Les Modes et Les Moyens de Formation Des Termes Biochimiques( Télécharger le fichier original )par Houssam Abu Mussallam Houssam El-Yafi Université Lumière Lyon 2 - DEA en Langues et Cultures étrangères (LTMT) 2004 |
V. Les différentes formes d'emprunt
Emprunt d'unités morphosémantiques - signifiant et signifié -, sans substitution de forme. Ex. : / sânwîs/ « sandwich ».
Emprunt de signifié, transplanté dans un signe autochtone. Haugen distingue trois sortes d'emprunts sémantiques, selon le type de transplantation : 1) les analogues 2) les homologues et 3) les homophones.198(*)
Emprunt par reproduction d'une séquence étrangère, dont le sens global diffère de celui de la somme des éléments ; les syntagmes ainsi reproduits sont généralement des calques, c'est-à-dire des syntagmes composés d'éléments autochtones, individuellement équivalents aux éléments originaux. Exemple d'un syntagme français emprunté à l'anglais : lune de miel.
Emprunt par reproduction de certaine forme d'agencement fonctionnel de la chaîne parlée étrangère. Cet emprunt se traduit en langue preneuse par des modifications syntaxiques.
Emprunt d'affixes signifiants, autorisant généralement une plus grande concision en langue emprunteuse. Exemple en arabe dialectal : le suffixe du métier /ziyy/ dans /kahrabziyy/ « électricien ».
Emprunt par reproduction, plus ou moins fidèle, de phonèmes n'existant pas dans le système phonétique emprunteur. (Voir précédemment).
Emprunt par reproduction de graphèmes allogènes au système grapho-phonique de la langue emprunteuse. (Voir précédemment).
« Fréquence en accroissement de certains éléments à cause de 1'influence étrangère et renouvellement de certaines formes anciennes »199(*). L'emprunt réfectionnel consiste en la réactivation, dans l'usage, d'un élément linguistique existant mais relativement inusité ; c'est naturellement le contact avec une langue étrangère, faisant couramment usage d'un élément équivalent - sémantiquement et morphologiquement -, qui déclenche cette réfection. Ex. en français : bien-être, individu, investigation. Sachant qu'il y un passage à courir par la lexie empruntée. Sans entrer dans ces détails, le cheminement global de 1'emprunt dans la langue preneuse, depuis son arrivée jusqu'a son assimilation ou son rejet peu être présenté selon cette schéma : Assimilation Transfert Intégration La langue Rejet
Deroy dit que : « L'emprunt est un intrus. Il n'est pas reçu d'emblée dans la langue emprunteuse à légal des mots autochtones. Il s'insinue peu a peu, se travestit, se fait familier, laisse oublier son origine étrangère. Sa pénétration est différente selon les classes sociales et même elle varie d'un individu à l'autre selon 1'age, le degré de culture, les traditions familiales, les opinions politiques, le sexe »200(*). * 198 Voir « The Analysis of Linguistic Borrowing. Language» de Haugen, Vol. 26, n° 2.210-231. * 199 HUMBLEY, John (1974) : « Vers une typologie de 1'emprunt linguistique », Cahiers de lexicologie, Paris, Didier/Larousse, vol. 2, no 25, p52. * 200 DEROY, Louis (1956) : « L'emprunt linguistique ». Paris : Les Belles Lettres. Edition revue et augmentée, 1980. p 215. |
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