PARTIE II :
PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL
CHAPITRE I : CONTRÔLE DE LA REGULARITE
FISCALE
SECTION I : CONTROLE DES REGLES RELATIVES AU FOND
A. Revue Fiscale des Postes de Bilan
1. Les Actifs Immobilisés
a. Les Immobilisations Incorporelles
Ces immobilisations sont à titre d'exemple : les
investissements de recherche et développement, les concessions de
marques, brevets, licences, marques, procédés et valeurs
similaires, les logiciels, les fonds commerciaux, le droit au bail, etc.
Une entreprise peut acquérir des éléments
incorporels ou peut elle-même les développer.
Ces éléments peuvent constituer des
éléments d'actifs, dans la mesure où ils ont un potentiel
de générer des avantages économiques futurs au
bénéfice de l'entreprise44(*).
Il est parfois difficile de savoir si une dépense fait
partie de l'actif immobilisé ou non.
Pour faire partie de l'actif incorporel, il faut que
l'élément puisse être considéré comme une
valeur au sens comptable45(*).
L'auditeur fiscal doit donc s'assurer que les valeurs
inscrites à l'actif ont la nature d'immobilisations incorporelles et non
de charges.
En revanche, il doit vérifier que toutes les valeurs
représentatives d'immobilisations incorporelles figurent à
l'actif. À cet effet, il recherche dans les comptes de charges les
indemnités versées à des concurrents, les droits
d'exploitation ou les autorisations d'exploitation acquises, les licences, les
marques, les brevets, etc.
Pour la comptabilisation de l'entrée des
immobilisations incorporelles, l'auditeur doit vérifier qu'elles sont
inscrites pour leur coût d'acquisition net de rabais, remises et
ristournes et ce dans le cas d'acquisition. Par contre, si elles sont
créées par l'entreprise, il vérifie qu'elles sont
enregistrées à leur coût de production.
Lors de l'acquisition, il doit s'assurer aussi que la TVA a
été correctement déduite sur les biens y ouvrant droit.
En outre, pour les acquisitions de fonds commerciaux,
l'auditeur s'assure que les mutations ont été soumises à
la formalité de l'enregistrement.
En ce qui concerne les concessions et les brevets, l'auditeur
fiscal doit s'assurer de la constatation des redevances perçues pour
cession de brevets ou de licence d'exploitation selon le régime des plus
values et moins values.
De même, il vérifie le régime d'imposition
des redevances en matière de TVA.
Et enfin, il vérifie que les frais de recherche pour
brevets d'invention ont bien été déduits46(*).
Pour les amortissements des immobilisations incorporelles, on
n'admet pas fiscalement la déduction de l'amortissement des
immobilisations qui ne se déprécient pas par le temps et par
l'usage (fonds commercial, droit au bail, brevets et marques de fabrique), de
même pour les brevets et marques de fabriques dont l'exploitation est
appelée à tomber dans le domaine public. Pour cela, l'auditeur
doit s'assurer de la réintégration des amortissements de ces
immobilisations pour la détermination du bénéfice
imposable.
Selon le CIRPPIS, les provisions pour
dépréciations des immobilisations incorporelles ne sont pas
déductibles, donc l'auditeur fiscal doit s'assurer de la
réintégration de ces provisions dans la base imposable.
b. Les Immobilisations Corporelles
Les immobilisations corporelles sont des
éléments d'actif physiques et tangibles qui ont un potentiel de
générer des avantages économiques futurs. Sont
détenus par une entreprise soit pour être utilisés dans la
production ou la fourniture de biens et de services, soit pour être
loués à des tiers, soit à des fins administratives et de
soutien à leur activité, et sont censés être
utilisés sur plus d'un exercice47(*).
Au niveau de ce poste, le contrôle de la
régularité fiscale s'opère sur les
évènements et les opérations suivantes :
§1. L'Acquisition
Pour contrôler la bonne comptabilisation de
l'entrée des immobilisations corporelles, l'auditeur fiscal est
appelé à vérifier les points suivants :
Ø Les immobilisations acquises sont inscrites pour leur
coût d'acquisition, et ce en tenant compte de tout les frais accessoires
nécessaires à la mise en état d'utilisation du bien
ajoutés au prix d'achat net de rabais, remises et ristournes.
Ø Les immobilisations produites par l'entreprise sont
enregistrées à leur coût de production.
Ø La distinction entre charges et immobilisations a
bien été respectée. A titre d'exemples :
· L'auditeur doit vérifier que les emballages
récupérables et commodément identifiables ont
été enregistrés en immobilisations et non en charges, ni
en stocks.
· Les réparations et modifications qui valorisent
un élément d'actif ou prolongent sa durée d'utilisation
sont immobilisées.
Ø Les immobilisations importées sont inscrites
au coût d'acquisition selon le cours à la date d'achat et non pas
au cours à la date de règlement.
Ø En matière de TVA, l'auditeur fiscal doit
vérifier que l'entreprise a la qualité d'assujetti selon le
régime réel, de même pour ses fournisseurs
d'immobilisations. Il vérifie aussi que la TVA figurant sur la
facture ou l'attestation délivrée par le vendeur a bien
été récupérée selon le prorata
d'assujettissement de l'entreprise. En ce qui concerne les immobilisations
produites par l'entreprise, il doit vérifier qu'elles ont
été imposées à la TVA.
Il s'assure que pour les acquisitions des biens corporels
d'occasion auprès d'un vendeur assujetti, l'entreprise a
bénéficiée du droit à déduction de la TVA
pour la période restante de la vie du bien.
Ø Enfin, l'auditeur est appelé à
s'assurer que les droits d'enregistrement sur mutations de biens meubles et
immeubles ont été correctement opérés et
effectivement versés au trésor selon les taux et dans les
délais correspondants.
§2. L'Amortissement
Sur le plan fiscal, l'amortissement est une déduction
opérée sur les bénéfices en raison de la
dépréciation subie au cours de l'exercice par la plupart des
éléments de l'actif immobilisé.
En effet, l'auditeur fiscal doit vérifier les
conditions nécessaires pour la déduction des amortissements
à savoir :
Ø L'amortissement doit porter sur les
éléments de l'actif immobilisé soumis à la
dépréciation.
Par conséquent, cela exclut :
· Les biens non propriété de l'entreprise
(comme les biens loués)
· Les valeurs d'exploitation (comme les biens
comptabilisés en stock)
· Les immobilisations qui ne se déprécient
pas par le temps ou par l'usage (terrain)
· Les avions et bateaux de plaisance mis à la
disposition des dirigeants et employés de l'entreprise et dont
l'utilisation ne concerne pas directement l'objet de l'entreprise, ainsi que
les résidences secondaires
· Les véhicules de tourisme dont la puissance
fiscale set supérieure à 9 chevaux, à l'exception de c eux
constituant l'objet principal de l'exploitation
Ø Être calculé sur :
· Le prix d'achat hors TVA déductible en plus des
frais de douane, de transport, les impôts et taxes non déductibles
pour les immobilisations acquises
· La valeur vénale, pour les immobilisations
acquises à titre gratuit
· Le coût de production pour celles
créées par l'entreprise
· La valeur d'apport pour celles apportées
à l'entreprise
Ø Être constaté en comptabilité
Ø L'amortissement doit correspondre en principe
à une dépréciation effective subie ainsi il doit
être constaté que les résultats soient
bénéficiaires ou déficitaires. Ils doivent être
comptabilisés en charge, sinon l'entreprise risquera la perte de
déduction due à la présence d'un amortissement
irrégulièrement différé
Ø Enfin l'auditeur s'assure que les amortissements
comptabilisés ont été bien détaillés sur le
tableau des immobilisations et des amortissements qui doit être joint
à la déclaration des résultats afin d'éviter que
l'entreprise pert le droit de les déduire
Le CIRPPIS a prévu trois techniques ou modes
d'amortissement :
Ø L'Amortissement Linéaire
À ce niveau on distingue l'amortissement
linéaire simple et l'amortissement accéléré
· Amortissement Linéaire Simple :
l'auditeur s'assure que les taux d'amortissement appliqués par
l'entreprise correspondent aux taux prévus par l'administration
fiscale48(*); donc si
l'entreprise procède à l'application d'un taux supérieur,
il doit vérifier qu'elle a réintégré le surplus
d'amortissement non déductible au bénéfice imposable
· Amortissement
Accéléré : l'auditeur vérifie que
l'entreprise pratique l'amortissement accéléré à
son matériel d'exploitation (à l'exclusion du matériel de
transport de personnes ou de marchandises) qui fonctionne à deux
équipes (16/24) ou à trois équipes (24/24) et ce en
appliquant respectivement au taux linéaire un coefficient de 1.5 et de
2.
Ø L'Amortissement Dégressif
L'auditeur fiscal doit s'assurer que la durée
d'utilisation des immobilisations est supérieure à cinq ans.
Il vérifie aussi que l'entreprise n'applique pas cette
méthode pour l'amortissement des biens acquis d'occasion et pour les
logiciels (dont la durée probable d'utilisation est de trois ans), et
qu'elle ne l'utilise que pour le matériel informatique, matériel
agricole, et pour les équipements et matériels de production
acquis neufs ou fabriqués par l'entreprise à compter du
01/01/1999 à l'exclusion du mobilier et matériel de bureau,
moyens de transport (de personnes ou de marchandises)49(*).
Enfin, il vérifie le calcul de l'annuité
d'amortissement dégressif qui se calcule chaque année par
application du taux linéaire affecté d'un coefficient de 2.5
à la valeur résiduelle, et lorsque à la clôture d'un
exercice, l'annuité d'amortissement calculée selon le mode
dégressif devient inférieure à celle linéaire,
l'amortissement à pratiquer correspond au rapport de la valeur
résiduelle par le nombre d'années d'utilisation restant à
courir.
De même, l'auditeur doit vérifier que les
équipements et matériels, objet de contrats de leasing ne sont
pas amortis selon le mode dégressif50(*).
Ø L'Amortissement exceptionnel
L'auditeur fiscal vérifie que si l'entreprise acquiert
ou construit des immeubles d'habitation destinés au logement de leur
personnel à titre gratuit l'exploitant individuel, les associés
des sociétés de personnes, les membres des associations en
participations, les gérants des SARL ou sociétés en
commandite par actions, les membres du conseil d'administration des SA, et
même les conjoints et enfants non émancipés des personnes
précitées ne bénéficient pas de ces logements.
A ce titre, l'entreprise peut opérer un amortissement
exceptionnel égal à 50% du prix de revient déductible pour
l'amortissement du bénéfice ; la valeur résiduelle
est amortissable sur 10 ans selon le mode linéaire.
Il vérifie aussi que ¾ au moins de la superficie
des immeubles sont destinés pour le logement du personnel.
Remarque : En cas où l'entreprise a
constitué des provisions pour dépréciation des
immobilisations corporelles, l'auditeur est appelé à
vérifier si elle a réintégré extra comptablement
ces provisions pour la détermination du résultat
fiscal.
§3. La Cession
Dans ce cas, l'auditeur s'assure que l'élément
corporel cédé ou en rebus ne figure plus au bilan de
l'entreprise, de même que son amortissement cumulé. Il
vérifie aussi que la détermination de la plus value sur cession
est correcte en tenant compte de la fraction d'amortissement entre la date de
clôture du dernier exercice et la date de cession.
Remarque : Si le prix de vente du bien est
libellé en devise, il faut bien s'assurer que le résultat de
cession se défalque en un résultat de change et un
résultat de valeur et que chacun d'entre eux figure au niveau de son
compte approprié.
En matière de TVA, il vérifie que l'entreprise a
procédé à la régularisation de la TVA initialement
déduite lors de l'acquisition et ce en fonction de la durée de
vie restante du bien cédé en appliquant une fraction de 1/5 ou de
1/10 par année respectivement pour les biens meubles et immeubles.
Enfin, il vérifie que les plus values provenant de la
cession des biens corporels réévalués ont
été réintégrés à la base
imposable51(*).
c. Les Immobilisations Financières
§1. Les Titres de Participation
Lors de l'acquisition, l'auditeur vérifie que les frais
accessoires d'achat ne sont pas compris dans la valeur d'achat (tels que les
commissions d'intermédiaires, d'honoraires, les droits et frais de la
banque). Il vérifie notamment que la valeur d'achat comprend les droits
de souscription.
Il s'assure aussi de la bonne qualification des titres de
participation c.à.d que l'entreprise a l'intention de l'entreprise de
les conserver durablement notamment d'exercer sur la société
émettrice un contrôle exclusif, une influence notable ou un
contrôle conjoint, ou pour obtenir des revenus et des gains en capital
sur une longue échéance ou pour protéger ou promouvoir
des relations commerciales.
Pour les obligations, il vérifie que la valeur
d'origine comprend les coupons courus et non échus.
Lorsque l'entreprise procède à une augmentation
de capital par distribution gratuite des titres c.à.d par incorporation
des réserves, l'auditeur doit observer que la valeur d'origine des
titres inscrits à l'actif n'est pas modifiée.
En matière des droits d'enregistrement, l'auditeur doit
s'assurer lorsque l'acquisition des titres a été constatée
par un écrit, celui-ci a bien été soumis à la
formalité d'enregistrement.
À la clôture de chaque exercice, l'entreprise
procède à la réévaluation de ses titres et peut
constater s'il y a lieu une dépréciation par une dotation aux
provisions. À ce titre, il doit s'assurer que l'entreprise a
procédé à sa réintégration extra
comptablement pour la détermination du résultat fiscal.
Pour les entreprises cotées à la BVMT, il doit
vérifier la bonne détermination de la plus value de cession
imposable partiellement dans la limite du reliquat, déduction faite de
la différence entre leurs cours moyen journalier boursier au dernier
mois de l'exercice précédent celui au cours duquel la cession a
eu lieu et leur valeur d'acquisition ou de souscription52(*).
De même pour la cession d'actions dans le cadre d'une
opération d'introduction à la BVMT, l'auditeur doit s'assurer que
la plus value de cession a été imposée partiellement dans
la limite du reliquat après la déduction de la différence
entreprise la valeur d'introduction en bourse et la valeur
d'acquisition53(*).
Il doit aussi vérifier si l'entreprise a
bénéficié de la déduction des provisions pour
dépréciation des actions cotées à la BVMT54(*).
Pour ce qui est des revenus de valeurs mobilières (les
dividendes) reçus suite à l'acquisition de titres, il doit
s'assurer qu'ils sont incluses dans le bénéfice imposable.
§2. Les Prêts Non Courants
L'auditeur doit contrôler la régularité
des opérations de prêts : pour le faire il doit distinguer
selon qu'il s'agit d'opérations interdites ou autorisées.
Pour les revenus de capitaux mobiliers qui sont souvent les
intérêts des créances et les intérêts des
comptes courants, il doit s'assurer qu'ils sont compris dans le
bénéfice imposable (les intérêts reçus et les
intérêts courus et non échus).
§3. Les Dépôts et Cautionnements
L'auditeur analyse ce compte et s'assure par la suite qu'il
s'agit réellement d'un cautionnement et non pas d'une charge et que les
dépôts et cautionnements antérieurs ont été
constatés en perte.
d. Les Frais d'Établissement
Les frais d'établissement, bien que figurant dans
l'actif immobilisé, n'ont pas la nature d'immobilisation. Ils
correspondent à des charges dont la déduction peut
être échelonnée sur plusieurs exercices vu leur
caractère général et non répétitif et vu
qu'elles n'affectent pas seulement l'exercice au cours duquel elles sont
engagées, mais elles ont une incidence sur les exercices futurs.
Donc l'auditeur doit s'assurer que les dépenses
comptabilisées au niveau de ce poste (AANC) ont effectivement la nature
des charges reportées et non des charges d'exploitation
répétitives tout en s'y conformant aux conditions
énumérées par la NCT N°10.
En outre, ces frais sont résorbés sur une
période de trois ans tout en appliquant la méthode de
l'amortissement linéaire :
- les frais préliminaires doivent être
résorbés le plus rapidement possible et en tout état de
cause sur une durée maximale de 3 ans à partir de la date
d'entrée en exploitation commerciale sans que cette durée
n'excède 5 ans à partir de l'exercice de leurs engagements.
- les charges à répartir doivent être
résorbées selon une méthode et une période
permettant le meilleur rattachement des charges aux produits. Cette
période ne pourrait excéder 3 ans de l'exercice de leurs
constatations.
De ce fait, l'auditeur doit vérifier que ces frais
n'ont pas été résorbés sur une période
supérieur à 3 ans, et si c'est le cas, il doit s'assurer que
l'entreprise a réintégré le surplus d'amortissement non
admis en déduction en matière d'IRPP et d'IS lors de la
détermination du résultat fiscal.
De même, il doit s'assurer que les frais
d'établissement sont évalués en hors TVA
récupérable et que la TVA a été correctement
déduite.
2. Le Stock
La notion fiscale de stock est la même que celle
comptable. Il s'agit des marchandises, fournitures, produits finis,
déchets, emballages perdus, etc.
Ils sont généralement générateurs
de bénéfices ou de pertes ordinaires d'exploitation et sont
destinés à la vente en l'état, ou acquis en vue de leur
revente ou de leur consommation dans les opérations d'exploitation.
L'auditeur procède au départ à la
vérification de leur constatation au compte approprié relatif au
stock et à leur existence à la propriété de
l'entreprise à la date d'inventaire.
Il s'assure par la suite que tous les éléments
inscrits dans le compte stock ont la nature de valeurs d'exploitation et non
d'immobilisations ou de charges.
Pour les produits achetés (matières
premières, marchandises), il s'assure qu'ils sont valorisés au
prix d'achat additionné aux frais accessoires d'achat (transport, droits
de douane à l'importation, taxes non récupérables, etc.).
À défaut, il vérifie qu'ils sont valorisés selon le
coût d'achat moyen pondéré.
Pour les produits finis et les encours, il s'assure que leur
valorisation correspond au coût de production soit le coût
d'acquisition des matières consommées et une quote-part des
coûts directs et indirects de production pouvant être
raisonnablement rattachés aux produits dont voici quelques uns :
· les coûts de mains d'oeuvre directe
· les coûts de mains d'oeuvre indirecte
· les amortissements et entretien de bâtiments et
équipements industriels
· les frais de gestion et d'administration de la
production
· les frais de recherche et de développement se
rapportant à des commandes spécifiques
Remarque : Les frais financiers sont pris en
compte dans le coût d'acquisition ou dans le coût de production des
stocks lorsqu'ils sont liés à des emprunts ayant financés
des cycles d'approvisionnement, de stockage ou de production de durée
supérieure à douze mois55(*).
Pour tout type de stocks, il doit s'assurer qu'ils sont
enregistrés en HTVA. De même, il s'assure que l'entreprise utilise
l'une des méthodes d'évaluation des stocks admises par
l'administration fiscale à savoir le coût moyen
pondéré et la méthode FIFO ainsi que des justificatifs de
ce choix.
Il est à noter que l'évaluation des
stocks au cours du jour n'est pas admise fiscalement, raison pour laquelle
l'auditeur est tenu de vérifier que l'entreprise n'évalue pas
ses stocks en fonction des prix de vente probable.
En outre, l'auditeur vérifie que les procédures
mises en place permettent une saisie exhaustive des mouvements physiques des
biens stockés et qu'un inventaire a été effectué
à la date de clôture et par la suite procède à un
contrôle arithmétique de quelques fiches.
Dans les entreprises industrielles, l'auditeur doit rapprocher
les quantités fabriquées issues de la comptabilité
analytique aux variations des stocks constatées en comptabilité
générale, et le cas échéant les données de
la comptabilité matière avec l'état d'inventaire et
vérifier ainsi que tout ajustement a été
justifié.
Lors de l'utilisation des produits stockés pour les
besoins propres de l'entreprise, ou bien en cas de perte, de vol, de
détérioration ou tout autres disparitions
injustifiées56(*),
l'auditeur doit s'assurer que la TVA déduite a bien été
reversée au trésor.
Pour les emballages commerciaux, l'auditeur doit distinguer
entre d'une part les emballages récupérables identifiables
figurant généralement en immobilisations corporelles
destinés à la consignation et d'autre part les emballages non
récupérables ou perdus vendus avec les produits figurant à
la date de clôture en stocks d'emballages.
Dans le cas où l'entreprise a constitué des
provisions pour dépréciation des stocks destinés à
la vente, il s'assure que le montant des provisions déductibles est
calculé sur la base du prix de revient du produit diminué de la
valeur de réalisation nette connue à la date de clôture de
l'exercice au titre duquel les provisions sont constituées, sans tenir
compte des frais non réalisés à cette date.
De même, il aura à vérifier que le montant
des provisions ainsi constituées ne dépasse pas 50% du prix de
revient du produit objet de dépréciation.
3. Les Comptes De Tiers
Sont regroupés dans la classe IV, les comptes
rattachés aux comptes de tiers et destinés à enregistrer
les dettes et créances courantes, autres que financières. Donc,
l'auditeur passe en revue des comptes suivants :
40 : Fournisseurs et comptes
rattachés
41 : Clients et comptes
rattachés
42 : Personnel et comptes
rattachés
43 : Etat et collectivités
publiques
44 : Sociétés de groupe et
associés
45 : Débiteurs et
créditeurs divers
a. Fournisseurs et Comptes Rattachés
Les principaux comptes concernés sont :
401 & 404 : Fournisseurs
(d'exploitation et d'immobilisation)
403 & 405 : Fournisseurs, effets
à payer
408 : Fournisseurs, factures non
parvenues
4091 : Fournisseurs, avances et
acomptes
Tout d'abord, l'auditeur fiscal doit apprécier
l'étendue des investigations à effectuer en fonction de la
qualité du contrôle interne pour le cycle achats -
fournisseurs.
Il procède après, par la revue analytique des
différents comptes en déterminant les ratios significatifs pour
diriger les recherches d'éventuelles anomalies : il revoit les
balances fournisseurs, rapproche les soldes du grand-livre, identifie les
comptes dont les libellés sont imprécis et recherche les
écritures qui ne sont pas passées selon la procédure
habituelle57(*).
Il doit appliquer la procédure de confirmation directe
concernant les comptes de dettes - fournisseurs. A travers leurs confirmations,
il valide les opérations comptabilisées et rapproche par la suite
les réponses obtenues avec les soldes fournisseurs dégagés
de la balance auxiliaire.
Les écarts constatés, jugés
significatifs, feront l'objet d'une demande d'explication pour justifier leur
enregistrement en charges.
À défaut de cette procédure ou si les
résultats s'avèrent insuffisants, il doit vérifier que les
soldes individuels sont correctement analysés et que le rapprochement
aux éléments justificatifs ne dégage pas des écarts
significatifs.
L'auditeur doit tenir compte également des effets
à payer lors de la procédure de confirmation directe.
En outre, il doit vérifier les additions de la balance
fournisseurs et les rapprocher avec les comptes collectifs. De même, il
doit pointer la balance avec les comptes individuels et s'assurer que les
fournisseurs débiteurs figurent à l'actif du bilan et ne sont pas
compensés avec le solde créditeur.
L'auditeur est aussi appelé à vérifier le
report des factures et avoirs - fournisseurs et leur ventilation au journal des
achats et dans les comptes de contrepartie, ainsi que les additions du journal
d'achat et les additions des colonnes de ventilation du journal
d'achats58(*).
Il peut rapprocher par sondage les écritures
comptabilisées en charges avec leurs pièces justificatives et
apprécier en conséquence si les charges sont engagées dans
l'intérêt de l'exploitation pour être admise à la
déduction.
En matière de TVA, l'auditeur doit vérifier que
la TVA à récupérer figure sur les factures établies
au nom de l'entreprise et faisant ressortir distinctement la montant hors taxe
et le montant de la taxe.
Il doit s'assurer de même que les dettes fournisseurs
sont comptabilisées en TTC et que la TVA est
récupérée sur les seules dépenses y ouvrant
droit.
Il s'assure notamment que toutes les factures reçues,
relatives à l'exercice, ont bien été prises en compte et
enregistrées dans le mois de leur réception.
Enfin, il vérifie la régularisation de la taxe
déjà déduite pour avoirs reçus mentionnant la
TVA.
Pour apprécier la séparation des exercices,
l'auditeur fiscal est appelé à vérifier le respect du
principe de l'annualité de l'impôt. Il pourra donc procéder
notamment aux contrôles suivants :
* Pour les Achats :
- relever les derniers BR de l'exercice et s'assurer que les
factures correspondant aux achats reçus sont enregistrées dans le
même exercice
- relever les derniers bons de retour de l'exercice et
s'assurer que les avoirs correspondants sont enregistrés au même
exercice
- relever les dernières factures et avoirs
comptabilisés sur l'exercice et s'assurer que les marchandises
correspondantes ont été effectivement réceptionnées
au cours de l'exercice
- faire le même travail que ci-dessus en prenant les
premiers bons de réception et de retour ainsi que les premières
factures et avoirs de l'exercice suivant
- pour les factures non reçues, s'assurer si
l'entreprise a enregistré la charge en charges à payer et qu'elle
ne procède à la déduction de la TVA qu'après avoir
reçu la facture.
- vérifier l'enregistrement des ristournes acquises
à la clôture de l'exercice
- rapprocher par sondage les écritures
comptabilisées des pièces justificatives
*Pour les Charges Récurrentes
- Vérifier que toutes les charges de l'exercice ont
été comptabilisées (exemple : pour les loyers
vérifier qu'on a quatre loyers trimestriels)
- Rapprocher que sondage, les écritures
comptabilisées des pièces justificatives
*Pour Charges Non Récurrentes
Examiner les enregistrements de fin d'exercice et du
début de l'exercice suivant et s'assurer qu'ils ont été
enregistrés à l'exercice correspondant.
Pour finir, en ce qui concerne les dettes en monnaie
étrangère, l'auditeur doit vérifier qu'elles sont
constatées au taux de change de la date de transaction et qu'elles sont
réévaluées par la suite au cours de change de
clôture où la perte ou gain de change éventuel sont
enregistrés.
b. Clients et Comptes Rattachés
Les principaux comptes concernés sont :
411 : Clients
4117 : Clients retenus de garantie
413 : Clients, effets à recevoir
416 : Clients douteux ou litigieux
4191 : Clients, avances et acomptes
reçus sur commandes
491 : Provisions pour
dépréciation des comptes clients
Tout d'abord, l'auditeur procède par la
vérification de l'exactitude du rattachement des produits.
Il recherche les chevauchements entre l'exercice de livraison
des biens et l'exercice de comptabilisation de la vente et de même il
s'assure que les écritures de régularisation sont
éventuellement passées.
À cet effet, il doit rapprocher le journal des ventes
aux factures et bons de livraison. Pour le retour de marchandises,
il peut effectuer les mêmes contrôles ci-dessus. En plus, il doit
examiner les avoirs émis après la date de clôture et
s'assurer que ceux concernant l'exercice clôturé ont bien fait
l'objet de provision.
Pour ce qui est des ventes livrées mais non encore
facturées, il doit vérifier s'il n'y a pas lieu de constater des
intérêts de retard sur les clients.
L'auditeur doit effectuer un contrôle de vraisemblance
sur la balance auxiliaire clients et établir un tableau des principaux
soldes créditeurs.
Par la confirmation directe et le suivi des réponses,
il vérifie l'existence des clients et la réalité des
créances.
Selon sa politique de ristourne annuelle déjà
examiné auparavant, l'auditeur vérifie que les ristournes
établies sont correctement calculés et comptabilisés.
Conformément au principe de la non compensation des
soldes créditeurs et des soldes débiteurs, il doit s'assurer que
tout solde créditeur est justifié et correspond à une
dette normale.
En outre, il doit vérifier que les créances en
devises ont été bien évaluées au cours de
clôture et que les gains ou pertes de change ont été
amortis sur la durée de vie de la créance dans les comptes
appropriés.
L'auditeur doit encore rapprocher le CA comptabilisé au
CA déclaré à l'IRPP et l'IS à celui
déclaré à la TVA et à la TCL et expliquer les
différences si elles existent.
Toute créance qui n'a pas pu être couverte peut
faire l'objet de provision. La déduction de ces dernières au
titre créances douteuses doit obéir aux conditions suivantes
devront faire l'objet d'une vérification par l'auditeur :
- il s'agit des créances douteuses dont le nominal
excède 100D
- le montant de la provision constitué doit comprendre
la créance et les impôts indirects correspondants
- la perte de la créance doit être probable et
non simplement éventuelle (ex: faillite du client, existence d'un litige
sur la créance)
- l'entreprise a engagé une action en justice
- le plafond de la provision est limité à 30% du
bénéfice imposable cumulable (c'est-à-dire le
bénéfice fiscal avant déduction des provisions et des
réinvestissements exonérés)
- les provisions doivent être constatées en
comptabilité
L'auditeur fiscal doit vérifier que pour les actions
tentées pour le recouvrement des créances qui suivent encore
leurs cours il y a trois ans, la provision correspondante a fait l'objet d'une
réintégration au bénéfice de la troisième
année qui suit celle de leur constitution.
Il va de soi pour les provisions déjà
constatées qui sont devenus sans objet au cours du même
exercice.
En matière de TVA, il doit s'assurer que la base
d'imposition est bien constituée de toutes les sommes reçues ou
à recevoir y compris les intérêts de retard.
De même, il doit s'assurer que le fait
générateur de la TVA est bien :
- la livraison pour la vente des biens
- la réalisation, la facturation ou l'encaissement pour
les prestations de services, etc.
Et que le taux appliqué correspond bien aux produits
vendus (voir les tableaux annexés au code de la TVA).
Il doit aussi accorder une grande attention aux
opérations non soumises à la TVA ou effectués à des
exportateurs59(*)en
suspens.
Pour ces dernières, il doit vérifier que
l'attestation délivrée, par l'exportateur au centre de
contrôle des impôts compétent et à l'entreprise, est
antérieure à la livraison.
IL est à noter que pour les créances
annulées ou impayées, il doit s'assurer que les TVA relatives
sont restituées et qu'ils sont accompagnés de rectification
préalable des factures initiales (factures d'avoir).
c. Personnel & Comptes
Rattachés
Les principaux comptes concernés sont :
421 : Personnel - avances et acomptes
425 : Personnel -
rémunération due
453 : Sécurité sociale et
autres organismes sociaux
L'auditeur doit vérifier que l'entreprise acquitte
la RS, la TFP, le FOPROLOS, etc., sur les salaires dus au personnel. C'est
ainsi qu'il procède par un échantillon stratifié du
personnel dans ses différentes catégories et vérifie la
prise en compte de tous les éléments du salaire dans la base
imposable ainsi que l'application des taux appropriés.
Il doit aussi rapprocher les enregistrements comptables aux
déclarations mensuelles afin de s'assurer du versement des impôts
retenus dans les délais réglementaires.
Pour ce qui est du compte « Personnel -
rémunération due », il doit s'assurer que les soldes
correspondent à des salaires du personnel travaillant effectivement pour
le compte de l'entreprise. A cet effet, il s'assure que les salaires
versés à des employés travaillant pour les dirigeants
n'ont pas été pris en charge par l'entreprise, ainsi que pour
tout salaire ne correspondant pas à un travail effectif.
Il doit aussi s'assurer que tout les salaires et avantages en
nature (logement, nourriture, habillement autre que celui du travail, voiture,
etc.) sont déclarés.
De même, il vérifie que les hautes
rémunérations versées ne sont pas exagérées,
et que la rémunération des associés dans les
sociétés de personnes ou celle de l'exploitant de l'entreprise
individuelle a fait l'objet d'une réintégration lors de la
détermination du bénéfice fiscal.
Il en est ainsi des appointements servis aux associés
des SNC, aux commandités dans les SCS, aux associés des
sociétés de fait, aux membres indéfiniment responsables
dans les sociétés en participation60(*).
L'auditeur doit s'assurer aussi que les jetons de
présence servis aux membres du conseil d'administration ou de
surveillance dans les SA et SCA ne sont déductibles de l'assiette
imposable qu'à concurrence des frais de présence auxdits
conseils. En outre, il vérifie que les sommes qui lui sont
excédentaires ont été
réintégrées61(*).
De même, il doit vérifier que les avances et
acomptes aux personnels ont bien été inscrits dans le compte
spécifique « 421 : Avances et acomptes » et non
pas dans le compte « 425 :
Rémunération due ». Ce contrôle s'effectue
à travers la justification des avances accordées par une
autorisation hiérarchique et leur conformité aux
règlements arrêtés.
Il est tenu à ce titre de vérifier que
l'entreprise a déjà établi un état des avantages en
nature et que ces avantages figurent bien au niveau de la
déclaration.
Si l'entreprise procède à des mesures de
motivation du personnel par un prélèvement du fond social, il
faut s'assurer que ce dernier a été alimenté par une part
des bénéfices ne dépassant pas 10% du
bénéfice brut avant impôt.
Pour les primes d'assurances constituées au profit de
l'entreprise sur la tête des dirigeants ou des salariés, il
vérifie qu'elles sont réintégrées lors de la
détermination du résultat fiscal puisqu'elles n'ont pas pour but
de faire face à une diminution d'un élément d'actif et par
conséquent elles ne constituent pas une charge fiscalement
déductible.
Enfin, l'auditeur fiscal doit vérifier le calcul de la
dette personnel en terme des congés à payer et s'assurer que la
provision correspondante a bien été
réintégrée dans le bénéfice imposable.
d. Etat & collectivités publiques
En matière de TVA, l'auditeur vérifie le
pourcentage d'assujettissement (prorata) de l'entreprise. En cas de variation
entre le prorata provisoire et le prorata définitif, il doit
vérifier qu'une déduction complémentaire ou reversement a
été effectué.
Il vérifie aussi que :
- l'entreprise porte sur les déclarations l'ensemble de
ses droits à déduction. A cet effet, vérifier la
centralisation de la TVAD en comptabilité.
- les montants figurant en TVAD sont reportés dans les
déclarations
- l'entreprise déclare l'ensemble de son chiffre
d'affaires taxable. A cet effet, vérifier la centralisation de la TVAC
en comptabilité, rapprocher le CA déclaré à celui
comptabilisé. A titre d'exemple :
ü Pour la TVA sur les encaissements, tenir compte de la
variation du poste client par rapport à l'exercice
précédent.
ü Tenir compte des opérations passées au
crédit du compte de charges
- la TVA à payer résultant de la
différence entre la TVAD et la TVAC est bien versée au
délai.
- Enfin, il doit rapprocher le montant de la TVA
déclarée de l'exercice avec les 12 déclarations du
même exercice audité.
En matière d'IS, l'auditeur doit vérifier
que :
- les acomptes provisionnels ont été
correctement calculés et versés et de même imputés
sur l'impôt à payer
- les pénalités d'assiette, les amendes et les
pénalités de retard sont exclues des charges
déductibles.
Si l'entreprise était sujette à des
contrôles et redressements fiscaux, l'auditeur doit prendre connaissance
de ces redressements et essentiellement ceux affectant les comptes de
l'exercice audité.
Il examine de même que :
- les avis de mise en recouvrement correspondent aux bases
notifiées
- Il a été tenu compte des déficits et
des amortissements réputés différés en
période déficitaire (souvent omis)
- Contrôler les calculs des pénalités
- Les redressements ont été correctement
enregistrés, notamment :
ü Pour les immobilisations comptabilisées à
tort en charge et réintégrées à la suite d'un
contrôle fiscal, s'assurer que les écritures de
régularisation ont bien été effectuées.
ü S'assurer que les amortissements qui lui sont relatifs
ont été correctement calculés.
Enfin, l'auditeur doit s'assurer que le compte
« Etat, impôts et taxes » enregistre tous les
impôts dus à savoir l'IS, les RS, les acomptes provisionnels, la
TVA, ainsi que toutes les autres taxes ; et de même vérifier
l'exactitude arithmétique du solde de chaque impôt dû en le
rapprochant aux déclarations déposées.
e. Sociétés du Groupe &
Associés
Pour le compte « 442 : associés comptes
courants », l'auditeur vérifie que le solde de ce compte n'est
pas débiteur.
Concernant les intérêts servis par la
société aux associés à raison des sommes
versées par eux (en sus de leur part au capital), il doit s'assurer que
l'entreprise a respecté les conditions de déduction de ces
intérêts à savoir :
- le taux d'intérêt doit être
inférieur ou égal à 8% l'an62(*)
- le montant des sommes productives d'intérêt ne
doit pas dépasser en moyenne 50% du capital
- le capital social doit être entièrement
libéré
Il est à noter que l'auditeur doit de même
vérifier que les intérêts ne sont pas
décomptés à un taux inférieur à 8% au titre
des sommes mises par la société à la disposition des
associés63(*).
f. Débiteurs & Créditeurs
Divers
L'auditeur fiscal doit vérifier que les comptes
débiteurs divers ne correspondent pas à des recettes dont la
prise en résultat aurait été
différée64(*).
En matière de TVA, il peut effectuer les mêmes
travaux et vérifications effectués au niveau des comptes clients
et fournisseurs.
Pour les charges et produits constatés d'avance, il est
tenu de contrôler la justification de ces soldes.
Concernant les comptes transitoires ou d'attente, il doit
examiner le détail des écritures de régularisation
passées lors de l'inventaire et vérifier que ces comptes ont
été soldés en fin d'exercice.
4. Les Comptes Financiers
a. Banques, Etablissements Financiers et
Assimilés
L'auditeur doit vérifier que l'incidence sur le
résultat des opérations rapprochées a été
correctement analysée : il s'agit de vérifier qu'il n'y a
pas de charges ou de produits différés.
Il est tenu de même de vérifier que la TVA a
été facturée par les établissements financiers pour
que l'entreprise puisse les récupérer.
b. La Caisse
L'auditeur doit s'assurer que :
- la caisse n'est pas créditrice
- toutes les opérations de caisse ont été
comptabilisées au fur et à mesure des mouvements de
numéraire
- la caisse en devise n'a pas été confondue avec
celle en dinars et qu'elle a été valorisée au cours de
change à la date de clôture.
Enfin, il doit examiner les mouvements de l'exercice et
rechercher par ailleurs les recettes et dépenses occultes. Il doit aussi
s'assurer que le solde du compte caisse correspond exactement au
résultat de l'inventaire physique et que l'entreprise a
déjà opéré des contrôles inopinés.
c. Intérêts Courus à
Recevoir
L'auditeur doit vérifier leurs calculs et leur
rattachement à l'exercice encours est correcte.
d. Virements Internes
L'auditeur doit s'assurer que les écritures figurant
dans ce compte ne correspondent pas à des charges ou produits dont la
constatation serait différée et que ce compte est soldé
à la date de clôture.
e. Valeurs à l'Encaissement
Vérifier l'encaissement des effets et s'assurer qu'il
n'existe pas d'effets fictifs en portefeuille dissimulant un
détournement.
En matière de TVA, l'auditeur doit s'assurer, pour les
prestations de services, que l'exigibilité de la taxe correspond
à la date d'échéance de la traite même si l'effet
est remis à l'escompte.
5. Les Capitaux Permanents
Les principaux comptes concernés sont :
10 : Capital
11 : Réserves et primes
liées au capital
12 : Résultats reportés
14 : Autres capitaux propres
(subventions d'investissement)
15 : Provision pour risques et
charges
16 : Emprunts et dettes
assimilées
a. Le Capital
Le capital est fixé par les statuts de chaque
société. Il représente la VN des actions ou parts sociales
des actionnaires ou des associés.
Il se compose ainsi par les apports faits à la
société par ses actionnaires ou ses associés en
numéraire ou en nature.
Pour les entreprises nouvelles bénéficiant
d'allègements d'impôts ou d'exonérations temporaires,
l'auditeur fiscal doit vérifier les conditions d'applications de ces
allègements.
En outre, l'auditeur va principalement s'assurer que la
société s'est acquittée les droits d'enregistrements
correspondant aux modifications de ce poste à savoir l'augmentation ou
la réduction de capital, la fusion, etc.
En cas de reprise ou transfert d'activité (fusion,
apport partiel d'actif), il doit vérifier que les amortissements
réputés différés auparavant perdent cette
qualité et sont considérés comme des déficits
ordinaires65(*).
b. Prime d'Emission
Ce compte enregistre les apports non compris dans le montant
du capital représentant un droit d'entrer dans la société
lorsque celle ci se trouve dans une situation prospère.
L'auditeur s'assure tout d'abord que les primes
d'émission ont été libérées en
totalité. Ensuite, il vérifie qu'elles ont été
traitées fiscalement en tant qu'apports au moment de leur inscription au
bilan et donc ont supportées le droit66(*).
En cas où elles sont incorporées au capital
social, l'auditeur doit vérifier que cette incorporation est faite en
franchise de tout droit d'apport.
Enfin, l'auditeur est appelé à vérifier
si l'origine des primes d'émission a bien été
indiquée dans l'acte constatant leur capitalisation.
c. Subventions d'Investissement
Les subventions d'investissement correspondent à des
aides caractérisées par un transfert de ressources
destinées à permettre à l'entreprise d'acheter, de
construire, de créer ou de se rendre acquéreur, par tout autre
moyen, d'actifs immobilisés ou d'autres actifs à long terme.
A ce niveau, l'auditeur doit s'assurer que les subventions
comptabilisées dans ce compte ont effectivement la nature fiscale de
subvention d'équipement ou sont considérées comme telles
par l'administration en examinant particulièrement l'origine des
subventions et la nature des acquisitions qui en résultent.
Concernant les subventions d'investissement relatives à
des biens amortissables, l'auditeur doit vérifier si elles sont
rapportées au résultat de l'exercice proportionnellement aux
charges d'amortissement correspondantes à ces immobilisations67(*). De même, il s'assure
qu'elles figurent au bilan pour leur montant net.
En revanche, pour les subventions qui ont servis à
l'acquisition de biens non amortissables, il doit s'assurer qu'elles sont
rapportées à fractions égales au résultat de
chacune des dix années y compris celle de l'acquisition ou de la
création68(*).
En finalité des travaux relatifs à ce poste,
l'auditeur doit s'assurer qu'en cas de cession d'immobilisations acquises au
moyen de subvention, le solde de cette dernière a été
apuré.
De même, il doit s'assurer que l'entreprise l'a
retranché de la VCN de ces immobilisations lors de la
détermination de la plus value imposable ou de la moins value
déductible69(*).
d. Provisions pour Risques et Charges
Ce sont des déductions destinées soit à
faire face à des pertes que des évènements encours les
rendent probables, soit à couvrir des dépenses qui correspondent
à des charges ordinaires de l'entreprise mais dont l'importance et le
caractère nécessitent leur répartition sur un certain
nombre d'exercice.
L'auditeur doit s'assurer que toutes les provisions pour
risques et charges ont bien été réintégrées
dans le bénéfice imposable extra-comptablement.
e. Emprunts et Dettes Assimilées
Les dettes à plus d'un an concourent avec les capitaux
propres à la couverture des besoins de financement durable de
l'entreprise.
L'auditeur s'assure du respect des principes régissant
l'émission d'obligations et examine les tableaux d'amortissement des
emprunts, il s'assure de même que la réglementation des changes
est bien respectée, et par conséquent vérifier que les
dettes libellées en monnaies étrangères sont
évaluées à la date de clôture de chaque exercice en
fonction du dernier cours de change et que les écarts relatifs sont pris
en compte lors de la détermination du bénéfice
imposable.
S'agissant d'une société de personnes ou
d'associations en participation, l'auditeur doit vérifier que
l'entreprise a réintégré au résultat imposable les
intérêts servis à l'exploitant ou aux associés
à raison des sommes versées par eux dans la caisse de
l'entreprise en sus de leur apport en capital. Pour les sociétés
de capitaux ou assimilées, il vérifie que les emprunts
octroyés auprès des associés respectent les conditions de
déductibilité des intérêts servis.
* 44 NCT N°06, Norme
Comptable relative aux Immobilisations Incorporelles, paragraphe 1er
* 45 P.Bougon, op. cit., p
113
* 46 Article 12 du CIRPPIS
* 47 NCT N°5
relative aux Immobilisations Corporelles
* 48 Les taux prévus par
l'administration fiscale sont fixés par l'arrêté du
ministre du Plan et des Finances du 16/01/1990
* 49 Loi des finances du
31/12/1999.
* 50 Loi des finances du
25/12/2000.
* 51 Loi des Finances du
31/12/1999 portant gestion pour l'année 2000 venant abrogé les
articles 16 à 20 du CIRPPIS relatifs à la
réévaluation des bilans : « la plus value ou
moins value provenant de la réévaluation des bilans n'existe
désormais que du point de vue comptable et non plus
fiscal ».
* 52 Article 11paragraphe Ier
alinéa 2 du CIRPPIS
* 53 Loi des Finances du
29/12/2003
* 54 Article 48 paragraphe I
bis du CIRPPIS
* 55 NCT N°4 relative
aux stocks paragraphes 15, 16 et 23.
* 56 L'administration fiscale
entend par disparition injustifiée toute disparition non prouvée
par des arguments valables et n'ayant pas donné lieu à
l'accomplissement de certaines formalités à savoir
l'établissement de PV.
* 57 P. Bougon & J.M.
Vallée, Audit et Gestion fiscale Tome II, Edition CLET 1986, pp
112-113
* 58 ATH, op. cit., pp
135-136
* 59 Article 11 paragraphe I du
code de la TVA « les assujettis dont l'activité s'exerce
à titre exclusif ou à titre principal en vue de l'exportation ou
des ventes en suspension, peuvent bénéficier du régime
suspensif de la TVA pour leurs acquisitions de biens et services donnant droit
à déduction. Les personnes susvisées sont tenues
d'établir un BC en triples exemplaires. Les BC doivent recevoir la
destination suivante :
- l'original aux fournisseurs
- une copie au centre de contrôle des impôts
compétents
- une copie est concernée par l'intéressé
* 60 Cette exclusion traduit
bien le principe de la non confusion du patrimoine de l'exploitant et de la
société qui fait que ce dernier est rémunéré
par l'accroissement des bénéfices de l'entreprise dont il a la
disposition immédiate, et non pas par un salaire.
NB : les commanditaires ne sont pas concernés par
cette exclusion du fait qu'ils ne sont tenus des dettes sociales qu'à
concurrence de leur apport ; Par contre, les commandités des SCA,
bien qu'indéfiniment responsables ne sont pas concernés par cette
mesure en raison de la forme commerciale de la société.
* 61 Article 48 paragraphe VI
(nouveau) du CIRPPIS
* 62 Ce taux a
été modifié par la loi des Finances du 29/12/2003
* 63 Article 48 paragraphe VII
du CIRPPIS
* 64 P. Bougon & J.M.
Vallée, op. cit, p
* 65 P. Bougon & J.M.
Vallée, opération. cit. , p105
* 66 Le droit d'apport
diffère selon la qualification de l'apport : apport pure et simple,
apport à titre onéreux ou apport mixte
* 67 Le calcul de la quote part
de la subvention d'équipement à inscrire au résultat
commence à partir de la date de mise en exploitation du bien
amortissable et non à partir de la date de l'encaissement.
* 68 Article 11 paragraphe IV
du CIRPPIS
* 69 Article 11 paragraphe IV
du CIRPPIS
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