UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES
Executive Master in Marketing & Advertising
LES MUSÉES:
OPÉRATION DE SÉDUCTION AUPRÈS DES
JEUNES
« Mémoire de fin d'Executive
Master » présenté en vue de l'obtention de l'Executive
Master in Marketing & Advertising »
Valérie Vandermotten
Promoteur : Professeur Jean-Pierre
Baeyens
Décembre 2005
« ... Les dieux eux-mêmes meurent,
Mais les vers souverains
Demeurent
Plus forts que les airains.
Sculpte, lime, cisèle ;
Que ton rêve flottant
Se scelle
Dans le bloc résistant.... »
Théophile Gauthier, L'Art
« Ne nous disons pas : c'est dans la
mesure, dans l'honnête moyenne que se trouve la meilleure
vérité. Cela serait peut-être vrai, si la plupart des
hommes ne pensaient, n'espéraient beaucoup plus bas qu'il ne convient.
C'est pourquoi il est nécessaire que les autres pensent et
espèrent plus haut qu'il ne paraît
raisonnable. ».
Maurice Maeterlinck, Morceaux Choisis
« ...deux jours à Venise m'avaient appris
que la logique ne sert pas plus la vie que l'intelligence ne sert l'art, parce
que l'art est la religion du sentiment. »
Juan Manuel de Prada, La Tempête
REMERCIEMENTS
Monsieur le Professeur Jean-Pierre Baeyens pour m'avoir
guidée et soutenue tout au long de ce travail
Monsieur Serge-Henri Saint-Michel pour m'avoir encouragée
et pour ses commentaires avisés sur le texte de ce travail
Les directeurs d'écoles de l'enseignement secondaire pour
avoir répondu à mes questions et pour leur aide dans
l'organisation des interviews de leurs élèves.
Mademoiselle Stéphanie Masuy du Conseil bruxellois des
Musées pour m'avoir fourni des sources d'information et de nombreux
contacts dans le secteur muséal.
Monsieur Franky Devos pour m'avoir accordé une interview
et éclairée sur de nombreux aspects de ce travail
Madame Françoise Jurion De Waha de la Fondation
Pégase et Madame Patty Van Brabant du Musée de la Ville de
Bruxelles pour m'avoir expliqué le projet européen
« Musées et Ecoles »
Madame Catherine Schmidt du Musée d'Art spontané
pour m'avoir accordé une interview
Madame Els Dever, Monsieur Pierre Coulon du Musée des
Sciences Naturelles pour m'avoir accordé une interview
Monsieur Olivier De Crem, de l'Observatoire des publics des
Institutions scientifiques fédérales pour m'avoir donné
des informations sur l'évaluation des publics des musées
Le personnel du musée Het MIAT pour m'avoir
accordé une interview
Madame Carinne Theunis et Monsieur Bart Suys des Musées
royaux de l'Art et de l'Histoire pour m'avoir accordée une interview
Madame Isabel Lowyck d'Amuseevous pour m'avoir accordé
une interview et expliqué les objectifs de l'asbl Amuseevous
Ma fille Anaïs pour avoir accepté avec le sourire
mes soirées d'absences et d'étude
TABLE DES MATIÈRES
I. Objectif du mémoire
5
II. Plan du mémoire
5
III. Introduction
6
III.A. Quel est l'intérêt d'attirer
les jeunes dans le monde muséal ?
6
IV. Analyse Externe : La cible
« jeunes »
7
IV.A. Introduction : le contexte socioculturel
des jeunes
7
IV.B. Définition de la cible
« jeunes »
8
IV.C. Les références des
jeunes : une question de transmission culturelle
11
IV.D. Les pratiques culturelles des jeunes
16
IV.E. Les codes de communication et les valeurs des
jeunes
18
IV.F. Les jeunes, les médias et la
publicité
18
IV.G. L'argent des jeunes : combien et
à quoi le dépensent-ils ?
19
IV.H. Perception, motivations, barrières,
etc. - les jeunes se dévoilent
20
IV.I. Le profil psychosociologique des jeunes
22
IV.J. Profil des jeunes en tant que public des
musées
23
V. Analyse Interne : Les
musées
24
V.A. Introduction
24
V.B. L'origine du musée
24
V.C. La définition du musée
24
V.D. La raison d'être des musées
24
V.E. Les catégories des musées
bruxellois
25
V.F. La vision des musées
25
V.G. L'objectif des musées
25
V.H. Le « produit »
muséal
26
V.I. Le personnel des musées
27
V.J. Les subsides alloués aux
musées
27
V.K. Les stratégies des musées
29
V.L. Les actions menées par les
musées afin de toucher les jeunes
30
V.M. Les moyens utilisés par les
musées afin de satisfaire le visiteur « jeune »
32
V.N. Les acteurs intermédiaires entre le
public et les musées bruxellois
34
V.O. Les moyens utilisés pour observer les
publics des musées
35
V.P. Les difficultés rencontrées par
les musées
35
VI. Benchmarking
36
VI.A. Introduction
36
V.B. Exemples d'actions
36
VII. Liste de facteurs-clé de
réussite
39
VIII. Analyse SWOT des musées
bruxellois
40
VIII.A. Conclusions de l'analyse SWOT
40
IX. Recommandations : Les Actions
Marketing
41
IX.A. Introduction : choix des actions
marketing
41
IX.B. Segmentation de la cible
« jeunes »
42
XI.C. Se différencier
44
IX.D. Adapter la présentation de l'offre
45
IX.E. Communiquer
49
IX.G. Aspects budgétaires
51
X. Conclusions
51
XI. Piste de réflexion future
52
XI.A. Concept d'un musée pour les jeunes
52
XI.B. La cible
53
X.C. Les actions marketing à explorer
53
XII. Références citées
dans l'ouvrage
54
XIII. Bibliographie
générale
56
XIII. Annexes
59
Annexe 1 - L'agressivité des médias
(p. 7 de ce travail)
59
Annexe 2 - Les étapes de l'adolescence
59
Annexe 3 - Les causes de l'appauvrissement de la
qualité de l'enseignement
60
Annexe 4 - Méthodologie de l'enquête
menée auprès des jeunes
60
Annexe 5 - Méthodologie de l'enquête
auprès des musées bruxellois
62
Annexe 6 - Champ d'application de la
définition des musées
63
Annexe 7 - Le prix moyen du ticket
63
Annexe 8 - Budget de la Culture
64
Annexe 9 - Liste des institutions scientifiques
fédérales
64
Annexe 10 - Taille et statut des musées
65
Annexe 11 - Tableau des dépenses des
musées dans la communication externe
65
Annexe 12 - Liste des activités du Conseil
bruxellois des Musées
66
Annexe 13 - Les réseaux de jeunesse à
Bruxelles
66
Annexe 14 - Taille et statut des musées
67
I. OBJECTIF DU MÉMOIRE
L'objectif de ce mémoire
vise à recommander les outils et actions de marketing communs aux
musées de Bruxelles, outils à mettre en oeuvre dans le but de
convaincre le public « jeunes » à pousser la
porte des musées, et à les satisfaire lors de leurs
visites.
II. PLAN DU
MÉMOIRE
Le chapitre « Introduction »
souligne l'importance de se pencher sur la problématique de la cible
« jeunes » que rencontre le secteur muséal.
Le chapitre « Analyse Externe - la cible
« Jeunes » » apporte ensuite une explication
sur le contexte socioculturel dans lequel évoluent les jeunes. Il met
aussi en lumière les diverses facettes de la culture juvénile
suivies par l'attitude des jeunes face aux musées.
Le chapitre « Analyse Interne - Les musées
à Bruxelles » rappelle le rôle éducationnel
des musées. Ce chapitre se penche sur divers aspects du secteur
muséal et les actions actuelles des musées de Bruxelles
menées à l'attention du public « jeunes ».
Le chapitre « Actions Marketing »
apporte des solutions marketing à la problématique posée
par l'objectif de ce travail.
III. INTRODUCTION
III.A. Quel est
l'intérêt d'attirer les jeunes dans le monde
muséal ?
INTÉRÊT
> Les jeunes représentent le public adulte de
demain
> Les jeunes ne sont pas suffisamment touchés
par la communi-
cation des musées
> Les jeunes ne s'intéressent plus
« aux choses du passé ».
> Le secteur muséal a le devoir de leur
transmettre les savoirs anciens
> Les jeunes ont à y gagner un tremplin vers
l'insertion sociale, et un épanouis-sement personnel
Le sujet est né d'un questionnement sur les jeunes.
Sont-ils intéressés par les musées? Ensuite un constat
provenant d'une étude réalisée pour le compte du Conseil
bruxellois des musées, montre que les jeunes (15-24 ans) ne
représentent que 13,7% du public des musées [1].
Cette problématique rencontrée par le secteur muséal n'est
pas à négliger. D'un point de vue marketing, il pourrait
simplement choisir de focaliser ses efforts sur les segments plus porteurs
comme les touristes, les 35-50 ans (la plupart étant de formation
universitaire), les familles avec de jeunes enfants (les moins de 10 ans) et
les groupes scolaires. Car il faut bien en convenir, il faut survivre
économiquement et les subsides octroyés par l'Etat ne sont pas
les seules sources disponibles. Dans cette optique-là, le marketing a
toute sa place. Bien au-delà des visées lucratives, le secteur
muséal existe pour transmettre des savoirs anciens accessibles à
tout type de public. C'est pourquoi, le secteur muséal doit tenir compte
de tous les segments même les plus difficiles à atteindre (les
jeunes et les seniors).
Selon l'enquête, les jeunes
ne sont pas suffisamment touchés même si leur
représentativité au niveau de la fréquentation des
musées, n'est que d'1 pour cent inférieure à leur
représentativité dans la population belge. Les jeunes
d'aujourd'hui sont les adultes de demain. Les conquérir, c'est
préparer le terrain pour fidéliser le futur coeur-cible.
Dès lors, cela vaut la peine de pénétrer et
d'éclairer les méandres de cette problématique.
En ce qui concerne les jeunes,
l'intérêt est de les sensibiliser davantage à la culture,
celle-ci étant est un élément primordial agissant sur leur
épanouissement. Elle leur permet d'aiguiser leur esprit critique, et
contribue à ouvrir leur esprit à l'intégration, la
tolérance et la citoyenneté. La culture revêt un rôle
plus qu'éducatif, elle aide les jeunes à s'insérer dans la
société [2].
Cette problématique sera abordée lors de la
prochaine Journée Internationale des Musées (mi mai 2006) dont le
thème sera « Les Musées et les Jeunes ».
[3].
IV. ANALYSE EXTERNE :
LA CIBLE « JEUNES »
IV.A. Introduction :
le contexte socioculturel des jeunes
Contexte socio-culturel
> Quantité d'informations énorme due
à l'Internet
> Déni du passé
> Déni de l'homme cultivé
> Plaisir immédiat et
éphémère
> Rejet des références de la culture
consacrée
> Dominance de la culture de populaire
> Phénomène de stylisation
> Phénomène de groupe
> Société de l'image et de
consommation
> Lacunes analytiques et culturelles
> Insertion sociale et professionnelle entravée
par lesdites lacunes
Nous vivons une époque de
l'immédiateté : il faut tout, tout de suite et
sans trop d'efforts. A cela s'ajoute l'évolution rapide des
nouvelles technologies (Internet, téléphonie mobile, etc.), la
mondialisation de l'information, et l'agressivité des médias
vis-à-vis des jeunes qui les poussent à consommer [voir
annexe 1]. Nous vivons dans un monde où l'esprit critique se
heurte à une quantité d'informations qui dépasse toute
capacité humaine.
A l'école, la transmission de la culture
consacrée est malmenée et les jeunes en subissent les
effets : moins confrontés à la culture humaniste et aux
savoirs ancestraux, pourtant essentiels à la compréhension de
l'origine de l'être humain et de ses modes de pensée actuels, les
jeunes manquent d'objectivité face à leurs opinions.
La transmission culturelle est en crise et touche
également les milieux favorisés. La modification de la structure
familiale et du rôle parental, les dérives des réformes de
l'enseignement, les nouvelles technologies (Internet et
téléphonie mobile) et les médias constituent les
éléments déclencheurs de cette crise et du renforcement de
la culture juvénile.
Dans ce contexte, les jeunes ont détourné leurs
références vers la loi du moindre effort et du plaisir
immédiat, plus accessibles, plus faciles à adopter. Cette
appropriation révèle en réalité le désir
impérieux de se distinguer des autres générations (celle
de l'enfance et de l'adulte), une sorte de revendication
générationnelle, qui est moins une révolte qu'un besoin de
reconnaissance.
Le phénomène n'est pas nouveau, ce qui l'est
plus réside dans le rejet des références classiques. En
effet, cette revendication entraîne sur sa vague montante, le déni
du passé, le rejet de l'individu cultivé, et des besoins de
consommation sans cesse renouvelés.
Les jeunes se distinguent par l'enrichissement
extérieur [4] (accumulation d'objets technologiques,
vêtements de marque) et non par l'enrichissement intérieur induit
par la culture consacrée. L'enrichissement extérieur suppose non
seulement des efforts financiers, mais aussi des satisfactions en
réalité éphémères car il faut en permanence
suivre la mode, la tendance, la nouveauté. C'est la danse infernale du
trio « désir-satisfaction-lassitude » à
répéter pour nourrir son bonheur, et pour ceux qui ne peuvent
suivre le rythme, du désir peu comblé, provoquant frustration,
sentiment d'injustice et convoitise.
Or l'enrichissement intérieur par la culture
consacrée est un enrichissement sur le long terme, un domaine tellement
vaste qu'on peut y puiser satisfaction et plaisir, qu'on peut faire grandir au
gré de ses envies, de sa curiosité tout au long de sa vie. C'est
une élévation permanente de l'esprit qui ne souffre d'aucune
illusion, mais aussi qu'on peut utiliser comme tremplin dans ses rapports avec
d'autres cultures.
Ce travail ne prend pas comme point d'ancrage un discours
sectaire en faveur de la culture consacrée. Autant que le déni du
passé et de l'homme cultivé, le culte exclusif de la culture
classique est une forme de marginalisation, d'obstacle à l'insertion
sociale, elle sépare les jeunes individus de la culture juvénile
caractérisée par la domination des cultures populaires (dont
même les grands couturiers s'inspirent : le jogging Dior, etc.) et
rejetant toute forme de transmission culturelle verticale.
Les jeunes de certains milieux favorisés qui sont
enfermés dans la culture classique comme seul moyen de
développement personnel et de socialisation (interdiction de
télévision, etc.), sont en réalité enclavés
dans leur milieu social. [5].
Nonobstant ces deux attitudes diamétralement
opposées, la culture classique ou consacrée a l'avantage de
nourrir l'intérieur de l'individu, elle l'élève de
façon exponentielle tout en lui apportant de nouvelles perspectives sur
l'environnement extérieur, outre des tremplins vers d'autres formes de
cultures, qu'elles soient ethniques ou sociales, elle le place dans la
temporalité par rapport à l'aube de nos origines. Ce que ne peut
offrir par ailleurs la culture juvénile.
Comment ramener les jeunes
à la culture dite classique ? Et comment les musées
peuvent-ils encore jouer leur rôle éducatif? Comment peuvent-ils
attirer et retenir l'attention des jeunes ? Un maître mot :
INTERACTIVITE. Ces divers points sont éclairés dans la suite de
ce travail.
IV.B. Définition de la cible
« jeunes »
La cible « jeunes » n'existe
pas [6].
Tout est relatif à l'autonomie et à la
dépendance familiale.
Pierre Vanderbeck, directeur marketing, RMB
Par quelles tranches d'âge la cible des jeunes est-elle
délimitée ? La réponse à cette question est
moins évidente qu'il n'y paraît. Lorsqu'on lit différentes
études sur les jeunes ou les adolescents, il est clair que cette cible
n'est pas définie de la même manière et qu'il y a un
amalgame entre la notion de l'adolescence et de la jeunesse. Or la jeunesse est
une continuation de l'adolescence.
Si certaines études visent
« large » [7], c'est parce qu'elles se
fondent sur des critères de sélection tels que le besoin
d'autonomie et la dépendance familiale. Le besoin d'autonomie (vouloir
obtenir plus de libertés) démarre très tôt et la
dépendance vis-à-vis des parents peut durer longtemps
(« phénomène Tanguy » [8]).
Néanmoins, il existe bien des tranches d'âges qui ont leurs
propres comportements, valeurs et codes de communication.
L'adolescence démarre avec la puberté (à
partir de 10 ans), éléments extérieurs qui
témoignent de la transformation corporelle de l'enfant et qui marquent
la rupture définitive avec l'enfance. Plus que la puberté,
l'adolescence est une affaire de comportements culturels. Le tout jeune
adolescent aspire à grandir vite parce que l'adolescence est
perçue comme une période excitante, un âge d'or où
le jeune adolescent va utiliser des moyens extérieurs pour
paraître plus âgé (les vêtements de marque, la
façon de porter des chaussures, choix musicaux, et.). La jeunesse quant
à elle débute vers 15 ans, l'âge auquel le jeune se
sent jeune et non plus adolescent. Il s'agit bien de sentiment car le jeune
à partir de cet âge est capable de prendre du recul sur
lui-même et de se juger. Lorsqu'il évoque sa façon
d'être avant ses 15 ans, il ne se reconnaît plus et se juge souvent
« bête ».
La description ci-après des étapes de la
jeunesse et celles de l'adolescence [en annexe 2] est
basée sur le livre de CIPRIANI-CRAUSTE Marie et FIZE Michel, Le
bonheur d'être adolescent, Ed. érès, Ramonville
Sainte-Agne 2005
Jeunesse : 2 tranches d'âge à
retenir
15 ans - 17 ans: la première
jeunesse
C'est la phase d'une nouvelle étape franche :
l'adolescent ne se sent plus adolescent, il se sent jeune. Les deux termes ont
une connotation différente dans l'esprit des jeunes de cet âge.
L'entrée dans la jeunesse se fait plus précocement à
l'instar du « rajeunissement » de l'adolescence.
L'adolescent devient « jeune fille » ou « jeune
homme ».
Cette étape est celle aussi de l'acquisition de droits
civiques.
En voici quelques-uns à titre d'exemples parmi
d'autres :
- 15 ans, majorité sexuelle
- 16 ans, droit de signer un contrat de travail
- 17 ans, droit de commencer l'apprentissage du permis de
conduire
La jeunesse est moins « un état
d'esprit » (que chacun, sans considération d'âge,
pourrait ou voudrait avoir) qu'un « sentiment »
qu'éprouvent les jeunes et eux seuls, dans leur singularité
biologique.
Cette entrée est caractérisée par le
rejet de l'adolescence même bien vécue par l'individu. Il prend
à présent du recul face à lui-même et aux autres. Il
a une plus grande conscience de ses devoirs actuels, de ses
intérêts, des enjeux scolaires et professionnels.
Cette conscience couvre aussi le domaine affectif et
sexuel : les relations sont plus sérieuses et l'individu passe
à l'acte sexuel. L'amitié devient très profonde et
constitue un rempart contre l'agressivité du monde extérieur
(notamment celui des adultes).
L'observation des autres (des plus jeunes et des adultes)
reste importante dans le sens où cela confirme leur statut de
« jeunes ».
Le jeune réalise que son look n'était qu'un
ticket d'entrée dans un groupe. A ce stade-ci, il continue à
apprécier la mode comme « passeport identitaire »
mais plus comme « laisser-passer ». Il est par
conséquent moins influencé par les marques et plus par les
tendances. Projets professionnel et familial se précisent : le
jeune se projette dans l'avenir.
18 ans: deuxième phase, l'étape de
l'accès à la majorité civique
C'est l'étape de la jouissance à la pleine
capacité civique. Le droit de vote est vécu par le jeune comme
une reconnaissance en tant que citoyen, à l'égal de l'adulte.
Néanmoins, il ne se sent pas encore adulte à ce stade-ci. Une
autre liberté vient marquer ce cap : l'autorisation de passer le
permis de conduire qui sonne le glas de l'indépendance dans ses
mouvements. Le jeune de 18 ans se sent donc enfin totalement libre tout en
gardant à l'esprit qu'il va continuer à dépendre de ses
parents durant la poursuite des études qui se profile à
l'horizon.
La contrainte parentale existe toujours. Il y a donc bien
dépendance familiale. Les relations interpersonnelles sont plus
paisibles tant avec les autres que les professeurs. Le jeune résiste au
conformisme, surtout vestimentaire.
La distance avec les marques s'est agrandie dû à
l'achèvement de la transformation pubertaire. Le jeune y pense moins et
avec le détachement par rapport à son corps, la parure
vestimentaire devient moins importante.
Le désir de plus d'autonomie persiste dans l'esprit du
jeune qui considère encore, comme au début de son adolescence,
que « l'âge à venir » est meilleur que
« l'âge d'avant ». Le jeune est capable de
relativiser, de critiquer. Sa conscience sociale se développe (le jeune
est attentif à des sujets tels que le chômage, la guerre, la
pauvreté, etc.). La jeunesse révèle aussi d'une part le
déclin du besoin de se conformer au groupe et d'autre part la recherche
plus intense de différenciation par rapport aux pairs. Le jeune entame
le processus de l'individualisation.
La tranche des 15-25 ans est celle qui
représente le mieux la jeunesse à condition que l'on entende par
jeunesse « le sentiment d'être jeune » et que l'on
tient compte du fait que le jeune prolonge ses études de plus en plus
tard.
------------------------------------------------------------------------------------
Etre jeune, c'est se sentir mature, responsable,
sérieux, paisible sur le plan émotionnel et raisonnable. Le
besoin d'autonomie est toujours très présent. Le jeune
relativise, critique, argumente et développe son sens social. Cependant,
son autonomie est en réalité assez limitée car il a
tendance à quitter le foyer familial de plus en plus tard comme à
acquérir sa dépendance financière.
[9]
------------------------------------------------------------------------------------
Un jeune de 15 ans n'est pas un jeune de 25 ans. Par
conséquent, au sein de cette tranche d'âges, il existe bel et bien
des groupes-cible distincts.
IV.C. Les références des jeunes :
une question de transmission culturelle
Les références en deux
volets :
1. Dominance de la culture horizontale, en d'autres
termes, de la référence au groupe favorisée par le
rôle moins prescripteur de la famille et de l'école, et par
l'évolution des technologies et des médias.
2. Dominance de la culture populaire sur la culture dite
consacrée.
Afin de comprendre les jeunes, une analyse sur leurs
comportements culturels est nécessaire. Celle-ci inclut leurs codes de
communication et leurs valeurs. Aborder ces différents aspects du jeune,
c'est en réalité observer la manière dont se
déroule la transmission culturelle.
Par transmission culturelle, on entend la transmission d'un
savoir-vivre, des connaissances, d'un savoir-faire, d'un style, de goûts
par une multitude de pratiques (comme fréquenter les musées par
exemple). La transmission verticale s'opère au sein de l'école,
de la cellule familiale tandis que la transmission horizontale s'articule
autour des rapports avec les pairs (phénomène de groupe).
Par pratiques culturelles dites « nobles »
ou culture consacrée, on entend les pratiques classiques (musique
classique, théâtre, cinéma de genre, fréquentation
des musées, littérature classique, etc.).
Dans les années soixante, Pierre Bourdieu et
Jean-Claude Passeron [10] expliquaient dans les
Héritiers, que la transmission culturelle entre les
générations se passait par la reproduction de ces comportements
de génération en génération, mais encore que la
transmission culturelle est un moyen de distinction par rapport aux classes
sociales moyennes et défavorisées. [11].
Depuis les années nonante, on constate que la
transmission culturelle de l'élite et des classes moyennes commence
à s'essouffler. La culture « consacrée »
n'est plus le seul moyen de distinction sociale, le déploiement des
médias et de la publicité offrant des produits culturels plus
accessibles favorise l'éloignement des jeunes générations
aux références culturelles traditionnelles données par
leurs parents. Par exemple, on peut regarder une pièce de
théâtre à la télévision.
[12]
La transmission horizontale a pris le pas sur la transmission
verticale et dans ce mouvement les références auxquelles
s'attache la jeune génération ont changé de visage. On
parle de « crise culturelle », voire de
« fracture générationnelle »
[13] qui trouve ses origines dans la transformation de la
composition familiale traditionnelle et un mode d'éducation moins
prescripteur, l'évolution de la sphère scolaire et celle de la
technologie et des médias.
Le déclin du rôle prescripteur de la
famille
Depuis une vingtaine d'années, on constate que le
rôle éducationnel des parents s'est relâché, il
revêt moins un rôle prescripteur que par leur passé. La
montée du nombre des divorces a provoqué la multiplication des
familles recomposées, entraînant dans son sillage le déclin
du rôle fondateur et autoritaire du couple parental.
C'est toute la cellule familiale qui doit faire face à
des situations nouvelles et instaurer de nouvelles relations interpersonnelles.
Le rapport avec les enfants n'est plus un rapport d'autorité, mais une
relation de négociation, de contrat dans le souci de respect, de la
valorisation de l'expression de l'individualité et de la qualité
des relations qui se sont par conséquent assouplies.
[14].
La progression de cette individualité se remarque par
de nouveaux territoires individuels au coeur du foyer. La plupart des jeunes
ont tout un attirail technologique dans leur chambre (télévision,
ordinateur, etc.) [15]. Ils utilisent tellement bien les
technologies nouvelles que dans ce cadre-ci la transmission culturelle
s'inverse, ce qu'on appelle « la
rétrosocialisation ». Ce sont les enfants qui expliquent
à leurs parents comment se servir de ces nouvelles technologies.
[16].
Toutes ces technologies ont favorisé l'autonomie des
jeunes et la perte du contrôle des parents sur ce que font et regardent
leurs enfants. Même si le jeune s'isole, il entretient de bonnes
relations avec ses parents et la « crise d'adolescence »
n'est pour lui qu'une période durant laquelle il exprime son opinion,
ses humeurs, son identité, parfois en gérant difficilement ses
émotions. Pour le jeune, la crise est une vision de l'adulte. Il se sent
plutôt en évolution, en marche vers une plus grande
liberté.
La perte des références classiques
dans les écoles
Le phénomène de la massification scolaire,
c'est-à-dire de l'allongement de la scolarité dans toutes les
classes sociales est un facteur qui a réduit les
inégalités sociales face au cursus scolaire. Ce ne sont plus
majoritairement les jeunes issus de l'élite qui parviennent à
terminer leur parcours scolaire, mais aussi les classes moyennes et
défavorisées. L'environnement scolaire est plus
hétérogène socialement et a modifié l'institution
scolaire elle-même, confrontée à une diversité
culturelle plus importante. Dès lors, elle ne peut plus imposer la
culture consacrée comme unique référence, avec comme
conséquence un appauvrissement de la qualité de l'enseignement
[cf. annexe 3]. Toutefois le clivage social par
établissement scolaire reste d'actualité.
[17]
Bien
que l'inégalité sociale à l'école se soit
atténuée grâce la massification scolaire entre autres, une
nouvelle forme de ségrégation est apparue :
l'inégalité spatiale. Le choix de l'école en fonction de
l'enseignement prodigué (général, technique,
professionnel) va même déterminer la localisation du domicile
familial. [18]. La situation géographique de
l'école a également une conséquence sur son public. Une
école située dans un beau quartier attire un public
élitiste comme à l'inverse une école située dans un
quartier-ghetto hérite d'un public issu de milieux moins
favorisés, voire défavorisés.
Une enquête menée
à Bruxelles dans le cadre de ce travail [cf. annexe 4]
dans une école élitiste (école A) et dans une école
ayant un public à majorité d'élèves immigrés
ou d'origine défavorisée (école B) illustre cette
ségrégation spatiale. Bien que cette enquête ne soit
basée que sur des entretiens qualitatifs et qu'une enquête
à échelle plus large serait utile, quelques réflexions
intéressantes s'en dégagent.
D'abord, l'inégalité
sociale de par la situation géographique se vérifie dans les
entretiens. Le directeur de l'école A explique que celle-ci attire un
public provenant de milieux favorisés du fait que l'école jouit
d'un cadre géographique exceptionnel en plein coeur de Bruxelles. Il
ajoute qui plus est qu'une autre école bénéficiant par le
passé d'une excellente réputation a vu la qualité de son
public chuter à cause de sa localisation dans un quartier habité
par des familles d'origine défavorisée. Il va plus loin en
avouant que cette école a dû mettre en place un système de
sélection afin de rehausser son niveau.
Au début de l'entretien avec le directeur de
l'école B, celui-ci annonce que si le public de son école est
à majorité d'origine nord-africaine, cela est dû à
la situation géographique de son école dans un
quartier-ghetto.
Est-ce que cela signifie pour
autant que le public de l'école A bénéficie d'un avantage
en terme d'accès à la culture par rapport à l'école
B ? En réalité, c'est tout le contraire. Le directeur de
l'école B a fait de la culture son cheval de bataille. Il utilise la
culture pour aider les jeunes à l'insertion sociale, à les sortir
de leurs quartiers-ghetto. La visite n'est pas une visite s'inscrivant dans un
programme scolaire, elle est un prétexte à sortir du cadre
fermé dans lequel vivent ces jeunes. Le directeur de l'école B a
développé des actions culturelles au sein de l'école afin
de donner aux élèves l'occasion d'être en contact avec
l'école : expositions temporaires régulières
intra muros, invitations d'artistes venant expliquer leurs oeuvres,
d'écrivains tels que Pierre Mertens.
Pour le directeur de l'école A, la visite au
musée est en réalité une question de distinction sociale
tandis que pour l'école B la visite au musée est une question
d'insertion sociale.
Il existe donc bien des mentalités différentes
selon la forme d'enseignement et un clivage social entre les
établissements scolaires.
Le rôle des médias et nouvelles
technologies dans le déplacement des
références
Les médias et nouvelles technologies ont
intensifié la culture juvénile et même
généré de nouvelles pratiques culturelles chez les jeunes
qui se reconnaissent sous une culture commune très diversifiée
(la télévision, la radio, l'Internet, les jeux vidéo, la
téléphonie mobile, l'informatique, la mode, etc.) mais qui exclut
les parents et le livre. [19]. Cette culture juvénile a
bien entendu un but en soi, celui de se distinguer des autres
générations, et de socialiser avec les pairs dans son territoire
privé, c'est-à-dire sa chambre. C'est pourquoi, les jeunes sont
toujours à l'affût des nouveautés auxquelles ils doivent
avoir accès rapidement.
Le rôle du phénomène de groupe
en tant que repère des jeunes
La jeune génération d'aujourd'hui se meut dans
l'ère de la référence au groupe au travers de leurs
pratiques culturelles. Cette référence au groupe commence
très tôt, les jeunes adolescents subissent l'influence des
aînés et de l'environnement. Ils sont imprégnés de
sons, de musiques, de publicités et d'images de mannequins et de stars
auxquels ils rêvent déjà de s'identifier. Ces comportements
les rassurent [20]. De là, découle un
décalage entre la recherche de l'individualité et du conformisme
au groupe : les jeunes n'affichent pas au grand jour leurs goûts
très personnels par crainte du rejet.
Autant dire que la pression des aînés est
très forte tout comme celle des pairs. Elle s'explique par le
désir de ressembler aux plus grands, de mûrir, d'acquérir
de nouvelles libertés, d'éviter de se faire rejeter ou
ridiculiser.
Dans la culture juvénile, il existe deux formes de
groupe du même âge : le groupe des
« pairs », celui des copains dont le réseau est
très étendu et le groupe très restreint des amis. Le
groupe des pairs qui détermine les codes à respecter, faute de
quoi le jeune sera sanctionné par le rejet. Les codes interagissent pour
former un style, une identité conformiste que l'on affiche en public
(principalement à l'école) : telle musique impose telle
tenue vestimentaire, tel langage, tel sport, telle émission ou
série télévisée à regarder, etc.
[21].
Le groupe des aînés est celui qui en
réalité exerce le plus de pression : les plus jeunes
observent leurs aînés qu'ils considèrent comme
modèles (comportements, attitudes, styles vestimentaires, etc.). Se
référer à ces modèles aident les plus jeunes
à grandir, ce qui dans leur esprit est leur plus grande priorité
tant ils désirent se distinguer, montrer leur propre
personnalité.
A cela, s'ajoute un autre facteur qui révèle une
tendance allant en s'accroissant : si les frontières entre haute et
basse culture s'amenuisent, l'opposition entre cultures féminines et
masculines se renforce, surtout au sein des sous-cultures (cultures de rue)
juvéniles.
3 groupes
« référence » :
Le groupe des pairs :
réseau de copains du même âge qui exerce une pression quant
aux comportements culturels. Tout l'enjeu est de se conformer au groupe pour en
faire partie.
Le groupe d'amis : amis intimes
au sein duquel l'individu peut dévoiler ses passions, sa
« vraie » nature.
Le groupe des
aînés : les plus âgés qui
opèrent la plus forte pression sur les plus jeunes au niveau des
comportements culturels. S'y conformer évite de se faire ridiculiser ou
« embêter ». Vouloir ressembler aux grands
témoigne du désir de grandir.
Perte des références classiques -
Quelles conséquences ?
Perturbation de la transmission
verticale
Les phénomènes précités ont
perturbé le système de la transmission culturelle verticale. Les
jeunes ne se réfèrent plus ou dans une moindre mesure aux codes
parentaux et scolaires. Même dans les milieux favorisés, elle
n'est plus automatique. Elle n'est maintenue que dans un contexte très
particulier : scolarisation dans une école très
élitiste, encadrement parental très important impliquant des
loisirs « intelligents » c'est-à-dire
pratiqués pour assurer la réussite scolaire. Cependant même
dans ce contexte exceptionnel, on observe un relâchement culturel de la
part des jeunes qui cumulent des goûts culturels classiques (jazz) et
populaires (la télévision).
Affichage d'un style conformiste versus la nature
profonde de l'individu
Illustration : Claire manifeste une inquiétude
à propos de l'anorexie. « Il y en a de plus en plus, ça
fait peur, dit-elle, j'en vois beaucoup. Toutes les filles veulent ressembler
à des top models. On est tellement dans l'image aujourd'hui, c'est la
société de l'image ». [22]
Recherche du plaisir immédiat, besoin de
consommation exacerbé sans cesse renouvelé, frustration
inhérente à ce processus
Comment définir la culture
juvénile ?
« il faut aimer boire et sortir en boîte,
avoir une sociabilité de bande qui n'implique pas de liens trop
exclusifs mais plutôt des relations légères fondées
sur le fait de s'amuser ; il faut connaître les derniers tubes et
regarder les programmes de télévision qui sont regardés
par les autres ; il faut recevoir le plus possible d'appels sur son
portable, pratiquer un Internet ludique, la participation à une culture
de contact étant devenue aujourd'hui aussi importante que la
familiarité avec les produits culturels sui sont au coeur des
interactions dans la sociabilité juvénile ».
[23].
IV.D. Les pratiques culturelles des jeunes
Observer les pratiques culturelles des jeunes, c'est
comprendre l'importance qu'elles recèlent en terme de socialisation,
mais aussi le renversement des références du haut de
l'échelle sociale vers le bas.
Les loisirs représentent la
première activité des jeunes (plus d'un tiers de leur temps en
semaine et 43% de leur temps le week-end).
La télévision est leur premier loisir, les
sorties, le shopping et le surf sur Internet [24]. Un chiffre
révélateur : la culture et le sport ne collectent que 2% des
choix.
Cela signifie très nettement que la culture est loin
d'effleurer l'esprit des jeunes en termes d'option de sortie. Après les
loisirs, suivent comme activités le repos (40% du week-end) et le
travail.
La musique
La tendance générale va à la
préférence des musiques actuelles (Rap, R'n'B, hip hop, dance,
techno, etc.). Cette tendance concerne 70% des quinze-dix-neuf ans
[25]
Cependant certains genres musicaux sont fortement
clivés par les origines sociales. Dans les milieux favorisés, la
musique classique et le jazz sont les deux genres les plus
écoutés. Dans les milieux moyens ou défavorisés, ce
sont les genres de musique actuels qui sont les plus
écoutés : hip-hop, le rap, le R'n'B. Le reggae, la pop et
les variétés sont des genres musiques qui se placent à
l'intersection entre les milieux favorisés d'un côté et les
milieux moyens et défavorisés de l'autre.
A noter, toutefois, comme évoqué
précédemment, que les jeunes cumulent les pratiques culturelles,
et que cela se perçoit entre autres à travers leurs choix
musicaux, car la plupart des jeunes sont ouverts à plusieurs genres
musicaux. Leurs choix ne sont donc pas exclusifs.
La musique est utilisée comme choix d'un style de vie,
principalement dans les milieux moyens et défavorisés :
selon le genre musical, des styles très spécifiques sont
adoptés qu'il s'agisse de la tenue vestimentaire, de la coupe de
cheveux, des chaussures, de la manière dont on se salue (en tapant paume
contre paume, etc.). [26]
La musique est une pratique culturelle qui laisse
transparaître la domination de la culture populaire dans la culture
juvénile. En effet, la musique classique et le jazz ne permettent pas un
tel affichage identitaire en public car ces genres n'offrent pas des moyens de
stylisation (vêtements, baskets, etc.), et ne peuvent donc jouir du
statut de socialisation. De plus, l'affichage de ses choix musicaux pour des
genres classiques se voit étiquetée du label de
« ringardise».
La musique atteste donc de la domination de la culture
populaire sur la culture classique.
Illustration : « Les gens
« classe » écoutent la musique moderne. Ils savent
ce qui se passe en ce moment à la radio. Si tu écoutes Skyrock,
tu es rap, si tu écoutes Fun Radio, t'es skate, si tu écoutes
« Rires et Chansons » tu es un gros con, si tu
écoutes RTL, tu es un gros con aussi. C'est con d'avoir des
préjugés, mais c'est comme ça. » [27]
La lecture
Si la lecture connaît une certaine défection de
la part des adolescents, c'est surtout parce que c'est un acte qui se pratique
seul. L'individu est face à son livre et le parcourt à son propre
rythme. Le livre n'est donc pas un moyen de socialisation pour les adolescents.
Les adolescents se tournent plutôt vers d'autres types de socialisation
comme la télévision car en regardant les mêmes
séries ou émissions, la socialisation peut se faire de
manière simultanée. Même si le jeune regarde seul une
série ou une émission à la télévision, il
élabore déjà dans sa tête toutes les impressions,
les opinions, les remarques qu'il va partager avec ses copains le lendemain.
Cette défection est surtout constatée à partir du moment
où le jeune augmente ses sorties avec ses copains [28],
c'est-à-dire à partir de 15 ans.
La communication à distance - L'Internet et
le téléphone portable
La communication à distance est utilisée par les
jeunes afin de développer un réseau de relations et
d'éviter les tensions qui les traversent lors de leurs échanges
en face-à-face avec leurs pairs.
C'est pourquoi, pendant leur adolescence, les jeunes utilisent
intensivement l'Internet principalement pour le chat (forum de
discussion). Ils s'inventent des pseudonymes et peuvent « se
lâcher » sans craindre le regard de ses pairs. A partir de 15
ans, le jeune a une pratique moins intensive du chat et
privilégie plutôt le besoin de resserrer ses liens avec ses amis
proches.
L'envoi des SMS (Short Message System, en français
« Court Message Textuel ») représente l'usage
principal du téléphone portable par les jeunes. Cela évite
une charge émotionnelle trop difficile à gérer lors de la
conversation. En outre, cela coûte moins cher que l'appel
téléphonique.
L'Internet et le téléphone portables sont des
pratiques culturelles de socialisation. Bien que l'Internet soit publique, les
jeunes considèrent l'Internet comme un moyen de communication intime. Ce
qui explique l'utilisation de pseudonymes. [29]
IV.E. Les codes de communication et les valeurs des
jeunes
Les codes de communication
Musique, sport, apparence vestimentaire (de
préférence de marque) constituent les trois codes de
communication qui polarisent le jeune. Ces trois codes sont très
fortement liés et vont déterminer un style parmi d'autres (par
exemple : le look surfer) que le jeune utilise comme moyens d'interagir
avec son entourage familial, scolaire et amical.
Les valeurs
Les valeurs des jeunes sont la famille, l'amour,
l'amitié, la liberté, l'éthique, l'authenticité, et
l'écologisme. Les jeunes apprécient la communication qui utilise
la dérision, l'humour mais n'apprécie guère que ces
valeurs soient « bafouées ». [30] et
[31]
L'attachement aux marques
L'attachement aux marques se manifeste à partir de la
première adolescence (vers 10 ans). Porter des vêtements de marque
est un moyen de se démarquer (des parents), de se faire remarquer (par
les pairs), d'adopter un style (rappeur, skatteur, etc.), d'appartenir à
un groupe, et surtout de revendication générationnelle,
c'est-à-dire d'entrer dans la sphère de l'adolescence. Les
marques doivent être visibles et les logos sont bien mis en
évidence. Ensuite, à partir de la première jeunesse (15
ans), l'affichage des marques est moins ostentatoire et le suivi de la mode ne
passe pas nécessairement par l'achat de vêtements ou d'accessoires
de marque. [32]
IV.F. Les jeunes, les médias et la
publicité
[33] En réalité l'Internet
n'arrive que derrière la télévision et la radio parmi les
médias auxquels les jeunes consacrent un tiers de leur temps libre. Les
journaux et magazines représentent seulement 5% de leur consommation
médias.
Les jeunes choisissent de préférence tant
à la télévision qu'à la radio les programmes
d'information, la fiction, la télé-réalité et les
émissions musicales. Les choix sont nuancés selon le sexe :
films, dessins animés et émissions sportives sont des choix
plutôt masculins tandis que les feuilletons, séries, films et
émissions de télé-réalité sont
préférés par les filles.
Ces constatations reflètent bien les comportements
culturels des jeunes. Même si l'utilisation de l'Internet paraît
être l'outil de communication préféré des jeunes, la
télévision et la musique demeurent les moyens primordiaux pour
développer les liens entre les pairs car il faut être au courant
des séries télévisées et émissions afin de
s'assurer « une place » dans le groupe des pairs.
La publicité est bien tolérée par les
jeunes. Sur l'échelle d'appréciation, viennent en pôle
position les spots publicitaires (qu'ils soient à caractère
informatif, esthétique, etc.), ensuite suivent la publicité dans
la presse magazine, l'affichage, la radio, le cinéma, la presse
quotidienne et l'Internet. La publicité sur Internet est la moins bien
acceptée. Ce n'est pas très étonnant, car l'Internet
revêt un statut très spécial auprès des jeunes.
L'Internet, comme nous l'avons vu précédemment, c'est
principalement pour « chatter » et très
secondairement pour chercher des informations (vacances, loisirs, et parfois
dans le cadre de certains travaux scolaires). L'Internet est un
« lieu de socialisation » très intime (car on s'y
dévoile) et la publicité y est perçue comme une
intrusion.
La publicité au cinéma a beaucoup moins d'impact
que par le passé et infirme les résultats obtenus lors d'une
enquête menée par la RMB en 1998.
IV.G. L'argent des jeunes : combien et à
quoi le dépensent-ils ?
[34] Plus le jeune vieillit, plus il affecte
ses dépenses pour vivre, moins aux loisirs et moins à
l'épargne.
La tranche des 15-22 ans,
représente 3.08 milliards d'euros de revenus annuels.
La tranche des 15-18 ans
représente à elle seule 536 millions de revenus
annuels.
Ce sont les 15-18 ans qui dépensent le plus d'argent
à leurs loisirs. Dans cette tranche d'âge, 15,9% de leurs revenus
sont consacrés à la vie quotidienne, 52,1% aux loisirs et 32%
à l'épargne.
L'autonomie financière arrive à 21-22
ans dans cette tranche d'âge, la plupart des jeunes issus
des milieux défavorisés sont soit entrés dans la vie
professionnelle soit sont au chômage. Les jeunes des milieux
favorisés sont pour la plupart encore aux études.
L'étude conclut que les jeunes sont autant cigales que
fourmis.
Source : SACRE Jean-François,
« Les jeunes sont matérialistes...et les marques les en
remercient ! Trends/Tendances - 2 juin 2005)
Parmi les 10 enseignements tirés de
l'étude RMB, certains sont particulièrement intéressants
pour le sujet de ce mémoire :
1. Les loisirs : première
activité des jeunes suivie par le repos
2. Grand pouvoir d'achat surtout lié
à l'argent de poche reçu des parents et à la
dépendance familiale prolongée
3. La télévision et la radio
plutôt que le Web
4. Publivores, mais pas trop
5. Des aspirations de petits bourgeois :
fonder une famille, avoir une belle maison et être riche plutôt que
de « participer à l'amélioration de la
société et se consacrer aux autres. »
IV.H. Perception, motivations, barrières, etc.
- les jeunes se dévoilent
Sur base d'une enquête de terrain auprès des
jeunes
Méthodologie et échantillon de
témoignages [cf. annexe 4]
La perception des jeunes à l'égard
des musées
Les jeunes gardent en général un bon
souvenir des musées. Ils sont même capables
d'évoquer une visite effectuée lorsqu'ils étaient à
l'école primaire. Leur perception immédiate est en
général très positive. Elle n'est négative que
lorsqu'il y a pression des parents (parents qui tirent leurs enfants dans les
musées) ou lorsque le choix du musée leur est imposé par
ceux-ci.
La plupart des jeunes jugent les musées
intéressants, beaux et instructifs. Certains mentionnent que
les musées sont tristes, froids et impersonnels. Une seule
élève a répondu que c'était trop intellectuel.
L'exposition n'est retenue que dans son
ensemble. Le facteur favorisant la mémorisation de l'oeuvre, de
l'exposition réside dans une explication claire, donnée soit par
le professeur soit par un guide. L'un comme l'autre se doit d'être
charismatique afin d'attirer l'attention du jeune.
Les jeunes ont conscience du rôle
éducatif des musées sur le passé et la diversité
des cultures. Ils déclarent aussi que les musées sont
pour eux une façon efficace d'acquérir plus de culture
générale. Ils mémorisent plus facilement et retiennent
plus longtemps le thème vu dans un musée que lorsque ce
même thème est abordé en classe. Ils définissent
eux-mêmes la culture générale tel un moyen d'interagir avec
les autres et par ce biais de s'ouvrir à d'autres formes de
pensée comme d'autres cultures.
A quelle occasion les jeunes passent-ils la porte
des musées ?
Les jeunes des milieux
favorisés vont principalement aux musées en famille
(avec les parents ou grands-parents). Ce sont surtout les parents qui les
emmènent. La proposition de la sortie est en majorité accueillie
comme l'occasion de faire une sortie. Ces jeunes déclarent qu'ils vont
rarement aux musées avec l'école.
Les jeunes des milieux
défavorisés vont principalement aux musées
avec l'école. En-dehors du cadre scolaire, ils n'y vont jamais. Ceux qui
fréquentent les musées sont emmenés et motivés par
leurs parents.
Les jeunes des milieux artistiques
fréquentent énormément les musées de par
l'orientation de leurs études. Ils préfèrent faire la
visite seuls car ils ont besoin de solitude face à l'exposition. La
visite est une démarche scolaire, moins un plaisir à partager
avec une autre personne.
La plupart des jeunes ne pensent pas à se rendre dans
les musées hors cadre familial ou scolaire. En termes de loisirs, c'est
une activité qui ne leur vient pas à l'esprit. Mais, ils
déclarent que s'ils étaient mieux informés, cela les
pousserait davantage à faire le pas vers la porte des musées.
Les motivations qui poussent les jeunes à
fréquenter les musées
Le choix du thème : un
thème qui les intéresse
L'exposition temporaire est
indéniablement l'événement qui va pousser les jeunes
à se rendre dans les musées pourvu que l'exposition soit
attirante, interactive et amusante. Cette préférence est due au
fait que l'exposition temporaire offre un thème nouveau.
La socialisation : la visite se
fait en famille (surtout un ou deux parents) et avec les amis intimes. La
visite est une façon de partager un agréable moment avec d'autres
personnes.
Les sorties scolaires pendant les heures de
cours avec l'accompagnement d'un professeur vont également
les motiver. La visite doit être préparée en classe afin de
donner un premier aperçu du thème qui sera vu lors de la visite.
Les visites scolaires restent extrêmement importantes car les jeunes
apprennent beaucoup plus vite un sujet et le retiennent mieux lors d'une visite
réussie aux musées. L'impact éducatif est par
conséquent beaucoup plus fort lors de la visite au musée qu'en
classe.
Les barrières qui freinent les jeunes
à visiter les musées
Le prix n'est une barrière que
lorsque le jeune est obligé d'aller au musée. Si le thème
les intéresse vraiment, ils n'hésiteront pas à payer le
tarif pour aller voir l'exposition temporaire. [35]
La question du prix a fait
révéler une perception différente au niveau du clivage
social :
· Milieux favorisés : les jeunes ne
considèrent pas que l'accès aux musées est cher parce que
c'est souvent leurs parents qui paient. Par contre, ils soulignent que pour les
jeunes des milieux favorisés, l'accès devrait être gratuit
et que s'ils devaient acheter eux-mêmes leurs tickets, ils ne
dépenseraient pas plus de 6 euros environ.
· Milieux artistiques : les jeunes suivant
une formation artistique sont obligés de fréquenter très
régulièrement les musées dans le cadre de leurs
études. Ils réclament un accès gratuit.
· Milieux défavorisés ou d'origine
étrangère :les jeunes de ces milieux ne
considèrent pas que les musées sont chers. A condition que le
thème de l'exposition les intéresse vraiment, ils sont
prêts à payer jusqu'à 25 euros.
La dimension de l'architecture des
musées peut être une barrière auprès de
certains jeunes. Ils déclarent se sentir mal à l'aise à
cause de la trop grande taille du musée.
Une expérience mal vécue
peut être à l'origine d'une barrière auprès des
jeunes. C'est principalement le cas lorsque les parents obligent leurs enfants
à les accompagner à une exposition dont le thème ne les
intéresse pas.
Les autres loisirs sont bien entendu
une barrière, ils font partie de la concurrence
(télévision, sorties, shopping, écouter de la musique, se
reposer, etc.)
Les contraintes familiales peuvent
également constituer un obstacle sur le chemin des musées. Il
s'agit surtout des parents qui interdisent à leur fille de sortir car
ils ont peur pour sa sécurité.
L'offre : les jeunes trouvent que
certaines expositions sont trop longues, ennuyeuses et manquent
d'interactivité.
Le manque d'informations : les
jeunes estiment ne pas être suffisamment informés. La plupart sont
incapables de citer le nom d'une exposition en cours.
A noter que la mobilité n'a jamais
été évoquée comme barrière.
Les moyens d'information
Les jeunes sont informés de l'offre muséale
principalement par les parents et les professeurs, les valves
culturelles au sein de l'école, la presse écrite (le journal Le
Soir), la télévision et la radio.
L'Internet n'est que très rarement
utilisé comme moyen d'informations sur les musées (uniquement par
les connaisseurs ou experts). Les jeunes utilisent l'Internet pour chercher des
informations sur les autres loisirs (cinéma, vacances) ou dans le cadre
d'un travail scolaire.
Les professeurs : surprenant mais
révélateur, l'enquête montre que la majorité des
jeunes veulent être informés par leurs professeurs.
[36]. La majorité des jeunes soulignent qu'ils
n'aimeraient pas être informés par courrier électronique ou
par SMS (Short Message System) parce que cela serait considéré
comme une intrusion.
Nota : les jeunes
interrogés ont un penchant pour une information par le
multimédia : la télévision, les affiches
(dans les transports en commun), les magazines, les dépliants ou
brochures au sein de l'école. Ce penchant pour une consommation
multimédia montre bien que les jeunes ne sont pas suffisamment
informés et qu'ils ont besoin surtout de médias écrits
pour mémoriser le message. Cette multiplication de médias montre
également un besoin d'être rassuré.
Le bouche-à-oreille
Après la visite, les jeunes ne partagent pas leurs
impressions avec leurs copains. Ils n'en parlent qu'à leurs parents ou
à des amis très proches (le ou la meilleur(e) ami(e)).
IV.I. Le profil
psychosociologique des jeunes
Les jeunes prennent comme référence les
jeunes plus âgés (leurs aînés) ainsi que
leurs pairs. Avides de nouveauté, ils créent leur
génération et deviennent les prescripteurs. Grâce à
un pouvoir d'achat non négligeable, ils ont la possibilité de
consommer les produits qu'ils préfèrent (la mode, le
téléphone portable, etc.). Ils sont à l'origine des
tendances du marché car ils fascinent les autres
générations qui aimeraient leur ressembler (les moins de 12 ans
qui veulent grandir au plus vite et les adultes qui veulent rester
« jeunes »).
Les nouvelles technologies ont renforcé leur
autonomie qu'ils acquièrent de plus en plus tôt et leur
permettent d'échapper au contrôle de leurs parents.
Les jeunes développent des goûts
éclectiques même dans un contexte où la culture
populaire a pris le pas sur la culture classique : on peut aimer le foot
et la philosophie ou le « Loft » et le cinéma de
dogme. [37]
IV.J. Profil des jeunes en
tant que public des musées
L'influence des parents
L'influence des parents sur les enfants en ce qui concerne la
visite des musées est très forte jusqu'à l'âge de 12
ans. Ensuite, cette influence ne fait que chuter vertigineusement
jusqu'à l'âge de 18-19 ans. Au-delà de 19 ans, si le jeune
a été mis régulièrement en contact avec les
musées pendant son enfance, il devient potentiellement un visiteur
régulier des musées. Si au contraire, le jeune n'a pas
été mis en contact avec les musées pendant son enfance, il
est plus que probable qu'il n'ira jamais voir une exposition.
[38]
Quels sont les thèmes qui les
intéressent le plus ?
Parmi les thèmes offerts par les musées, il n'y
a pas de thèmes plus « porteurs » que d'autres. Cela
dépend de la sensibilité de tout un chacun. Celui qui
s'intéresse à la nature et aux animaux, choisira les
musées proposant ce thème. De même, celui qui aime la
mécanique pourrait s'intéresser au musée
« AutoWorld ».
La tendance tout entière de la société
est de s'éloigner des enseignements du passé, perçus comme
désuets et trop en décalage avec le monde actuel. C'est aussi
l'ère de la mondialisation à tout niveau et fortement
poussée par l'accès à l'information mondiale via
l'Internet. Dans ce contexte plus général, les jeunes
s'intéressent aux faits actuels et à leurs problèmes. Ils
ont besoin de se placer dans le temps présent et de se reconnaître
dans les oeuvres ou objets exposés.
Les profils psychographiques
Les intéressés :
ils vont régulièrement au musée (plus de six fois par an)
et souvent accompagnés de leurs parents ou d'amis très proches
afin de partager leurs impressions avec eux. Ils ont déjà des
goûts très précis. Ce sont les connaisseurs.
Les intéressés
« latents » : ils vont rarement au
musée par manque d'information mais ne feront pas l'effort de s'informer
sur l'offre muséale. Ils ont d'autres loisirs qui occupent leur temps et
ne pensent jamais aux musées comme une sortie envisageable.
Néanmoins, une information attrayante pourrait les convaincre à
aller voir une exposition. Ce sont les indifférents.
Les
non-intéressés : ils ne vont pas aux
musées par manque d'intérêt total. Ce sont les
opposants.
Les exigeants: ils vont très
régulièrement au musée (environ quinze fois par an) dans
le cadre de leurs études (orientation artistique, tourisme). Ils forment
une cible très exigeante car d'une part ils sont forcés à
fréquenter les musées et d'autre part leur formation leur donne
un oeil très critique et avisé à l'égard de
l'exposition. Ils n'aiment pas les guides car cela les empêche
d'effectuer la visite à leur propre rythme. Ils se plaignent des
panneaux parce que les explications qui s'y trouvent sont trop longues. Ce sont
les experts.
V. ANALYSE INTERNE : LES MUSÉES
V.A. Introduction
L'analyse du secteur muséal est basée entre
autres sur l'enquête Portrait socio-économique du secteur
muséal en Communauté française, réalisée
par COMASE Consulting Management pour le compte de l'Observatoire des
Politiques Culturelles (2003) et par ailleurs sur une enquête
menée sur le terrain.
Objectif de l'enquête de
terrain
L'objectif était de comprendre quels
étaient les enjeux des musées, leurs difficultés, et
quelles étaient les actions mises en oeuvre afin d'attirer les jeunes.
Méthodologie [cf. annexe 5]
V.B. L'origine du musée
A l'origine, dans notre civilisation occidentale, le
musée était destiné à conserver des oeuvres devant
témoigner de la richesse, du patrimoine d'une époque. Dès
le départ, le sujet a développé une double identification
face à l'oeuvre exposée. D'abord, il s'identifie à
l'oeuvre et se reconnaît dans celle-ci en tant qu'être humain.
Ensuite, il reconnaît dans l'oeuvre la culture de l'homme universel.
L'oeuvre devient le symbole de la personne humaine et le musée le temple
de cette image. Le musée revêt une image quasi religieuse. De
là, s'est formée la sacralisation des
musées qui explique l'appréhension à
l'égard des musées que peuvent ressentir certains publics dont
notamment les jeunes. [39]
V.C. La définition du musée
Le musée est une institution permanente, sans but
lucratif, au service de la société et de son
développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant
les témoins matériels de l'homme et de son environnement,
acquiert ceux-là; les conserve, les communique et notamment les expose
à des fins d'études, d'éducation et de
délectation.
Champ d'application de la définition [cf. annexe
6]
Source : ICOM (Conseil International des
Musées)
www.icom.museum -
Définitions - 2001 - Article 2
V.D. La raison d'être des
musées
Le rôle des musées : un
rôle en mutation
Après avoir été conservateur,
restaurateur et exposant, le musée devient vecteur d'images, dans le
sens « représentation globale » des oeuvres ou
objets qui y sont exposés. Par extension, le musée que ce soit
par sa structure, son organisation et l'offre qu'il propose, envoie une image
de lui-même sur le monde extérieur et ses visiteurs.
Il convient par conséquent de soigner son image pour
s'assurer les faveurs du public. Il ne s'agit plus uniquement d'éduquer
mais aussi de séduire et satisfaire son public et d'en faire son
meilleur allié.
La « vache sacrée » des
musées
Les musées ont pris conscience de l'importance de
changer leur image, de la « rajeunir ». Dans cette optique,
les musées utilisent divers moyens (par exemple les outils
technologiques) afin de rendre plus ludiques ou attirantes leurs expositions.
Toutefois, les musées veulent rester des lieux de transmission
de savoirs, de références et donc maintenir leur
rôle éducatif vis-à-vis du public. Il n'est pas question
pour eux que la muséographie (l'art d'exposer) prenne le pas sur le
contenu de l'exposition. Les musées ne veulent clairement pas devenir
des parcs d'attractions.
V.E. Les catégories des musées
bruxellois
Les catégories telles que
définies par le Conseil bruxellois des musées
[40]
· · Archéologie
· Architecture
· Art Ancien
· Art moderne et contemporain
· Civilisations non-européennes
· Histoire, traditions et sociétés
· Livres et littérature
· Maisons-musées et ateliers
· Sciences et nature
· Techniques et industries
· Transport et communication
La moitié des musées en Communauté
française appartiennent à trois catégories :
musées d'archéologie et d'histoire, musées
spécialisés, les musées d'art. Les musées
spécialisés sont les plus nombreux par rapport aux autres
catégories dans la région de Bruxelles-Capitale.
V.F. La vision des
musées
Selon l'enquête COMASE, la vision des
musées n'est pas claire pour un nombre significatif des
musées. Sur 154 musées, 16 musées (10,4%)
présentent un projet muséal non analysable, 111 musées
(72,1%) présentent un projet muséal au contenu exploitable et 27
musées (17,5%) décrivent leurs projets futurs. Parmi les
réponses analysables, la diffusion/valorisation occupe
la première place au rang des projets muséaux (concerne 64% des
musées).
V.G. L'objectif des musées
Les musées se préoccupent de plus en plus de
la satisfaction de leur public. Leur objectif se focalise
principalement sur l'élargissement de leur public dû aux
contraintes financières auxquelles ils font face. Afin d'élargir
le public, les musées veulent rajeunir leur image et cibler davantage
les jeunes.
Changer une image relève de la perception de celle-ci
dans la tête du public. Si les musées veulent changer leur image,
une connaissance profonde sur la perception que leur public en a est
indispensable. Ils découvriraient alors que les jeunes ne
perçoivent les musées ni comme des endroits
« ringards » ou « poussiéreux ».
Au contraire, les jeunes ressentent du respect pour les musées qu'ils
perçoivent très bien comme « temples des savoirs
anciens ». Ils éprouvent du respect mais une certaine
appréhension aussi à y aller à cause du caractère
sacré de l'image des musées qu'ils en ont. (voir sous-chapitre de
ce travail IV.H. Perception, motivations, barrières, etc. - Les
jeunes se dévoilent p.20)
Si les musées veulent rajeunir leur image et
toucher plus la cible des jeunes, une désacralisation de l'image
s'impose.
Musées -> Désacralisation de
l'image -> Cible jeune -> Image jeune -> Elargissement du
public
V.H. Le
« produit » muséal
L'exposition
L'offre se compose principalement des expositions
temporaires et permanentes. L'exposition temporaire demande un grand
investissement en termes de coût et de temps. La durée de
l'organisation une grande exposition est de deux à trois ans dont le
coût peu atteindre par exemple 1.700.000 euros (exposition Tatu Tattoo).
Pour une plus petite (moins de cent objets exposés), la durée est
d'environ un an et le coût de l'organisation revient à environ
50.000 euros.
Les services et facilités
Les principaux services et facilités dont disposent
les musées sont :
· · Un point de vente pour les publications
· L'accès aux personnes à mobilité
réduite
· Une boutique avec articles divers
· Une bibliothèque accessible au public
Le prix du ticket [cf. annexe 8]
La très grande majorité des musées sont
payants.
L'enquête COMASE révèle deux aspects
particulièrement intéressants :
· 92% (57 musées sur 62) des musées ayant
comptabilisé plus de 6000 visiteurs en 2003 sont des musées
payants.
· Les musées non-payants ont en moyenne quelle que
soit leur taille un nombre de visiteurs inférieur à celui des
musées payants.
La gratuité n'est pas un
levier en soi permettant l'augmentation du nombre de
« nouveaux » visiteurs. En réalité la
gratuité attire les personnes déjà
intéressées par les musées qui voient là
l'occasion de satisfaire davantage leur besoin de consommation culturelle
[41]. C'est la combinaison tarifaire qui amène
du public supplémentaire. Néanmoins la gratuité
permet de répéter la visite des personnes déjà
intéressées.
L'accessibilité
Les musées offrent de manière
générale une bonne accessibilité au public.
La moitié des musées (56,5% de 105 musées
participants à l'enquête COMASE) sont ouverts toute
l'année. Les musées qui ferment leurs portes, le font en
période d'hiver (de novembre à février avec un pic en
décembre, mois pendant lequel 28,5% des musées ferment leurs
portes). Cette fermeture est due au manque de personnel et au faible taux de
fréquentation du musée en regard des heures d'ouverture.
Cette constatation est étonnante. Du personnel
supplémentaire devrait être donc mis en place afin de permettre
l'ouverture du musée en période d'hiver et des actions
promotionnelles devraient être menées afin d'attirer la
fréquentation du public.
V.I. Le personnel des
musées
Les musées occupent deux catégories de
personnel : le personnel occupé et le personnel
employé.
Le personnel occupé concerne le
personnel dont le musée est l'employeur, le personnel dont le
musée n'est pas l'employeur mais qui est mis à la disposition du
musée par son personnel officiel, le personnel bénévole.
Le personnel employé concerne uniquement le personnel
dont le musée est l'employeur.
L'enquête COMASE met en évidence que la
représentation des jeunes parmi le personnel qu'il soit occupé ou
employé est extrêmement faible :
Personnel occupé : 3,08% pour les moins de
25 ans et 15,58% pour les 25-35 ans
Personnel employé : aucun pour les moins de
25 ans (concerne 81% des musées) et personne entre 25 et 35 ans
(concerne 40% des musées)
Personnel mis à disposition : 4,07 % pour
les moins de 25 ans et 18,60% pour les 25-35 ans. Le personnel mis à
disposition est aussi globalement plus âgé que le personnel
employé.
Personnel bénévole : 48,8% du
personnel bénévole est âgé de plus de 60 ans et
19,57 % ont entre 45 et 60 ans. La part des moins de 25 ans représente
4,05 % et les 25-35 ans représentent 3,29 %.
Les stagiaires : 100 étudiants stagiaires
ont travaillé pour les 163 musées ayant répondu à
cette question, soit en moyenne 0,61 stagiaire par musée. Plus des trois
quarts des stagiaires sont âgés de moins de 25 ans, le solde
étant principalement composé de personnes entre 25 et 35 ans.
Si les musées veulent rajeunir leur image et
toucher plus la cible des jeunes, un « rajeunissement du
personnel » s'impose.
Musées -> Engagement ou collaboration avec du
personnel jeune -> Image jeune -> Cible jeune ->
Elargissement du public
V.J. Les subsides
alloués aux musées
Les montants et la répartition des subsides
entre les musées
L'enquête COMASE précise que ces montants doivent
être pris avec prudence (voir p. 168 du rapport COMASE).
Le montant total des subsides
octroyés, tous organismes confondus, représente 8.577.976
euros en 2003, soit en moyenne 66.000 euros par
musée. Parmi les musées qui ont reçu
effectivement ces subsides, la moyenne est de 99.744 euros par
musée.
Presque 50% des musées ne
reçoivent pas ou reçoivent très peu de subsides (maximum
1.800 euros).
Septante-cinq pour cent des musées
reçoivent moins de 36.000 euros en 2003.
Les 25% restant des
musées bénéficient de la plus grande
partie des subsides octroyés soit un montant total de
8.145.485 euros en 2003 (soit 95% du total
alloué).
Les origines des subsides reçus par les
musées
La Communauté Française est à
l'origine de presque la moitié des subsides alloués. La
Région de Bruxelles Wallon et Région de Bruxelles-Capitale
subsidient 18% du total alors que les communes et les provinces subsidient
respectivement 8 et 15%.
La Communauté Française ainsi que la
Région Wallonne et Bruxelles-Capitale / COCOF subsidient
proportionnellement de manière plus important un nombre restreint de
grands musées. Par contre, les provinces et commune subsidient de
manière plus faible un plus grand nombre de musées.
La Communauté française Wallonie
Bruxelles (CFWB) consacre 7% du
budget au secteur du Patrimoine et Archives (rubrique sous laquelle
sont repris les musées dans les budgets). La moyenne des budgets
alloués par musée s'élève à 146.091
eurs (COCOF incluse) et 138.074 euros (hors COCOF) [cf. annexe
9]
L'Administration de la Commission communautaire
frangaise (COCOF) : chiffres non communiqués. Mais si l'on
prend les chiffres mentionnés ci-plus, le montant s'élève
à 8.017 € en moyenne. Ce chiffre est à
considérer avec précaution car le calcul utilise comme variable
les 80 musées bruxellois. [42]
La Politique scientifique culturelle octroie
18,2 % de son budget total à la culture et l'enseignement A titre
d'exemple, le budget total 2003 était de 517 millions euros. Le
budget « culture et enseignement » représente donc
94.094.000 euros à répartir parmi les Institutions
scientifiques fédérales qui sont sous la tutelle de
l'autorité de la Politique scientifique
fédérale.[cf. annexe 10 pour la liste de ces
institutions] [43]
Les budgets ne sont pas répartis de façon
équitable entre les musées. Le montant des subventions
dépend de la taille des musées et de son statut juridique.
[cf. annexe 9 pour définitions de la taille et du
statut].
Les Institutions scientifiques
fédérales ont des budgets énormes par rapport aux
autres musées (communaux, associatifs, etc.). Cependant, tout est
relatif et les problèmes budgétaires sont les mêmes quel
que soit le statut juridique des musées.
Les autres organismes subsidiants (à
titre informatif) : la Loterie Nationale, l'Agence wallonne pour
l'Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH), le FOREM
(service public wallon de l'emploi et de la formation professionnelle) / ORBEM
(l'Office Régional Bruxellois de l'Emploi), la Fondation Roi Baudouin,
les universités, Euregio.
Autres types d'aide
financière
Certains frais et/ou moyens matériels de presque
trois-quarts des musées sont pris en charge par des tiers. Il s'agit
principalement de certains frais généraux
(électricité, eau, gaz, loyer, etc.)
V.K. Les stratégies des
musées
Le positionnement
Le positionnement actuel pourrait donc se résumer
à prendre en compte trois objectifs : maintenir le rôle
scientifique des musées (recherche et conservation des oeuvres), rester
avant tout un lieu de transmetteur de l'héritage du passé
(rôle éducationnel) et rendre la visite agréable afin de
marquer l'esprit du visiteur (procurer du plaisir).
Carte perceptuelle des loisirs
Education
Pratiques culturelles principales des jeunes
Plaisir
· musées
· sport
· Parc d'attractions et les amis
· cinéma
· concerts
· sorties
· médias (TV, radio, Internet)
Positionnement désiré par les
musées
Ce positionnement désiré est difficile car il
mêle le côté « sérieux » de
l'apprentissage et le divertissement de l'autre. De plus, ce positionnement se
rapproche de la concurrence et risque de semer la confusion dans la tête
du public. Celui-ci peut ne plus comprendre le rôle du musée. Le
positionnement doit être clairement communiqué et ne peut se
contenter de focaliser sur l'un des deux rôles des musées :
éduquer et satisfaire son public. Les musées font partie des
loisirs « intelligents » qui se pratiquent avec plaisir et
pas uniquement dans le but de s'élever culturellement.
Le but de la visite devrait être
« apprendre agréablement ». Le positionnement des
musées est donc double.
La communication externe
L'enquête COMASE révèle que les
musées ne font que rarement, voire jamais appel aux vecteurs de
communication existants. Lorsqu'ils communiquent, ils utilisent principalement
d'une part des lettres d'informations sous format papier et d'autre part la
présence gratuite dans les médias.
En 2003, le calcul des dépenses consacrées
à la communication donne une médiane de 800 euros et le
musée qui dépense le plus déclare 150.000 euros de
dépense. Trente-deux musées déclarent ne rien avoir
dépensé pour la communication.
Autre constatation : les musées qui ont une
réelle volonté de communiquer ont recours à la
communication gratuite et payante et en utilisant des partenaires médias
(la radio, la télévision, etc .) [cf. annexe
10]
V.L. Les actions menées par les musées
afin de toucher les jeunes
Les activités scolaires
Les groupes scolaires demeurent le moyen principal
d'être en contact avec les jeunes. C'est pourquoi les musées
mettent à disposition des professeurs des dossiers pédagogiques
relatifs à une exposition quelle soit temporaire ou permanente. Ces
dossiers pédagogiques contiennent des informations aidant les
professeurs à intégrer la visite dans leur programme scolaire.
-> La visite du groupe scolaire résulte en
majorité de l'initiative des professeurs. Les musées essayent
d'attirer les groupes scolaires, mais rencontrent deux difficultés
majeures. D'une part, les écoles n'ont pas les moyens financiers pour
supporter plus de visites scolaires, d'autre part, les professeurs manquent
d'informations en début d'année scolaire, ce qui les
empêche de prévoir plus aisément une ou plusieurs visites
pendant le programme.
Les services éducatifs
Les services éducatifs appartenant aux musées
proposent diverses activités comme des ateliers créatifs
répartis en divers groupes selon les âges, mais ces
activités sont principalement dirigées vers les enfants
jusqu'à 12 ans.
-> Résultat : ce sont des jeunes d'un
niveau social élevé qui participent à ces ateliers et ce
sont aussi toujours les mêmes jeunes qui reviennent. Cela ne contribue
pas vraiment ni à l'élargissement ni à la diversification
du public.
Les visites dans les coulisses
Des visites dans les coulisses sont proposées aux
jeunes. Ces visites permettent de faire découvrir au public à
partir de 14 ans le travail de recherche du personnel scientifique.
Ces visites visaient au départ les 14-18 ans pour les
pousser à étudier la science, à éveiller chez eux
la passion de la science et créer l'exclusivité.
-> Résultat : cela n'a pas
fonctionné car cela attiré plutôt les adultes et les
seniors.
Organisation d'expositions en vue d'attirer le
public « jeunes »
· L'exposition Tatu Tattoo
organisée par les Musées royaux d'Art et d'Histoire a
augmenté considérablement le nombre de visiteurs jeunes.
Cependant, l'exposition ne fut pas rentable car elle n'a pas attiré
les autres publics (les 25-50 ans, etc.) et malgré la très forte
augmentation du nombre de visiteurs jeunes, le nombre de tickets vendus n'a pas
suffi à rencontrer le « point de rupture ». Cela
montre que le thème était bien choisi et qu'il a attiré
les jeunes mais que le restant du public n'a pas compris le but de cette
exposition.
· L'exposition sur les nouvelles technologies,
« Communication », organisée par le
Musée des Sciences Naturelles (15 septembre 2000 au 15 avril 2001 -
dossier complet sur
www.sciencesnaturelles.be
dans la rubrique des dossiers didactiques) portait l'espoir de toucher les
jeunes. Mais cela n'a pas donné les résultats
escomptés. Le musée n'a pas enregistré plus de visiteurs
jeunes. Ici le choix a été porté sur un thème
actuel mais n'a pas été un succès car trop évident
aux yeux des jeunes qui sont des utilisateurs experts des nouvelles
technologies.
Les journées portes ouvertes
L'exemple de - L'Observatoire royal de Belgique, l'Institut
Royal Météorologique et l'Institut d'Aéronomie Spatiale de
Belgique ont ouvert leurs portes les samedi 17 et dimanche 18 septembre.
Environ 10.000 visiteurs sont venus durant le week-end. -> Les
journées portes-ouvertes sont une activité qui amène des
visiteurs supplémentaires.
L'implication des jeunes dans les projets des
musées
L'exemple de l'exposition Tatu Tattoo
Un groupe de jeunes a participé à l'exposition
à divers niveaux comme entre autres là la reconstitution de la
chambre des jeunes (affiches, CD sur les tatouages). Cette chambre était
un espace réservé aux jeunes dans l'exposition elle-même.
Ces mêmes jeunes ont également participé à la
communication et ont réalisé des interviews dans la rue qui ont
été diffusées lors de l'exposition. -> Ce sont des
jeunes d'un milieu social favorisé et déjà
intéressés par les musées qui ont participé au
projet. Ces jeunes ont été contactés par le service
éducatif du musée. Néanmoins, les jeunes ont fait preuve
d'une grande motivation et se sont impliqués fortement dans le
projet.
La communication
L'Internet
Les musées ont développé leur propre site
Internet. Ces sites sont très bien structurés et donnent beaucoup
d'informations sur les expositions actuelles, futures ou passées.
Le Musée des Sciences Naturelles a tenté
l'expérience de communiquer des informations aux jeunes par
e-mail (courriel) mais cela n'a pas fonctionné car
le nombre d'abonnés n'était pas suffisant et le taux de
réponse en deçà de répondre aux attentes.
En réaction, le musée propose sur le site de
suivre les expéditions et travaux de recherche du personnel
scientifique. Il développe également un projet de
questions-réponses (FAQs) sur des sujets scientifiques.
S'il n'y a pas de réponse pré-formatée à la
question, la question est transférée au personnel scientifique
par « e-mail » (courriel). Ce projet tient compte de
l'âge des visiteurs pour adapter la réponse mais aussi pour mieux
connaître le profil des visiteurs (il y aura un questionnaire à
remplir). Il a pour but également de mieux faire connaître le
travail des chercheurs.
-> Remarque : ce n'est pas parce que les jeunes
ont une pratique très forte de l'Internet et du
« chat » (forum de discussion) que l'e-mail est le moyen
adéquat pour les toucher. Au contraire, l'e-mail promotionnel peut
être perçu comme une intrusion dans l'univers des jeunes.
Projet de musée virtuel
Ce projet est en cours de développement au Musée
des Sciences Naturelles. Il a pour but de garder le contact avec les jeunes et
le grand public.
La téléphonie mobile
Il semble que l'envoi d'SMS (Short Message
System) afin d'informer le public des nouveautés n'est pas non plus un
outil efficace pour communiquer. (action menée par le Musée des
Sciences Naturelles). -> Résultat : il n'y a eu que 150
abonnés. Le projet (envoi d'un SMS/mois) a été
abonné car cela coûtait trop cher.
Les cartes boomerang
Utilisation des cartes boomerang pour faire la promotion
d'expositions. -> Résultat : ces cartes ont du succès
auprès des jeunes mais aucun chiffre précis sur la
corrélation entre ce type de médias et le nombre de visiteurs
« jeunes » n'ont pu être communiqués par les
musées.
Les sous-verres en carton
Afin d'attirer les jeunes, les Musées royaux d'Art et
d'Histoire ont utilisé les sous-verres en carton dans les cafés
comme moyen de promotion de l'exposition de Tatu Tattoo. -> Cette
expérience a très bien fonctionné, mais encore une fois
aucuns chiffres précis n'ont pu être donnés. Les
résultats sont évalués selon une estimation.
Les médias : télévision,
radio et presse écrite mais moins spécifiques aux jeunes. Le
choix des partenaires médias se fait surtout pour attirer le plus large
public possible.
Ex. Le journal « Métro ».
Le partenariat
événementiel
Vingt-six musées provenant de différentes
régions ont participé à l'action « Festival Rock
Werchter- Il y a de la musique dans les musées », avec des
résultats très positifs. (voir chapitre Benchmarking,
p. 36 de ce travail).
V.M. Les moyens utilisés par les musées
afin de satisfaire le visiteur « jeune »
L'utilisation des moyens multimédias, de la
muséographie et de la scénographie
Les moyens multimédia
· Les bornes interactives
· Les audioguides
· L'ordinateur
· L'écran télévisé -
projection de films
On pourrait croire que les moyens multimédia sont des
outils adaptés à la cible jeune, experte en nouvelles
technologies. Mais ce serait oublier le fait que ces outils ne permettent pas
de créer un lien émotif avec les oeuvres ou objets
exposés.
Ce lien émotif ne peut être transmis que par une
personne et/ou une activité. De même les audioguides
empêchent de favoriser l'expérience humainement interactive. Le
visiteur est seul avec son audioguide. Or les jeunes attachent beaucoup
d'importance à vivre une expérience vécue en groupe que ce
soit à deux ou à plusieurs.
De même l'ordinateur ou la projection de films ne vont
pas non plus motiver les jeunes dont la plupart possèdent ces outils
à la maison.
Les moyens multimédias n'apportent pas
réellement de valeur ajoutée à l'exposition qu'elle soit
temporaire ou permanente. Ils n'apportent non plus aucune
différenciation par rapport aux loisirs pratiqués par les jeunes.
Les moyens multimédias ne font qu'apporter un complément
d'information. Ils ne créent pas l'émotion et ne sont donc pas
les outils qui vont provoquer l'envie de revenir.
L'art de la scène ou la scénographie
· La mise en scène théâtrale (ex.
l'exposition Indian Summer organisé par les Musées royaux d'Art
et d'Histoire a fait venir de sculpteurs de totems, des indiens, etc.)
L'art d'exposer ou la muséographie
· La musique
· La lumière
· Le choix de l'emplacement des objets
· Le choix du parcours entre les divers objets et les
salles d'exposition.
La muséographie et la scénographie, au
contraire des moyens multimédias, vont créer la surprise,
l'émotion mais plus important encore, elle va établir un contact
avec les objets exposés. La scénographie permet de raconter une
histoire.
V.N. Les acteurs
intermédiaires entre le public et les musées
bruxellois
Le Conseil bruxellois des musées
(CBM)
Le Conseil bruxellois des Musées a été
mis en place en 1995 et représente les 80 musées de Bruxelles.
Son rôle est double : d'une part il consiste à
améliorer la communication entre ses membres, à harmoniser
l'image des musées sous une identité collective et à
tenter de résoudre les problèmes rencontrés par les
musées. D'autre part, le Conseil bruxellois des Musées s'occupe
de la promotion des musées de Bruxelles en tant
qu'éléments essentiels de la vie culturelle et de
l'identité régionale.
Source:
www.museesdebruxelles.be
Le CBM mène diverses activités [cf.
annexe 12] mais est composé d'une très petite
équipe (trois personnes). En réalité, il est donc
obligé de poser des priorités et estime qu'il n'a pas le temps de
se pencher sur la cible « jeunes » en raison de la
complexité de cette cible et du faible résultat par rapport aux
moyens nécessaires à développer.
Illustration
« Les adolescents sont un public difficile
à attirer au musée hors du cadre scolaire : ils ont de
nombreuses activités, sont très fort sollicités, exigent
une approche sur mesure (usage de moyens multimédias, communication
très dynamique (sms, e-mails, ...), activités interactives,
ludiques et insolites...). Cela exige une réflexion importante et de
nombreux moyens. Les résultats sont souvent limités par rapport
aux moyens mise en oeuvre. »
Entretien avec Stéphanie Masuy, membre de
l'équipe du CBM.
A noter : le CBM ne s'occupe pas de la promotion des
musées auprès des écoles.
Les réseaux de jeunesse
Jeunesse
Organisations de Jeunesse : 81 Centres de Jeunes
; 164 reconnus,
Centres de rencontres et d'hébergement :
17
Fédération des Centres d'information des Jeunes :
18 (dont Fédération Infor-Jeunes
Wallonie-Bruxelles, S.I.E.P. - Service d'information sur les études et
les professions, C.I.D. - Centre d'information et de documentation pour les
jeunes).
Ecoles des devoirs : Fédération :
1, Coordinations par Provinces : 5
Bureau International de la Jeunesse : Programmes européens
d'échange, Agence Québec/Wallonie-Bruxelles, Conseil de
l'Europe.
Source : Etats Généraux de la Culture
http://www.forumculture.be/chiffres_budget.htm
Les réseaux de jeunesse sont en contact direct avec les
jeunes. Ils offrent aux jeunes des services tels que l'information, la
documentation sur loisirs, les vacances, la culture, l'emploi/le chômage,
etc. [cf. annexe 13]
Ils peuvent être un excellent relais d'informations pour
les musées, voire une source d'adresses pour faire un mailing direct.
V.O. Les moyens utilisés pour observer les
publics des musées
Les musées utilisent principalement
l'estimation pour déterminer le profil de leurs visiteurs (type
de visiteurs, provenance de ces visiteurs et l'objet de la visite).
Néanmoins, les musées utilisent également
d'autres méthodes : le comptage des tickets vendus
et/ou distribués [cf. annexe 14 pour
exemple de méthode de comptage] et des
enquêtes réalisées auprès du public
(concerne moins de 20 % des musées répondants à
l'enquête réalisée par COMASE).
Les visiteurs sont regroupés sous quatre types de
groupes différents : les individus (47,95 %), les groupes scolaires
(26,71 %), les groupes des seniors (15,31 %) et les autres groupes (10,03
%).
V.P. Les difficultés rencontrées par les
musées
1. L'aspect financier : la
difficulté majeure rencontrée aujourd'hui par les musées
réside dans le manque de moyens financiers que ce soit pour un
musée de grande taille ou de petite taille. Les subsides reçus
paient seulement les salaires. Le ticket d'entrée permet de financer le
reste (expositions, recherches, promotion, etc.). Il faut savoir aussi que les
assurances servant à protéger les collections coûtent
extrêmement cher. Pour indication, la moyenne de la valeur assurée
des collections s'élève à 1.194.098,32 euros
2. La difficulté au niveau du
positionnement : les musées tentent de relever le
défi de changer leur image, d'être éducatifs et de donner
du plaisir à la fois.
3. La recherche du large public et plus
uniquement « les connaisseurs ».
4. L'organisation des expositions est
coûteuse et exige une longue préparation.
VI. BENCHMARKING
VI.A.
Introduction
Dans le cadre de ce travail, le benchmarking a consisté
à relever des actions menées auprès de la cible
«jeunes» par d'autres musées ou organismes que les
musées bruxellois.
V.B. Exemples
d'actions
Amuseevous
Amuseevous est une association sans buts lucratifs (asbl) qui
organise des projets réalisés par des jeunes afin de promouvoir
les musées auprès des jeunes (16-26 ans).
L'objectif d'Amuseevous se décline en huit
volets :
1. L'intégration des musées dans la vie des
jeunes
2. L'implication des jeunes comme vecteur valorisant ce qui ce
passe dans le musée (expositions, événements, etc.)
3. La diminution des barrières qui empêchent la
visite du musée
4. Forum pour jeunes dans les musées
5. L'amélioration de l'image des musées
auprès des jeunes
6. La stimulation et la sensibilisation des musées dans
la relation à la cible.
7. L'information sur l'offre muséale (en fonction des
goûts de la personne)
8. L'organisation de formations (sur la
génération future) à l'attention du personnel des
musées et avec le soutien de partenaires.
Exemple d'action menée par
Amuseevous
L'exemple du Festival Rock Werchter
Grâce à l'action d'Amuseevous, les bracelets
distribués au public lors du Festival Rock Werchter offrent un
accès gratuit pendant 3 mois à 26 musées répartis
sur tout le territoire de la Belgique. Le thème de la campagne est
« Il y a de la musique dans les musées ». Un stand
informatif sur trouvait sur les lieux-mêmes du festival.
La liste complète des 26 musées se trouve sur le
site Internet d'Amuseevous. Chaque musée y est détaillé et
illustré par une vidéo sur fond de musique. Dans cette
vidéo, un jeune présente le musée à sa
manière.
Sur le stand, une Rockstar était associée
à un musée afin d'en faire la promotion.
Sources :
www.amuseevous.be, Le
musée des Sciences Naturelles, Het MIAT
-> Résultat : cette action a
remporté un franc succès car à ce jour 8000
jeunes ont poussé la porte des musées dont entre
autres:
· het SMAK: 897 jeunes (Tom Van
Laere)
· het Openluchtmuseum Bokrijk : 584
visiteurs (Tim Van Hamel)
· Dr. Guislain : 550 jeunes (Luc De
Vos)
· het Jenevermuseum (Hasselt) : 212
jeunes (Buscemi)
· Le musée des Sciences Naturelles :
211 jeunes
· Het MIAT : 122 jeunes
La Fondation Pégase - Projet Musées
et Ecoles (niveau européen)
Sources : interview avec Madame Françoise
Jurion De Waha (de la fondation Pégase) et Madame Patty Van Brabant du
Musée de la Ville de Bruxelles.
Le projet « Musées et Ecoles » a
démarré en 2000 sur l'initiative d'un musée italien. En
Belgique, il a démarré en septembre 2004 et s'est terminé
en mai 2005.
Ce projet européen avait pour finalité de
montrer qu'il existe une identité culturelle commune aux pays
européens. Son objectif secondaire était de
« dépoussiérer » l'image des
musées. C'était la raison pour laquelle (entre autres)
le projet a visé les jeunes.
Il a réuni divers acteurs du monde muséal :
les musées, le secteur muséal, la fondation Pégase et les
écoles pour faire le tour de la question. De cette réunion en est
sorti l'idée de faire travailler en étroite collaboration les
écoles et les musées. Les musées ont alors contacté
plusieurs écoles pour participer au projet. A Bruxelles, un musée
(le Musée de la Ville de Bruxelles) et trois écoles ont
participé : l'école Diderot (enseignement
général et professionnel), l'Athénée d'Etterbeek
(technique), et la Haute Ecole Francisco Ferrer (artistique). Le but
était de faire travailler trois écoles de forme d'enseignement
différent, mais aussi des classes d'âges différents afin de
mélanger des jeunes de divers milieux (favorisé,
défavorisé, artistique, allochtone) et de langues
différentes (français/néerlandais car projet au niveau
bruxellois).
Concrètement, le professeur (dans ce cas-ci,
c'était les professeurs d'histoire et un professeur de graphisme)
participant au projet a consacré une heure de son cours par semaine
à l'élaboration du projet. Les élèves de la classe
ont choisi le thème dont ils voulaient parler et qui ferait l'objet
d'une exposition.
Avec le soutien du personnel du Musée de la Ville de
Bruxelles, et l'encadrement des professeurs, les élèves ont fait
eux-mêmes des recherches et réalisé des objets (maquettes,
petits tableaux, etc.) durant une année scolaire pour aboutir à
une exposition qu'ils ont réalisée eux-mêmes, toujours avec
le soutien des professeurs et du personnel du musée. A chaque objet
présenté, le nom de l'élève qui l'avait
réalisé a été mentionné. L'exposition a eu
lieu au Musée de la Ville de Bruxelles et a fait l'objet d'un
vernissage. Ensuite, elle a été rendue publique pendant quatre
semaines.
Les élèves se sont montrés
extrêmement motivés, impliqués dans le projet et se sont
sentis très valorisés par l'idée d'aboutir à une
exposition. Ils ont travaillé sérieusement et petit à
petit se sont habitués à se rendre au musée.
-> Résultats : il y a eu beaucoup de monde
au vernissage (aucuns chiffres communiqués). Les personnes
présentes étaient les élèves, leurs parents, les
professeurs, les hauts fonctionnaires de la Ville de Bruxelles, et les
directeurs d'écoles, etc. Le vernissage a eu tellement de succès
que le musée a dû limiter l'accès à deux personnes
par famille et a donné des tickets d'entrée gratuits aux parents
pour qu'ils puissent venir voir l'exposition après le
vernissage.
Conclusion : ce projet prouve que si les
jeunes sont impliqués dans un projet, qu'ils choisissent un thème
qui les intéresse, ils peuvent se montrer extrêmement
motivés et enthousiastes même s'il s'agit d'un sujet
culturel. Il faut savoir que la majorité de ces jeunes
étaient des jeunes issus de milieux défavorisés ou
d'origine étrangère. Il ne faut pas oublier non plus qu'ils ont
dû y travailler au moins pendant une heure par semaine (en classe) et ce
pendant un an. En outre, ce projet montre aussi que le lien humain (professeur,
personnel du musée) est nécessaire pour créer
l'interactivité, l'émotion, et l'attachement à un
thème culturel ou un musée. Le fait de faire des recherches dans
divers musées et de revenir régulièrement au musée
de la Ville de Bruxelles a tissé un lien émotionnel entre ces
jeunes et le musée en tant que lieu. « Petit à petit,
ils se sont appropriés ce lieu... ».
VII. LISTE DE
FACTEURS-CLÉ DE RÉUSSITE
· Choisir des thèmes actuels que l'on relie avec
le passé et qui les touchent particulièrement (guerre, SIDA,
drogue, sexualité, piercing, écologie, etc.) ou qui les concerne
(parlent de leurs problèmes ou centres d'intérêt)
· Les expositions temporaires car besoin de
nouveauté
· Durée de l'exposition ne dépassant pas
deux heures et prévoyant des moments de pause (alterner activités
et apprentissage)
· Prévoir des espaces de repos (bancs, etc.) car
la visite est souvent fatigante
· Inciter les jeunes à réagir lors de la
visite en leur proposant des activités : questionnaire,
jeu-parcours, discussion, etc.
· Prévoir des activités :
expériences scientifiques, créations artistiques, etc.
· Donner la possibilité aux jeunes de jouer avec
leurs sens : le toucher en premier lieu ! ensuite l'odorat,
l'ouïe, et pourquoi pas le goût
· Heures d'ouverture en adéquation avec la
cible
· Une communication attrayante, colorée,
imagée et avec peu de mots
· Le partenariat événementiel
· L'implication des jeunes dans un projet muséal
car cela les valorise
· Prévoir un espace réservé aux
jeunes au sein du musée où ils peuvent faire du bruit car besoin
d'appropriation des lieux
· Travailler avec un personnel jeune (la règle du
+ 4 ans !) pour accueillir et accompagner les jeunes lors de leur
visite.
· La gratuité pour les jeunes suivant une
formation artistique et pour les jeunes déjà
intéressés par les musées
VIII. ANALYSE SWOT DES
MUSÉES BRUXELLOIS
Faiblesses
> Communication directe insuffisante
> Manque de ciblage précis
> Manque de connaissance profonde de la cible
« jeunes »
> Préjugés vis-à-vis de la cible
« jeunes » : « cible trop difficile,
exigeante, ... »
> Manque de moyens financiers
> Présentation de l'offre (la visite) pas toujours
adaptée à la cible « jeunes »
> Durée de l'organisation des expositions très
longue (trois ans pour une grande exposition)
> Réticence du personnel scientifique des musées
à l'égard de certains sujets « tabou ».
> Profil du guide et médiation non adaptés
à la cible
> Pas ou peu d'évaluation du public visiteur
> Si existence de mesures du public, la mesure est trop
vague.
> Peu ou pas de jeunes (moins de 25 ans et les 25-35 ans)
parmi le personnel des musées que le personnel soit occupé ou
employé.
> La moitié des musées sont fermés en
hiver (de novembre à février)
Forces
> Grande volonté de toucher le public et de
créer un contact avec ce public
> Volonté de changer l'image
« poussiéreuse »
> Rôle éducationnel reconnu par le public
jeune
> Prix perçu généralement comme
accessible
> Expositions temporaires
> Bonne communication vis-à-vis des écoles
> Collaboration entre les musées de Bruxelles
grâce au soutien du Conseil bruxellois des musées et traduite par
la volonté de créer une identité commune
Opportunités
> Ecoles
- En tant que lieux de transmission des valeurs et codes
culturels
- En tant qu'organisateurs de visites aux musées
> Phénomène de groupe - les aînés
qui influencent les comportements culturels des cadets
> Sponsoring envisageable d'une ou plusieurs marques ou
institutions (financières, publiques, etc.)
> Pouvoir d'achat non négligeable des jeunes (2
milliards d'euros de revenus annuels pour les 15-22 ans)
> La visite du musée se fait souvent à deux
personnes ou en groupe et est combinée à une sortie ou un
restaurant.
> Ce sont les 15-18 ans qui dépensent le plus d'argent
à leurs loisirs.
> L'éclectisme des pratiques culturelles des jeunes
> L'apprentissage est plus efficace au sein des
musées
Menaces
> Les autres loisirs : repos, télévision,
radio, Internet, cinéma, concerts, etc.
> Les autres musées
> Tendance du renversement de la hiérarchie traduite
par la domination de la culture populaire sur la culture classique.
> Déni du passé, « culte »
du présent, de l'immédiat.
> Nivellement de l'enseignement vers le bas + diversification
des goûts culturels -> la future cible des 25-50 ans (coeur-cible des
musées) principalement de niveau universitaire risque de ne plus autant
s'intéresser aux musées.
VIII.A. Conclusions de
l'analyse SWOT
La liste des faiblesses est longue mais d'un autre
côté beaucoup d'opportunités sont à prendre. La
cible des jeunes n'est pas aussi « compliquée » que
le perçoivent la plupart des membres du personnel muséal
interrogés dans le cadre de ce travail.
IX. RECOMMANDATIONS :
LES ACTIONS MARKETING
IX.A. Introduction :
choix des actions marketing
L'objectif vise à convaincre et
séduire les jeunes
Pour parvenir à l'objectif, tout en tenant compte de la
« vache sacrée » des musées, plusieurs
actions marketing sont nécessaires : la segmentation de la cible,
le positionnement, la différenciation, l'offre et la communication. Ces
actions étant liées entre elles, il faut les prendre en
considération de manière globale.
Les actions marketing menant à
l'objectif
OBJECTIF : Convaincre et
Séduire
Connaître la cible « jeunes »
Tenir compte du rôle des musées *
Segmenter la cible quand c'est possible
Différenciation des musées sur le marché
des loisirs
Adaptation de la présentation du
« produit » muséal
Désacraliser l'image des musées ->
positionnement des musées
Créer la visibilité : attirer l'attention
Choisir les outils de communication
CIBLER
SE DIFFERENCIER
COMMUNIQUER
* Secteur culturel ! donc :
- le rôle et les objets exposés par les
musées ne peuvent être adaptées à la cible.
- mais ne pas oublier que les musées offrent un
service au public.
- la présentation de l'offre peut être
adaptée
- l'annexion d'autres services est possible
- viser la qualité du service à tout niveau
(personnel, accueil, facilités, etc.)
IX.B. Segmentation de la
cible « jeunes »
Choisir la cible n'est pas suffisant. Pour atteindre
l'objectif, il faut bien la connaître, identifier ses
besoins et ensuite la segmenter quand c'est possible.
Ici, le premier critère de segmentation qui apparaît est
socio-démographique et plus précisément celui de
l'âge.
Les 15-17 ans : le segment le plus en
adéquation avec l'objectif
Vu que ce sont les jeunes entre 15-17 ans qui
dépensent le plus d'argent dans les loisirs proportionnellement à
leurs budgets, qu'ils représentent le groupe des aînés au
sein de l'école, qu'ils revêtent un rôle de modèle,
de référence vis-à-vis de leurs cadets, qu'ils commencent
à bâtir leur individualité, à former leurs
goûts, qu'ils ont encore besoin d'encadrement et de structure, pour
toutes ces raisons, les 15-17 ans est le segment le plus répondant
à l'objectif de toucher plus les jeunes. De plus, les jeunes de cet
âge sont moins en conflit générationnel avec les adultes et
les professeurs.
Pour rappel, les besoins de cette cible
[44]
· Le repos : une des principales
activités des jeunes !
· Les loisirs : télévision,
radio, Internet (plus pour le chat, mais moins pour la recherche
d'informations), et les sorties entre copains.
· La socialisation: se fait principalement par les
loisirs, le téléphone portable, au sein de l'école et dans
le quartier.
· Devenir adulte : le jeune aspire toujours
à être plus âgé (+4ans). L'adulte est pour lui le
symbole de la liberté. C'est pourquoi, il a tendance à copier les
attitudes des adultes (sortir, se coucher tard, etc.)
· Le besoin de possession : le jeune aime
collectionner des objets car cela contribue à la socialisation avec ses
pairs. Cela explique le succès des produits en taille miniature.
· Le besoin de contrôle : ce besoin
actionne chez le jeune le désir de se sentir plus intelligent que les
adultes, de se débrouiller (besoin d'indépendance) mais aussi de
posséder son espace privé sur lequel il règne en
maître (la chambre équipée de tout un attirail
technologique).
· Les projets d'avenir : les jeunes de cet
âge commencent à s'interroger sur leur avenir, leurs projets
privés et professionnels se profilent dans leur tête.
La plupart de ces besoins sont intangibles sauf le
besoin de possession qui lui est un besoin tangible.
Quels sont les besoins lors d'une visite au
musée ?
· Explications claires
· Si panneaux, contenu simple et court
· Langage adapté à leur niveau
· Un guide ou professeur accompagnant qui soit
charismatique, capable de transmettre de l'émotion et de faire
réagir les jeunes afin d'ouvrir un échange verbal ou
émotionnel
· Emotions fortes (jouer avec les sens)
· Une exposition qui les impressionne et leur donne
l'occasion de s'exprimer : jeu-parcours, présentation
théâtrale, des activités.
· Passer un agréable moment entre amis ou avec un
parent (besoin de socialisation)
· Des temps de pause
· Un espace réservé
Sous-segmentations possibles
1. Par le profil psychographique
Les intéressés
Les intéressés latents
Les exigeants
Les non-intéressés
Cf. p.23 de ce travail pour la description de ces
sous-segments
2. Par le niveau social
Les jeunes des milieux favorisés : ils vont
au musée parce que cela fait partie de leur éducation
(transmission culturelle parentale)
Les jeunes des milieux défavorisés :
ils vont rarement au musée à cause de l'image sacrée des
musées
Les jeunes d'origine étrangère : ils
ne vont pas dans les musées par manque d'information ou parce qu'ils ne
peuvent se reconnaître dans la culture occidentale.
3. Par la forme d'enseignement
Les jeunes suivant l'enseignement
général : l'enseignement général tendant
vers une culture scientifique, cette cible convient particulièrement aux
musées scientifiques
Les jeunes suivant l'enseignement technique et
professionnel : cible intéressante pour les musées
techniques ou spécialisés.
Les jeunes suivant l'enseignement artistique :
cible pour les musées d'art et d'histoire avec des besoins
spécifiques car ces jeunes sont des visiteurs forcés à
aller dans les musées de par leur orientation scolaire. Ces jeunes
forment donc une cible extrêmement exigeante.
XI.C. Se
différencier
Comment se différencier sur le marché afin
d'attirer et séduire les jeunes ? Croiser le double rôle des
musées, les deux types d'exposition des musées (expositions
temporaires et permanentes), et le double objectif de ce travail
génèrent la possibilité de se différencier, de
convaincre et de séduire les jeunes.
Le double rôle des musées permet une
différenciation par rapport aux loisirs des jeunes mais aussi par
rapport à l'école. En effet si le rôle des musées
est de transmettre des savoirs, le deuxième rôle permet de
différencier les musées de l'école car le cadre des
musées est moins contraignant que celui de l'école. D'autre part,
si le rôle des musées est d'offrir une visite agréable (et
par conséquent un moment de plaisir), ce rôle permet aux
musées d'échapper à l'aspect rébarbatif du premier
rôle.
Les jeunes préfèrent l'exposition temporaire car
elle rejoint les notions de plaisir et d'immédiateté.
L'exposition permanente suscite moins d'intérêt chez les jeunes
car elle rejoint la notion d'éducation.
Dès lors, il existe une manière
directe et une manière indirecte de convaincre
et séduire les jeunes.
Education
Plaisir
Exposition permanente
(manière indirecte)
Exposition temporaire
(manière directe)
Convaincre
Séduire
Rôle des musées
Objectif de ce travail
« Produits »
muséaux
Les musées peuvent donc lier l'émotion
à la connaissance afin de se différencier. Le message devrait
être l'instar du slogan « Le Soir, j'ai envie (=
désir, émotion) de savoir (= connaissance) » du
Journal le Soir.
IX.D. Adapter la
présentation de l'offre
C'est ici que sont explorés les moyens de convaincre et
séduire les jeunes car ces moyens diffèrent selon que
l'exposition est temporaire ou permanente.
L'exposition temporaire - Approche directe - Action
à moyen terme
L'approche directe des jeunes suppose de mettre en exergue la
notion de plaisir afin de les attirer. L'expérience qu'ils vont vivre
sera déterminante quant au souvenir qu'ils en garderont. Le souvenir de
la visite doit donc être très fort et accompagné
d'émotions. C'est pourquoi l'exposition temporaire rejoint plus la
notion de « plaisir » que
« d'éducation ». Cette action est une action
à moyen terme car il faut savoir que l'organisation d'une exposition
temporaire dure de 1 à 3 ans selon l'envergure de l'exposition. Il est
par conséquent préférable d'opter pour l'organisation
d'une petite exposition afin de renouveler l'offre régulièrement
(une fois par an), vu que les jeunes sont friands de nouveautés.
Séduire (l'offre)
Le thème
Le choix du thème est
extrêmement important. Il tient compte des goûts et des besoins de
la cible tout en respectant le rôle et le positionnement du
musée.
Le choix du thème devrait porter sur un sujet
actuel à caractère scientifique ou artistique ou bien
encore technique et qui a une histoire à raconter à travers
des objets. Au niveau de la muséographie, il convient de partir
du temps présent (des objets ou thèmes actuels) et de
remonter dans le temps, plutôt que l'inverse, car les jeunes sont
intéressés par des sujets qui les concernent et sont moins
intéressés par le passé que par le présent.
La muséographie
Créer un parcours inhabituel (par
exemple un labyrinthe)
Offrir la possibilité de jouer avec les
sens : diffuser par exemple des odeurs ou permettre aux jeunes de
toucher l'objet (le reproduire en miniature pour ne pas toucher à
l'oeuvre originale). Exploiter le sens du toucher le plus possible car c'est
une barrière entre le jeune et l'oeuvre.
La musique (une des principales pratiques culturelles
des jeunes)
Utiliser la musique pour créer une
ambiance relaxante va permettre au visiteur de ralentir son rythme. Il aura
tendance à prendre plus de temps à déambuler parmi les
objets exposés.
Proposer des activités pour créer
l'interaction émotive
Les jeux-parcours : donner la
possibilité au visiteur de s'amuser en lui proposant de retrouver des
indices, un objet et s'il a retrouvé l'objet de lui offrir un cadeau. Le
jeu-parcours doit être vécu comme un aventure, une enquête
« à la Sherlock Holmes ».
Les ateliers : proposer des
expériences (musée scientifique ou technique), des
activités créatives (musée d'art)
Proposer un guide pour créer l'interaction
humaine
Le guide : de préférence,
un guide jeune, mais charismatique. Ce guide pourrait être un membre du
personnel du musée ou un artiste, un bénévolat ou un
étudiant dans le secteur culturel.
La médiation : provoquer le
débat et soulever des questions, interroger le visiteur sur ses
impressions va le pousser à réfléchir et à sortir
de lui ce qu'il ressent. Les jeunes aiment s'exprimer, donner leurs opinions.
Les inciter à réagir va les valoriser et les faire sentir
« intelligents ».
La disponibilité : ne pas obliger
à réserver à l'avance le guide. Les jeunes ne planifient
pas à l'avance leurs sorties. Ils peuvent même se décider
le jour-même. [46] Plutôt proposer une visite
guidée avec un départ toutes les 20 minutes par exemple.
Offrir un cadeau à la fin de la visite
Le cadeau : offrir un cadeau va
accompagner le souvenir laissé par la visite. De plus, les jeunes
adorent posséder des objets, des gadgets et les collectionner. Puisque
la téléphonie mobile fait partie des leurs principales pratiques
culturelles, offrir par exemple un petit auto-collant (fun
évidemment !) à coller sur le téléphone
portable ou autre gadget qui personnalise le téléphone portable
va contribuer à prolonger le souvenir dans la tête du visiteur.
Offrir plusieurs formules de ticket
Le prix : le prix n'est pas
réellement une barrière contre la visite. Si le jeune est
réellement intéressé par le thème, il est
prêt à payer le tarif ! Il est donc préférable
de proposer des tickets groupés ou avantageux.
Le ticket de groupe : les jeunes
accordent beaucoup d'importance à leurs amitiés. Leur proposer
différentes formules de tickets est plus attrayant pour les jeunes, par
exemple : le ticket duo 1+1 (accès à une entrée qui
donne droit à une autre gratuite), le ticket groupe 2+X (à partir
de 3 personnes, une réduction sur l'entrée).
Inclure le coût du transport en commun
dans le prix du ticket. Le coût total du ticket doit être
inférieur à celui d'une entrée au cinéma.
Offrir la possibilité de réserver les tickets
en ligne (sur Internet) :
Donner la possibilité de réserver les
tickets en ligne diminue également l'effort du processus de
décision.
Convaincre (la communication)
Le message
Illustrer le thème de l'exposition par
des images (voire des dessins) et peu de mots.
Jouer sur l'émotion, sur la visite
entre amis, bref sur la socialisation qui est la principale motivation des
jeunes qui les pousse à aller dans les musées.
Utiliser un vocabulaire simple mais pas leur
langage car cela ôterait toute crédibilité aux
musées.
Le design
Utiliser des couleurs vivantes
(« flashy ») tout en faisant attention à la
signification des couleurs.Les outils de communication envisageables
· Affichage dans les transports en
commun (Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles
(STIB)) et les cafés (Vespasiennes)
· Internet - visibilité sur sites
pour les jeunes
· Valves culturelles au sein des
écoles (affichage, dépliants, « flyers »)
· Autres idées : les
sous-verres en carton, les cartes « boomerang », le mailing
direct (car les jeunes de cet âge aiment recevoir du courrier à
leurs noms)
-> Tous ces moyens conviennent à la cible jeune
mais ont leur coût, à titre d'exemple :
Indoor media - Boomerang Academic
(15-24) : une diffusion pendant quatorze jours revient à 31 290
€. (réseau horeca student et trendy), cinémas, centres
sportifs, magasins multimédia, écoles supérieures et
universités (diffusion possible jusqu'à 425.000 cartes)
Campus media - School Poster Medium :
une diffusion pendant 14 jours revient quant à elle à 19 900
€. [45]
-> Alternative : le mailing direct
Utilisation des réseaux
« jeunesse » comme canaux de diffusion et sources
d'adresses
Source :
www.bruxelles-j.be ,
[cf. annexe 15]
L'aide à la jeunesse de la
Communauté française en Région de Bruxelles-Capitale
possède plusieurs réseaux
· IDJ (Association pour l'information et
la documentation des jeunes et du grand public), située à
Woluwé-Saint-Lambert
· Infor Jeunes Schaerbeek : centre
d'Accueil et d'Information Jeunesse asbl.
· Infor Jeunes Bruxelles : centre
d'Accueil et d'Information Jeunesse asbl
· Infor Jeunes Laeken : même
mission qu'Infor Jeunes Bruxelles et Schaerbeek.
· Le Kiosque (1080 Bruxelles):
même mission qu'Infor Jeunes
· Le Siep Bruxelles : Le Siep asbl,
Service d'Information sur les Etudes et les Professions
L'exposition permanente - Approche indirecte -
Actions à court terme
Les expositions permanentes conviennent mieux à une
visite dans le cadre scolaire, car elles attirent moins les jeunes que les
expositions temporaires le font. Les expositions permanentes rejoignent
davantage la notion « d'éducation » que de
« séduction ».
Convaincre
Par le biais des professeurs
Prendre connaissance des programmes scolaires
si possible au mois de juin afin de préparer un programme
pédagogique au début de l'année scolaire (en septembre).
Cette connaissance permet d'agir auprès des professeurs de deux
manières :
· Proposer un thème qui s'inscrit
dans le programme scolaire (ex. Les Mérovingiens)
· Proposer au professeur une visite
gratuite du musée pour que lui-même puisse trouver un
sujet en accord avec son programme scolaire.
Préparer un dossier pédagogique
sur le thème afin de préparer le professeur à la visite et
de préparer la visite en classe.
Cibler les écoles en fonction de leur forme
d'enseignement : attention à ne pas proposer le même
programme à toutes les écoles ! C'est ici que la
segmentation par forme d'enseignement entre en jeu. En fonction du thème
de l'exposition, il est possible de viser certains types d'école. Par
exemple, le Musée de la Dentelle peut viser les écoles ayant une
section habillement comme l'Institut Bischoffsheim situé à
Bruxelles.
Séduire
La visite
· Programmer la visite si possible pendant les heures de
cours
· La durée de la visite ne doit pas excéder
plus d'une heure
· Prévoir des temps de pause pendant lesquels les
jeunes sont invités à donner leurs impressions et leurs opinions
sur le thème exploré.
· Prévoir un jeu-parcours pour les impliquer dans
le thème : à la façon d'une enquête.
· En fin de visite, prévoir un questionnaire
très court afin de permettre aux jeunes de laisser leurs impressions sur
l'exposition et la qualité de l'organisation de la visite.
Alternative : mettre à disposition un ordinateur sur lequel les
jeunes peuvent laisser leurs commentaires sur un blog (journal intime
public).
· Offrir un cadeau-souvenir (cf. exposition
temporaire) : porte-clés, étui téléphone
portable, etc.
· Offrir une boisson à la cafétéria
du musée (si le musée en possède une) à la fin de
la visite.
Le médiateur
· Le guide : proposer un guide
jeune et charismatique.
· Le professeur lui-même :
bien préparer le professeur à la médiation et lui proposer
« une simulation » de la visite pour l'accompagner dans sa
démarche de médiation.
· Le langage : utiliser un langage
approprié au niveau des élèves mais pas leur propre
langage
Expositions permanentes et
temporaires
Le moyen favori des jeunes (15-17 ans) par lequel ils
désirent être informés est le
professeur !!!!!!!
IX.E.
Communiquer
Désacraliser l'image -Approche directe de la
cible
Désacraliser l'image consiste à ôter
l'image froide, impersonnelle et quasiment religieuse des musées, mais
ne veut pas dire la banaliser. Désacraliser l'image, c'est donner une
image d'ouverture, d'accessibilité non pas en termes d'horaires mais
psychologiquement. C'est dire aux jeunes que les savoirs
« détenus » par les musées sont accessibles
aux jeunes. La question du message demande une réflexion profonde
interne au monde muséal. Ce travail ne peut apporter la réponse
car la solution doit venir d'une réflexion de tout le secteur
muséal.
Pour désacraliser l'image, les musées peuvent
communiquer sur d'autres services et notamment ceux qui sont
décalés par rapport à la notion de
l'éducation. Les services annexes permettent de mettre en avant
le pur plaisir et de se détendre dans un lieu agréable.
En ce qui concerne l'image, miser sur le plaisir, la détente et la
socialisation est un facteur qui va désamorcer le côté
quasi « religieux » du musée.
La boutique du musée
Parmi les valeurs des jeunes, on retrouve « la
famille ». Par ailleurs, les jeunes aiment le shopping. Dès
lors, les musées pourraient faire une campagne dont l'objectif serait de
proposer aux jeunes de venir faire leur shopping à la boutique des
musées. Les fêtes principalement célébrées en
famille (Noël, Pâques, etc.) pourraient faire l'objet d'une campagne
de promotion. Ex : Toujours pas trouvé de cadeaux pour tante Irma
et papy Jo ? Viens faire un tour dans les boutiques des musées.
(idée à évaluer bien sûr).
Utiliser à nouveau les cartes boomerang (afin de
créer une collection) : sur remise de la carte, une
réduction est accordée sur les achats dans la boutique (ou un
cadeau supplémentaire est offert). Pour créer le contact,
proposer sur la carte de laisser les coordonnées du jeune pour gagner un
cadeau après tirage au sort (poser une question pour que cela n'ait pas
l'air trop facile).
Utiliser la lettre personnalisée (mailing
direct) : la lettre va permettre de donner plus d'informations sur le
type d'articles que le jeune va pouvoir choisir. Ajouter à la lettre un
coupon à détacher pour recevoir un cadeau.
Campagne à lancer deux semaines avant les
fêtes.
La cafétéria
La nourriture est le premier poste de dépenses des
jeunes. Sachant que les jeunes vont dans les musées plutôt le
samedi vers midi et le dimanche après-midi, communiquer sur des
« lunches » (sandwiches + boissons) à prix
avantageux pour les jeunes, le samedi midi et des goûters
alléchants le dimanche après-midi va leur donner une autre image
des musées, celle par laquelle ils percevront que les musées
pensent à eux : un endroit où les jeunes peuvent socialiser,
manger à prix réduits et se détendre.
Ne pas utiliser la bibliothèque comme thème de
campagne car cela s'éloigne de la notion du plaisir et se rapproche de
la notion d'éducation.
Créer la visibilité
Créer la visibilité est une manière
d'attirer l'attention sur le fait que les musées existent aussi
en tant que loisirs. Afin de créer la visibilité et
d'attirer l'attention, plusieurs méthodes sont à
recommander : l'événementiel et les
outils de communication. Dans cet objectif-ci, la
gratuité est un levier favorisant l'attention. Les
musées doivent être présents là où va la
cible, mais de manière ponctuelle afin de créer
l'événement.
Le partenariat
événementiel
A l'instar du Festival Rock Werchter, le partenariat
événementiel avec des concerts est un très bon moyen de
créer la visibilité. L'idée du bracelet est tout
simplement à reprendre et le concept à reproduire avec d'autres
concerts étant donné que la musique occupe une place
extrêmement importante dans les pratiques culturelles des jeunes.
Dans ce même ordre d'idée, les musées
pourraient être présents lors du salon des vacances ou encore lors
du salon de l'étudiant par exemple.
L'organisation
d'événements
Les journées portes ouvertes, les musées
à 1 euro, les Nocturnes sont des événements qui favorisent
l'augmentation des visiteurs. Ces actions sont des initiatives et à
répéter.
Internet
Sachant que les jeunes sont des utilisateurs assidus de
l'Internet, ce média ne peut pas être un moyen de communication
oublié des musées.
La moitié des musées ont développé
leur propre site Internet et/ou sont référencés sur un
site portail des musées. Tous les musées bruxellois sont
répertoriés sur le site Internet du Conseil bruxellois des
musées (
www.muséesdebruxelles.be)
ou sur le site de la Région de Bruxelles-Capitale (
www.bruxelles.irisnet.be).
Mais ce n'est pas suffisant, les musées doivent également
être visibles sur des sites Internet pour les jeunes.
L'exemple de Tribal - poster un
événement culturel, c'est gratuit ! voir mode d'emploi
ci-après
www.tribal.be - est un site
Internet sur lequel les jeunes donnent leurs opinions et invitent d'autres
jeunes à s'exprimer. Le jeune prend le rôle de rédacteur.
Le site contient une rubrique « culture » où il est
possible de poster un événement organisé par un
musée dans l'agenda culturel, et cela gratuitement -> l'idéal
est de demander à un jeune enthousiaste de poster un
événement)
Tribal distribue également un magazine pour les
jeunes : sur le site Web, on peut trouver les réseaux de
diffusion par année (à titre d'exemple : Bruxelles
2003-2004 : tirage de trente mille exemplaires diffusés dans les
écoles secondaires de la Communauté française Wallonie
Bruxelles inscrites gratuitement au projet).
Tribal fait partie des sites observés par le Centre
d'Informations sur les Médias (CIM) et publie les statistiques
des visites sur son propre site Internet. Pour donner un exemple, le mois de
mai 2005 enregistre 55735 visites.
Tribal propose une solution de partenariat
gratuite : l'échange de visibilité. Le candidat
partenaire qui affiche sur son site les news de Tribal par un simple code, sera
ajouté gratuitement à la liste des partenaires sur son site.
IX.G. Aspects
budgétaires
Toutes les actions précitées doivent être
budgétisées. L'évaluation budgétaire pourrait
révéler que certaines de ces actions sont trop coûteuses et
donc trop risquées pour obtenir le point de rupture.
Par ailleurs, les musées connaissent déjà
des difficultés budgétaires. L'enquête COMASE a fait
apparaître que la plupart des musées ne communiquent pas un
rapport comptable détaillé, ce qui limite les possibilités
d'analyse approfondie des problèmes financiers.
Afin de remédier ces difficultés, les
musées doivent continuer à s'entourer de sponsors et à
cibler les entreprises qui ont des moyens financiers importants vu la tendance
actuelle à favoriser l'événementiel dans leurs
stratégies marketing.
X. CONCLUSIONS
Viser la cible « jeunes » n'est pas
la solution aux problèmes de rentabilité (élargir le
public pour atteindre la rentabilité)
Viser la cible « jeunes » n'est pas
la solution aux problèmes d'image (« rajeunir » ou
« dépoussiérer » l'image)
Viser la cible « jeunes » est une
vision à long terme qui tend à garder ou créer le contact
avec les jeunes et à préparer le futur coeur-cible des
musées.
XI. PISTE DE
RÉFLEXION FUTURE
XI.A. Concept d'un
musée pour les jeunes
Origine du concept
Plutôt que de tenter d'attirer les jeunes par toute une
batterie de moyens de communication avec des effets à court terme et
ponctuels, l'idée de garder le contact avec les jeunes répond
mieux à la question de savoir comment élargir son public par la
participation des jeunes. Comment garder le contact avec les jeunes ? Avec
la création d'un musée pour les jeunes.
Cette idée proposée aux élèves
interviewés lors de l'enquête qualitative dans le cadre de ce
mémoire fut d'ailleurs accueillie positivement et
complétée par quelques suggestions. Cela ne suffit
évidemment pas à lancer un projet sans une évaluation
préalable quant à la faisabilité de ce type de concept.
Définition du concept : exposition
d'oeuvres réalisées par les jeunes
Création d'un musée pour jeunes qui serait un
lieu de découvertes sur l'art, la culture, les sciences, les techniques
mettant en scène uniquement des expositions temporaires qui feraient le
lien entre le présent et le futur et soutenues par des activités
diverses afin de créer l'interactivité, l'émotion, de
favoriser la compréhension et l'envie de revenir.
Ce type de musée serait un lieu réservé
aux jeunes (moins de 26 ans) afin de leur donner la possibilité de se
l'approprier, de se sentir chez eux. Avec un encadrement professionnel, ils
choisiraient les thèmes qu'ils veulent aborder, ils feraient
eux-mêmes des recherches dans les musées, ils réaliseraient
eux-mêmes des oeuvres ou des travaux qu'ils présenteront lors de
l'exposition. Leurs oeuvres seraient mises en vente.
Ils seraient impliqués dans la communication de leurs
expositions afin de les faire connaître auprès de leurs pairs. Ce
concept leur donnerait l'entière possibilité de s'exprimer,
d'interagir avec le monde environnant (les adultes, etc.), de mettre en valeur
leur génération, et d'en laisser des traces pour les
générations futures de jeunes. Mais avant cela, ce type de
concept permettrait de garder le contact avec les jeunes jusqu'à ce que
leurs goûts soient formés. Garder le contact avec eux, c'est
préparer l'élargissement du futur coeur-cible des musées
(les 25-54 ans).
Les musées pourraient aussi y faire leur
publicité (valves avec dépliants, affichages, etc.).
Le « dépôt » d'oeuvres ou de
travaux ne serait accessible qu'au moins de 26 ans.
XI.B. La cible
Les 15-25 ans
Segments
Les jeunes des milieux artistiques (enseignement
artistique)
Les jeunes des milieux défavorisés
Pourquoi ces segments ?
Les jeunes qui sont déjà
intéressés par les musées n'ont pas besoin d'être
stimulés autant que les non-intéressés ou les jeunes des
milieux défavorisés qui n'ont jamais passé la porte des
musées par manque d'informations ou parce qu'ils n'y ont jamais
été emmenés.
Convaincre les non-intéressés et les jeunes des
milieux défavorisés requiert de les impliquer très
fortement dans un projet afin d'attirer et de retenir leur attention. C'est
pourquoi, ce projet s'adresse particulièrement aux segments
précités.
X.C. Les actions marketing
à explorer
· Tester le concept auprès de la cible
(enquête qualitative - groupes de discussion)
· Les moyens qui vont convaincre les jeunes à
participer au projet (par exemple un concours)
· Déterminer le lieu où créer ce
musée (quelle commune, etc.)
· Préciser l'offre (« le
produit ») du musée (exposition temporaire, autre ?)
· Déterminer les services et facilités
annexes du musée (cyberroom, cafétaria, etc.)
· Vérifier les contraintes légales
· Convaincre des partenaires (sponsoring culturel :
marque de sport, marque de téléphonie portable, banques,
assurances)
· Etablir la liste du personnel nécessaire
(professeur, muséographe, scénographe, artiste,
bénévole, comptable, etc.)
· Evaluer les coûts en frais généraux
et personnel (électricité, gaz, salaires)
· Fixer le prix d'entrée
· Convaincre les organismes subsidiants (communes, la
Communauté française, la Loterie Nationale, etc ;)
· Trouver des partenaires médias
Budgétiser toutes les actions marketing
XII.
RÉFÉRENCES CITÉES DANS L'OUVRAGE
Réf.
|
Description de la référence
|
Page
|
[1]
|
Enquête sur les publics dans les musées
bruxellois 2001 - Communiqué de presse du Conseil Bruxellois des
musées - 19-02-02
|
p. 6
|
[2]
|
Mémorandum du Conseil de la Jeunesse d'expression
française et du comité aux relations internationales de jeunesse (
www.forumculture.be)
|
p. 6
|
[3]
|
Conseil International des Musées
www.icom.museum
|
p. 6
|
[4]
|
Les jeunes sont matérialistes : fonder une
famille, avoir une belle maison et être riche sont leurs
priorités. « Participer à l'amélioration de la
société et se consacrer aux autres » et
« créer son entreprise » ont obtenu respectivement
la 10 et la 13e places sur 15 propositions faites par les
enquêteurs.
SACRE Jean-François, « Les jeunes sont
matérialistes...et les marques les en remercient !
Trends/Tendances - 2 juin 2005)
|
p. 7
|
[5]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. (p. 52)
|
p. 8
|
[6]
|
VANDERBECK Pierre, Directeur Marketing RMB, article
« Les jeunes sont matérialistes...et les marques les en
remercient ! Trends/Tendances - 2 juin 2005 (6
groupes-cible par activités et 5 groupes-cible par degré
d'autonomie regroupant les « 12-30 ans »)
|
p. 8
|
[7]
|
Exemples d'enquêtes sur les jeunes :
· le CBM (enquête sur les publics dans les
musées bruxellois 2001) : les jeunes 15 - 24
ans
· Fabienne Carboni, dossier « Les ados, une
cible complexe mais très convoitée : 11 -20
ans
· Magali Sombandhit, dossier « Le marketing des
ados, quelles clés du succès ? : 14-18
ans
· Etude « Jeunes Attitudes
2003 » : 15-30 ans
· Etude RMB « Trends/Tendances »
2005 : 11 - 30 ans
|
p. 8
|
[8]
|
Phénomène Tanguy- appellation attribuée
à ce phénomène depuis le film
« Tanguy », d'Etienne Chatiliez (signe distinctif du
« Tanguy », il a 28 ans et vit toujours chez ses parents).
Source : article de ROYEN Marie-Cécile,
Les 18-36 ans : ce qu'ils veulent, ce qu'ils vivent , LE
VIF/L'EXPRESS 17/06/2005.
|
p. 8
|
[9]
|
Plus d'un tiers des 18-30 ans vivent encore chez leurs
parents, surtout chez les jeunes gens (44%). A 20 ans, ceux qui appartiennent
à des milieux sociaux aisés sont encore aux études, tandis
que les autres sont déjà au travail ou au chômage.
SACRE Jean-François, « Les jeunes sont
matérialistes...et les marques les en remercient !
Trends/Tendances - 2 juin 2005)
|
p. 10
|
[10]
|
BOURDIEU Pierre et PASSERON Jean-Claude, Les
Héritiers, Les Etudiants face à la culture, Paris, Editions
de Minuit, 1964.
|
p. 11
|
[11]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005.
|
p. 11
|
[12]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005.
|
p. 11
|
[13]
|
POLONY Natacha, Nos enfants gâchés, Paris,
Editions JC Lattès, 2005
|
p. 11
|
[14]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. (pp. 21, 22,
23)
|
P. 12
|
[15]
|
Ibidem, p. 33
|
p. 12
|
[16]
|
Ibidem, p. 33
|
p. 12
|
[17]
|
Ibidem, p. 23, 24, 25
|
p. 12
|
[18]
|
Ibidem, p. 39
|
p. 13
|
[19]
|
Ibidem, p. 19
|
p. 14
|
[20]
|
COPPER-ROYER Béatrice, Vos enfants ne sont pas des
grandes personnes, Paris, Ed. Albin Michel, 1999, p. 61
|
p. 14
|
[21]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. (p. 60)
|
p. 14
|
[22]
|
CIPRIANI-CRAUSTE Marie, FIZE Michel, Le bonheur
d'être adolescent, Ramonville Saint-Agne, Ed. érès,
2005 (p. 142)
|
p. 15
|
[23]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. (p. 53)
|
p. 15
|
[24]
|
Internet une audience jour moyen qui augmente jusqu'à
44% chez les jeunes de 12 à 24 ans (source : Le Centre
d'Information sur les Média CIM 2003-2004)
|
p. 16
|
[25]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. (p. 68)
|
P. 16
|
[26]
|
Ibidem, p. 69
|
p. 16
|
[27]
|
CIPRIANI-CRAUSTE Marie, FIZE Michel, Le bonheur
d'être adolescent, Ramonville Saint-Agne, Ed. érès,
2005 (p. 111)
|
p. 17
|
[28]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005.
|
p. 17
|
[29]
|
Ibidem
|
p. 17
|
[30]
|
Ibidem
|
p. 18
|
[31]
|
Enquête Telerama, Les valeurs des ados, 2002
http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/041202_jeunes_r.htm
|
p. 18
|
[32]
|
COPPER-ROYER Béatrice, Vos enfants ne sont pas des
grandes personnes, Paris, Ed. Albin Michel, 1999
|
p. 18
|
[33]
|
SACRE Jean-François, article « Les jeunes
sont matérialistes...et les marques les en remercient !
Trends/Tendances - 2 juin 2005)
|
P .18
|
[34]
|
SACRE Jean-François, article « Les jeunes
sont matérialistes...et les marques les en remercient !
Trends/Tendances - 2 juin 2005)
|
p. 19
|
[35]
|
DEVOS Franky, Over Jongeren, cultuur en communicatie, Ed.
Evert Asselman, Oktober 2004 (p. 65)
|
p. 21
|
[36]
|
Ibidem (p. 42)
|
p. 22
|
[37]
|
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. (p. 39)
|
p. 22
|
[38]
|
DEVOS Franky, Over Jongeren, cultuur en communicatie, Ed.
Evert Asselman, Oktober 2004 (p. 13)
|
p. 23
|
[39]
|
DELOCHE Bernard, Le musée virtuel, Presses
Universitaires de France, 1ere édition : 2001, octobre
|
p. 24
|
[40]
|
www.museesdebruxelles.be
|
p. 25
|
[41]
|
EVRARD Yves, Comprendre le comportement de consommation
culturelle, Groupe HEC, Paris, 22 octobre 2002 - Les statistiques face aux
défis de la diversité culturelle dans un contexte de
globalisation, Colloque International sur les statistiques culturelles,
Montréal, Québèc, du 22 au 23 octobre 2002
|
p. 26
|
[42]
|
www.cocof.irisnet.be
|
p. 28
|
[43]
|
www.belspo.be
|
p. 28
|
[44]
|
DE PELSMACKER Patrick, Seminar « Consumer
Behaviour », Solvay Business School, 2005
|
p. 42
|
[45]
|
DE VILLE Dominique, Seminar « Media
Basics », Media Digest 2005, Solvay Business School, 2005
|
p. 47
|
[46]
|
Observatoire des publics des ESF - Le profil des visiteurs
individuels du Musée royal de l'Afrique centrale - Synthèse
de l'enquête 1996-97 -
http://www.belspo.be/belspo/res/institut/ar/ar_fr.stm
|
p. 51
|
XIII. BIBLIOGRAPHIE
GÉNÉRALE
Les livres
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005.
POLONY Natacha, Nos enfants gâchés, Paris,
Editions JC Lattès, 2005
COPPER-ROYER Béatrice, Vos enfants ne sont pas des
grandes personnes,Paris, Ed. Albin Michel, Paris, 1999
CIPRIANI-CRAUSTE Marie, FIZE Michel, Le bonheur
d'être adolescent, Ramonville Saint-Agne, Ed. érès,
2005
DEVOS Franky, Over Jongeren, cultuur en communicatie,
Ed. Evert Asselman, Oktober 2004
DELOCHE Bernard, Le musée virtuel, Presses
Universitaires de France, 1ere édition : 2001, octobre
Docteur PULL Henri, Parents et Enfants. 200 réponses
aux questions les plus fréquentes, Paris, Ed. Grancher, 2003
KOTLER Neil & Philip, Museums Strategy and
Marketing, Ed. Jossey-Bass, 1998
KOTLER Philip, Marketing Management, Eleventh Edition,
New Jersey, Ed. Pearson Education, 2003
VAN DAELE Walter, Séminaire «Le marketing
appliqué au secteur culturel», Solvay Business School, 2005
Les enquêtes
PAINDAVOINE Isabelle, FRANCAUX Pierre (COMASE Consulting) -
Portrait socio-économique du secteur muséal en
Communauté française - décembre 2004
http://www.opc.cfwb.be/pdf/MuseeA6_Guide%20relatif%20au%20questionnaire.pdf
TNS Sofres - Enquête sur les valeurs des
adolescents. Enquête réalisée par
téléphone du 20 au 23 novembre 2002 pour
TELERAMA
http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/041202_jeunes_r.htm
KARNAS Jöelle, Le profil des visiteurs individuels du
Musée royal de l'Afrique centrale - Synthèse de
l'enquête de 1996/97 (sur le site de la Direction Générale
de la Culture :www.cfwb-fcc.be
OCHELEN Leen (Conseil Bruxellois des Musées)
Enquête sur les publics dans les musées bruxellois 2001 -
Communiqué de presse du Conseil Bruxellois des musées -
19-02-02
Observatoire des publics des ESF - Le profil des visiteurs
individuels du Musée royal de l'Afrique centrale - Synthèse
de l'enquête 1996-97 -
http://www.belspo.be/belspo/res/institut/ar/ar_fr.stm
BEAULAC Mario, COLBERT François, DUHAIME Carole - Le
marketing en milieu muséal : une recherche exploratoire - HEC
Montréal - mai 2001 -
http://www.hec.ca/artsmanagement/cahiers%20de%20recherche%20et%20biblio/GA91-01A.pdf
Les articles
SACRE Jean-François, article « Etude RMB
an avant-première - Les jeunes sont matérialistes...et les
marques les en remercient ! » Trends/Tendances - 2 juin
2005
MAIRESSE François - « Les musées et
leur développement » version modifiée de l'article
« Justification, raison ou Trahison ? Les musées face au
développement économique », « actes du
colloqu » un musée pour une ville », Maison du Roi,
2003, p. 89-94
ROYEN Marie-Cécile, Les 18-36 ans : ce qu'ils
veulent, ce qu'ils vivent , LE VIF/L'EXPRESS 17/06/2005
BESSON Daniele - 40 ans de services culturels et
récréatifs. La télévision détrône le
stade et le cinéma - INSEE PREMIERE - août 2004
HENNEBERT Bernard - Tous nos musées gratuits, douze
dimanches par an ! - Le Journal du Mardi du 14 septembre 2004 -
www.consoloisirs.be
HOUSEAUX Frédérique - La famille, pilier des
identités - INSEE PREMIERE - septembre 2003
MOLLET Dominique - La Nuit des Musées de
Bâle - « Journée d'études « Nuits
des musées » - 17/06/2005 - Le Conseil bruxellois des
Musées -
www.museesdebruxelles.be
ALIX Christophe, TELFIZIAN Lisa - Entre les adolescents et
les fringues, c'est une histoire d'amour qui vaut son pesant d'or - Le
Nouvel Observateur - Semaine du 15 juin 2000 -
http://www.nouvelobs.com/hs-lesados/se_chercher/art11.html
AACC - Les jeunes et la publicité - mai 2002 -
http://www.aacc.fr/actualite/jeunes_et_publicite_2001.htm
Ipsos - TANZIER Benoît - Communiqué
« Jeunes Attitudes : la génération des trois,
cible marketing clé - novembre 2002 -
http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1030.asp
Ipsos - TOUGARD Thomas - Jeunes Attitudes 2003 :
caméra embarquée chez les 15-30 ans - 23 mai 2003 -
http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1124.asp
Ipsos - TOUGARD Thomas - Avoir 15-30 ans en 2004: «Les
Nouveaux Réalistes» - 25 août 2004 -
http://www.ipsos.fr/canalipsos/articles/1391.asp
VisionaryMarketing - SOMBANDHIT Magali, Le
marketing des ados : quelles clés du succès ?,
www.webcom.com/ygourven/articles/marketingdesados.html,
novembre 2004
VisionaryMarketing - Le marketing expérentiel -
http://visionarymarketing.com/edfreperes0105.html
ALTEMA - CARBONI Fabienne - Les ados, une cible complexe
mais très convoitée -
www.altema.com
SAINT-MICHEL Serge-Henri - Marketing et concept de la
gratuité. Dans la gratuité, rien n'est gratuit et c'est souvent
payant ! - 18 mai 2004 -
www.marketcom.free.fr
EVRARD Yves (Groupe HEC Paris) - Les statistiques face au
défis de la diversité culturelle dans un contexte de
globalisation. Comprendre le comportement de consommation culturelle -
Colloque international sur les statistiques culturelles - Montréal,
Québec - 21 au 23 octobre 2002 - Institut de la Statistique
Québec, Observatoire de la culture et des Communications
Les sites Internet
www.icom.museum Le Conseil
international des musées (ICOM) est l'organisation internationale des
musées et des professionnels de musée qui s'engage à
préserver, à assurer la continuité et à communiquer
la valeur du patrimoine culturel et naturel mondial, actuel et futur, tangible
et intangible.
www.museesdebruxelles.be
Le Conseil bruxellois des Musées
Autres sources
Mémorandum du Conseil de la Jeunesse et du
comité aux relations internationales de Jeunesse à l'occasion des
élections régionales de juin 2004 -
www.forumculture.be
Mémorandum OJ (organisation de Jeunesse) -
www.forumculture.be
PAQUE Régine, DESCHAMPS Robert - Séries
chronologiques des dépenses culturelles de la Communauté
française (1981 - 2003) -
www.observatoire-culture.net
HENAU Anne - La démographie récente de la
Région de Bruxelles-Capitale, Ed. IRIS n°38, dossier 2002
MAILLE Virginie- L'influence des odeurs sur le
consommateur : le niveau de recherche de sensations et le comportement
exploratoire comme variables modératrices -
http://www.escp-eap.net/conferences/marketing/pdf_2002/maille.pdf
DE PELSMACKER Patrick, Seminar « Consumer
Behaviour », ULB - Solvay Business School, 2005
DE VILLE Dominique, Seminar « Media
Basics », Media Digest 2005, ULB - Solvay Business School, 2005
VAN DAELE Walter, Séminaire « Le marketing
culturel », ULB - Solvay Business School, 2005
AERTS Jean-Pierre, Séminaire «Modèles
transversaux pour appréhender les secteurs », ULB - Solvay
Business School, 2005
CUKIER Dan, Séminaire « La recherche en
marketin », ULB - Solvay Business School, 2005
XIII. ANNEXES
Annexe 1 - L'agressivité
des médias
(p. 7 de ce travail)
Ethique et publicité
Le Jury d'Ethique Publicitaire a examiné les dossiers
de 126 messages publicitaires en 2003. 191 consommateurs ont introduit une
plainte cette même année.
27 demandes d'examen préalable à la diffusion de
la publicité ont été introduites en 2003. 60% des cas
soumis à un examen préalable concernent la
télévision et 15% les magazines.
La même année, 43% des
publicités examinées n'étaient pas conformes aux
règles applicables.
Véracité, loyauté et décence sont
les principes de l'éthique qui sont le plus souvent à la base des
interventions du JEP.
57% des plaintes et demandes d'examen
préalable n'ont pas conduit le Jury à devoir intervenir.
Suite aux interventions du Jury, 17% des
publicités ont été arrêtées par les
annonceurs en 2003.
Source : Etats Généraux de la Culture
http://www.forumculture.be/chiffres_budget.htm
Annexe 2 - Les étapes de
l'adolescence
(p. 9 de ce travail)
Etapes de l'adolescence - Descriptions d'après le livre
de CIPRIANI-CRAUSTE Marie et FIZE Michel, Le bonheur d'être
adolescent, Ed. érès, Ramonville Sainte-Agne 2005
Adolescence étape par
étape
Adolescence : 3 tranches d'âge à
retenir :
10-11 ans, la première adolescence ou enfance de
l'adolescence
Césure avec l'enfance, phase d'aventure, d'exploration
de soi et des autres, phase où le besoin d'autonomie sort de sa
coquille, phase où le jeune adolescent vit dans l'ambivalence d'une part
de ne plus se sentir un enfant et d'autre part encore le «plus
petit » à la cour de récréation (pression des
plus grands), phase où il se sent insécurisé, phase
où l'apparence est extrêmement importante (d'où
l'attachement aux marques). Le phénomène de groupe apparaît
et il scinde les sexes en deux tribus qui s'observent et se critiquent.
12-13 ans, l'adolescence moyenne - phase dite de
maturité adolescente
L'âge de l'accès à plus de droits et de
libertés (limités), mais aussi à des
responsabilités tant au niveau familial que scolaire. L'adolescent
ressent toujours la pression des aînés. Il revendique plus
fortement son autonomie et l'apparence physique devient un outil de
provocation. Le conformisme est de rigueur mais si l'originalité est
recherchée mais toutefois limitée afin de ne pas être
exclus du groupe. Filles et garçons se rapprochent. L'adolescent se juge
lui-même et les autres. L'adolescent est à même de
réfléchir et de poser une opinion quasiment à
l'égale d'un adulte.
14 ans, la grande adolescence - phase dite de
consécration
Phase d'acquisition de plus d'assurance. Le corps
s'étant formé et démontrant ostensiblement que l'enfance
est terminée, l'adolescent ressent moins le besoin de s'afficher bien
que la mode lui serve toujours de référence. Au sein de la
cellule familiale, les libertés s'accumulent. L'adolescent se montre
plus objectif mais critique aussi les autres générations (surtout
les cadets). Les histoires sentimentales ne sont plus autant cachées.
C'est une phase également durant laquelle l'adolescent se sent
appartenir à une génération, la sienne.
Annexe 3 - Les causes de
l'appauvrissement de la qualité de l'enseignement
(p. 12 de ce travail)
Sans entrer dans le débat de la réforme de
l'enseignement, les décisions politiques qui ont été
prises afin de contrecarrer les inégalités sociales dans la
scolarité ont eu un impact négatif sur le niveau scolaire et
culturel des jeunes. On tend aussi à vouloir donner plus la parole aux
jeunes et les enseignants ne sont plus respectés en tant que
transmetteurs de savoirs, ils sont remis en question par les
élèves eux-mêmes. On a changé les méthodes de
l'apprentissage de la langue (on devine le mot plutôt qu'apprendre
à le construire), de la grammaire, on ne fait plus lire les grands
auteurs (Balzac, Victor Hugo, etc. remplacé parfois par des romans
policiers), on introduit l'étude de la B.D., la dissertation est
abandonnée, etc. Même les mathématiques ont
été touchées. Les résultats des productions des
élèves montrent l'appauvrissement du niveau scolaire des jeunes
et ce même chez les universitaires pour lesquels un cours de culture
générale a été mis en place afin de rattraper le
déficit culturel... (ex. Ecole du Louvre, voir Nos enfants
gâchés, p. 49). Avec la massification scolaire, le public a
changé et l'enseignement a cru bon de s'adapter en conséquence.
C'est ce qu'on appelle le « nivellement par le bas » (un
bon exemple : la proposition de supprimer le latin par la Ministre de
l'éducation Madame Arena). On n'aiguise plus ou dans une moindre mesure
l'esprit critique et le sens logique en se basant sur la culture
consacrée.
Source s:
POLONY Natacha, Nos enfants gâchés, Paris,
Editions JC Lattès, 2005
PASQUIER Dominique, Cultures Lycéennes. La tyrannie
de la majorité, Paris, Les Editions Autrement, 2005. p. 161 se
référant à Mireille Grangé et Michel Leroux,
« Evaluation des Français... »
Annexe 4 - Méthodologie
de l'enquête menée auprès des jeunes
(p. 20 de ce travail)
Enquête qualitative menée dans l'enseignement
secondaire :
- un établissement offrant un enseignement
traditionnel : entretiens individuels avec les élèves et le
directeur de l'établissement
- un établissement procurant un enseignement
professionnel et technique : entretiens individuels avec les
élèves et le directeur de l'établissement
- un établissement prodiguant un enseignement
artistique : discussion avec une classe de sixième année (18
élèves)
Ces trois établissements sont situés dans la
région de Bruxelles-Capitale et sont subsidiés par la ville de
Bruxelles.
Les entretiens individuels avec les élèves ont
été réalisés à l'aide d'un guide
d'interview.
La discussion de groupe avec les élèves a
été réalisée à partir de questions
provoquant un débat.
Objectif de l'enquête : comprendre la
perception qu'ont les jeunes à l'égard des musées.
Nombre de participants total: auprès de 51
élèves de 12 à 22 ans
Objectif des entretiens avec les directeurs des
établissements : comprendre la place de la culture dans
l'environnement scolaire.
Témoignages
A la question « Comment qualifierais-tu les
musées ? » posée aux jeunes
rencontrés lors des interviews, Dario et Mounir s'expriment
ainsi :
« Les musées ? Intéressants,
bien. C'est génial pour la culture ».
Dario (17 ans, 6LSB)
« Les musées sont intéressants,
grands, propres, stylés. On s'y sent bien, on y ressent des
émotions, on est un peu « émerveillé ». Les
musées sont éducatifs. Les musées restent tandis que les
technologies évoluent et changent. Il souligne qu'aujourd'hui, il n'y a
plus de références, qu'il faut tout et tout de suite comme la TV,
le shopping, etc.
Mounir (22 ans, 6 e Tourisme)
A noter toutefois, que Mounir fut le seul à
évoquer la perte des références parmi les
élèves interrogés.
A la question « As-tu
l'impression d'avoir appris quelque chose ? »
posée aux jeunes rencontrés lors des interviews, plusieurs
témoignages révèlent un élément
fondamental:
« Oui, cela fait partie de la culture
générale. »
Ivan et Eva (16 ans, 4e Sciences
Humaines)
«Non. Je ne fais que regarder, c'est plutôt de
l'ordre émotionnel »
Laurence (18 ans, 5e LG, enseignement
traditionnel)
« J'ai l'impression d'avoir acquis quelque chose. Je
retiens l'idée d'ensemble mais pas les détails »
Dario (17 ans, 6 LSB, enseignement traditionnel)
« Oui, mais cela manque d'accompagnement. Ce n'est
pas toujours facile de comprendre »
Gaëlle (17 ans, 6e LBB, enseignement
traditionnel)
« Oui, je vais au musée pour
apprendre ».
Meri (17 ans, 3e P coiffure)
« Oui, j'apprends plus facilement au musée
parce que c'est plus visuel. Je retiens plus facilement les explications que
dans le cadre d'un cours. »
Samia (6e Tourisme)
« Oui, surtout quand le professeur explique
l'oeuvre, l'histoire du tableau, la vie du peintre. Il trouve que c'est
intéressant et retient plus facilement. »
Anasse (7e Vente & Etalage)
A la question « Selon toi,
quel est le rôle des musées ? »
posée aux jeunes rencontrés lors des interviews, les
réponses montrent que les jeunes ont pleine conscience que les
musées ont un rôle éducatif et qu'ils aident à
s'ouvrir à d'autres cultures :
« Les musées ont un rôle
éducatif. Ils permettent d'ouvrir l'esprit à toutes sortes de
genres. Cela permet de mieux comprendre l'histoire et les
revendications » Gaëlle (17 ans, 6e LBB)
« C'est apprendre quelque chose, les autres
cultures, apprendre comment était la vie par le
passé. » Magalie (18 ans, 3e coiffure)
« C'est informer les gens, montrer les choses du
passé. C'est acquérir plus de culture
générale. » Rachida (20 ans, 5eP Bureautique)
« Les musées permettent de découvrir
par exemple d'autres cultures. C'est connaître sa culture et celle des
autres. » Ivan et Eva (16 ans, 4e Sciences
Humaines)
Annexe 5 - Méthodologie
de l'enquête auprès des musées bruxellois
(voir p. 24 de ce travail)
Méthodologie
Les musées ont été
sélectionnés sur base des critères suivants :
· Statut des musées (fédéral,
communal, associatif)
· Catégorie du musée (sur base des
catégories définies dans le Guide des Musées)
· Situation du musée
Noms des musées qui ont fait l'objet d'une
enquête :
· Les musées royaux d'Art et
d'Histoire (musées fédéraux), Parc du
Cinquantenaire
· Le musée d'art spontané
(musée associatif), Schaerbeek
· Le musée des Sciences
Naturelles (musée scientifique), Parc Léopold
· Le musée de la Ville de
Bruxelles
· Le MIAT (Gand)
Type de l'enquête : enquête
qualitative basée sur des interviews individuelles
Annexe 6 - Champ d'application
de la définition des musées
(voir p. 24 de ce travail)
a. La définition du musée donnée
ci-dessus doit être appliquée sans aucune limitation
résultant de la nature de l'autorité de tutelle, du statut
territorial, du système de fonctionnement ou de l'orientation des
collections de l'institution concernée.
b. Outre les "musées" désignés comme tels
sont admis comme répondant à cette définition :
i. les sites et monuments naturels, archéologiques et
ethnographiques et les sites et monuments historiques ayant la nature d'un
musée pour leurs activités d'acquisition, de conservation et de
communication des témoins matériels des peuples et de leur
environnement ;
ii. les institutions qui conservent des collections et
présentent des spécimens vivants de végétaux et
d'animaux telles que les jardins botaniques et zoologiques, aquariums,
vivariums ;
iii. les centres scientifiques et les planétariums ;
iv. les instituts de conservation et galeries d'exposition
dépendant des bibliothèques et des centres d'archives ;
v. les parcs naturels ;
vi. les organisations nationales, régionales ou locales
de musée, les administrations publiques de tutelle des musées
tels qu'ils sont définis plus haut ;
vii. les institutions ou organisations à but non
lucratif qui mènent des activités de recherche,
d'éducation, de formation, de documentation et d'autres liées aux
musées et à la muséologie;
viii. toute autre institution que le Conseil exécutif,
sur avis du Comité consultatif, considère comme ayant certaines
ou toutes les caractéristiques d'un musée, ou donnant à
des musées et à des professionnels de musée les moyens de
faire des recherches dans les domaines de la muséologie, de
l'éducation ou de la formation.
Annexe 7 - Le prix moyen du
ticket
(voir p. 26 de ce travail)
|
Prix moyen en 2003
|
Visites individuelles :
|
Enfants, adolescents
|
1,81 €
|
Adultes
|
2,95 €
|
Seniors
|
2,34 €
|
Visites en groupe :
|
Groupes scolaires
|
1,87 €
|
Groupes non scolaires
|
2,50 €
|
A noter : il n'y a pas de réelle différence
de prix entre les trois catégories de musées les plus souvent
rencontrées dans le secteur
Source : PAINDAVOINE Isabelle, FRANCAUX Pierre
(COMASE Consulting) - Portrait socio-économique du secteur
muséal en Communauté française - décembre 2004
- p. 108
Annexe 8 - Budget de la
Culture
(voir p. 28 de ce travail)
Budget de la Culture (en CFWB)
Total : 166.961.000 € (Cocof incluse), 157.799.000 €
(hors Cocof)
42% Arts de la scène,
23% Jeunesse et éducation permanente,
17% Affaires générales (Centres culturels,
équipement, multidisciplinaire),
10% Livre et Lettres,
07% Patrimoine et Arts Plastiques.
Source : Etats Généraux de la Culture
http://www.forumculture.be/chiffres_budget.htm
Annexe 9 - Liste des
institutions scientifiques fédérales
(voir p. 28 de ce travail) Source :
www.belspo.be
· Archives générales de l'Etat
· La Bibliothèque royale de Belgique
· Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et
Sociétés contemporaines
· Institut d'Aéronomie spatiale de Belgique
· Institut royal des Sciences naturelles de Belgique
· Institut royal du Patrimoine artistique
· Murée royal d'Afrique central
· Musées royaux d'Art et d'Histoire
· Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
· Observatoire royal de Belgique
o Planétarium
Annexe 10 - Taille et statut
des musées
(voir p. 28 de ce travail)
La taille
La taille des musées est calculée quant à
elle d'une part en fonction du nombre d'employés travaillant à
temps plein dont le musée est l'employeur officiel et d'autre part, le
personnel mis à disposition du musée par un autre organisme, la
commune par exemple.
petite taille = moins de 2 ETP
moyenne taille = de 2 à 10 ETP
grande taille = 10 ETP et plus.
La taille des musées tient compte également du
nombre de visiteurs.
Les statuts juridiques
· Musée de la Communauté
française
· Musée de la Région Wallonne ou de la
Région de Bruxelles-Capitale (COCOF)
· Musée provincial
· Musée communal
· ASBL émanant de pouvoirs publics
· Association de fait
· Autres (musées privés, universitaires,
fondations, dépendant du pouvoir fédéral, de la Banque
Nationale).
Source : enquête « Portrait
socio-économique du secteur muséal en communauté
française » réalisée pour le compte de
l'Observatoire des Politiques Culturelles par la société
COMASE.
Annexe 11 - Tableau des
dépenses des musées dans la communication externe
(voir p. 30 de ce travail)
Source : PAINDAVOINE Isabelle, FRANCAUX Pierre
(COMASE Consulting) - Portrait socio-économique du secteur
muséal en Communauté française - décembre 2004
- p. 112
Annexe 12 - Liste des
activités du Conseil bruxellois des Musées
(voir p. 34 de ce travail)
Les journées d'étude qui
réunit les musées autour d'un thème (ex. Les Jeux-parcours
pour enfants, la nuit des musées)
La Brussels card combine gratuité
des transports et accès à 30 musées. Cette carte est
valable pendant 72 heures et coûte 30 euros. Elle donne droit à
des réductions de 25% dans de nombreuses attractions touristiques,
institutions culturelles, commerces, restaurants et bars.
Les Nocturnes des Musées
bruxellois : cette activité est annuelle. Du 29 septembre
au 15 décembre 2005, chaque jeudi soir, entre 17 et 22h, au moins quatre
musées différents seront accessibles et proposeront des
animations originales pour seulement 2,5 euros (1 euro pour les moins de 26
ans) ou gratuitement.
L'édition d'un guide de musées :
à acheter au centre touristique
La réalisation d'un plan des
musées
Les mâts-calicots signalent la
présence des musées dans un quartier
Le jeu-parcours des musées :
jeu-parcours surtout organisé pour les familles avec jeunes
enfants (Tom&Charlotte)
L'enquête sur les publics
Le site-portail des musées (site
Internet)
Les projets éducatifs
Annexe 13 - Les réseaux
de jeunesse à Bruxelles
(voir p. 34 de ce travail)
L'aide à la jeunesse de la
Communauté française en Région de Bruxelles-Capitale
possède plusieurs réseaux : (source :
www.bruxelles-j.be)
· IDJ (Association pour l'information et
la documentation des jeunes et du grand public), située à
Woluwé-Saint-Lambert, l'asbl IDJ s'articule autour de quatre axes :
l'information et la documentation, les formations, l'édition et les
animations pour les enfants.
· Infor Jeunes Schaerbeek : centre
d'Accueil et d'Information Jeunesse asbl, Infor Jeunes est un service
bruxellois d'information pour les jeunes, les études/formations,
l'emploi/le chômage, la citoyenneté, la santé, les drogues,
le logement, l'environnement, les sports, la culture, les vacances, etc.
· Infor Jeunes Bruxelles : Infor
Jeunes Bruxelles a la même mission qu'Infor Jeunes Schaerbeek. Il
gère plusieurs milliers d'adresses et possède notamment une
banque de données dans le domaine social ou en matière de loisirs
et de stages vacances. Les jeunes ont également la possibilité de
consulter certains outils d'information : ouvrages, fonds documentaires,
guides, fiches, sites Internet, etc.
· Infor Jeunes Laeken : même
mission qu'Infor Jeunes Bruxelles et Schaerbeek.
· Le Kiosque (1080 Bruxelles):
même mission qu'Infor Jeunes
· Le Siep Bruxelles : Le Siep asbl,
Service d'Information sur les Etudes et les Professions, est une organisation
de Jeunesse reconnue par la Communauté Wallonie Bruxelles, les
Régions bruxelloise et wallonne. Le Siep est membre de la
Confédération des Organisations de Jeunesse (COJ). Depuis 1973,
le SIEP recherche, traite et diffuse en permanence toutes les informations sur
les études, les formations et les professions.
Annexe 14 - Taille et statut
des musées
(voir p. 35 de ce travail)
Les musées fédéraux possèdent des
caisses utilisent le logiciel Vista pour le comptage des tickets.
Dans le ticketing on peut ainsi retirer
>les jeunes de moins de six ans
>(entrée gratuite), de six à douze ou dixsept
(tarif jeunes), les
>étudiants (arbitrairement on considère 22 ans
comme maximum). Mais il y
>a aussi les tickets 2+2 (deux adultes + 2 enfants) et 1+3 (un
adulte + 3
>enfants), tickets avec cartes jeunes, etc. etc.
Source : Olivier De Crem, de l'Observatoire des
publics des Institutions scientifiques fédérales