3.1. Syndromes coronariens aigus
Les syndromes coronariens aigus regroupent divers troubles
cardiaques causés par un ralentissement ou une obstruction du flux
sanguin vers le muscle cardiaque (myocarde) (Atwood, 2022). L'infarctus aigu du
myocarde et l'angine instable constituent les manifestations cliniques les plus
courantes des syndromes coronariens aigus (Atwood, 2022). Divers facteurs de
risque sont associés à ces syndromes, notamment les habitudes
alimentaires, les modes de vie sédentaires et les contraintes
socio-économiques (Atwood, 2022; Schultz & al., 2018; Villeneuve
& al., 2022; Kloner & Chaitman, 2017; Organisation mondiale de la
santé, 2017). La gestion et la prise en charge des syndromes coronariens
aigus au Québec représentent un important fardeau
économique et sanitaire (Villeneuve & al., 2022; Boisclair &
al., 2016). La Figure 2 montre l'importance au Québec en termes de
prévalence des cardiopathies ischémiques qui incluent les
syndromes coronariens aigus par rapport aux autres maladies
cardiovasculaires.
32
3.2. Infarctus du myocarde
3.2.1. Description et facteurs de risque
L'infarctus du myocarde fait référence à
une nécrose partielle du muscle cardiaque provoquée par une
obstruction aiguë d'une artère coronaire (artère qui irrigue
le coeur) (Sweis & Jivan, 2022a). Il se caractérise le plus souvent
par une oppression thoracique avec ou sans difficultés respiratoires,
des nausées et/ou des vomissements et une transpiration abondante (Sweis
& Jivan, 2022a). Les femmes et les patients diabétiques sont plus
susceptibles de présenter des symptômes atypiques et près
de 20% des infarctus du myocarde sont asymptomatiques (Sweis & Jivan,
2022a). Le diagnostic repose principalement sur l'électrocardiographie
et des analyses sanguines pour détecter une éventuelle
présence de marqueurs sériques cardiaques (Sweis & Jivan,
2022a). Pour traiter l'infarctus aigu du myocarde et rétablir le flux
sanguin, divers médicaments et procédés
thérapeutiques sont généralement utilisés,
notamment l'administration des antiplaquettaires, des anticoagulants, des
bêtabloquants, des statines, des nitrates ou encore l'utilisation des
procédures de reperfusion (Sweis & Jivan, 2022a). Les
procédures de reperfusion comprennent l'utilisation des
médicaments fibrinolytiques, l'angioplastie (intervention
percutanée) et la chirurgie de pontage de l'artère coronaire
(Sweis & Jivan, 2022a).
Les principaux facteurs de risque contribuant à la
survenue des infarctus du myocarde comprennent une mauvaise alimentation, un
mode de vie sédentaire, une consommation abusive d'alcool et le
tabagisme (Organisation mondiale de la santé, 2017). Les effets
cumulés de ces facteurs de risque peuvent se traduire chez les personnes
par un ensemble de conditions de santé dites «
intermédiaires » et comprenant l'hypertension artérielle,
l'hyperlipidémie, le surpoids et l'obésité (Organisation
mondiale de la santé, 2017). Ces conditions de santé
intermédiaires augmentent le risque de survenue
d'événements cardiovasculaires aigus, tels que les infarctus du
myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, les
défaillances cardiaques ainsi que diverses autres complications
(Organisation mondiale de la santé, 2017). Ainsi, le contrôle des
facteurs principaux et intermédiaires pourrait réduire
significativement la survenue des événements cardiovasculaires
aigus ou chroniques. Les données soutiennent que la cessation tabagique,
la réduction de l'apport en sel dans l'alimentation, la consommation des
fruits
33
et légumes, la pratique d'une activité physique
régulière ainsi que la réduction de la consommation
d'alcool permettent de réduire le risque de maladies cardiovasculaires
(Organisation mondiale de la santé, 2017). En outre, le contrôle
médicamenteux du diabète, de l'hypertension et de
l'hyperlipidémie peut s'avérer essentiel pour réduire le
risque cardiovasculaire et prévenir les événements aigus,
tels que les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux
(Organisation mondiale de la santé, 2017).
|