Préambule : Vers une démocratie
participative ?
La confiance est l'attitude spontanée que nous voulons
cultiver à l'égard des initiatives personnelles et des
débats d'opinion. Nous préconisons, c'est bien connu,
l'avènement d'une démocratie participative où chacun
puisse participer et être écouté. Il est donc normal de
veiller à ce que le fonctionnement même d'Attac soit régi
par ces principes. Pour manifester ce souci nous proposons une modification des
statuts de l'association dans le sens d'une ouverture au vote de tous les
présents aux réunions mensuelles, dans le sens aussi d'une
disparition symbolique de la fonction présidentielle.
Des Assemblées générales tous les
mois. La volonté de donner la parole à tous les membres
présents aux réunions mensuelles procède d'un double
désir. Premièrement il y a le désir de recueillir l'avis
du plus grand nombre. Nous sommes persuadés que les meilleures solutions
surgissent souvent d'un débat libre et respectueux, nous en faisons
l'expérience constante. Or il est difficile d'attendre la parole de
quelqu'un à qui l'on a fait savoir qu'il ne pourra pas voter, c'est
là mettre un frein inutile et stérile, nous l'avons
constaté. Deuxièmement, il y a aussi le désir
d'améliorer la qualité des débats par la pratique. Ouvrir
les vannes de la parole et du scrutin c'est s'obliger à des pratiques de
paroles toujours plus argumentatives, accessibles et respectueuses. À
terme ces pratiques pourraient finir par constituer un esprit Attac que chacun
aura à coeur de cultiver.
Plus de président mais des porte-parole.
Nous proposons, comme la loi nous en laisse licence, de renoncer au titre de
président dans les statuts de notre association et de nous cantonner aux
fonctions de secrétaire, de trésorier et de porte-parole ?
ceux-ci au nombre de deux ou trois. Nous obtenons ainsi une
responsabilité collégiale de seize membres avec seules trois
fonctions caractéristiques. Par ce biais la personnification possible de
notre association vue de l'extérieure est abandonnée, sa nature
délibérative est manifestée et la pluralité des
porte-parole renforce encore cette visibilité.
Une responsabilité judiciaire et extrajudiciaire
collégiale. Comme la loi exige de disposer des noms des
responsables de l'association, ce sont les seize membres du Conseil qui
assumeront ensemble la responsabilité judiciaire et extrajudiciaire de
l'association. À ce titre ils pourront s'opposer à une
décision prise par l'Assemblée mensuelle, si cette
décision met en question la survie financière de l'association ou
leur responsabilité pénale, ou bien s'avère non conforme
aux buts de l'association. Pour contrebalancer ce pouvoir, le Conseil peut
être révoqué sous certaines conditions.
Vers la parité femmes - hommes. Dans un
souci de démocratie, d'égalité et de liberté entre
toutes et tous, nous veillerons à un égal accès des femmes
et des hommes aux prises de décisions et aux responsabilités.
Ceci passe par l'élection des conseillers sur le mode de la
parité femmes - hommes.
Nous pensons que ces modifications contribueront à rendre
la parole plus fluide et plus féconde entre nous. Nous ne disposons
d'aucun programme préétabli, ni d'aucun savoir supérieur,
mais seulement de la capacité de réflexion de chacun de nos
membres. Si notre association se veut d'éducation populaire, c'est une
éducation fondée sur l'écoute des expériences et
des paroles de toutes et de tous, et la diffusion de pratiques et d'analyses
élaborées collectivement.
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