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Vetiver, bio-systeme prospectif de l'environnement durable


par Youssouf MBATA NKUTU
ISG Kinshasa - Licence en développement communautaire  2019
  

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CHAPITRE III. L'EROSION EN NAPPE

L'érosion en nappe est la plus dévastatrice des formes d'érosion, surtout parce qu'elle est peu reconnue et rarement traitée. Provoquée par la pluie, l'érosion en comme le montre la Figure 17: collecte de sols derrière les obstructions sur une pente (une brique dans l'exemple A); roches abandonnées à l'arrière par le ruissellement car ne pouvant être emportées à

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cause de leur poids (B); ou monticules de terre désagrégés et autres débris piégés dans les branches, dans les brindilles ou même dans des touffes de paille (C).

Les effets de l'érosion en nappe sont plus perceptibles dans les régions forestières privées de couche de terre arable de même que dans les champs ou dans les terrains dotés de quelques arbres seulement et où la perte de sols met à nu les racines des arbres (Figure 18). L'eau peut passer facilement en dessous des troncs d'arbres et entre les racines. Une fois que le sol qui les a soutenus et qui leur a donné naissance sera emporté, les arbres le seront également à leur tour.

Figure 17.

Figure 18.

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Les arbres à eux seuls ne peuvent pas empêcher les pertes de sols causées par l'érosion en nappe; les forêts par contre avec leur épaisse litière et leur végétation de bas niveau en sont capables. Dans les zones où la couverture forestière n'est pas possible ou n'est pas praticable les barrières végétatives peuvent être utilisées pour arrêter la perte de sol. Les arbrisseaux à racines fibreuses ainsi que les herbes plantées en haies suivant la courbe à niveau du terrain ralentissent l'écoulement, répandent l'eau sur les champs, affaiblissent sa force érosif et la laisse déposer sa charge de sol riche derrière les lignes des plantes haies. Par conséquent l'écoulement se poursuit lentement vers le bas de la pente et lorsque les haies sont plantées à Intervalle Vertical (IV) convenable (voir figure 19 et 20), il ne se produit plus d'érosion additionnelle.

La quantité de sol perdu par voie d'érosion en nappe est alarmante. La figure 21 qui décrit deux plantes (ses arbustes pourraient être des légumes) ayant survécu et dont les racines empêchent l'érosion en nappe montre comment la quantité peut être mesurée. Dans ce cas présent une couche de sol de 50 centimètres de profondeur - qui se mesure par la distance séparant le sommet des monticules de la plante de l'actuelle croûte superficielle - a été perdue à travers la totalité de la surface du champ depuis la fixation des plantes.

Figure 21. Perte de couche arable 50 c

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Figure 21.

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Bien que plusieurs variétés d'herbacée et d'arbres aient déjà été testées au fil des années comme mesures de prévention contre l'érosion, il n'y a à ce jour que le Vétiver qui ait réussi au test du temps. Comme le montre la liste suivante des caractéristiques du Chyrsopogonzizanioides recueilli d'utilisateurs à travers le monde, cette plante unique est idéalement adaptée au système végétatif de conservation du sol et de l'humidité, à la stabilisation des structure en terre (routes, canaux d'irrigations) et à la réhabilitation environnementale. Aucune autre plantes ne semble être connue pour rivaliser en robustesse ou en diversité.

· Planté correctement (càd. étroitement relié), le Vétiver forme rapidement une haie dense et permanente.

· Il possède un système racinaire fibreux qui pénètre le sol jusqu'à une profondeur de 23 mètres et peut résister aux effets tunnels et aux craquages.

· Ses feuilles longues et raides forment des haies denses qui résistent à des écoulements d'eau relativement profonde réduisant leur vélocité tout en piégeant les sédiments.

· Est vivace et requiert un minimum d'entretien.

· Est no fertile; ne produit pas de stolons ou rhizomes, donc ne devient pas une mauvaise herbe.

· Sa couronne est située en dessous de la surface, ce qui permet de protéger la plante contre les incendies et les surpâturages.

· Ses feuilles tranchantes ainsi que ses racines aromatiques repoussent les rongeurs, les serpents et les insectes similaires.

· Ses feuilles ainsi que ses racines ont démontré leur résistance à la plupart des maladies.

· Une fois fixé, il est généralement insipide pour le bétail. Les jeunes feuilles sont néanmoins sapides et peuvent servir de fourrage.

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· À la fois aquatique et désertique; une fois établi il parvient à résister à la sécheresse, aux inondations et aux longues périodes de submersion.

· Ne rentre pas en compétition avec les plantes alimentaires qu'il est censé protéger. Il a été démontré que les haies de Vétiver n'ont pas d'effets adverses sur le rendement des plantes alimentaires voisines et au contraire elles les aident même à augmenter le rendement.

· Comme haie, la plante est peu onéreuse, facile à établir et à entretenir voire même à retirer.

· Haute tolérance à l'acidité, à l'alcalinité, à la salinité, aux états sodiques et au magnésium.

· Degré de tolérance élevé aux herbicides et aux pesticides. Haute efficacité dans l'absorption des éléments N, P, Hg, Cd et Pb dissouts dans les eaux polluées.

· Peut se développer dans tous les types de textures de sols; cela comprend les sables, les argiles schisteuses et les graviers.

· S'adapte à une grande variété climatique; de pluviométrie entre 200 et 6000 mm et des températures allant de 3° à 60° C.

· C'est une plante culminante et par conséquence même lorsque les plantes avoisinantes sont détruites par la sécheresse, les inondations, les insectes, les maladies, les incendies ou autre calamité, le Vétiver demeurera pour protéger la terre des assauts des prochaines pluies.

Bien que les mesures destinées à retenir l'humidité naturelle dans le sol soient essentielles pour tous les systèmes agricoles sous pluie, l'art de la conservation de l'humidité sur site est rarement mis en pratique et très peu assimilé. Il n'existe pas de terrain plat à proprement parler; l'eau s'écoule à partir de n'importe quel terrain. Quel que soit son degré d'aplatissement, tout terrain doit être entouré d'une haie de contour si la culture sous pluie y est pratiquée. Les monticules en terre, les nivellements de terrain et autres techniques similaires ne sont

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exigées que dans les zones irriguées; les zones alimentées à l'eau de pluie doivent être entourées de haies de contour. La figure 7 montre ce qui se produit lorsque le terrain est planté sans avoir recours aux sillons de contour.

Dans le dessin A, la pluie s'écoule en dehors du terrain. Le dessin B montre les résultats : du fait qu'aucune quantité d'humidité n'a été emmagasinée les plantes se fanent et meurent au soleil. Le dessin C montre la surface plantée avec des sillons de contour avec deux sillons morts (non plantés) récupérant le surplus de ruissellement qui servira lorsque le vétiver sera planté. La pluie captée et retenue dans chaque micro captage a ainsi la chance de pouvoir s'infiltrer. Chaque sillon peut retenir 50 millimètres d'eau de pluie aussi longtemps que l'orage ne crées pas de gros ruissellement (ci c'est le cas dans votre zone, ce n'est pas une pratique a utilisé, mais seulement à comprendre). Grâce à ce système naturel d'emmagasinement d'eau, les plantes peuvent tirer profit du soleil comme le montre le dessin D. Dans le dessin E l'un des sillons morts a été planté avec du Vétiver pour stabiliser le système. Les avantages des sillons de contour.

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