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La recherche agronomique en Côte d'Ivoire

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par Jean Louis Niamké
Université de Cocody Abidjan - Exposé de Maitrise (sociologie) 2006
  

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III- IMPACTS DE LA RECHERCHE SUR LE DEVELOPPEMENT

Les progrès substantiels accomplis par notre pays, dans le domaine agricole, sont le fruit d'une activité de recherche agronomique efficace, non seulement dans le domaine de l'économie d'exportation, mais aussi dans celui de la sécurité et de l'autosuffisance alimentaire.

De nombreuses performances de rang africain ou mondial sont révélatrices de cette situation, notamment au niveau des cultures d'exportation, telles que le café, le cacao, le palmier à huile, le cocotier, l'ananas, la banane, pour lesquelles des améliorations sensibles de productivité ont été obtenues.

Au plan de l'alimentation, la Côte d'Ivoire a pu se libérer des importations de certaines denrées d'origine végétale ou animale, dont les volumes de production nationale sont tels que la Côte d'Ivoire a pu écarter de son territoire, le spectre de la famine et de la faim. Des efforts sont aujourd'hui déployés pour diversifier les productions, améliorer la productivité, assurer la conservation, la transformation et la valorisation de l'agriculture alimentaire.

Les missions des structures de recherches agronomiques portent à la fois sur un volet « Recherche » et un volet « Recherche - Développement - Valorisation » appliqués aussi bien sur les cultures pérennes qu'aux cultures annuelles.

Ainsi, grâce à la maîtrise des techniques de création et de sélection variétale et des itinéraires de techniques culturales et de production de matériel végétal, l'IDEFOR, pour les cultures pérennes (Café, Cacao, palmier à huile, cocotier, colatier, hévéa) et l'IDESSA, pour les cultures annuelles (céréales, plantes à racines et tubercules, coton, canne à sucre et cultures maraîchères) et pour les ressources animales, sont devenus les partenaires incontournables du développement agricole.

A titre d'exemple, l'IDEFOR tient à la disposition des organisations professionnelles agricoles et des organisations paysannes :

ü Un potentiel génétique unique en Afrique sur le palmier à huile et le cocotier ;

ü Un modèle de surveillance phytosanitaire et de conduite agronomique qui est intégralement adopté par les partenaire du développement agricole ;

ü Une collection choisie comme germoplasme international des ressources génétiques du cocotier.

La certification de la totalité du caoutchouc produit en Côte d'Ivoire et dans certains pays de la Sous - Région est confiée au Département Plantes à Latex de l'IDEFOR.

L'IDEFOR dispose aujourd'hui d'une expertise mondialement reconnue, en matière d'hévéaculture et de production de caoutchouc naturel.

Par la qualité de ses résultats, de leur savoir-faire en matière de transfert d'innovations technologiques au développement, et par l'expertise de leurs chercheurs, au plan national et international, l'IDEFOR et l'IDESSA sont devenus des centres d'excellence en matière de recherche agronomique, reconnus et sollicités par les partenaires du développement. En effet, les chercheurs de l'IDEFOR sont constamment sollicités comme consultants par certains pays voisins : Guinée, Togo, Bénin, etc.

De nombreux résultats vulgarisables ont été acquis par L'IDESSA dans le domaine des recherches cotonnières et sucrières et ont permis de :

ü Guider la politique d'engrais de la SODESUCRE en conseillant les ajustements nécessaires pour être plus près des besoins de la canne à sucre ;

ü Etablir, en hydraulique agricole, une analyse fréquentielle des pluies et des besoins en eau de la canne .

Par ailleurs, l'IDESSA a mis au point une démarche révolutionnaire en matière de système de production et de transfert des innovations en milieu réel. Cette interface entre la recherche appliquée et la vulgarisation a pour fondement la stabilisation et la sédentarisation de l'agriculture et du paysan qui, attaché à un terroir agricole propre à lui, où il devient à la fois agriculteur, éleveur et forestier.

Ce dispositif, expérimenté en zone de savane humide, en zone de savane sèche et en zone forestière, a permis d'acquérir de nombreux résultats vulgarisables, relatifs au contrôle de l'érosion, à la maîtrise de l'enherbement et au maintien de la fertilité.

Avant la création de l'ANADER, les bonnes performances de l'agriculture ivoirienne reposaient sur une parfaite synergie entre les structures de recherche agronomique et les sociétés de développement agricole.

En effet,

ü A la PALMINDUSTRIE correspondait le Département des Plantes Oléagineuses (D.P.O) de l'IDEFOR ;

ü A la CIDT correspondait la filière coton de l'IDESSA ;

ü A la SODEPRA correspondait le Département des Ressources Animales (D.R.A) de l'IDESSA;

ü A la SODEFOR correspondait le Département Foresterie (D.F.O) de l'IDEFOR;

ü A la SAPH et la SOGB correspondait le Département Plantes à Latex (D.P.L) de l'IDEFOR;

ü A la SATMACI, le Département Café-Cacao (D.C.C) de l'IDEFOR;

ü A la Direction des Pêches, à la SIAL (Sociétés Ivoirienne d'Aquaculture Lagunaire) et au PAL (Projet Aquaculture Lagunaire), correspondaient le Centre de Recherches Océanologique (C.R.O) et la Station Piscicole de l'IDESSA.

Avec l'avènement de l'ANADER, un mécanisme nouveau et de nouveaux outils de recherches participatives permettent aujourd'hui une plus forte implication de la recherche dans le milieu rural. Ces mécanismes se traduisent par un renforcement du partenariat entre la recherche, la vulgarisation et les organisations professionnelles agricoles, en vue d'un meilleur transfert des innovations technologiques chez le paysan ivoirien.

La réalité de l'intervention de la science agronomique est établie ou mesurée par la facilité de plus en plus grande des études de faisabilité pour la mise en oeuvre de grands aménagements agricoles. Grâce à l'intervention de la recherche agronomique, la Côte d'Ivoire est mieux connue et les décisions de mise en valeur sont plus objectives car basées sur des résultats scientifiques éprouvés tant au plan national qu'international.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo