WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Recalage d'images medicales multimodales par evolution differentielle adaptative


par Elaggoune ABLA
Université Mentouri de Constantine STIC - Master Informatique 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 1 :

« Si l'esprit d'un homme s'égare, faites-lui étudier les mathématiques car dans les démonstrations, pour peu qu'il s'écarte, il sera obligé de recommencer »

Francis Bacon.

1. Chapitre 1 Recalage d'images médicales

3

Introduction

A l'évolution des nouvelles techniques occupées à l'interprétation des images par ordinateur, le traitement d'image joue un rôle très important dans plusieurs domaines tels que l'imagerie satellitaire, médicale, industrielle, etc. L'imagerie médicale a connu des techniques efficaces qui permettent d'acquérir et de traiter des images internes du corps humain et d'établir un diagnostic ou même la mise en oeuvre d'une thérapeutique en temps réel comme échographie, IRM, TEP et scanner [Larousse médicale, 2006]. Selon la technique utilisée, on peut distinguer deux types d'images médicales. Les images anatomiques médicales permettant d'obtenir des informations géométriques sur la structure des organes (taille, volume, localisation, etc.). Et les images fonctionnelles permettant d'obtenir une vision sur la fonctionnalité des organes, par exemple le TEP.

Malgré l'efficacité de la vision par ordinateur dans plusieurs domaines, elle reste incapable de visualiser certains objets correctement. Parmi les vieilles problématiques de la vision par ordinateur, on trouve le recalage. Le recalage d'images est un processus qui permet de faire une transformation spatial entre deux ou plusieurs images.

Dans ce chapitre, nous présentons le problème de recalage en imagerie médicale. Nous commençons par une introduction sur l'imagerie médicale. Puis, nous présentons les fondamentaux théoriques du recalage des images : définitions, types, méthodes de recalage les plus pertinentes, mesure de similarités entre images (en se concentrant sur l'information mutuelle). En fin, nous pressentons les différentes applications de recalage en imagerie médicale.

2. Imagerie médicale

De la trépanation à la robotique chirurgicale, la pratique médicale a connu une véritable révolution (Figure 1.1). De nos jours, grâce aux nouvelles techniques d'imagerie, les procédés de traitement se sont modernisés, le diagnostic est devenu plus précis et la qualité des soins est désormais meilleure. Loin des pratiques traditionnelles, où «voir» passait par «ouvrir», aujourd'hui, les radiologues, à l'aide des techniques tomographiques, peuvent diagnostiquer et traiter de façon quasiment non-invasive. Le recours à la chirurgie invasive est devenu la solution de dernier recours [Atif, 2004].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

4

Une trépanation exercée XVIième siècle Un chirurgien opérant à l'aide d'un microscope

Figure 1.1 Évolution de la pratique chirurgicale : de la trépanation à la chirurgie microscopique.

Parmi les modalités d'acquisition, on distingue celles qui fournissent des propriétés structurelles (morphologiques) de la zone étudiée (IRM, TDM, X-Ray, etc.), de celles qui restituent des aspects fonctionnels (TEP, TEMP, IRMf, MEG, etc.) [Atif, 2004] (Figure 1.2). Donc, selon la technique utilisée on peut distinguer deux types d'images médicales. Les images anatomiques permettant d'obtenir des informations géométriques sur la structure des organes (taille, volume, localisation, etc.), et les images fonctionnelles permettant d'obtenir une vision sur la fonctionnalité des organes.

2.1. Quelques types de modalité

? L'imagerie par résonance magnétique (IRM) : On distingue deux types d'IRM anatomique et fonctionnelle. L'IRM anatomique permet de visualiser la structure anatomique de tout volume du corps. L''IRM fonctionnelle permet de suivre l'activité d'un organe, à travers l'afflux de sang oxygéné dans certaines de ses zones [Frija et Mazoyer, 2002].

? la Radiologie : La radiologie repose sur l'utilisation des rayons X. Elle s'applique au diagnostic et au traitement des maladies selon différents modalités techniques : La radiographie (Standard), La radioscopie et La tomodensitométrie (scan RX, TDM) [Larousse médicale, 2006].

? la tomographie par émission de positions (TEP) : La TEP renseigne sur la biochimie des organes. Elle fournit des informations sur le fonctionnement des tissus normaux et pathologiques [Frija et Mazoyer, 2002].

? Tomographie d'Émission Mono Photonique (TEMP) : Le principe de la TEMP est de suivre l'évolution dans le corps humain d'un radioélément, qui est dans ce cas un

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

5

émetteur naturel de simples photons ã. La TEMP constitue ainsi une technique d'exploration de la perfusion cérébrale [Grova, 2005].

Figure 1.2 Multi modalité fonctionnelle et structurelle pour la compréhension Du cerveau humain

[Atif, 2004].

2.2. Fusion et Recalage

Plusieurs modalités sont parfois utilisées pour effectuer un seul diagnostic. Pour certaines anomalies, le radiologue doit à la fois étudier l'aspect structurel et fonctionnel d'une zone d'intérêt. Or, ces modalités sont en général utilisées avec un décalage dans le temps. Les informations recueillies doivent être alors fusionnées dans un même repère pour permettre d'effectuer les différentes analyses et comparaisons, nécessaires à l'établissent d'un diagnostic précis et efficace [Atif ,2004].

Le développent parallèle des sciences informatiques a fait naître l'idée que des logiciels pourraient aider le praticien dans ce travail. Parmi les besoins les plus courants du praticien se trouvent une variété de tâches de comparaison : comparer des images d'un même patient acquises à des instants différents ou selon des modalités différentes comparer des images de patients différents ou encore comparer une image avec un atlas anatomique ou fonctionnel.

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

6

Ces tâches de comparaison relèvent toutes d'une même problématique : le recalage [Roche, 2011].

3. Recalage d'image 3.1. Définitions

? Définition 01 : Le recalage (en Anglais registration) est la tâche qui cherche la meilleure transformation qui permet de superposer la plus grande partie commune possible des images à apparier compte tenu des variations de la scène [Talbi, 2009 ; Brown, 1992].

? Définition 02 : Le recalage d'image est la tâche qui permet d'aligner deux images.

Si on considère ces deux images comme deux matrices notées I1 et I2 où I1 (x, y) et I2 (x, y) sont les intensités des pixels au point dont les cordonnées sont x et y, Alors, le recalage est l'opération qui permet d'estimer les fonctions f et g qui vérifient la relation suivante [Talbi, 2009 ; Brown, 1992] :

I2(x, y)=g (I2 (f(x, y))) (1.1)

Où : f est une fonction à deux dimensions représentant la transformation géométrique et g est une fonction à une dimension représentant la transformation photométrique.

? Définition 03 : Le recalage est la mise en correspondance des images ayant la formule générale [Bloch] :

min f (I1, t(I2)), t C T (1.1)

Où :

I1 et I2 sont les images à recaler (ou informations extraites de ces images), t : transformation, T : ensemble des transformations possibles / admissibles, f : critère de dissimilarité (min) ou de similarité (max).

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

7

Figure 1.3 Recalage d'image.

3.2. Types de recalage

On distingue généralement quatre types de recalage [Mashoul, 2004] :

a) Recalage multi-modalité : Traite les problèmes où les images de la même scène sont prises par des capteurs différents.

- Exemple d'application : Intégration d'information de deux images, l'une prise par un

radar et l'autre par un système optique.

b) Recalage de gabarit : Recherche une forme de référence dans une image. - Exemple d'application : Localisation d'une cible par un missile.

c) Recalage d'image prises de différents points de vue : Ce type de recalage requiert souvent des transformations locales afin d'éliminer les distorsions perspectives.

- Exemple d'application : Vision stéréoscopique.

d) Recalage temporel : La mise en correspondances entre deux images prises à des moments différents, ce type de recalage doit accepter les divergences entre les deux images dues aux changements réels dans la scène.

- Exemple d'application : Suivre l'évolution d'une pathologie.

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

3.3. Classification des transformations géométriques

3.3.1. Transformation linéaire

Transformations linéaires définie par : X - A?X + b?n est la dimension, An est une application linéaire de dimension nxn, et bn est un vecteur de translation de dimension nx1. Il existe plusieurs types de transformations géométriques linéaires.

a) Transformations rigides

La transformation rigide est la composition d'une rotation et d'une translation. L'hypothèse de rigidité convient au cas où l'on cherche à compenser la différence de positionnement d'un objet par rapport aux capteurs sans tenir compte d'éventuelles déformation des tissus imagés ou de distorsions géométriques créées par les procèdes d'imagerie [Roche, 2011].

La formulation de transformations rigides d'une image 2D est la suivante :

T(x) = Rx + t (1.2)

Où : t est un vecteur 2×1 qui représente la translation, et R est une matrice orthogonale directe 2x2.

8

Figure 1.4 Transformation rigide.

b) Similitudes

Consiste en l'estimation d'un facteur d'échelle isotrope en plus des translations et des rotations. Ce type de recalage conserve les angles et le rapport entre les distances :

T(x)=sRx+t, s>0 (1.3)

s c'est le facteur d'échelle [Brown, 1992].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

Figure 1.5 Transformation de similitude.

c) Transformations affines

Ces transformations autorisent, en plus des rotations et des translations, de prendre en compte un facteur d'échelle anisotrope et de modéliser des cisaillements, elles conservent le parallélisme.

T(x)=A(x)+t (1.4)

Sachant que A est une matrice 2×2 quelconque [Roche, 2011].

Figure 1.6 Transformation affine.

d) Transformations projectives

Les transformations projectives sont utilisées dans le cas où des images 3D sont recalées avec des images 2D acquises au moyen d'une camera, par exemple les images radiologique et les images vidéo [Talbi, 2009].

9

Figure 1.7 Transformation projective.

3.3.2. Transformations non linéaires (non rigides)

Contrairement aux transformations linéaires, les déformations non-rigides sont appliquées localement, c'est à dire que la transformation appliquée en un point peut effectivement être

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

différente de celle appliquée à ses voisins. L'amplitude des déformations recherchées est généralement plus faible et localisée. Un nombre important de modèles de déformation non-rigide ont été proposés dans la littérature du recalage. Parmi ceux-ci, on fait la distinction entre les transformations locales non paramétriques et les transformations locales paramétriques [Rubeaux, 2011].

a) Transformations locales non-paramétriques

Dans ce type, la transformation est définie en chaque pixel de l'image. Ces modèles nécessitent l'utilisation d'un terme de régularisation pour contraindre la solution, car le modèle de déformation est totalement libre [Rubeaux, 2011].

b) Transformations locales paramétriques

Des transformations d'ordre plus général pourront être obtenues en perturbant localement la composante globale du mouvement. Les coordonnés de la déformation résiduelle peuvent être modélisées comme des combinaisons linéaires de fonctions élémentaires [Roche 2001].

10

Figure 1.8 Transformation local.

3.4. Méthodes de recalage

On peut distinguer deux approches de recalages : géométrique et iconique. La première est basée sur l'extraction des primitives, et la deuxième est basée sur la mesure de similarité.

3.4.1. Méthodes géométriques

Les méthodes géométriques sont peut être les plus naturelles car elles procèdent de façon analogue à l'esprit humain conscient. Elles sont basées sur l'extraction dans les images de sous-ensembles de points homologues (primitives) qui peuvent être des points, des lignes, des surfaces, des volumes, etc., qu'il s'agit ensuite de mettre en correspondance [Roche, 2011].

Le choix des primitives doit être guidé par un certain nombre de propriétés : détection facile et précise, répartition sur l'ensemble de l'image, robustesse au bruit, aux artefacts et aux

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

11

différents changements liés à l'acquisition [Noblet, 2006]. Cependant, la majorité des approches se basent soit sur une sélection manuelle, soit sur une détection semi-automatique des amers (ou primitives géométriques) communs aux deux images, ce qui impose un prétraitement des données pour extraire ces points, lignes ou surfaces d'intérêt [Rubeaux, 2011].

En effet ces méthodes reposent sur deux étapes bien distinctes, qui sont d'ailleurs généralement menés de façons complètement indépendantes : La première étape, dite de segmentation est souvent la plus problématique dès lors que l'on souhaite la réaliser automatiquement. Elle requiert d'extraire des primitives qui soient significatives ce qui peut s'avérer difficile si les images sont fortement bruitées (par exemple, des images ultrasonores). Après la segmentation des primitives la deuxième étape est celle du recalage proprement dit, C'est à dire le calcul d'une transformation spatiale "optimale". Il convient de distinguer le cas où les correspondances entre primitives sont connues à l'avance (primitives labélisées) du cas contraire (primitives non labélisées), très fréquent lorsque la segmentation est automatique [Roche, 2011].

Figure 1.9 Transformation géométrique : A gauche les primitives sont des points. A droite la primitive est une surface.

Avantages et Limites des méthodes géométriques

a) Avantages

On peut résumer les avantages des méthodes géométriques dans les points suivants :

~? Optimisation de la charge calculatoire par la gestion de zones d'images plutôt que de détails sur l'image c'est à dire temps de traitement très réduit, par contre aux méthodes iconiques où le temps de traitement est très élevé [Gardeux, 2008].

~? Utilisation de données déjà issues de l'image et donc plus pertinentes [Gardeux, 2008].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

12

~? Pallier aux problèmes d'artefacts dans les images initiales et des Différences d'intensité entre les 2 images à recaler [Gardeux, 2008].

~? Primitives très informatives [Rubeaux, 2011].

b) Limites

On peut résumer les limites des méthodes géométriques dans les points suivants :

~? Sélection manuelle ou semi-annuelle des primitives, même si plusieurs équipes travaillent sur la conception de méthodes d'identification automatiques [Rubeaux, 2011 ; Noblet, 2006].

~? Le choix des primitives est très arbitraire. Il est difficile de trouver les primitives optimales [Gardeux, 2008].

~? Généralement réservé au recalage monomodal [Rubeaux, 2011].

~? Prétraitement (segmentation) nécessaire [Rubeaux, 2011].

3.4.2. Méthodes iconiques (denses)

Les méthodes iconiques sont des approches bas-niveau. Contrairement aux premières, celles-ci ne nécessitent pas la segmentation préalable des images. Elles consistent essentiellement à optimiser une mesure de similarité fondée uniquement sur des comparaisons locales d'une intensité. Dans ce cas, les primitives guidant le recalage sont des vecteurs 3D contenant la position et l'intensité des pixels (voxels).

On reconnait une méthode iconique à deux propriétés essentielles : D'une part le choix des primitives est complètement arbitraire : tous les voxels sont a priori des candidats valables. D'autre part, les primitives ne sont pas des entités géométriques, elles appartiennent à un espace figuratif différent du monde réel. Ainsi, le critère utilisé pour comparer ces primitives est une mesure de similarité reflétant indirectement une distance géométrique [Talbi, 2009 ; Roche, 2011].

3.4.2.1 Mesure de similarité

Il existe plusieurs mesures de similarité dans la littérature du recalage d'images. La plupart des mesures existantes peuvent être définies à partir d'un histogramme conjoint. D'autres peuvent être appréhendées indépendamment de la notion d'histogramme conjoint [Roche, 2011].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

13

a) Concept d'histogramme conjoint ? Histogramme

La première question posée avant d'expliquer brièvement le concept d'histogramme conjoint : c'est quoi un histogramme d'une image ? L'histogramme des niveaux de gris ou des couleurs d'une image est une fonction qui donne la fréquence d'apparition de chaque niveau de gris (couleur) dans l'image. Il permet de donner une bonne quantité d'information sur la distribution des niveaux de gris (couleur).

Figure 1.10 Une image et son histogramme.

? Histogramme conjoint

Maintenant, nous allons expliquer la notion d'histogramme conjoint : L'histogramme conjoint de deux images I et J est calculé à partir du calcul des fréquences d'apparitions de l'intensité de chaque couple de pixels de même rang de deux matrices de pixels. La figure 1.11 démontre ce processus [Bendaib, 2003].

Figure 1.11 Représentation graphique d'histogramme conjoint.

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

Figure 1.12 Exemple d'histogrammes conjoints obtenus pour (a) des images non recalées et(b) des

images recalées.

b) Classification des mesures de similarité

Une mesure de similarité est une fonction à valeurs réelles dont l'argument est l'histogramme conjoint, lui-même fonction de la transformation spatiale. Le fondement commun aux nombreuses mesures proposées dans la littérature est l'idée que les intensités de deux images manifestent une cohérence d'autant plus forte que les images sont bien alignées. Le rôle de la mesure de similarité est précisément de donner une signification quantitative à cette notion de cohérence (figures 1.13 et 1.14) [Roche, 2011].

14

Figure 1.13 Histogramme conjoint de deux IRM cérébrales (coupes coronales représentés) calculé
pour deux transformations différentes [Roche, 2011].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

Dans la première situation (a) les couples d'intensité sont répartis dans le plan de façon relativement désordonné. La cohérence est manifestement plus forte dans la deuxième situation (b) où on a la très nette impression que les intensités sont regroupées le long d'une droite.

15

Figure 1.14 Histogramme conjoint d'un couple IRM/scanner (coupes axiales représentés) calcule
pour deux transformations différentes.

La situation de recalage (b) donne l'impression visuelle d'un gain de cohérence. Mais la relation entre les intensités n'est clairement plus de type affine lorsque les images sont recalées. La majorité des couples d'intensités est regroupé autour d'une courbe d'allure parabolique. On observe un amas secondaire nettement plus dispersé autour de l'intensité 50 dans l'IRM et 150c dans le scanner. Il n'est pas évident de caractériser une telle relation.

Les mesures de similarités font une hypothèse sur la relation liant les niveaux de gris des deux images à recaler. En général, la nature de cette relation permet de faire une classification des différentes mesures de similarité. Le tableau 1.1 résume les principales mesures de similarité.

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

16

3.4.2.2. Avantages et Inconvénients de la méthode iconique

a) Avantages

On peut résumer les avantages des méthodes géométriques dans les points suivants [Gardeux, 2008] :

· On travaille avec toutes les informations portée par l'image. Celle-ci ne subit pas de prétraitement.

· Adapté au recalage multimodal [Rubeaux, 2011].

· Méthode totalement automatique.

c) limites

On peut résumer les limites des méthodes géométriques dans les points suivants :

· Difficulté de lier deux images ayant des niveaux d'intensité différents.

· le problème d'optimisation est bien plus difficile à résoudre que dans le cas des méthodes géométriques à cause de la présence de nombreux minima locaux d'énergie [Noblet, 2006].

· Très grand coût calculatoire de par la nécessité de calculer l'intensité de tous les voxels de l'image [Gardeux, 2008], c'est à dire cette méthode nécessite un temps de traitement important. Pour diminuer le temps de calcule il existe des approches hiérarchiques par construction de pyramides d'images [Noblet, 2006].

· Primitives peu informatives (de bas niveau) [Rubeaux, 2011].

3.4.3. Méthodes hybride

Les méthodes hybrides combinent plusieurs types de caractéristiques extraites des images à Recaler. Le but est d'améliorer la robustesse du recalage en combinant les avantages liés aux caractéristiques utilisées. Trois cas sont envisagés [Rubeaux, 2011] :

a) La combinaison de primitives géométriques de nature différente comme la combinaison de points et de courbe ou la combinaison de courbes et de surfaces.

b) La combinaison de différentes informations issues des niveaux de gris : c'est le cas où le gradient de l'image et l'information des niveaux de gris sont utilisés conjointement.

c) La combinaison des approches géométriques et iconiques.

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

17

Nature de la dépendance

Mesure

 

Formule

Conservation de l'intensité

SDC*

 

? ??,? (? - ?)2 ?,?

SDA*

 

???,? ~? - ?~ ?,?

Linéaire

 

Inter-corrélation normalisé

 

??

???,?

????

?,?

Critère d'Albert*

 

J

? ??,? (?? ? - ?)2

?,?

Affine

 

Coefficient de corrélation

 

?? - ???(? - ??)

?

??,? ????

?,?

Fonctionnelle

 

Critère de Woods*

 

??

? ?? ???

Rapport de corrélation*

 

?

?

?

?? ??2

- ??2

?

Statistique

 

Entropie conjointe *

 

-? ??,? ??? ??,??,?

Information mutuelle

 

??,?

?

???

??,?

????

?,?

Notations

?? = ? ??,?

?

?? = ???,? ? = ?,?

?? = ???,? ?

?,?

?? = ? ????

?

??,?

?

?=

? ?? ?? = ??

??? = ??? - ???

??? = ??? - ???

?? = ??,? ???? =

? ??

?

? ?? ? ??? = ? ??,? ?

? ?,?

?

= ??? ? ??? = ? ??,? ?

? ?,?

? ??? = ? ???? ? 2 - ??2

?

Tableau 1.1 Quelques mesures de similarité utiles. Les mesures marqués d'un astérisque * sont à
minimiser. Tandis que les autres sont à maximiser [Roche, 2011].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

18

3.5. Information mutuelle et recalage d'image

L'Information Mutuelle (IM) est née du fruit de travail de Claude Elwood Shannon en1949. En recalage d'images, l'IM fut utilisée pour la première fois et à la même année par deux équipes de recherche. Depuis 1995, la liste des publications qui traitent de cette mesure en recalage ne cesse de s'allonger, et elle est devenue la mesure de référence en recalage d'images médicales multimodales d'intensités inversées [Rubeaux, 2011].

Avant de parler de l'information mutuelle, la notion d'entropie sera d'abord introduite.

3.5.1 Entropie

L'entropie est la quantité d'information contenue dans une série d'événements. Une image A est par exemple constituée d'une série d'événements, des pixels, ayant tous une probabilité pi d'avoir une intensité i. Plus une image n'est complexe, plus son entropie 11(A) est grande. Shannon propose une définition de l'entropie telle que [Lombaert et Thériault, 2005] :

? = ? ?? log 1 = - ? ? ?? ??? ?? (1.5)

? ??

La première expression montre bien que plus un élément est rare, plus il a de signification. Si une image est constituée de pixels de plusieurs tons de gris, l'image transporte une information plus importante qu'une image d'un ton unique. La définition de Shannon de l'entropie indique l'information moyenne que l'on peut s'attendre de chaque élément de l'image [Lombaert et Thériault, 2005].

3.5.2 Entropie conjointe

Si on considère les deux images à recaler comme deux variables aléatoires X et Y, avec ??,? la distribution conjointe correspondante. L'entropie conjointe est formulée comme suit :

???, ?? = ? ?,???,??x, y? log ??,?(x, y) (1.6)

??,?(x, y) est la densité de probabilité conjointe des 2 images.

En effet l'aspect de l'histogramme conjoint reflète directement l'entropie conjointe. L'entropie conjointe est une mesure de dispersion de la distribution conjointe présentée par l'histogramme conjoint. Plus ce dernier est inhomogène, plus l'entropie conjointe est élevée, plus l'alignement est médiocre [Saidonai, 2010].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

19

3.5.3. Information mutuelle

L'information mutuelle MI (A, B) de deux images A, B, possède 3 définitions équivalentes. Chacune d'elles permet d'expliquer différemment l'information mutuelle. La première utilise la différence de l'entropie d'une image A et de l'entropie de la même image A sachant une autre image B [Lombaert et Thériault, 2005] :

MI (A, B) = H (A) - H (AIB) (1.7)

= H (B) - H (BIA)

Ici, H(A) mesure l'information contenu dans l'image A, tandis que H(AIB) mesure la quantité d'information contenu dans l'image A lorsque l'image B est connue. L'information mutuelle correspond donc à la quantité d'information que l'image B possède sur l'image A, ou similairement, la quantité d'information que l'image A possède sur l'image B.

La seconde définition évoque la distance de Kullback-Leibler [Lombaert et Thériault, 2005] :

MI(A, B) = Ea,b pab log pab (1.8)

apb

p

Soit la mesure entre la distribution pab des images A et B et la distribution papb où les images A et B sont indépendantes. Cette définition de l'information mutuelle mesure donc la dépendance des images A et B. Il y aura recalage lorsque les images A et B sont le plus semblables.

La troisième définition de l'information mutuelle est une combinaison des entropies de deux images, s'éparées et jointes [Lombaert et Thériault, 2005] :

MI (A, B) = H (A) + H (B) - H (A, B) (1.9)

Les entropies séparées H(A) et H(B) mesurent la complexité des images A et B. L'entropie jointe H (A, B) mesure la quantité d'information que les images A et B apportent en même temps. Si les images A et B sont proches, une image explique bien la seconde, et l'entropie jointe est minimale.

Studholme a introduit une autre formule normalisée de l'IM pour éliminer l'effet lié à la superposition des images sur la mesure [Lombaert et Thériault ,2005] :

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

H(A)+H(B)

MI(X,Y) = (1.10)

H(A, B)

La recherche de la transformation T recalant les images A(x) et B(T (x)) correspond au maximum de la fonction de coût J(T) = MI (A, B) [Lombaert et Thériault, 2005].

20

Figure 1.15 L'entropie, l'entropie conjointe et l'information mutuelle pour deux images A et B

[Saidonai, 2010]

3.5.4. Avantages et limites de l'utilisation de l'IM

a) Avantages

On peut résumer les avantages de l'utilisation de l'IM dans les points suivants [Roche, 2011] :

? Elle est mieux adaptée au problème de recalage multimodal

? Parce qu'elle repose sur des hypothèses faibles concernant la relation entre les intensités des images, l'information mutuelle à toutes les apparences d'une mesure de similarité universelle.

? L'information mutuelle traite les intensités comme des variables purement qualitatives

c'est à dire sans faire intervenir une relation d'ordre dans l'espace des intensités.

b) Limites

On peut résumer les avantages de l'utilisation de l'IM dans les points suivants [Rubeaux, 2011] :

? L'inconvénient majeur de MI, à côté de la charge calculatoire importante, est le risque de tomber sur des optimums locaux lors de la phase d'optimisation itérative et les difficultés confrontées lors de cette phase [Saidonai ,2010].

? Quoique l'information mutuelle soit le critère le plus généraliste, il est déconseillé de l'utiliser dans les cas où des mesures plus restrictives peuvent être utilisées.

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

21

? L'IM est reconnue pour être sensible à la zone de recouvrement partiel des données. En effet, lorsque l'on recale des images de modalités différentes, par exemple, il arrive qu'une structure, ou plus généralement qu'une partie des données présente dans une des images ne le soit pas dans l'autre. C'est la notion de recouvrement partiel. Plusieurs critères ont été développés pour répondre à cette problématique. Le plus connu est sans doute l'Information Mutuelle Normalisée (IMN).

? Un désagrément reconnu de l'IM est qu'elle ne fait aucune supposition sur l'information spatiale contenue dans les images à recaler. Traitant les pixels/voxels des images comme des réalisations d'une VA, la localisation spatiale de ces pixels n'entre pas du tout en compte dans l'estimation de l'IM.

? Incorporer une information supplémentaire directement dans l'IM n'est pas simple, car dans la plupart des cas, cela se traduit par la définition d'une IM d'un couple de deux vecteurs aléatoires de dimension 2.

? IM se prémunissant du calcul de l'histogramme conjoint

4. Recalage et l'imagerie médicale

En imagerie médicale, le mot recalage est apparu dans le courant des années soixante-dix. Le recalage est le processus qui vise à apparier des données provenant de sources différentes. Au début, son utilisation se limitait à la seule comparaison des examens acquis avec un décalage temporel. Ces examens provenaient d'une même modalité, en l'occurrence la tomodensitométrie. Ce type de recalage dit monomodal avait pour but une évaluation post-traitement.

Les cliniciens peuvent ainsi évaluer la pertinence d'un traitement en comparant les variations du volume des lésions traitées. Par contre, le besoin de représenter conjointement des informations provenant de plusieurs modalités d'acquisition n'est apparu que vers la fin des années 70, avec l'arrivée de l'IRM. Ce sont à la fois les propriétés physiques et le rendu de ces types de modalités qui ont poussé les chercheurs à combiner les informations fournies par ces techniques, pour pallier le manque d'imageur couvrant tous les aspects d'une forme étudiée. Ce recalage est dit structurel multimodal, puisque les modalités sollicitées ne mettent en exergue que la structure anatomique des zones étudiées (Figure. 1.16). Il intervient davantage dans l'évaluation pré et post-opératoire que dans les comparaisons diachroniques [Atif, 2004].

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

22

Figure 1.16 Recalage Multimodal Structurel : alignement d'une image TDM sur une image IRM.

Récemment, les chercheurs se sont intéressés à un nouveau type de recalage dit structurel/ fonctionnel, qui fait appel à la fois à des modalités structurelles et fonctionnelles comme son nom l'indique (Figure. 1.17). L'imagerie cérébrale a été et reste le domaine le plus consommateur de ce type de recalage. Par exemple, pour traiter un patient épileptique, aussi bien le CT-scanner, l'IRMf où la scintigraphie est utilisée [Atif, 2004].

La compréhension des processus physiologiques cérébraux passe aussi par le recalage structurel/fonctionnel. On peut alors associer une activation cérébrale à une structure.

Figure 1.17 Recalage Multimodal Structurel-Fonctionnel : alignement d'une image TEP
(fonctionnelle) sur une image IRM-T2 (structurelle).

Il existe aussi la classe de recalage dite recalage données/atlas. Pour des besoins plus liés à la détection d'anomalies, les données provenant soit d'un seul imageur, soit d'une fusion multimodale, sont recalées avec un atlas numérique préalablement établi. L'utilisation de l'atlas peut aussi servir de critère de recalage comme c'est le cas pour l'atlas de Talairach/Tournoux (figure 1.18).

Chapitre 1 Recalage d'images médicales

23

Figure 1.18 Recalage multimodal données/atlas : alignement d'un volume TDM sur l'atlas
anatomique de Talairach-Tournoux.

Finalement, On peut évoquer le recalage multi-sujet. La fusion de données provenant de sujets différents est utile pour la construction d'atlas anatomiques et pour d'éventuelles études statistiques sur une population. Ce type de recalage est d'autant plus intéressant qu'il constitue la brique de base de la détection automatique des anomalies [Atif, 2004].

5. conclusion

Dans ce chapitre on a présenté le problème de recalage dans l'imagerie médicale : ses principes, ses types et ses méthodes. Aussi, on a expliqué la notion de mesure de similarité en donnant à l'information mutuelle plus d'importance parce qu'on l'a choisi comme mesure de similarité dans notre travail.

Le problème de recalage peut être formulé sous forme de problème d'optimisation. La recherche de la solution optimale est une tâche très couteuse voire impossible à affecter par les méthodes exhaustives. Ceci a favorisé le développement des méthodes approchées dont le principe est de trouver une solution acceptable, qui n'est pas forcement l'optimale mais en un temps raisonnable, en utilisant des processus stochastiques. Nous allons utiliser un algorithme d'évolution différentielle pour le recalage multimodal des images médicales en maximisant l'information mutuelle. Dans le prochain chapitre nous allons présenter les problèmes d'optimisation et les métaheuristiques destinées à la résolution de ces problèmes.

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme