L'UN ET LA PROCESSION DES HYPOSTASES CHEZ
PLOTIN
Séminaire présenté par :
Richard MATUKA MESI sj
Dirigé par le Père :
René DE HAES sj
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius
Kinshasa RDC.
Année académique 2003-2004
Introduction.
Plotin se présente comme un fidèle de Platon, un
commentateur soucieux d'encrer sa pensée dans la tradition de
l'Académie, dans la majestueuse source du platonisme originaire.
« Nos théories n'ont rien de nouveau et elles ne sont pas
d'aujourd'hui, elles ont été énoncées, il y a
longtemps, mais sans être développées, et nous ne sommes
que des exégètes de ces veilles doctrines dont l'antiquité
nous est témoignée par les écrits de
Platon ». Plotin demeure un des néo-platoniciens le plus
original, et nul ne peut contester la place qu'il occupe dans le domaine de la
philosophie et son influence sur le christianisme est non négligeable.
Il attache une grande force à la conception du monde. Sa
préoccupation première est celui de découvrir le principe
des choses ainsi que la fin première de toute choses. La
réalité véritable est pour lui une vie spirituelle unique
qui part d'un principe pour aboutir à un monde sensible c'est la vie
spirituelle hypostasiée. L'Univers apparaît chez lui comme
une série des formes dont chacune dépend hiérarchiquement
de la précédente.
Notre démarche à nous n'est pas de repenser la
philosophie de Plotin, ni de le critiquer ou de l'encourager, mais elle
consistera tout simplement à l'exposer, en établissant un rapport
entre l'UN et le monde sensible.
I. L'UN DE PLOTIN.
Dans sa doctrine philosophique, Plotin nous entretient des
trois hypostases fondamentales et divines, supérieure au monde d'en bas.
En suivant l'ordre de la procession descendante ces hypostases sont :
l'un, l'intelligence et l'âme. Tout le platonicien et
à sa suite le néo-platonicien parlent du monde intelligible et du
monde sensible. Dans le monde intelligible, l'intelligence ne peut être
le terme. Elle consiste dans l'acte de penser. L'intelligence
supérieure ne contemple que ce qui est avant elle, ce qui est
supérieur à elle. C'est cela que Platon identifie par l'UN.
Qu'est-ce que l'un ? Il n'est ni la totalité des
êtres ni l'intelligence ni l'être. Mais par sa nature il est
générateur de tout (l'Un c'est l'Un). Il n'est pas une chose,
n'à ni qualité ni quantité, il n'est ni en mouvement ni en
repos, ni dans les lieux ni dans le temps. Et Plotin dira encore :
aucun nom ne lui convient, mais puis qu'il faut le nommer, il convient de
l'appeler l'UN.. De lui on ne dira rien avec exactitude. Par sa
puissance, il est au-delà de tout. Il se suffit et ne dépend de
rien. De ce fait, l'Un est la source première de toute
réalité. Avec Platon on le désigne par l'idée du
Bien, étant la source et ce vers quoi l'univers doit se
tourner pour trouver la perfection. « L'un est le nom propre de
Dieu ou plus exactement de celui que l'un de ses disciples nomme « le
père des dieux». L'un est ainsi le plus haut des hypostases
qui bien sure engendre les autres hypostases. On ne peut dire de celui-ci
qu'il vit mais qu'il donne la vie, qu'il est mais qu'il donne l'être ni
qu'il est bon mais qu'il est le Bien.
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