4-4 La stratégie d'harmonisation de l'IASC
4-4-1 La stratégie de conciliation de l'IASC
(1973-
1987)
Dés sa création jusqu'à nos jours, l'IASC
avait adopté deux stratégies distinctes, mais dont l'objectif
principal est de se faire reconnaître en tant que seul
référentiel comptable applicable à l'échelle
internationale. Dans une première période, de sa création
jusqu'à la fin des années 1980, l'IASC édicte des normes
contenant assez d'options pour ne guère poser de difficultés
d'application dans les différents pays de ses membres ; il s'en
trouvait toujours une qui soit compatible avec la réglementation
comptable du pays de l'organisme membre.
L'adoption d'une stratégie de conciliation par l'IASC
était tout à fait cohérente avec le fait que celle-ci,
« en tant qu'organisme international de droit privé, n'avait, et
n'a toujours, aucun pouvoir de coercition à l'égard des
pays auxquels ses membres appartenaient ; ses normes ne pouvaient et ne
peuvent toujours être appliquées que dans la mesure où
elles ne contredisent pas la réglementation locale
».162
Par ailleurs, consciente qu'un processus d'harmonisation
basé sur une telle stratégie ne pouvait fructifier qu'à
très long terme, l'IASC décida alors, à la fin
des années 1980, de changer de directive en adoptant une
stratégie plus offensive (une stratégie de survie), mais qui
supposait des soutiens institutionnels.
4-4-2 La stratégie de survie de l'IASC (de 1987
à nos jours)
En 1987, l'IASC a trouvé un second souffle le concept
d'harmonisation, est désormais
au coeur des débats, signe d'un subtil changement
d'orientation, les efforts de marketing sont
162 BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p-p.765-766.
108
eux aussi à l'ordre du jour afin de convaincre les membres
de l'IASC de mieux défendre les intérêts des normes
internationales. Une nouvelle stratégie qui inaugure une période
nouvelle
de la vie de l'IASC est alors fondée sur un projet
appelé ``comparabilité des états financiers''
(ou projet ED39), prévoyant l'amendement de pas moins de
treize normes.
En juin 1990, après une prise en compte des
commentaires reçus et des travaux de consultation, l'IASC a
publié une déclaration d'intention à propos de la
comparabilité des états financiers. En vertu de cette
déclaration d'intention, « les normes internationales futures,
ainsi que les anciennes après révision (il n'y en a eu
finalement que dix), n'indiqueront plus que deux traitements possibles pour
un même problème : un traitement de référence
(benchmark treatment), considéré comme le plus satisfaisant
par le conseil, et
un traitement alternatif autorisé (allowed alternative
treatment) ».163 Par ailleurs, le cadre
conceptuel de l'IASC servira de base conceptuelle à ses
travaux et assurera une plus grande notoriété des normes
internationales.
Par conséquent, « Il devenait alors
indispensable que l'IASC trouve des appuis institutionnels et tisse des
liens avec les organismes nationaux de normalisation ».164
L'IASC
a trouvé son principal soutien auprès
de l'OICV (l'Organisation Internationale des Commissions de Valeur)
ou, en anglais, IOSCO (International Organisation of Securities
commissions), ainsi que la communauté européenne. Depuis
1987, l'OICV fait partie des membres du groupe consultatif de l'IASC, et
depuis, son rôle est de plus en plus majeur dans
le processus d'harmonisation adopté par l'IASC.
4-4-2-1 L'OICV et l'harmonisation comptable
internationale
L'Organisation Internationale des Commissions de Valeurs
est créée en 1974, elle a pour objectif de fonder une
relation solide entre les régulateurs des marchés de
valeurs mobilières basée sur la coopération. Son
siège est à Montréal (Canada). Par ailleurs, l'OICV
« dispose d'un comité technique, dont une des
fonctions est d'identifier les normes de
163 BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.766.
164 BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.766.
109
comptabilité et d'audit que les
régulateurs pourraient accepter pour les émissions
multinationales ».165
En juillet 1995, l'Organisation Internationale des Commission
de Valeurs et l'IASC ont décidé, d'un commun accord,
d'élaborer un « noyau dur » de normes comptables, susceptible
d'être adopté et imposé par tous les pays, du moins pour
les émetteurs étrangers. Ainsi, il a
été arrêté une liste de domaines
comptables qui doivent faire l'objet de nouvelles normes internationales
ou d'une révision des normes existantes. Ce programme,
étalé sur quatre ans
(et a pris fin en 1999), avait pour objectif commun de voire
que des états financiers établis en conformité avec les
normes IASC, puissent être utilisés et reconnus sur toutes
les places boursières du monde et notamment, aux Etats-Unis, sans
qu'aucun rapprochement avec les normes comptables nationales du pays d'accueil
ne soit nécessaire.
Enfin, en mai 2000, LOICV avait reconnu officiellement
les normes comptables internationales (IAS) comme base pour une
cotation transnationale des valeurs mobilières. Très
attendue, Cette décision marque la fin d'une longue
période d'incertitude quant à l'avenir de l'harmonisation
comptable internationale.
Ce pendant la reconnaissance de cet ensemble de normes
n'empêchera pas des demandes de réconciliation, d'informations
supplémentaires ou d'interprétations ponctuelles
de postes que différents Etats pourraient encore exiger
dans leur législation sur les bourses.
4-4-2-2 Le changement de cap de l'Union
Européen en matière d'harmonisation comptable
Cette reconnaissance de la part de l'OICV a permis d'ouvrir la
voie vers d'autres. En effet, le conseil européen de Lisbonne des 23 et
24 mars 2000 avait inscrit au rang de ses priorités la
nécessité de poursuivre l'accélération de
l'achèvement du marché intérieur des services
financiers. A cette fin, le conseil européen avait souhaité que
le plan d'action pour
les services financiers proposé par la commission
européenne entre en vigueur en 2005 et que
165 GEORGES BARTHES DE RUYTER, Bertrand
D'illiers et l'IASC, Réflexion sur la comptabilité,
Economica, 1990, p.191.
110
celle ci prenne les mesures nécessaires pour
améliorer la comparabilité des états financiers des
sociétés cotées en bourse (toutes les
sociétés faisant appel public à l'épargne).
166
C'est, sous l'impulsion du sommet européen de Lisbonne que
la commission a publié,
le 13 juin 2000, sa stratège en matière
d'information financière dans laquelle elle propose d'astreindre
toutes les sociétés cotées de l'union européenne,
ou en voie de l'être, à élaborer dés 2005 leurs
comptes consolidés conformément aux normes comptables
internationales. La proposition de règlement prévoit en outre la
faculté pour les Etats membres d'autoriser ou d'obliger les
sociétés cotées ou en voie de l'être à
appliquer les IAS pour l'établissement de leurs comptes statutaire,
ainsi que celle d'autoriser ou d'obliger les sociétés non
cotées à appliquer ce même jeu de normes pour
l'élaboration de leurs comptes consolidées et/ou leurs comptes
sociaux. D'ici là, les Etats membres pourront également
exiger ou autoriser une application anticipée des IAS pour toutes ou
partie des sociétés visées par la proposition de
règlement.
Dans sa communication du 13 février 2001, la commission
européenne a annoncé que
les directives existantes en matière
d'information financière, notamment la quatrième directive
relative aux comptes annuels des sociétés (78 /660/CEE), et la
septième directive concernant les comptes consolidés
(83/349/CEE), conservent leur statut légal de référence en
matière d'information financière pour l'ensemble des
sociétés de capitaux en Europe.
Afin d'atteindre cet objectif, la commission européenne a
entamé au cours de l'année
2001, une phase de modernisation de ses directives
comptables de manière à assurer la concordance de ces
directives avec les normes comptables actuelles et futures de l'IASC au sein
de l'Union Européenne (ce projet d'amendement des anciennes
directives a été abandonné en 2002).
Ce mécanisme communautaire d'approbation des normes
comptables internationale et des directives comptables européenne sera
doté d'une double structure, composée d'une part, d'un niveau
de réglementation, « le comité de
réglementation comptable » (CRCe) et d'autres part, d'un niveau
technique, « le comité technique comptable » (European
Financial Reporting Advisory Group : EFRAG).
166 Communication de la commission européenne,
« services financiers » : Mise en oeuvre du cadres d'action pour
les services financiers : plan d'action, 11 mai 1999, (site Internet de la
commission).
111
La CRCe comprendra un représentant par pays membre de
l'Union européenne. Il agira
au plan politique afin d'avaliser juridiquement, sur la base des
propositions de la commission européenne, les normes IAS
La partie technique des travaux de normalisation
comptable, dans sa dimension réactive (suivi des travaux) et
pro-active (émission de proposition), est confiée à
l'EFRAG
(ou comité technique comptable) qui est un
comité privé réunissant, au plan européen,
les principaux acteurs de l'information financière :
préparateurs, utilisateurs, profession comptables, etc.
L'EFRAG est chargé de fournir une expertise technique
et d'organiser la coordination européenne des points de vue
relatifs aux IAS. L'EFRAG est composé d'un conseil de
surveillance (Supervis Board of Européen Organisation) et d'un
comité technique (Technical Expert Group) :
· le conseil de surveillance (composé de 23
membres) est notamment chargé de désigner les membres du
comité technique, d'assurer le financement de l'institution et
d'orienter le programme de travail du comité technique ;
· le comité technique (composé de
11membres) est notamment chargé d'agir activement et pro-activement
par rapport aux travaux de l'IASC.
Cette initiative de création permettra à
l'Union Européenne, par l'intermédiaire des principaux
acteurs intéressés par l'information financière, de jouer
un rôle proactif et influent
dé les premiers stades du processus de normalisation
comptable de l'IASC.167
4-4-2-3 La nouvelle structure organisationnelle de
l'IASC
En février 2001, l'IASC à émis la norme
IAS41 qui décrit le traitement comptable, la présentation des
états financiers et les obligations de publicité relatives
aux activités agricoles. Cette norme fût la dernière
norme établie sous le règne de l'ancienne structure de l'IASC. Et
c'est le premier avril 2001 que l'ex IASC a laissé la place à une
nouvelle (peut on dire) association de droit privé à
intérêt public, dénommée IASB (International
Accounting Standards Board).
167 www . europa . eu . int, Site Internet de l'union
européen, Mai 2003.
112
Le changement de terminologie et de structure de l'IASC
témoigne de la volonté d'un
tel organisme de promouvoir et d'assurer les meilleures
conditions d'une harmonisation internationale qui se veut universelle, et de
fournir aux marchés financiers l'opportunité de remporter l'enjeu
de comparabilité de l'information financière par l'obtention du
consensus avec la SEC, l'organisme régulateur des marchés
financiers américains. 168
Quant au fonctionnement de l'IASB, Il s'agit d'une structure
à deux étages : l'IASC garde toujours sa terminologie (IASC
Fondation) et dispose d'un siège dans le Delaware. Formée
de dix-neuf trustées (administrateurs) qui engagent leur
responsabilité, la fondation IASC fonctionne à partir de ce
siège tout en ayant un bureau à Londres.
Les trustees ont pour objectif de veiller sur le
respect des règles, éventuellement les modifier et assurer le
financement et le due process de l'ensemble. Les Trustees ne se mêlent
pas de techniques, n'interviennent pas dans le contenu des normes, ni dans
l'agenda, ni dans
le programme de travail.
En dessus de cette fondation, le Board est un organe
technique, composé de quatorze membres, sélectionnés selon
leur compétence technique et selon leur origine socioprofessionnelle
(auditeurs, préparateurs, directeurs financiers, utilisateurs,
analystes universitaires). Ils sont nommés par les trustées pour
un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
Leur tâche est de concevoir les normes comptables. La
première réunion du Board s'est tenue à Londres, du 18
au 20 avril 2001, au terme de laquelle le nouveau Board a
décidé d'adopter toutes les normes comptables
internationales et les interprétations du SIC
approuvées par l'ancien conseil : toutes les normes et
interprétations émises par la précédente
institution continuent à être appliquées tant
qu'elles ne sont pas modifiées ou retirées. L'IASB
modifiera ou annulera les normes IAS et les interprétations
afférentes au fur et à
mesure que les nouvelles seront
élaborées.169
168 GILBERT GELARD, Quid des nouvelles normes,
Problème économique n°2778, du 02 octobre 2002, p-
p.10-12.
169 www . Iasb . organisation UK, Site Internet de
l'IASB, Décembre 2002.
113
Dans le cadre de son travail de normalisation, le Board collabore
avec deux organes :
-
|
le comité consultatif : SAC, Standing Advisory Committee ;
et
|
|
-
|
le comité permanent rattaché au Board
IFRIC, International
|
Financial
|
Reporting Interpretation Committee.
Le comité consultatif est composé de 41 membres,
dont la mission consiste à conseiller
le board en matière comptable.
L'IFRIC est un organe qui a été
créé pour remplacer le SIC (Standing Interprétations
Committee). Ce comité est une équipe technique
constituée de dix sept personnes de haut niveau en matière
de normes comptables, chargée des problèmes
d'interprétation des normes.
Lors de sa réunion, qui s'est tenue à
Londres du 18 au 20 avril 2001, L'IASB a annoncé que les
normes comptables internationales qu'il émettrait à
l'avenir ne porteront plus le nom de normes IAS mais celui de normes IFRS :
International Financial Reporting Standards (Les normes d'information
financières internationales). Toute fois, les normes
numérotées de 1à 41, existantes au premier avril,
date d'entrée en fonction de L'IASB, conservent leur nomenclature
IAS. La prochaine norme émise portera l'intitule IFRS1 et non pas «
norme IAS 42 ».
Ce changement de terminologie témoigne de la
volonté de l'IASB d'étendre son action
à l'information financière en général
pour ne pas s'interdire de s'intéresser aux rapports de gestion et
autres informations.
Lors de son entrée en fonction, l'IASB a exprimé
le souhait de s'impliquer davantage dans le développement des
interprétations des normes IFRS par rapport au mode de
participation qui prévalait sous l'ancienne constitution. A cet
égard, l'IFRIC avait atteint la trente troisième
interprétation fin 2001 portant sur la consolidation. L'IFRS
regroupe les normes comptables et leurs interprétations par l'IFRIC.
C'est dans le but de faciliter la transition aux normes
IAS/IFRS, que l'IASB a travaillé sur ce qui sera la première
norme IFRS. Tel est du moins l'argument de vente du normalisateur
comptable international, qui vient de publier, fin juin 2002, l'exposé
sondage
de l'IFRS1 « première application des
normes internationales » (FTA : First Time
114
Application), qui est destiné à remplacer le
texte d'interprétation SIC 8 intitulé « première
application des normes IAS », et qui a été soumis à
commentaire jusqu'à fin octobre 2002.170
Ces propositions ont pour but de s'assurer que toutes les
entités qui adoptent les IFRS
(les entreprises cotées dans les marchés financiers
étrangers, sauf, celui des Etats-Unis) pour
la première fois présentent une information
comparative dans leurs états financiers qui soit aussi proche que
possible de l'information fournie par les utilisateurs actuels.
Enfin, il faut aussi dire que sur quarante et une normes
IAS, il est acquis que 29 ne seront pas modifiées d'ici 2005, quant aux
12 autres, il s'agit davantage d'une amélioration, voire d'un «
relooking » et non d'une modification en profondeur pour la
plupart d'entre elles. De même, le fait que certaines de ces normes
soient susceptibles d'évoluer, n'exonère pas les entreprises
d'anticiper les difficultés pratiques liées à leur mise en
oeuvre. Il est au contraire indispensable de mettre en place un
système de veille pour suivre et mesurer les effets de ces
évolutions sur les décisions stratégiques qui sont prises
aujourd'hui, tels que des acquisitions des montant déconsolidant
certaines autres formes de financement.
Il faut bien prendre conscience que le projet IASB
est un projet d'envergure. Il ne concerne pas seulement le champ de la
comptabilité, mais il a des impacts majeurs sur les systèmes
d'information et de reporting, la communication financière et
les compétences à l'intérieur de
l'entreprise.171
L'IASB n'aura quelque chance de se légitimer et
d'imposer ses normes que si leur procédure d'élaboration est
parfaitement respectée et permet à toutes les parties prenantes
de s'exprimer dans les champs d'application qui est
essentiellement celui des marchés financiers.
Ce souci de compétitivité est d'autant plus grand,
dés qu'il s'agit d'une confrontation
de reconnaissance mondiale, sur les principaux places
boursières, avec un référentiel parallèlement
puissant que celui des Etats-Unis. Le tableau 3 nous synthétise
l'influence du cadre institutionnel de l'économie sur la
normalisation comptable aux Etats-Unis et dans
170 www. Iasb. Organisation. UK, Site Internet de
l'IASB, Septembre 2002.
171 GILBERT GELARD, Quid des nouvelles normes,
Problème économique n°2778, du 02 octobre 2002, p-
p.10-12.
115
l'union européenne. Bien évidemment, nous
considérons que les efforts de normalisation comptable de l'IASB
s'inscrivent dans une logique européenne, étant donné
l'adoption des IFRS par le vieux continent (à partir de 2005) et la non
soumission des autorités américaines
(notamment la SEC) à ces normes internationales (tableau
4).
116
TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis
d'Amérique et de l'Europe
continentale172)
CIE
|
|
COMPTABILITE AMERICAINE
|
COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE
|
Le marché
|
Le marché
des biens
et services
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
Seules les entreprises cotées sont, obligatoirement,
soumis aux principes comptables généralement admis.
|
Flexibilité dans la préparation et la
présentation des états financiers.
|
Difficulté de comparabilité financière pour
les entreprises non cotées.
|
La comptabilité d'Europe continentale est formaliste,
elle
sert les intérêts des créanciers et de l'Etat
en matière
de fiscalité.
|
- Comparabilité financière assurer ;
- Prise en compte des intérêts des acteurs du
marché des biens et services.
|
Rigidité dans la préparation et la
présentation des documents comptables.
|
Le marché
des
dirigeants
|
Les dirigeants des entreprises américaines sont
régis par un système de récompenses- sanctions.
|
Système basé sur l'effort, l'aboutissement a un
résultat et le mérite en fonction.
|
Système basé uniquement sur le résultat
(manipulable) et ignore les effets de la conjoncture
économique.
|
Le marché des dirigeants européen est peu
développé par rapport a celui des Etats-Unis
d'Amérique.
|
Récompense orienter plutôt vers les acquis
d'expérience et de compétences managériales.
|
Le résultat acquiert un rôle secondaire dans
l'évaluation des performances managériales.
|
172 Le traitement du cas de l'Europe anglo-saxonne
sera négliger, du fait de la similitude des caractéristiques avec
celui des Etats-Unis d'Amérique.
117
TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis
d'Amérique et de l'Europe
continentale)
CIE
|
|
COMPTABILITE AMERICAINE
|
COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE
|
Le marché
|
Le marché
financier
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
La normalisation comptable américaine est dictée
par le marché financier : la SEC a délégué le
pouvoir de normalisation au FASB.
|
La comptabilité favorise les apporteurs de
capital a risque en matière d'information
financière.
|
Rôle secondaire du marché monétaire dans la
normalisation comptable.
|
L'information comptable est plutôt requise par le
marché interbancaire.
|
La comptabilité favorise les bailleurs de
fonds en matière d'information financière.
|
Rôle secondaire du marché financier dans la
normalisati-
-on comptable.
|
Le contexte légal
|
Droit
comptable
|
La normalisation comptable est assurée par les organismes
professionnels : le FASB, l'AICPA et la SEC.
|
- Respect de la notion d'image fidèle (true and fair
view) ;
- Eviter l'aspect formaliste juridique.
|
- La perception de l'utilité décisionnelle de
l'information est fonction des jugements personnels des préparateurs des
états financiers.
- Servir les intérêts des professionnels et
négliger ceux de l'Etat.
|
La normalisation comptable est assurée par l'Etat : droit
écrit formaliste.
|
-Comparabilité interne maintenue ;
- Servir les intérêts des utilisateurs de
l'information comptable.
|
Favoriser l'aspect formaliste juridique à la
réalité économique
|
118
TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis
d'Amérique et de l'Europe
continentale)
CIE
|
|
COMPTABILITE AMERICAINE
|
COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE
|
Le contexte légal
|
Droit
commercial (ou
droit des
sociétés)
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
Chaque Etat formule sa propre législation sur les
sociétés. les obligations en matière de
comptabilité sont rares.
|
- Réduire les références en matière
comptables pour éviter les possibilités
d'interpénétration juridique.
- Flexibilité accordée aux sociétés
par l'intégration des directives
comptables dans leurs réglementations internes.
|
- Risque d'interpénétr-
-ation entre les directives internes et le droit
comptable ;
- Délaisser le pouvoir de normalisation comptable aux
mains des sociétés.
|
Le droit commercial est la principale source de
réglementation comptable.
|
- Réduire les problèmes non traités par le
droit comptable et/ou fiscal.
- Consolider les acquis de comparabil-
-ité financière interne.
|
- Accroître la rigidité dans la préparation
et la présentation des états financiers.
- Accroître les difficultés de comparabilité
entre les entreprises de différente nationalité.
|
Le référentiel sociologique
|
La déontologie
professionnelle
|
La profession comptable est organisée par le code de
déontologie de l'AICPA.
|
- La certification des comptes accorde
plus de crédibilité financière ;
- Définir un cadre éthique réservé
aux comptables.
|
- La certification des comptes n'est pas imposée par la
loi.
|
La déontologie professionnelle est préservée
par les organismes représentatifs des professionnels comptables
européens.
|
Obligation de certification des comptes dictée par la
loi.
|
Doute quant à la crédibilité de la mission
de certification.
|
119
TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis
d'Amérique et de l'Europe
continentale)
CIE
|
|
LA COMPTABILITE AMERICAINE
|
LA COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE
|
Le référentiel sociologique
|
L'éthique de
représentation
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
Caractéristiques
|
Portées
|
Limites
|
La SEC exige une qualité de reporting comptable
répondant à des critères rigoureux de quantité et
de qualité.
|
- Respect de la notion d'image fidèle (true and fair view)
;
- Garantir les intérêts des utilisateurs de
l'information comptable.
|
- Privilégier les investisseurs, au détriment des
autres utilisateurs de l'information.
- Exigences, en matière d'information, applicable
seulement aux entreprises cotées.
|
La comptabilité est plutôt orientée vers
le reporting
interne.
|
- Coût de représentat-
-ion comptable faible ;
- Information basée sur le principe de prudence.
|
- Privilégier, principalement, les créanciers et
l'Etat en matière d'information ;
- Primauté de la forme sur le fond.
|
La culture
|
Culture individualiste anglo-saxonne.
|
-Consécration du principe d'image fidèle et de la
primauté du fond sur la forme ;
- Préservation des intérêts individualistes
des investisseurs.
|
- Ignorer les intérêts collectifs ;
- Pénaliser l'aspect juridique.
|
Culture collectiviste à orientation légaliste.
|
Consécration du principe de prudence, primauté de
la loi et préservation des intérêts collectifs en
matière comptable.
|
- Rigueur dans la préparation et la présentation
des états de
synthèses ;
- Difficulté de dosage dans la prise en compte des
intérêts collectifs.
|
120
TABLEAU 4 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE ET
NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE DE L'IASB
CIE
|
NORMALISATION COMPTABLE DE L'IASB
|
Le marché
|
Caractéristiques
|
Portées
|
limites
|
L'objectif de l'IASB est de se faire reconnaître sur tous
les marchés du monde en tant que principal acteur de normalisation
comptable.
|
- Comparabilité financière à
l'échelle planétaire assurée ;
- Facilité de circulation des fonds, et des biens et
services à l'échelle planétaires.
- Minimiser les coûts de retraitement comptable liés
à la
pénétration des nouveaux marchés.
|
- La confrontation avec la réglementation du
marché américain ;
- Atteinte à l'identité comptable nationale.
|
Le contexte légal
|
L'IASB est un organisme de normalisation comptable de droit
privé.
|
Facilité de transposition des normes internationales
dans les législations comptables nationales, celles-ci ne portent pas
atteinte à la
souveraineté nationale.
|
L'IASB n'a aucun pouvoir de coercition.
|
Le référentiel sociologique
|
Les membres de l'IASB sont de diverses nationalités et
donc de cultures.
|
Prise en comptes des divergences culturelles dans l'effort de
normalisation comptable.
|
L'influence de la culture anglo- saxonne reste notable.
|
121
|