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Choix comptables et cadre institutionnel de l'économie

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par Chafik Abdellatif
FSEG de Tunis - DEA en Management 2004
  

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CHAPITRE III : LA COMPTABILITE DANS LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE TUNISIENNE

La mondialisation de l'économie avait engagé la Tunisie, dés 1987, dans un programme de libéralisation et d'ajustement structurel tendant à établir les mécanismes du marché, la liberté du commerce extérieur et intérieur, à encourager l'initiative privée et à activer la privatisation des entreprises publiques.

Le milieu des années 80 a marqué un tournant pour l'économie tunisienne. « Après un dérapage des équilibres macro-économiques au début de la décennie 80, des réformes structurelles importantes ont été mise en oeuvre à l'effet de réorienter le rôle de l'Etat et de transformer une économie fortement réglementée et protégée en une économie ouverte, régie par les forces du marché ».337

L'insertion de l'économie tunisienne dans une sphère mondiale l'avait obligée à repenser à son cadre institutionnel. La Tunisie est amené à concevoir une structure de marché

et un contexte légal répondant aux exigences internationales, tout en respectant son propre

référentiel sociologique.

SECTION I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE

Paragraphe 1 : Le contexte du marché tunisien

1-1 Le marché des biens et services

Par sa petite superficie, la Tunisie semble être un marché modeste. Toutefois, il compte environ 9,8 millions de consommateurs dotés d'un pouvoir d'achat suffisamment élevé pour permettre un accès de plus en plus important aux biens de consommation et d'équipement. En

337 RADHI MEDDEB, Politique d'amélioration de la compétitivité de l'économie tunisienne : Cas des secteurs

du textile et de l'agro-alimentaire, Fond Monétaire Arabe, Août 1999, p. 3.

118

moins d'une décennie, le revenu par habitant a doublé, preuve du développement exemplaire

du marché tunisien.

Sur le plan institutionnel, le marché des biens et services tunisien regroupe principalement des entreprises de petite et moyenne taille (PME). Les entreprises tunisiennes sont généralement des sociétés familiales spécialisées dans l'agriculture, l'industrie (secteur agro-alimentaire, textiles et électronique) et les services (tourismes, transports, informatique, télécommunications, services bancaires et d'assurances).

La période du IXème plan s'est caractérisée par l'approfondissement des réformes économiques et financières et la consolidation de leur aspect exhaustif en vue de raffermir davantage la compétitivité de l'économie et le processus de mise à niveau, en réponse aux exigences d'une ouverture progressive sur l'économie mondiale. Ces réformes ont contribué amplement à imprimer un réel élan à la concrétisation des objectifs du schéma de développement.338

La Tunisie s'est engagée depuis plusieurs années dans de multiples négociations :

adhésion en 1990 au GATT devenue depuis Organisation Mondiale du Commerce, signature

en juillet 1995 d'un accord d'association avec l'Union européenne devant aboutir à terme à

(10 ans) l'instauration d'une zone de libre échange, signature, jusque là, d'accord bilatéraux avec le Maroc, la Jordanie, l'Égypte, l'Irak et la Libye précisant les dispositions de l'accord

de libre échange arabe et prévoyant le démantèlement accéléré des droits de douanes entre la

Tunisie et chacun de ces pays.339

Parallèlement, les réformes relatives à la politique des prix et à la concurrence ont été poursuivies dans l'objectif de moderniser les mécanismes et les circuits du commerce intérieur et de maîtriser davantage l'inflation.

Cette politique économique s'insère dans le cadre des orientations futures ayant trait à l'optimisation de la gestion des rouages de l'économie, en l'adoptant aux mutations attendues sur les plans interne et externe, renforçant ainsi sa capacité de faire face aux retournements

de la conjoncture et des chocs exogènes éventuels.

338 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques économiques et financières, Dixième plan de développement

2002-2006, volume I, p. 115.

339 RADHI MEDDEB, Politique d'amélioration de la compétitivité de l'économie tunisienne : Cas des secteurs

du textile et de l'agro-alimentaire, Fond Monétaire Arabe, Août 1999, p. 1.

119

La concrétisation de ces orientations suppose « l'approfondissement des réformes économiques et financières et l'harmonisation requise de ses diverses composantes tout en poursuivant le processus de libéralisation par la mise en oeuvre des engagements afférentes à

la mise en place de la zone de libre échange avec l'union européenne et la préparation des

échéances futures dans le cadre de l'OMC, particulièrement en ce qui concerne la libéralisation des activités de services et des produits textiles, en plus de l'exacerbation prévisible de la concurrence sur les marchés extérieurs ». 340

Les réformes établies sont axées sur l'orientation de la politique du commerce extérieur vers la promotion des exportations afin de valoriser les avantages comparatifs et le renforcement de la compétitivité structurelle grâce à une plus grande maîtrise des réseaux de production et de commercialisation, l'amélioration de l'efficience des sociétés de commerce international en plus de la poursuite du démantèlement des tarifs douaniers prévu pour la période prochaine.

Les mesures de l'Etat s'intensifient également en vue d'optimiser et moderniser les circuits du commerce intérieur tout en assurant l'ancrage d'une culture de consommation et

de qualité, permettant la dynamisation de l'activité économique et l'incitation des ménages à

l'épargne dans le cadre de la maîtrise des équilibres financiers internes et externes.

La période du IXème plan « a vu, dans le domaine de la concurrence, des prix, du commerce intérieur, de la consommation et de la qualité, l'approfondissement des réformes visant à introduire davantage de transparence et de concurrence dans les relations commerciales et ce, grâce aux mécanismes du marché, ce qui devrait permettre la rationalisation du comportement des agents économiques, l'utilisation optimale des ressources et le gain du pari de la qualité et rendre, possible la compression du niveau des prix qui constitue une condition nécessaire pour l'amélioration de la compétitivité du pays ».341

Ainsi, il est impératif de renforcer la concurrence sur le marché intérieur et de permettre au secteur privé d'accéder progressivement aux secteurs des services et du

340 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques économiques et financières, Dixième plan de développement

2002-2006, volume I, p. 116.

120

commerce restés, jusqu'à présent, comme monopole de l'Etat, tout en tenant compte de l'intérêt général et du pouvoir d'achat des catégories sociales à revenu limité.

Par ailleurs, l'action de modernisation et de développement du commerce intérieur devra être poursuivie afin d'améliorer sa performance et son rendement, eu égard à l'importance de son rôle dans le développement des secteurs économiques et sociales.

Les objectifs de l'Etat se basent, dans le domaine de la concurrence et des prix, sur la poursuite des réformes ayant pour but d'intensifier le processus de libéralisation de l'économie tunisienne par le développement des mécanismes du marché qui permettront de

se rapprocher des prix d'équilibre ; compte tenu des exigences de la concurrence extérieure afin de renforcer la concurrence sur le marché intérieur.

Les efforts sont toujours orientés vers la consolidation de la mentalité et la culture de concurrence chez les producteurs tunisiens et leur incitation à comprimer davantage leurs coûts de production et partant à maîtriser les prix qui doivent refléter réellement l'équilibre entre l'offre et la demande et être un instrument d'arbitrage entre les différents agents économique. Ainsi, il sera possible de rationaliser les comportements, d'établir plus de transparence dans le marché et d'éviter les comportements spéculatifs, outre l'amélioration

de la qualité des produits et des services.

En vue de soutenir cette démarche, « des actions seront entreprises pour élargir le champs de l'initiative privée et la soutenir par le démantèlement des monopoles opérant dans

les secteurs des ports, aéroports, transport maritime, chargement, stockage, etc. D'autres

actions seront également menées pour approfondir les réformes des filières des céréales et des huiles afin de leur conférer plus d'efficience et de compétitivité ».342

Parallèlement, le programme de libéralisation des prix de certains produits est poursuivi de sorte que, ne demeureront soumis au contrôle administratif que les produits subventionnés et ceux des secteurs non concurrentiels.

341 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques économiques et financières, Dixième plan de développement

2002-2006, volume I, p.123.

121

Des actions seront, également, intensifiées pour améliorer la performance des secteurs

de production et de distribution afin qu'ils soient à même d'accroître l'offre et d'assurer sa régularité notamment pour les produits alimentaires et agricoles soumis aux fluctuations climatiques, afin de garantir la stabilité des prix et l'approvisionnement du marché en vue d'éviter les spéculations.

Le commerce intérieur a bénéficié et bénéficie toujours, de nombreuses réformes pour libéraliser l'exercice du commerce et donner la priorité à l'investissement privé, ce qui a engendré un saut qualitatif et quantitatif, notamment en ce qui concerne l'évolution du nombre des commerçants particulièrement dans les secteurs qui étaient soumis aux autorisations préalables de l'administration et le renforcement de la concurrence dans le marché intérieur suite à la diversification des modes d'exposition des marchandises et l'adoption et diffusion de nouveaux dispositifs et de techniques modernes. De même, cette période a vu une amélioration considérable de l'infrastructure commerciale.

Ces orientations seront consolidées, au cours de la prochaine étape « par la poursuite de l'organisation et la restructuration des circuits de distribution et ce, en tenant compte des évolutions internationales et nationales et par le suivi du programme de mise à niveau du secteur du commerce, eu égard à l'importance de son rôle dans le développement des autres secteurs économiques et sa capacité de fournir des opportunités d'emplois notamment dans

les activités prometteuses telles que le commerce électronique ».343

A cet effet, la politique d'organisation et de restructuration des circuits de distribution vise à garantir la transparence des transactions commerciales entre les différents intervenants,

à gagner le pari de la qualité et à valoriser le produit national. Aussi, le recours au partenariat avec les groupements étrangers va-t-il permettre la modernisation du commerce et la valorisation du produit tunisien, ainsi que la réduction des coûts de distribution, vu la technicité et l'expérience dont dispose ces groupements.

342 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques économiques et financières, Dixième plan de développement

2002-2006, volume I, p. 124.

343 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques économiques et financières, Dixième plan de développement

2002-2006, volume I, p. 125.

122

Outre la nécessité de moderniser le secteur du commerce par l'introduction de nouveaux modes de distribution tels que les hypermarchés qui vont ouvrir une part de plus en plus importante de la demande, les conditions économiques et sociales actuelles du pays exigent la prise en considération du tissu commercial existant pour qu'il ne se détériore pas.

Il y a lieu d'établir un équilibre entre les divers modes de commerce et d'entreprendre sa modernisation.

Par ailleurs, la prochaine étape nécessite la consolidation du rôle des organismes spécialisés dans le domaine du commerce tels que le conseil national du commerce intérieur

et le conseil de la concurrence dans la mesure où ils constituent un cadre adéquat pour la

consultation et la concertation entre les différentes parties concernées par la promotion et l'organisation du secteur du commerce et ce, en veillant à l'application des règles de la concurrence et à la recherche des solutions adéquates pour lever les obstacles en cas de dysfonctionnement du marché.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand