthèses :
o autour des radicaux substitués :
(chlorométhyl)silane
o autour des radicaux simples pour séparer les indices de
position de même type se rapportant à des éléments
structuraux différents (même s'il n'y en a qu'un seul), et pour
éviter toute ambiguïté 4-(4-pyridyl)benzamide,
chloro(méthyl)silane
o après les préfixes multiplicatifs :
1,3,5-tris(décyl)cyclohexane
o pour isoler le second indice d'une liaison multiple (lorsque le
second indice diffère de plus d'une unité) :
bicyclo[6.5.1]tétradéc-1(13)-ène et pas
hex-2(3)-ène
o autour de l'hydrogène indiqué et son indice :
pyridin-2(3H)-one
o pour les descripteurs stéréochimiques tels que
E, Z, R,S, ...
- crochets :
o autour des descripteurs indiquant les sites de fusion dans les
systèmes cycliques condensés :
dibenzo[b,e]oxépine
o autour des indications de grandeur des systèmes
bicycliques et pour certains composés spiraniques bicyclo[3.2.1]octane
ou dispiro[5.1.7.2]heptane; spiro[cyclopentane-1,1'-indène]
o autour des indices des doubles liaisons des ponts et des
hétéroatomes pour les systèmes cycliques condensés
4a,9a-but[2]énoanthracène;
4H-[1,3]oxathiolo[5,4-b]pyrrole
o autour des substituants pour lesquels des parenthèses
ont déjà été utilisées
o autour des descripteurs des composés isotopiquement
modifiés : [13C] méthane
- accolades :
o autour des substituants pour lesquels des crochets ont
déjà été utilisés :
2-{2-[1-(2-aminoéthoxy)éthoxy]éthoxy}propiononitrile
rem.: ordre des divers signes : ...{[({[( )]})]}....
- lettres italiques :
o descripteurs des sites de fusion :
thiéno[3,2-b]furane
o descripteurs ortho, méta, para : o, m, p
o indices de position de la fixation de substituants sur des
hétéroatomes O-, N-, P-, S-
o pour les hydrogènes indiqués ou ajoutés
o descripteurs stéréochimiques : R,
S, RS, R*, E, Z, ...
- mots et syllabes (descripteurs structuraux et
stéréochimiques) :
o sec-, tert-, mais pas iso ni cyclo
(s-Bu mais i-Pr)<
o cis, trans, rel
o abéo, rétro mais pas homo, nor
ou seco
- élision :
o élision du "e" terminal de l'hydrure parent si le
suffixe commence par: a, i, o, u, y
heptan-2-one, pent-4-én-2-ol,
propan-2-ure
o dans le système de Hantzsch-Widman, le "a" terminal d'un
préfixe correspondant à un élément suivi d'une
voyelle : 1,3-oxazole (et pas oxaazole)
o lettre "a" dans les affixes multiplicatifs suivis d'un
préfixe commençant par "a" ou "o" : benzènehexol
- pas d'élision :
o nomenclature conjonctive :
cyclohexaneéthanol
o nomenclature de remplacement :
2,4,8,10-tetraoxaundécane
o multiplication des structures fondamentales : acide
éthylènediaminetétraacétique
o préfixes multiplicatifs devant des substituants :
1,3,6,8-tetraoxo-...
o radicaux composites :
acide4-(thioacéthyl)benzoïque
o nomenclature de fusion (nouveau par rapport aux règles
de 1979): la lettre "o" terminale de acénaphto, benzo, naphto,
pérylo; la lettre "a" terminale de cyclopropa, cyclobuta, etc. devant
une voyelle.
- Ordre des
préfixes :
Les préfixes non séparables indiquent soit
une modification du squelette (nor, seco, homo, abéo, rétro,...)
soit le remplacement d'atomes (oxa, aza, ...) du squelette de l'hydrure parent.
Ils sont cités par ordre alphabétique immédiatement devant
le nom de l'hydrure parent.
rem.: dans la nouvelle édition
des règles IUPAC, les préfixes suivants sont non
séparables
· préfixes soustractifs : anhydro, déhydro,
déméthyl
· préfixes additifs : dihydro, tétrahydro,
etc.
-
Préfixes séparables :
Les préfixes séparables désignant
des substituants sont énoncés avant les préfixes
non séparables, par ordre alphabétique suivant les
critères suivants :
1. Les radicaux simples sont classés suivant l'ordre
alphabétique sans tenir compte des affixes multiplicatifs :
2,5,8-trichloro-1,4-diméthylnaphtalène
2. Les radicaux substitués sont considérés
comme commençant par la première lettre de leur nom complet :
7-(1,2-difluorobutyl)-5-éthyltridécane
3. Quand plusieurs radicaux ont les mêmes lettres, la
priorité pour la citation est donnée au radical dont l'indice est
le plus bas lors de la première différence :
6-(1-chloroéthyl)-5-(2-chloroéthyl)-1H-indole
4. o- avant m- avant p-
- Ensemble
d'indice le plus bas :
Ensemble d'indices qui, comparé terme à terme
avec d'autres ensembles d'indices, chacun classé par ordre croissant,
présente l'indice le plus bas à la première
différence : 2,3,6,8 < 2,4,5,7 < 3,4,6,8
Les indices, lettres
capitales et lettres grecques sont plus bas que les chiffres :
N,a,1,2 < 1,2,4,6
Références Particulières
(1) IUPAC, Organic Chemistry Division,
Commission on Nomenclature of Organic Chemicals, "Nomenclature of Organic
Chemicals", 1979, J. Rigaudy, S.P. Kleaney, Eds, Pergamon Press, 1979.
(2) A Guide to IUPAC Nomenclature of Organic Compounds,
Recommendations 1993; J.-Cl. Richer, R. Panico, W. H. Powell, Eds; Blackwell,
1993.
La Convention des fiches terminologiques
Code utilisée
|
Décodage
|
JSBiM1
|
La biologie- Manuel - terminal/Bac jordanien/Nouvelle
méthode2003/ section scientifique. JSBiM1
|
JSCM2
|
La chimie - Manuel - terminal/Bac jordanien/Nouvelle
méthode2001/ section scientifique. JSCM2
La chimie - Manuel - terminal/1er jordanien/Nouvelle
méthode2003/ section scientifique. JSCM3
La chimie - Manuel - terminal/Bac jordanien/Ancienne
méthode1996/ section scientifique. JSCM4
|
JUBH5
|
/?l-wazyz fi-al-kimya?
?l-hayawyyah / - Ouvrage universitaire/Jordan Univ. /
Jordan 1992. JUBH5
|
SUBN6
|
Biochemistry - Ouvrage universitaire/ALEPPO Univ. /
Syrie 1996. SUBN6
|
IUBQ7
|
Biochemistry of Parasitic Protozoa- Ouvrage
universitaire/AL-MOUSSUL Univ. / Irak 1982. IUBQ7
|
JUBA8
|
Biochemistry et Phisiology of the Cell- Ouvrage
Académique/ L'académie arabe de la Jordanie / Jordanie 1986.
JUBA8
|
JUBG9
|
Biochemistry Glossary (Anglais-arabe) - Jordanie -
2002. JUBG9
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JUBG10
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Biochemistry Glossary (Arabe-Anglais) - Jordanie -
2002. JUBG10
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EUBD11
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UMD Dictionarie of Biochemistry and Chemistry
- Egypte 2000. EUBD11
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* 1 Voir "quelques stations
dans l'histoire de la biochimie", premier chapitre.
* 2 Le système
éducatif jordanien se diffère de son équivalent
français en se divisant en 10 classes préparatoires
appelés parfois élémentaires et deux ans directionnels
/tawzîhîyy/. Dans la dixième l'élève
est invité de choisir la série qui lui convient. Les
séries sont nombreuses. La série scientifique est une d'eux.
* 3 Cet ouvrage a
été publié pour la première fois en 1986. C'est une
traduction d'un ouvrage américain de N. A. Edwards et K.A. Hanau qui a
été réalisé sous la direction
de Ilyâs Bidûn.
* 4 Cet ouvrage est
adopté par l'université de Mossoul en Irak. Il a
été publié en 1982. C'est le fruit d'une traduction faite
par Dr. Qusay al-Zalabi à partir d'un
ouvrage américain de W. E. Gulleridge et G. H. Coombs.
* 5 L'équivalent qui
accompagne chaque terme nouveau - en arabe - est mentionné dans le
contexte en anglais et entre guillemets. La glossaire et les
références bibliographiques - à la fin des manuels- sont
tous en anglais.
* 6 La démarche suivie
dans ce travail coïncide avec le plan de classement (SDN, SDC, moyens de
tropes et moyen de l'emprunt), ce plan qui a été adopté
par M/ Lelubre en 2003-2004. Notons que cette démarche a
été soumise à une modification de classement en 2005 pour
donner (SDN, SDC et Emprunt).
* 7 Ingénieur autrichien
considéré comme le père de la terminologie moderne, il a
mis dizaine d'ouvrages en terminologie .Sa théorie terminologique
traditionnelle est adopté par l'école de Vienne "INFOTERM".
* 8 Linguiste et chercheuse
spécialiste en traduction médicale à l'université
de Montréal au Québec.
* 9 DE BESSE, Bruno (2000) :
« Le domaine », in BEJOINT, Henri et Philippe
THOIRON, dir. Le sens en terminologie, Lyon, PUL, p. 183
* 10 Ibid.: 183
* 11 DE BESSE, Bruno (2000) :
« Le domaine », in BEJOINT, Henri et Philippe
THOIRON, dir. Le sens en terminologie, Lyon, PUL, p. 187.
* 12 Organites en forme de
bâtonnets qui apparaissent par paires dans le noyau cellulaire au moment
de la mitose et qui se partagent longitudinalement de façon à
répartir également les gènes dont ils sont porteurs dans
les cellules filles.
* 13 Particule
élémentaire de la chromatine composée à la fois
d'ADN et d'histone.
Élément de la chromatine formé par
l'enroulement du DNA (140 paires de bases) sur un octamère d'histones
(une paire de H2A, H2B, H3 et H4).
* 14 Mode de passage
transmembranaire d'une substance dans lequel cette dernière se combine
temporairement à un transporteur et qui, s'effectuant à
l'encontre d'un gradient de concentration, requiert de l'énergie.
* 15 LELUBRE, Xavier (1992)
: « La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2, p93.
* 16 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : «Introduction à la terminologie arabe",
deuxième partie.
* 17 Ibid..
* 18 Ibid.
* 19 U. Eco, Le pendule de
Foucault, 1990, p. 326
* 20 Unité
référentielle est un terme utilisé par Lelubre, "dans un
domaine de spécialité, le terme n'est que la démonstration
d'une unité référentielle, extra-linguistique") :
«Introduction à la terminologie arabe", deuxième
partie.
* 21 Teutsch G. 1997 - La
chimie médicinale - Pour la Science, 241, p. 106-112.
L'élaboration de nouveaux principes actifs à partir de la
connaissance structurale des molécules cibles et des
récepteurs
* 22 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I.
* 23 Réaction chimique
par laquelle un groupe acétyle est introduit dans un composé,
comme dans la transformation de la cellulose en acétate de cellulose.
* 24 Combinaison de
monomères et polymères par chaleur et pression, sans
déchets ni sous produits. Formation d'une macromolécule par union
de plusieurs molécules identiques. Processus par lequel deux ou
plusieurs molécules du même corps se combinent pour former un
polymère.
* 25 Dans le traitement des
aliments, modifications (de couleur, par exemple) causées par des
enzymes.
* 26 Édulcorant nutritif
dérivé du petit lait.
* 27Diholoside réducteur
formé de deux molécules de glucose. Le maltose est un constituant
du glycogène et de l'amidon. Sucre formé par action d'enzymes
digestives sur l'amidon
* 28 Diholoside non
réducteur formé de glucose et de fructose
* 29 GOUADEC (1990) :
« Terminologie Constitution des données ».
AFNOR, Paris.
* 30 RAHAINGOSON, H
(1985) : « Lexicologie, Lexicographie,
Terminologique », Guide de Recherche en lexicographie
et Terminologie Agence de Coopération culturelle et technique. Paris.
p13.
* 31 GERMAIN .C (1989) «Un
cadre conceptuel pour la didactique des langues » ELA n2,
p 75
* 32 REY, Alain (1992)
(1ère éd. 1979) : « La terminologie :
noms et notions », Paris, PUF, coll. Que sais je ?, 127p.
* 33 BESSE B.DE (1990): «
La définition terminologique Actes du colloque : La
définition » : Centre d'études du lexique.
* 34 RONDEAU, Guy (1991) :
« Introduction a la terminologie », Québec,
Gaétan Morin, p63.
* 35 FELBER H (1987) :
«Manuel de Terminologia », UNESCO- INFOTERM, Paris. p3.
* 36 REY A (1976 b) "La
terminologie : Réflexions sur une pratique et sur sa théorie
" Terminologie.
* 37 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse.
* 38 GUILBERT, Louis
(1973) : « La spécificité du terme
scientifique et technique » ; Langue Française
n°17: Larousse, Paris
* 39 Ibid.
* 40 RONDEAU, Guy (1991) :
« Introduction a la terminologie », Québec,
Gaétan Morin, p21.
* 41 Ibid., p43.
* 42 RONDEAU, Guy (1991) :
« Introduction a la terminologie », Québec,
Gaétan Morin,
* 43 RONDEAU, Guy (1991) :
« Introduction a la terminologie », Québec,
Gaétan Morin, pp 21-22..
* 44 REY, Alain (1992)
(1ère éd. 1979) : « La terminologie :
noms et notions », Paris, PUF, coil. Que sais je ? , p53.
* 45 G.D.E.L., 1985 : 10
143.
* 46 Quillet, 1977.
* 47 GOUADEC, D (1990) :
« Terminologie Constitution des données ».
AFNOR, Paris. p3.
* 48 LELUBRE, Xavier (1992)
: « La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2.
* 49 REY, Alain (1992)
(1ère éd. 1979) : « La terminologie :
noms et notions », Paris, PUF, coil. Que sais je ?. p 21.
* 50 Ibid.
* 51 Ibid
* 52 REY, Alain (1992)
(1ère éd. 1979) : « La terminologie :
noms et notions », Paris, PUF, coil. Que sais je ?..
p22.
* 53 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I.
* 54 LELUBRE, Xavier (1992) :
« La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2. p11.
* 55 Ibid. p12.
* 56 Substance produite dans un
organe (glande endocrine) et transportée par le sang dans un autre
organe ou dans un tissu dont elle excite ou inhibe le développement et
le fonctionnement
* 57 Collectif (1994)
Dictionnaire de médecine Flammarion, 5e éd., 1010 p., Flammarion
Médecine Sciences, Paris
* 58 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I.
* 59 Ibid.
* 60 CABRE, Maria Teresa
(1998) : « La terminologie : théorie, méthode et
applications », Paris, Armand Colin, Ottawa. pp 185-186.
* 61 Science qui traite de la
constitution chimique des êtres vivants et des réactions chimiques
dont ils sont le siège
* 62 JUBA8: 6
* 63 JUBA8 : 9
* 64 SUBN6 : 122
* 65 JSBiM1 : 216
* 66 Graisses qui circulent
dans le sang sous la forme de particules.
* 67 SUBN6 : 047
* 68 JSBiM1 : 338
* 69 RONDEAU, Guy (1991) :
« Introduction a la terminologie », Québec,
Gaétan Morin, p43.
* 70 Ibid. p24.
* 71 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse..
* 72 KOCOUREK, Rostislav (1991)
(1ère éd. 1982) : « La langue
française de la technique et de la science », Wiesbaden,
Oscar Brandstetter Verlag.
* 73 RONDEAU, Guy (1991) :
« Introduction a la terminologie », Québec,
Gaétan Morin, p24.
* 74
http://www.granddictionnaire.com
* 75 KOCOUREK, Rostislav (1991)
(1ère éd. 1982) : « La langue
française de la technique et de la science », Wiesbaden,
Oscar Brandstetter Verlag.
* 76 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I.
* 77 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I
* 78 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I
* 79 THOIRON, Philippe
(1994) : « La terminologie multilingue : une aide a la maîtrise des
concepts », Meta, Montréal, Presses de l'université
de Montréal, vol. 39, n'4, p767.
* 80 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2.Chap.I
* 81 LELUBRE, Xavier (1992)
: « La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2. p525.
* 82 LELUBRE, Xavier (1992) :
« La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2. p525p.
* 83 Ibid. pp
552-562
* 84 La démarche suivie
dans ce travail se coïncide avec le plan de classement (SDN, SDC, moyens
de tropes et moyen de l'emprunt), ce plan qui a été adopté
par M/ Lelubre en 2003-2004. Notons que cette démarche a
été soumise à une modification de classement en 2005 pour
donner (SDN, SDC et Emprunt).
* 85 ROMAN, André
(1999) : « La création lexicale en arabe »,
Lyon, PUL, pp 18-19.
* 86 Ibid. pp.
16-17..
* 87 ROMAN, André (1999)
: « La création lexicale en arabe », Lyon,
PUL, p 14.
* 88 Ibid. p14.
* 89 Unité
terminologique simple.
* 90 Unité
terminologique complexe.
* 91 Dans le langage courant,
un mot est une suite de caractères graphiques ou de
sons formant une unité sémantique et pouvant être
distingués par un séparateur (blanc typographique à
l'écrit, pause à l'oral).
* 92 ROMAN André,
(1990) : « La Grammaire de 1'arabe », coll. " Que
Sais-je ?/' n°1275, P.U.F., Paris, 1990. p 7.
* 93 Ibid. pp 80-85.
* 94 Réaction chimique
caractérisée par la fixation d'oxygène sur une
molécule biologique.
* 95 ROMAIN André,
(1990) : « La Grammaire de 1'arabe », coll. " Que
Sais-je ?/' n°1275, P.U.F., Paris, 1990. pp 33-34.
* 96 Nom
générique des esters d'acides gras rencontrés dans les
tissus vivants, de poids moléculaire élevé, et qui sont
caractérisés par leur insolubilité dans l'eau et leur
solubilité dans les solvants organiques (chloroforme, éther,
alcool, etc.).
* 97 Se dit de toute substance
pouvant libérer des protons ou ions H+.
* 98 ROMAIN André,
(1990) : « La Grammaire de 1'arabe », coll. " Que
Sais-je ?/' n°1275, P.U.F., Paris, 1990. p 39.
* 99 Ibid. p 39.
* 100 JSCM2 : 198
* 101 JSBiM1 : 216
* 102 JSCM4 : 430
* 103 SUBN6 : 047
* 104 SUBN6:023
* 105 Procédé
chimique par lequel un acide se combine avec un alcool pour former un ester.
Réaction par laquelle un alcool réagit avec un acide pour
donner un ester.
* 106 JSCM3 : 235
* 107 JUBH5 : 032
* 108 SUBN6 : 023
* 109 Nomen loci vel
temporis selon la terminologie d'André ROMAN et /?ism al-makan wa
z-zaman/ scion la Tradition.
* 110 Nomen instruments
selon la terminologie d'André ROMAN et /?ism al-?ala/ scion la
Tradition.
* 111 SUBN6 : 141
* 112 SUBN6 : 128
* 113 JSCM3 : 254
* 114 Liquide formé par
la dissolution d'une substance solide (p. ex. médicament) dans un
solvant.
* 115 Qualifie une solution ou
une pulpe qui contient une forte proportion de produits dissous ou de solides
en suspension.
* 116 Sel dérivant de
l'acide lactique.
* 117 Nomen agentis
selon la terminologie d'André ROMAN et /?ism mubalaga/ selon
la Tradition
* 118 LELUBRE, Xavier
(1992) : « La terminologie arabe contemporaine de l'optique :
faits - théories - évaluation », thèse de
doctorat, université Lumière-Lyon 2. p 189.
* 119 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 120 Ensemble des
réactions biochimiques catalysées par des enzymes
appropriées et aboutissant à des synthèses (anabolisme) ou
à des dégradations (catabolisme) de molécules
biologiques.
* 121 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 122 Ibid.
* 123 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 124 Ibid.
* 125 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3
* 126 JSBiM1: 220
* 127 Réactions
déclenchées sans la lumière solaire.
* 128 Terme désignant
les diverses formes d'une même enzyme, différenciées par
leur structure moléculaire.
* 129 Hormones se produisent
de petites glandes endocrines au nombre de quatre, deux supérieures et
deux inférieures, situées habituellement derrière le lobe
latéral du corps thyroïde.
* 130 JUBH5 : 155
* 131 JSCM3 : 243
* 132 Oxyde d'éthyle
volatil et très inflammable.
* 133 JSCM4 : 424
* 134 JUBH5 : 061
* 135 Ce qui signifie le
non existence d'un équivalent singulier, malgré la
possibilité de dériver un singulier sur le schème de
déminutif /fu'ayl/ pour donner /suhaym/.
* 136 SUBN6 : 052
* 137 JSCM3 : 167
* 138 JSCM3 : 164
* 139 Processus des
modifications chimiques continues qui ont lieu dans l'organisme vivant.
* 140 SUBN6 : 178
* 141 Ce terme est cité
dans deux formes différentes /halma?a/ et
/halmaha/, le /ha/ a remplacé le /?a/ pour la
légèreté de prononciation.
* 142 JUBH5 : 032
* 143 Composé chimique
résultant de l'action d'un acide carboxylique sur un alcool ou un
phénol, avec élimination d'eau.
* 144 SUBN6 : 084
* 145 JUBH5 : 113
* 146 JUBH5:111
* 147 Réaction entre un
alcène et un hydrocarbure à chaîne ramifiée.
* 148 JSCM3 : 248
* 149 JUBH5 : 031
* 150 Nous avons trouvé
deux autres synonymes pour ce terme en arabe : /mâ?ât
al-karbûn / et /mâ?iyyât al-fahm/.
* 151 LELUBRE, Xavier
(1992) : « La terminologie arabe contemporaine de l'optique :
faits - théories - évaluation », thèse de
doctorat, université Lumière-Lyon 2, p257. Et
ROMAN, André (1999) : « La création lexicale en
arabe », Lyon, PUL, p179.
* 152 ROMAIN André,
(1990) : « La Grammaire de 1'arabe », coll. " Que
Sais-je ?/' n°1275, P.U.F., Paris, 1990. pp 86-87.
* 153 ROMAN, André
(1999) : « La création lexicale en arabe »,
Lyon, PUL, p 154-155.
* 154 Hydrocarbonés
amenés à la capacité de saturation; se dit du complexe
d'absorption saturé d'un cation donné.
* 155 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3
* 156 Ibid.
* 157 Qualifie une
molécule dont la structure comporte une chaîne fermée.
* 158 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3
* 159 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3
* 160 Du grec
metaphora, la métaphore est une figure de
rhétorique. La métaphore est une figure de style implicite. C'est
une comparaison sans outil de comparaison. Elle associe deux sèmes afin
de créer une certaine image, une correspondance inédite
impossible dans la realité. Ainsi, la métaphore remplace un mot A
par un mot (ou une courte expression) B.
* 161 Petit Robert 1192.
* 162 DU MARSAIS,
César (1977) (1ere éd. 1730) : « Traite
des tropes », Paris, Le Nouveau Commerce, 322p.
* 163
http://onsager.bd.psu.edu/~jircitano/lewis.html
* 164 JSBiM1: 334
* 165 La
métonymie (du grec metônumia,
« changement de nom ») est une figure de rhétorique
par laquelle un concept est dénommé à partir d'un mot
désignant un autre concept. Il existe donc une relation obligée
comme, par exemple, la cause pour l'effet, la partie pour le tout, ou le
contenant pour le contenu.
* 166 DU MARSAIS, César
(1977) (1ere éd. 1730) : « Traite des
tropes », Paris, Le Nouveau Commerce, p155.
* 167 FONTANIER, Pierre (1977)
(1ère éd. 1830) : « Les figures du
discours », Paris, Flammarion, p 99.
* 168 LE GUERN, Michel
(1973) : « Sémantique de la métaphore et de la
métonymie », Paris, Larousse, p 15.
* 169 ROMAN, André
(1999) : « La création lexicale en arabe »,
Lyon, PUL, p190.
* 170 Ibid p 187.
* 171 JSBiM1: 212
* 172 JSBiM1: 212
* 173 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3
* 174 Réactions
déclenchées par la lumière solaire.
* 175 /al ?istinbât/
dans la tradition arabe.
* 176 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse. P 89.
* 177 LELUBRE, Xavier (1992) :
« La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2. pp 290-291.
* 178 KOCOUREK, Rostislav
(1991) (1ère éd. 1982) : « La langue
française de la technique et de la science », Wiesbaden,
Oscar Brandstetter Verlag, p 153.
* 179 LELUBRE, Xavier (1992) :
« La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2, p 280.
* 180 DEROY, Louis (1956) :
« L'emprunt linguistique », Paris, Les belles Lettres, in TOURATIER,
Christian, Les problèmes de l'emprunt, Cercle Linguistique
d'Aix-En-Provence, Travaux 12, 1994, p. 11.
* 181 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 182 Rejet par la cellule
d'une particule étrangère
* 183 Molécule non
protéinique qui dépend d'enzymes protéiniques principales;
est indispensable à leur bon fonctionnement.
* 184 Mode de passage
transmembranaire d'une substance dans lequel cette dernière se combine
temporairement à un transporteur et qui, s'effectuant dans le sens d'un
gradient de concentration, ne consomme pas d'énergie.
* 185 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse. P 91.
* 186 DEROY, Louis
(1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris :
Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980.
* 187 Du plus profond du coeur
et de la poitrine.
* 188 L'art est long, la vie
est courte.
* 189 L'abus n'exclut pas
l'usage.
* 190 DEROY, Louis
(1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris :
Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980. p 224.
* 191 HUMBLEY, John (1974) :
« Vers une typologie de 1'emprunt linguistique », Cahiers de
lexicologie, Paris, Didier/Larousse, vol. 2, no 25, p65.
* 192 DEROY, Louis
(1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris :
Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980. p 224.
* 193 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse. P 45.
* 194 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse p 91.
* 195 DEROY, Louis
(1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris :
Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980. p 137.
* 196 Ibid. pp
171-172.
* 197 GUILBERT, Louis
(1975) : « La créativité
lexicale ». Paris : Larousse. P 137.
* 198 Voir « The
Analysis of Linguistic Borrowing. Language» de Haugen, Vol. 26,
n° 2.210-231.
* 199 HUMBLEY, John (1974) :
« Vers une typologie de 1'emprunt linguistique », Cahiers de
lexicologie, Paris, Didier/Larousse, vol. 2, no 25, p52.
* 200 DEROY, Louis
(1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris :
Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980. p 215.
* 201 SAUSSURE, Ferdinand (de)
(1976) : « Cours de linguistique
générale ». Paris : Payot. P 104.
* 202 Dubois, Jean
(1963). « L'emprunt en français.
L'information littéraire ». Vol. 15, n° 1. p
12.
* 203 Dubois, Jean
(1963). « L'emprunt en français.
L'information littéraire ». Vol. 15, n° 1. p
11.
* 204 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 205 Substance de
réserve glucidique découverte par Claude Bernard dans le foie.
* 206 Pentose entrant dans la
constitution des nucléotides et des acides ribonucléiques. Son
dérivé, le 2-désoxyribose entre dans la constitution des
désoxyribonucléotides et de l'acide
désoxyribonucléique.
* 207 LELUBRE, Xavier (1992) :
« La terminologie arabe contemporaine de l'optique : faits -
théories - évaluation », thèse de doctorat,
université Lumière-Lyon 2, p 297.
* 208 Toute substance capable
de déclencher une réponse immunitaire, que cette dernière
soit à médiation humorale (anticorps) ou à
médiation cellulaire (lymphocytes T).
* 209 Hormone produite par les
îlots de Langerhans du pancréas.
* 210 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 211 Unité de mesure
de longueur correspondant à un dix-milliardième de mètre
ou un dix-millième de micromètre, c'est-à-dire
10-10 mètre.
* 212 Suite de
réactions métaboliques qui réalise l'oxydation
complète du radical acétyle de l'acétyl-coenzyme A, chez
tous les organismes vivants. L'organisme dispose là de sa principale
source énergétique.
* 213 Règle de
Markovnikoff.
* 214 KOCOUREK, Rostislav
(1991) (1ère éd. 1982) : « La langue
française de la technique et de la science », Wiesbaden,
Oscar Brandstetter Verlag, p 162.
* 215 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 216 LELUBRE, Xavier
(2003-2004) : « Introduction à la terminologie
arabe », séminaires & cours de DEA Lexicologie et
Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon
2. chap 3.
* 217 NAKOS, Dorothy (1990)
: « Sigles et noms propre », Meta, Presses de
l'université de Montréal, vol. 35, no 2, pp.
407-408.
* 218 CALVET, Louis-Jean
(1980) : « Les sigles », Paris, PUF, coll. Que
sais je?, P16.
* 219 Ibid. p 29.
* 220 ROMAN, André
(1999) : « La création lexicale en arabe »,
Lyon, PUL, p 147.
* 221 Macromolécule
formée par la polymérisation de nombreux nucléotides dont
le sucre est le ribose, présente dans le cytoplasme, les mitochondries
ainsi que dans le noyau cellulaire et servant d'intermédiaire dans la
synthèse des protéines.
* 222 Macromolécule de
poids moléculaire élevé, formée de polymères
de nucléotides dont le sucre est le 2-désoxyribose, qui se
présente sous forme d'une double chaîne hélicoïdale
dont les deux brins sont complémentaires, et qui constitue le
génome de la plupart des organismes vivants.
* 223 Nucléoside
polyphosphaté possédant un important potentiel de transfert, en
particulier vis-à-vis des phosphates, Adénine-Ribose-P-P-P.
* 224 Méthode
utilisée pour l'analyse et la séparation d'un mélange de
protéines immobilisées sur un support de gel de polyacrylamide,
et qui est basée sur la vitesse relative de migration.
* 225 CHUKWU, Uzoma (1993)
: « La terminologie informatique : a la recherche de clés
d'accès », in ARNAUD, Pierre L.J et Philippe THOIRON, dir.
Aspects du vocabulaire, Lyon, PUL, p 26..
* 226
http://www.granddictionnaire.com
* 227 Ibid.
* 228 -
UMD.
* 229
http://www.granddictionnaire.com
* 230
http://fr.wikipedia.org/wiki/Traduction
* 231 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2, l'Université de
Montréal, Canada
* 232SCHUMACHER, Nestor
(1973) : « Analyse du processus de
traduction : conséquences
méthodologiques », Meta, 18 (3),
p. 310.
* 233 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2, l'Université de
Montréal, Canada
* 234
L'anatomie est une science descriptive étudiant la
structure, la topographie, et la rapport des organes entre eux.
* 235 La
physiologie (du grec öýóç,
phusè, la nature, et ëüãïò, logos,
l'étude, la science) étudie le fonctionnement mécanique,
physique et biochimique des organismes vivants, animaux ou
végétaux, de leurs organes et de leurs organisations, de leurs
structures et de leurs tissus.
* 236 La
pharmacologie est la science qui étudie les
molécules capables de produire un effet sur les organismes vivants.
* 237 Un
rétrovirus est un virus qui contient des brins d'ARN.
Pour infecter une cellule, le rétrovirus doit transcrire son ARN en ADN,
à l'aide de protéines spécifiques, ce processus est
appelé rétrotranscription. Ensuite, cette copie ADN de l'ARN
viral est intégrée dans l'ADN de la cellule cible.
* 238 Terme employé par
Ammal Jammal.
* 239 Tout
événement antérieur à une maladie, qui concerne
l'état de santé du sujet examiné
* 240 Tout
événement antérieur qui concerne l'état de
santé de la famille du sujet examiné
* 241 Observations concernant
l'évolution de la maladie, le résultat des épreuves
biologiques et radiographiques, etc.
* 242 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2., l'Université de
Montréal, Canada.
* 243 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2., l'Université de
Montréal, Canada
* 244 Terme employé par
Amal Jammal.
* 245 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2., l'Université de
Montréal, Canada.
* 246 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2., l'Université de
Montréal, Canada.
* 247 Terme employé par
Amal Jammal.
* 248 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2., l'Université de
Montréal, Canada.
* 249 VAN HOOF, Henri
(1970) : « La traduction
médico-pharmaceutique », Meta, 15 (2),
p. 99-100
* 250 JAMMAL, Amal
(1999) : « une méthodologie de la traduction
médicale », Meta, XLIV, 2., l'Université de
Montréal, Canada.
* 251 Une
variété d'urticaire caractérisée par la formation
brusque d'infiltrations oedémateuses sous-cutanées.
* 252 UMD "unified medical
dictionary", Dr M.H. Khayat.
* 253 Des termes arabes
tirés de "UMD : unified medical dictionary", Dr M.H. Khayat.