II. MISE EN OEUVRE DE L'INITIATIVE PPTE AU CAMEROUN :
INTERPRETATION ANALYTIQUE DU DISPOSITIF ET DES PRINCIPES Y RELATIFS
L'admission du Cameroun à l'Initiative PPTE a
donné lieu à la mise en place d'un dispositif gouvernemental et
à l'adoption d'un certain nombre de principes relatifs à la mise
en oeuvre des projets PPTE au Cameroun. Quelle est la traduction de toutes ces
mesures ?
II.1. La mise en oeuvre de l'Initiative PPTE au Cameroun :
une volonté politique
Le déploiement d'un dispositif gouvernemental relatif
aux projets PPTE traduit la volonté des autorités camerounaises
de mettre en oeuvre cette Initiative au Cameroun. Cette volonté
politique se traduit aussi bien par les mesures relatives à l'admission
du Cameroun à l'Initiative PPTE que par celles relatives à la
mise en oeuvre des projets PPTE au Cameroun.
II.1.1. La volonté politique relative
à l'admission du Cameroun à l'Initiative PPTE
L'admission du Cameroun à l'Initiative PPTE est
l'aboutissement d'un long processus d'Accords initié depuis 1997 par les
autorités camerounaises auprès de la Communauté
financière internationale en général et des Institutions
de Bretton Woods en particulier.
Après les chocs dus à l'effondrement des cours
internationaux des matières premières qui ont plongé
l'économie camerounaise dans une sévère récession,
les autorités ont mis en oeuvre, à partir des années 1990,
un ensemble de mesures d'ajustement structurel visant à assurer une
compétitivité durable de l'économie camerounaise.
La conclusion de deux nouveaux programmes d'ajustement
structurel par le gouvernement en 1994 et 1995 avec le FMI au titre d'Accord de
confirmation s'est soldée, comme les précédents, par un
échec, pour autant que les objectifs en terme de rétablissement
de l'équilibre des finances publiques et de service de la dette
extérieure n'ont pas été atteints.
Mais en Août 1997, après avoir
exécuté de manière satisfaisante un programme de
référence suivi par les services du FMI durant l'exercice
1996/1997, le gouvernement a pu, pour la première fois conclure avec
cette Institution, un Accord au titre de Facilité d'ajustement
structurel renforcée (FASR). Ce programme économique et financier
du gouvernement couvrant la période du 1er juillet 1997 au 30
juin 2000 a été mis en oeuvre de manière satisfaisante
avec l'appui de la Communauté financière internationale,
notamment le FMI au titre de la FASR devenue FRPC, la Banque mondiale avec un
troisième Crédit d'ajustement structurel, l'Union
européenne, la Banque africaine de développement, les
créanciers bilatéraux non membres du Club de Paris, (Arabie
saoudite, Koweit, Chine) et la France avec les prêts à
l'ajustement structurel, additionnels aux allègements du service de la
dette consentis dans le cadre de l'Accord avec le Club de Paris d'octobre
1997.
Les bonnes performances enregistrées dans la mise en
oeuvre du programme économique et financier triennal de 1997-2000 ont
favorisé l'éligibilité du Cameroun à l'Initiative
renforcée d'allègement de la dette des pays pauvres très
endettés, consacrée en mai 2000 par les Conseils d'administration
du FMI et de la Banque mondiale. Cette éligibilité a ainsi ouvert
des perspectives nouvelles pour le pays grâce aux économies
budgétaires mobilisables à partir du point de décision que
le Cameroun a pu franchir depuis le mois d'octobre 2000.
Toutes ces mobilisations en terme d'Accords et de
réformes qui ont conduit à l'admission du Cameroun à
l'Initiative PPTE, sont l'expression de la volonté des autorités
camerounaises par rapport à cette Initiative au Cameroun. Cette
volonté politique s'observe également dans la mise en oeuvre des
projets PPTE au Cameroun.
II.1.2. La volonté politique relative
à la mise en oeuvre de l'Initiative PPTE au Cameroun
La volonté politique en ce qui concerne la mise en
oeuvre de l'Initiative PPTE au Cameroun s'est manifestée par la mise en
place par le gouvernement d'un dispositif y relatif.
L'ouverture du compte HIPC/PPTE à la BEAC
aussitôt après l'atteinte du point de décision a permis la
mobilisation des premières ressources issues de l'allègement de
la dette. Ces ressources ont permis à leur tour la réalisation de
la première génération des projets PPTE.
La création du Comité consultatif et de suivi de
la gestion des ressources PPTE (CCS/PPTE) a également permis
l'effectivité de la mise en oeuvre des projets PPTE, en tant qu'organe
chargé de la sélection des projets admissibles au financement
PPTE.
Le Comité de suivi de la réalisation des projets
PPTE (CSR/PPTE), bien que n'étant pas encore fonctionnel, participe de
la volonté du gouvernement d'assurer la bonne réalisation des
projets PPTE au Cameroun.
A toutes ces actions gouvernementales relatives aux projets
PPTE, s'ajoute la poursuite des réformes dans la perspective de
l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE, lequel point
d'achèvement donnera accès à un volume plus
considérable des ressources financières et permettra par
conséquent une plus grande capacité de financement des projets
déclarés éligibles.
Toutes ces mesures gouvernementales et bien d'autres non
évoquées ici, sont l'expression de la volonté des
autorités camerounaises. En somme, le dispositif gouvernemental relatif
à la mise en oeuvre de l'Initiative PPTE au Cameroun est l'expression
d'une volonté politique. Qu'en est-il alors des principes relatifs
à leur mise en oeuvre ?
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