Nous développerons, ensuite, les aspects
psychologiques et comportementaux qui doivent être pris en compte
concernant cette étude, liés à la couleur et la saturation
chromatique de l'éclairage, et de préciser ainsi le cadre de
travail.
L'objet de la démarche empirique est de
démontrer que par la couleur et la saturation chromatique de
l'éclairage, on peut susciter un certain nombre de réactions
liées directement à l'environnement du magasin tels que :
l'évaluation du magasin lui-même, l'évaluation des
marchandises, la dimension d'activation du à l'environnement, le
degré de stimulation perçu, et le plaisir ressenti.
Enfin, en dernière partie seront
présentés les réponses et limites de cette
étude.
CADRE THEORIQUE
_______________________________________________
Il est nécessaire de donner un cadre théorique
englobant la problématique du mémoire avec les hypothèses
retenues.
Avant même de chercher à vérifier le
pouvoir de l'éclairage, il convient d'en apprécier la notion et
les différentes dimensions. (Sens et portée des couleurs).
I Historique du système des couleurs :
Quelles que soient les sociétés et les
époques, la couleur a toujours été liée à
une symbolique. Cependant, cette symbolique évolue avec le temps et
l'Histoire. On peut remonter jusqu'à l'ère préhistorique
où déjà l'homme peignait des figures rupestres sur les
parois des grottes, et où la couleur exprimait la guerre, le sang, les
rites funéraires.
ARISTOTE supposait que toutes couleurs étaient un
mélange de blanc et de noir, l'obscur provenant de la réflexion
de la lumière par les corps.
Il faudra attendre le 17ème siècle
pour voir apparaître un regain d'intérêt à expliquer
ce phénomène étrange qu'est la perception des couleurs
grâce aux travaux de NEWTON. En 1671, il réalisa la
première expérience connue de décomposition puis de
recomposition de la lumière blanche au moyen d'un prisme. Ceci permit de
relier définitivement la notion de lumière à celle de
couleur. Dès lors, on définit arbitrairement le spectre lumineux
composé des sept couleurs déjà identifiées par les
Mésopotamiens (rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo et
violet). Peu de temps après, on se rendit compte que la suite des
couleurs était infinie. YOUNG détermina, en 1802, qu'on pouvait
définir toutes les couleurs comme un mélange en proportions
diverses de trois couleurs fondamentales (le bleu, le jaune et le rouge)
Avec la découverte du spectre des couleurs par NEWTON,
on considère que le vert se dilue entre le jaune et le bleu ;
cependant, au Moyen Age, cette idée n'avait aucun sens. De même le
gris n'avait pas la même signification que maintenant : il
évoquait l'idée de tâche, d'absence de netteté.
Au 18ème siècle, dans la
Théorie des couleurs, GOETHE sera amené à critiquer la
théorie de NEWTON. En effet, selon lui, il n'existe pas des
lumières mais des atténuations de lumière qu'il appelle
des pénombres. Une pénombre éclairée paraît
bleue, une pénombre traversée par une clarté paraît
jaune. En renforçant ces deux tons, on obtient la gamme des autres
couleurs. Cette théorie fut également contestée.
A la fin du 19ème siècle, HETTZ,
affinant la théorie vibratoire de la lumière, précisa les
longueurs d'onde de différentes couleurs à l'intérieur du
spectre électromagnétique (de 0.8 pour le rouge à 0.4 pour
le violet, est le nanomètre, unité de longueur de l'onde). Tout
corps simple porté à une température élevée
émet un rayonnement lumineux sur un nombre de longueurs d'onde
déterminées, correspondant à des couleurs
caractéristiques (d'où la possibilité de connaître
la composition de leur spectre lumineux). Inversement, les corps ont la
propriété d'absorber certaines longueurs d'onde de la
lumière qui les éclaire. Ce phénomène est à
l'origine de la sensation de couleur provenant de la surface des objets opaques
ou de la masse des objets translucides. Cette absorption est due à la
composition chimique ainsi qu'à la structure atomique des corps. Des
groupements d'atomes, appelés chromophores, sont à l'origine de
la couleur des composés organiques. L'absorption sélective peut
être également due à des électrons mobiles, plus ou
moins liés à des atomes constituant des centres chargés
positivement (auxochromes). L'interaction entre lumière et
matière constitue un chapitre important de la science.
Si ces différentes étapes de la
réflexion sur la couleur sont utiles pour avoir une vision globale de la
signification des couleurs, il est essentiel de connaître l'un des plus
grands systèmes de la couleur, créé au
12ème siècle par la culture occidentale pour bien
comprendre l'utilisation des couleurs aujourd'hui. Ce système, dit
héraldique, très strict et réglementé, interdisait
de juxtaposer deux couleurs du même groupe. Cette norme a
influencé la plupart des pratiques emblématiques des
sociétés européennes (couleurs des uniformes militaires,
juridiques, maillots des sportifs...).
II Définitions :
A Introduction :
La lumière est l`ensemble des radiations
électromagnétiques pour laquelle les yeux humains sont
sensibles.
La couleur est la sensation reçue par
l'intermédiaire de notre oeil de la vision d'un élément
coloré.
Ainsi la couleur physiologique, est impérativement
liée à trois dimensions :
- La nature de l'objet.
- La lumière qui l'éclaire et qui permet
à l'oeil d'en recevoir le message.
- L'oeil qui perçoit ce message et le communique au
cerveau.
B Caractéristiques
générales :
La couleur n'est ni une matière, ni un
élément ou une fraction de la lumière. La couleur est une
sensation.
La perception des couleurs est un phénomène
cérébral, propre à l'espèce humaine, et à
quelques mammifères, due à l'excitation des cônes
rétiniens par une onde lumineuse, et à son codage très
spécifique tout au long de la voie optique. Du phénomène
initial physique à la sensation subjective interviennent des
phénomènes complexes chimiques, électriques et
psychologiques expliquant le caractère unique de sa
représentation pour un individu, les nombreux tests d'exploration de la
vision colorée et les multiples aspects de ses déficits.
Ce que nous appelons couleur est en réalité le
résultat de l'action conjuguée de plusieurs
paramètres :
- La source lumineuse utilisée pour observer le
sujet.
- La géométrie d'observation, avec ses
variables, telles que les angles d'éclairement et d'observation.
- Le sujet lui-même, et ses caractéristiques
physiques.
- L'oeil de l'observateur, avec les qualités et les
défauts propres à chaque individu.
- Et, finalement, le cerveau de l'observateur, dont la
capacité de discernement des couleurs évolue en fonction de
l'âge et de l`expérience acquise.
Sans le soleil, ou plus généralement, sans
source lumineuse, nous serions privés de lumière, et l'oeil
serait sans utilité : nous ne pourrions pas appréhender les
couleurs. La lumière de mercure, les lampes à incandescence
produisent une impression colorée différente de celle à
laquelle nous sommes habitués. La lumière solaire facilite la
perception d'infimes différences de tons et certaines couleurs nous
paraissent naturelles, alors qu'elles ne sont qu'illusion.
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