Conclusion
« Pour le grand public, être une chaîne publique
c'est être payée par la
redevance ». C'est de cette hypothèse que nous sommes
partis pour étudier la
façon dont étaient perçues les chaînes
hertziennes de France Télévisions, et
savoir comment elles se différenciaient vis-à-vis
des chaînes privées. Faire partie
du secteur public, même dans l'audiovisuel, a ses
contraintes, qu'elles soient
budgétaires ou morales. Est-ce que, malgré ces
freins, France 2, France 3 et
France 5 arrivent à occuper une place avantageuse sur le
marché ? Ces
contraintes ne les empêchent pas t'elle pas de concurrencer
efficacement TF1
ou d'autres chaînes privées ? La réponse est
non. Certes, ces caractéristiques
sont parfois difficiles à gérer dans les
stratégies et moyens que les chaînes
veulent mettre en oeuvre pour gagner en part d'audience, mais ce
n'est pas
un facteur d'exclusion du marché audiovisuel. France 2,
France 3 et France 5,
malgré des audiences spécifiques à chacune
et pas toujours de la même
importance, s'en sortent bien. Elles bénéficient
d'une bonne image auprès des
téléspectateurs.
Le grand public reste confus dans sa définition du service
public
audiovisuel, mais, paradoxalement, nous avons ressorti de cette
étude qu'il
n'en est pas moins sévère, au contraire. Il est
davantage exigeant avec une
chaîne qu'il estime « financer » et qui se
revendique comme étant du service
public. Ce qui pourrait être une faiblesse, il faudrait
s'en servir comme une
force. L'idée d'exigence liée au service public
doit justement être valorisée par
les chaînes de France Télévisions. Oui, on
leur demande de la qualité, et bien
oui, elles nous la donnent. Percevoir ces multiples contraintes
comme un frein,
c'est ne pas croire dans le service public et les valeurs
humaines qu'il transmet.
France 2, France 3 et France 5 ont par conséquent tout
intérêt à clarifier leur
missions pour qu'elles apparaissent plus nettement aux yeux des
téléspectateurs, et qu'ainsi elles fassent de leurs
missions et engagements une
vraie « valeur ajoutée » à leur
communication. Qu'elles montrent qu'elles sont
différentes des chaînes publiques car, pour
reprendre une phrase du contrat
d'objectifs et de moyens de France Télévisions en
2004, « A la différence des
chaînes privées, la télévision
publique ne recherche pas une audience
«économiquement utile», mais «socialement
légitime». »
Enfin, cette stratégie de revalorisation du service public
audiovisuel
permettrait aux actuelles et futures chaînes de France
Télévisions qui sont ou
seront diffusées sur le réseau de la TNT
(Télévision Numérique Terrestre) de mieux
appréhender le nouveau marché qui s'ouvre à
cette occasion. L'offre
télévisuelle est de plus en plus large et
diversifiée. Ne serait ce pas l'occasion
idéale pour s'affirmer, tant dans les programmes
proposés que dans l'identité ?
Après l'information, le divertissement, et
l'éducation, nous pouvons nous
interroger sur les futures missions de service public qui seront
définies, comment
elles seront réalisées et enfin par quelles
nouvelles chaînes encore inexistantes
seront-elles abordées...
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