2.1.3. Promouvoir le développement
socioéconomique du terroir.
Si les indicateurs macroéconomiques permettent de se
faire une idée sur le niveau atteint par le Congo dans son
chevauché vers le sous-développement, c'est dans la vie
quotidienne des populations confinées dans son hinterland que l'on peut
apprécier à leur juste valeur les conséquences sociales
de cette descente en enfer : pas de routes, d'hôpitaux,
d'écoles, pas d'eau potable, malnutrition, mortalité infantile,
manque des biens de première nécessité, etc.
Comme « élites intellectuelles»,
les étudiants réunis dans les associations ethniques s'assignent
la tâche de contribuer par leurs réflexions au relèvement
socioéconomique de leurs milieux d'origine. Ils planifient à leur
manière des actions à mener en faveur de leurs compatriotes
restés à la campagne où ils ploient sous la
misère depuis des décennies. Joignant l'acte à la parole,
la mutuelle des étudiants de Mansamuna avait, en 2002, fourni des
matériels didactiques et des fournitures scolaires au lycée
Mikembo et aux instituts CBCO Kalonda et Kingundu-Mputu de la cité de
Mansamuna dans la province de Bandundu.
Ces réflexions débouchent sur
l'élaboration des stratégies de réduction de la
pauvreté dans leurs terroirs. Ces cahiers de charge sont
présentés à qui veut les entendre pour le financement des
projets. Généralement, ils retournent du côté des
hommes d'affaires, des gestionnaires des entreprises publiques et des
opérateurs politiques de leurs ethnies pour solliciter les fonds
indispensables au financement desdits projets. Ils entendent ainsi
sensibiliser et conscientiser ces « traîtres » qui
n'ont pas mis leur position privilégiée au profit du
développement de leurs villages.
Dans le fait, nous n'avons aucune connaissance d'un projet
réalisé grâce à l'implication des étudiants
rassemblés dans des associations ethniques qui finissent eux aussi par
trahir leurs villages en refusant, à la fin de leurs études, d'y
retourner pour les faire bénéficier de l'expertise acquise
à l'université. Tous, sous prétexte de l'inexistence des
bonnes conditions de travail qui y prévaut, se cramponnent dans la ville
de Kinshasa, siège de toutes les institutions et symbole de la
modernité (poto moindo, Europe des noirs-congolais).
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