Royaume du Maroc
Ministère de la modernisation du secteur
public.
Ecole Nationale d'Administration
Cycle de formation en gestion
administrative
IIIe Promotion
Filière : Diplomatie.
Option : Partenariat &
Coopération Internationale.
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DU
CYCLE NORMAL DE L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
Sous le thème :
PRESENTE PAR :
ENCADRE
PAR :
Coly Assane
Ouafa Filali
Professeur de Diplomatie
Parlementaire à l'E.N.A Rabat.
Année académique :
2005/2007
REMERCIEMENTS
Tous mes remerciements et ma profonde gratitude s'adressent au
Professeur Ouafa Filali qui, malgré ses multiples
occupations, a daigné sacrifier une grande partie de son temps pour
assurer la direction de ce mémoire.
SOMMAIRE
SOMMAIRE
3
INTRODUCTION
5
CHAP. PRELIMINAIRE : ESSAI DE
DEFINITION DE LA NOTION DE DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
9
Section1/ LA NOTION DE
DIPLOMATIE.
9
Section II. LA NOTION DE
PARLEMENT.
13
Section III. LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE.
16
PREMIERE PARTIE :
22
L'AFFIRMATION DES PARLEMENTS SUR LA SCENE
INTERNATIONALE.
22
Chapitre I / LE ROLE DU PARLEMENT DANS
LA CONDUITE DE LA POLITIQUE EXTERIEURE.
23
Section I. LE ROLE DU PARLEMENT DANS LA
RATIFICATION DES TRAITES ET AUTRES DECISIONS LIEES A LA POLITIQUE
EXTERIEURE.
24
Section II / L'AUTORISATION
BUDGETAIRE.
31
Section III. LE ROLE DU PARLEMENT DANS LE
CONTROLE DE LA POLITIQUE ETRANGERE
32
Chapitre II/ LA COOPERATION
INTERPARLEMENTAIRE.
38
Section I/ NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA
COOPERATION INTERPARLEMENTAIRE
39
Section II / LES OBJECTIFS DE LA
COOPERATION INTERPARLEMENTAIRE
42
Chapitre III / L'EMERGENCE DE LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE.
44
Section I / LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE : UNE NECESSITE LIEE A LA
MONDIALISATION.
45
Section II. LES OBJECTIFS ET ACTIVITES DE
LA DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
54
DEUXIEME PARTIE :
61
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE ;
61
ACTEUR DE DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
MUTILATERALE.
61
Chapitre I/ PRESENTATION GENERALE DE
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE :
63
Section I / HISTORIQUE DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE.
63
Section II/ NATURE, BUTS ET
COMPOSITION
65
Chapitre II/ LES ORGANES DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE.
68
Section I / L'ASSEMBLEE
68
Section II / LE CONSEIL
DIRECTEUR
71
Section III / LE COMITE
EXECUTIF
71
Section IV / LE SECRETARIAT
72
Chapitre II / LES DOMAINES D'ACTIVITES DE
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE.
73
Section I/ LA PROMOTION DE LA DEMOCRATIE
DANS LE MONDE
73
Section II. PAIX ET SECURITE
INTERNATIONALE
79
Section III/ DEVELOPPEMENT
DURABLE
81
Section IV. DROIT DE L'HOMME ET DROIT
HUMANITAIRE
83
CONCLUSION
87
LES ANNEXES
89
I /STATUTS DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE
89
II / DECLARATION UNIVERSELLE SUR LA
DEMOCRATIE
98
V/ LISTE DES PARLEMENTS MEMBRES DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE
109
BIBLIOGRAPHIE
110
INTRODUCTION
L'intervention des Assemblées dans la scène
internationale est immémoriale. Dès l'antiquité, dans les
Etats de la Grèce tels qu'Athènes, Sparte, Corinthe, les
ambassadeurs étaient élus par les assemblées ouvertes
composées de citoyens égaux en droits. Durant la même
période à Rome le Sénat détenait un pouvoir assez
considérable en matière de politique extérieure. Venise,
eut, sans doute la première, l'idée d'implanter des missions
permanentes dans les pays où ses marchands avaient des
intérêts. Et c'est devant son Sénat que les Ambassadeurs
de la Sérénissime prononçaient solennellement leur
« relazione ».1(*) Ainsi très tôt les parlements seront
amenés à travers l'histoire à jouer un rôle non
moins important dans les relations internationales. C'est ainsi qu'en France
durant la période révolutionnaire (1790)
le député Le Couteulx propose que soit
créé un comité « chargé de prendre
connaissance des traités et des relations extérieures de la
France pour en rendre compte à l'Assemblée »2(*). Mais devant les
réticences de certains parlementaires qui craignaient d'empiéter
sur les pouvoirs du roi et de voir les secrets de l'Etat rendus publics, le
comité fut créé mais ne se réunit pas. Les
relations entre parlements vont surtout se manifester à travers les
relations de courtoisie réciproque, qui s'exprimaient par des
invitations, des visites et des missions, principalement pour les
présidents des assemblées ou leurs délégués.
Mais les parlementaires qui n'avaient pas de charges officielles restaient
plutôt à l'écart de ces contacts externes.
Si l'on pouvait parler déjà d'une certaine
« pratique de diplomatie parlementaire », celle-ci ne se
faisait que dans le cadre de relations amicales ou d'une coopération
bilatérale interparlementaire et de manière limitée. Il
s'agissait plutôt dans ce cas relations interparlementaires que de
diplomatie parlementaire. Il faut ainsi attendre vers la fin du
19ème siècle pour voir émerger un cadre de
diplomatie parlementaire multilatérale avec la tenue d'une
conférence interparlementaire qui va regrouper les parlementaires de
neuf pays. L'Union interparlementaire (UIP) vit le jour. Créée
en 1889 à l'initiative de deux parlementaires, éminents
pacifistes, William Randal Cremer (Royaume-Uni) et Frédéric Passy
(France), l'Union interparlementaire a été le premier forum
permanent de négociations politiques multilatérales.
Désireuse de promouvoir la paix et le principe de l'arbitrage
international, elle a jeté les bases de ce qui est aujourd'hui la
coopération multilatérale institutionnelle et a plaidé
pour la création d'institutions analogues au niveau gouvernemental, qui
se sont concrétisées sous la forme de l'Organisation des Nations
Unies. L'Union a également contribué à la création
de ce qui est aujourd'hui la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Foyer de
la concertation et de la diplomatie parlementaire entre législateurs de
tous les systèmes politiques du monde, et réunissant en son sein
des représentants de toutes les tendances politiques, l'Union constitue
un exceptionnel poste d'observation de l'évolution de la pensée
politique. Si par le passé l'Union a eu à jouer un rôle
important dans les domaines tels que la démocratie
représentative, la paix et la sécurité internationales,
développement, droit de l'homme, l'éducation la science et la
culture à travers les conférences interparlementaires, de nos
jours dans ce contexte de mondialisation au moment où les
parlementaires, les assemblées parlementaires réclament une place
de plus en plus croissant dans la scène internationale, elle doit
redéfinir son rôle afin de mieux répondre aux exigences du
moments. Plusieurs phénomènes interpellent et obligent l'Union
interparlementaire à redéfinir sa place et son rôle dans
cette nouvelle communauté mondiale. Tout d'abord au cours de ces
dernières années, l'accélération de la
mondialisation des problèmes et leur imbrication croissante ont
posé la nécessité pour les assemblées
parlementaires de jouer un rôle de plus en plus actif dans
l'évaluation des choix de la politique nationale dans des domaines tels
que la politique étrangère, auparavant considérée
comme une prérogative gouvernementale. Devant une société
en pleine mutation et une opinion publique consciente du degré
d'imbrication des politiques des pays voisins ou partenaires et de leur
incidence sur la vie quotidienne ; et un électorat qui attend des
parlementaires qu'ils traduisent concrètement leurs attentes et
pèsent sur les choix de l'exécutif ; la diplomatie
parlementaire se situe désormais au coeur des enjeux de notre temps.
Cadre où s'expriment pourtant les attentes
concrètes du corps électoral mondial, l'Union coupée des
réalités extérieures et dans l'impossibilité
d'appréhender les problèmes dans leur globalité, ne
seraient plus aujourd'hui, aux yeux de certains, qu'une institution du
passé. La nécessité d'un contact entre les parlementaires,
qui est d'ailleurs la raison d'être de l'Union, prend aujourd'hui une
forme plus structurée et plus systématisée ; on est
passé de la coopération parlementaire à la
«diplomatie parlementaire». Cependant qu'entend -t-on par la notion
de diplomatie parlementaire ? Qu'est ce que donc la diplomatie
parlementaire ? S'il est facile de définir le concept de
coopération parlementaire, il n'est pas aussi évident de trouver
une définition de la « diplomatie parlementaire ».
Une définition qui pourrait être en mesure de saisir tous les
contours de cette « nouvelle forme de diplomatie ».
Toutefois il faut retenir que « cette dernière recouvre
à la fois les liens institutionnels classiques et ceux
spontanément formés, puis institutionnalisés, qui
permettent désormais aux parlementaires, dans le cadre de leur mandat,
de s'attaquer aux grands problèmes qui ignorent les
frontières »3(*). Elle a pour objectif de lancer des initiatives dans
le but d'influencer les décisions politiques de l'exécutif et de
préparer le terrain aux solutions concrètes. Un tel objectif est
rendu facile par le recourt à des moyens plus directs et moins
formels, qui peuvent être des échanges personnels entre
parlementaires. Vu la difficulté que pose la définition de ce
concept, nous allons consacrer un chapitre entier à son étude.
Cependant, par quel moyen les parlementaires se sont affirmés sur la
scène internationale ?
Quels sont les phénomènes qui réclament
ce rôle diplomatique émergent de la part des parlementaires et
qui exigent qu'ils se positionnent comme acteurs de la coopération
multilatérale?
Dans ce contexte de mondialisation quel rôle peut jouer
l'Union interparlementaire ?
C'est autour de ces quelques questions, qui en quelque sorte
soulèvent la problématique essentielle de ce sujet que portera
cette réflexion. Une réflexion qui s'organise autour de deux
parties. La première partie intitulée L'affirmation des
parlements sur la scène internationale portera sur les pouvoirs
constitutionnels donnés au parlements en matière de politique
extérieure, sur le rôle de la coopération
parlementaire et les facteurs qui exigent le dépassement de cette
coopération pour adopter la diplomatie parlementaire. La
deuxième partie quand à elle, sera consacrée à
l'Union interparlementaire ; elle traitera de sa genèse, de sa
structure et de son fonctionnement. Il sera également question dans
cette partie des activités de l'Union.
Pourquoi ce
thème ?
De nombreuses recherches et d'ouvrages traitant sur de
multiples volets de la diplomatie existe déjà. Ils
résument ou approfondissent les connaissances nécessaires
à qui souhaite mieux comprendre la complexité de la pratique
diplomatique. D'autres études (les mémoires) intéressantes
faites par des étudiants abordent des domaines particuliers de la
diplomatie de façon « focalisée » : par
exemple la diplomatie économique, la diplomatie de développement,
la diplomatie telle exercée par un pays donné ou une organisation
internationale etc. Ma prétention n'étant pas d'ajouter à
une bibliographie déjà foisonnante un ensemble de
généralités risquant de revenir sur des questions qui ont
fait l'objet de multiples recherches.
J'ai donc choisi de faire des recherches sur ce sujet et ce
pour deux raisons principales : la première est relative à
ma formation, la seconde raison est liée à l'importance du sujet.
Primo étant élève en partenariat et
coopération internationale, j'ai voulu faire un mémoire de fin de
formation dont le thème intéresse particulièrement ma
formation. Ce qui me facilitera la documentation, la recherche et
l'étude de certains sujets étudiés en classe.
Secundo, j'ai voulu mener une recherche sur une forme
« nouvelle de diplomatie » conduite par des acteurs dont le
rôle grandissant est relativement moins connu ou parfois contesté.
Il s'agit des parlementaires. Une telle recherche m'a poussé à
vouloir comprendre comment cette diplomatie émergente est conduite sur
le plan multilatéral c'est-à-dire dans le cadre de l'Union
interparlementaire. Il n'existe pas beaucoup d'écrits sur la diplomatie
parlementaire. Toutefois depuis quelques années plusieurs colloques et
séminaires sont organisés par des parlementaires en Europe ou en
Amérique du Nord et un peu partout dans le monde en vue de cerner les
contours de cette diplomatie émergente.
Dans ce mémoire j'ai tenu autant que possible
d'utiliser un style simple, clair et précis ; de présenter
pour chaque chapitre des commentaires qui synthétisent d'une
façon compréhensible les questions traitées et de me
fonder sur des exemples précis.
CHAP. PRELIMINAIRE : ESSAI DE
DEFINITION DE LA NOTION DE DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
Pour mieux cerner la notion de diplomatie parlementaire, il
serait plus judicieux de commencer par définir les deux mots qui
composent ce concept. Il s'agit notamment de la notion de diplomatie et celle
de parlement.
Section1/ LA NOTION DE
DIPLOMATIE.
Une bonne compréhension de la notion de diplomatie
requiert au préalable une connaissance des origines et de
l'évolution de cette notion. C'est ce que nous allons tenter de faire au
niveau de ce paragraphe avant de nous intéresser à la
définition du mot.
A/
Bref aperçu sur les origines du mot diplomatie.
L'auteur de l'ouvrage Histoire de la
diplomatie4(*) nous
renseigne que les origines de ce mot remontent de l'Antiquité.
D'ailleurs c'est ce qu'on va tenter d'expliciter à travers la citation
suivante tirée de cet ouvrage. Le mot diplomatie est
« dérivé lointain du grec diplôma qui veut dire
une feuille pliée en deux. Il s'agissait des parchemins et, par la
suite, les actes officiels ou juridiques passés sur parchemin (le sens
de " brevet universitaire " ne date que de 1829) ». Le mot va
connaître une évolution considérable, ainsi à partir
XVIIe siècle, on appelait " diplomatique " l'étude des documents
historiques en latin moderne. L'adjectif diplomatique remonte par contre
à la consolidation des nations modernes. Ce n'est qu'en 1726 que le
terme va s'appliquer à l'étude des traités internationaux
(traditionnellement rédigés sur parchemin) puis, à partir
de Vergennes (1774), à l'art de les négocier. Il faut ainsi
attendre jusqu'en 1791 pour assister à l'utilisation du terme
« diplomatie » (légèrement méprisant),
par analogie avec aristocratie. Le terme diplomate fera son apparition qu'en
1792. On peut donc constater que la notion de diplomatie rassemble plusieurs
significations. Il peut s'agir de la représentation d'un Etat, des actes
officiels passés sur parchemins (traités) ou de l'art de
négocier.
Comme cela a été précédemment
souligné nous allons passer maintenant à l'examen de
l'évolution de la pratique la diplomatie à travers l'histoire.
B/
Rappel sur l'évolution historique de la diplomatie.
La diplomatie est une pratique dont les origines remontent de
l'Antiquité. Ainsi durant cette période trois empires peuvent
être considérés comme les précurseurs de la
diplomatie. Il s'agit de l'empire Romain, de l'empire Grec, et de l'empire
Byzantin.
Ainsi dans la Grèce antique, les débuts de la
pratique diplomatique sont apparus avec les accords négociés, les
réconciliations entre cités, la trêve ou divers types
d'arrangements : les traités, les alliances, l'établissement
de consulats.
Dans l'empire Romain on faisait déjà recours
à des pratiques telles que la remise des otages garantissant ainsi
l'exécution d'un traité. Les romains ont été les
premiers à recourir à l'ultimatum. Bien qu'à cette
époque les ambassadeurs n'étaient pas encore résidents,
on assistait déjà à l'établissement de missions ad
hoc et la pratique de l'immunité.
Quand à l'empire Byzantin, la diplomatie va adopter
une forme de plus en plus moderne mais qui ne tardera à sombrer dans les
méandres de la corruption et des intérêts privés.
Les temps modernes sont caractérisés par une
forme de diplomatie qu'on peut qualifier de moderne. Contrairement à la
diplomatie traditionnelle qui consistait à la représentation, la
protection, à l'information et à la négociation ; la
diplomatie des temps modernes va connaître des changements
considérables avec la désignation des chefs de missions par le
chef de l'Etat. C'est ce qui fait dire à Montesquieu dans son ouvrage
L'Esprit des Lois « les ambassadeurs sont la parole du
prince qui les envoie et cette parole doit être libre ».
Ainsi, pour consacrer cette liberté des
privilèges et des immunités sont accordés à
l'établissement officiel. Une des grandes innovations de cette
période est la professionnalisation de la pratique diplomatique. La
diplomatie qui était considérée comme un «
divertissement extérieur de l'aristocratie » va devenir un
métier. Si la pratique diplomatique a connu un essor considérable
à travers l'histoire, elle ne sera pas accompagnée d'une
codification.
Ainsi, il faut attendre le congrès de Vienne de 1815
et le protocole d'Aix la Chapelle de 1818 5(*) pour assister à une codification
réglementation diplomatique.
Les relations internationales vont connaître par
la suite une évolution croissante et rapide allant jusqu'à la
modification du rôle traditionnel des diplomates. Le développement
des relations économiques, scientifiques ou culturelles entre les
nations va non seulement étendre leurs domaines de compétence,
mais aussi va favoriser l'intervention dans le champ des relations
extérieures de ministères techniques (comme les ministères
chargés de la Défense, des Finances, de l'Agriculture, du
Commerce extérieur, par exemple).
Mais c'est surtout durant le siècle dernier que l'on va
assister à la multiplication des forums de discussions et de
négociations directes, aboutissant à la création
d'organismes internationaux, au premier rang desquels nous pouvons situer la
Société des Nations puis l'Organisation des Nations unies. Ce
qui va entraîner le développement d'une diplomatie dite
« parlementaire », en charge des négociations
multilatérales. La diplomatie collective et ouverte prévaut
désormais sur la diplomatie bilatérale et secrète.
C /
essai de définition de la notion de diplomatie.
Avant d'aller en besogne il serait important de
préciser qu'il n'existe pas une définition unique de la
diplomatie. C'est ainsi que le dictionnaire Larousse consacre à la
diplomatie une définition très succincte. Elle est « la
science des rapports internationaux » alors que dans le Robert
« elle est une branche de la politique qui concerne les relations
entre Etats ; un art de la représentation des intérêts
d'un gouvernement à l'étranger, de l'Administration des affaires
internationales, de la direction et de l'exécution des
négociations entre Etats ».
D'une manière concise on entend par diplomatie
l'ensemble des moyens et activités spécifiques qu'un Etat
consacre au service de sa politique étrangère. Cependant, il faut
toutefois se garder de l'identifier d'une manière caricaturale à
la politique étrangère dont la diplomatie n'est qu'un sous
ensemble6(*). D'ailleurs
elle n'est qu'un instrument parmi tant d'autre de la politique
extérieure comme le commerce, les investissements, les
représentations dans les expositions internationales et en
général toutes les manifestations scientifiques, sportives etc.
De toutes façon, l'action diplomatique est par
définition une action régalienne : elle dépend
fondamentalement de l'État. Ainsi le diplomate est « un agent
de l'État qui a comme caractéristique de travailler avec
l'étranger sur l'étranger »7(*). La diplomatie, concerne dans ce
cas les pratiques et les institutions formant le cadre dans
lequel les États conduisent leurs relations extérieures
pacifiques. La diplomatie est une activité gouvernementale
spécialisée. Ainsi, les agents diplomatiques d'un État
mettent en oeuvre la politique extérieure de ce gouvernement. Les
diplomates ont pour missions principales de représenter, d'informer et
de négocier.
Il est important de signaler que
« l'établissement de relations diplomatiques ne peut se faire
que sur la base d'un accord mutuel entre deux États : les
diplomates représentent l'État dont ils sont les agents
auprès de l'État qui les accrédite et ont pour charge de
développer les relations amicales entre les deux pays, dans le domaine
politique, économique, culturel et social »8(*).
Les diplomates constituent par ailleurs la
source d'information privilégiée et la plus fiable pour l'Etat
accréditant: les informations qu'ils transmettent à leur
ministère participent à l'élaboration et à la
définition de la politique extérieure du pays
accréditant.
Parmi les missions confiées aux diplomates la
négociation est un des rôles les plus importants dans la
mesure où elle est l'instrument qui permet de rapprocher des
intérêts nationaux divergents et son échec peut conduire
à la confrontation armée.
A la différence des agents consulaires qui se chargent
de la protection des intérêts privés de leurs
ressortissants dans l'Etat accréditaire, les diplomates protègent
plutôt les intérêts nationaux au sein de cet Etat. Les
agents consulaires s'occupent en général de la délivrance
des certificats de naissance, de mariage ou de décès à
leurs compatriotes résidant ou voyageant dans le pays
étranger ; ils assurent un rôle de conseil et d'information
à l'égard de leurs ressortissants nationaux, en ce qui concerne
le commerce, l'investissement et la réglementation en vigueur dans le
pays d'accueil. Ils se chargent des questions relatives à
l'établissement de visas de tourisme pour les étrangers
désirant se rendre dans le pays qu'ils représentent.
Le corps diplomatique est placé sous l'autorité du
ministère des Affaires étrangères. Ce dernier a la charge
de l'ensemble des relations extérieures du pays. Dans la mesure
où ils sont les représentants de l'État, les
diplomates jouissent d'un statut particulier. Le statut des diplomates est
actuellement gouverné par la convention de Vienne de 1961, signée
sous l'égide des Nations unies.
Les diplomates se classent en trois catégories :
la première catégorie concerne les ambassadeurs, légats et
nonces pontificaux, accrédités par les seuls chefs d'État
et qui représentent le dirigeant de leur nation ; la seconde
catégorie concerne les envoyés et ministres
plénipotentiaires et enfin les chargés d'affaires,
accrédités auprès du ministre des Affaires
étrangères.
Le statut des diplomates à l'étranger est
régi par deux principes fondamentaux :
l'extraterritorialité et l'immunité. Ces deux principes ont pour
vocation de permettre à ceux-ci l'accomplissement de leurs fonctions
à l'abri de toute contrainte ou pression.
Ainsi en vertu du principe d'extraterritorialité, les
bâtiments des missions diplomatiques sont inviolables, de même que
les communications entre les agents diplomatiques et leur ministère.
L'extraterritorialité protège les agents diplomatiques, leurs
familles et l'ensemble du personnel de toute arrestation. Les ambassades sont
ainsi un lieu d'asile pour toute personne qui y est accueillie.
L'immunité diplomatique met les agents diplomatiques
à l'abri de toutes poursuites devant une juridiction de l'État
où ils exercent leurs fonctions, même s'ils commettent un
délit ou un crime, que celui-ci ait trait ou non à leur fonction.
En revanche, les diplomates ont le devoir de respecter les lois et
réglementations en vigueur dans le pays d'accueil et de s'abstenir
d'intervenir dans les affaires intérieures de ce pays. Tout viol de ces
lois peut entraîner l'expulsion pure et simple de ces derniers
(qualifiés de personae non gratae) vers leurs pays
d'origine.
Section II. LA NOTION DE
PARLEMENT.
Le mot parlement est un terme générique
désignant une instance représentative composée d'individus
à qui le peuple a confié la responsabilité de le
représenter en lui confiant le soin de définir le cadre
légal dans lequel la société sera gouvernée et de
veiller à ce que ces prescriptions légales soient mises en oeuvre
de manière responsable par le pouvoir exécutif. C'est à
travers l'expérience historique du Parlement anglais dont la
théorie a été élaborée par les penseurs
comme Montesquieu et Locke qui a servi de base à l'instauration de tous
les régimes représentatifs.9(*) Dans les démocraties libérales
actuelles, le parlement, à une chambre (monocamérale), à
deux chambres (bicamérale), conserve ses prérogatives
traditionnelles (vote de la loi et du budget, contrôle de
l'exécutif).
Le parlement porte des appellations différentes selon
les pays. Aux Etats-Unis d'Amérique, c'est le Congrès, au Japon
la Diète, au Cameroun l'Assemblée nationale, en Chine
l'Assemblée populaire nationale, etc.
Quant à la structure du parlement, certains sont
monocaméraux, c'est-à-dire constitués d'une seule Chambre
(République Unie de Tanzanie, Zimbabwe, Zambie, Suède, Danemark,
VietNam, etc.). D'autres sont bicaméraux, composés de deux
Chambres comme au Gabon (Assemblée nationale et Sénat), en
Fédération de Russie (Douma d'État et Conseil de la
Fédération), au Royaume-Uni (Chambre des Communes et Chambre des
Lords), aux Etats-Unis d'Amérique (Chambre des représentants et
Sénat), etc. Dans certains pays, généralement dotés
d'une structure fédérale, il y a un parlement national et des
parlements régionaux. Ils s'acquittent généralement des
mêmes fonctions, le parlement national se concentrant sur les grands
dossiers d'intérêt national tandis que les parlements
régionaux exercent une autorité décentralisée pour
légiférer dans les domaines d'importance locale ou
régionale. Dans la présente étude, on entend par parlement
ces deux catégories de parlements.
A/
Comment les parlements sont-ils constitués ?
En règle générale, la plupart des
parlements sont élus dans le cadre d'élections tenues à
intervalles plus ou moins réguliers sur la base du suffrage
universel.
Toutefois, dans certains systèmes, notamment
bicaméraux, une des Chambres peut être désignée.
Pareil mode de constitution est généralement
utilisé pour garantir la représentation au parlement de certains
secteurs de la société qui risqueraient de ne pas l'être.
Dans d'autres cas encore, comme dans les pays en proie à des
désordres civils, ou sortant d'un conflit intérieur, et où
la tenue d'élections n'est pas encore possible, les membres du parlement
sont tous nommés.
Dans le monde, la plupart des parlements sont pluralistes.
Cela signifie qu'il y a d'une part un parti ou un groupe de partis qui
constituent la majorité de gouvernement et qui soutiennent le
gouvernement et, d'autre part, un parti ou un groupe de partis qui composent
l'opposition, dont la tâche principale est mettre en cause la
responsabilité de l'exécutif de demander des comptes au
gouvernement et de veiller à ce qu'il agisse de façon responsable
et transparente.
B/Comment les parlements sont-ils structurés ?
En règle générale, les parlements ont une
structure organique à deux niveaux.
Il y a une structure politique (Bureau, Comité
directeur, Présidium, Mesa, etc.) chargée des décisions
sur les dossiers politiques dont le parlement est saisi. Ces instances sont
généralement représentatives de la composition politique
du parlement .Le plus souvent, cette instance est présidée par le
Président de la Chambre.
Ensuite, une structure administrative qui sous-tend le
processus décisionnel politique. Généralement, cette
fonction est assurée par un secrétariat dirigé par un
Secrétaire général, travaillant sous l'autorité du
Président et des instances dirigeantes, et fournissant services
administratifs et autres aux parlementaires.
Habituellement, le secrétariat est doté d'un
personnel recruté et rémunéré par le parlement, qui
est indépendant des autorités politiques et est tenu de fournir
des prestations aux parlementaires indépendamment de leur appartenance
politique.
Bon nombre de parlements ont leur propre corps de
fonctionnaires indépendants de la fonction publique d'État.
Les parlements s'acquittent de leur travail avant tout
grâce aux diverses commissions (permanentes, restreintes,
spécialisées, ad hoc, etc.) à qui sont confiées la
responsabilité d'un domaine précis des affaires publiques. La
composition et l'effectif de chaque commission reflètent
généralement l'éventail politique du parlement.
D/Quelles sont les fonctions d'un parlement ?
Les parlements sont, dans l'État, la principale
institution représentative et il leur appartient de représenter
les intérêts de tous les secteurs de la société, de
prendre en compte ces intérêts dans les politiques adoptées
et de veiller à ce que ces politiques soient mises en oeuvre
efficacement.
Plus généralement, ils sont responsables de la
défense et de la promotion des droits de l'homme.
Indépendamment de leur nature et de leur structure, les
parlements exercent trois grandes fonctions :
· Les parlements légifèrent
: ils adoptent les lois régissant la
société de manière structurée. En matière
législative les parlements proposent, étudient, discutent et
ratifient les lois.
· Les parlements contrôlent l'action de
l'Exécutif : ils le font pour s'assurer que ce
dernier agit dans la légalité.
· Les parlements allouent des ressources
financières au pouvoir exécutif :
grâce à leur fonction budgétaire, les parlements
ont généralement la responsabilité de l'autorisation et de
la répartition des recettes publiques dont l'Exécutif a besoin
pour engager les politiques qu'il a formulées. En outre, ils
contrôlent les dépenses du gouvernement.
En plus des fonctions décrites plus haut, dans le
Commonwealth, les parlements ont aussi la responsabilité de former le
gouvernement. Le Premier Ministre y est généralement le dirigeant
parlementaire du parti ou de la coalition ayant la majorité au
parlement.
Les pouvoirs des parlements ont connu durant le dernier
siècle une restriction considérable. C'est ainsi qu'en France ses
fonctions ont été sérieusement diminuées par la
constitution de 1958. Et ce tant au niveau du domaine de la loi dont on
constate une nette réduction qu'au niveau du contrôle qu'il peut
exercer sur le gouvernement et qui a été rendu plus difficile. Et
pour Philippe George10(*)
ce phénomène « pourrait être un des traits
caractéristiques des systèmes politiques actuels dans lesquels
l'exécutif tend à accroître ses
prérogatives ».
De nos jours les assemblées parlementaires ne se
contentent pas uniquement à contrôler la politique
extérieure menée par leurs gouvernements mais à s'affirmer
sur la scène internationale comme acteur des relations internationales.
Elle visent ainsi à intervenir dans le domaine diplomatique aux
cotés de l'exécutif. C'est ainsi qu'on parle de
l'émergence d'une diplomatie parlementaire.
S'agissant du mot parlementaire, le dictionnaire Larousse
consacre une définition succincte. Le nom parlementaire signifie un
« membre d'un parlement » ; mais quand il s'agit d'un
adjectif, il peut signifier tout « ce qui est relatif au
parlement ». Ainsi le mot parlementaire renferme donc deux
sens : il concerne la personne membre d'un parlement, et aussi ce qui est
relatif au parlement, qui lui appartient. Dans le sujet qui nous concerne nous
serons plus amenés à utiliser le nom parlementaire.
C'est-à-dire la diplomatie telle qu'exercée par des
parlementaires.
C'est à la lumière des concepts
précédemment définis que nous allons examiner la notion de
diplomatie parlementaire. Une diplomatie qui malgré son rôle de
plus en grandissant est souvent contestée.
Section III. LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE.
C'est en ces termes que le Président du Sénat
Français Christian Poncelet s'était exprimé lors d'un
colloque sur la Diplomatie parlementaire organisé par les
présidents des deux chambres du parlement français en mai
2001 « Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en réjouisse ou
qu'on le déplore, la diplomatie parlementaire existe, je l'ai
rencontrée. Elle est pratiquée par tous les pays, avec une
intensité et selon des modalités sans doute variables, et elle
prend également une importance croissante à l'échelon
international, par la multiplication des organismes
interparlementaires. » . Si cette affirmation nous renseigne sur
l'évidence de l'existence de la diplomatie parlementaire et sur son
rôle évolutif, elle ne nous éclaire pas sur la
signification de ce concept.
Toute définition de la diplomatie parlementaire
implique sur le plan théorique l'élaboration d'une formule qui
par sa neutralité et globalité pourrait rendre compte de la
totalité de l'activité diplomatique qui pourrait être
effectuée par les parlementaires.
Une telle définition serait trop abstraite si elle ne
s'appuie pas sur des faits concrets témoignant par leur pertinence
l'existence d'actes diplomatiques posés par les parlementaires ou les
assemblées parlementaires.
En effet, il est difficile de trouver une définition
qui saurait cadrer tous les contours de la diplomatie parlementaire et qui peut
faire l'objet d'unanimité entre les observateurs et les acteurs de ce
phénomène nouveau et ce malgré les avancés
constatées ces dernières années dans ce domaine. Une telle
difficulté est liée au fait que la diplomatie parlementaire n'est
qu'à ses balbutiements. L'émergence de la diplomatie
parlementaire ne date pas de très longtemps. Certes, on ne peut situer
exactement la période de son apparition dans la scène
internationale, mais une chose est certaine, son émergence, est
liée au phénomène de la mondialisation. Son rôle
grandit de plus en plus et embrasse des formes variées en fonction de
l'évolution du monde. Depuis le début de ce
21ème siècle plusieurs colloques, séminaires,
conférences ou débats se sont tenus au niveau des
différentes Assemblées parlementaires ou Associations
parlementaires en vue de trouver une définition à la notion de
diplomatie parlementaire11(*).
Durant ces colloques et conférences les intervenants
ont essayé de définir le concept de diplomatie parlementaire.
Nous allons essayer d'examiner quelques unes de ces définitions. Dans
une de ces conférences Daniel Philip Hays, Président du
Sénat du Canada soutient que « la diplomatie parlementaire se
définit généralement comme le processus par lequel les
parlements, ou les parlementaires à titre individuel, ainsi que leurs
assemblées et associations, s'occupent des relations
extérieures. ». Cette définition comporte un bon nombre
d'éléments que nous allons développer et clarifier par la
suite.
Elle suggère en particulier deux aspects fondamentaux
de la diplomatie parlementaire qu'il importe de souligner immédiatement,
car ils vont ensuite nous servir de guides.
La diplomatie parlementaire est tout d'abord un
processus ; un processus par lequel :
· les parlements ou les parlementaires pris
individuellement s'occupent des relations internationales ;
· les assemblées et les associations
parlementaires s'occupent des relations internationales.
La diplomatie parlementaire est donc avant tout un processus
c'est-à-dire qu'elle comporte des étapes, suit un
itinéraire et a une finalité. On peut ainsi distinguer à
travers cette définition deux volets principaux de la
diplomatie : la diplomatie parlementaire bilatérale et
la diplomatie parlementaire multilatérale. Par diplomatie
parlementaire bilatérale, il faut comprendre la diplomatie telle
exercée par les parlementaires ou les parlements pris individuellement
à travers les groupes d'amitié, des visites, des
échanges, des jumelages. Quand à la diplomatie parlementaire
multilatérale elle concerne celle exercée par la voie des
associations internationales de parlementaires.
Le séminaire organisé par l'Assemblée
Parlementaire de la Francophonie à Dakar en 2002 nous fournit une autre
définition que l'on peut considérer comme assez complète
dans la mesure où elle distingue la diplomatie parlementaire de la
diplomatie traditionnelle et de la coopération interparlementaire.
Ce colloque retient que la diplomatie est «
Un ensemble d'interventions, d'attitudes ou d'activités, ad
hoc ou organisées selon une stratégie déployée
auprès d'instances étrangères pour interpeller, influencer
voire infléchir, en fonction d'objectifs nationaux.
Exercée par des parlementaires ou au nom
d'un parlement, elle constitue un des rôles internationaux propres aux
assemblées élues et elle prend le nom de diplomatie
parlementaire. Effectuée auprès d'autres parlementaires ou
d'autres parlements, on parle plutôt de relations
interparlementaires. »
En d'autre terme la diplomatie parlementaire consiste en un
ensemble d'interventions, d'attitude ou d'activités, ad hoc ou
organisé, exercé par des parlementaires ou au nom d'un parlement
et selon une stratégie déployée auprès d'instances
étrangères pour interpeller, influencer, voire infléchir
en fonction d'objectifs nationaux.
Ce qui est important de retenir à travers cette
définition, c'est que la diplomatie parlementaire est une
activité exclusivement réservée aux parlementaires et aux
parlements. Tout comme la diplomatie traditionnelle, elle est exercée
auprès des institutions, organismes ou bureaux ayant un pouvoir
d'autorité, de décision ou de contrôle pour les
interpeller, les influencer ou les infléchir. Elle se distingue de la
diplomatie traditionnelle que par la forme (les moyens et les acteurs sont
différents). Mais reste fondamentalement distincte de la diplomatie
traditionnelle dans la mesure où elles ont les mêmes objectifs et
presque la même philosophie. Certains exclus de la diplomatie
parlementaire toute intervention parlementaire faite en dehors du cadre
institutionnel et privilégient les forums interparlementaires. C'est ce
que l'on peut constater à travers définition retenue par M.
Marcel Eloi CHAMBRIER-RAHANDI, Député (Gabon) qui
considère la diplomatie parlementaire comme « une
Assemblée d'élus nationaux, issus d'Etats différents,
réunis dans un cadre institutionnel, et dont la volonté commune
est d'établir des relations en vue de définir et d'atteindre des
objectifs par une action concertée ».
La compréhension que l'on peut tirer de ces
définitions est que la diplomatie parlementaire requiert l'intervention
de parlementaires pris individuellement ou réunis en assemblée
sur des problèmes d'enjeu transfrontalier et ce suivant une
stratégie et des objectifs déterminés.
Il faut toutefois se garder de confondre diplomatie
parlementaire et coopération interparlementaires. Les relations
interparlementaires ou précisément la coopération
interparlementaire ne concerne que les relations établies exclusivement
entre parlementaires ou parlements alors que la diplomatie parlementaire peut
sortir du cadre parlementaire, mettre en rapport des parlementaires et des
sujets autres que des parlementaires, elle prévoit une intervention
directe des parlementaires sur la scène internationale, sur les
questions relevant de la politique extérieure. Comme tout nouveau
phénomène, le concept diplomatie parlementaire fait l'objet de
plusieurs critiques et contestations de part et d'autre.
A/Diplomatie parlementaire : un concept
contesté
Evoquer le rôle des parlementaires dans les relations
internationales peut paraître, à priori, un non sens, quant on
sait que traditionnellement les relations internationales relèvent du
domaine réservé du pouvoir exécutif
représenté par le Président de la République et le
Gouvernement. C'est ainsi que la diplomatie parlementaire fait souvent figure
d'allégation.
Jean-François Deniau, ancien Ministre,
député du Cher disait 12(*)"Depuis l'origine, depuis qu'il y a une
Assemblée nationale et des députés, leur fonction dans le
domaine de la politique étrangère est contestée. A la fois
sur le plan institutionnel au nom des rapports des pouvoirs publics ; et dans
l'opinion publique, qui comprend mal que ses élus s'occupent d'affaires
si lointaines.»
Nous pouvons comprendre à travers cette assertion que
l'activité diplomatique des parlementaires a de tout temps
été contestée. Une contestation qui émane aussi
bien des classes politiques dirigeantes que des citoyens. Cette contestation
est surtout liée à la nature de fonction parlementaire qui
consiste à légiférer et à contrôler l'action
de l'exécutif et non à s'occuper des relations internationales.
Abondant dans le même sens M. Christian PONCELET, président du
Sénat français a relevé trois critiques qui sont souvent
proférés à l'encontre de la diplomatie parlementaire.
La première critique consiste à dire que
« l'action internationale des assemblées permet de
compenser leur absence de pouvoirs réels dans les domaines de la
législation et du contrôle ».
La deuxième critique qu'il considère
d'ailleurs comme malicieuse « il ne saurait y avoir de diplomatie
parlementaire, car la France doit parler d'une seule voix ». Cette
critique place la diplomatie parlementaire comme une diplomatie concurrente,
ou rivale de la diplomatie gouvernementale. Dans ce cas la diplomatie
parlementaire se résumerait en une diplomatie prétentieuse dans
la mesure où elle n'a ni les moyens et les compétences de la
diplomatie gouvernementale.
Enfin la troisième critique relevée par
M. Poncelet consiste à avancer que « la diplomatie
parlementaire est une diplomatie artificielle ». Elle est
artificielle dans la mesure où « elle serait sans consistance
et sans fondement ».13(*)
En d'autres termes, il s'agit d'une diplomatie privée d'une base solide
et constante étant donné que les majorités parlementaires
changent alors que la diplomatie suppose une continuité en long
terme.
A côté de ces quelques critiques Dr Bernard
Patry14(*) signale que
certains facteurs empêchent l'émergence de la diplomatie
parlementaire. Il cite ainsi « la charge
de travail déjà énorme des parlementaires : travail
dans la circonscription, tâche de législateur, travail dans de
nombreux comités, sans compter la participation aux campagnes
électorales; le financement requis pour assumer un tel rôle
international;[...] de telles initiatives sont peu couvertes par les
médias et rapportent peu de bénéfices au point de vue
électoral; le public en général méconnaît ce
rôle émergent de ses parlementaires et a la critique facile quant
aux déplacements de ces derniers à
l'étranger. »
Ce tableau permet ainsi de distinguer la diplomatie
parlementaire de la diplomatie officielle.
|
DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
|
DIPLOMATIE OFFICIELLE
|
POINTS COMMUNS
|
ACTEURS
|
Parlementaires et Assemblées Parlementaires
|
Diplomates
|
Moyens pacifiques
Discrétion
Défense des causes nationales
Influencer, Interpeller, Infléchir
complémentarité
|
OBJECTIFS et VISIONS
|
Diversifiés
|
Unique
|
LES ACTEURS REPRESENTENT
|
Le Peuple
|
Le Gouvernement
|
LES ACTES ACCORDS NEGOCIATIONS
|
N'engagent pas l'Etat
|
Engage l'Etat
|
EXERCEE AU NOM
|
Groupe, Individuel, Parlement
|
Etat
|
Tableau Récapitulatif.
PREMIERE PARTIE :
L'AFFIRMATION DES PARLEMENTS SUR
LA SCENE INTERNATIONALE.
« Ce sont les peuples qui, par
l'intermédiaire de leurs élus, pousseront les gouvernements
à aller de l'avant. »
Léopold S. Senghor
Chapitre I / LE ROLE DU
PARLEMENT DANS LA CONDUITE DE LA POLITIQUE EXTERIEURE.
Les implications internationales de certains enjeux de
politique intérieure et les fortes répercussions sur la vie
quotidienne des citoyens de décisions prises à l'échelle
internationale incitent le Parlement à intervenir de manière plus
active en politique internationale.
La politique extérieure a longtemps
échappé aux prérogatives des parlements sous
prétexte que la diplomatie était « l'affaire des
princes » et non celle des peuples. De nos jours une telle
pensée peut être contestée et peut se révéler
dangereuse quand on sait que la politique extérieure est une
politique publique parmi d'autres [de ce fait], elle soulève les
mêmes problèmes, d'options, d'efficacité, de contrôle
et d'évaluation des résultats en vue de leur redressement
éventuel15(*). Dans
ce cas elle concerne tous les acteurs politiques mais à des
degrés différents. On ne peut toutefois nier la
prépondérance de l'exécutif dans ce domaine. Une
prépondérance qui d'après certains auteurs est
justifiée. On peut citer en exemple Miche Ameller qui considère
qu' « il est impossible de confier la conduite des relations
entre Etats à l'ensemble des représentants du peuple, lesquels
peuvent au surplus professer sur ce point des avis divergents, voire
opposés ».16(*) D'ailleurs la prépondérance de
l'exécutif dans la conduite des affaires étrangères est
l'une des caractéristiques communes à tous les pays. La seule
différence entre les systèmes politiques réside au niveau
de la question à savoir si c'est le gouvernement, le chef de l'Etat et
le gouvernement ou bien le chef de l'Etat seul qui a la charge de ce domaine.
En effet la conduite de la politique extérieure suppose une unité
de conception et de direction et ne peut être conforme avec les formules
de délibération permanente que l'on retrouve au niveau des
parlements. Elle exprime des intérêts durables de l'Etat et non de
telle ou telle majorité. Par conséquent, la politique
extérieure est moins soumise aux changements d'ordre politique,
économique ou social qui peuvent survenir au niveau interne d'un pays.
De ce fait l'exécutif est mieux placé que le parlement pour
exprimer cette unité de conception et de direction
précédemment évoquée. La position des parlements
dans le système de détermination de la politique
étrangère varie en fonction des différences entre les
systèmes politiques et les cultures. Les parlements ont su à
travers l'histoire, imposer leur participation en matière de politique
extérieure et se poser comme soutien incontournable du gouvernement en
la matière.
Cela s'applique notamment à travers la ratification
des traités internationaux et à l'adaptation de la
législation destinée à faire appliquer ces traités
en droit interne, l'autorisation du budget consacré aux affaires
étrangères et le contrôle la politique
étrangère du gouvernement.
Section I. LE ROLE DU PARLEMENT
DANS LA RATIFICATION DES TRAITES ET AUTRES DECISIONS LIEES A LA POLITIQUE
EXTERIEURE.
A/ Au moment de la phase
préparatoire.
En général le rôle des Parlements au
moment de la préparation des dossiers de politique
étrangère n'est pas formel dans la mesure où les
parlementaires se trouvent dans la plupart des cas dans l'impossibilité
juridique ou pratique de prendre part aux négociations qui
précédent la conclusion des traités ni d'obliger
l'exécutif d'entamer les négociations (par exemple l'article 52
de la constitution française de 1958 dispose que « le
Président de la République négocie et ratifie les
traités »). Le rôle des parlements durant la phase
préparatoire consiste à faire de telle sorte que les
parlementaires soient mis au courant des importants projets de politique
extérieure de l'organe exécutif. Dans la pratique, cela
consiste en général à veiller à ce que les
négociations soient suivies au parlement. Ainsi dans certains pays afin
d'éviter des divergences et garder le consensus en matière de
politique étrangère des procédures formelles ont
été établi. Il s'agit notamment de consulter
les commissions des affaires étrangères
au moment de la préparation du dossier et avant de prendre
toutes décisions majeures relatives à la politique
étrangère.
Pour mener à bien ce rôle, les parlementaires ont
fréquemment recours à toute la gamme des techniques
parlementaires pour peser dans les négociations intergouvernementales.
Parmi lesquelles il faut retenir les groupes d'étude, les questions
écrites et orales, les missions et les rapports d'information, les
auditions, notamment de ministres et d'experts, auxquelles procèdent
commissions et délégations, les forums parlementaires
organisés par l'UIP à l'occasion des grandes manifestations
intergouvernementales, les séminaires, les réunions
thématiques, les cours de formation et la participation aux
délégations ministérielles. Afin d'illustrer ce que
nous venons d'avancer, nous allons nous servir de quelques exemples
tirés du rapport établi par l'Union interparlementaire17(*) et celui de Tiitinen18(*).
La coopération entre le ministère des affaires
étrangères et les commissions des affaires
étrangères est le moyen le plus utilisé dans la plupart
des parlements pour favoriser un suivi des négociations menées
par l'exécutif. Ainsi par exemple, en Roumanie, les Commissions des
Affaires étrangères des deux Chambres suivent en permanence tous
les processus de négociation dans lesquels la Roumanie est
engagée, notamment par des réunions mensuelles avec le Ministre
des Affaires étrangères. C'est également le cas en
Islande où le Ministre des affaires étrangères tient le
Parlement régulièrement informé des négociations
auxquelles participe le pays et ces négociations font ensuite l'objet de
débats. En Norvège, en plus de la commission des affaires
étrangères, il existe au parlement une commission élargie
des affaires étrangères qui rassemble non seulement les membres
de la commission des affaires étrangères mais aussi le
Président et le Vice Président de la Commission, le
Président de la Commission de la défense et onze autres
parlementaires. Elle a pour fonction d'examiner les questions importantes de
politique étrangères commerciales ou de sécurité
avec le gouvernement avant que les décisions définitives ne
soient prises. C'est en Slovénie que la commission des affaires
étrangères joue un rôle très important dans la phase
préparatoire de la prise de décision en matière de
politique extérieure. Elle est impliquée dans l'analyse de la
politique étrangère et peut avec le soutien des autres
commissions proposer une session extraordinaire au Parlement afin de
débattre sur diverses questions concernant la politique
étrangère. Il convient de noter également qu'en
Slovénie, c'est la commission des affaires étrangères qui
confirme l'initiative gouvernementale, pour la conclusion d'un traité
international, et formule des suggestions à ce propos. Et pendant la
phase de la négociation, la délégation chargée de
négocier fait rapport à la commission des affaires
étrangères, lorsque des éléments nouveaux sont
apparus en cours de négociation. Dans d'autre pays, la
coopération entre le gouvernement et le Parlement en vue d'un meilleur
suivi des négociations par les parlementaires est beaucoup plus
organisée. A ce propos, on peut citer les Philippines en exemple. Il
existe dans ce pays un Conseil consultatif sur le développement auquel
siègent des représentants de l'exécutif et du
législatif et qui permet au Congrès de faire part à
l'exécutif de ses vues et de ses préoccupations concernant les
négociations intergouvernementales. C'est aussi le cas de la
Suède où à côté du rôle joué par
la commission, le Conseil consultatif des affaires étrangères
examine avec le gouvernement les questions d'une grande importance en
matière de politique extérieure. Ainsi le gouvernement est tenu
d'informer et de débattre à l'avance avec ce Conseil des
questions relatives à la politique étrangères. Dans
certains Etats, le gouvernement est dans l'obligation de tenir le Parlement
informé des négociations internationales auxquelles il fait
partie. C'est le cas de la République de Moldova, où le
gouvernement doit non seulement informer le Parlement de toute
négociation internationale à laquelle il est parti mais aussi
donner à la Commission des affaires étrangères le temps de
formuler des recommandations consultatives. Il existe également dans
cette République des commissions paritaires, composées de
représentants du Parlement et du gouvernement, chargés de
contrôler la mise en oeuvre des accords bilatéraux conclus avec de
nombreux pays.
Vu l'importance actuelle des négociations commerciales
internationales, les parlements de Bahreïn, de la Belgique, du Belarus, du
Canada, de la Fédération de Russie, de la France, du Luxembourg,
du Mali... ont pris des mesures spéciales pour suivre les
négociations qui se déroulent à l'OMC. Certains d'entre
eux ont créé des groupes d'étude spéciaux sur ces
négociations, qui entendent régulièrement les
négociateurs eux-mêmes, des dignitaires étrangers et des
représentants de la société civile et rédigent des
rapports sur la préparation et le suivi des conférences
ministérielles de l'OMC.
Cependant, malgré l'importance croissante du rôle
joué par les parlements au moment de la phase préparatoire, ce
rôle reste généralement limité et moins formel si on
le compare à celui mené par les parlements au moment de la prise
de décision.
B/
Dans la phase de prise de décisions
Le pouvoir de prise de décision ponctuelle
relève de l'exécutif. Cependant malgré cet état de
fait, l'exécutif n'a pas toujours les mains libres dans la conduite des
affaires extérieures. Certaines décisions ne peuvent être
prises sans une approbation de l'organe législatif. Il s'agit
généralement de celle de faire la guerre, de changer les
frontières nationales, de l'autorisation de l'accès sur le
territoire national d'une force militaire étrangère, de conclure
un traité,ou d'un transit international passant par le territoire
national. La liste est loin d'être exhaustive, elle peut être
importante ou réduite et sa teneur varie en fonction des systèmes
politiques et de l'étendue des pouvoirs conférés à
l'organe représentatif par le texte constitutif. Mais c'est au niveau de
la ratification des traités que le rôle joué par les
parlements dans la phase de prise de décision est beaucoup plus
important. Il consiste soit à veiller à ce que les accords
internationaux soient ratifiés ou bien qu'ils soient mis en oeuvre.
1/
veiller à la ratification des traités.
Deux procédures permettent de constater l'engagement
international d'un Etat. Il s'agit de la ratification d'un traité ou de
l'approbation d'un accord. Le mot traité doit être compris ici
dans le sens retenu par la convention de Vienne sur le droit des traités
qui définit le traité comme « un accord international
conclu par écrit entre Etat et régi par le droit international,
[...] et quelle que soit sa dénomination
particulière ». La ratification des traités et des
conventions internationales peut constituer une activité importante au
niveau du Parlement.
Ainsi, par exemple en Roumanie, le Parlement a ratifié
328 instruments internationaux pendant la dernière législature
(2001--2004)19(*).
Toutefois il y a lieu de mentionner que dans de nombreux parlements, c'est le
gouvernement qui établit l'ordre du jour, rédige et
présente les lois destinées à ratifier traités et
conventions. Et d'ailleurs lorsqu'il s'agit d'influer sur l'ordre du jour et
d'accélérer une ratification, les latitudes du Parlement sont
limitées et de nature strictement politique. En fonction des pouvoirs
conférés par la constitution aux parlements en matière
d'approbation ou de ratification des engagement internationaux de l'Etat on
peut distinguer deux catégories de pays : ceux pour qui la
ratification des traités est décidée directement par le
parlement et ceux pour qui la ratification est une prérogative de
l'exécutif mais ne prend effet que si le parlement donne son
autorisation.
- Le parlement autorise la ratification des
traités.
Dans la plupart des cas, l'autorisation du parlement avant
ratification par le chef de l'Etat n'est exigée que pour certaines
catégories de traités limitativement
énumérés. Cette liste peut d'ailleurs constituer un bon
indice pour déterminer ou apprécier l'étendu des pouvoirs
du parlement en matière contrôle de la politique
étrangère du gouvernement. En fonction du régime et des
pouvoirs conférés au parlement la liste peut être
importantes ou réduite, elle peut être précise ou non.
Ainsi, si on se sert de l'exemple de la France on peut constater que la liste
est beaucoup plus importante et précise, car l'article 53 de la
constitution retient que « les traités de paix, les
traités de commerce, les traités ou accords relatifs à
l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'Etat, ceux
qui modifient les dispositions de nature législative, ceux qui sont
relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession,
échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être
ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi ». C'est la
même liste que l'on retrouve au Sénégal, en Centrafrique,
en Belgique etc. Contrairement à la France, la constitution marocaine
retient un seul critère d'ordre matériel, elle dispose dans son
article 31 : « Le Roi signe et ratifie les traités.
Toutefois les traités engageant les finances de l'Etat ne peuvent
être ratifiés sans l'approbation préalable de la Chambre
des Représentants ». ». D'après Abdelkbir Fkri
20(*) les termes
traités engageant les finances de l'Etat sont imprécis
voire ambigus. Il s'agit dans ce cas de termes qui prêtent à
confusion et qui peuvent rendre flou le champ d'intervention du parlement. A
cela est venu s'ajouter le fait qu'au Maroc la position
privilégiée de l'exécutif dans la direction des affaires
internationales fait qu'il peut soumettre au parlement tel ou tel
traité, et le qualifier ou non de traité engageant les finances
de l'Etat. Le parlement marocain, en examinant cette catégorie de
traité exerce un contrôle sur la politique extérieure et
c'est aussi l'occasion pour le parlement de demander au gouvernement des
explications sur la dette extérieure et sa politique de
coopération internationale. D'après cet auteur on peut toutefois
dénoncer un certain formalisme de l'intervention du parlement marocain
en matière d'approbation des traités à incidences
financières dans la mesure où « la discussion se
déroule selon une procédure rituelle, quelle que soit la nature
du projet de loi soumis à l'autorisation d'approbation
parlementaire ».
D'ailleurs il serait illusoire de croire qu'un tel
contrôle porte sérieusement atteinte à
l'indépendance de l'exécutif car il manque souvent dans ces
listes qui semble être complète les traités
d'alliance entre Etats ou bien les grands traités politiques
qui d'après Miche Ameller peuvent jouer sur la destinée
d'un pays. Pour contrecarrer à cette situation, dans certains Etats
tous les traités sans limitations aucune doivent recevoir l'autorisation
préalable du parlement. Il s'agit notamment du Danemark, du Japon, du
Luxembourg, de la Norvège, des Pays Bas, de la Suisse.
- le parlement décide directement de la
ratification des traités.
A la différence des pays où le parlement ne se
limite qu'à autoriser le Chef de l'Etat à ratifier les
traités, certains pays la constitution dispose que le parlement ratifie
les traités et accords internationaux négociés et conclus
par le Chef de l'Etat. Dans ces pays la décision de ratifier les
traités est donc du ressort exclusif du parlement et l'organe
exécutif ne se limite qu'à la négociation et à la
signature de ces traités. Parmi ces pays on peut citer comme exemple le
cas de la Chine où le Conseil des affaires d'Etat dirige les affaires
étrangères et conclut des traités et des accords avec les
Etats étrangers. Mais c'est le Comité permanent du Congrès
populaire national qui décide de la ratification et de l'abrogation des
traités et des accords importants conclus avec des Etats
étrangers (article 67, paragraphe 10 de la Constitution). 21(*)C'est aussi le cas du
Tadjikistan où le Président dirige la politique
extérieure, signe les traités internationaux et le Parlement
ratifie ou dénonce les traités internationaux (art.49.18 de la
Constitution), de la Bulgarie, de la Grèce, la Roumanie et de la
Slovénie.
2/
veiller à la mise en oeuvre des traités
Les parlements jouent un rôle important dans la mise en
oeuvre des accords internationaux. Ce rôle consiste
généralement à adopter des textes pour transformer les
accords internationaux en droit national mais aussi veille à une
meilleure application de ces textes.
Dans la plupart des parlements le contrôle et le suivi
de la mise en oeuvre des accords internationaux se font par des moyens
traditionnels de contrôle parlementaire, comme l'interpellation, et le
contrôle effectué par les commissions parlementaires. Ainsi, par
exemple le Parlement lituanien pour assurer en temps utile la ratification et
la mise en oeuvre des accords signés, sa commission des affaires
étrangères reçoit des rapports trimestriels du
Gouvernement. Ces rapports contiennent des informations sur les traités,
les accords et les conventions que le Gouvernement a signés et sur les
procédures qui doivent être suivies pour leur donner effet.
Dans la République de Moldova, la commission
parlementaire compétente publie normalement un rapport sur la mise en
oeuvre d'un accord six mois après l'entrée en vigueur de
l'instrument en question. Si le rapport conclut alors que les ministères
compétents n'ont pas appliqué la convention, la commission
adopte une décision pour obliger le Gouvernement à prendre les
mesures qui s'imposent. En Italie, les textes émanant du Parlement
autorisant la ratification gouvernementale de certains traités
(Protocole de Kyoto, par exemple) comportent une clause faisant obligation au
Gouvernement de rendre compte régulièrement au Parlement de
l'application de ces instruments.
Cependant, l'efficacité du rôle joué par
le parlement en ce qui concerne la ratification des traités est souvent
contestée. C'est ainsi que Miche Ameller22(*) soutient que la liberté d'une
assemblée se trouve en effet généralement restreinte pour
deux sortes de considérations :
- d'ordre technique, ce n'est pas le texte du traité
qui est soumis à discussion mais seulement l'autorisation de le
ratifier. En plus les chambres n'ont pas la possibilité de modifier le
traité en cause, ni de l'amender, elles ne peuvent que l'approuver ou le
rejeter en bloc.
- d'ordre politique dans la mesure où le rejet d'un
traité est un acte grave. Il est difficile pour un parlement de
désavouer publiquement le gouvernement de son pays et de revenir sur des
engagements qu'il a pris envers d'autres puissances.
De ce fait en politique extérieure on peut dire avec
l'auteur que « le rôle du parlement consiste donc à
entériner et ratifier plus qu'à commander et orienter l'action
gouvernementale. On mesure ainsi l'importance des progrès à
réaliser, pour autant que l'on admette que la diplomatie doit être
l'affaire des peuples ». C'est d'ailleurs ce qui a fait dire à
Senghor « ce sont les peuples qui par l'intermédiaire de leurs
élus pousserons les gouvernements à aller de l'avant ».
C.
Le rôle du Parlement dans la nomination des cadres de l'Administration
des affaires étrangères.
En général, les parlements n'ont pas de
rôle à jouer en ce qui concerne les nominations au sein de
l'administration des affaires étrangères. Toutefois, dans des
pays tel que la Bulgarie, les Philippines, la Pologne, la Roumanie, la Russie,
la Slovénie, l'Uruguay et les Etats-Unis, le Parlement nomme ou
participe à la procédure de nomination de certains cadre de
l'Administration des affaires étrangères. Ainsi, par exemple en
Philippine la nomination des ambassadeurs nécessite l'approbation d'une
commission regroupant quelques membres des deux chambres du congrès. En
Pologne le Parlement auditionne les ambassadeurs et les consuls avant
d'approuver leur nomination. Et l'opinion de la commission des affaires
étrangères et celle des polonais vivant à
l'étranger est considérée comme contraignante. En Roumanie
la commission est également invitée à donner son avis
concernant la proposition de nomination des ambassadeurs.
De tous les Parlements, c'est celui de la Slovénie qui
a plus de pouvoir en matière de nomination et d'autres décisions
administratives concernant la politique étrangère. Il
« élit, nomme et congédie les ministres, y compris le
ministre des affaires étrangères qui doit avant d'être
nommé, se présenter devant la commission des affaires
étrangères et répondre aux questions qui lui sont
posées par les membres de la commission. Cette même commission
auditionne aussi les candidats au poste d'Ambassadeur » 24(*)
Aux Etats-Unis, le Sénat doit confirmer les nominations
des hauts fonctionnaires du cabinet choisis par le Président.
Section II / L'AUTORISATION
BUDGETAIRE.
L'examen de la loi de finance offre l'occasion
régulière aux parlementaires d'examiner le financement de la
politique extérieure. En général toutes les commissions
participent à ces travaux. Ainsi si l'on réfère au cas
français c'est la commission des finances qui examine en premier lieu
le projet de budget du ministère des affaires étrangères.
Quant aux commissions des affaires étrangères et de la
défense, ainsi que les commissions des affaires culturelles, elles sont
surtout sollicitées pour émettre des avis sur différents
secteurs de la politique extérieure.
Cet examen des crédits consacrés à la
politique extérieure pousse les parlementaires à passer en revue
non seulement le budget du ministre des affaires étrangères mais
aussi les crédits alloués aux autres ministères qui
interviennent dans le champ de la politique extérieure. Ce
contrôle porte en général sur les dotations
gérées par les ministères tel que celui de
l'économie, des finances ou de l'industrie etc. Afin de mieux examiner
toute cette masse de crédit les parlements disposent d'instruments de
contrôle diversifiés. Il peut s'agir des rapporteurs
spéciaux ; des rapports d'information ou de la présence
de parlementaires dans les instances de consultations qui relèvent de
l'exécutif. Nous allons dans cette partie examiner un à un
divers ces moyens.
A/
les rapporteurs spéciaux.
Les rapporteurs spéciaux sont souvent saisis par la
commission des finances qui les charge de recueillir des informations sur le
contenu du budget des affaires étrangères, de la
coopération ou de la défense. Dans cette tache de collecte
d'informations, les rapporteurs procèdent par des questionnaires
budgétaires adressés au ministère des affaires
étrangères et à des auditions des ministres qui
reçoivent des dotations pour leur intervention dans le champ de la
politique extérieure. Ainsi les rapporteurs spéciaux des
commissions des finances suivent et contrôlent de façon
permanente, sur pièces et sur place, l'emploi des crédits
inscrits au budget des différents départements
ministériels. Au Sénat français, les rapporteurs
spéciaux de la commission des finances ont évalué par
exemple l'outil diplomatique français dans les pays candidats à
l'adhésion européenne ou encore l'aide publique au
développement affectée aux pays du Maghreb25(*).
B/ Les rapports d'information.
Les rapports d'information permettent aux parlementaires, et
surtout aux rapporteurs spéciaux de la commission des finances, en
dehors de la seule période budgétaire d'aborder des thèmes
particuliers avec possibilité de contrôle sur pièces et sur
place et d'étendre le champ des contrôles à des questions
transversales, communes à plusieurs fascicules budgétaires. Par
exemple, un rapport d'information sur les services consulaires et la politique
des visas a conduit le Quai d'Orsay à augmenter les crédits
destinés à améliorer les conditions d'accueil des
demandeurs des visas et à pérenniser l'affectation aux affaires
étrangères d'une partie des recettes de chancellerie. Plusieurs
rapports d'information de nature différente ont permis, par ailleurs,
d'examiner tel ou tel aspect particulier de l'action extérieure et de
son financement.
C
/ La présence de parlementaires dans des instances de
décision ou de consultation qui relèvent de
l'exécutif.
Il s'agit d'un moyen de contrôle parlementaire que l'on
retrouve surtout en France. A ce niveau les exemples que je vais mentionner
dans cette partie peuvent servir d'explication. En France les textes
prévoient la présence de deux députés et d'un
sénateur au niveau du conseil de surveillance de l'Agence
française de développement qui est d'ailleurs l'opérateur
principal de l'aide publique au développement26(*). De même, il est aussi
possible de mentionner la présence de deux députés et de
deux sénateurs dans le conseil d'orientation stratégique du
nouveau Fonds de solidarité prioritaire.
Section III. LE ROLE DU PARLEMENT
DANS LE CONTROLE DE LA POLITIQUE ETRANGERE
En plus des projets de loi autorisant la ratification ou
l'approbation de textes internationaux, la plupart des parlements ont mis en
place des outils et une pratique propre qui leur permettent d'assurer, dans le
domaine international comme dans les autres, sa double mission institutionnelle
d'information et de contrôle de l'action du Gouvernement.
La confiance n'exclut pas le contrôle et la
prééminence du pouvoir exécutif pour la définition
et la conduite de la politique extérieure ne doit pas empêcher le
parlement de s'informer sur la manière à laquelle celle -ci est
menée par l'exécutif, d'exiger à ce que ce dernier lui
fournisse des information complètes et détaillées, des
dossiers internationaux qui l'intéresse. Il s'informe en vue de mieux
contrôler l'action du gouvernement en matière de politique
étrangère. D'ailleurs les deux missions ne sont pas
séparables : un contrôle efficace suppose que l'organe qui
contrôle soit suffisamment informé. Cette mission de
contrôle et d'information est d'une importance capitale dans la mesure
où le parlement est l'endroit privilégié où
s'élaborent des choix politiques, qui ne se limitent pas aux seules
questions intérieures. Il lui revient donc de disposer d'informations
pertinentes lorsqu'il est invité à se prononcer sur un
traité ou accord international et agir ainsi de manière
responsable. A ce niveau les commissions jouent un rôle important que
nous allons examiner tout de suite.
A/
Le rôle des commissions parlementaires.
Une commission, d'après la définition classique
consacrée par Maurice Schumann27(*)dans son article La commission des Affaires
Etrangères et le contrôle de la politique extérieure en
régime parlementaire28(*) est « un organisme constitué
dans chaque chambre du parlement, composé d'un nombre
généralement restreint de ses membres, choisis à raison
d'une compétence reconnue ou supposée et chargés en
principe de préparer son travail, normalement en lui présentant
rapport ». Une commission a donc pour rôle de préparer
le travail du parlement.
Le contrôle parlementaire dans ce domaine est dans la
majorité des cas confié à la commission des affaires
étrangères et ce en raison du caractère confidentiel
généralement associé aux questions de politique
étrangère. Dans la plupart des pays, les commissions qui
s'occupent des affaires étrangères disposent de pouvoirs assez
importants. Elles peuvent exiger de la part du gouvernement des documents ou
rapports traitant d'un sujet de politique étrangère bien
déterminé. Par exemple aux Etats-Unis ces commissions disposent
de budget de fonctionnement indépendant grâce auquel elles peuvent
employer du personnel, organiser des missions extérieures et faire face
aux divers coûts de service, ce qui leur confère une certaine
liberté d'action. Les membres du congrès peuvent par le
truchement de certaines organisations informelles établies par eux
même au sein du congrès mener des recherches et coordonner des
propositions législatives centrées sur divers sujets de politique
internationales, y compris sur le contrôle des armements, le commerce
international ou l'aide économique internationale
En matière d'information et de contrôle les
commissions permanentes jouent un rôle de premier plan dans la mesure
où elles procèdent non seulement à des auditions de
personnalités mais aussi effectuent régulièrement des
missions d'information.
1/
l'audition des personnalités.
A ce niveau, l'initiative peut émaner soit de la
commission des affaires étrangères ou des personnalités
à auditionner. Tout dépend de la pratique et des
règlements en vigueurs dans un pays donné. Ainsi s'agissant du
cas de la France il faut retenir que ce n'est pas une obligation juridique
pour un ministre de comparaître devant une commission car « le
gouvernement est responsable non pas devant les commissions [...] mais devant
l'Assemblée elle-même » remarque M. Schumann. De ce
fait il peut accepter ou refuser de se rendre devant une commission. Certaines
situations peuvent pousser le gouvernement à demander à
être entendu par la commission des Affaires Etrangères. C'est par
exemple lorsque le gouvernement veut s'assurer du soutien du parlement avant de
prendre un engagement international ou quand il a besoin de l'appui de
l'opinion parlementaire dans une négociation internationale.
Ces commissions entendent non seulement les ministres
compétents en matière de politique extérieure mais aussi
les hauts fonctionnaires, les experts, les ambassadeurs, les responsables
d'organisations internationales, les personnalités politiques etc. D'une
manière générale les auditions se font en fonction de
l'actualité dominante. Avec le développement des nouvelles
technologies de l'information et la volonté toujours grandissante des
parlements de communiquer, certaines auditions sont ouvertes au grand public
via la presse et les sites Internet des parlements. C'est ainsi que, les
commissions des affaires étrangères et de la défense du
Parlement français publient chaque année des rapports
d'information sur divers sujets internationaux. Ces dernières
années, les publications ont portés sur les sujets
suivants : le rôle de l'ONU dans le maintien de la paix, l'avenir de
l'OTAN, enseignements de la crise du Kosovo, enjeux stratégiques du
projet américain de défense anti-missiles, etc
En France les auditions régulières du ministre
des affaires étrangères et de ses ministres
délégués, par la commission permanente compétente
en matière d'affaires étrangères de chacune des deux
assemblées, permettent aux commissaires, de recueillir l'analyse de
l'exécutif sur tel ou tel événement international et de
d'apprécier les choix diplomatiques effectués par le
Gouvernement. Les auditions sont à un certain niveau un moyen pour les
commissions des Affaires Etrangères de compenser leur activités
législatives réduites comparés aux pouvoirs des autres
commissions permanentes. C'est d'ailleurs ce que M. Robert DEL PICCHIA29(*) ne manque pas de remarquer
« Les auditions sont devenues une méthode de travail
traditionnelle pour l'ensemble des commissions, spécialement pour celles
-Affaires étrangères et Défense- dont l'activité
législative est, par nature, réduite ». Les auditions
malgré le fait qu'elles permettent de recevoir la version de ceux qui
conduisent la politique extérieure, restent insuffisantes, il faut
confronter les propos à la réalité pour effectuer un
contrôle efficace. C'est pourquoi les commissions des Affaires
Etrangères effectuent en outre des missions d'information.
2. Les missions d'information
Cette recherche d'informations toujours plus pertinentes,
conduit les commissions des Affaires Etrangères à effectuer
régulièrement des missions d'information à
l'étranger. De nos jours ces missions ont évolués de
manière significative dans la mesure où il ne s'agit plus de
visites traditionnelles destinées à raffermir les relations avec
des parlementaires étrangers mais pour le parlementaire membre d'une
commission de se rendre sur les lieux en vue de collecter des informations plus
sures et fiables sur un objet précis. En général ces
missions d'information se concluent par l'élaboration d'un rapport qui
sera publié.
Les missions d'information constituent, un champ
d'application privilégié des questions internationales et ont
pour objet de recueillir des éléments d'appréciation sur
des cas précis d'événements ou de sujets internationaux.
On peut citer comme exemple la mission d'information organisée par
l'Assemblée national Français sur le génocide rwandais de
1994 et celle décidée en 2000 en vue d'identifier les
responsabilités dans la tragédie de la ville Bosniaque de
Srebrenica. Ces missions sont aussi l'occasion de mener une certaine diplomatie
parlementaire. C'est ce que l'on peut comprendre à travers cet extrait
tiré du document de travail du séminaire sur la diplomatie
parlementaire. « Chaque année, les commissions des affaires
étrangères du Parlement décident la création de
missions d'information à l'étranger, qui conduisent une
délégation représentative des divers groupes politiques,
à effectuer un ou plusieurs déplacements hors de nos
frontières. Le recueil de l'information sur place se double alors d'un
autre objectif, plus spécifique et plus actif , tendant à
relayer et conforter, auprès des autorités politiques du pays
visité, le message diplomatique délivré par notre
Gouvernement par ses canaux diplomatiques habituels. »
B. Les séances plénières.
Il s'agit des débats publics qui se passent
généralement lorsque le pays est engagé où doit
s'engager sur des questions internationales qui retiennent l'attention de
toutes politiques et l'opinion publique. Ces séances publiques se
déroulent également lorsque le pays est impliqué dans une
crise internationale d'envergure. Ce fut le cas en France, par exemple, en
1991, au moment de la guerre du Golfe où il a fallu l'approbation
massive des députés pour que les troupes françaises
s'engagent dans le conflit. Ces débats publics ont lieu également
lorsque le premier ministre engage, devant l'Assemblée nationale, la
responsabilité du Gouvernement sur une déclaration de politique
générale ayant pour objet la politique étrangère.
C.
Les questions écrites ou orales.
En plus des modes de contrôle précédemment
soulignés, les parlementaires peuvent adresser des questions
écrites ou orales avec ou sans débats au ministre des Affaires
Etrangères ou de la Défenses afin de connaître les
différents aspects de la politique étrangère. Ces
questions ont trait pour la plupart à des sujets de préoccupation
permanents : aide humanitaire, situation des droits de l'homme ou de l'enfant
dans certains pays, relations culturelles entretenues par leurs pays avec des
pays étrangers etc.
En France30(*) une procédure de questions au Gouvernement a
été instaurée dès 1974 à l'Assemblée
nationale, puis au Sénat en 1982, en marge de la Constitution, par un
accord direct avec l'Exécutif. La séance de question au
Gouvernement est souvent retransmise à la télévision et
permet au public d'obtenir de la part du ministre des affaires
étrangères, un éclairage précieux sur une situation
ou un événement international particulier. Cette procédure
permet aussi aux parlementaires de s'informer sur l'actualité la plus
brûlante et peut donner lieu à des annonces, de la part du Premier
ministre, ou du ministre des Affaires étrangères.
D.
Les contraintes du rôle du Parlement en matière de politique
étrangère.
Le secret ou la confidentialité qui sont souvent
associés aux questions de politique étrangère, ne semble
pas constituer un obstacle particulier pouvant entraver le rôle du
Parlement dans ce domaine. Toutefois, les parlements connaissent plusieurs
contraintes en matière de politique étrangères et qui les
empêchent d'agir de manière efficacement. Il s'agit surtout de
problèmes liés à l'insuffisance des informations ayant
trait à la politique étrangère et des difficultés
qu'ils rencontrent à les obtenir en temps utile. Ce problème est
lié aux caractéristiques même du système de prise de
décision en politique étrangère, dans lequel les dossiers
sont essentiellement de la compétence et du domaine du pouvoir
exécutif. D'où l'importance pour le parlement de coordonner et
collaborer avec l'exécutif s'il compte rester informé sur les
questions concernant politique extérieure.
E.
Caractéristiques et tendances liées à la prise de
décision en matière de politique étrangère.
Elles dépendent surtout des orientations de politique
étrangères de chaque Etat. Ainsi pour certains Etats de l'Union
Européenne l'objectif essentiel, à court terme, est de renforcer
le rôle du Parlement dans le domaine de la prise de la prise de
décision communautaire. En Zambie, l'attention est mise sur la
nécessité de la sauvegarde de la souveraineté nationale.
En Australie, l'attention était centrée sur la
nécessité de renforcer le rôle du Parlement dans l'examen
minutieux des traités internationaux. Au Maroc l'attention est mise sur
la sauvegarde de l'intégrité nationale et la défense de
l'Affaire du Sahara occidental.
Chapitre II/ LA COOPERATION
INTERPARLEMENTAIRE.
On a tenu dans le chapitre précédent à
préciser que la coopération interparlementaire se distingue de la
diplomatie parlementaire, nous allons maintenant nous consacrer au niveau de ce
chapitre à l'étude de la coopération interparlementaire.
Dans ce cas, il est donc important d'essayer de définir le concept de
coopération interparlementaire avant de nous intéresser à
l'évolution et aux objectifs de celle-ci.
Le dictionnaire de la terminologie du droit international
définit la coopération comme « l'action de travailler
conjointement avec d'autres »31(*). Ainsi par coopération interparlementaire, on
peut comprendre toute action qui permet aux parlements et parlementaires de
travailler conjointement. Celle ci suppose donc la rencontre des
représentants des organes représentatifs nationaux.
Cependant si la coopération interparlementaire se
comprend intuitivement comme une rencontre entre représentants
d'institutions parlementaires, les tentatives de définition plus
scientifique se trouvent confrontées à un vide conceptuel, source
d'ambiguïté.
Pour pallier à ce vide conceptuel Morgan
Larhant32(*) propose de
délimiter le concept de coopération interparlementaire à
partir de l'opposition entre la coopération « forum » et la
coopération « réseau ». Le forum est « un lieu
où se discutent les affaires publiques »33(*). La coopération
« forum » constitue donc un espace commun à
finalité discursive. Mais pour l'auteur la notion d'espace commun et de
finalité discursive ne suffit pas pour qualifier de forum une forme
particulière de coopération interparlementaire. Il
préconise de prendre également en considération le
résultat de la délibération.
La coopération réseau doit être compris
dans son acception physique, c'est-à-dire d'un faisceau de relation
associant des entités.
Elle concerne l'existence de liens et leur
systématisation. A ce niveau, il s'agit en général des
réseaux informatiques d'échange d'information, de liens Internet
facilitant ainsi le transfert d'information entre les différents
parlements. On peut citer par exemple en Europe le réseau informatique
d'échange d'information ; dénommé IPEX qui a pour
objectif de « soutenir la coopération interparlementaire dans
le cadre de l'UE en fournissant une plate-forme pour l'échange
électronique d'informations liées à l'UE entre les
parlements de l'Union qui inclut un calendrier de réunions et de forums
afin de débattre de la subsidiarité »34(*) Jean Faure cité par
M. Xavier de VILLEPIN35(*), défini la coopération
interparlementaire comme « l'ensemble des actions permettant un
échange de savoirs et de méthodes entre assemblées
parlementaires. Ces actions peuvent, évidemment, prendre des formes
très diverses : accueil de parlementaires ou de fonctionnaires des
assemblées, stage de plus longue durée... »
Ce que nous appellerons dans ce travail «
coopération interparlementaire » concerne toutes ces
définitions mais renvoie en premier lieu à l'aide technique
apportée par des parlements bénéficiant d'une
démocratie stable à des parlements à la démocratie
émergente36(*).
Cette aide peut porter soit sur la mise en disposition de fonctionnaires
qualifiés au profit des parlements étrangers ou de l'accueil de
stagiaires provenant de ces parlements. La coopération
interparlementaire n'est pas seulement l'action des fonctionnaires des
parlements elle est aussi conduite par les parlementaires.
Section I/ NAISSANCE ET EVOLUTION
DE LA COOPERATION INTERPARLEMENTAIRE
L'étude de l'évolution de la coopération
interparlementaire suppose au préalable une distinction entre la
coopération interparlementaire au niveau des pays occidentaux et la
coopération interparlementaire entre les pays du nord et ceux du sud.
A/
Evolution de la coopération interparlementaire entre les pays
occidentaux.
En occident les parlements ont depuis toujours entretenu des
relations de courtoisie réciproque. Ces relations s'exprimaient souvent
par des invitations, des visites et des missions, principalement pour les
présidents des assemblées ou leurs délégués.
Mais c'est à partir de 1889 avec la création de l'Union
Interparlementaire que l'on va assister à la rencontre des
parlementaires de 139 pays. Elle a pour objectif de favoriser les contacts, la
coordination et l'échange d'expériences entre les parlements et
les parlementaires de tous les pays, en examinant les questions
d'intérêt international.
Tout au long du XXe siècle, suite aux multiples
changements institutionnels intervenus dans le monde entier, l'Union va
constituer le lieu de rencontre des cultures politiques et parlementaires.
C'est surtout au milieu du XXème
siècle, dans le cadre de la mise en place des organismes de
coopération internationale en Europe que l'on va assister à
l'établissement d'assemblées parlementaires composées de
délégués parlementaires des différents Etats. C'est
ainsi qu'il sera mis en place successivement une assemblée parlementaire
au sein du Conseil de l'Europe, puis au sein de la CECA, ensuite le Parlement
Européen.
C'est en juillet 1955 que l'Assemblée de l'Union de
l'Europe occidentale a été créée. Peu après,
l'Assemblée de l'Atlantique nord va être créée. En
1991, la Charte pour la nouvelle Europe, souscrite dans le cadre de la
Conférence de Paris, donnait naissance à l'Assemblée
parlementaire de l'OSCE37(*). Après les transformations des pays de
l'Europe orientale, deux autres assemblées vont voir le jour : il
s'agit de Assemblée parlementaire pour la coopération
économique de la mer Noire et Assemblée interparlementaire de la
Communauté des Etats indépendants.
Toutes les assemblées citées, imitées
dans le reste du monde par des organismes régionaux similaires,
constituent des forums de consultation multilatérale désormais
bien structurés et organisés. Pour participer à ces
forums, chaque parlement membre nomme une délégation qui se rend
périodiquement aux sessions plénières et aux
réunions des commissions spécialisées, le travail se
déroulant de la même façon que dans les assemblées
nationales.
L'apport en termes d'information, de mise à jour, de
sensibilisation des parlementaires aux questions liées aux buts des
organisations est assurément fondamental, tout comme la formation du
consensus et l'influence sur les processus législatifs et les choix des
gouvernements nationaux.
B/
Evolution de la coopération interparlementaire entre les pays du Nord et
les pays du Sud.
S'agissant de la coopération interparlementaire entre
les pays occidentaux et les pays du Sud, il est possible de relever deux phases
essentielles qui ont marqué sa naissance et son évolution.
Il s'agit tout d'abord de la chute et l'échec de
nombreuses dictatures dans le monde et de l'attention accordée par les
Etats aux droits de l'homme et la recherche d'une stabilité
nécessaire à la paix et au développement économique
et social.
Après les mouvements de décolonisation la
plupart des Etats qui venaient de retrouver leur indépendance ont
manifesté la volonté de se doter d'institutions
démocratiques et se sont tournés vers leurs anciennes
métropoles, ou vers les Etats occidentaux reconnus pour leur longue
expérience démocratique. Exemple en 1978 une année
après son accès à l'indépendance la Chambre des
députés de la République de Djibouti avait
sollicité l'Assemblée nationale française pour
rédiger son règlement et initier la mise en place de ses
services.38(*) C'est
d'ailleurs ce qui fait dire à Christine LAZERGES que
« d'une manière générale, plusieurs États
issus de la décolonisation africaine, en particulier le
Sénégal et la Côte-d'Ivoire, mais également des
États tels que l'Équateur, le Nicaragua, le Chili ont
demandé à l'Assemblée nationale de déléguer
auprès d'eux un fonctionnaire susceptible de les aider à
restaurer des institutions démocratiques ».
Cette période marque la première phase de
coopération interparlementaire entre les pays du Sud et les pays
occidentaux. Une phase qui a été très tôt
interrompue à cause de la montée des dictatures civiles ou
militaires dans ces pays. Et si l'on croit à Pierre Pactet39(*) la dictature « c'est
certainement la forme de régime la plus répandue parmi les Etats
du tiers monde, et nombre de pays qui avaient commencé par s'inspirer
des modèles occidentaux, notamment en Amérique latine et en
Afrique l'ont finalement adoptée ». Ainsi, il va falloir
attendre l'échec de ces dictatures pour assister à un regain
d'intérêt à la coopération interparlementaire. Il
s'agit là d'une étape très importante que ne manque pas de
signaler Christine LAZERGES,40(*) elle considère que c'est après la
chute des dictatures du tiers monde que ces nouveaux États ou ces
démocraties restaurées se sont alors tournées, assez
naturellement, vers les vieilles nations démocratiques soit parce
qu'elles entretenaient avec elles des relations de longue date -
momentanément interrompues -, soit parce qu'il s'agissait
d'anciennes puissances coloniales auxquelles il apparaissait naturel de
s'adresser afin de bénéficier de leur expérience.
L'attention nouvelle au aux droits de l'homme et la recherche d'une
stabilité nécessaire à la paix et au développement
économique et social marque sans doute la seconde phase de la
coopération interparlementaire entre les démocraties occidentales
et les pays du Sud. C'est une phase importante et actuelle dans la mesurer
où elle va connaître la multiplication des missions de
coopération interparlementaire de part et d'autre. Par exemple en 1982,
la Guinée-Équatoriale, ancienne possession espagnole, qui sortait
d'un régime dictatorial sanglant, avait demandé l'intervention de
l'Assemblée nationale française pour l'aider à mettre en
place sa propre Assemblée.
Section II / LES OBJECTIFS DE LA
COOPERATION INTERPARLEMENTAIRE
Le renforcement des institutions parlementaires
représente un enjeu central du processus visant à promouvoir
l'État de droit et une gestion consensuelle et participative au sein des
nouvelles démocraties. En contribuant au renforcement de la
démocratie parlementaire, la coopération interparlementaire
permet, entre autres, de travailler à l'atteinte de ces objectifs, tant
sur le plan bilatéral que multilatéral. Ainsi par le biais de la
coopération interparlementaire les Etats occidentaux qui ont une longue
expérience démocratique essaient d'apporter aux institutions
parlementaires des États en émergence ou en consolidation
démocratique un appui technique, permettant le renforcement de leur
fonctionnement sur les plans parlementaires et administratifs. La
coopération interparlementaire est donc un moyen d'établir un
processus de transfert de savoir-faire technique favorable aux institutions
parlementaires aux démocraties récentes.
Mais « il ne s'agit surtout pas de leur livrer une
Assemblée nationale clé en main, mais de leur transmettre une
expérience de plus de deux siècles, acquise à travers bien
des balbutiements ...» précise C. Lazerges.
Elle s'inscrit donc dans une dynamique d'accompagnement du
développement institutionnel de ces Etats et ce, tant auprès des
députés que du personnel administratif. C'est d'ailleurs ce qui
fait dire à Michel Ameller41(*) que la coopération parlementaire peut
revêtir une autre forme, sous l'appellation
« d'ingénierie démocratique ». Il souligne
quatre principales fonctions de la coopération
interparlementaire :
- fournir des conseils sur les meilleures façons
d'organiser et de faire fonctionner un parlement ;
- procéder à des expertises faites par des
députés ou des fonctionnaires dépêchés sur
place ;
- organiser des séminaires et des stages au profit
des parlementaires et fonctionnaires étrangers ;
- assistance technique.
A titre d'exemple l'Assemblée nationale du
Québec a initié et participé à plusieurs
activités de coopération interparlementaire. Dans de nombreux
cas, cette coopération s'est réalisée en étroite
collaboration avec l'Assemblée parlementaire de la Francophonie. Dans le
cadre de cette coopération des pays tels que le Bénin, le Mali,
le Niger, le Burkina-Faso, Madagascar ainsi qu'Haïti ont
bénéficié de divers projets de coopération
interparlementaire élaborés par l'Assemblée nationale du
Québec. Il s'agit notamment de la tenue de séminaires
parlementaires, d'ateliers de formation dédiés aux parlementaires
et aux fonctionnaires de jeunes démocraties et à la participation
à des missions d'observation électorale.
En fonction de leurs traditions, de leurs
intérêts ou d'objectifs spécifiques, les parlements
élaborent des pratiques distinctes en matière de relations et de
coopération interparlementaires. Et cela avec des moyens plus ou moins
différents.
Dans ce contexte de mondialisation, l'action internationale
des parlementaires ne doit pas uniquement se limiter à la
coopération interparlementaire, elle doit privilégier une
intervention plus directe dans toutes les sphères de la scène
internationale. On est donc passé de la coopération
interparlementaire à la diplomatie parlementaire.
Chapitre III / L'EMERGENCE DE LA
DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
« D'intra-frontalier qu'il était
voilà encore quelques années, le rôle du
député est en voie de devenir transfrontalier ».
Roger Paquin.
La diplomatie parlementaire est un concept encore relativement
nouveau, son émergence est pratiquement liée au
phénomène de la mondialisation. Les auteurs sont quasiment
unanimes à la question, la mondialisation a profondément
bouleversé le rôle du parlementaire. Ce dernier qui par le
passé s'occupait des questions de politique intérieure et qui
considérait que les affaires étrangères relevaient
uniquement du domaine de l'exécutif, se trouve aujourd'hui dans
l'obligation de prendre en compte dans son action les phénomènes
qui se passent au-delà des frontières nationales. L'imbrication
des problèmes et l'internationalisation des politiques
intérieures exigent à ce que le parlementaire pour
répondre aux attentes d'une opinion publique de plus en plus consciente
de l'impact des politiques des pays voisins sur son vécu quotidien ne
soit plus un spectateur passif de ce qui se passe dans la scène
internationale mais se place comme acteur capable de traduire
concrètement leurs attentes et de peser sur les choix de
l'exécutif en matière de politique internationale.
Si la mondialisation est un facteur prépondérant
qui de nos jours a favorisé la transformation du rôle du
parlementaire, elle n'est pas l'unique facteur. Les parlementaires dans leurs
actions devront prendre en compte ce que André Kaspi42(*) considère comme des
menaces qui pèsent sur notre planètes.
Devant ces problèmes auxquels la coopération
interparlementaire à elle seule ne peut apporter des réponses
satisfaisantes, le parlementaire doit choisir de nouveaux instruments ou du
moins un instrument, lui permettant de traduire fidèlement les attentes
du corps électoral. Et pour Roger Paquin43(*) « la diplomatie
parlementaire est l'un des instruments qui s'offre aux élus des
parlements régionaux et nationaux pour renouveler leurs rôles afin
que ceux-ci répondent de façon adéquate aux besoins et aux
préoccupations de leurs commettants ». La mondialisation a
donc favorisé l'émergence de la diplomatie parlementaire.
D'ailleurs, c'est ce qui fait dire à
Squarcialupi44(*) que la nécessité d'un
contact entre les parlementaires prend aujourd'hui une forme plus
structurée et plus systématisée.
Ces constatations nous amènent à nous poser un
certain nombre de questions : comment la mondialisation a-t-elle
favorisé l'émergence de la diplomatie parlementaire ? Quels
sont les objectifs de la diplomatie parlementaire ? Quelles sont les
activités de la diplomatie parlementaire ?
Section I / LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE : UNE NECESSITE LIEE A LA MONDIALISATION.
Avant de voir comment la mondialisation a favorisé
l'émergence de la diplomatie parlementaire, il serait important de nous
intéresser brièvement au phénomène de la
mondialisation.
Souvent définit comme
mouvement d'internationalisation des économies et des
sociétés, la mondialisation se manifeste par
l'extension géographique des échanges, mais également
l'extension du domaine de ces échanges. Elle s'est accentuée au
XXe siècle, au point que dans les années trente Paul
Valérie la définissait ainsi: « Le système
des causes qui commande chacun de nous, s'étendant désormais
à la totalité du globe, le fait résonner tout entier
à chaque ébranlement ; il n'y a plus de questions finies,
pour être finies sur un point »45(*). La mondialisation ne porte pas uniquement sur les
échanges de marchandises, mais englobe les capitaux, la main-d'oeuvre,
les services, la propriété intellectuelle, les oeuvres d'art.
Les historiens signalent plusieurs phases dans le
phénomène d'internationalisation de l'économie mondiale.
Et ces phases peuvent être réduites au nombre de trois
d'après une étude réalisée par la Banque
Mondiale.46(*)On distingue
ainsi trois « vagues de mondialisation » : La
première vague va de 1870 à 1914. Elle a entraîné le
progrès des moyens de transport, la réduction des
barrières douanières et un accroissement considérable des
flux de capitaux, de marchandise et de la part de l'exportation mondiale
hauteur de 8%. Cette augmentation des revenus mondiaux est également
suivie d'un élargissement des écarts de développement
entre les pays riches et les pays pauvres.
La seconde vague s'est produite de 1950 à 1980. Elle
est principalement caractérisée par l'intégration des pays
riches avec l'appui du GATT. Cette vague a également favorisé un
accroissement des richesses des pays riches au détriment des pays
pauvres.
La dernière vague d'après l'étude de la
Banque Mondiale, s'est produite de 1980 à nos jours. Elle a comme
caractéristiques : le progrès des technologies de transport
et de communication, et le choix des anciens grandes puissances de s'ouvrir au
commerce extérieur.
La mondialisation n'est pas seulement économique, elle
est également d'ordre culturelle et politique ou idéologique. Sur
le plan culturel la mondialisation se manifeste aussi par une
certaine homogénéisation des modes de consommation, ce que les
sociologues47(*) appellent
parfois par plaisanterie la « macdonalisation » ou
l'« américanisation » des
sociétés contemporaines, qui serait caractérisée
par exemple par la consommation de films d'Hollywood, l'adoption d'une
sous-culture anglo-saxonne et une pratique instrumentale de la langue anglaise.
D'autres sociologues montrent d'une manière plus subtile que
l'homogénéisation s'accompagne parallèlement
d'éléments de différenciation et de revendications
identitaires (ethniques, religieuses, régionales).
Sur le plan politique, elle est tantôt
présentée comme une panacée capable de résoudre les
problèmes du monde, tantôt comme un spectre menaçant les
emplois, engendrant les crises et touchant gravement à la
souveraineté des peuples et des nations.
Ce dernier constat fait pratiquement objet d'unanimité
entre les analystes de la mondialisation. Car avec l'intégration
croissante des économies nationales au sein de l'économie
mondiale et la mobilité de plus en plus importante des capitaux,
l'autonomie dont jouissent les instances décisionnaires des
différents pays en matière économique ne cesse de se
réduire considérablement. Ainsi, pour enregistrer des
résultats significatifs, les politiques des différents
États doivent faire l'objet d'une véritable coordination. Ce qui
d'ailleurs explique l'accent mis sur la concertation entre responsables
économiques au sein d'organismes internationaux. Cependant, si cette
concertation doit privilégier les responsables économiques, elle
ne doit pas non plus exclure les responsables politiques en l'occurrence les
parlementaires. Car ces derniers d'après le parlementaire vietnamien
Nguyen Ngoc Tran48(*)
« sont au coeur des problèmes nouveaux que pose la
mondialisation économique ». La mondialisation pose donc des
enjeux transfrontaliers auxquels le parlementaire doit désormais prendre
en compte dans l'exercice de ses fonctions traditionnelles. Quels sont ces
enjeux et pourquoi doit il les prendre en compte ? Quel est l'impact des
enjeux transnationaux dans l'exercice des fonctions traditionnelles du
parlementaire ?
A/ L'ampleur des enjeux transnationaux.
Avec le phénomène de la mondialisation la
vieille théorie qui consiste en la séparation entre politique
interne et politique externe tant défendu par les adeptes de l'Ecole
classique ne tient plus. Elle est d'ailleurs contestée par plusieurs
auteurs à l'image de Marcel Merle et Claude Cheysson. Ce dernier
considère qu'il n'y a plus d'affaires étrangères, il y a
une traduction extérieure des politiques intérieures, il y a une
capacité d'expansion vers l'extérieur de ce qui constitue des
priorités intérieures. C'est pourquoi Roger PAQUIN
soutient que l'internationalisation croissante des Affaires intérieures
est l'un des principaux facteurs qui permet de justifier le
développement d'une diplomatie parlementaire.
En effet, la mondialisation en soi comme
phénomène globalisant ne suffit pas pour justifier
l'émergence de la diplomatie parlementaire, mais c'est surtout l'ampleur
des enjeux transfrontaliers qui influent sur la politique intérieure des
Etats qui permet d'illustrer à quel point les députés
gagnent à se tenir à l'affût des « grandes
problématiques qui modifient l'horizon décisionnel et affectent
les souverainetés 49(*)». Ces enjeux sont multiples, toutefois nous
allons tenter d'en citer quelques uns.
1/ les enjeux politiques.
Parmi les enjeux d'ordre politique soulevés par le
phénomène de la mondialisation et qui poussent les parlementaires
à réagir, il faut tout d'abord retenir l'enjeu
démocratique. Depuis la chute du bloc communiste et l'émergence
de nouvelles démocraties, les questions relatives aux droits et
libertés et à l'Etat de droit ne cessent d'animer les
débats internationaux et de susciter la réflexion dans les
milieux sociopolitiques. Mais c'est surtout avec la mondialisation que la
démocratie est devenu pour les Etats une exigence économique. Et
si l'on croit à Joseph Laroche « avec la mondialisation de
l'économie, les Etats se livrent à d'interminables
surenchères par lesquelles ils s'engagent dans des politiques
systématiques d'attractivité de l'I.D.E«. Et dans cette
course à l'attractivité de l'I.D.E,50(*) la démocratie constitue
un atout favorable dans la mesure où les décideurs exigent de la
part de leurs partenaires commerciaux ou politiques le respect des principes
démocratiques.
En outre, il est important de mentionner que l'opinion
publique est également préoccupée par les
phénomènes de «dévolution de
souveraineté« - vers le haut ou vers le bas suscités par la
réorganisation politique de certains États ou territoires et le
« déficit démocratique » qui entourent la mise en
place des normes et des conventions qui régiront le fonctionnement de ce
monde globalisé.
Au-delà de sa dimension économique, la
mondialisation en favorisant les inégalités entre les peuples
bafoue certaines valeurs démocratiques. C'est du moins le point de vue
du député vietnamien Nguyen Ngoc Tranc51(*) qui considère que
« la doctrine économique et les règles du jeu de la
nouvelle économie vont à l'encontre de la démocratie, tant
au niveau national qu'international. Et les électeurs jugent que les
Parlements ne peuvent pas rester sans réagir».
C'est d'ailleurs ce qui fait dire à Bill
Graham52(*) « La
mondialisation fait en sorte que, tôt ou tard, chaque pays est
touché par les problèmes des autres, et les parlementaires ont le
devoir d'intervenir sur les phénomènes et les politiques qui ont
un impact sur le devenir et le mieux-être de l'ensemble de la
société. La diplomatie parlementaire se situe désormais au
coeur des enjeux de notre temps »
Pour les parlementaires, ces enjeux politiques et
démocratiques ont une importance capitale puisqu'ils sont susceptibles
d'influencer la nature de leur rôle et son importance relative
vis-à-vis de celui des gouvernements. À ce propos, la diplomatie
parlementaire constitue une plate-forme de choix pour faire valoir la
pertinence de la fonction parlementaire. En plus des enjeux politiques, la
mondialisation comporte des enjeux sociaux divers auxquels la diplomatie
parlementaire s'intéresse.
2/ les enjeux sociaux.
Constatant les multiples problèmes sociaux que pose la
mondialisation, Jean - Paul Fitoussi 53(*) écrit « En aucune autre
période de notre histoire [...] les dysfonctionnements de
l'économie mondiale n'ont été aussi grave
qu'aujourd'hui : chômage de masse, formidable croissance des
inégalités et de pauvreté dans les pays riches,
misère insoutenable dans nombre de pays en développement, et
creusement des inégalité de revenus par habitant entre
pays».
Face à ces multiples problèmes, les pouvoirs
publics se trouvent de plus en plus dans l'impossibilité de trouver de
solutions adéquates qu'engendre la mondialisation. En effet, ce n'est
pas la mondialisation en elle-même qui pose problème puisqu'elle
engendre des richesses importantes mais « en se produisant dans un
déséquilibre des rapports de force entre acteurs, elle engendre
la souffrance sociale »54(*).
A coté de ces problèmes, nous pouvons citer les
flux migratoires, dont la plupart des analystes considère comme une
menace parmi tant d'autres qui pèse sur notre planète. En effet,
d'après Josépha Laroche, aujourd'hui les flux migratoires
sont devenus si incontrôlables qu'ils limitent la souveraineté des
Etats, exacerbent les rapports sociaux, compliquent l'élaboration des
politiques gouvernementales et provoquent une crise de la citoyenneté.
Et surtout quant on « sait qu'au milieu des années quatre
vingt dix, il y avait 140 millions de migrants dans le monde et que ce chiffre
augmente de 2 à 4 millions chaque année, on comprend que nous
sommes entrés dans une période d'instabilité, redoutable
et imprévisible «55(*).
De ce fait, vu l'ampleur de toutes ces menaces sur la
qualité de vie des populations, sur l'évolution des
systèmes de santé et d'éducation et sur les normes du
travail, il est devenu inadmissible aux yeux de l'opinion publique que les
parlementaires restent sans agir. L'intervention des parlementaires à
travers les forums interparlementaires est devenue plus que nécessaire
dans la mesure où ces problématiques sociales font
désormais parties du quotidien de tout parlementaire et la diplomatie
parlementaire constitue dans ce cas un moyen privilégié de
concertation directe, et de débat sur les différentes
inquiétudes de l'opinion publique mondiale.
3 /
Les enjeux environnementaux
A propos de l'environnement Pierre de Senarclens
écrit : « S'il est un domaine qui manifeste
l'interdépendance des Etats de la planète, c'est bien celui de
l'environnement »56(*). Pour cet auteur, les Etats sont
interdépendants en matière écologique puisqu'ils sont
confrontés à des menaces « globale »
exigeant des réponses « globales ».
De ce fait, la préservation des forêts, la lutte
contre la désertification, l'adoption de normes internationales pour
limiter les agents de pollution, préserver de la diversité
biologique et favoriser le développement durable sont autant d'enjeux
environnementaux qui ne peuvent trouver de solutions véritables à
l'échelle régionale, ni même nationale. Le caractère
universel de ces problématiques commande la recherche de solutions
globales, solutions qui ne peuvent toutefois être négociées
sans la participation active des instances parlementaires et gouvernementales
régionales et nationales.
4/
Les enjeux commerciaux.
Même si elle ne concerne pas uniquement les
échanges de marchandises, la mondialisation des marchés se
manifeste de façon concrète par la conclusion d'accords
commerciaux internationaux, lesquelles constituent l'un des aspects les plus
connus et les plus contestés du phénomène de la
globalisation. Le tapage suscité par les négociations
l'accord multilatéral portant sur les investissements (AMI),
négocié en 1999 sous l'égide de l'Organisation de
coopération et de développement économique (OCDE), est une
autre illustration des dangers d'une mondialisation non contrôlée.
Ceci étant, les parlementaires en tant que représentants de
toutes les franges de la société, doivent s'assurer que
l'ouverture des marchés profite au plus grand nombre et ne se
réalise pas au détriment de l'économie locale et des
attentes des peuples qu'ils représentent. Cette problématique
rejoint l'ensemble des élus puisque chacun représente un
territoire dont l'économie est susceptible d'être
bouleversée par la modification des normes en matière
commerciale. « En se faisant les porte-parole des
préoccupations de leurs populations respectives sur la scène
internationale, les parlementaires peuvent agir comme contrepoids efficace
à la diplomatie de l'élite économique »57(*).
5/
Les enjeux sécuritaires
Les enjeux de sécurité font désormais
partie de la réalité de tout État et pour s'en rendre
compte il faut voir l'influence des événements tragiques du 11
septembre dernier dans les relations internationales. Avec le terrorisme
transnational, les réseaux de trafic de drogue et de stupéfiants
les Etats se retrouvent en difficulté d'assurer la
sécurité de leur citoyen, une de leurs missions fondamentales.
Vu l'ampleur du terrorisme organisé, en septembre 2005 le
secrétaire général des Nations Unies a produit
« un document dans lequel il estime qu'un seul danger militaire et
politique guette l'humanité : celui du terrorisme
transnational qui tente de se procurer des armes de destruction
massive »58(*).
Ainsi, avec la prolifération des réseaux terroristes voire
mafieux, « l'Etat est défié dans son monopole de la
violence physique légitime »59(*). Cité par Josépha Laroche, Donna
Schlogheck a démontré que les Etat de droit risquent d'être
tout particulièrement fragilisés par le développement du
terrorisme. Elle souligne ainsi quatre « critères de
vulnérabilités » propres à ces Etats :
- ils sont ouverts et fondés sur la liberté de
circulation et d'association des personnes ;
- ils dépendent de technologies nouvelles devenues,
cibles privilégiées des terroristes ;
- ces Etats disposent de médias libres ;
- ils doivent prendre en compte les pressions de leur opinion
publiques.
Ainsi, Donna considère que ces Etats, pour
éradiquer le terrorisme, risquent de supprimer des libertés
publiques, de conférer des pouvoirs exorbitants aux forces de coercition
et finalement de compromettre leur identité institutionnelle.
Devant une telle situation, la mise en place de mesures de
sécurité, qu'elles soient orientées vers la lutte au
trafic de la drogue, au crime organisé, ou plutôt pensées
en fonction de la prévention des catastrophes naturelles, ne saurait
toutefois reposer sur l'élaboration de politiques particulières
à chacun des États. Voilà pourquoi les parlementaires
doivent réfléchir entre eux à l'élaboration de
mesures pouvant assurer la sécurité de leur population
respective, sans toutefois brimer les libertés individuelles et nuire
aux avantages liés à l'ouverture des frontières.
6/
Les enjeux de communications
Au cours de la dernière décennie, le
développement fulgurant des nouvelles technologies de l'information a
permis à la société de s'ouvrir davantage sur le monde. De
nombreuses questions à caractère international sont
quotidiennement évoquées dans les médias. La population,
toujours plus informée et sensibilisée aux diverses questions
internationales, se sent beaucoup plus interpellée qu'auparavant. Les
récentes manifestations à travers le monde contre la guerre en
Irak viennent étayer ce propos. Le conflit au Proche-Orient et la guerre
en Afghanistan ont également provoqué des réactions de la
part des citoyens un peu partout sur la planète. Ces exemples
démontrent bien que la population comprend que les
sociétés ne sont plus des vases clos et que les conflits qui se
produisent ailleurs peuvent avoir une incidence chez-elle. La
société accorde donc aujourd'hui un plus grand
intérêt aux problématiques internationales.
Conséquemment, les parlementaires, en tant que représentants du
peuple, s'impliquent davantage sur la scène mondiale.
Il y a lieu également de mentionner « les
forces concurrentes qui apparaissent aujourd'hui sur la scène
internationales et qui mettent le parlement au défi de préserver
et de renforcer son rôle ».60(*) Il s'agit notamment des Organisations Non
Gouvernementales (ONG). Ces dernières jouent au niveau international un
rôle très actif qui parfois est considéré comme plus
important que celui des parlementaires dans la mesure où elles
bénéficient d'un large soutien, d'une importante audience, et
favorisent l'échange de contacts et d'informations d'un pays à
l'autre en dehors de toute participation des gouvernements. Elles sont
désormais reconnues comme partie intégrante des relations
internationales et contribuent toujours plus à influencer la politique
nationale et multilatérale. Cependant, contrairement aux
assemblées parlementaires, la légitimité
représentative des ONG est souvent contestée.
Tous ces enjeux ne constituent qu'une infime fraction des
problématiques auxquelles les parlementaires sont ou seront
confrontés dans l'avenir. D'où l'importance pour les élus
d'oeuvrer pour le développement de la diplomatie parlementaire.
Face à ces multiples enjeux transnationaux, il est
évident que les fonctions traditionnelles du parlementaire à
savoir légiférer, contrôler, délibérer et
intercéder ne peuvent rester intactes, elles sont appelées
à changer et à s'adapter aux nouvelles réalités
qu'impose la mondialisation.
B/
Les mutations constantes des fonctions traditionnelles du
parlementaire :
Avec les nouvelles réalités que pose la
mondialisation plusieurs auteurs ne manquent pas de souligner à l'image
de Roger Paquin que les fonctions traditionnelles du parlementaire tel
que : légiférer, contrôler, délibérer et
intercéder ou représenter sont en mutation constante62(*). Pour cet auteur
l'environnement international influence - et influencera de plus en plus - la
fonction législative des élus. Il considère qu'avec le
phénomène de la mondialisation cette fonction est en mutation
dans la mesure où les parlementaires ne peuvent plus débattre de
projets de loi efficacement sans disposer d'informations sur l'état de
la législation étrangère concernant les mêmes
problématiques, sans s'interroger sur l'impact de leurs choix
législatifs pour les autres parlements.
Concernant la fonction de contrôle, Roger Paquin pense
qu'aujourd'hui, le contrôle du pouvoir exécutif par le pouvoir
législatif ne peut se faire sans tenir compte de la dynamique
internationale. Ainsi, de son point de vue le parlementaire ne peut juger de
la pertinence et de la cohérence des actions de l'exécutif et des
budgets dédiés aux activités et aux projets à
caractère interrégional et international, sans pour autant
connaître le contexte et les grands enjeux internationaux. Cela est
d'autant plus nécessaire dans la mesure où la majorité des
ministères entretient des relations avec l'étranger et
étend son action à l'échelle internationale. Cette
situation pousse les parlementaires à s'intéresser à la
diplomatie « sectorielle » de leur gouvernement et appelle à
une évolution voire un changement radical de la fonction
contrôle.
En plus des fonctions précédemment citées
la fonction de délibération est également appelée
à changer et à s'adapter au contexte de la mondialisation. Pour
le député québécois (Roger Paquin) les
parlementaires ne peuvent plus s'intéresser qu'aux questions
d'importance locale ou régionale. Ainsi, il considère que les
problématiques à caractère international, qui ont des
répercussions à l'échelle nationale, régionale et
même locale, doivent être inscrites à l'ordre du jour
parlementaire.
L'auteur ne manque pas aussi de souligner les mutations
intervenues dans la fonction représentative. Il considère qu'avec
la mondialisation, la fonction représentative des élus est
aujourd'hui appelée à se déployer sur la scène
internationale et le parlementaire est désormais appelé à
aller défendre au niveau international les intérêts
socioéconomiques de la population qu'il représente. Il cite
ainsi comme exemple : « lorsque le député d'une
circonscription québécoise où se trouve une importante
mine d'amiante saisit l'Assemblée nationale de l'impact du bannissement
de l'amiante en Europe, il s'agit d'un exemple éloquent
d'internationalisation de la fonction représentative du
député ».
Section II. LES OBJECTIFS ET
ACTIVITES DE LA DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
A/ LES OBJECTIFS :
Qu'elle soit bilatérale ou multilatérale, la
diplomatie parlementaire poursuit en général deux objectifs
fondamentaux : favoriser la paix et la sécurité (par le
dialogue) et promouvoir la démocratie.
1/
la Promotion de la démocratie.
La promotion de la démocratie fait partie des objectifs
les plus importants de la diplomatie parlementaire. C'est dans ce sens que
Daniel Philip Hays63(*) affirme que
«Renforcer la démocratie là où elle existe
et favoriser son essor là où elle est absente sont deux des
tâches les plus importantes de la diplomatie parlementaire«. La
promotion de la démocratie peut faire l'objet d'une initiative
émanant des assemblées parlementaires nationales ou
supranationales ou d'un groupes de parlementaires.
La promotion de la démocratie concerne principalement
les missions d'observation électorales, la défense et la
protection des droits de l'homme, l'organisation de séminaires....
«Cette tache est devenue de plus en plus fréquente avec
l'importance accordée par les Etats à la démocratie
représentative. « 64(*) Au fait, la promotion de la démocratie est
aussi pour les parlementaires un moyen de lutter contre l'effritement de la
souveraineté des Etats, phénomène lié à la
mondialisation. Et si l'on croit à Philippe Séguin, qui dans son
article paru dans la revue parlementaire canadienne considère
comme révolus les temps où la promotion de la démocratie
consistait à rétablir l'équilibre des pouvoirs.
D'après lui, « il ne s'agit plus d'arbitrer entre la
souveraineté populaire et la souveraineté nationale, il s'agit
d'empêcher autant faire se peut, que continue l'affaiblissement de la
souveraineté... ».
Ce souci permanent d'asseoir un peu partout les institutions
et les valeurs démocratiques explique en partie cette multiplication des
missions d'observation des élections. D'après le rapport
élaboré par l'UIP, on peut constater que les parlements
s'intéressent de plus en plus à l'envoie de missions
d'observation et cela ne concerne pas seulement les anciennes
démocraties d'Europe mais aussi les nouvelles
démocraties65(*).
L'organisation de ces missions varie en fonction des pays et des
systèmes politiques.
En France c'est le Bureau de l'Assemblée qui
décide ou non de l'envoi d'une mission. Cette mission doit remplir au
moins quatre critères pour être acceptée :
Ø une
demande émanant du pays où a lieu l'élection ;
Ø une garantie de liberté de circulation pour
les parlementaires en mission émanant de la part des autorités
locales ;
Ø recueillir un avis favorable du ministère des
affaires étrangères et une garantie de la collaboration de
l'ambassadeur en poste dans ce pays.
Ø le pays demandeur doit présenter une certaine
importance politique.
L'observation du scrutin est précédée
d'un certain nombre d'entretiens avec les divers responsables politiques
locaux. Le jour du scrutin est l'occasion d'une observation électorale
classique qui consiste à visiter un grand nombre de bureaux de vote.
C'est à l'aide d'un communiqué que les membres de la mission
donnent leur sentiment sur la mission. Ce communiqué est suivi
ultérieurement par la publication d'un rapport
détaillé.66(*)
La présence des parlementaires dans les missions
d'observation des élections joue un rôle primordial. Elle rend
l'activité crédible auprès de la population des pays
où a lieu les élections et permet à la population de
faire confiance au processus. A la différence des autres observateurs
qui ne sont pas des parlementaires, les parlementaires sont les
représentants du peuple du pays d'où ils viennent, ils sont des
«ambassadeurs« d'institutions démocratiques et
possèdent un bagage d'expérience concernant les rouages
parlementaires, ce que n'a pas forcement l'observateur non parlementaire. En
d'autres termes, ils ont une expérience de ce qui se passe quand
l'élection est terminée. Comment fonctionnera le parlement ou le
congrès dans un pays où a lieu une élection? Quel est le
rôle de l'opposition officielle?
Comment l'opposition officielle est elle financée? Ce
sont toutes des questions de base auxquelles le parlementaire peut apporter une
réponse satisfaisante et surtout quand il s'agit de pays en voie de
démocratisation67(*).
La promotion de la démocratie ne se limite pas
uniquement à l'observation des élections dans les autres pays.
Elle concerne également la promotion de la culture démocratique
et des droits de l'homme. D'ailleurs comme l'a si bien dit P. Séguin
« Il n'y a pas de démocratie réelle sans culture
démocratique, sans l'attachement largement partagé à des
principes inviolables et sacrés qui garantissent le respect d'une
certaine idée de l'homme ». C'est pourquoi la diplomatie
parlementaire oeuvre également dans ce sens, à travers
l'organisation des séminaires ou de journées d'étude sur
des thèmes concernant la démocratie, l'Etat de droit.... Par
exemple, le Parlement suédois a organisé un séminaire sur
le thème « Démocratie et gouvernement » à
l'intention des parlements de la région des Balkans68(*). Il peut s'agir aussi de
l'intervention de parlementaires en faveur des droits de l'homme ou des
parlementaires d'un autre pays. Par exemple le Parlement allemand a
lancé un projet dénommé « Des
parlementaires protègent des parlementaires », dans
lequel des membres du Bundestag interviennent en faveur de
parlementaires d'autres pays, dont les droits de l'homme ou les droits des
parlementaires sont menacés.69(*) C'est d'ailleurs l'importance du rôle que joue
La diplomatie parlementaire dans la promotion de la démocratie au niveau
mondial, qui fait dire à Bernard Patry71(*) «La crédibilité des élus et
leur présence sur la scène mondiale à titre de
représentants de la démocratie peuvent contribuer à faire
avancer les grands objectifs de la communauté mondiale«. Toutefois
les diplomates parlementaires sont aussi conscients de l'importance de la paix
et de la sécurité pour la consolidation de la démocratie
et l'atteinte des objectifs de la communauté mondiale. C'est pourquoi la
diplomatie parlementaire oeuvre en faveur de la promotion de la paix et de la
sécurité internationale.
2 / La promotion de la paix et de
sécurité.
De manière générale, les parlements des
pays touchés ou impliqués dans un conflit recourent aussi
invariablement à la diplomatie parlementaire pour trouver une solution
à ce conflit. Cette diplomatie prend des formes diverses et la
multiplicité de ses actions témoigne de son importance et du son
rôle grandissant. Les réunions des organisations
interparlementaires et les assemblées sont l'occasion de s'entretenir
avec des parlementaires des pays en conflit ou touchés par un conflit.
Plusieurs de ces réunions se tiennent en marge des sessions de l'Union
interparlementaire et de plusieurs groupements parlementaires d'Afrique, du
monde arabe, d'Asie, d'Europe et d'Amérique latine.
Dans certaines situations de conflit, l'engagement de
parlementaires peut aider les protagonistes à entamer un dialogue
politique. La participation des parlementaires comporte une valeur
ajoutée sous au moins trois aspects : susciter la volonté
politique de solutionner la crise grâce à leur influence,
sensibiliser la population et les autorités de leurs pays respectifs en
communiquant leur analyse du conflit, et renforcer les moyens
démocratiques et légaux de gestion de crise en appuyant les
accords de paix et en veillant à leur application. Il est important de
mentionner que la diplomatie parlementaire ne compte pas concurrencer la
diplomatie traditionnelle dans ce domaine. Elle n'intervient que pour
compléter et remédier aux échecs de la diplomatie
traditionnelle.
Afin de mieux apprécier l'action de la diplomatie
parlementaire dans la promotion de la paix et de la sécurité,
nous allons nous servir de quelques exemples tirés du rapport de l'union
interparlementaire. Ces exemples montrent à quel point les
parlementaires sont impliqués dans le processus de résolution des
conflits qui menacent la paix et la sécurité des peuples au
niveau international. Retenons les suivants :
§ La Commission de la sécurité nationale et
de la politique étrangère du Majlis iranien a eu des entretiens
avec ses homologues d'autres parlements sur la crise en Iraq, en Afghanistan et
en Palestine;
§ Le Président de la Chambre des
Représentants du Maroc a organisé une réunion des
Présidents de parlement des pays de la Méditerranée
à la suite des attentats à la bombe commis par des terroristes en
2001 pour formuler une réponse parlementaire;
§ Les présidents des Parlements du Cap-Vert et du
Mozambique ont effectué une mission en Guinée-Bissau au nom des
présidents des parlements des pays lusophones et ont ainsi
facilité l'établissement d'un dialogue politique dans ce pays
début 2003;
§ Les Parlements du Mali et de la Sierra Leone ont
décidé d'institutionnaliser les rencontres entre les parlements
de la sous- région (Libéria, Sierra Leone et Guinée);
trois réunions se sont tenues jusqu'à présent;
§ Le Parlement pakistanais note que les échanges
de délégations parlementaires avec l'Inde ont eu l'avantage de
réduire la tension entre les deux pays et le Parlement soudanais estime
que, grâce à la présence de ses délégations
à de nombreuses réunions à l'étranger, ses
relations bilatérales se sont sensiblement améliorées;
§ Les présidents des parlements du Bénin,
du Burkina Faso, du Cameroun et du Mali ont rencontré récemment
leur homologue ivoirien, d'abord à Cotonou, puis à Abidjan, et
ont concouru à l'établissement d'un dialogue politique en
Côte d'Ivoire ;
En vue d'atteindre ces deux principaux objectifs, la
diplomatie parlementaire mène plusieurs activités. Quelles sont
donc ces activités ?
B / LES ACTIVITES71(*)
Les activités de la diplomatie parlementaire sont
multiples et leurs nombre ne cesse de croître et ce en fonction des
attentes des populations et des exigences liées à la
mondialisation. Parmi ces multiples activités, nous pouvons retenir les
principales. Il s'agit entre autre de :
§ La création de Groupes d'amitié
bilatéraux;
§ La conclusion d'Accords de coopération
bilatérale entre les Parlements, création d'instances
interparlementaires bilatérales chargées de promouvoir les
relations entre pays dans des domaines divers;
§ La facilitation de Rencontres
institutionnalisées et habituelles entre parlementaires d'une
sous-région, trois fois par an, par exemple;
§ L'Accueil et l'envoi de délégations
parlementaires, par exemple conduits par le Président du Parlement ou
organisées au niveau des commissions, permettant des rencontres
politiques plus larges que les visites gouvernementales;
§ L'Accueil de réunions des organisations
interparlementaires;
§ Les conférences sous-régionales entre
commissions parlementaires de pays voisins concernant les projets communs, par
exemple consacrées à l'infrastructure;
§ Le règlement des conflits par des
réunions bilatérales ou des réunions d'organisations
interparlementaires, par exemple pour tenir des pourparlers entre
parlementaires de pays qu'oppose un conflit ou qui sont affectés par un
conflit;
§ L'organisation de colloques internationaux et autres
dispositifs de renforcement de la confiance pour promouvoir la
compréhension mutuelle dans les situations de conflit;
§ Les actions directes conduites par des parlementaires
à titre individuel (chargés d'un processus de paix, membres de
groupes de travail ad hoc sur un conflit donné, observateurs
électoraux, etc.);
§ Projet «Des parlementaires protègent
d'autres parlementaires» où des parlementaires d'un pays
interviennent en faveur de leurs collègues d'autres pays dont les droits
parlementaires et les droits de l'homme sont menacés;
§ Réunions entre parlementaires et ambassadeurs
accrédités;
§ Coopération technique (échange de
savoir-faire) entre Parlements;
§ Commissions ad hoc chargées d'examiner les
conflits régionaux dans le pays, et parlementaires affectés aux
délégations gouvernementales chargées de trouver un
règlement à ces conflits;
§ Création de médiateurs politiques
chargés d'examiner notamment toute action d'un parti politique pouvant
constituer une infraction à un accord entre partis politiques.
Toutes ces activités dont la liste est loin
d'être exhaustive témoignent du rôle grandissant de la
diplomatie parlementaire comme mode privilégié et efficace dans
la promotion de la démocratie, de la paix et de la
sécurité internationale par le dialogue.
Tout au long de cette partie nous nous sommes consacrés
en premier chapitre au rôle du parlement dans la conduite des affaires
extérieures, et nous avons pu comprendre au niveau de ce chapitre, qu'un
tel rôle se manifeste par la ratification des traités, par les
pouvoirs d'information et de contrôle du parlement en matière
internationale et enfin par l'autorisation budgétaire. Et nous avons
conclu qu'un tel rôle est limité dans la mesure où la
politique extérieure est une prérogative de l'exécutif et
que l'action du parlement dans ce domaine reste relativement limitée
étant donné qu'il ne participe pas directement aux
négociations. Ensuite, nous avons essayé d'étudier la
coopération interparlementaire. Nous avons traité de sa naissance
et de son évolution : d'abord au niveau intra européen,
ensuite entre les pays occidentaux et les pays indépendants. Et pour
terminer le chapitre, nous nous sommes intéressés aux objectifs
de la coopération interparlementaires. Il s'agit essentiellement de
favoriser le renforcement des institutions parlementaires.
Quand au dernier chapitre de cette première partie, il
s'est intéressé à l'émergence de la diplomatie
parlementaire. Il nous a permis de comprendre que la mondialisation a
favorisé l'émergence de la diplomatie parlementaire ; que
celle-ci a pour objectif principal promouvoir la démocratie et de
favoriser la paix et la sécurité par le dialogue, et que ses
activités sont multiples.
Nous allons maintenant en seconde partie, nous
intéresser à l'action de l'union interparlementaire comme acteur
majeur de diplomatie parlementaire multilatéral.
DEUXIEME PARTIE :
L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE ;
ACTEUR DE DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE MUTILATERALE.
« Nous engageons tous les parlements et leur
organisation mondiale - l'Union interparlementaire - à donner une
dimension parlementaire à la coopération internationale. Les
parlements sont constitués d'hommes et de femmes élus par le
peuple pour le représenter et exprimer ses aspirations; le Parlement est
l'institution de l'État qui permet à la société
dans toute sa diversité de participer au processus politique. Incarnant
la souveraineté du peuple, c'est en toute légitimité que
le Parlement peut concourir à l'expression de la volonté de
l'État au plan international. »
Déclaration des présidents d'assemblées -
New York 1er septembre 2000
Avant de nous intéresser au cas de l'Union
interparlementaire, il serait important d'apporter quelques
éclaircissements concernant la classification des institutions
parlementaires internationales. Une telle classification nous permet de mieux
situer les orientations des acteurs de diplomatie parlementaire
multilatérale.
Classification des institutions parlementaires
internationales.
Heinrich klebes72(*) retient deux critères de classification des
institutions parlementaires internationales : une classification juridique
et une classification géographique.
Concernant la classification juridique, à ce niveau
on peut remarquer deux catégories d'institutions parlementaires
internationales : celles qui sont régies par le droit international
et celle qui ne le sont pas. Les premières ont pour base un
traité international, bilatéral, ou multilatéral.
Toutefois dans des cas exceptionnels, un organe parlementaire international
peut se fonder sur le droit dérivé d'une organisation
international existante (exemple l'assemblée parlementaire de l'UEMOA).
Les seconds présentent plusieurs variantes. Elles peuvent être
créés suite à un accord entre parlements nationaux, ou par
l'adhésion individuelle de parlementaires. Dans le premier cas
« l'enregistrement en tant qu'association conformément au
droit national peut permettre l'acquisition de personnalité juridique.
L'Association parlementaire du Commonwealth par exemple est une organisation
reconnue en droit britannique. Une loi française reconnaît des
privilèges et immunités analogues à ceux d'une
organisation intergouvernementale.
Pour ce qui est de la classification géographique,
Heinrich Klebes fait remarquer que les institutions parlementaires
internationales peuvent être mondiales, régionales, sous
régionales ou interégionales ( lorsqu'elles groupent des pays
situés dans différentes parties du monde mais ayant un objectif
proche ), elles peuvent être aussi transnationales (groupant deux Etats
souverains). Certains auteurs proposent de distinguer les assemblées
internationales en fonction de leur pouvoir. A ce niveau on peut remarquer que
les assemblées parlementaires, à l'exception du Parlement
Européen n'ont pratiquement pas suffisamment de pouvoir. Mais cela ne
porte pas atteinte à leur rôle, qui est de promouvoir la
coopération internationale et d'exercer une influence sur les
gouvernements.
Chapitre I/ PRESENTATION GENERALE
DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE :
Section I / HISTORIQUE DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE.
Frédéric Passy : "Le monde est fait
d'utopies réalisées. L'Utopie d'aujourd'hui est la
réalité de demain."
La volonté de réunir les parlementaires des
différents Etats et de les impliquer dans la résolution des
conflits interétatiques, se situe dans le contexte des idées
pacifistes qui se sont développées au milieu du
XIXe siècle. L'opinion refusait la fatalité de la guerre et
réclamait la création de mécanismes susceptibles de
résoudre les conflits par la négociation, après
l'échec des moyens diplomatiques ordinaires. Cette réclamation
n'a pu être mise en oeuvre que par les efforts conjugués et les
volontés fermes de deux parlementaires pacifistes, le Français
Frédéric Passy et le Britannique Sir William Randal Cremer.
Comment cela a -t-il débuté ?
En 1868 Cremer alors qu'il était candidat à la
députation (une première tentative sans succès)
lança l'appel à la "création d'une ligue internationale
d'arbitrage chargée de régler les différends entre les
nations en vue d'aboutir au désarmement général et
d'instaurer une ère de paix" alors qu'à cet époque il
n'avait pas encore adhérer la cause pacifiste. Mais c'est la guerre
franco-prussienne qui poussa Cremer à rallier la cause pacifiste. Il
devient ainsi le secrétaire général Workmen's Peace
Association dont l'objectif était de "plaider pour le règlement
de tous les différends internationaux par l'arbitrage et pour la
création d'une Haute Cour des Nations qui en serait chargée".
N'étant pas parlementaire malgré une seconde tentative, Cremer ne
pouvait inscrire son plaidoyer pour l'arbitrage dans une "action politique
concrète". Ainsi, a fallu donc attendre jusqu'en 1885 période de
son entrée au parlement pour voir les choses évoluer rapidement.
Une fois au parlement, Cremer commença à oeuvrer pour relancer
l'idée déjà ancienne d'un traité d'arbitrage avec
les Etats-Unis. En 1887, Cremer obtint que 232 parlementaires, soit un tiers
des membres de la Chambre des Communes, apposent leurs signatures au bas de
mémoires en faveur de la conclusion de pareil traité
adressés au Président et au Congrès des Etats-Unis
d'Amérique. Il se rendit alors à Washington à la
tête d'une délégation pour présenter le
mémoire au Président Grover Cleveland. Aucun traité n'en
résulta mais le Congrès des Etats-Unis adopta des
résolutions similaires dans les années qui suivirent.
Ces événements incitèrent des
parlementaires français, sous la houlette de Frédéric
Passy, militant pacifiste chevronné, à lancer une initiative
semblable à la Chambre des Députés en faveur d'un
traité d'arbitrage franco-américain. Cremer eut vent de cette
initiative et écrivit à Passy pour lui proposer une
réunion de parlementaires français et anglais. Lors d'une
réunion préliminaire à laquelle prit part Cremer, les
collègues de Passy décidèrent d'inviter tous les
parlementaires signataires du mémoire adressé au Président
Cleveland à une conférence sur les traités d'arbitrage
anglo-français et anglo-américain qui se tiendrait à
Paris.
Cette réunion eut lieu en octobre 1888. Cremer y
était accompagné de huit collègues et Passy vint avec 25
députés et un sénateur et il présida la
réunion. Ensemble, ils décidèrent d'organiser une
réunion similaire l'année suivante en invitant cette fois des
parlementaires d'autres pays dans l'espoir que l'Exposition universelle de
Paris les inciterait à venir et en fixant la date de telle sorte que
ceux qui devaient prendre part au Congrès universel de la Paix,
prévu cette année-là, resteraient quelques jours de plus
pour la conférence.
Même si l'on peut considérer cette réunion
préliminaire de 1888 comme marquant la naissance de l'Union
interparlementaire, ce n'est que lors de la Conférence tenue les 29 et
30 juin 1889 que fut créée l'organisation. Une première
conférence interparlementaire pour l'arbitrage international,
rassemblant 95 législateurs de France, Grande-Bretagne, Belgique,
Danemark, Espagne, États-Unis d'Amérique, Hongrie, Italie et
Libéria, se tint à Paris cette année-là.
Elle fut baptisée Conférence interparlementaire
pour l'arbitrage, nom qui lui convenait fort bien car l'arbitrage en
était le thème central et le sujet de la plupart des
résolutions qui y furent adoptées.
S'il fallait de l'audace pour tenir pareille réunion,
les participants firent aussi preuve d'une certaine prudence. La
résolution la plus importante priait les gouvernements de conclure des
traités par lesquels ils acceptaient de soumettre tous les
différends à l'arbitrage sans toutefois "compromettre leur
indépendance et sans tolérer la moindre ingérence dans
leurs affaires intérieures". Ce n'est que plus tard que d'autres
thèmes furent inscrits à l'ordre du jour et le nom initial
demeura inchangé jusqu'en 1899, date à laquelle la
Conférence fut rebaptisée officiellement Union
interparlementaire. En 1892 fut créé à Berne le Bureau
interparlementaire avec à sa tête un secrétaire
général bénévole. C'est Cremer qui, avant sa mort
en 1908, avait engagé le processus qui devait aboutir à la
désignation de Christian Lange, premier Secrétaire
général rémunéré, et à la
consolidation de l'assise financière de l'organisation par Andrew
Carnegie.
Le mouvement se développa rapidement et, en 1894, une
organisation permanente dotée d'un secrétariat fut
constituée sous le nom d'Union interparlementaire. Depuis cette
époque et malgré les deux guerres mondiales, l'UIP a poursuivi
son oeuvre en faveur de la paix et du renforcement des institutions
parlementaires. Désireuse de promouvoir la paix et le principe de
l'arbitrage international, elle a jeté les bases de ce qui est
aujourd'hui la coopération multilatérale institutionnelle et a
plaidé pour la création d'institutions analogues au niveau
gouvernemental, qui se sont concrétisées sous la forme de
l'Organisation des Nations Unies. L'Union a également contribué
à la création de ce qui est aujourd'hui la Cour permanente
d'arbitrage de La Haye. Au fil des ans, huit Prix Nobel notamment les trois
premiers, ont été attribués à d'éminentes
personnalités de l'Union interparlementaire. Il s'agit de :
Frédéri Passy en 1901 ; William Randal Cremer en 1903 et de
Albert Godat (suisse) en 1902. A l'origine, simple association de
parlementaires, l'Union est devenue l'organisation internationale des
Parlements des Etats souverains Foyer de la concertation et de la diplomatie
parlementaires entre législateurs de tous les systèmes politiques
du monde, et réunissant en son sein des représentants de toutes
les tendances politiques, l'Union constitue un exceptionnel poste d'observation
de l'évolution de la pensée politique. En outre, les
Assemblées statutaires et les réunions spécialisées
de l'Union fournissent l'occasion de lancer des idées nouvelles ou des
initiatives qui font avancer la cause de la paix et de la coopération
internationale.
Section II/ NATURE, BUTS ET
COMPOSITION
A/ Nature et buts
L'Union interparlementaire est l'organisation internationale
des Parlements des Etats souverains. Créée en 1889, elle est la
plus ancienne des organisations politiques multilatérales. Elle est la
seule assemblée parlementaire mondiale si l'on néglige les
associations fondées sur l'adhésion individuelle. Elle constitue
un foyer de dialogue et de concertation interparlementaire à
l'échelle mondiale et oeuvre en faveur de la paix, de la
coopération entre les peuples et de la consolidation de la
démocratie représentative. L'Union interparlementaire est un
forum politique unique en son genre dans la mesure où elle compte plus
de 140 parlements nationaux affiliés et cinq assemblées
parlementaires régionales associées. Elle réunit des
membres de parlements du monde entier, représentant tous les
systèmes politiques, aussi bien des partis au pouvoir que de ceux de
l'opposition. L'UIP est financée directement par ses membres, sur des
fonds publics. Mais les activités extrabudgétaires telles que
l'assistance aux parlements sont financées par des contributions
volontaires. Elle s'est fixée comme objectifs de :
- favoriser les contacts, la coordination et l'échange
d'expériences entre les parlements et les parlementaires de tous
pays;
- examiner et de se prononcer sur les questions
d'intérêt international dans la perspective de susciter une action
de la part des parlements et des parlementaires ;
- contribuer à la défense et à la
promotion des droits de l'homme ;
- contribuer à une meilleure connaissance du
fonctionnement des institutions représentatives, à la
consolidation et au développement de leurs moyens d'action ;
En 2003 l'Union a été réformé et
ce en vue d'atteindre trois principaux objectifs :
- rendre les positions de l'U.I.P plus pertinentes, plus
actuelles et plus visible,
- apporter une dimension parlementaire à la
coopération internationale (ONU, OMC notamment),
- clarifier les relations avec les structures interparlementaires
régionales.
Dans l'atteinte de ces objectifs, l'Union oeuvre en
étroite en étroite collaboration avec l'Organisation des Nations
Unies dont elle partage les objectifs et appuie les efforts. Elle a obtenu le
statut d'observateur en novembre 2002 avec le droit de diffuser ses propres
documents au sein de l'ONU. L'UIP coopère avec les organisations
interparlementaires régionales et les organisations internationales,
intergouvernementales et non gouvernementales qui s'inspirent des mêmes
idéaux. En outre, les Membres de l'Union ont le devoir de soumettre au
sein de leur Parlement, sous la forme appropriée les résolutions
adoptées par l'Union interparlementaire, de les communiquer à
leur Gouvernement, d'en stimuler leur mise en oeuvre et d'informer le
Secrétariat de l'Union aussi fréquemment et complètement
que possible, notamment par des rapports annuels, de l'action entreprise et des
résultats obtenus.
B/ Composition.
Suivant les dispositions des statuts de l'Union
interparlementaire adoptés en 1976, entièrement
révisés en octobre 1983 et modifiés en octobre 1987,
septembre 1988, mars 1989, avril 1990, septembre 1992, septembre 1993, avril
1995, avril 1996, septembre 1998, avril 1999, octobre 2000 et avril 2001,
entièrement révisés en avril 2003 et modifiés en
avril et octobre 2004, tout Parlement constitué conformément
aux lois d'un Etat souverain dont il représente la population et sur le
territoire duquel il fonctionne peut demander à devenir membre de
l'Union interparlementaire. Les membres doivent se conformer aux statuts de
l'Union et adhérer à ces principes. Au niveau des Etats
fédéraux, seul le Parlement fédéral peut demander
à être Membre de l'Union interparlementaire. A noter
également que chaque groupe national doit être crée par
décision d'un parlement qui garantit qu'il représente ce
parlement et quelque soit le nombre de chambres du parlement, un parlement ne
peut créer qu'un seul groupe national.
Une assemblée parlementaire internationale, peut
demander à être membre de l'Union en qualité de membre
associé de l'Union mais à condition que les Etats membres de
cette assemblée soient représentés à l'Union et que
cette Assemblée soit instituée par un accord international. Les
membres de l'Union sont consultés à ce propos et c'est le conseil
directeur que revient la décision d'accepter ou de rejeter la demande.
Les membres associés sont :l'Assemblée législative
est-africaine, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le
Parlement andin ; Parlement de la Communauté économique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest ; le Parlement centraméricain ;
le Parlement européen et le Parlement latino-américain. La
qualification de « parlement » signifie que l'institution
concernée est, au minimum, une assemblée dotée, selon le
droit national, de pouvoirs législatifs et d'un pouvoir de
contrôle de l'Exécutif. L'Union interparlementaire compte
aujourd'hui 143 membres et sept membres associés (la liste
complète des membres est dans les annexes).
Chapitre II/ LES ORGANES DE
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE.
Les organes de l'Union interparlementaire sont :
l'Assemblée, le Conseil directeur, le Comité exécutif et
le Secrétariat.
Section I / L'ASSEMBLEE
Elle est le principal organe d'expression politique de
l'Union. Elle rassemble environ 700 parlementaires représentants tous
les pays membres. L'Assemblée est composée de parlementaires
désignés à titre de délégués par les
Membres de l'Union. Les Membres incluent des hommes et des femmes
parlementaires dans leur délégation et s'efforcent d'assurer une
représentation égale des deux sexes. Elle réunit des
parlementaires qui se penchent sur les grandes questions internationales et
formulent des recommandations sur des mesures concrètes.
L'Assemblée s'acquitte de sa mission conformément à son
règlement. La participation des observateurs aux Assemblées de
l'UIP est régie par les modalités pratiques d'exercice des droits
et responsabilités des observateurs. La plupart des membres appartient
à un des six groupes géopolitiques actuellement actifs à
l'UIP. Les délégations qui prennent part aux Assemblées
sont traditionnellement constituées de parlementaires de tous les
partis. Siégeant deux fois par an (au printemps et à l'automne),
l'Assemblée se tient à chaque fois dans un pays différent,
donnant ainsi aux participants la possibilité de se familiariser avec
diverses réalités nationales
A/ Composition de l'Assemblée
Les délégations nationales sont
composées des membres en exercice des parlements désignés
à titre de délégués. Le droit de vote appartient
aux délégués personnellement présents. En vue de
respecter la parité entre les sexes, les délégations sont
tenues d'adopter une certaine mixité sous peine de voir leur nombre de
voix réduit. Ainsi en vertu de l'article 15 § 2 c « Toute
délégation formée exclusivement de parlementaires du
même sexe à trois sessions consécutives de
l'Assemblée dispose d'un minimum de huit voix (au lieu de dix pour les
délégations à composition mixte) lors des votes de
l'Assemblée de l'Union interparlementaire ».
Le nombre de voix dont disposent les Membres de l'Union est
calculé en proportion de sa population. Chaque Membre de l'Union dispose
d'un minimum de dix voix; et de voix supplémentaire en fonction du
chiffre de sa population. Le nombre de voix supplémentaire ne doit pas
dépasser treize.
La répartition se fait de la manière
suivante:
Population en millions d'habitants
|
Nombre de voix
|
De 1 à 5 millions d'habitants
|
1 voix
|
De plus 5 à 10 millions d'habitants
|
2 ··
|
De plus de 10 à 20 ···
··
|
3··
|
De plus de 20 à 30 ··
····
|
4··
|
De plus de 30 à 40 ··
···
|
5
|
40 à 50
|
6
|
50à60·· ··
|
7
|
60à80 ·· ··
|
8
|
80à100 ·· ··
|
9
|
100 à150 ···
···
|
10
|
150 à 200·· ··
|
11
|
200à 300 ···
···
|
12
|
300 ·····
|
13
|
B / Les commissions permanentes
L'Assemblée est assistée dans sa tâche par
des Commissions permanentes dont le nombre et les domaines de compétence
sont fixés par le Conseil directeur. Actuellement
elles sont au nombre de trois : une commission chargée de la paix
et sécurité international, une commission chargée des
questions de développement durable, financement et commerce et enfin une
commission chargée des questions de démocratie et droit de
l'homme. Les commissions permanentes ont pour tâche d'établir des
rapports et des projets de résolution à l'attention de
l'Assemblée.
Les thèmes sont arrêtés par le Conseil
directeur, sur les propositions des groupes géopolitiques. Des
rapporteurs (2 par thèmes) sont désignés par le Conseil
directeur en tenant compte de la géographie Nord-Sud. Les rapports et
projets de résolutions sont établis par les co-rapporteurs sous
leur entière responsabilité. Ils peuvent être
modifiés et amendés. Chaque commission prend toute disposition de
procédure en vue d'une organisation efficace du débat compte tenu
du temps dont elle dispose.
Elles peuvent recourir à la création d'un
comité de rédaction de 11 membres maximum. Les résolutions
sont adoptées par l'Assemblée sans débat sur le fond.
C / L'Ordre du jour
L'Assemblée débat des problèmes qui, sont
du ressort de l'Union, et formule sur ces questions des recommandations
exprimant l'opinion de l'Organisation. Les débats portent en
général sur un thème global (Réconciliation et
partenariat - Mexico avril 2004).
Elle adopte des résolutions sur les points inscrits par
le Conseil directeur à son ordre du jour sur proposition des Commissions
(ex : Promouvoir la réconciliation internationale, contribuer à
stabiliser les régions en proie à un conflit et aider à la
reconstruction après le conflit - Mexico - avril 2004).
En vertu de l'article 14§2 des statuts de l'UIP,
l'Assemblée peut adopter en fonction de l'actualité un point
supplémentaire d'urgence. Ce point doit concerner un
évènement majeur de portée internationale sur lequel il
paraît nécessaire que l'UIP prenne position. Son adoption est
soumise à une majorité des 2/3 des suffrages exprimés. Il
n'est possible d'adopter qu'un seul point d'urgence. Par exemple en avril
2003 - Santiago du Chili - 108ème assemblée « la
nécessité de mettre fin de toute urgence à la guerre en
Irak et d'y rétablir la paix : le rôle des Nations Unies et de
l'UIP »
D / Les Groupes
géopolitiques
Les membres de l'Union constituent librement des groupes
géopolitiques. Ils peuvent appartenir à plusieurs groupes
différents.
Les Membres appartenant à plus d'un groupe
géopolitique indiquent au Secrétaire général quel
groupe géopolitique ils représentent aux fins de
présentation de candidatures à des postes à l'Union. Le
Comité exécutif peut inviter les présidents des groupes
géopolitiques à participer à titre consultatif à
ses délibérations. Les 15 sièges élus du
Comité exécutif sont attribués aux groupes
géopolitiques qui y désignent leurs candidats.
E/ Le droit d'amendement
Le droit d'amendement sur les projets de résolution est
individuel et ouvert à chaque délégué. Les
amendements sont recevables jusqu'à une semaine avant la date
fixée pour l'Assemblée. Les sous-amendements peuvent être
déposées jusqu'à l'adoption de la résolution par la
commission permanente.
Les amendements non retenus par la commission peuvent
être repris et soumis à l'Assemblée.
Section II / LE CONSEIL
DIRECTEUR
Il est l'organe directeur plénier de l'Organisation. II
détermine et oriente les activités de l'Union et contrôle
leur accomplissement en conformité avec les buts de l'Union. Il
définit la politique de l'Union et fixe son programme et son budget
annuel et décide de l'admission ou de la suspension de l'affiliation des
membres et des membres associés. Il élit le président de
l'UIP pour un mandat de 3 ans et les membres du Comité exécutif.
Le Président de l'Union interparlementaire (actuellement M. Pier
Ferdinando Casini de l'Italie) est Président de droit du Conseil
directeur. De temps à autre, le Conseil se penche sur des questions de
fond et adopte des résolutions thématiques ainsi que des
déclarations politiques. Un certain nombre de comités et groupes
de travail lui sont subordonnés et lui font rapport sur leurs travaux.
Il s'agit notamment de :
§ Commission permanente de la paix et de la
sécurité internationale
§ Commission permanente du développement durable,
du financement et du commerce
§ Commission permanente de la démocratie et des
droits de l'homme
§ Comité des droits de l'homme des
parlementaires
§ Comité sur les questions relatives au
Moyen-Orient
§ Groupe de facilitateurs concernant Chypre
§ Comité ad hoc chargé de
promouvoir le respect du droit international humanitaire
§ Comité de coordination de la Réunion des
femmes parlementaires
§ Groupe du partenariat entre hommes et femmes
Il tient deux sessions par année. Il est composé
de 3 représentants en activité (dont au moins une femme) de
chaque délégations nationales.
Section III / LE COMITE
EXECUTIF
Conformément aux Statuts de l'Union, le Comité
exécutif, composé de 17 membres, supervise l'administration
de l'Union interparlementaire et assiste le Conseil directeur.
Les 15 membres du Comité exécutif sont
élus par le Conseil pour un mandat de quatre ans. Le Président ou
la Présidente de l'Union préside de droit les travaux du
Comité. La Présidente du Comité de coordination de la
Réunion des femmes parlementaires est membre de droit du Comité
exécutif pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois. Au moins 12
membres du Comité exécutif doivent être élus parmi
les membres du Conseil directeur et au moins trois des membres élus
doivent être des femmes.
Le
Comité exécutif émet des avis au Conseil quant aux
demandes d'affiliation ou de réaffiliation à l'Union, fixe la
date et le lieu des sessions du Conseil et établit leur ordre du jour
provisoire, recommande au Conseil l'ordre du jour de l'Assemblée compte
tenu des propositions présentées par les Groupes nationaux. En
outre, il propose au Conseil le programme et le budget annuels de l'Union. Le
Comité exécutif contrôle la gestion du Secrétariat
ainsi que les activités de celui-ci en exécution des
décisions prises soit par l'Assemblée soit par le Conseil. Le
Comité exécutif exerce ses attributions conformément
à son règlement. Ses délibérations se
déroulent à huis clos.
Section IV / LE SECRETARIAT
Le
Secrétariat de l'Union est constitué par l'ensemble des
fonctionnaires de l'Organisation sous la direction du Secrétaire
général ou de la Secrétaire générale que le
Conseil directeur nomme.
Il est chargé d'assurer la permanence du Siège
de l'Union et de susciter de nouvelles demandes d'affiliation. Il appuie les
activités des Membres de l'Union et contribue à
préparation des propositions de programme et de budget à
l'intention du Comité exécutif. Avant chaque réunion
interparlementaire le secrétariat prépare les questions qui
doivent être examinées et distribue en temps utile les documents
nécessaires. Son rôle consiste également à
recueillir et diffuser des informations relatives à la structure et au
fonctionnement des institutions représentatives. Il assurer la liaison
et la représentation de l'Union aux conférences et organisations
internationales. La conservation des archives de l'Union interparlementaire lui
est confiée
L'ASSOCIATION DES SECRÉTAIRES
GÉNÉRAUX DES PARLEMENTS
L'Association des Secrétaires généraux
des Parlements est un organisme consultatif de l'Union interparlementaire. Elle
regroupe l'ensemble des SG des parlements des Etats membres. Elle se
réunit à chaque conférence plénière. Ces
activités et celles des organes de l'Union en matière
d'étude des institutions parlementaires. Elles sont coordonnées
par des consultations et une étroite collaboration au stade de la
préparation et de la réalisation des projets. L'Association se
gère de manière autonome. L'Union apporte une contribution
annuelle au budget de l'ASGP.
Chapitre II / LES DOMAINES
D'ACTIVITES DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE.
Créée à l'origine pour favoriser la paix
et la sécurité internationale, ensuite la promotion de la
démocratie parlementaire, l'Union est consciente que l'atteinte de tels
objectifs ne peut se faire sans oeuvrer en vue d'un développement
économique, social et culturel au niveau mondial. A cet effet, l'Union
s'intéresse à tous les domaines d'activités ayant un
impact majeur dans la vie de la population. Ainsi les activités de
l'Union couvrent principalement les domaines suivants : la promotion de la
démocratie, le partenariat entre hommes et femmes, la paix et de la
sécurité internationale, de la défense des droit de
l'homme, le développement durable, l'éducation, la science et la
culture.
Section I/ LA PROMOTION DE LA
DEMOCRATIE DANS LE MONDE
Une démocratie suppose l'existence d'une instance
où l'on débat librement des options proposées à la
collectivité, ou l'on se donne les moyens de contrôler l'action de
l'exécutif, où l'on pose les grands principes sur lesquels
s'organise la vie en commun.
Ainsi pour mener à bien son rôle, le parlement
doit être élu et représenter toutes les composantes de la
société. Il doit disposer des pouvoirs et des moyens
nécessaires pour exprimer la volonté du peuple. Et grâce
à ses fonctions législatives et de contrôle, il peut
contribuer efficacement à garantir les droits et les libertés du
peuple, à assurer la paix civile et un développement
harmonieux.
C'est ce principe qui sous-tend la démarche
intégrée de l'UIP en matière de promotion de la
démocratie. La vision de la démocratie de l'UIP est
exprimée très clairement dans la Déclaration
universelle sur la démocratie, adoptée par ses parlements
membres en 1997 (l'intégralité de cette déclaration figure
dans les annexes de ce document).
Dans la pratique, l'Union interparlementaire s'emploie
à promouvoir la démocratie dans le monde grâce une
série de programmes et d'activités qui porte sur l'action
normative, le renforcement des institutions représentatives, la
promotion des droits de l'homme et la protection des parlementaires, le
partenariat entre hommes et femmes en politique, et
enfin mieux faire connaître les parlements.
A/l'actions normative.
Au fil des années, l'Union interparlementaire a
joué un rôle novateur dans l'élaboration d'un certain
nombre de normes et directives relatives à la démocratie, aux
élections et aux méthodes de travail des parlements. Les domaines
couverts sont les suivants :
- Elections libres et régulières,
- Déclaration universelle sur la démocratie,
- Droits et devoirs de l'opposition au parlement,
- Bonnes pratiques de la démocratie par les
parlements
1/
Elections libres et régulières
La vague de démocratisation du début des
années 1990 s'est accompagnée de l'exigence que les
élections soient «libres et régulières».
Pourtant, il n'existait aucune définition claire et
détaillée de ce qui constitue des élections libres et
régulières. En 1994, l'UIP a apporté une contribution
marquante à cette réflexion, en se servant du droit international
comme base pour son analyse.
Cette contribution s'est concrétisée par une
étude majeure intitulée: « Elections libres et
régulières : droit international et pratique ».
Cette étude a fourni le cadre d'une déclaration novatrice dans
laquelle s'expriment les attentes générales envers les processus
électoraux. Adoptée unanimement par les Membres de l'UIP en 1994,
la « Déclaration sur les critères pour des
élections libres et régulières » a
influé sur la mise en place de normes électorales dans le monde.
Les principaux points de cette déclaration sont les suivants :
Ø Dans tout Etat, l'autorité des pouvoirs
publics ne peut être fondée que sur la volonté du peuple
exprimée à la faveur d'élections sincères, libres
et régulières, tenues périodiquement au suffrage
universel, égal et secret.
Ø Tout citoyen majeur a le droit de voter aux
élections, sur une base non discriminatoire.
Ø Le droit de voter dans le secret est absolu et ne
peut en aucune façon être restreint.
Ø Tout individu a le droit de prendre part à la
conduite des affaires publiques de son pays et de présenter, dans des
conditions d'égalité, sa candidature à des
élections.
Ø L'Etat doit adopter, conformément à sa
procédure constitutionnelle, les dispositions législatives et
autres mesures nécessaires pour garantir les droits et le cadre
institutionnel permettant la tenue, à intervalles réguliers,
d'élections honnêtes, libres et régulières, en
conformité avec les obligations contractées en vertu du droit
international.
2/ Déclaration universelle sur la
démocratie.
Le mot démocratie est l'un des termes les plus
usités du vocabulaire politique. Cette notion forte, qui touche au
fondement même de la vie des êtres humains en
société, a donné matière à de très
nombreux écrits et réflexions; il n'en demeure pas moins qu'aucun
texte n'avait été adopté au niveau mondial par des
responsables politiques pour en définir les paramètres ou en
préciser la portée.
En 1995, l'UIP a lancé un vaste processus de
consultation, qui a donné lieu à la Déclaration
universelle sur la démocratie, adoptée sans vote par le Conseil
interparlementaire le 16 septembre 1997.
3/
Droits et devoirs de l'opposition
L'opposition est une composante utile et nécessaire de
la démocratie, notamment pour garantir que le gouvernement mène
ses activités de manière transparente et responsable, dans
l'intérêt du peuple. Le statut-type de l'opposition au parlement a
été élaboré dans le cadre d'une série de
séminaires sur les relations entre les partis majoritaires et
minoritaires dans les parlements africains en 1999. Ils constituent une
première étape dans la mise en place d'un ensemble de
règles garantissant la contribution effective de l'opposition au
processus démocratique. Bien qu'il soit incomplet, ce statut constitue
une référence pour les acteurs politiques qui souhaitent codifier
les dispositions régissant l'opposition. Les grandes idées de ce
statut sont les suivantes :
Ø L'opposition au Parlement est un rouage
nécessaire et indispensable à la démocratie. En
démocratie, la vie politique s'enrichit de la libre concurrence entre de
véritables projets politiques. Elle s'appauvrit par les simples
rivalités d'ambitions personnelles qui la disqualifient aux yeux de
l'opinion publique;
Ø L'opposition a pour fonction principale de constituer
une alternative crédible à la majorité en place. Par
ailleurs, en participant au contrôle et à la critique de l'action
du gouvernement, elle concourt à assurer la transparence,
l'intégrité et l'efficacité dans la gestion des affaires
publiques et à prévenir des abus de la part des autorités
publiques et des individus, assurant ainsi la défense du bien public;
Ø Au même titre que les parlementaires qui font
partie de la majorité gouvernementale, les membres de l'opposition ont
besoin que leur soient reconnus des droits fondamentaux. Les privilèges
et immunités parlementaires, dont notamment le respect de la
liberté d'expression et d'information, sont essentiels pour les
parlementaires, notamment ceux de l'opposition, afin de leur permettre de
s'acquitter de leurs responsabilités parlementaires;
Ø Le fonctionnement du parlement doit être
organisé de manière à reproduire la composition politique
de l'assemblée et à garantir une représentation
équitable de l'opposition dans les organes et commissions
parlementaires;
L'opposition au parlement doit pratiquer une opposition
constructive et responsable en faisant des contre-propositions. Dans son
action, l'opposition doit veiller à ne pas entraver inutilement l'action
du gouvernement et s'efforcer plutôt de l'amener à
l'améliorer dans l'intérêt général.
4/
Bonnes pratiques de la démocratie par les parlements
L'UIP a commencé à élaborer un ensemble
de critères et de bonnes pratiques pour étudier la
démocratie dans un pays. La contribution des parlements à la
démocratie est un ambitieux projet qui établit un cadre pour la
pratique démocratique des parlements. Ce cadre identifie les valeurs et
les objectifs d'un parlement démocratique, et donne des exemples
concrets de la manière dont ils peuvent être mis en pratique. Le
projet se fonde sur une enquête mondiale sur les parlements, et analyse
les défis qui se posent à eux et les opportunités qui se
présentent au vingt-et-unième siècle. Il est
illustré par des exemples de pratique démocratique dans les
parlements et aborde précisément des questions telles que :
· Quelle contribution les parlements apportent-ils
à la démocratie ?
· Quelles sont les caractéristiques d'un parlement
démocratique ?
· Où peut-on trouver des exemples de pratique
démocratique au parlement ?
· A quels défis sont confrontés les
parlements au vingt-et-unième siècle ?
· Comment réagissent-ils à ces
défis?
B/ le renforcement des institutions
représentatives.
Grâce à ses programmes d'assistance technique,
l'UIP apporte des conseils, des orientations et de nombreuses formes de soutien
aux parlements. L'expertise collective des Membres de l'UIP est un atout
précieux dans la diffusion des bonnes pratiques
démocratiques. Afin de mieux renforcer les institutions
représentatives des pays en démocratisation, l'UIP gère un
programme de coopération technique qui aide les parlements nationaux,
notamment ceux des pays en développement, à améliorer
l'organisation de leur travail et à renforcer leur infrastructure. Dans
le cadre de ce programme, lancé au début des années 1970,
l'UIP dispense des services consultatifs et propose des projets d'assistance.
Les programmes de coopération technique visent à
renforcer l'institution parlementaire en tant que telle et à apporter
une assistance tant aux élus qu'au personnel du Parlement. Les
activités du programme s'inscrivent systématiquement dans une
perspective de parité hommes/femmes et de droits de l'homme. De fait,
certains projets visent expressément à assurer une plus grande
participation des femmes au processus parlementaire.
C/
la Promotion des droits de l'homme et la protection des parlementaires.
L'UIP a pour vocation d'aider les parlements à faire en
sorte que les droits de l'homme soient une réalité pour tous.
Elle veille à ce que les parlementaires soient mieux familiarisés
avec les droits de l'homme et à ce qu'ils fassent de la promotion et de
la protection de ces droits un élément central du travail
parlementaire. Le Comité des droits de l'homme des parlementaires de
l'UIP traite des cas où des parlementaires, en défendant les
droits de leurs mandants, sont eux-mêmes menacés d'atteintes
à leurs droits.
D/ Le partenariat entre hommes et femmes en
politique.
« Il ne saurait y avoir de démocratie
sans un véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite
des affaires publiques où ils agissent dans l'égalité et
la complémentarité, en s'enrichissant mutuellement de leurs
différences » (Déclaration universelle sur la
démocratie, para 4 - UIP 1997)
Vue le faible pourcentage des femmes dans les
assemblées parlementaires (20%), consciente du fait qu'il ne saurait y
avoir de démocratie effective sans un véritable partenariat entre
les hommes et les femmes dans la conduite des affaires publiques, l'Union
oeuvre afin d'améliorer la condition des femmes en les faisant
participer à la vie politique. Ainsi, elle suit en permanence
l'évolution mondiale en ce qui concerne la reconnaissance aux femmes
des droits de voter, d'être candidates et leur présence au sein
des partis politiques, des parlements et des gouvernements. Dans la perspective
de veiller à ce que les intérêts et visions des deux
parties de la population soient pris en compte dans toutes ses
activités, l'Union a décidé en 1997 de créer le
groupe du partenariat entre hommes et femmes.
Des stratégies ont été établies
ces dernières années afin de renforcer le partenariat
hommes-femmes. Il s'agit notamment du « plan d'action pour
remédier aux déséquilibres actuels dans la participation
des hommes et des femmes à la vie politique (1995) »
dont 500 parlementaires appartenant à 102 pays se sont engagés
lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes de
Beijing à suivre les résultats. Au niveau mondial, l'UIP a pris
la tête des efforts visant à faire participer les femmes au
processus parlementaire, grâce à son travail de promotion, de
recherche, de statistiques et de formation des femmes
parlementaires.
E/
Mieux faire connaître les parlements
Pour ancrer fermement la démocratie, il est
nécessaire de renforcer les liens entre le parlement en tant
qu'institution et les citoyens. L'un des moyens les plus efficaces pour
consolider ces liens est de mieux faire connaître les parlements. Afin de
parvenir à cet objectif, l'UIP utilise sa position charnière en
tant qu'organisation mondiale réunissant les parlements pour recueillir
et diffuser des informations sur les pouvoirs, la structure et les
méthodes de travail des institutions représentatives. Elle
conduit ses propres travaux de recherche, souvent en coopération avec
des parlements membres de l'Organisation ou d'autres partenaires, notamment
l'Association des Secrétaires généraux des
Parlements (ASGP).
L'Union interparlementaire aspire à faire de son centre
de ressources documentaires un portail d'accès à l'énorme
quantité d'informations disponible dans le monde à propos des
parlements et de la démocratie. A cet effet, elle a une base de
données dénommée PARLINE (Parlements en ligne) qui
est une source d'information sur les parlements nationaux. On y trouve des
renseignements sur chacune des chambres parlementaires de tous les pays
dotés d'un parlement.
L'UIP publie chaque
année un Répertoire mondial des parlements. Ce document contient
une mine d'informations sur le rôle, la structure et le fonctionnement de
quelque 130 commissions dans plus de 80 pays, ainsi que les coordonnées
personnelles des présidents et assistants. Il a pour objet de mieux
faire comprendre comment on aborde la question des droits de l'homme dans
chaque parlement et de resserrer les liens et le partenariat entre les
parlements et les défenseurs des droits de l'homme pour en assurer la
défense et la promotion. On peut citer en outre la base de
données bibliographique concernant « les Femmes en
politique » ; la base de données contenant les
références des ouvrages et des articles portant sur le
rôle, la structure et les méthodes de travail des parlements
nationaux, les systèmes électoraux, le droit constitutionnel,
l'histoire et la science politique couvrant la période allant de 1992
à 2002.
Section II. PAIX ET SECURITE
INTERNATIONALE
Les activités l'Union en matière en
matière de paix et de sécurité internationale couvrent en
général les domaines suivants :
- Désarmement ;
- Foyer de tension ;
- Sécurité et coopération en
Méditerranée
A/Désarmement.
Oeuvrer en faveur du désarmement est l'une des
préoccupations majeures de l'Union depuis sa fondation. Elle est l'une
des premières instances qui aient lancé un appel en vue
d'établir une réglementation internationale du commerce des armes
classiques. En 1985, elle a tenu à Mexico un symposium
interparlementaire sur le désarmement relatif aux armes classiques puis,
en 1990 à Bonn, une conférence qui a évalué
l'incidence de l'évolution rapide des relations internationales sur les
questions de désarmement et de sécurité.
Les questions de désarmement figurent
régulièrement à l'ordre du jour des Conférences
interparlementaires, comme celles concernant l'établissement d'un
Registre mondial sur les transferts d'armes, paix au Moyen-Orient, la
non-prolifération des armes nucléaires, la protection des
minorités comme une condition indispensable à la
stabilité, la sécurité et la paix, le Traité
d'interdiction complète des essais nucléaires et l'interdiction
des essais d'armes nucléaires, ainsi que la lutte contre le terrorisme.
B/ Foyers de
tension.
Organisation politique ayant pour objectif premier la paix,
l'Union interparlementaire accorde une attention particulière à
l'élimination des foyers de tension par la voie de la négociation
politique. Elle réagit donc face aux crises pouvant affecter la
sécurité mondiale ou régionale et porte un
intérêt soutenu à certains foyers de tension.
Le Moyen-Orient est à l'ordre du jour de l'Union
interparlementaire depuis plusieurs décennies. Les Conférences
interparlementaires ont discuté ce sujet à plusieurs reprises. En
1987, un Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient a
été établi. Composé de six membres, il promeut des
contacts directs entre les délégations arabes et
israélienne et appuie le processus de paix par une action parlementaire.
Un autre Comité ad hoc de l'Union interparlementaire est
chargé de suivre la situation concernant Chypre.
L'un des foyers de crise qui préoccupent tout
particulièrement l'Union est l'ancienne Yougoslavie. Condamnant les
violations des droits fondamentaux de l'homme et les déplacements
forcés de populations, l'Union a pris position en faveur de mesures
d'urgence, a appuyé l'aide humanitaire et a vivement prôné
un règlement négocié du conflit. En avril 1998 l'Union a
adopté une résolution d'urgence sur la situation au Kosovo.
Une mission de l'Union s'est rendue, en juillet-août
1994, en Bosnie-Herzégovine, en Croatie et dans la République
fédérative de Yougoslavie. La mission a recommandé aux
membres de l'Union d'appuyer les parlements de ces trois pays notamment par le
biais de l'assistance technique.
C/ Sécurité et coopération en
Méditerranée
Après avoir tenu sept Conférences
interparlementaires sur la sécurité et la coopération en
Europe (CSCE, 1973-1991), l'Union interparlementaire a opté pour un
processus du même type en Méditerranée.
La première Conférence interparlementaire sur la
sécurité et la coopération en Méditerranée
(CSCM) s'est tenue en juin 1992 à Malaga (Espagne). Sur la base des
conclusions et recommandations de cette Conférence, l'Union
interparlementaire a établi un mécanisme permanent de dialogue et
de négociation entre tous les partenaires méditerranéens,
sous la forme de réunions semestrielles, tenues à la faveur des
Assemblées statutaires de l'UIP (anciennement Conférences
interparlementaires).
Section III/ DEVELOPPEMENT
DURABLE
Pour l'Union interparlementaire, la notion de
développement durable ne se résume pas à associer
environnement et croissance économique. En effet, dans le
développement durable on englobe d'autres questions essentielles comme
le développement humain, la justice sociale et économique et les
progrès de la démocratie. Cette approche de l'Union se
reflète dans les domaines suivants :
- Développement économique et social ;
- Environnement.
Le travail de l'Union dans ces deux domaines est guidé
par la Commission permanente du développement durable, du financement et
du commerce.
A/ Le développement économique et
social
Lors de ses Conférences statutaires ou à
l'occasion de réunions spécialisées, les parlementaires se
penchent sur des notions d'ordre général, comme financement du
développent, développement humain, et formulent des
recommandations sur divers problèmes précis du
développement économique et social dans le monde, tels que la
nécessité de réviser l'actuel modèle financier
économique mondial, l'emploi et la mondialisation, la
nécessité d'éliminer toutes les formes d'exploitation
sexuelle des enfants, la mondialisation de l'économie et la
libéralisation du commerce international, la dette du tiers monde et son
impact en tant que facteur limitant l'insertion des pays du tiers monde dans le
processus de mondialisation, annulation de la dette publique des pays pauvres
très endettés, le SIDA et ses effets dévastateurs sur les
plans humain, économique et social, les mouvements migratoires de masse,
la situation des personnes âgées, les droits de l'enfant, les
problèmes démographiques, le problème des grandes villes,
la conservation des stocks des poissons dans le monde, le tourisme, la
sécurité alimentaire.
L'Union a par ailleurs organisé ou parrainé des
réunions parlementaires spécialisées sur les question
socio-économiques et questions connexes. On citera tout
particulièrement les réunions suivantes :
- Conférence spécialisée sur le
thème "Atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation par
une stratégie de développement durable" (Rome, 29 novembre - 2
décembre 1998) ;
- Séminaire interparlementaire sur "La mise en oeuvre
de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant en Asie
centrale et au Kazakhstan " (Achgabat, 20-22 février 1997) ;
- Conférence interparlementaire pour l'Asie et le
Pacifique sur "La science et la technologie pour un développement
régional durable" (Tokyo, juin 1994) ;
- Séminaire parlementaire sur le thème "Survivre
à la transition : filets de sécurité sociale en faveur des
enfants et des familles vulnérables", d'Europe centrale et orientale
(Budapest, mars 1993) ;
- Conférence sur "La coopération
économique dans la région de l'Asie et du Pacifique" (Jomtien,
janvier 1991) ;
- Conférence interparlementaire sur "Un dialogue
Nord-Sud pour un monde prospère" (Ottawa, octobre 1993).
En matière économique et sociale, l'Union et
l'Organisation des Nations Unies coopèrent activement. Ainsi, ces
dernières années, l'Union a apporté sa contribution
à plusieurs grands forums socio-économiques internationaux,
à savoir la Conférence internationale sur la population et le
développement (Le Caire, 1994), la IVe Conférence mondiale sur
les femmes (Beijing, 1995), le Sommet mondial pour le développement
social (Copenhague, 1995) etc..... Le suivi du Sommet mondial pour le
développement social a été à l'ordre du jour de la
réunion tripartite des représentants des parlements,
gouvernements et organisations intergouvernementales qui s'est tenue au
Siège de l'ONU à New York en septembre 1996.
De la même manière, les parlementaires ont
apporté leur contribution à l'Année internationale de la
famille proclamée par l'Organisation des Nations Unies.
A l'occasion des ces grandes réunions de l'ONU, l'Union
organise souvent une "Journée des parlementaires" pour permettre aux
législateurs de faire connaître leurs vues sur les enjeux de ces
réunions et proposer des mesures de suivi parlementaire.
B/ Environnement
L'Union s'est toujours préoccupée de la
protection de l'environnement et l'action qu'elle mène dans ce domaine
s'inscrit dans le cadre du développement durable.
La première Conférence interparlementaire
mondiale sur l'environnement, tenue en 1984 à Nairobi, a
préconisé l'intégration de la protection de
l'environnement dans le processus du développement. Depuis 1992, le
programme de l'Union en matière d'environnement est essentiellement
axé d'abord sur la préparation, au niveau parlementaire, et puis
la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence des Nations Unies
sur l'environnement et le développement (Rio de Janeiro, juin 1992).
En novembre 1992, l'Union a tenu à Brasilia une
Conférence interparlementaire sur l'environnement et le
développement, à l'occasion de laquelle elle a adopté le
Plan d'action de Brasilia qui énonce les mesures concrètes
à prendre, au niveau parlementaire, pour garantir la poursuite et le
renforcement du processus engagé par les gouvernements à Rio.
L'Union a mené à bien par ailleurs un programme quadriennal
(1994-97) d'information sur les mesures prises par les parlements pour mettre
en oeuvre les recommandations de Rio.
Durant la 158ème session, le Conseil a
également adopté une Déclaration sur le suivi de Rio :
financement et transfert de technologie qui a ensuite été soumise
à la Commission des Nations Unies pour le développement durable.
Divers problèmes environnementaux, comme l'eau, la
gestion des déchets, et mesures requises pour changer les modes de
consommation et de production, ont été examinés par les
Conférences statutaires de l'Union.
L'union constitue dans ce un lieu de concertation politique en
vue de trouver des solutions à l'échelle planétaire aux
problèmes de développent et d'environnement.
Section IV. DROIT DE L'HOMME ET
DROIT HUMANITAIRE
En matière de défense et de promotion des droits
de l'homme et droit humanitaire, les actions de l'Union sont diverses et
couvrent principalement les activités suivantes :
- Défense des droits de l'homme des
parlementaires ;
- Les droits de l'homme en général ;
- Droit international humanitaire.
A/
Défense des droits de l'homme des
parlementaires :
En 1976, l'Union a adopté une "Procédure
d'examen et de traitement de communications relatives à des violations
des droits de l'homme dont sont victimes des parlementaires", applicable aux
membres des Parlements qui font, ou ont fait, l'objet de mesures arbitraires
(par exemple, harcèlement par des organes de l'Etat, arrestation et
détention arbitraires, non-respect des droits de la défense,
violation de l'immunité parlementaire) pendant la durée
légale de leur mandat, que le Parlement soit en session ou non, ou bien
dissout par suite de mesures inconstitutionnelles ou d'exception.
Un Comité des droits de l'homme des
parlementaires composé de cinq membres (parlementaires
représentant les différentes régions du monde) est
chargé de l'examen et du traitement des plaintes reçues.
Le Comité peut procéder à des auditions
et conduire des missions sur place. S'il se révèle impossible de
parvenir à un règlement satisfaisant d'une affaire au cours d'une
première phase d'examen confidentiel et d'échange de
correspondance avec les autorités des pays en cause, le Comité
présente au Conseil interparlementaire un rapport et des recommandations
sur les mesures précises à prendre.
Grâce à des contacts, des communications et des
missions sur place, les Parlements membres appuient cette action qui a permis
le règlement satisfaisant d'une grande partie des cas instruits. La
majorité des cas traités par le Comité concerne des
parlementaires privés de leur mandat, ou menacés, poursuivis,
voire assassinés pour avoir exercé leur droit à la libre
expression.
B/ Droits de l'homme en
général
L'Union en débat lors de ses Conférences
statutaires ou de ses réunions spécialisées et, à
cette occasion, formule des recommandations. Elles peuvent porter sur les
droits de l'homme en général, des cas précis de violations
des droits de l'homme durant des conflits armés, comme en
Bosnie-Herzégovine, sur le rôle des instances nationales de
défense des droits de l'homme ou, par exemple, sur la bioéthique,
à savoir les relations entre les sciences de la vie et la protection des
droits de l'homme. En outre, cette dimension est toujours présente
lorsque l'Union traite d'autres questions comme le développement
durable, l'éducation, l'emploi, la condition féminine, les droits
de l'enfant, les minorités ou le droit humanitaire.
Mais, plus concrètement, elle a créé son
propre mécanisme d'examen des cas de parlementaires dont les droits ont
été bafoués, à savoir le Comité des droits
de l'homme des parlementaires.
C/ Droit international humanitaire
Le respect et la promotion du droit
international humanitaire fait partie des préoccupations majeures de
l'Union. Elle entretient à cet effet des liens d'étroite
coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge
(CICR), soutient l'application effective des principes énoncés
dans les Conventions de Genève et les Protocoles additionnels, travaille
à l'adoption de législations nationales appropriées,
notamment en encourageant les parlements à solliciter l'avis du CICR,
s'emploie à accroître l'efficacité des mécanismes
d'assistance humanitaire internationale et plaide pour l'interdiction des mines
antipersonnelles. Son action en faveur de la promotion du droit humanitaire
s'est traduite par la création en 1994 du comité chargé,
de promouvoir le respect du droit international humanitaire. Sur la
recommandation de ce Comité, le Conseil interparlementaire a
adopté, en octobre 1995, une résolution spéciale
prévoyant la mise en place d'un système de rapports
périodiques sur les dispositions prises au niveau parlementaire pour
veiller au respect du droit international humanitaire. Comme suite à
cette décision, l'Union a lancé une enquête mondiale sur
les dispositions prises par les parlements pour appliquer au niveau national le
droit humanitaire international et sur les mines antipersonnel.
Section V. EDUCATION, SCIENCE ET CULTURE. Les
activités de l'Union interparlementaire en matière
d'éducation, de science et de culture privilégient les questions
qui présentent un intérêt particulier pour la
communauté parlementaire mondiale.
C'est ainsi que les Assemblées statutaires de l'Union
ont eu à traiter des thèmes aussi divers que le dialogue entre
les civilisations, les politiques en matière d'éducation et de
culture et la bioéthique (avec la contribution de l'UNESCO et de son
Comité international de bioéthique).
Les réunions spécialisées,
organisées à intervalles réguliers par l'Union, abordent
souvent des sujets similaires. On citera par exemple la Conférence
interparlementaire pour l'Asie et le Pacifique sur la "science et la
technologie pour un développement régional durable" tenue
à Tokyo en juin 1994 et la Conférence interparlementaire sur
l'éducation, la science, la culture et la communication à l'aube
du XXIe siècle organisée conjointement par l'Union et l'UNESCO
à Paris en juin 1996.
CONCLUSION
En abordant cette étude portant sur
« la diplomatie parlementaire : cas de l'Union
Interparlementaire » le principal souci était
de tenter de définir la diplomatie parlementaire, de voir ce qui la
différencie de la diplomatie traditionnelle. Chose qui n'a pas
été facile, dans la mesure où il n'existe pas
jusqu'à nos jours une théorie élaborée de la
diplomatie parlementaire ; les chercheurs tardent à se pencher
sérieusement sur ce phénomène pourtant en pleine
évolution. En plus la diplomatie parlementaire souffre de diverses
contestations. Et parmi ces contestations, l'une des plus fréquentes
consiste à dire que la diplomatie est une prérogative de
l'exécutif. Toutefois, cela ne veut nullement dire qu'il n'existe pas de
définition de la diplomatie parlementaire. Au contraire nous avons pu
remarquer que les différentes études (colloques,
séminaires, rapports) consacrées à la question, ont toutes
tenté d'en fournir une. Ainsi, nous nous sommes donc retrouvés
face à une multitude de définitions toutes différentes. En
outre, à chaque fois qu'une étude est faite sur le sujet, il
était plus question de témoigner de l'existence du
phénomène que de le définir. Devant une telle situation il
fallait donc pour mieux aborder notre étude, se pencher sur les faits.
C'est-à-dire voire par quel moyen les parlementaires se sont
affirmés sur la scène internationale. En effet les
parlementaires interviennent sur la scène international à travers
deux moyens : la participation à la conduite de la politique
extérieure menée par le gouvernement et la coopération
interparlementaire. Le rôle joué par les parlementaires dans la
conduite de la politique extérieure consiste généralement
à suivre, influencer et participer à la prise de
décisions en matière de politique extérieure. Cela
concerne en grande partie la ratification des traités, l'autorisation
du budget consacré à la politique extérieure et le
contrôle de la politique étrangère. Quant à la
coopération interparlementaire, elle est un moyen d'établir un
processus de transfert de savoir-faire technique favorable aux institutions
parlementaires des démocraties récentes. Elle ne concerne que
les relations entre les institutions parlementaires et ne sort pas de ce cadre.
Elle est « plus vieille » que la diplomatie parlementaire
dont l'émergence est liée au phénomène de la
mondialisation. Ce phénomène (la mondialisation) en
entraînant l'interdépendance des politiques intérieures a
posé la nécessité pour les parlementaires d'intervenir de
manière beaucoup active et directe sur la scène internationale.
C'est d'ailleurs ce qui fait dire à S. Tiitinen que la
« diplomatie parlementaire a été rendue possible
grâce à la fin du secret diplomatique et la diminution progressive
de la distinction forte entre affaires étrangères et affaires
intérieures ». Ainsi, les questions de développement,
de protection de l'environnement, des Droit de l'homme et d'autres, qui
étaient considérés comme relevant purement de la
responsabilité interne de l'Etat, bénéficient
désormais d'une attention aussi forte que des sujets de relations
internationales contemporaines, tels que les questions de
sécurité, les sujets politiques et militaires. Dans un tel
contexte, l'Union interparlementaire en tant que acteur mondial de diplomatie
parlementaire peut jouer un rôle important et majeur pour accroître
la compréhension et la coopération mutuelle entre les parlements
et parlementaires, promouvoir la démocratie dans le monde et favoriser
la paix et sécurité internationale par le dialogue. La
diplomatie parlementaire ne peut jouer effectivement son rôle si elle se
limite uniquement à compléter la diplomatie traditionnelle. Elle
doit dépasser ce stade et s'affirmer ou constituer un véritable
contrepoids vis- à vis des diplomaties concurrentes c'est-à-dire
celle des gouvernements et des organisations non gouvernementales. Pour
réaliser une telle ambition, la diplomatie parlementaire doit miser sur
les nouvelles technologies d'information et de la communication. Ce qui
permettrait à des parlementaires de différents Etats
d'entretenir des échanges d'information qui visent une
compréhension et une analyse comparative de différentes
situations politiques, de préoccupations et d'enjeux communs, au plan
socio-économique et culturel et qui faciliterait la création
d'alliances interparlementaires stratégiques.
Cette étude, qui se veut modeste, comporte des limites
d'espace et de temps dont il faut tenir compte. Ce mémoire se veut une
analyse sommaire de la contribution parlementaire au développement des
relations internationales. En effet il aurait été plus
avantageux mener une expérience sur le terrain, par exemple,
compléter la recherche par des questionnaires et des entretiens avec
des parlementaires.
Toutefois, nous n'avons pas ici la prétention d'en dresser
un portrait exhaustif, les limites de ce travail et l'étendue du sujet
ne nous le permettent pas. Il est donc plus juste d'accorder à cette
étude une valeur exploratoire. Ce mémoire constitue donc la
prémisse pour quiconque souhaiterait mener une étude beaucoup
plus élargie sur le sujet.
LES ANNEXES
I /STATUTS DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE
Adoptés en 1976, entièrement
révisés en octobre 1983 et modifiés en octobre 1987,
septembre 1988, mars 1989, avril 1990, septembre 1992, septembre 1993, avril
1995, avril 1996, septembre 1998, avril 1999, octobre 2000 et avril
2001, entièrement révisés en avril 2003 et
modifiés en avril et octobre 2004
Table des matières :
· I.
Nature, buts et composition
· II.
Organes
· III.
L'Assemblée
· IV. Le
Conseil directeur
· V.
Comité exécutif
· VI. Les
groupes géopolitiques
· VII. Le
Secrétariat de l'Union
· VIII.
L'Association des Secrétaires généraux des parlements
· IX.
Modification des Statuts
I. NATURE, BUTS ET
COMPOSITION
ARTICLE 1er
1. L'Union interparlementaire est
l'organisation internationale des Parlements des Etats souverains.
2. Foyer de la concertation interparlementaire
à l'échelle mondiale depuis 1889, l'Union interparlementaire
oeuvre en vue de la paix et de la coopération entre les peuples et en
vue de l'affermissement des institutions représentatives. A ces fins,
elle :
a) favorise les contacts, la coordination et
l'échange d'expériences entre les Parlements et les
parlementaires de tous les pays;
b) examine les questions
d'intérêt international et se prononce à leur sujet en vue
de susciter une action des Parlements et de leurs membres;
c) contribue à la défense et
à la promotion des droits de la personne, qui ont une portée
universelle et dont le respect est un facteur essentiel de la démocratie
parlementaire et du développement;
d) contribue à une meilleure
connaissance du fonctionnement des institutions représentatives et au
renforcement et au développement de leurs moyens d'action.
3. L'Union, qui partage les objectifs de
l'Organisation des Nations Unies, appuie les efforts de celle-ci et oeuvre en
étroite coopération avec elle. Elle coopère
également avec les organisations interparlementaires régionales
et avec les organisations internationales, intergouvernementales et non
gouvernementales, qui s'inspirent des mêmes idéaux.
ARTICLE 2
Le Siège de l'Union interparlementaire est à
Genève.
ARTICLE 3
1. Tout Parlement constitué
conformément aux lois d'un Etat souverain dont il représente la
population et sur le territoire duquel il fonctionne peut demander à
devenir membre de l'Union interparlementaire. Un Groupe national
représentant pareil Parlement et déjà affilié au
moment de l'approbation du présent Article
2
peut choisir de rester Membre de l'Union.
2. Dans les Etats fédéraux, seul
le Parlement fédéral peut demander à être Membre de
l'Union interparlementaire.
3. Tout Membre de l'Union doit adhérer
aux principes de l'Organisation et se conformer à ses Statuts.
4. Les assemblées parlementaires
internationales, instituées en vertu d'un accord international par des
Etats représentés à l'Union, peuvent, à leur
demande et après consultation des Membres de l'Union concernés,
être admises par le Conseil directeur en qualité de Membre
associé de l'Union.
ARTICLE 4
1. La décision d'admission ou de
réadmission d'un Parlement appartient au Conseil directeur, auquel les
demandes d'affiliation ou de réaffiliation sont communiquées par
le Secrétaire général ou la Secrétaire
générale. Le Conseil directeur statue sur avis préalable
du Comité exécutif qui examine si les conditions
mentionnées à l'
Article
3 sont remplies et fait rapport à ce sujet.
2. Lorsqu'un Membre de l'Union a cessé
de fonctionner en tant que tel ou est en retard de trois ans dans le paiement
de ses contributions aux dépenses de l'Union, le Comité
exécutif examine la situation et donne son avis au Conseil directeur. Le
Conseil directeur statue sur la suspension de l'affiliation de ce Membre
à l'Union.
ARTICLE 5
1. Tout Membre et tout Membre associé de
l'Union fournissent une contribution annuelle aux dépenses de l'Union,
conformément à un barème approuvé par le Conseil
directeur (cf.
Règl.
financier, art. 5).
2. Un Membre de l'Union en retard dans le
paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut
participer aux votes au sein des organes statutaires de l'Union
interparlementaire si le montant de ses arriérés est égal
ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux
années complètes écoulées. Le Conseil directeur
peut néanmoins autoriser ce Membre à participer aux votes s'il
constate que le manquement est dû à des circonstances
indépendantes de sa volonté. Avant d'examiner cette question, le
Conseil directeur peut être saisi des explications écrites du
Membre de l'Union concerné. Nonobstant les dispositions de l'
Article 10.2
des Statuts, pareil Membre ne peut être représenté
par plus de deux délégués aux réunions
convoquées par l'Union.
ARTICLE 6
1. Tout Membre ou Membre associé de
l'Union doit se doter d'un Règlement régissant sa participation
aux travaux de l'Union. Il prend les dispositions organiques, administratives
et financières requises pour assurer sa représentation à
l'Union et la mise en oeuvre des décisions prises et pour maintenir une
liaison régulière avec le Secrétariat de l'Union auquel il
communique, avant la fin du mois de janvier de chaque année, un compte
rendu de ses actes comprenant le nom de ses dirigeants et la liste ou le nombre
total de ses membres.
2. Chaque Membre de l'Union a le droit
souverain de décider de la manière dont il organise sa
participation à l'Union.
ARTICLE 7
Les Membres de l'Union ont le devoir de soumettre au sein de leur
Parlement, sous la forme appropriée les résolutions
adoptées par l'Union interparlementaire, de les communiquer à
leur Gouvernement, d'en stimuler leur mise en oeuvre et d'informer le
Secrétariat de l'Union aussi fréquemment et complètement
que possible, notamment par des rapports annuels, de l'action entreprise et des
résultats obtenus (cf.
Règl.
Assemblée, art. 39.2).
II. ORGANES
ARTICLE 8
Les organes de l'Union interparlementaire sont :
l'Assemblée, le Conseil directeur, le Comité exécutif et
le Secrétariat.
III. L'ASSEMBLEE
ARTICLE 9
1. L'Union interparlementaire se réunit
en Assemblée deux fois par an.
2. Le lieu et la date de chaque session sont
fixés par le Conseil directeur (cf.
Règl.
Assemblée, art. 4.2).
3. Dans des circonstances exceptionnelles, le
Conseil directeur peut décider de changer le lieu et la date de
l'Assemblée ou de ne pas la réunir. En cas d'urgence, le
Président ou la Présidente de l'Union interparlementaire peut
prendre une telle décision avec l'accord du Comité
exécutif.
ARTICLE 10
1. L'Assemblée est composée de
parlementaires désignés à titre de
délégués par les Membres de l'Union. Les Membres incluent
des hommes et des femmes parlementaires dans leur délégation et
s'efforcent d'assurer une représentation égale des deux sexes.
2. Le nombre de parlementaires
délégués à la première session annuelle de
l'Assemblée par un Membre de l'Union ne doit en aucun cas être
supérieur à huit pour les Parlements des pays dont la population
est inférieure à cent millions d'habitants et à dix pour
les Parlements des pays dont la population est égale ou
supérieure à ce chiffre. Le nombre de parlementaires
délégués à la deuxième session annuelle ne
doit pas être supérieur à cinq, ou à sept pour les
Parlements des pays dont la population est égale ou supérieure
à cent millions.
3. L'effectif de toute
délégation formée exclusivement de parlementaires du
même sexe à trois sessions consécutives de
l'Assemblée est automatiquement réduit d'une personne.
ARTICLE 11
1. L'Assemblée est ouverte par le
Président ou la Présidente de l'Union interparlementaire ou, en
cas d'absence, par le Vice-Président ou la Vice-Présidente du
Comité exécutif désigné(e) conformément
à l'
article 5.2 du
Règlement du Comité exécutif.
2. L'Assemblée nomme son
président ou sa présidente, les vice-présidents et vice
présidentes et les scrutateurs ou scrutatrices.
3. Le nombre des vice-présidents et
vice-présidentes est égal à celui des Membres de l'Union
représentés à l'Assemblée.
ARTICLE 12
L'Assemblée débat des problèmes qui, en
vertu de l'Article 1er des Statuts, sont du ressort de l'Union, et formule sur
ces questions des recommandations exprimant l'opinion de l'Organisation.
ARTICLE 13
1. L'Assemblée est assistée dans
sa tâche par des Commissions permanentes dont le nombre et le domaine de
compétence sont fixés par le Conseil directeur (cf.
Art. 21
e)).
2. Les Commissions permanentes ont normalement pour tâche
d'établir des rapports et des projets de résolution à
l'attention de l'Assemblée.
3. Les Commissions permanentes peuvent aussi
être chargées par le Conseil directeur d'étudier une
question inscrite à l'ordre du jour de celui-ci et de lui faire rapport.
ARTICLE 14
1. L'Assemblée établit l'ordre
du jour de sa session suivante (cf.
Règl.
Assemblée, art. 10).
2. L'Assemblée peut inscrire à
son ordre du jour un point d'urgence (cf.
Règl.
Assemblée, art. 11).
ARTICLE 15
1. Le droit de vote appartient aux
délégués personnellement présents.
2. Le nombre de voix dont disposent les
Membres de l'Union est calculé sur la base suivante :
a) chaque Membre de l'Union dispose d'un minimum de dix voix;
b) un Membre de l'Union dispose des voix supplémentaires
suivantes en fonction du chiffre de la population de son pays :
de
|
|
|
1
|
à
|
5
|
millions
|
d'habitants :
|
1
|
voix
|
de
|
plus
|
de
|
5
|
à
|
10
|
"
|
"
|
2
|
voix
|
"
|
"
|
"
|
10
|
à
|
20
|
"
|
"
|
3
|
"
|
"
|
"
|
"
|
20
|
à
|
30
|
"
|
"
|
4
|
"
|
"
|
"
|
"
|
30
|
à
|
40
|
"
|
"
|
5
|
"
|
"
|
"
|
"
|
40
|
à
|
50
|
"
|
"
|
6
|
"
|
"
|
"
|
"
|
50
|
à
|
60
|
"
|
"
|
7
|
"
|
"
|
"
|
"
|
60
|
à
|
80
|
"
|
"
|
8
|
"
|
"
|
"
|
"
|
80
|
à
|
100
|
"
|
"
|
9
|
"
|
"
|
"
|
"
|
100
|
à
|
150
|
"
|
"
|
10
|
"
|
"
|
"
|
"
|
150
|
à
|
200
|
"
|
"
|
11
|
"
|
"
|
"
|
"
|
200
|
à
|
300
|
"
|
"
|
12
|
"
|
"
|
"
|
"
|
|
|
300
|
"
|
"
|
13
|
"
|
c) Toute délégation formée exclusivement de
parlementaires du même sexe à trois sessions consécutives
de l'Assemblée dispose d'un minimum de huit voix (au lieu de dix pour
les délégations à composition mixte) lors des votes de
l'Assemblée de l'Union interparlementaire. Pour les
délégations ayant droit à un certain nombre de voix
supplémentaires, le calcul global est effectué en partant de huit
voix au lieu de dix.
3. Une délégation peut diviser
ses voix pour exprimer les opinions diverses de ses membres. Un
délégué ne peut exprimer plus de dix voix.
ARTICLE 16
1. Les votes de l'Assemblée ont lieu
par appel nominal sauf lorsque la décision proposée à
l'Assemblée ne fait pas l'objet d'opposition.
2. Pour les élections, le vote a lieu
au scrutin secret, si 20 délégués au moins en font la
demande.
IV. LE CONSEIL DIRECTEUR
ARTICLE 17
1. Le Conseil directeur tient normalement deux
sessions chaque année (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 5).
2. Il est convoqué par son
président ou sa présidente en session extraordinaire lorsque
celui-ci ou celle-ci l'estime nécessaire ou lorsque le Comité
exécutif ou un quart au moins des membres du Conseil directeur le
demandent.
ARTICLE 18
1. Le Conseil directeur se compose de trois
représentants par Membre de l'Union (cf.
Règlement
Conseil directeur, art. 1.2). Les fonctions de membres du Conseil
directeur durent d'une Assemblée à la suivante.
2. Tous les membres du Conseil directeur
doivent faire partie d'un Parlement.
3. En cas de décès, de
démission ou d'empêchement d'un représentant, le Membre de
l'Union concerné procède à son remplacement.
ARTICLE 19
1. Le Conseil directeur élit le
Président ou la Présidente de l'Union interparlementaire pour une
période de trois ans (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 6, 7 et 8). Le Président ou la
Présidente de l'Union interparlementaire préside de droit le
Conseil directeur.
2. Le Président ou la Présidente
dont le mandat est venu à échéance n'est pas
rééligible avant trois ans et doit être remplacé(e)
par une personne appartenant à un autre Parlement. On s'efforce alors
d'assurer une rotation régulière entre les différents
groupes géopolitiques.
3. L'élection a lieu au cours de la
deuxième Assemblée de l'année. Si, pour une raison
exceptionnelle, l'Assemblée ne peut avoir lieu, le Conseil directeur
peut néanmoins procéder à l'élection.
4. En cas de démission, de perte de
mandat parlementaire ou de décès du Président ou de la
Présidente, ses fonctions sont exercées par le
Vice-Président ou la Vice-Présidente du Comité
exécutif, désigné(e) par le Comité exécutif,
jusqu'à ce que le Conseil directeur ait procédé à
une nouvelle élection. Les mêmes dispositions s'appliquent lorsque
est suspendue l'affiliation d'un Membre de l'Union auquel appartient le
Président ou la Présidente.
ARTICLE 20
1. Le Conseil directeur détermine et
oriente les activités de l'Union interparlementaire et contrôle
leur accomplissement en conformité avec les buts définis dans les
Statuts.
2. Le Conseil directeur adopte son ordre du
jour. Un ordre du jour provisoire est établi par le Comité
exécutif (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 12.2). Tout membre du Conseil directeur peut
présenter des propositions supplémentaires à cet ordre du
jour provisoire (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 13).
ARTICLE 21
Les attributions du Conseil directeur sont, notamment, les
suivantes :
a) décider de l'admission et de la
réadmission des Membres de l'Union ainsi que de la suspension de
l'affiliation de ceux-ci en vertu des dispositions de l'
Article 4 des
Statuts;
b) fixer le lieu et la date de
l'Assemblée (cf.
Art.
9.2 et
Règl.
Assemblée, art. 4);
c) proposer le Président ou la
Présidente de l'Assemblée;
d) décider de l'organisation de toutes
autres réunions interparlementaires par l'Union, y compris la
création de comités ad hoc pour l'étude de
problèmes spécifiques; en fixer les modalités et se
prononcer sur leurs conclusions;
e) fixer le nombre et le domaine de
compétence des Commissions permanentes de l'Assemblée (cf.
Art.
13.1);
f) créer des comités ad hoc ou
spéciaux et des groupes de travail pour l'aider dans sa tâche, en
veillant à assurer un équilibre géopolitique,
géographique (régional et sous-régional) et un
équilibre dans le nombre d'hommes et de femmes;
g) arrêter les catégories
d'observateurs aux réunions de l'Union, ainsi que leurs droits et
responsabilités, et décider quelles organisations internationales
et autres entités ont le statut d'observateur régulier aux
réunions de l'Union (cf.
art. 2 du
Règlement de l'Assemblée;
art. 4 du
Règlement du Conseil directeur;
art. 3 du
Règlement des Commissions permanentes), et inviter en outre
à titre occasionnel des observateurs pouvant contribuer à
l'examen d'un point donné figurant à l'ordre du jour de
l'Assemblée;
h) adopter annuellement le programme
d'activités et le budget de l'Union et arrêter le barème
des contributions (cf.
Règl.
financier, art. 3 et
5.2);
i) approuver chaque année les comptes
de l'exercice précédent sur la proposition des deux
Vérificateurs ou Vérificatrices des comptes qu'il nomme en son
sein (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 41;
Règl.
financier, art. 13;
Règl.
Secrétariat, art. 12);
j) autoriser l'acceptation de dons et legs
(cf.
Règl.
financier, art. 7);
k) élire les membres du Comité
exécutif (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 37, 38 et 39);
l) nommer le Secrétaire
général ou la Secrétaire générale de l'Union
(cf.
Art.
26.1 et
Règl.
Secrétariat, art. 3);
m) arrêter son Règlement et
donner avis sur les propositions de modifications aux Statuts (cf.
Règl.
Conseil directeur, art. 45).
ARTICLE 22
Une Réunion des femmes parlementaires se tient à la
faveur de la première session annuelle de l'Assemblée et rend
compte de ses travaux au Conseil directeur. Le règlement qu'elle
établit est approuvé par le Conseil directeur. Elle est
assistée d'un comité de coordination dont elle approuve le
règlement. Le Comité de coordination siège durant les deux
sessions annuelles de l'Assemblée.
V. LE COMITÉ
EXÉCUTIF
ARTICLE 23
1. Le Comité exécutif se compose
du Président ou de la Présidente de l'Union interparlementaire,
de quinze membres appartenant à des Parlements différents et de
la Présidente du Comité de coordination de la Réunion des
femmes parlementaires.
2. Le Président ou la Présidente
de l'Union interparlementaire préside de droit le Comité
exécutif. Quinze membres sont élus par le Conseil directeur;
douze au moins doivent être élus parmi les membres du Conseil
directeur dont ils continuent de faire partie durant l'exercice de leur mandat.
Au moins trois des membres élus doivent être des femmes.
3. Pour les élections au Comité
exécutif, il est tenu compte de la contribution fournie aux travaux de
l'Union par le candidat ou la candidate et par le Membre de l'Union
concerné. Seuls les parlementaires des Etats où les femmes ont
les droits de voter et de se porter candidates aux élections sont
éligibles au Comité exécutif.
4. Les 15 sièges élus sont
attribués aux groupes géopolitiques en appliquant la
méthode Sainte-Laguë au nombre total de voix auquel les membres ont
droit à l'Assemblée. En cas de modification du nombre de
sièges au Comité exécutif auquel un groupe
géopolitique a droit, chaque siège en question n'est
réaffecté qu'à l'expiration du mandat de son titulaire.
5. La durée des fonctions des membres
du Comité exécutif autres que le Président ou la
Présidente est de quatre ans. Deux au moins d'entre eux se retirent
chaque année en rotation. Un membre dont le mandat est venu à
échéance n'est pas rééligible avant deux
années et il doit être remplacé par un membre appartenant
à un autre Parlement. Le mandat de la Présidente du Comité
de coordination de la Réunion des femmes parlementaires est de deux ans
et il peut être renouvelé une fois (cf.
Règl. de
la Réunion des femmes parlementaires, art. 32.4).
6. Si un membre du Comité
exécutif vient à décéder, à
démissionner ou à perdre son siège à son Parlement
national, le Membre de l'Union concerné désigne un
remplaçant ou une remplaçante dont les fonctions durent
jusqu'à la prochaine session du Conseil directeur, qui procède
à une élection. Si le membre nouvellement élu vient d'un
parlement différent de celui du membre sortant, il accomplit un mandat
complet. Si tel n'est pas le cas, le nouveau membre achève le mandat de
son prédécesseur. Lorsque la Présidente du Comité
de coordination de la Réunion des femmes parlementaires meurt,
démissionne ou cesse d'être parlementaire, la première Vice
Présidente ou la seconde Vice-Présidente, selon le cas,
achève le mandat de la Présidente.
7. Lorsque la Présidente du
Comité de coordination est déjà membre du Comité
exécutif ou appartient au même Parlement que l'un des quinze
membres, elle est remplacée par la première
Vice-Présidente du Comité de coordination ou par la seconde
Vice-Présidente au cas où la première
Vice-Présidente serait membre du Comité exécutif ou
appartiendrait au même Parlement que l'un des quinze membres.
8. Si un membre du Comité
exécutif est élu à la présidence de l'Union
interparlementaire, le Conseil élit un membre pour pourvoir le
siège devenu ainsi vacant. En pareil cas, la question est inscrite
d'office à l'ordre du jour du Conseil. La durée des fonctions du
nouveau membre est de quatre ans.
9. Les membres du Comité
exécutif ne peuvent assumer en même temps la Présidence ou
la Vice-Présidence d'une Commission permanente.
ARTICLE 24
1. Le Comité exécutif est
l'organe administratif de l'Union interparlementaire.
2. Les attributions du Comité
exécutif sont les suivantes :
a) lorsqu'un Parlement présente une
demande d'affiliation ou de réaffiliation à l'Union, examiner si
les conditions mentionnées à l'
Article 3 des
Statuts sont remplies et informer de ses conclusions le Conseil
directeur (cf.
Art.
4);
b) en cas d'urgence, convoquer le Conseil
directeur (cf.
Art.
17.2);
c) fixer la date et le lieu des sessions du
Conseil directeur et établir leur ordre du jour provisoire;
d) émettre un avis quant à
l'insertion de points supplémentaires à l'ordre du jour du
Conseil directeur;
e) proposer au Conseil directeur le
programme et le budget annuels de l'Union (cf.
Règl.
financier, art. 3.4);
f) informer de ses activités le
Conseil directeur au cours des sessions de celui-ci par un rapport du
Président ou de la Présidente;
g) contrôler la gestion du
Secrétariat ainsi que les activités de celui-ci en
exécution des décisions prises soit par l'Assemblée soit
par le Conseil directeur et recevoir à ce sujet tous rapports et
informations utiles;
h) instruire les candidatures au poste de
Secrétaire général en vue de présenter une
proposition au Conseil directeur; arrêter les conditions d'engagement du
Secrétaire général ou de la Secrétaire
générale que le Conseil directeur nomme;
i) demander au Conseil directeur l'octroi de
crédits supplémentaires au cas où il apparaîtrait
que les crédits budgétaires votés par le Conseil directeur
ne seraient pas suffisants pour couvrir les dépenses
entraînées par l'exécution du programme et l'administration
de l'Union; en cas d'urgence, accorder ces crédits sous réserve
d'en informer le Conseil directeur lors de la session la plus rapprochée
de celui-ci;
j) désigner un Vérificateur ou
une Vérificatrice extérieur(e) des comptes chargé(e)
d'examiner les comptes de l'Union (cf.
Règl.
financier, art. 13);
k) fixer les barèmes des traitements
et des indemnités des fonctionnaires du Secrétariat de l'Union
(cf. Statut du personnel, section IV);
l) arrêter son Règlement;
m) exercer en outre toutes les fonctions que
le Conseil directeur lui délègue conformément aux Statuts
et Règlements.
VI. LES GROUPES
GÉOPOLITIQUES
ARTICLE 25
1. Les Membres de l'Union interparlementaire
peuvent former des groupes géopolitiques
3.
Chaque Groupe se dote des méthodes de travail convenant le mieux
à sa participation aux activités de l'Organisation. Il informe le
Secrétariat de sa composition, du nom des membres de son bureau et de
ses règles de procédure.
2. Les Membres appartenant à plus d'un
groupe géopolitique indiquent au Secrétaire général
quel groupe géopolitique ils représentent aux fins de
présentation de candidatures à des postes à l'Union.
3. Le Comité exécutif peut
inviter les présidents des groupes géopolitiques à
participer à titre consultatif à ses délibérations.
VII. LE SECRÉTARIAT DE
L'UNION
ARTICLE 26
1. Le Secrétariat de l'Union est
constitué par l'ensemble des fonctionnaires de l'Organisation sous la
direction du Secrétaire général ou de la Secrétaire
générale que le Conseil directeur nomme (cf. Statut du personnel,
art. 2;
Statuts, Art.
21 l)).
2. Les fonctions du Secrétariat sont
les suivantes :
a) assurer la permanence du Siège de
l'Union;
b) tenir l'état des Membres de
l'Union et s'efforcer de susciter de nouvelles demandes d'affiliation;
c) appuyer et stimuler les activités
des Membres de l'Union et contribuer, sur le plan technique, à
l'harmonisation de celles-ci;
d) préparer les questions devant
être examinées lors des réunions interparlementaires et
distribuer en temps utile les documents nécessaires;
e) pourvoir à l'exécution des
décisions du Conseil directeur et de l'Assemblée;
f) préparer des propositions de
programme et de budget à l'intention du Comité exécutif
(cf.
Règl.
financier, art. 3.2, 3.3 et
3.7);
g) recueillir et diffuser des informations
relatives à la structure et au fonctionnement des institutions
représentatives;
h) assurer la liaison de l'Union avec les
autres organisations internationales et, en règle
générale, la représentation de celle-ci aux
conférences internationales;
i) conserver les archives de l'Union
interparlementaire.
VIII. L'ASSOCIATION DES SECRÉTAIRES
GÉNÉRAUX DES PARLEMENTS
ARTICLE 27
1. L'Association des Secrétaires
généraux des Parlements est un organisme consultatif de l'Union
interparlementaire.
2. Les activités de l'Association et
celles des organes de l'Union interparlementaire compétents en
matière d'étude des institutions parlementaires sont
complémentaires. Elles sont coordonnées par des consultations et
une étroite collaboration au stade de la préparation et de la
réalisation des projets.
3. L'Association se gère de
manière autonome. L'Union apporte une contribution annuelle au budget de
l'ASGP. Le Règlement que l'ASGP établit est approuvé par
le Conseil directeur de l'Union interparlementaire.
IX. MODIFICATION DES
STATUTS
ARTICLE 28
1. Toute proposition d'amendement aux Statuts
doit être présentée par écrit, trois mois au moins
avant la réunion de l'Assemblée, au Secrétariat de l'Union
qui la communique d'urgence aux Membres de l'Union. L'examen de cette
proposition d'amendement est inscrit d'office à l'ordre du jour de
l'Assemblée.
2. Toute proposition de sous-amendement doit
être présentée par écrit, six semaines au moins
avant la réunion de l'Assemblée, au Secrétariat de l'Union
qui la communique d'urgence aux Membres de l'Union.
3. Après avoir reçu l'avis du
Conseil directeur, exprimé par un vote à la majorité
simple, l'Assemblée se prononce sur ces propositions par un vote
à la majorité des deux tiers.
1. Dans les présents Statuts, les mots
"parlementaire", "représentant" et "délégué",
"membre", "dirigeant" et "observateur" désignent indifféremment
femmes et hommes.
2. Avril 2001
3. Au moment de l'approbation de cet article,
les
groupes
géopolitiques actifs à l'UIP étaient le Groupe
africain, le Groupe arabe, le Groupe Asie-Pacifique, le Groupe des Douze Plus,
le Groupe Eurasie et le Groupe latino-américain.
II / DECLARATION UNIVERSELLE SUR
LA DEMOCRATIE
Déclaration adoptée
sans
vote* par le Conseil interparlementaire lors de sa
161ème session (Le Caire, 16 septembre 1997)
Le Conseil interparlementaire,
Réaffirmant l'engagement de l'Union
interparlementaire en faveur de la paix et du développement et
convaincu que le renforcement du processus de démocratisation
et des institutions représentatives contribuera grandement à la
réalisation de cet objectif,
Réaffirmant également la vocation et
l'engagement de l'Union interparlementaire de promouvoir la démocratie
et l'établissement de systèmes pluralistes de gouvernement
représentatif dans le monde, et soucieux de renforcer l'action
continue et multiforme qu'elle mène dans ce domaine,
Rappelant que chaque Etat a le droit souverain de
choisir et déterminer librement, conformément à la
volonté de sa population, ses propres systèmes politique, social,
économique et culturel, sans ingérence d'autres Etats dans le
strict respect de la Charte des Nations Unies,
Rappelant aussi la Déclaration universelle des
droits de l'homme adoptée le 10 décembre 1948 ainsi que le
Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
adoptés le 16 décembre 1966, la Convention internationale
sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale
adoptée le 21 décembre 1965 et la Convention sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes adoptée le 18 décembre 1979,
Rappelant en outre la Déclaration sur les
critères pour des élections libres et
régulières qu'il a adoptée en mars 1994 et par
laquelle il a confirmé que, dans tout Etat, l'autorité des
pouvoirs publics ne peut être fondée que sur la volonté du
peuple exprimée à la faveur d'élections sincères,
libres et régulières,
Se référant à l'Agenda pour la
démocratisation présenté, le 20 décembre 1996,
par le Secrétaire général de l'ONU à la
cinquante-et-unième session de l'Assemblée générale
des Nations Unies,
Adopte la Déclaration universelle sur la
Démocratie figurant ci-après et invite
instamment tous les gouvernements et tous les parlements à
s'inspirer de son contenu :
PREMIERE PARTIE - LES PRINCIPES DE LA DEMOCRATIE
1. La démocratie est un idéal universellement
reconnu et un objectif fondé sur des valeurs communes à tous les
peuples qui composent la communauté mondiale, indépendamment des
différences culturelles, politiques, sociales et économiques.
Elle est donc un droit fondamental du citoyen, qui doit être
exercé dans des conditions de liberté, d'égalité,
de transparence et de responsabilité, dans le respect de la
pluralité des opinions et dans l'intérêt commun.
2. La démocratie est à la fois un idéal
à poursuivre et un mode de gouvernement à appliquer selon des
modalités traduisant la diversité des expériences et des
particularités culturelles, sans déroger aux principes, normes et
règles internationalement reconnus. Elle est donc un état, ou une
condition, sans cesse perfectionné et toujours perfectible dont
l'évolution dépend de divers facteurs, politiques, sociaux,
économiques et culturels.
3. En tant qu'idéal, la démocratie vise
essentiellement à préserver et promouvoir la dignité et
les droits fondamentaux de l'individu, à assurer la justice sociale,
à favoriser le développement économique et social de la
collectivité, à renforcer la cohésion de la
société ainsi que la tranquillité nationale et à
créer un climat propice à la paix internationale. En tant que
forme de gouvernement, la démocratie est le meilleur moyen d'atteindre
ces objectifs; elle est aussi le seul système politique apte à se
corriger lui-même.
4. Il ne saurait y avoir de démocratie sans un
véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite des
affaires publiques où hommes et femmes agissent dans
l'égalité et la complémentarité, s'enrichissant
mutuellement de leurs différences.
5. L'état de démocratie garantit que les processus
d'accession au pouvoir et d'exercice et d'alternance du pouvoir permettent une
libre concurrence politique et émanent d'une participation populaire
ouverte, libre et non discriminatoire, exercée en accord avec la
règle de droit, tant dans son esprit que dans sa lettre.
6. La démocratie et les droits énoncés dans
les instruments internationaux visés dans le préambule sont
consubstantiels. Ces droits doivent donc être réellement
appliqués et leur juste exercice doit être assorti de
responsabilités individuelles et collectives.
7. La démocratie est fondée sur la primauté
du droit et l'exercice des droits de l'homme. Dans un Etat démocratique,
nul n'est au-dessus de la loi et tous les citoyens sont égaux devant
elle.
8. La paix et le développement économique, social
et culturel sont autant la condition que le fruit de la démocratie. Il y
a véritablement interdépendance de la paix, du
développement, du respect de l'état de droit et des droits de
l'homme.
DEUXIEME PARTIE - LES ELEMENTS ET L'EXERCICE D'UN
GOUVERNEMENT DEMOCRATIQUE
9. La démocratie repose sur l'existence d'institutions
judicieusement structurées et qui fonctionnent ainsi que d'un corps de
normes et de règles, et sur la volonté de la
société tout entière, pleinement consciente de ses droits
et responsabilités.
10. Les institutions démocratiques ont pour rôle
d'arbitrer les tensions et de maintenir l'équilibre entre ces
aspirations concurrentes que sont la diversité et l'uniformité,
l'individuel et le collectif, dans le but de renforcer la cohésion et la
solidarité sociales.
11. Fondée sur le droit de chacun de participer à
la gestion des affaires publiques, la démocratie implique l'existence
d'institutions représentatives à tous les niveaux et notamment
d'un Parlement, représentatif de toutes les composantes de la
société et doté des pouvoirs ainsi que des moyens requis
pour exprimer la volonté du peuple en légiférant et en
contrôlant l'action du gouvernement.
12. L'élément clé de l'exercice de la
démocratie est la tenue à intervalles périodiques
d'élections libres et régulières permettant l'expression
de la volonté populaire. Ces élections doivent se tenir, sur la
base du suffrage universel, égal et secret, de telle sorte que tous les
électeurs puissent choisir leurs représentants dans des
conditions d'égalité, d'ouverture et de transparence qui
stimulent la concurrence politique. C'est pourquoi les droits civils et
politiques sont essentiels, et plus particulièrement, le droit de voter
et d'être élu, le droit à la liberté d'expression et
de réunion, l'accès à l'information, et le droit de
constituer des partis politiques et de mener des activités politiques.
L'organisation, les activités, la gestion financière, le
financement et l'éthique des partis doivent être dûment
réglementés de façon impartiale pour garantir la
régularité des processus démocratiques.
13. L'une des fonctions essentielles de l'Etat est de garantir
à ses citoyens la jouissance des droits civils, culturels,
économiques, politiques et sociaux. La démocratie va dès
lors de pair avec un gouvernement efficace, intègre, transparent,
librement choisi et comptable de sa gestion.
14. Etre comptable devant les citoyens, élément
essentiel de la démocratie, s'applique à tous les
détenteurs, élus et non élus, de la puissance publique et
à tous ses organes, sans exception. Cela se traduit par le droit du
public d'être informé des activités des pouvoirs publics,
de leur adresser des requêtes et de demander réparation par le
biais de mécanismes administratifs et judiciaires impartiaux.
15. La vie publique, dans son ensemble, doit être
marquée du sceau de la morale et de la transparence, raison pour
laquelle il faut élaborer et appliquer des normes et règles
propres à les assurer.
16. La participation individuelle aux processus
démocratiques et à la vie publique à tous les niveaux doit
être réglementée de manière équitable et
impartiale et doit prévenir toute discrimination ainsi que le risque
d'intimidation de la part des acteurs étatiques et non étatiques.
17. Des institutions judiciaires et des mécanismes de
contrôle indépendants, impartiaux et efficaces sont les garants de
l'état de droit, fondement de la démocratie. Pour que ces
institutions et mécanismes puissent pleinement veiller au respect des
règles, améliorer la régularité des
procédures et réparer les injustices, il faut que soient
assurés l'accès de tous, sur une base de stricte
égalité, aux recours administratifs et judiciaires ainsi que le
respect des décisions administratives et judiciaires, tant par les
organes de l'Etat et les représentants de la puissance publique que par
chacun des membres de la société.
18. Si l'existence d'une société civile agissante
est un élément essentiel de la démocratie, la
capacité et la volonté des individus de participer aux processus
démocratiques et de choisir les modalités de gouvernement ne vont
pas de soi. Il est donc nécessaire de créer les conditions
propices à l'exercice effectif des droits participatifs, tout en
éliminant les obstacles qui préviennent, limitent ou
empêchent pareil exercice. Aussi est-il indispensable de promouvoir en
permanence, notamment, l'égalité, la transparence et
l'éducation, et de lever des obstacles, tels que l'ignorance,
l'intolérance, l'apathie, le manque de choix et d'alternative
véritables, et l'absence de mesures destinées à corriger
les déséquilibres et discriminations de caractère social,
culturel, religieux, racial ou fondés sur le sexe.
19. Pour que l'état de démocratie soit durable, il
faut donc un climat et une culture démocratiques constamment nourris et
enrichis par l'éducation et d'autres moyens culturels et d'information.
Une société démocratique doit dès lors s'attacher
à promouvoir l'éducation, au sens le plus large du terme,
incluant, en particulier, l'éducation civique et la formation à
une citoyenneté responsable.
20. Les processus démocratiques s'épanouissent dans
un environnement économique favorable; aussi, dans son effort
général de développement, la société
doit-elle s'attacher tout particulièrement à satisfaire les
besoins économiques fondamentaux des couches défavorisées
assurant ainsi leur pleine intégration au processus de la
démocratie.
21. L'état de démocratie suppose et la
liberté d'opinion et la liberté d'expression, ce qui implique le
droit de n'être pas inquiété pour ses opinions et celui de
chercher, recevoir et répandre les informations et les idées,
sans considérations de frontières, par quelque moyen d'expression
que ce soit.
22. Dans les sociétés homogènes comme dans
les sociétés hétérogènes, les institutions
et les processus de la démocratie doivent favoriser la participation
populaire pour sauvegarder la diversité, le pluralisme et le droit
à la différence dans un climat de tolérance.
23. Les institutions et processus démocratiques doivent
aussi favoriser la décentralisation du gouvernement et de
l'administration, qui est un droit et une nécessité, et qui
permet d'élargir la base participative.
TROISIEME PARTIE - LA DIMENSION INTERNATIONALE DE LA
DEMOCRATIE
24. La démocratie doit aussi être reconnue comme un
principe international, applicable aux organisations internationales et aux
Etats dans leurs relations internationales. Le principe de la démocratie
internationale ne signifie pas seulement représentation égale ou
équitable des Etats; il s'étend aussi à leurs droits et
devoirs économiques.
25. Les principes de la démocratie doivent s'appliquer
à la gestion internationale des problèmes d'intérêt
mondial et du patrimoine commun de l'humanité, en particulier
l'environnement humain.
26. Dans l'intérêt de la démocratie
internationale, les Etats doivent veiller à ce que leur conduite soit
conforme au droit international, s'abstenir de recourir à la menace ou
l'emploi de la force et de toute conduite qui mette en péril ou viole la
souveraineté et l'intégrité politiques et territoriales
d'autres Etats, et s'employer à régler leurs différends
par des moyens pacifiques.
27. Une démocratie doit défendre les principes
démocratiques dans les relations internationales. A cet égard,
les démocraties doivent s'abstenir de tout comportement non
démocratique, exprimer leur solidarité avec les gouvernements
démocratiques et les acteurs non étatiques comme les ONG qui
oeuvrent pour la démocratie et les droits de l'homme et être
solidaires de ceux qui sont victimes de violations des droits fondamentaux
perpétrées par de régimes non démocratiques. Afin
de renforcer la justice pénale internationale, les démocraties
doivent rejeter l'impunité pour les crimes internationaux et les
violations graves des droits de l'homme fondamentaux et appuyer la
création d'une Cour criminelle internationale permanente.
* * *
*Après l'adoption de la
déclaration, la délégation de la Chine a émis des
réserves sur ce texte.
III / DECLARATION SUR LES CRITERES POUR DES ELECTIONS
LIBRES ET REGULIERES Adoptée à l'unanimité par le
Conseil interparlementaire lors de sa 154ème session (Paris, 26 mars
1994)
Le Conseil interparlementaire,
réaffirmant l'importance de la
Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international
relatif aux droits civils et politiques, dans lesquels il est établi que
l'autorité des pouvoirs publics doit reposer sur la volonté du
peuple et que cette volonté doit s'exprimer par des élections
honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement,
approuvant et faisant siens les principes
fondamentaux qui régissent les élections périodiques
libres et régulières, reconnus par les Etats dans les instruments
universels et régionaux relatifs aux droits de l'homme, en particulier
le droit de toute personne à prendre part à la direction des
affaires publiques de son pays, soit directement, soit indirectement par
l'intermédiaire de représentants librement choisis, de voter et
d'être élue à la faveur de telles élections tenues
au scrutin secret, de présenter, dans des conditions
d'égalité, sa candidature aux élections et d'exprimer ses
vues politiques, seule ou avec d'autres,
conscient du fait que chaque Etat a le droit
souverain de choisir et de déterminer librement, conformément
à la volonté de sa population, ses propres systèmes
politique, social, économique et culturel, sans l'ingérence
d'autres Etats dans le strict respect de la Charte des Nations Unies.
soucieux de promouvoir l'instauration de
régimes démocratiques, pluralistes et représentatifs dans
le monde entier,
reconnaissant que la mise en place et le
renforcement des processus et des institutions démocratiques
relève de la responsabilité commune du gouvernement, du corps
électoral et des forces politiques organisées, que des
élections honnêtes et périodiques constituent une
composante nécessaire et indispensable des efforts sans cesse
déployés pour protéger les droits et les
intérêts de ceux qui sont gouvernés et que,
concrètement, le droit de tous à prendre part à la
direction des affaires publiques de leur pays constitue un facteur
déterminant pour que tous bénéficient effectivement des
droits de l'homme et libertés fondamentales,
se félicitant du rôle croissant que
remplissent les Nations Unies, l'Union interparlementaire, les organisations et
les assemblées parlementaires régionales, ainsi que des
organisations internationales et non gouvernementales, nationales et
internationales, pour apporter une assistance électorale à la
demande des gouvernements,
adopte en conséquence la
Déclaration suivante sur les élections libres et
régulières et invite instamment les
gouvernements et les parlements du monde entier à s'inspirer des
principes et des normes qu'elle énonce :
1. Elections libres et régulières
Dans tout Etat, l'autorité des pouvoirs publics ne peut
être fondée que sur la volonté du peuple exprimée
à la faveur d'élections sincères, libres et
régulières, tenues périodiquement au suffrage universel,
égal et secret.
2. Droits relatifs au vote et à
l'élection
1) Tout citoyen majeur a le droit de voter aux élections,
sur une base non discriminatoire.
2) Tout citoyen majeur a le droit d'accès à une
procédure d'inscription des électeurs qui soit efficace,
impartiale et non discriminatoire.
3) Aucun citoyen remplissant les conditions requises ne se verra
refuser le droit de voter ou de s'inscrire en qualité d'électeur,
si ce n'est en vertu de critères fixés par la loi, qui doivent
être objectivement vérifiables et conformes aux obligations
contractées par l'Etat au regard du droit international.
4) Tout individu privé du droit de voter ou de s'inscrire
en qualité d'électeur a le droit de faire appel d'une telle
décision devant une juridiction compétente pour examiner celle-ci
et corriger les erreurs promptement et efficacement.
5) Tout électeur a le droit à un accès
véritable, dans des conditions d'égalité, à un
bureau de vote où exercer son droit.
6) Tout électeur a le droit d'exercer son droit dans des
conditions d'égalité avec autrui et à voir son vote
bénéficier du même poids que celui d'autrui.
7) Le droit de voter dans le secret est absolu et ne peut en
aucune façon être restreint.
3. Droits et responsabilités relatifs à la
candidature, au parti et à la campagne
1) Tout individu a le droit de prendre part à la direction
des affaires publiques de son pays et de présenter, dans des conditions
d'égalité, sa candidature à des élections. Les
critères régissant la participation aux affaires publiques sont
déterminés conformément à la Constitution et
à la législation nationale et ne doivent pas être
contraires aux obligations internationales de l'Etat.
2) Tout individu a le droit d'adhérer à, ou avec
d'autres, de créer un parti ou une organisation politique en vue
d'être candidat à une élection.
3) Tout individu a le droit, seul ou avec d'autres :
· d'exprimer librement des opinions politiques;
· de rechercher, de recevoir et de transmettre des
informations ainsi que de faire un choix éclairé;
· de circuler librement dans le pays pour mener une campagne
électorale;
· de faire campagne dans les mêmes conditions que les
autres partis politiques, y compris celui du gouvernement en place.
4) Tout candidat à une élection et tout parti
politique doit avoir la possibilité d'accéder dans des conditions
d'égalité aux médias, en particulier aux médias de
communication de masse, pour faire connaître leurs vues politiques.
5) Le droit des candidats à la sécurité en
ce qui concerne leur vie et leurs biens doit être reconnu et
protégé.
6) Tout individu et tout parti politique a le droit à la
protection de la loi et à une voie de recours en cas de violation des
droits politiques et électoraux.
7) Les droits énoncés ci-dessus ne peuvent faire
l'objet que de restrictions de caractère exceptionnel qui sont conformes
à la loi et raisonnablement nécessaires dans une
société démocratique pour garantir la
sécurité nationale ou l'ordre public, la protection de la
santé et de la moralité publiques ou la protection des droits et
libertés d'autrui, à condition qu'elles ne soient pas contraires
aux obligations contractées par l'Etat en vertu du droit international.
Les restrictions dont peuvent faire l'objet les droits relatifs à la
candidature, à la création et à l'activité des
partis politiques et à la campagne ne doivent pas violer le principe de
la non-discrimination fondée sur la race, la couleur, le sexe, la
langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions,
l'origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre
situation.
8) Tout individu ou parti politique dont les droits relatifs
à la candidature, au parti ou à la campagne sont niés ou
restreints a le droit de faire appel devant une juridiction compétente
pour réviser la décision et corriger les erreurs promptement et
efficacement.
9) Les droits relatifs à la candidature, au parti et
à la campagne entraînent des responsabilités à
l'égard de la collectivité. En particulier, aucun individu ou
parti politique ne peut se livrer à des actes de violence.
10) Tout candidat et tout parti politique participant à
une élection doit respecter les droits et libertés d'autrui.
11) Tout candidat et tout parti politique participant à
une élection doit accepter les résultats d'élections
libres et régulières.
4. Droits et responsabilités de
l'Etat
1) L'Etat doit adopter, conformément à sa
procédure constitutionnelle, les dispositions législatives et
autres mesures nécessaires pour garantir les droits et le cadre
institutionnel permettant la tenue, à intervalles réguliers,
d'élections honnêtes, libres et régulières, en
conformité avec les obligations contractées en vertu du droit
international. L'Etat doit en particulier :
· établir une procédure d'inscription des
électeurs qui soit impartiale et non discriminatoire;
· définir clairement les conditions requises pour
être électeur, par exemple celles qui ont trait à
l'âge, à la citoyenneté et à la résidence, et
veiller à ce que ces dispositions soient appliquées sans
distinction d'aucune sorte;
· prendre des dispositions pour la création et libre
activité des partis politiques, réglementer le cas
échéant le financement des partis politiques et des campagnes
électorales, garantir la séparation de l'Etat et des partis et
établir des conditions équitables de concurrence pour les
élections législatives;
· mettre sur pied des programmes nationaux d'instruction
civique ou en favoriser la réalisation, pour assurer que la population
soit au courant des procédures électorales et des enjeux des
élections.
2) En outre, l'Etat doit adopter les dispositions politiques et
institutionnelles nécessaires pour garantir la réalisation
progressive et la consolidation des objectifs démocratiques, y compris
par l'institution d'un mécanisme neutre, impartial ou
équilibré d'administration des élections. Ce faisant, il
doit notamment :
· veiller à ce que les responsables des divers
aspects du déroulement des élections bénéficient
d'une formation et agissent de façon impartiale, et à ce que des
procédures de vote cohérentes soient établies et
portées à la connaissance de l'électorat;
· veiller à la mise en oeuvre des procédures
d'inscription des électeurs, de mise à jour des listes
électorales et de vote, au besoin avec l'aide d'observateurs nationaux
et internationaux;
· inciter les partis, les candidats et les médias
à adopter un code de conduite régissant la campagne
électorale et le scrutin proprement dit;
· assurer la régularité du scrutin par des
mesures permettant d'éviter les votes multiples ou la participation au
vote de ceux qui n'en ont pas le droit;
· assurer la régularité du décompte des
voix.
3) L'Etat doit respecter et garantir le respect des droits de
l'homme de tous les individus présents sur son territoire et relevant de
sa juridiction. En période électorale, l'Etat et ses organes doit
donc garantir :
· la liberté de mouvement, de réunion,
d'association et d'expression, en particulier dans le contexte des
rassemblements et des réunions politiques;
· que les partis et les candidats puissent faire librement
connaître leurs vues à l'électorat et qu'ils jouissent de
l'égalité d'accès aux médias officiels et du
service public;
· que les mesures nécessaires soient prises pour
assurer une couverture non partisane de la campagne dans les médias
officiels et du service public.
4) Pour que les élections soient libres et
régulières, l'Etat doit prendre les mesures nécessaires
afin de garantir que les partis et les candidats bénéficient de
possibilités raisonnables de présenter leur plate-forme
électorale.
5) L'Etat doit prendre les mesures nécessaires et
appropriées pour garantir que le principe du secret du scrutin soit
respecté et que les électeurs puissent voter librement, sans
crainte ou intimidation.
6) En outre, les autorités de l'Etat doivent veiller
à ce que le scrutin soit organisé de manière à
éviter la fraude ou toute autre forme d'irrégularité,
à ce que la sécurité et l'intégrité du
processus soient maintenus et à ce que le décompte soit
effectué par un personnel qualifié, sous surveillance et/ou fasse
l'objet d'une vérification impartiale.
7) L'Etat doit prendre toutes les mesures nécessaires et
appropriées pour garantir la transparence du processus électoral
dans son ensemble, y compris, par exemple, grâce à la
présence de représentants des partis et d'observateurs
dûment accrédités.
8) L'Etat doit prendre les mesures nécessaires pour
garantir que les partis, les candidats et les sympathisants
bénéficient de conditions de sécurité égales
et pour que les pouvoirs publics adoptent des dispositions de nature à
prévenir la violence électorale.
9) L'Etat doit veiller à ce que les violations des droits
de l'homme et les contestations relatives au processus électoral soient
traitées efficacement et promptement durant la période
électorale, par une autorité indépendante et impartiale
tels que les tribunaux ou une commission électorale.
IV/ STATUT-TYPE DE L'OPPOSITION AU
PARLEMENT Adoptée à l'unanimité par
les participants au Séminaire parlementaire sur les relations entre
partis majoritaires et minoritaires dans les parlements africains
Libreville (Gabon), 17 - 19 mai 1999
Les représentants des Parlements africains
réunis à Libreville du 17 au 19 mai 1999 dans le cadre du
Séminaire parlementaire sur les relations entre partis majoritaires et
minoritaires dans les parlements africains organisé par l'Union
interparlementaire en coopération avec le Programme des Nations Unies
pour le développement et à l'invitation du Parlement gabonais,
ont élaboré ce projet de statut-type de l'opposition au
parlement.
Ils expriment le souhait que ce statut-type, inspiré
par les principes généraux de la démocratie et des droits
de l'homme et par la pratique et l'expérience nationales des pays
représentés, puisse être complété à la
faveur de séminaires du même type dans d'autres régions du
monde en vue de la mise au point par l'Union interparlementaire d'un texte de
référence internationale sur le statut de l'opposition tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur du parlement. Dans
cette perspective, ils demandent que ce document soit porté à
l'attention du Conseil de l'Union interparlementaire à l'occasion des
Réunions interparlementaires de Berlin, du 10 au 16 octobre 1999.
Dans l'attente de l'adoption par l'Union interparlementaire
d'un document plus complet sur le statut de l'opposition au parlement, les
participants au séminaire expriment l'espoir que les Etats, et plus
spécialement les Etats africains, s'inspireront, chacun selon ses
réalités locales, du statut ci-après pour
l'élaboration de règles régissant le fonctionnement de
leurs assemblées parlementaires.
I. INTRODUCTION
1. La démocratie est un droit fondamental du citoyen, qui
doit être exercé dans des conditions de liberté,
d'égalité, de transparence et de responsabilité, dans le
respect de la pluralité des opinions et dans l'intérêt
commun. Elle est fondée sur le droit de chacun de participer à la
gestion des affaires publiques
*.
2. La démocratie est un processus qui implique la
participation de tous les citoyens : des hommes et des femmes qui
représentent toutes les forces politiques et sociales du pays. Dans
l'arène politique, il faut par conséquent que l'opposition,
à savoir les partis ou formations politiques et individus qui ne font
pas partie de la majorité au pouvoir, soient en mesure de participer de
façon significative au processus démocratique.
3. L'Union interparlementaire devrait envisager d'élaborer
un texte de portée plus vaste sur les droits et devoirs de cette
opposition. Cette initiative doit être fondée sur les principes
consacrés par la Déclaration universelle des droits de
l'homme (Nations Unies, 1948), le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques (Nations Unies, 1966), la
Déclaration sur les critères pour des élections libres et
régulières (Union interparlementaire, 1994) et la
Déclaration universelle sur la démocratie (Union
interparlementaire, 1997).Ce dernier instrument énonce notamment
que :
· "La démocratie vise essentiellement à
préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de
l'individu, à assurer la justice sociale, à favoriser le
développement économique et social de la collectivité,
à renforcer la cohésion de la société ainsi que la
tranquillité nationale et à créer un climat propice
à la paix internationale. En tant que forme de gouvernement, la
démocratie est le meilleur moyen d'atteindre ces objectifs; elle est
aussi le seul système apte à se corriger lui-même"
(article 3).
· "Il ne saurait y avoir de démocratie sans un
véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite des
affaires publiques, où hommes et femmes agissent dans
l'égalité et la complémentarité s'enrichissant
mutuellement de leurs différences". (article 4).
· " L'état de démocratie garantit que
les processus d'accession au pouvoir et d'exercice et d'alternance du pouvoir
permettent une libre concurrence politique et émanent d'une
participation populaire ouverte, libre et non discriminatoire, exercée
en accord avec la règle de droit, tant dans son esprit que dans sa
lettre " (article 5). " L'élément clé
de l'exercice de la démocratie est la tenue à intervalles
périodiques d'élections libres et régulières
permettant l'expression de la volonté populaire (...) "
(article 12)
· " Fondée sur le droit de chacun de
participer à la gestion des affaires publiques, la démocratie
implique l'existence d'institutions représentatives à tous les
niveaux et notamment d'un Parlement, représentatif de toutes les
composantes de la société et doté des pouvoirs ainsi que
des moyens requis pour exprimer la volonté du peuple en
légiférant et en contrôlant l'action du
gouvernement. " (article 11)
· "La vie publique, dans son ensemble, doit être
marquée du sceau de la morale et de la transparence, raison pour
laquelle il faut élaborer des normes et règles propres à
les assurer" (article 15)
· " La participation individuelle aux processus
démocratiques et à la vie publique à tous les niveaux doit
être réglementée de manière équitable et
impartiale et doit prévenir toute discrimination ainsi que le risque
d'intimidation de la part des acteurs étatiques et non
étatiques. " (article 16)
· "Pour que l'état de démocratie soit
durable, il faut un climat et une culture démocratiques constamment
nourris et enrichis par l'éducation et d'autres moyens culturels et
d'information. Une société démocratique doit dès
lors s'attacher à promouvoir l'éducation, au sens le plus large
du terme incluant, en particulier, l'éducation civique à une
citoyenneté responsable". (article 19).
· " L'état de démocratie suppose et
la liberté d'opinion et la liberté d'expression, ce qui implique
le droit de n'être pas inquiété pour ses opinions et celui
de chercher, recevoir et répandre les informations et les idées
sans considérations de frontières, par quelque moyen d'expression
que ce soit. " (article 21)
II. DE L'OPPOSITION AU PARLEMENT
4. Le Parlement est par excellence l'institution qui incarne la
société dans la diversité de ses composantes et de ses
opinions et qui relaie et canalise cette diversité dans le processus
politique. Il a pour vocation d'arbitrer les tensions et de maintenir
l'équilibre entre ces aspirations concurrentes que sont la
diversité et l'uniformité, l'individuel et le collectif, dans le
but de renforcer la cohésion et la solidarité sociales. Son
rôle est de légiférer, y compris par l'affectation des
ressources financières, et de contrôler l'action gouvernementale.
5. Dans les sociétés tant homogènes
qu'hétérogènes, le parlement doit favoriser la
participation populaire pour sauvegarder la diversité, le pluralisme et
le droit à la différence dans un climat de tolérance,
d'où l'importance de la présence en son sein de forces politiques
et d'individus représentant l'opposition. Cela exige et la
reconnaissance et le respect des droits de l'homme en général
ainsi que des droit et devoirs particuliers de cette opposition.
6. L'opposition au parlement est un rouage nécessaire et
indispensable à la démocratie. Pour que l'opposition soit en
mesure d'accomplir ses missions avec efficacité, le pouvoir ainsi que la
société dans son ensemble doivent souscrire aux fondements
essentiels de la démocratie parlementaire. L'opposition a pour fonction
principale de constituer une alternative crédible à la
majorité en place. Par ailleurs, en participant au contrôle et
à la critique de l'action du gouvernement, elle concourt à
assurer la transparence, l'intégrité et l'efficacité dans
la gestion des affaires publiques et à prévenir des abus de la
part des autorités publiques et des individus, assurant ainsi la
défense du bien public. En effet, elle peut jouer un rôle
particulièrement important dans la promotion et la défense des
droits de l'homme et des libertés fondamentales et contribue ainsi au
bon fonctionnement de la démocratie.
III. DES DROITS DE L'OPPOSITION AU PARLEMENT
7. Au même titre que les parlementaires qui font partie de
la majorité gouvernementale, les membres de l'opposition ont besoin que
leur soient reconnus des droits fondamentaux. Par exemple, ils doivent jouir du
droit à la vie et doivent, dans l'accomplissement de leurs missions
politiques, être à l'abri de toutes mesures portant atteinte
à leur intégrité et à leur sécurité
personnelle, ainsi qu'à leurs biens. Si les circonstances l'exigent, ils
doivent bénéficier de la part de l'Etat d'une protection
personnelle en égalité de conditions avec les
représentants de la majorité.
8. Dans le même ordre d'idées, le respect de la
liberté d'expression et d'information est essentiel pour les
parlementaires, notamment ceux de l'opposition, afin de leur permettre de
s'acquitter de leurs responsabilités parlementaires. Les
représentants de l'opposition doivent pouvoir dénoncer librement
au Parlement et devant l'opinion publique les abus qu'ils constatent ou qui
leur sont signalés par leurs mandants, et agir pour qu'il y soit
remédié. L'opposition doit également disposer d'un
accès équitable, dans les mêmes conditions que la
majorité, aux moyens de communication de l'Etat afin de diffuser ses
points de vue, de critiquer l'action gouvernementale et de proposer des
solutions alternatives à celles du gouvernement.
9. Ces droits et d'autres droits fondamentaux étant
consacrés par la législation, les parlementaires, notamment ceux
de l'opposition, doivent bénéficier de prérogatives
supplémentaires pour être en mesure d'oeuvrer de concert avec la
majorité gouvernementale, ainsi que de contrôler l'action du
gouvernement et de la critiquer si besoin est. Ces prérogatives,
énumérées ci-après, doivent faire l'objet d'une
codification appropriée par le biais des normes constitutionnelles et/ou
procédures parlementaires.
III.1. Faculté pour l'opposition au parlement de
contribuer au processus démocratique dans les mêmes conditions que
la majorité
· Le parlement doit être consulté par le
gouvernement sur d'importantes questions engageant la vie de la nation :
menace de paix civile, risque d'invasion étrangère ou de guerre,
interventions militaires à l'étranger, etc. Cette consultation
permet à l'opposition de participer au débat qui s'ensuit et
d'apporter une contribution effective au processus de prise de
décisions. Elle doit aussi pouvoir engager un débat sur la
Constitution aux fins de sa réforme éventuelle.
· L'opposition a le doit de dénoncer des
dysfonctionnements éventuels de la Justice ou du Pouvoir
exécutif. Elle a le droit de s'informer sur les violations
présumées des droits de l'homme et de réclamer des mesures
pour y remédier.
III.2 L'organisation des travaux parlementaires
· L'organe directeur du Parlement (Bureau) doit être
formé en s'efforçant de reproduire la composition politique de
l'assemblée. S'il existe des vice-présidences de
l'assemblée, une proportion équitable d'entre elles doivent
revenir à des élus de l'opposition, qui, en alternance avec des
élus de la majorité, président les séances de
l'assemblée.
· Les groupes politiques (parlementaires) doivent être
à même de se constituer librement, à partir du nombre
minimum de membres prévu par la loi. Chaque groupe parlementaire, de la
majorité comme de l'opposition, doit disposer, aux mêmes
conditions, de crédits lui permettant de recruter des collaborateurs qui
lui soient propres et d'utiliser des locaux de réunion au Parlement.
· L'opposition a le droit d'être
représentée, proportionnellement à ses effectifs, au sein
de chaque commission et sous-commission parlementaire.
· L'opposition a droit à occuper un nombre de
présidences de commissions permanentes proportionnel à ses
effectifs. La présidence de la commission compétente en
matière de budget revient de droit à l'opposition.
· L'opposition doit être représentée
dans toute commission restreinte compétente pour exercer un
contrôle sur des activités de caractère secret, quelle
qu'en soit la nature.
III.3 Fonctionnement du Parlement
· Pour assurer une égalité de traitement des
membres de la majorité comme de l'opposition, le/la Président(e)
du parlement doit faire preuve d'impartialité dans l'exercice de ses
fonctions.
· Tous les parlementaires, de la majorité ou de
l'opposition, ont un droit égal à obtenir, en temps opportun, la
même information de la part du gouvernement, à l'exception des
informations relatives aux questions ayant trait à la vie interne des
partis politiques.
· Par ailleurs, tous les parlementaires, de la
majorité comme de l'opposition, doivent avoir accès, à
leur demande, aux informations dispensées par le service d'information
et d'études mis en place à cet effet.
· Tout parlementaire a le droit de déposer des
propositions de loi et des amendements.
· Tous les parlementaires ont un droit égal à
adresser des questions écrites et orales aux membres du gouvernement et
à recevoir une réponse à ces questions. L'opposition a
droit à un temps de parole correspondant à ses effectifs lors des
séances réservées aux questions orales.
· L'ordre du jour d'un nombre préalablement
défini de séances pendant la session parlementaire est, de droit,
choisi librement par l'assemblée elle-même. En son sein, la
décision appartient, de droit, à chaque groupe parlementaire,
à tour de rôle.
· Chaque groupe parlementaire doit disposer d'un droit
d'obtenir, selon une périodicité arrêtée
après concertation, la constitution d'une commission d'enquête sur
le sujet de son choix. Dans ce cas, l'opposition y est
représentée.
· L'opposition est habilitée à saisir, si elle
existe, la juridiction chargée d'apprécier la conformité
des lois à la Constitution.
III.4 Moyens matériels
· Lorsque le financement des partis politiques par l'Etat
est possible, l'opposition doit en bénéficier aux mêmes
conditions que la majorité, sans discrimination aucune.
· L'opposition doit avoir droit à l'égal
accès aux moyens matériels, techniques et autres facilités
mis à la disposition du parlement pour l'accomplissement de ses
missions.
III.5 Irresponsabilité et immunités
parlementaires
· L'irresponsabilité parlementaire doit être
définie et consacrée par la loi. En garantissant aux
parlementaires une protection absolue contre des poursuites pour les actes
accomplis dans le cadre de leur fonction parlementaire et pour tous propos
tenus prononcés et votes émis au Parlement, elle assure aux
parlementaires, de la majorité comme de l'opposition, la capacité
de remplir le mandat qui leur a été confié par leurs
électeurs sans avoir à craindre des mesures de rétorsion
pour leurs prises de position.
· Si le système parlementaire en vigueur les
prévoit, les immunités parlementaires doivent être
clairement établies par la loi. Ces immunités ne sont pas
destinées à soustraire les parlementaires aux sanctions
prévues par la loi, mais à préserver les parlementaires de
toutes poursuites ou accusations pouvant être politiquement
motivées. Les motifs et conditions de leur levée doivent
être clairement précisés par la loi de sorte que la
levée ne puisse avoir lieu que par suite d'une décision prise par
l'organe compétent et sur une base non partisane.
IV. DES DEVOIRS DE L'OPPOSITION
10. L'opposition au sein du parlement a le devoir d'offrir une
alternative crédible à la majorité en place pour rendre
cette dernière responsable. Pour offrir cette alternative, elle doit se
préparer elle-même à l'exercice durable des
responsabilités auxquelles elle aspire. En d'autres termes, elle doit
avoir un projet de société. En démocratie, la vie
politique s'enrichit de la libre concurrence entre de véritables projets
politiques. Elle s'appauvrit par les simples rivalités d'ambitions
personnelles qui la disqualifient aux yeux de l'opinion publique.
11. Par ailleurs, l'opposition au parlement doit se monter
responsable et doit être en mesure d'agir dans l'intérêt
supérieur de la nation. Elle doit pratiquer une opposition constructive
et responsable en faisant des contre-propositions. Dans son action,
l'opposition doit veiller à ne pas entraver inutilement l'action du
gouvernement et s'efforcer plutôt de l'amener à l'améliorer
dans l'intérêt général.
12. De par leur caractère, les devoirs de l'opposition
obéissent à des règles politiques et de comportements; ils
ne relèvent pas de définitions juridiques figurant dans des
textes constitutionnels ou parlementaires. Par conséquent, ils n'exigent
pas de codification mais exigent plutôt que les membres de l'opposition,
à l'instar de tous les parlementaires, exercent leurs
responsabilités dans le respect de la Constitution et des lois en
vigueur. L'opposition doit s'abstenir de prôner la violence comme moyen
d'expression politique et renoncer à tous agissements
anticonstitutionnels. Son action doit s'inscrire dans un esprit de
tolérance mutuelle et de recherche du dialogue et de la concertation.
* Déclaration universelle sur la
démocratie, Article 1er et 11, Union interparlementaire, 1997
V/ LISTE DES PARLEMENTS MEMBRES DE
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE
L'Union interparlementaire compte aujourd'hui 143
membres et sept membres associés.
§ Afrique du
Sud,
Albanie,
Algérie,
Allemagne,
Andorre,
Angola,
Arabie saoudite,
Argentine,
Arménie,
Australie,
Autriche,
Azerbaïdjan
§ Bahreïn,
Bangladesh,
Bélarus,
Belgique,
Bénin,
Bolivie,
Bosnie-Herzégovine,
Botswana,
Brésil,
Bulgarie,
Burkina Faso,
Burundi
§ Cambodge,
Cameroun,
Canada,
Cap-Vert,
Chili,
Chine,
Chypre,
Colombie,
Congo,
Costa Rica,
Côte d'Ivoire,
Croatie,
Cuba
§ Danemark,
Djibouti
§ Egypte,
El Salvador,
Emirats arabes unis,
Equateur,
Espagne,
Estonie,
Ethiopie,
Ex-République
yougoslave de Macédoine
§
Fédération de Russie,
Fidji,
Finlande,
France
§ Gabon,
Géorgie,
Ghana,
Grèce,
Guatemala,
Guinée
§ Hongrie
§ Inde,
Indonésie,
Iran (République
islamique d'),
Irlande,
Islande,
Israël,
Italie
§ Jamahiriya arabe
libyenne,
Japon,
Jordanie
§ Kazakhstan,
Kenya,
Kirghizistan,
Koweït
§ Lettonie,
Liban,
Libéria,
Liechtenstein,
Lituanie,
Luxembourg
§ Madagascar,
Malaisie,
Maldives,
Mali,
Malte,
Maroc,
Maurice,
Mexique,
Monaco,
Mongolie,
Mozambique
§ Namibie,
Népal,
Nicaragua,
Niger,
Nigéria,
Norvège,
Nouvelle-Zélande
§ Ouganda,
Ouzbekistan
§ Pakistan,
Panama,
Papouasie-Nouvelle-Guinée,
Pays-Bas,
Pérou,
Philippines,
Pologne,
Portugal
§ République
arabe syrienne,
République de
Corée,
République
dominicaine,
République de
Moldova,
République
démocratique du Congo,
République
démocratique populaire lao,
République populaire
démocratique de Corée,
République
tchèque,
République Unie de
Tanzanie,
Roumanie,
Royaume-Uni,
Rwanda
§ Saint-Marin,
Samoa,
Sao Tomé et
Principe,
Sénégal,
Serbie et
Monténégro,
Singapour,
Slovaquie,
Slovénie,
Soudan,
Sri Lanka,
Suède,
Suisse,
Suriname
§ Tadjikistan,
Thaïlande,
Togo,
Tunisie,
Turquie
§ Ukraine,
Uruguay
§ Venezuela,
Viet Nam
§ Yémen
§ Zambie,
Zimbabwe
BIBLIOGRAPHIE
LES OUVRAGES :
1/ Ameller Miche: Union interparlementaire. Parlement
une étude comparative sur la structure et le fonctionnement des
institutions représentatives dans cinquante cinq pays. P.U.F 1966.1/
2/ Ameller Michel 73 L'Assemblée
Nationale, p. 113 P.U.F septembre 1994 Que sais-je ?
3/ Bakhounine S. Histoire de la diplomatie Ed
politique, économique et sociales. Librairie de Médecis Paris
1953.
4/ Durosselle Jean Baptiste et Kaspi André :
Histoire des relations internationales de 1945 a nos jours
5/ Fkri Abdelkbir Le parlement marocain et les finances de
l'Etat Ed. Afrique Orient 1988
6/ George Philippe Droit Public 10ème
édition.
7/ Laporte Jean et Tulard Marie José Le droit
parlementaire P.U.F 1986.
8/ Pierre Pactet Institution Politique, Droit
Constitutionnel 11ème édition Masson septembre
1992 p. 160
9/ Pierre de Senarclens. La Politique internationale
3ème édition Armand Colin. Editions Dalloz Paris
1992,2000.
10/ Sur Serge : les Relations internationales
Montchrestien E.J.A 1995 Paris.
Les affaires étrangères. P.U.F 1959
11/ Mondialisation, Développement et
pauvreté : Bâtir une économie mondiale
intégrée. P.3 ; p6 Banque Mondiale Edition Eska.
12/ Dictionnaire le Petit Robert
LES REVUES
1/ Revue de l'Assemblée Parlementaire de la
Francophonie : Parlement et Francophonie n° 112
XXVIIème Session Ordinaire Québec, 6 au 10 juillet
2001 p 376.
2/ Revue de l'OFCE la Mondialisation et l'Europe
Démocratie et Mondialisation. Presse de sciences Po Mars 2002.
3/ Revue de l'ASGP ( Association des Secrétaires
Généraux des Parlements) 1ère série
N° 159 -1er semestre 1990 : Relation entre les parlements
nationaux et les assemblées parlementaires de Heinrich Klebes greffier
de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe.
4/ Revue de l'Association des secrétaires
généraux des parlements N° 173-1èr
semestre 1997. Informations constitutionnelle et parlementaires. Chapitre
IV Rôle du parlement dans la conduite des relations extérieures.
Rapport définitif de M. Seppo Tiitinen (Finlande).
RAPPORTS et PERIODIQUES.
1/ Rapport présenté au nom de la Commission pour
les relations parlementaires et publiques
Par Mme Squarcialupi, rapporteur.
2/ Rapport de l'Union interparlementaire (UIP) à la
Deuxième Conférence mondiale des
Présidents de parlement New York, 7-9 septembre,
2005
3/ La coopération interparlementaire dans l'UE l'heure
d'un nouveau départ Morgan Larhant 4/ In catalogue de l'exposition
« Député, députés » 1991. Doc. Relations
parlementaires internationales Historique.
5/ Le Monde Diplomatique Mars 2006.
Colloques, conférences, Séminaires
et Tables rondes.
1/ Colloque diplomatie parlementaire Sénat
Assemblée 23/05/2001
www.senat.fr/colloque.htm
2/ Table ronde sur la diplomatie parlementaire concept
émergent www.senat.fr/colloque.htm
3/ Conférence des Présidents de La Haye, «
Lignes directrices : coopération interparlementaire dans l'Union »,
La Haye, 3 juillet 2004
4/ Table ronde sur l'Essor de la coopération
parlementaire organisé en Mai 2001
www.sénat.fr
5/ Actes du Séminaire Parlementaire : le Parlement et
les Relations internationales du 19 au 21 Mai 2002 Dakar Diplomatie
Parlementaire.
LES SITES INTERNET
www.google.fr
www.sénat.fr.html
www.apf.fr.html
www.iup.org.html
http ://www.assnat.qc.ca/fra/associations/index.html
http://sen.parl.gc.ca/dhays/interparliamentary-fr.htm,
Encarta 2006. 1993-2005 Microsoft Corporation
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
3
INTRODUCTION
5
CHAP. PRELIMINAIRE : ESSAI DE
DEFINITION DE LA NOTION DE DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
9
Section1/ LA NOTION DE
DIPLOMATIE.
9
A/ Bref aperçu sur les origines
du mot diplomatie.
9
B/ Rappel sur l'évolution
historique de la diplomatie.
9
C / essai de définition de la
notion de diplomatie.
11
Section II. LA NOTION DE
PARLEMENT.
13
A/ Comment les parlements sont-ils
constitués ?
14
B/Comment les parlements sont-ils
structurés ?
14
D/Quelles sont les fonctions d'un
parlement ?
15
Section III. LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE.
16
A/Diplomatie parlementaire : un
concept contesté
19
PREMIERE PARTIE :
22
L'AFFIRMATION DES PARLEMENTS SUR LA SCENE
INTERNATIONALE.
22
Chapitre I / LE ROLE DU PARLEMENT DANS
LA CONDUITE DE LA POLITIQUE EXTERIEURE.
23
Section I. LE ROLE DU PARLEMENT DANS LA
RATIFICATION DES TRAITES ET AUTRES DECISIONS LIEES A LA POLITIQUE
EXTERIEURE.
24
A/ Au moment de la phase
préparatoire.
24
B/ Dans la phase de prise de
décisions
26
1/ veiller à la ratification des
traités.
26
2/ veiller à la mise en oeuvre des
traités
29
C. Le rôle du Parlement dans la
nomination des cadres de l'Administration des affaires
étrangères.
30
Section II / L'AUTORISATION
BUDGETAIRE.
31
A/ les rapporteurs
spéciaux.
31
B/ Les rapports
d'information.
32
C / La présence de
parlementaires dans des instances de décision ou de consultation qui
relèvent de l'exécutif.
32
Section III. LE ROLE DU PARLEMENT DANS LE
CONTROLE DE LA POLITIQUE ETRANGERE
32
A/ Le rôle des commissions
parlementaires.
33
1/ l'audition des
personnalités.
34
2. Les missions d'information
35
C. Les questions écrites ou
orales.
36
D. Les contraintes du rôle du
Parlement en matière de politique étrangère.
36
E. Caractéristiques et tendances
liées à la prise de décision en matière de
politique étrangère.
37
Chapitre II/ LA COOPERATION
INTERPARLEMENTAIRE.
38
Section I/ NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA
COOPERATION INTERPARLEMENTAIRE
39
A/ Evolution de la coopération
interparlementaire entre les pays occidentaux.
39
B/ Evolution de la coopération
interparlementaire entre les pays du Nord et les pays du Sud.
41
Section II / LES OBJECTIFS DE LA
COOPERATION INTERPARLEMENTAIRE
42
Chapitre III / L'EMERGENCE DE LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE.
44
Section I / LA DIPLOMATIE
PARLEMENTAIRE : UNE NECESSITE LIEE A LA
MONDIALISATION.
45
A/ L'ampleur des enjeux
transnationaux.
47
1/ les enjeux politiques.
47
2/ les enjeux sociaux.
48
3 / Les enjeux environnementaux
49
4/ Les enjeux commerciaux.
50
5/ Les enjeux sécuritaires
50
6/ Les enjeux de communications
51
B/ Les mutations constantes des fonctions
traditionnelles du parlementaire :
52
Section II. LES OBJECTIFS ET ACTIVITES DE
LA DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE.
54
A/ LES OBJECTIFS :
54
1/ la Promotion de la démocratie.
54
2 / La promotion de la paix et de
sécurité.
57
B / LES ACTIVITES
58
DEUXIEME PARTIE :
61
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE ;
61
ACTEUR DE DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
MUTILATERALE.
61
Classification des institutions
parlementaires internationales.
62
Chapitre I/ PRESENTATION GENERALE DE
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE :
63
Section I / HISTORIQUE DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE.
63
Section II/ NATURE, BUTS ET
COMPOSITION
65
A/ Nature et buts
65
B/ Composition.
67
Chapitre II/ LES ORGANES DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE.
68
Section I / L'ASSEMBLEE
68
A/ Composition de
l'Assemblée
68
B / Les commissions
permanentes
69
C / L'Ordre du jour
70
D / Les Groupes
géopolitiques
70
E/ Le droit d'amendement
70
Section II / LE CONSEIL
DIRECTEUR
71
Section III / LE COMITE
EXECUTIF
71
Section IV / LE SECRETARIAT
72
Chapitre II / LES DOMAINES D'ACTIVITES DE
L'UNION INTERPARLEMENTAIRE.
73
Section I/ LA PROMOTION DE LA DEMOCRATIE
DANS LE MONDE
73
A/l'actions normative.
74
1/ Elections libres et régulières
74
2/ Déclaration universelle sur la
démocratie.
75
3/ Droits et devoirs de l'opposition
75
4/ Bonnes pratiques de la démocratie par les
parlements
76
B/ le renforcement des institutions
représentatives.
77
C/ la Promotion des droits de l'homme et la
protection des parlementaires.
77
D/ Le partenariat entre hommes et femmes en
politique.
77
E/ Mieux faire connaître les
parlements
78
Section II. PAIX ET SECURITE
INTERNATIONALE
79
A/Désarmement.
79
B/ Foyers de tension.
80
C/ Sécurité et
coopération en Méditerranée
80
Section III/ DEVELOPPEMENT
DURABLE
81
A/ Le développement
économique et social
81
B/ Environnement
83
Section IV. DROIT DE L'HOMME ET DROIT
HUMANITAIRE
83
A/ Défense des droits de l'homme
des parlementaires :
84
B/ Droits de l'homme en
général
84
C/ Droit international
humanitaire
85
CONCLUSION
87
LES ANNEXES
89
I /STATUTS DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE
89
II / DECLARATION UNIVERSELLE SUR LA
DEMOCRATIE
98
V/ LISTE DES PARLEMENTS MEMBRES DE L'UNION
INTERPARLEMENTAIRE
109
BIBLIOGRAPHIE
110
* 1 Colloque diplomatie
parlementaire Sénat Assemblée 23/05/2001 France allocution de M.
Raymond Forni Président de l'Assemblée Nationale française
tiré du site
www.senat.fr/colloque.htm
le 12/01/2006.
* 2 Source : le site web du
parlement français les relations parlementaires internationales
historique.
* 3 Rapport présenté au nom
de la Commission pour les relations parlementaires et publiques
Par Mme Squarcialupi, rapporteur.
* 4 Histoire de la diplomatie.
Pr. S. Bakhounine Ed politique, économique et sociales. Librairie de
Médecis Paris 1953.
* 5 Source Encarta 2006 :
Aix-la-Chapelle, congrès d', réunion qui se tint du
29 septembre au 21 novembre 1818 entre l'Autriche, le Royaume-Uni, la
Prusse et la Russie, d'une part, -- c'est-à-dire les puissances qui
s'opposèrent aux Français dans les guerres
napoléoniennes --, et d'autre part, la France,
représentée par le duc de Richelieu. Cette rencontre fut
organisée afin de préserver la paix établie par le
congrès de Vienne en 1815.
* 6 Tirée du cours de
Pratique Diplomatique E.N.A 2005.
* 7 Citation tirée de
l'intervention de M. Jean-Bernard RAIMOND, député, ancien
ministre des affaires étrangères ; table ronde sur la
diplomatie parlementaire concept émergent
* 8 Source : Encarta
2006.
* 9 Réf. Dictionnaire
Larousse encyclopédique (parlement).
* 10 Droit Public
10ième Ed. SIREY, p.94 Philippe George.
* 11 Plusieurs colloques et
séminaires ont été organisé parmi lesquels on peut
retenir : le colloque sur la Diplomatie Parlementaire du 23 mai 2001
organisé par M. Raymond Forni président de l'Assemblée
Nationale et M. Christian Poncelet président du Sénat
Français en présence de Mr Hubert Védrine ministre des
Affaires étrangères de l'époque ; le
séminaire « Le Parlement et les Relations
Internationales » organisé à Dakar par
l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie du 19 au 21 Mars
2001 ; le colloque du 29 avril 2002 organisée par
l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie au Canada....
* 12 Extraits in catalogue de
l'exposition « Député, députés » 1991.
Doc. Relations parlementaires internationales Historique
* 13 M.Poncelet
op.cité
* 14 Dr Bernard Patry,
Président de la section canadienne et Vice-président de
l'Assemblée parlementaire de la Francophonie
* 15 4 Serge Sur : les
Relations internationales, ed. Montchrestien E.J.A 1995 Paris.
* 16 Miche Ameller : Union
interparlementaire. Parlement une étude comparative sur la structure et
le fonctionnement des institutions représentatives dans cinquante cinq
pays. P.U.F 1966.
* 17 Rapport de l'Union
interparlementaire (UIP) à la Deuxième Conférence mondiale
des Présidents de parlement New York, 7-9 septembre, 2005 ( tous les
exemples cités dans ce chapitre sont tirés des deux rapports).
* 18 Revue de l'Association des
secrétaires généraux des parlements N°
173-1èr semestre 1997. Informations constitutionnelle et
parlementaires. Chapitre IV Rôle du parlement dans la conduite des
relations extérieures. Rapport définitif de M. Seppo Tiitinen
(Finlande).
* 19 Source : rapport de
l'union interparlementaire op.cit
* 20 Abdelkbir Fkri
Le parlement marocain et les finances de l'Etat Ed. Afrique
Orient 1988
* 21 Source : voir le
site de l'Union interparlementaire
www.iup.org site visité le
12/01/06
* 22 23 Miche
Ameller : Union interparlementaire. Parlement une étude comparative
sur la structure et le fonctionnement des institutions représentatives
dans cinquante cinq pays. P.U.F 1966.
* 24 S. Tiitinen op.
cité p.25
* 25 Exemple tiré du
site du Sénat français
www.senat.fr.html le 12/02/06
* 26 Source : voir pour
plus de détails le site du sénat français :
www.senat.fr le 12/02/06
* 27Ancien
Président de la commission des Affaires étrangères de
l'Assemblée nationale
* 28 Tiré de l'ouvrage
Les affaires étrangères. P.U.F 1959
* 29 Tirée de
l'intervention M. Robert DEL PICCHIA, Sénateur (France) lors du
séminaire parlementaire du 19 au 21 Mars 2002.
* 30 Source
www.senat.fr le 07/02/06
* 31 Paris, Sirey 1960, page
72
* 32 Morgan Larhant La
coopération interparlementaire dans l'UE l'heure d'un nouveau
départ ? Document tiré du site du parlement européen
le 14/02/06.
* 33 Dictionnaire le Petit
Robert
* 34 Conférence des
Présidents de La Haye, « Lignes directrices : coopération
interparlementaire dans l'Union », La
Haye, 3 juillet 2004
* 35 Président de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées du Sénat Table ronde sur l'Essor de la
coopération parlementaire organisé en Mai 2001 d tiré du
site
www.sénat.fr
janvier 2006.
* 36 Intervention de Mme
Christine Lazerges, Vice -présidente de l'Assemblée nationale,
chargée des relations internationales lors du colloque sur la «
diplomatie parlementaire » organisé par le Sénat
français le 23 mai 2001 à Paris
* 37 Assemblée
parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) composé de 55 Membres.
* 38 Source
www.senat.fr 12/01/06 .Exemple
cité par C. Lazerges table ronde sur l'essor de la coopération
parlementaire.
* 39 Pierre Pactet Institution
Politique, Droit Constitutionnel 11ème édition Masson
septembre 1992 p. 160
* 40 Mme Christine
LAZERGES, vice-présidente de l'Assemblée nationale,
chargée des relations internationales. Table ronde sur l'Essor de la
coopération parlementaire organisé en Mai 2001 d tiré du
site
www.sénat.fr
janvier 2006.
* 41 L'Assemblée
Nationale, p. 113 Michel Ameller P.U.F septembre 1994 Que sais-je ?
* 42André Kaspi
Histoire des relations internationales de 1945 à nos
jours 14ème édition tome 2 édition
Armand Colin.
* 43 Roger Paquin
député du Québec, tiré des Actes du
Séminaire Parlementaire : le Parlement et les Relations
internationales du 19 au 21 Mai 2002 Dakar Diplomatie Parlementaire p.70.
* 44 Squarcialupi, rapport
présenté au nom de la Commission pour les relations
parlementaires et publiques.
* 45 Cette citation est
tirée de l'ouvrage d'André Kaspi : Histoire des relations
internationales de 1945 à nos jours p.590
* 46 Mondialisation,
Développement et pauvreté : Bâtir une économie
mondiale intégrée. P.3 ; p6 Banque Mondiale Edition
Eska.
* 47 Sources : Encarta
2006. 1993-2005 Microsoft Corporation.
* 48 : La mondialisation
économique et les pays en voie de développement Rapport
publié dans la Revue de l'Assemblée Parlementaire de la
Francophonie xxvième Session ordinaire. Québec, 6 au
10 juillet 2001
* 49 Roger Paquin Op. cit
* 50 I.D.E :
Investissement Direct Etranger.
* 51 Rapport de M. Nguyen Ngoc
Tranc tiré de la revue de l'Assemblée Parlementaire de la
Francophonie : Parlement et Francophonie n° 112
XXVIIème Session Ordinaire Québec, 6 au 10 juillet
2001 p 376.
* 52 Bill Graham, Ministre des
Affaires étrangères canadien : http
://www.assnat.qc.ca/fra/associations/index.html
* 53 J.P. Fitoussi
Président de l'O.F.C.E professeur des Universités, Instituts
d'études politiques de Paris. Démocratie et Mondialisation.
Revue de l'OFCE la Mondialisation et l'Europe. Presse de sciences Po Mars 2002.
* 54 J.P. Fitoussi. Op.
cité. Page 15.
* 55 André Kaspi :
Histoire des relations internationales de 1945 à nos jours
14ème ed. p 597.
* 56 Pierre de Senarclens. La
Politique internationale 3ème édition Armand Colin.
Editions Dalloz Paris 1992,2000.
* 57 Roger Paquin op.cit.
* 58 George Corm :
Révolte et refus au nom de l'Islam Le Monde Diplomatique Mars
2006 p 7.
* 59 Joseha Laroche op.cit p87
* 60 M. Xavier de VILLEPIN,
président de la commission des affaires étrangères, de la
défense et des forces armées du Sénat : 61
Colloque diplomatie parlementaire Sénat Assemblée 23/05/2001
France tiré du site
www.senat.fr le 12/01/2006.
* 62 Position défendue
par le député québécois Roger Paquin op. cit.
* 63 Daniel Philip
Hays, Président du Sénat canadien. Source
http://sen.parl.gc.ca/dhays/interparliamentary-fr.htm,
le 02/04/06
* 64 L'Assemblée
Nationale. Miche Ameller, p 112
* 65 Le Parlement
sud-africain, le Bundestag allemand, l'Althingi islandais, le Parlement
namibien, le Sénat et la Chambre des députés roumains et
le Riksdag suédois citent la participation aux missions d'observation
électorale comme exemple de diplomatie parlementaire. Le Parlement
espagnol rappelle, quant à lui, qu'il a pris part à des missions
internationales d'observation en Albanie, en Guinée, au Kosovo, dans
l'Ex-République yougoslave de Macédoine, dans la
Fédération de Russie, en Mauritanie, en Serbie et en Ukraine.
Source : Rapport de l'Union interparlementaire. op.cit
* 66 Jacques
PELLETIER, sénateur, ancien ministre de la Coopération,
source : Colloque diplomatie parlementaire Sénat Assemblée
23/05/2001
* 67 Ce point de vue a
été développé par M. Jean-Pierre Kingsley
Source
http://sen.parl.gc.ca/dhays/interparliamentary-fr.htm,
le 02/04/06
* 68 Rapport de l'UIP, 7-9
septembre, 2005 op.cit.
* 69 Rapport de l'Union
interparlementaire (UIP) à la Deuxième Conférence mondiale
des Présidents de parlement New York, 7-9 septembre, 2005 p27
70 Dr Bernard Patry, Président de la section
canadienne et Vice-président de l'Assemblée parlementaire
de la Francophonie
* 71 Toutes ces
activités sont citées dans le rapport établi par l'Union
interparlementaire ; op.cit
* 72 Tiré de l'article
Relation entre les parlements nationaux et les assemblées parlementaires
de Heinrich Klebes greffier de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de
l'Europe. Revue de l'ASGP 1ère série N° 159
-1er semestre 1990.
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