3- LA CONTRIBUTION DU SYSTÈME TONTINIER AUX
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
Dans cette dernière section de notre chapitre, il est
question pour nous de présenter l'apport du système tontinier
dans les activités économiques des entrepreneurs. Pour se faire,
il serait judicieux de commencer par une présentation des
déterminants qui favorisent l'adhésion des entrepreneurs au
système tontinier.
3-1-Les déterminants du recourt au système
tontinier
De par la nature contraignante des structures formelles
(banques, microfinances...) Dans l'accord des ressources financières,
les entrepreneurs lors du démarrage ou de l'exercice de leur
activité ont souvent recourt aux structures d'accompagnement informelles
(Colleman, 2000). Pour Nkakleu (2001), l'accès difficile au financement
formel et l'insuffisance des fonds propres poussent le plus souvent les
entrepreneurs à recourir aux associations d'épargnes rotatives et
de crédits (AERC). Basé sur la confiance, et l'entraide mutuelle,
ces associations semblent donc plus appropriées pour l'accompagnement de
la jeune entreprise. Bekolo-Ebe (1989) identifie les déterminants du
recourt aux associations d'épargnes et de crédits informels
à deux niveaux. D'une part, à travers le difficile accès
aux sources de financement formel, notamment les lourdeurs dans les conditions
de prêts qui tendent à marginaliser les couches sociales à
faible revenus. L'exigence des garanties qui contribue considérablement
à évincer les jeunes entrepreneurs et crée ainsi un
complexe d'infériorité vis-à-vis des banques officielles.
D'autre part, les facilités d'accès au crédit, l'absence
de lourdeurs comme autres facteurs favorise le drainage des individus vers les
associations rotatives d'épargne et de crédit qui promeut
l'inclusion financière. Ce système est pour un de nos
répondants un outil de financement simple et pratique :
Moi personnellement je pense que le système
tontinier est encouragé, il joue un grand rôle surtout pour nous
les jeunes qui nous cherchons qui nous battons. Le financement est de
gré à gré il n'y a pas de longues procédures pour
avoir de l'argent tout est basé sur la confiance (entretien du 04
janvier 2022 avec Gérôme d'EMERCOM au camp-Sonel).
Au-delà des facilités d'accès aux
ressources financières, Brillet (2012) relève que la recherche du
lien social, de la solidarité et du sentiment d'appartenance
réciproque constituent également des facteurs qui poussent les
individus dans l'adhésion aux réseaux tontiniers.
71
3-1-1- L'apport du système tontinier aux
activités économiques
Parmi les réseaux d'accompagnement informels (aide
familiale, réseaux associatifs, prêt amical...) le
phénomène tontinier apparait comme le système de
financement le plus étudié depuis le début des
années 90. Ce système a atteint aujourd'hui dans plusieurs pays
du tiers-monde et plus particulièrement en Afrique des proportions
exceptionnelles. Son importance est telle que la Banque mondiale (1989) s'est
intéressée à ce phénomène dans un rapport
portant sur le développement dans le monde. L'abondante
littérature sur les tontines dans le monde s'accorde à justifier
leur développement par l'existence de nombreuses barrières
à l'accès au crédit formel. Cette situation a pour effet
d'encourager certains acteurs informels à s'organiser par
eux-mêmes, à travers la création des cercles de
solidarité financière fondé sur l'incitation à
l'épargne et la certitude d'obtenir un prêt.
Au Cameroun, le secteur informel occupe une place importante
dans la création des richesses et des emplois, il regroupe près
de 90% des camerounais. Certains entrepreneurs par manque de ressources
financières nécessaires au développement de leur
activité économique font souvent recours au système
tontinier. Ils bénéficient ainsi d'un accompagnement aussi bien
tangible (financier, matériel, humain) qu'intangible (savoir-faire,
expérience, compétences) pour mieux gérer leur affaire
(Djoumessi & al, 2017). En matière de promotion d'entrepreneuriat,
ces associations sont d'une contribution non négligeable qui peut
être analysé sur le plan financier et sur le plan relationnel.
v L'apport financier
En règle générale, le système
tontinier offre des services financiers aux individus tels que
l'épargne, les cotisations avec redistribution, les emprunts. Ces
prestations financières leurs permettent ainsi de faire face à
leur besoin de financement dans des activités qu'ils jugent rentables.
À cet effet, Tello Rozas et Gauthier (2012 : 6) souligne que «
les AECR constituent l'une des formes d'organisations les plus populaires pour
financer les projets dans les pays où l'accès au crédit
est restreint ».
v L'épargne
Les problèmes de financement sont l'une des
principales difficultés des jeunes entrepreneurs en Afrique et au
Cameroun. La tontine est un outil d'accumulation des capitaux à court ou
à long terme. Elle oblige d'une certaine manière les individus
à verser une somme à une date fixe dans le mois nécessaire
au développement des activités économiques (CRDI, 2019).
En effet, l'épargne et la possibilité d'obtenir un emprunt
constituent généralement la
72
première motivation d'adhésion aux associations
tontinières. L'épargne permet aux individus membre de faire
fructifier leurs revenus à travers des versements constants. Dans
certaines associations, l'épargne génère des
bénéfices non négligeables de par les
intérêts qu'elle impose aux emprunteurs. Henri & al (1991)
parlent de ce fait d'une épargne récupérable avec
anticipation c'est-à-dire une épargne dont le membre peut entrer
en possession à n'importe quel moment, lorsqu'une situation inattendue
ou favorable se présente à lui. Dans le même sens,
Djoumessi & al (2017) considèrent que le premier apport de
l'association pour le financement est l'épargne. En effet,
l'épargne avec bénéfice permet d'augmenter le capital
d'investissement et le fonds de commerce de l'individu.
L'argent obtenu à l'issue de l'épargne permet
donc très souvent aux individus concernés de faire des
investissements productifs dans des activités diverses telles que le
petit commerce, l'artisanat, l'agriculture, l'élevage... (Tombola,
2010). Ces capitaux permettent ainsi aux entrepreneurs de palier aux
difficultés quotidiennes et de faire face aux imprévus au sein de
leur activité génératrice de revenus (achat de
matériel de travail, achat de biens productifs, achat des produits de
vente...) (Kazadi et al, 2021). Elles favorisent ainsi pour Kamdem (2011) la
rapidité d'intervention nécessaire au développement
d'activités économiques des entreprises en phase de
démarrage ou en cour de développement.
Le système tontinier se présente dès
lors comme un outil d'accumulation des fonds via l'épargne
nécessaire à l'investissement d'activités
économiques rentables (Issoufou, 1992). Cela traduit ainsi toute
l'importance et la nécessité de l'épargne tontinale comme
roue de secours dans la gestion des petites entreprises. Comme l'explique
(Besley & al, 1993 cités par Tello Rozas & Gauthier, 2012) les
tontines sont des micro-banques qui contribuent à la survie et à
la croissance des économies qui ont des restrictions d'accès aux
sources bancaires formelles.
v L'emprunt
Pour Owondi (1992 : 670), « l'emprunt apparait comme
l'élément nodal aux seins des regroupements tontiniers
». Il s'agit d'une prestation financière dont
bénéficient les membres au sein d'un réseau financier.
L'emprunt tout comme l'épargne constitue l'une des raisons
d'adhésion des individus au système tontinier. Dans la tontine,
l'emprunt est lié à l'épargne et l'obtention d'une
cagnotte est soumise à une prime d'enchère dont le prêteur
a l'obligation de fructifier. Ce système de prêt est l'apanage des
tontines à enchère, ou l'ensemble des gains collectés sont
soumis aux enchères et céder au plus offrant qui dispose du gros
lot qui pourra lui permettre de résoudre des difficultés
professionnelles. Nkakleu (2001) évoque de ce fait
73
l'utilisation des services tontiniers tels que l'emprunt pour
financer la création voire le développement de l'entreprise. De
même Bekolo-Ebe (1989) explique que la tontine simple avec caisse de
prêt permet à chaque membre de bénéficier d'un
emprunt en situation de nécessité, remboursable avec des
intérêts. Contrairement au système bancaire officiel les
emprunts cédés aux individus dans les tontines n'imposent pas de
coûts de transactions élevés ni des mises en gages. Ils
sont surtout régis par la parole et l'honneur.
Pour Boutchang (2019), les tontines ont pour but principal
d'octroyer des crédits à leurs membres. Le système
tontinier apparait ainsi comme une sorte de banque de crédit permettant
l'allocation de ressources financières aux individus. Il permet ainsi
d'apporter des solutions aux problèmes de financement dont font faces
les entrepreneurs en phase de démarrage. Grâce à son
système de prêt, la tontine favorise l'inclusion
financière, qui à son tour favorise le financement des
activités économiques et booste la dynamique entrepreneuriale. De
plus grâce à l'absence de formalisme et de conditions strictes
dans l'octroi des crédits, les entrepreneurs peuvent emprunter pour
financer le démarrage ou le fonctionnement de leurs entreprises.
Djoumessi & al (2017 : 32) soutiennent à cet effet que « le
premier apport de l'association pour le financement est l'épargne,
l'augmentation du capital et du fonds de commerce, ensuite il s'agit des
facilités d'emprunt ». Dans certaines tontines, un membre de
l'association peut présenter son projet à financer à
l'association. L'association le discute et si elle accepte, une caisse
spéciale pour le projet de la personne en question est
créée et un prêt lui est accordé (Creusot, 1999).
La contribution du système tontinier dans le
développement des activités économiques va au-delà
de la valeur financière. Ce système favorise également une
forme d'entraide basée sur le partage des savoirs faires et des
compétences nécessaires au développement des performances
entrepreneuriales (aider, former, enseigner, conseiller...) (Paul, 2009).
v L'apport relationnel
Au-delà de leurs valeurs principalement
financières, les systèmes tontiniers sont également des
cercles d'apprentissages. Il s'agit plus explicitement des associations
où les membres peuvent changer des connaissances sur leurs affaires,
partager des idées, transmettre des conseils bénéfiques
à tous. Cette forme de solidarité permet aux uns et aux autres
d'améliorer les rendements ou la croissance de leur activité. Ils
sont pour ainsi dire des réseaux d'accompagnement symbolique ou chacun
peut bénéficier des savoirs faires des autres.
74
3-1-2- Le concept d'accompagnement en
entrepreneuriat
Parmi les pratiques d'aide à la création des
entreprises, l'accompagnement est souvent présenté comme quelque
chose de singulier à travers les idées qu'il véhicule et
des représentations qui en découlent (Sammut, 2015). Le terme
accompagnement est l'apanage des structures et programmes d'aide à la
création d'entreprise. Pourtant ce concept ne se limite pas seulement au
niveau administratif, il regroupe une multitude d'acteurs et d'organisations
qui interviennent dans le processus entrepreneurial. La notion d'accompagnement
renvoie donc à un ensemble d'appuis à la création ou
à la gestion de l'entreprise, de façon symbolique ou pas, de
façon ponctuelle ou tout au long du processus entrepreneurial (Moskolai
et Myede, 2017).
L'accompagnement est aussi spécifique à la
jeunesse de l'entreprise (création et/ou démarrage).
L'accompagnement se présente ainsi comme une
pratique d'aide à la création d'entreprise fondée sur une
relation qui s'établit dans la durée et qui n'est pas ponctuelle,
entre un entrepreneur et un individu externe au projet de création. A
travers cette relation, l'entrepreneur va réaliser des apprentissages
multiples et va pouvoir accéder à des ressources ou
développer des compétences utiles à la
concrétisation de son projet (Cuzin et Fayolle, 2004 : 3).
Au cours du processus d'accompagnement, les expériences
partagées, les connaissances acquises permettent au créateur de
s'engager dans un cheminement plus ou moins repensé par rapport à
la trajectoire originelle. Pour Shane et Venkataraman (2000), l'accompagnement
provient de l'ensemble des liens externes que l'entrepreneur tisse pour
identifier et développer son opportunité d'affaire. Ainsi,
être accompagné ce n'est pas seulement faire appel à un
spécialiste de l'accompagnement mais aussi avoir recourt à un
réseau d'individus et d'organisations qui place en premier plan l'aspect
interpersonnel dans la relation sociale qui les unis. Ici le réseau de
l'individu joue un premier rôle en termes de découverte
d'opportunité et d'accès aux ressources (financières,
matérielles) nécessaire au développement de son
entreprise. L'accompagnement consiste le plus souvent à former,
conseiller, aider le nouvel entrepreneur afin de lui faire acquérir des
compétences et le rendre autonome (Sammut, 2015)
Dans le cadre des AERC, un membre qui détient des
connaissances ou une expérience pratique dans un domaine
d'investissement particulier peut servir de coach aux novices. Ainsi ceux qui
désirent se lancer peuvent solliciter son expertise afin
d'acquérir des compétences et des savoir-faire nécessaires
au démarrage ou à la gestion de leurs activités
entrepreneuriales. Il s'agit le plus souvent d'un soutient physique et
technique concernant la gestion de l'activité. Les connaissances
transmises par les uns et les autres permettent aux entrepreneurs
d'acquérir
75
de l'expertise utile dans l'impulsion de leurs dynamiques
entrepreneuriales. Comme le soulignent Djoumessi et al, (2017), les structures
d'accompagnement informelles offrent à l'entrepreneur un accompagnement
à la fois financier, matériel et technique pour l'aider à
réussir.
En somme, ces regroupements sont également des cercles
d'entraide relationnelle. Ils sont fondés sur le partage des
expériences, de savoir-faire, de conseils, et d'enseignement, entre
membres. Cette forme d'accompagnement ne nécessite pas de moyens
financiers ni une très grande expertise en entrepreneuriat, mais
davantage un esprit de solidarité et de confiance entre les membres. Il
faut dire que, l'expertise et les connaissances acquises par les membres
à travers leurs anciennetés dans leur secteur d'activité
peuvent être mises au service de l'intérêt
général. Un membre ayant réussi en entrepreneuriat peut
servir de mentor ou de coach pour les nouveaux entrepreneurs. Ils pourront
ainsi bénéficier de ses conseils, de son expérience pour
mieux développer leurs activités entrepreneuriales.
De tout ce qui précède, il ressort que la
contribution du système tontinier aux activités
économiques est de nature financière (épargne, les
cotisations, emprunt), à laquelle on retrouve une aide relationnelle
(coaching, conseil, aide, formation). Nous pouvons donc résumer ces
contributions dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Illustration des différents types
contributions du système tontinier aux activités
économiques.
Types de contributions
|
Composantes
|
Effets
|
Apport financier
|
Épargne, emprunt,
cotisation (mensuelle,
hebdomadaire),
|
Accès aux ressources
financières, Financement des activités,
création des richesses
|
Apport relationnel
|
Conseils, formations, aides, enseignement, suivie
|
Amélioration des performances
entrepreneuriales, découvertes
d'opportunités d'affaires,
création des réseaux de partenariat
|
Source : Enquêtes du terrain.
Il est indéniable de constater que le système
tontinier joue un rôle important dans le développement des
activités économiques. Il permet d'apporter un début de
solution aux problèmes de financement dont font faces les entrepreneurs
à faible revenu. Mais également il
76
contribue à garantir la survie et la croissance des
petites entreprises au quotidien. Par ailleurs, il favorise l'apprentissage et
l'entraide mutuelle nécessaire au développement de la dynamique
entrepreneuriale des micros entreprises. Ces différentes contributions
du système tontinier dans le développement des activités
entrepreneuriales feront l'objet d'une analyse dans la seconde partie de ce
travail à partir du cas des associations EMERCOM et ADJAS.
DEUXIÈME PARTIE :
LA DYNAMIQUE FINANCIÈRE DU
SYSTÈME TONTINIER
77
78
La première partie du travail, s'est attelée
à présenter la sociogenèse et l'émergence du
système tontinier, une présentation qui retraçait les
parcours historiques et la propagation des tontines dans le monde. Elle a
également essayé de ressortir la contribution de ce
phénomène dans le développement des activités
économique des entrepreneurs en contexte camerounais. La seconde partie
du travail se propose donc d'entrer au coeur du fonctionnement de ces
associations afin de mieux saisir la dynamique financière qui s'y
opère, à partir du cas des associations EMERCOM et ADJAS. Pour ce
faire, elle se structure autour de deux chapitres, le chapitre 3 porte sur les
mécanismes de financement des activités entrepreneuriales au sein
des associations EMERCOM et ADJAS. Le chapitre 4 pour sa part propose une
analyse et une évaluation de la contribution des associations EMERCOM et
ADJAS au développement de l'entrepreneuriat pastoral
79
CHAPITRE 3 :
LES MÉCANISMES DE FINANCEMENT
DES ACTIVITÉS ENTREPRENEURIALES AU SEIN DES ASSOCIATIONS EMERCOM
ET ADJAS
Le système tontinier a pris de l'ampleur dans le monde
et particulièrement en Afrique depuis le début des années
50 (Bascom, 1952). Son importance dans le développement des petites
économies informelles n'est plus à démonter, ceci
s'illustre à travers la nombreuse littérature qui existe sur le
phénomène des tontines dans le monde. Partant de l'Asie à
l'Afrique en passant par l'Europe, la littérature révèle
qu'il existe une pluralité de formes de tontines (Lelart, 1990).
Particulièrement en Afrique, les populations de plus en plus conscientes
de l'importance de ces systèmes, en ont fait un centre
d'intérêt à travers des regroupements associatifs pour
résoudre certains problèmes de la vie quotidienne. En effet,
à travers ces cercles de solidarité financière, ils
s'entraident, s'assistent et partagent un certain nombre de connaissances et
d'expériences nécessaires au développement de leurs
activités économiques.
Dans la ville de Yaoundé, il existe une
pluralité de formes d'associations (religieuses, professionnelles,
tribales, familiales, amicales) au sein desquelles on retrouve des jeunes en
situation d'exercice d'une activité économique. Dans le cadre de
ce travail de recherche, l'intérêt a été
porté sur le cas de deux associations. Il s'agit de l'association
EMERCOM qui est composée d'anciens camarades de lycée et
l'association ADJAS qui est un regroupement de jeunes amis et voisins de
quartiers proches.
Ce chapitre se propose donc à partir de ces deux
associations et à partir de la théorie du don/contre-don,
d'étudier leur mode de fonctionnement et les mécanismes de
financement des activités pastorales par les jeunes entrepreneurs. Pour
ce faire, il est question dans la section I de faire une présentation
respective de ces associations. Ensuite dans la section II il sera question
d'analyser les mécanismes de financement et enfin, d'étudier les
actions mises sur pieds par ces associations pour encourager la dynamique
entrepreneuriale des membres.
16 Confère Marcel MAUSS dans son ouvrage
publié en 1923 dans lequel il remonte aux origines, aux formes et aux
raisons des échanges dans les sociétés traditionnelles
d'autres fois.
80
|