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Les Modes et Les Moyens de Formation Des Termes Biochimiques

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par Houssam Abu Mussallam Houssam El-Yafi
Université Lumière Lyon 2 - DEA en Langues et Cultures étrangères (LTMT) 2004
  

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V. Quel est le rapport entre le terme et l'unité référentielle ?

Théoriquement et idéalement, «  à une unité référentielle doit correspondre un terme et un seul (sinon, il y a synonymie) et à un terme doit correspondre une unité référentielle et une seule (sinon, il y a polyvalence - homonymie ou bien polyréférentialité) »58(*).

Lelubre voit qu'il y a deux sorte de synonymies : une synonymie vraie représentée en langue de spécialité et une autre rarement vraie représentée en langue commune : «  en langue commune, la synonymie vraie est rare, en raison des phénomènes de connotation, de niveau de langue, qui entrent inévitablement en jeu. Autant qu'en terminologie, la synonymie est vraie, une synonymie référentielle : elle ne porte que sur la dénomination de l'unité référentielle »59(*).

CABRÉ souligne que la question d'univocité est une sorte d'utopie irréalisable :

« En théorie, les termes, à la différences des mots du lexique commun, sont des unités univoques (la relation entre forme et concept est unique) et monoréférentielles (un terme désigne un seul concept). Théorie et réalité, cependant, ne se recouvrent pas toujours complètement, et la terminologie n'est pas exceptionnelle de ce point de vue [...] Ainsi, une forme peut être porteuse de différents signifiés (polysémie) et un concept peut être porteur de différents signifiants (synonymie ».60(*)

La question de synonymie ou de polyvalence est large. Et nous signalons que cette question sera traitée en détails dans le cinquième Chapitre. Notons à titre d'exemple quelques cas de termes synonymiques trouvés dans notre corpus. Nous en avons relevé trois exemples :

Pour le terme «Biochimie»61(*) : /al-kîmiâ? al-hayawiyyah/62(*) et /bîûkîmyâ?/63(*).

Pour le terme «Centre actif» : /maqar fa''âl/64(*) et /mawqi' nasit /65(*).

Pour le terme «lipides»66(*) : /sahmiyyât/67(*) et /duhûn/68(*).

VI. Langue commune et langue de spécialité 

Techniquement, il est important de comprendre la différence entre la langue commune et une langue de spécialité. RONDEAU souligne dans sa définition du terme que le domaine auquel appartient le terme technique ou scientifique exclut la langue commune : «  essentiellement un signe linguistique [...] se définissent par rapport à cet ensemble dans un domaine scientifique ou technique excluant la langue commune ».69(*)

La langue de spécialité et la langue commune ou courante ne se différencient pas nettement l'une de l'autre. La langue de spécialité peut être fondée sur la langue courante.

D'après RONDEAU, on comprend par langue commune « 1'ensemble des mots et expressions qui, dans le contextes où ils sont employés, ne se réfèrent pas à une activité spécialisée »70(*), alors que pour GUILBERT la langue courante est :

« L'ensemble des moyens d'expressions à disposition des membres d'une communauté linguistique. Cet ensemble, théoriquement défini, est constitué par des éléments caractéristiques (syntaxiques et lexicales) utilisés par plusieurs groupes socioculturels ; ces éléments (surtout lexicaux) trouvent leur origine dans différents domaines de la propre expérience d'une communauté "71(*)

Par contre, pour KOCOUREK la langue de spécialité a un sous-système. En effet, il considère la langue de spécialité comme «  une sous-langue de la langue naturelle, c'est-à-dire de la langue commune »72(*).

De ce fait, la langue de spécialité a des ressources communes avec la langue courante mais possède ses propres caractéristiques. La langue de spécialité a tendance à «  définir son unités lexicales, contrôler la polysémie et l'homonymie, supprimer les synonymes, simplifier et délimiter les moyens syntaxiques, neutraliser ou contenir 1'émotivité et la subjectivité ». KOCOUREK la définit comme " un instrument qui sert à signifier le contenu spécialisé, à le communiquer ".

En ce qui concerne la langue de spécialité, cet auteur fait encore la différence entre langue de spécialité et langues de spécialité « Nous employons donc, selon la cas le singulier pour l'unité de la langue de spécialité et le pluriel pour rappeler la diversité ». C'est-à-dire que la langue de spécialité rend compte d'un domaine particulier et que les langues de spécialité renvoient à l'ensemble des microsystèmes linguistiques des différents domaines du savoir.

Selon RONDEAU73(*) ; l'ensemble des langues de spécialité est réparti en trois zones

- La zone mitoyenne zone qu'il considère " la plus rapprochée de la langue commune". il considère cette zone la plus proche de la langue commune car c'est sur la langue commune que le vocabulaire spécialisé se construit.

- La zone centrale des langues de spécialité, zone où se trouve des termes communs à plusieurs domaines du savoir.

- La zone des ensembles ultra spécialisés, c'est-à-dire, la zone des techniques de la recherche d'avant-garde » (Ex. chimie, mathématique). C'est une zone ou le vocabulaire employé est très opaque et hermétique dans la mesure ou il est crée, définit et compris par un groupe socioprofessionnel réduit

RONDEAU voit que les frontières entre les différentes zones sont franchissables ou "perméables" - selon son propre terme, c'est-à-dire, que la frontière entre les zones de langues de spécialité et la langue commune (et vice-versa), peuvent s'influencer et se compléter. Pour cela on comprend que le terme d'une zone de langue de spécialité passant vers la langue commune peut prendre plusieurs significations car l'unité terminologique perd son aspect spécifique en entrant dans le vocabulaire de la langue commune.

Un exemple tiré de notre corpus, dans le domaine de la biochimie, le terme /haffâz/ qui signifie "catalyseur" se réfère à une « Substance qui, utilisée en faible proportion, augmente la vitesse d'une réaction chimique et qui, théoriquement, reste chimiquement inchangée à la fin de la réaction »74(*) alors que dans la langue courante / haffâz / a une signification polysémique comme : « celui qui encourage les autres », « qui initie ». Nous pouvons répartir ce terme à la zone centrale car il s'agit d'un terme commun entre plusieurs domaines : la biochimie ou la chimie, la physique et la langue soutenue d'académiciens ou de politiciens.

En conclusion, nous pouvons affirmer qu'une langue de spécialité se caractérise et se différencie des autres langues de spécialité et de la langue commune par le fait de posséder un vocabulaire spécifique, l'appartenance à un domaine identifiable et la possession d'une méthodologie différentes de dénomination.

KOCOUREK définit le contenu de la langue de spécialité comme reflétant « toutes les composantes essentielles de la spécialité, tel que le monde de spécialité (les choses étudiées), les concepts correspondants, les connaissances accumulées, les buts visés, les méthodes employées et les spécialistes en tant que spécialistes »75(*). En effet, la langue de spécialité et la langue courante s'enrichissent mutuellement, car la langue de spécialité emprunte le vocabulaire de la langue courante (la terminologisation). D'un autre côté, la langue courante augmente son vocabulaire car elle reçoit des termes nouveaux.

* 58 LELUBRE, Xavier (2003-2004) : « Introduction à la terminologie arabe », séminaires et cours de DEA Lexicologie et Terminologie Multilingues ; Traduction, université Lumière Lyon 2.Chap.I.

* 59 Ibid.

* 60 CABRE, Maria Teresa (1998) : « La terminologie : théorie, méthode et applications », Paris, Armand Colin, Ottawa. pp 185-186.

* 61 Science qui traite de la constitution chimique des êtres vivants et des réactions chimiques dont ils sont le siège

* 62 JUBA8: 6

* 63 JUBA8 : 9

* 64 SUBN6 : 122

* 65 JSBiM1 : 216

* 66 Graisses qui circulent dans le sang sous la forme de particules.

* 67 SUBN6 : 047

* 68 JSBiM1 : 338

* 69 RONDEAU, Guy (1991) : « Introduction a la terminologie », Québec, Gaétan Morin, p43.

* 70 Ibid. p24.

* 71 GUILBERT, Louis (1975) : « La créativité lexicale ». Paris : Larousse..

* 72 KOCOUREK, Rostislav (1991) (1ère éd. 1982) : « La langue française de la technique et de la science », Wiesbaden, Oscar Brandstetter Verlag.

* 73 RONDEAU, Guy (1991) : « Introduction a la terminologie », Québec, Gaétan Morin, p24.

* 74 http://www.granddictionnaire.com

* 75 KOCOUREK, Rostislav (1991) (1ère éd. 1982) : « La langue française de la technique et de la science », Wiesbaden, Oscar Brandstetter Verlag.

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