III- IMPACTS DE LA RECHERCHE SUR LE DEVELOPPEMENT
Les progrès substantiels accomplis par notre pays, dans
le domaine agricole, sont le fruit d'une activité de recherche
agronomique efficace, non seulement dans le domaine de l'économie
d'exportation, mais aussi dans celui de la sécurité et de
l'autosuffisance alimentaire.
De nombreuses performances de rang africain ou mondial sont
révélatrices de cette situation, notamment au niveau des
cultures d'exportation, telles que le café, le cacao, le palmier
à huile, le cocotier, l'ananas, la banane, pour lesquelles des
améliorations sensibles de productivité ont été
obtenues.
Au plan de l'alimentation, la Côte d'Ivoire a pu se
libérer des importations de certaines denrées d'origine
végétale ou animale, dont les volumes de production nationale
sont tels que la Côte d'Ivoire a pu écarter de son territoire, le
spectre de la famine et de la faim. Des efforts sont aujourd'hui
déployés pour diversifier les productions, améliorer la
productivité, assurer la conservation, la transformation et la
valorisation de l'agriculture alimentaire.
Les missions des structures de recherches agronomiques portent
à la fois sur un volet
« Recherche » et un volet
« Recherche - Développement -
Valorisation » appliqués aussi bien sur les
cultures pérennes qu'aux cultures annuelles.
Ainsi, grâce à la maîtrise des techniques
de création et de sélection variétale et des
itinéraires de techniques culturales et de production de
matériel végétal, l'IDEFOR, pour les cultures
pérennes (Café, Cacao, palmier à huile, cocotier,
colatier, hévéa) et l'IDESSA, pour les cultures
annuelles (céréales, plantes à racines et tubercules,
coton, canne à sucre et cultures maraîchères) et pour les
ressources animales, sont devenus les partenaires incontournables du
développement agricole.
A titre d'exemple, l'IDEFOR tient à la disposition des
organisations professionnelles agricoles et des organisations
paysannes :
ü Un potentiel génétique unique en Afrique
sur le palmier à huile et le cocotier ;
ü Un modèle de surveillance phytosanitaire et de
conduite agronomique qui est intégralement adopté par les
partenaire du développement agricole ;
ü Une collection choisie comme germoplasme international
des ressources génétiques du cocotier.
La certification de la totalité du caoutchouc produit
en Côte d'Ivoire et dans certains pays de la Sous - Région est
confiée au Département Plantes à Latex de l'IDEFOR.
L'IDEFOR dispose aujourd'hui d'une expertise mondialement
reconnue, en matière d'hévéaculture et de production
de caoutchouc naturel.
Par la qualité de ses résultats, de leur
savoir-faire en matière de transfert d'innovations technologiques au
développement, et par l'expertise de leurs chercheurs, au plan national
et international, l'IDEFOR et l'IDESSA sont devenus des centres
d'excellence en matière de recherche agronomique, reconnus et
sollicités par les partenaires du développement. En effet, les
chercheurs de l'IDEFOR sont constamment sollicités comme consultants par
certains pays voisins : Guinée, Togo, Bénin, etc.
De nombreux résultats vulgarisables ont
été acquis par L'IDESSA dans le domaine des recherches
cotonnières et sucrières et ont permis de :
ü Guider la politique d'engrais de la SODESUCRE en
conseillant les ajustements nécessaires pour être plus près
des besoins de la canne à sucre ;
ü Etablir, en hydraulique agricole, une analyse
fréquentielle des pluies et des besoins en eau de la canne .
Par ailleurs, l'IDESSA a mis au point une démarche
révolutionnaire en matière de système de production et de
transfert des innovations en milieu réel. Cette interface entre la
recherche appliquée et la vulgarisation a pour fondement la
stabilisation et la sédentarisation de l'agriculture et du paysan qui,
attaché à un terroir agricole propre à lui, où il
devient à la fois agriculteur, éleveur et forestier.
Ce dispositif, expérimenté en zone de savane
humide, en zone de savane sèche et en zone forestière, a permis
d'acquérir de nombreux résultats vulgarisables, relatifs au
contrôle de l'érosion, à la maîtrise de l'enherbement
et au maintien de la fertilité.
Avant la création de l'ANADER, les bonnes performances
de l'agriculture ivoirienne reposaient sur une parfaite synergie entre les
structures de recherche agronomique et les sociétés de
développement agricole.
En effet,
ü A la PALMINDUSTRIE correspondait le Département
des Plantes Oléagineuses (D.P.O) de l'IDEFOR ;
ü A la CIDT correspondait la filière coton de
l'IDESSA ;
ü A la SODEPRA correspondait le Département des
Ressources Animales (D.R.A) de l'IDESSA;
ü A la SODEFOR correspondait le Département
Foresterie (D.F.O) de l'IDEFOR;
ü A la SAPH et la SOGB correspondait le
Département Plantes à Latex (D.P.L) de l'IDEFOR;
ü A la SATMACI, le Département Café-Cacao
(D.C.C) de l'IDEFOR;
ü A la Direction des Pêches, à la SIAL
(Sociétés Ivoirienne d'Aquaculture Lagunaire) et au PAL (Projet
Aquaculture Lagunaire), correspondaient le Centre de Recherches
Océanologique (C.R.O) et la Station Piscicole de l'IDESSA.
Avec l'avènement de l'ANADER, un mécanisme
nouveau et de nouveaux outils de recherches participatives permettent
aujourd'hui une plus forte implication de la recherche dans le milieu rural.
Ces mécanismes se traduisent par un renforcement du partenariat entre la
recherche, la vulgarisation et les organisations professionnelles agricoles, en
vue d'un meilleur transfert des innovations technologiques chez le paysan
ivoirien.
La réalité de l'intervention de la science
agronomique est établie ou mesurée par la facilité de plus
en plus grande des études de faisabilité pour la mise en oeuvre
de grands aménagements agricoles. Grâce à l'intervention de
la recherche agronomique, la Côte d'Ivoire est mieux connue et les
décisions de mise en valeur sont plus objectives car basées sur
des résultats scientifiques éprouvés tant au plan national
qu'international.
|