L'érosion en nappe est la plus dévastatrice des
formes d'érosion, surtout parce qu'elle est peu reconnue et rarement
traitée. Provoquée par la pluie, l'érosion en comme le
montre la Figure 17: collecte de sols derrière les
obstructions sur une pente (une brique dans l'exemple A);
roches abandonnées à l'arrière par le ruissellement car ne
pouvant être emportées à
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cause de leur poids (B); ou monticules de terre
désagrégés et autres débris piégés
dans les branches, dans les brindilles ou même dans des touffes de paille
(C).
Les effets de l'érosion en nappe sont plus
perceptibles dans les régions forestières privées de
couche de terre arable de même que dans les champs ou dans les terrains
dotés de quelques arbres seulement et où la perte de sols met
à nu les racines des arbres (Figure 18). L'eau peut passer facilement en
dessous des troncs d'arbres et entre les racines. Une fois que le sol qui les a
soutenus et qui leur a donné naissance sera emporté, les arbres
le seront également à leur tour.
Figure 17.
Figure 18.
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Les arbres à eux seuls ne peuvent pas empêcher
les pertes de sols causées par l'érosion en nappe; les
forêts par contre avec leur épaisse litière et leur
végétation de bas niveau en sont capables. Dans les zones
où la couverture forestière n'est pas possible ou n'est pas
praticable les barrières végétatives peuvent être
utilisées pour arrêter la perte de sol. Les arbrisseaux à
racines fibreuses ainsi que les herbes plantées en haies suivant la
courbe à niveau du terrain ralentissent l'écoulement,
répandent l'eau sur les champs, affaiblissent sa force érosif et
la laisse déposer sa charge de sol riche derrière les lignes des
plantes haies. Par conséquent l'écoulement se poursuit lentement
vers le bas de la pente et lorsque les haies sont plantées à
Intervalle Vertical (IV) convenable (voir figure 19 et 20), il
ne se produit plus d'érosion additionnelle.
La quantité de sol perdu par voie d'érosion en
nappe est alarmante. La figure 21 qui décrit deux
plantes (ses arbustes pourraient être des légumes) ayant
survécu et dont les racines empêchent l'érosion en nappe
montre comment la quantité peut être mesurée. Dans ce cas
présent une couche de sol de 50 centimètres de profondeur - qui
se mesure par la distance séparant le sommet des monticules de la plante
de l'actuelle croûte superficielle - a été perdue à
travers la totalité de la surface du champ depuis la fixation des
plantes.
Figure 21. Perte de couche arable 50 c
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Figure 21.
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Bien que plusieurs variétés d'herbacée
et d'arbres aient déjà été testées au fil
des années comme mesures de prévention contre l'érosion,
il n'y a à ce jour que le Vétiver qui ait réussi au test
du temps. Comme le montre la liste suivante des caractéristiques du
Chyrsopogonzizanioides recueilli d'utilisateurs à travers le
monde, cette plante unique est idéalement adaptée au
système végétatif de conservation du sol et de
l'humidité, à la stabilisation des structure en terre (routes,
canaux d'irrigations) et à la réhabilitation environnementale.
Aucune autre plantes ne semble être connue pour rivaliser en robustesse
ou en diversité.
· Planté correctement (càd.
étroitement relié), le Vétiver forme rapidement une haie
dense et permanente.
· Il possède un système racinaire fibreux
qui pénètre le sol jusqu'à une profondeur de 23
mètres et peut résister aux effets tunnels et aux craquages.
· Ses feuilles longues et raides forment des haies
denses qui résistent à des écoulements d'eau relativement
profonde réduisant leur vélocité tout en piégeant
les sédiments.
· Est vivace et requiert un minimum d'entretien.
· Est no fertile; ne produit pas de stolons ou rhizomes,
donc ne devient pas une mauvaise herbe.
· Sa couronne est située en dessous de la
surface, ce qui permet de protéger la plante contre les incendies et les
surpâturages.
· Ses feuilles tranchantes ainsi que ses racines
aromatiques repoussent les rongeurs, les serpents et les insectes
similaires.
· Ses feuilles ainsi que ses racines ont
démontré leur résistance à la plupart des
maladies.
· Une fois fixé, il est
généralement insipide pour le bétail. Les jeunes feuilles
sont néanmoins sapides et peuvent servir de fourrage.
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· À la fois aquatique et désertique; une
fois établi il parvient à résister à la
sécheresse, aux inondations et aux longues périodes de
submersion.
· Ne rentre pas en compétition avec les plantes
alimentaires qu'il est censé protéger. Il a été
démontré que les haies de Vétiver n'ont pas d'effets
adverses sur le rendement des plantes alimentaires voisines et au contraire
elles les aident même à augmenter le rendement.
· Comme haie, la plante est peu onéreuse, facile
à établir et à entretenir voire même à
retirer.
· Haute tolérance à l'acidité,
à l'alcalinité, à la salinité, aux états
sodiques et au magnésium.
· Degré de tolérance élevé
aux herbicides et aux pesticides. Haute efficacité dans l'absorption des
éléments N, P, Hg, Cd et Pb dissouts dans les eaux
polluées.
· Peut se développer dans tous les types de
textures de sols; cela comprend les sables, les argiles schisteuses et les
graviers.
· S'adapte à une grande variété
climatique; de pluviométrie entre 200 et 6000 mm et des
températures allant de 3° à 60° C.
· C'est une plante culminante et par conséquence
même lorsque les plantes avoisinantes sont détruites par la
sécheresse, les inondations, les insectes, les maladies, les incendies
ou autre calamité, le Vétiver demeurera pour protéger la
terre des assauts des prochaines pluies.
Bien que les mesures destinées à retenir
l'humidité naturelle dans le sol soient essentielles pour tous les
systèmes agricoles sous pluie, l'art de la conservation de
l'humidité sur site est rarement mis en pratique et très peu
assimilé. Il n'existe pas de terrain plat à proprement parler;
l'eau s'écoule à partir de n'importe quel terrain. Quel que soit
son degré d'aplatissement, tout terrain doit être entouré
d'une haie de contour si la culture sous pluie y est pratiquée. Les
monticules en terre, les nivellements de terrain et autres techniques
similaires ne sont
exigées que dans les zones irriguées; les zones
alimentées à l'eau de pluie doivent être entourées
de haies de contour. La figure 7 montre ce qui se produit
lorsque le terrain est planté sans avoir recours aux sillons de
contour.