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"en aparté"sur Canal Plus : l'invité, le public et le média comme tiers autoritaire dans une émission de conversation

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par Marylène Khouri
Institut Français de Presse Paris II-Assas - Maà®trise d'information et communication 2005
  

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Première partie :

Pascale Clark : une figure de l'autorité

Cette première partie sera consacrée au portrait de Pascale Clark. Elle fait partie de ces animateurs qui s'incarnent totalement dans leurs émissions, à l'instar de Nicolas Hulot avec Ushuaia ou Thierry Ardisson avec Tout le monde en parle. On ne peut imaginer En aparté sans Pascale Clark et je projette de démontrer la façon dont un animateur peut se confondre avec un concept. Je compte étudier la perception qu'en ont les autres journalistes dans une première partie puis la façon dont elle s'inscrit au sein d'une généalogie des animatrices et je reviendrai sur la difficulté d'acquérir de la crédibilité en tant que femme dans le monde des médias et comment Pascale Clark a réussi, notamment grâce à sa voix : son absence a contribué à conférer de l'originalité et une dimension mystique à son programme. Je terminerai par la mise en évidence des différentes figures d'autorité qu'elle revêt durant son émission.

a) Un parcours reconnu par ses pairs

Tous les articles que j'ai étudiés confirment un fait : Pascale Clark est indéniablement une femme de radio. Il suffit de relever les titres des articles la concernant pour s'en rendre compte : « Le charme des mots » ; « Pascale Clark : une voix, des visages » ; « Jean Rochefort en tête à tête avec une voix » ; « Pascale Clark, la voix sans maître » ; « Celle qui suit sa voix »...d'autant plus qu'elle n'a de cesse de se réclamer de ce monde radiophonique qu'elle affectionne « la télé raconte un autre monde qu'est le mien » titre à l'occasion d'un entretien le Monde télévision du samedi 3 août 2002.

En témoigne son parcours qui sera en bien des aspects intéressants pour notre étude.

Après une licence de journalisme au Celsa (où, affirme-t-elle, elle évitera le formatage), elle se lance comme reporter pour une radio versaillaise, CVS, en 1983. Remarquée, elle poursuit sa carrière à Europe 2, puis assure des tranches d'information sur France Info. A Europe 1, elle est reporter puis devient présentatrice, occupant d'abord des tranches vespérales puis des matinales. Cependant Europe 1 connaissant de graves problèmes de programmation, Pascale Clarke est remerciée par Jérôme Bellay, son supérieur. Elle fait un virage vers le petit écran dans Arrêt sur images sur la cinquième au côté de Daniel Schneiderman, puis réalisera des portraits pour TV+ et un an de plus sur Canal plus. Elle réalisera aussi des reportages pour Culture Pub sur M6. On devine par ses choix professionnels des affinités pour le domaine du décryptage des médias. Cependant, sa prestation au sein d' Arrêts sur image ne fut pas jugée à l'époque convaincante. Elle-même n'a pas appréciée cette incursion dans la sphère télévisuelle. Elle prend l'habitude de fustiger la lucarne qu'elle qualifie de « fille de joie » et de « pute »8(*). Selon elle, « tout le monde est tout de suite plus beau, plus intelligent, plus côté sur le marché », un système qu'elle abhorre. Elle retourne donc à son premier amour, la radio, en animant pendant un printemps les matins de Oui FM où elle succède à Nicolas Pointcaré ; elle y présente le 7-9 d'Inter puis l'interview de 8 h20. Elle s'y forge une solide réputation en matière de meneuse de revue de presse. Par la suite, elle animera pendant trois ans « Tam-tam » sur France inter, une émission quotidienne de société, en même temps qu' « En aparté ». Tam tam lui fait gagner une certaine crédibilité : cette émission qui a pour vocation de revenir à la matière première de la radio, « c'est-à-dire le son », est un joyeux mélange d'interviews, de chroniques et de reportages, mis en musique et destiné à entendre « le bruit du monde ». On y parle d'ailleurs beaucoup de télévision. Pascale Clark y est entouré de chroniqueurs comme Christine Masson, Laurent Bonelli, Nicolas Rey... Son départ, après trois ans de bons et loyaux services coïncide avec l'éviction du directeur de France Inter et le départ de Claude Villiers et les changements de programmation que tout cela suggère.

Depuis la rentrée 2004, Pascale Clark anime On refait le monde sur RTL. Le site promeut son nouvelle recrue en la décrivant ainsi « une personnalité hors norme, son ton attire ou irrite, ses jugements sont tranchés et vont toujours à l'essentiel, ses idées ne manquent pas d'originalité, elle manie humour et ironie... ». La journaliste de 38 ans est entourée de nombreux chroniqueurs comme Guy Birenbaum ou Alain- Gérard Slama ainsi que de nombreux universitaires et journaliste. Le ton y est polémique. Toujours d'après le site, On refait le monde se définit comme « le plaisir de confronter ses idées avec les autres ».

Par ailleurs, Pascale Clark a écrit deux romans relativement bien accueillis : « Tout le monde fait l'amour » publié en 2001 chez Albin Michel où, reconnaissant une part auto biographique, elle raconte l'histoire d'une jeune femme, trop sensible et fragile pour mener une relation amoureuse et embarrassée par sa virginité. Ensuite, en 2004, elle publie « Merci de votre attention », un polar sur le monde des médias dans lequel elle y dénonce au passage le règne du narcissisme et des faux semblants. Cela témoigne du fait que la journaliste garde un regard critique sur le monde dans lequel elle évolue.

1- Des critiques

Le parcours de Pascal Clark est loin d'être exempts de critique. On lui reproche fréquemment son manque de culture, « ses approximations, ses manques en matière de géopolitique, d'histoire de la littérature ou de musique »9(*), sûrement dû à la brièveté de ses études universitaires. Pascale Clark avait ses ennemis au sein de la maison du service public. Lorsqu'elle intervenait au sein d' « Arrêts sur image », on la décriait pour son manque de charisme et sa confusion, ce qui peut aussi expliquer son aversion pour la lucarne.

Par ailleurs, en parcourant le net, nombreux sont les internautes à moquer son inconsistance et la vacuité de ses émissions. Concernant « En aparté », il est vrai que lorsque l'invité ne présente pas d'intérêts particuliers, l'émission perd en contenu (par exemple, Estelle Hallyday). Par ailleurs, dans certaines émissions satiriques comme « les guignols de l'info » ou « la téloose » sur Comédie, Pascale Clark est représentée sous forme d'enceinte et est moquée sur son physique, absent donc hypothétiquement laid.

Cependant, force est il de constater que Pascale Clark s'est bâti une solide réputation et occupe une place institutionnelle dans la sphère médiatique.

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* 8 « Pascale Clark, la voix sans maître », Libération, 25 août 1998

* 9 « Pascale Clark, «  tout dans le ton » Le Monde, mercredi 14 juillet

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard