2.2.2. Tremplin pour la vie professionnelle.
Dans un pays où les diplômes sont en inflation
sur un marché de travail quasi-inexistant, trouver un emploi
s'avère être un véritable parcours de combattant. Les
étudiants qui franchissent le premier cycle et qui amorcent leur sortie
de l'université au second cycle sont hantés par le spectre du
chômage à la fin de leurs études. L'occasion faisant le
larron, ils saisissent toute opportunité pour, comme on le dit dans le
jargon populaire à Kinshasa, placer un piège qui
attrapera tôt ou tard un gibier, entendu l'emploi.
A ce titre, les associations ethniques s'y prêtent
mieux. Faisons remarquer que le leadership au sein de ces associations est
souvent exercé par les étudiants finalistes, dont le
séjour prolongé sur le site universitaire et dans la capitale les
crédite d'une expérience et des atouts indispensables à
leur épanouissement. Cette position les propulse sur l'orbite.
En effet, le passage à la tête de ces
associations est un moment d'accumulation du capital social à fructifier
sur le marché du travail. Il permet aux leaders des associations de se
mettre en exergue et de séduire ceux qui détiennent une parcelle
de pouvoir dans la société. Ceux des animateurs de ces
associations qui font preuve d'une grande capacité d'organisation et de
mobilisation se voient cooptés par les responsables des partis
politiques et des ONGD. Alors que d'autres, au nom d'une expertise
supposée ou réelle qu'ils détiennent se voient
confiés des responsabilités au sein des institutions publiques ou
privées.
Ceux des membres du comité exécutif qui ne
peuvent se faire directement coopter profitent des contacts pris au nom de
leur association pour solliciter le parrainage des notabilités. Ceux-ci
recommandent les filleuls auprès de leurs amis et connaissances pour un
éventuel emploi. Ces contacts répétés ouvrent les
opportunités d'un emploi après les études universitaires.
Les associations ethniques apparaissent ainsi comme des mécanismes de
survie et des tremplins pour la vie professionnelle.
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