III.2. L'Initiative PPTE et les PAS
La mise en oeuvre de l'APD dans les pays du Tiers Monde a
débouché sur un endettement considérable des pays les plus
pauvres. Pour faire face à cette situation d'endettement et de
sous-développement continu de ces pays, les Institutions de Bretton
Woods ont mis sur pied les Programmes d'ajustement structurel (PAS).
L'ajustement structurel est lancé au début des années
1980, en réponse à la crise des Etats et aux dysfonctionnements
apparus dans des économies dont la viabilité reposait sur une
injection massive de capitaux extérieurs, qu'ils soient fournis par
l'aide ou par l'emprunt. La dette devient telle qu'elle obère les
perspectives de développement et oblige les théoriciens à
repenser leur approche des conditions du « décollage » des
pays en voie de développement.
Les politiques d'ajustement structurel sont alors mises sur
pied pour financer non plus des réalisations physiques (« projets
de développement »), comme ce fut le cas avec l'APD, mais pour
allouer aux Etats des sommes forfaitaires, déboursées en deux ans
en général, par tranches conditionnelles, en vue de leur
développement économique.
D'abord expérimenté en Asie du Sud-Est, puis en
Amérique latine, l'ajustement va être axé sur
l'assainissement des finances publiques, l'ouverture des marchés au
commerce international, la libéralisation des marchés, les
privatisations et la réforme du secteur public.
Transféré en Afrique où le
Sénégal en est le précurseur depuis 1979, la plupart des
pays passent des accords avec le FMI et la Banque mondiale à partir de
1984-1985. L'ajustement structurel n'y obtient pas les résultats
escomptés : beaucoup de pays s' enlisent dans des politiques de rigueur
financière qui asphyxie l'économie sans permettre de mettre en
place les conditions de la reprise.
Défini comme financement d'un programme
accompagné de conditions portant sur l'économie dans sa
globalité, l'ajustement structurel se rapproche de l'Initiative PPTE par
l'exigence des réformes macroéconomiques dont la mise en oeuvre
satisfaisante conditionne l'admission des pays candidats. Mais elle s'en
distingue aussitôt par le lien qu'elle établit entre les
réformes macroéconomiques et la réduction de la
pauvreté. De plus, l'Initiative PPTE est financée par les
ressources issues de l'allègement de la dette et non des prêts
comme ce fut le cas pour les PAS.
L'échec des PAS, du fait de leur approche peu
socialisante, a donné lieu à la promotion et à la
consécration de la politique de lutte contre la pauvreté, avec
pour instrument par excellence l'Initiative PPTE. Quelle en est la
particularité ?
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