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L'administration coloniale allemande et les pouvoirs politiques traditionnels Duala et Bamun (1884-1916): une analyse de l'histoire politique du Cameroun


par Winnie Patricia Etonde Njayou
Université de Douala - Doctorat 2023
  

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2. Le canton Akwa342(*)

La dynastie AKWA débute avec le chef NGAND'A KWA.

· Naissance de la dynastie Akwa - Ngand'a Kwa (1801 - 1846)

Une fragile unité politique des Duala stricto sensu, c'est-à-dire descendants des ancêtres EWALE et BOJONGO'A MBEDI, s'était construite vers le milieu du XVIIIe siècle autour du Patriarche DOO LA MAKONGO de la branche « Njo' a Mase m'Ewale343(*)».

Il avait hérité de la fusion des familles Bassa du plateau qui portera plus tard son nom et avait été baptisé « King George »344(*) par les capitaines négriers anglais. Ces derniers lui assignaient donc les fonctions d'une puissance politique chargée de garantir l'ordre et la sécurité. Devenant un des principaux interlocuteurs politiques du clan face aux traitants européens, « King George » transformé en « King Joss » par les autochtones disposait d'un revenu régulier qu'il pouvait redistribuer parmi les aînés sociaux et consolider son leadership.

Les quatre autres personnalités influentes de cette époque dont les noms figurent dans les livres de bord de navires comme traitants étaient le chef KWAN EWONDE345(*) que les négriers anglais surnommaient « PETER QUAN » ; le prince ANGWA346(*) de son vrai nom MUANGE MA KU, fils de KU'A MAPOKA qui hérita du territoire du chef Bassa EWUMA347(*) et fonda la dynastie Angwa de Bonaku. Le chef MBIMBA'A MBELA alias « King Mercer », fondateur de la principauté de « Bimbia » chez les Isubu et son fils NGOMBE LA MBIMB'A MBELA alias « Mbimbe Jack ». Les deux premiers étant issus de la branche « Ngiy'a Mulobe m'Ewale ».

A la mort du « King Joss » en 1792, la bataille de succession qui opposa son fils aîné NJOH A DOO que les commerçants anglais appelaient « Prince Joss » transformé en « Priso », à son frère cadet BELE BA DOO anglicisé en « Bell » plongea la grande chefferie de Bonanjo dans une incertitude totale.

En effet, le verdict en faveur du frère cadet suite à l'arbitrage des capitaines de navires anglais appelés en dernier recours par les notables les plus influents ne fit qu'aggraver leurs dissensions. Il contribua logiquement à la naissance en 1795 de la dynastie BELL fondée par BELE BA DOO qui succéda à son père et se gratifia du titre de « King Bell », mais surtout renforça l'intransigeance des « Bonapriso » qui résistaient opposés à toute normalisation de la vie politique. Au cours de cette année 1795, une révolution de palais éclatait à Bonéwonda suite au décès du chef PETERQUAN.

Un jeune caïman à l'affut nommé NGAND'A KWA348(*) rétablira d'abord l'ordre à Bonakwan, le lignage régnant chez les « Bonamulobe », et profitera ensuite de l'affaiblissement du pouvoir des « Bonadoo » pour mettre un terme au pouvoir absolu.

En effet, à la suite d'une stratégie bien orchestrée par ses partisans de la branche « Mulobe m'Ewale » dont il était le nouveau leader, le jeune NGAND'A KWA contraignit en 1801 le King BELEBADOO au partage du pouvoir.

Pour la petite histoire, le schisme se produisit au cours d'une assemblée ordinaire des chefs et notables Duala qui avait eu lieu sur la grève caillouteuse de la pointe de Bonaberi « Dibo la Senge ». NGANDO se leva, salua l'assemblée, s'approcha du King BELEBADOO, et lui dit : « Sache qu'à partir de ce jour, la mer qui s'étend devant nous appartient désormais à tous les deux Ngando et Bele. »

Il reçut aussi dans l'ombre le soutien des capitaines de navires négriers anglais pour qui toute scission du clan offrait de meilleures opportunités d'affaires. Le principe étant de diviser pour mieux commercer. Ayant divisé la famille, une dyarchie politique s'installait de fait à la tête du vieux Cameroun dorénavant scindé en Bell-Town et Akwa-Town.

Même si les deux monarques se disputaient la prépondérance, la gestion des affaires communes reposait sur une collaboration fraternelle. Pour cela, on procédait toujours avant chaque séance à un rituel. C'était « l'Esa Mboa », une cérémonie purificatrice ayant pour but d'écarter les obstacles qui pourraient entraver la bonne marche du clan afin de faire prédominer l'union et la compréhension. On assista alors à l'avènement de la prodigieuse dynastie AKWA dont le rayonnement allait fortement marquer l'histoire politico-économique du vieux et du nouveauCameroun349(*).

Le second patriarche AKWA fut le Prince DIKONGUELANGANDO.

- Prince Dikongue La Ngando - King AkwaII(1847 - 1852)

Le document désignait DIKONGUE LA NGANDO alias « Big Jim Akwa », comme successeur. Il était le fils aîné de sa première épouse, la princesse NGEMOUNJOH, surnommée « Lembe »350(*), originaire de la chefferie de Yabakalaki-Bakoko.

Ce dernier étant parti en expédition commerciale, Alfred SAKER préféra attendre son retour. Durant l'absence du prince DIKONGUEAKWA, certains de ses frères assiégèrent le missionnaire pour rentrer en possession dudit document.

Alfred SAKER ne céda point mais ne dut son salut qu'à l'intervention d'un navire de guerre britannique grâce auquel l'ordre fut rétabli. De retour de l'hinterland, le prince DIKONGUEAKWA fut intronisé en janvier 1847.Il fut ensuite élevé à la dignité de King AKWA II par le lieutenant de la Royal Navy, commandant du vapeur « Rapid » en mission à la rivière Cameroun, au nom de sa Majesté la Reine VICTORIA.

Mais en août 1851 lors d'une visite officielle du premier consul britannique JohnBEECROFT à la rivière Cameroun, les chefs et notables les plus influents de Bonaku s'adressèrent au consul, lui demandant la destitution de leur King DIKONGUEAKWA.Le consul se tint sur sa réserve mais exigea cependant un rapport écrit des plaignants.

Ce ne fut qu'en mars de l'année suivante, lors du séjour officiel du consul Beecroft qu'il reçut de ces derniers, une plainte détaillée et signée par 27 personnalités. Ceux-ci motivèrent leurs démarches contre le King AKWA par sa conduite irresponsable en affaire ainsi que par son incapacité à apaiser aussi bien les différends parmi ses parents comme entre les Bonaku et les gens de l'hinterland.

Se souciant de l'avenir de leur ville, ils proposèrent au consul de le remplacer par son frère, le prince MPONDO MA NGANDO alias « Jim AKWA », fils aîné de la seconde épouse du roi, la princesse MUSONGO EDJANGE surnommée « ELEKE », qui veut dire provocation, originaire de Bonasama-Doo.

Durant ce séjour, le Consul convoqua tous les chefs, notables et subrécargues anglais à Bonaku dans une assemblée au cours de laquelle la désignation de MPONDOAKWAfut un plébiscite. Dans son rapport à sa hiérarchie au « Foreign Office », le Consul ne manqua pas de mettre en relief qu'il avait strictement suivi leurs instructions et participé à l'élection sans contrarier les objectifs politiques des notables Akwa. Signataire des accords Anglo-Duala du 17 décembre 1850 sur la réglementation maritime, « Big » JimAKWA vit alors son règne s'interrompre en 1852.

Le troisième chef de la dynastie fut le Prince MPONDOMANGANDO.

-  Prince Mpondo Ma Ngando- King Akwa III (1852 - 1878)

Le prince Jim  MPONDO AKWA est alors solennellement reconnu troisième roi de la dynastie le 8 mars 1852 par le premier consul impérial John BEECROFT pour les baies de Biafra et de Bénin. Ce dernier lui remit ensuite son certificat de nomination au nom de sa Majesté la Reine VICTORIA.

Il faut dire que dès 1849, la nomination du métis antillais JOHN BEECROFT comme premier Consul Britannique agent de sa Majesté pour les baies de Bénin et de Biafra avec résidence à Fernando-Pô se justifiait par l'accroissement de la coopération britannique dans les affaires intérieures.

Le système consulaire, outre son opposition à toute influence directe sur la société, répondait au souci de confier à la « Royal Navy » la protection du commerce sur la côte et surtout de veiller à la suppression de la traite des esclaves.Le Consul établissait des contacts personnalisés avec les chefs, payait les indemnités inhérentes aux traités et autres accords conclus et s'occupait de la promotion et de la réglementation du commerce légal.

Même si son pouvoir était relativement restreint, les Duala le sollicitaient de plus en plus pour son arbitrage dans leurs conflits intérieurs. Mais cependant, la décision du consul n'était observée que si elle ne contrariait pas leurs desseins politiques.  Par exemple, à la mort du vieux King BELL LOBE BEBE au début de 1858, son fils désigné, le prince NDUMBE LOBE alias « Honesty ou encore Bonny Bell » lui succéda.

Mais ce dernier encourut immédiatement la disgrâce des commerçants européens en augmentant le Koumi351(*)et en tolérant le pillage par ses sujets, d'un magasin loué par un Anglais.

Conséquence, le consul ThomasHUTCHINSONremit à plus tard son acte de reconnaissance officielle. De surcroit, quand il apprit que NDUMBE LOBE avait quitté le deuil de son père en sacrifiant deux captifs, un conflit ouvert éclata entre « Honesty » NDUMBE LOBE et le Consul. L'investiture de NDUMBE LOBE étant suspendue, tous les traités durant cette intervalle furent conjointement signés côté Bell par le trio composé de ses grands oncles MBAPPE LEBE alias « PRISO BELL », chef de Bonaberi, BULU LEBE alias « JOSS » et lui-même.

Pour le King MPONDOAKWA qui respectait les clauses proscrivant les sacrifices humains contenus dans le traité qu'il avait signé le 19 mai 1858, ce fut le signal pour passer à l'attaque. En se vantant d'être à ce moment l'unique roi Duala reconnu par la Reine d'Angleterre, il demanda la punition exemplaire de son jeune rival alors que le consul préféra la négociation d'un nouveau traité. Révoltés, le King Akwa et son cousin le chef DeïdoEYUMEBELE alias « CHARLEY DIDO » refusèrent de signer le nouveau traité et menacèrent de faire la guerre à NDUMBE LOBE. King AKWA alla même jusqu'à provoquer le consul en combat singulier, mais ce dernier renonça au dernier moment sur les conseils d'un agent consulaire.

Toutefois, le consul qui avait les moyens de les contraindre fit bombarder leurs villages respectifs par un vaisseau de guerre espagnol qu'il avait appelé à sa rescousse, obligeant ainsi les deux chefs à signer le nouveau traité. Mais n'étant pas disposé à accepter cette humiliante défaite et afin de prouver sa puissance et son indépendance, le KING AKWA fit aussi tuer des captifs et se rendit coupable d'un certain nombre d'irrégularité dans ses affaires avec les commerçants européens. Ceux-ci en informèrent le consul qui procéda tout de suite à sa destitution et à la nomination de son frère le Prince ENDENENGANDO alias « DIDO AKWA ». Mais malheureusement, la décision du consul resta lettre morte car les notables de Bonaku s'opposèrent fermement à ce revirement politique.  

De la même manière quand M. LAUGHLAND, l'agent consulaire qui assurait l'intérim après le décès en milieu d'année 1860 du Consul HUTCHINSON, tenta de sa propre autorité de remplacer le King MPONDOAKWA, il échoua lui aussi.

Il justifia son intervention par la politique antibritannique du King AKWA alors que ce dernier ne se montrait hostile aux Anglais que quand il se sentait moins bien traité que son homologue BELL.

En dépit du fait que les «Bonapriso » et les « Bonaberi » aient été écartés du commandement des « Bonadoo », le nouveau consul Richard BURTON, gratifiait tout de même « PRISO BELL » du titre de King BELL aux côtés de King AKWA le 13 décembre 1861 lors de la signature du traité supprimant la pratique du meurtre par représailles.

Mais dès 1862, ces rivalités entre cousins qui devenaient de plus en plus incontrôlables obligèrent le Consul, sous la pression continue des notables, à reconnaître officiellement l'héritier du trône « HONESTY » NDUMBE LOBE. Durant la dernière décennie de sa vie, le King JimMPONDOAKWA, épris de paix et de justice, redoutait de plus en plus les discussions passionnées. Raison pour laquelle il préférait se faire représenter au Ngondo par ses frères ENDENE NGANDO ou EDJENGELENGANDO alias « BLACK AKWA ».

Mais lors de sa dernière apparition à l'auguste assemblée, il tint ces propos mémorables: «Une goutte d'huile pénètrera un jour dans votre oeil, et vous n'arriverez pas à vous en débarrasser ».C'est sur ces paroles prophétiques qui annonçaient déjà les évènements de 1884 que le vieux King se mit en retrait et rendit l'âme en août 1878.

Prince DIKAMPONDO fut le 4ème Roi de cette dynastie.

- Prince Dika Mpondo - King Akwa IV (1878 - 1907)

Son troisième fils DIKA MPONDO Timothy, appelé « DIKA AKWA » ou encore « TIM AKWA », né de son union avec la Princesse SIKA DIKA DIBONGUEde Bonadibong lui succéda.

Il est ici important de préciser que DIKAMPONDO ne faisait pas partie du premier foyer « Bonélombo » de la Cour de son père. L'aîné de ce foyer était le Prince KWA MPONDO qui malheureusement mourut avant son père et le second fils, le Prince ELAME MPONDO dût retourner à Bonapriso352(*) dans sa famille maternelle « Bonabélone » parce que l'union entre son père et sa mère n'avait pas été conforme à la coutume.

C'est d'ailleurs le fils de ce dernier, DOO ELAME JOSS, neveu de DIKAMPONDO qui prendra le commandement des Bonapriso quelques temps après. Dans le premier foyer, il ne restait plus que des enfants mineurs qui,de part le statut de leurs mères, ne pouvaient pas traditionnellement prétendre à la succession de leur père. C'est pourquoi la couronne de Bonambela revint à DIKAMPONDO du deuxième foyer qui, du vivant de son père déjà, le représentait à certaines occasions.

DIKAMPONDO fut donc intronisé en novembre 1878, mais dans sa quête d'autorité et d'influence, il se heurta au diktat des deux frères de son père, les vieux princes ENDENENGANDO et KINGUENGANDO alias « Joe Garner AKWA » qui ne tenaient pas à lui concéder davantage de pouvoir.Finalement, ce conflit de génération fut réglé au bout de trois années de persévérance du jeune DIKA AKWA qui, avec le soutien du Consul Edward HYDE HEWETT, put retenir lui-même aux Européens le « Koumi », la taxe permettant de commercer, pour la première fois, et se donner enfin du relief comme nouveau roi.

Le 27 novembre 1882, DIKA AKWA fut solennellement reconnu comme « KING AKWA IV »par le Consul Impérial Edward HYDE HEWETT pour les baies de Biafra et de Bénin qui lui remit son certificat de nomination au nom de Sa Majesté la Reine VICTORIA du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande, Impératrice des Indes.

En définitive, les règnes fastes et prestigieux du fondateur de la dynastie NGAND'A KWA, de ses fils DIKONGUE LA NGANDO et MPONDO MA NGANDO et une partie du règne de son petit-fils DIKA MPONDO témoignent de cette période précoloniale où les Européens et notamment les Britanniques ne purent entamer la puissance des rois Duala malgré les multiples tentatives de manipulation.

Cependant cette période, qui à partir des années 1870 voyait déjà la concurrence commerciale s'écarter progressivement des règles traditionnelles et les différences entre classes sociales se réduire substantiellement, se termina par la conclusion sur le rivage du King AKWA, du traité qui livra le Cameroun à la colonisation allemande le 12 juillet 1884. C'est donc avec un King AKWA tout-puissant que s'ouvrait officiellement pour notre Pays, la page coloniale de son histoire. En 1097, nous assisterons à la destitution du King AKWADIKA MPONDO.

- Destitution du King Akwa Dika Mpondo (1907)

Ainsi le 19 juin 1905, dans une pétition adressée au Reichstag et à la Chancellerie Impériale, les chefs AKWA de Bonambela se plaignirent de façon détaillée du pouvoir arbitraire de nombreux fonctionnaires coloniaux avec en tête le gouverneur Jesko VON PUTTKAMER. Gravement mis en cause, PUTTKAMER et les siens leur intentèrent un procès en diffamation dont le jugement sommaire et expéditif condamna le 6 décembre 1905 tous les signataires de la pétition.

Le King DIKAMPONDO bien que n'ayant pas signé la pétition parce qu'il purgeait une autre peine353(*), écopa de 9 ans d'emprisonnement avec travaux forcés. La campagne de lobbying menée au Reichstag par son fils aîné le Prince héritier Ludwig MPONDO AKWA, résidant en Allemagne et mandataire des Bonambela avec le concours des socio-démocrates354(*) et du Centre Catholique355(*)contribuèrent à son annulation.Le second procès qui se tint du 23 au 26 octobre 1906 devant le juge indépendant STRACHLER qui avait la charge de le réviser condamna, sous mise en compte d'une détention préventive de quatre mois, le King AKWA DIKA MPONDO et le chef MUANGE MUKURI à 18 mois de prison et les autres accusés à des peines inférieures. En dehors du King DIKA MPONDO, des chefs MUANGE MUKURI et MPONDO EDJENGELE qui furent emmenés à Kribi comme détenus politiques en janvier 1907 et transférés ensuite à Campo en résidence surveillée, les 24 autres signataires de la pétition furent emprisonnés à Douala.

L'administration coloniale destitua le King AKWA DIKA MPONDO et le remplaça par Adolf DIBUSI DIKA, un autre de ses fils paraissant faire preuve de meilleures dispositions à l'égard du maître allemand. Les chefs FredMUANGEMUKURI et MPONDOEDJENGELE furent aussi destitués et remplacés respectivement par PeterMUKURIMUANGE et KWA ELAME. Au courant de l'administration catastrophique des fonctionnaires du protectorat, le Secrétaire d'État aux Colonies Bernhard DERNBURG révoqua Jesko VON PUTTKAMER de ses fonctions en mai 1907 et le remplaça par Théodore SEITZ dont la mission fut de replacer les camerounais au coeur du développement de la colonie tout en préservant l'autorité des chefs.

SEITZ qui connaissait bien les Duala pour y avoir été le premier chef de district de 1895 à 1899, promit dès sa première réunion de transformer les localités de Douala en municipalités avec une gestion minimum et d'amnistier le King AKWA et ses chefs si ces derniers s'engageaient à ne plus opposer de résistance au gouvernement colonial. Le King AKWA rejeta cette proposition. Au bout du compte et sans avoir obtenu du King AKWA un quelconque engagement, il libéra DIKA MPONDO et l'ensemble de ses chefs et notables le 20 décembre 1907 après une année de détention pour soi-disant bonne conduite alors que cela avait été ordonné par la chancellerie à Berlin.

Par contre, il refusait catégoriquement de rétablir le King DIKAMPONDO sur son trône et menaçait d'exil quiconque s'opposerait encore à l'administration coloniale. Lorsque la procédure d'expropriation fut décidée en 1911, DIKAMPONDO prit aussitôt la tête de l'opposition et s'employa à soulever le « Ngondo » contre cette décision. L'agitation à laquelle le King AKWA se livra et les correspondances de son fils LudwigMPONDOAKWA retrouvées dans son Palais au cours d'une perquisition lui valurent en septembre 1911, une condamnation à huit mois de prison.

Les courriers saisis contenaient de violentes attaques contre le colonialisme allemand ; ils révélaient aussi le lien entre MPONDOAKWA et la chute du gouverneur PUTTKAMER et ses relations avec des parlementaires de Berlin à l'instar du centriste MathiasERZBERGER et du socio-démocrate August BEBEL, deux des critiques les plus réputés du régime colonial allemand. Mais afin que le King AKWA ne perturbe le transfert des autochtones du plateau Joss qui était imminent, on l'exila ensuite à Campo pendant plus de deux ans où le début de la guerre en août 1914 le trouva. Durant son exil, moult avantages parmi lesquels son rétablissement au trône lui furent proposés par l'administration coloniale s'il adhérait totalement à l'expropriation. Sa réponse fut bien entendue « Non ».

Arrivé au Cameroun en juin 1911 pour la concrétisation de ses projets, LudwigMPONDOAKWA fit vaciller toute l'administration coloniale.

Il avait au plan économique, prévu une organisation centralisée du commerce et de l'agriculture dans la région du littoral. Politiquement, sa vision allait dans le sens d'une gestion raisonnable des régimes coloniaux à travers l'implication progressive des représentants africains dans les prises de décision. Aussi, son idée d'un grand État Duala sur la base de l'hégémonie précoloniale sur les ethnies voisines et indépendantes vis-à-vis des Européens était totalement avérée.

Le témoignage ci-dessous du chef du district de Douala, HermannRÖHM qui filait ses faits et gestes présageait déjà des difficultés auxquelles l'administration coloniale allait être confrontée :« Mpondo était comme le guide, le porte-étendard et le libérateur du peuple Duala dans toutes les bouches. Son apparition enflamma Douala à tel point que, comme une traînée de poudre, toutes les couches de la population indigène furent entremêlées avec ses idées et espérances révolutionnaires, politiques, sociales et économiques même si elles dénotaient en partie d'une certaine originalité. Son nom, sa personne, son apparence, ses manières conscientes de soi face à ses gens, intrépides et habiles vis-à-vis de l'autorité administrative, même si aussi déférentes apparemment, ont entraîné tout le monde dans le mouvement, une partie entraînée aveuglément pour lui. ».

  Finalement, l'ampleur que prirent ses idées fédératrices le long de la côte décidèrent les hauts fonctionnaires coloniaux à se débarrasser de lui au plus vite. MPONDO AKWA est finalement arrêté le 22 septembre 1911 et détenu au commissariat de Bonanjo sur la base de fausses allégations faites vraisemblablement par son frère, le chef régent DIBUSI AKWA selon lesquelles il aurait ramené des armes afin de provoquer une rébellion et probablement livrer le Cameroun aux Anglais. Accusé en plus de propagation de rumeurs quant à l'expropriation, il fut au bout du compte condamné à 10 mois et 3 semaines de travaux forcés.

En réalité, c'était le succès lié aux adhésions massives et aux collectes d'argent organisées par MPONDO AKWA au profit de la « Société agro-commerciale Bonambela » qui faisait peur. Il faut dire que la collecte s'étendait le long de côte et se faisait très souvent au détriment du paiement de l'impôt. Au vu du danger politique que représentait sa réapparition à Douala,le nouveau gouverneur EBERMAIER proposa au département colonial de l'exiler au moins pour une année, ce qui fut approuvé. En août 1912, LudwigMPONDOAKWA fut transféré à Banyo dans le nord du pays où il fut maintenu en détention.

Mais après une tentative d'évasion en avril 1913, il fut rattrapé et condamné à 3 ans d'enchainement en juin de la même année. On le déporta à Ngaoundéré, loin de la frontière Nigériane et du résident allemand de Banyo vraisemblablement acquis à sa cause, pour y purger sa peine.La fin du mois de septembre 1911 sonnait comme une victoire pour l'administration coloniale allemande qui venait d'atteindre un de ses objectifs majeurs en mettant hors d'état de nuire le King AKWADIKAMPONDO et son fils LudwigMPONDOAKWA, deux des trois grosses personnalités Duala de cette époque capable de faire basculer le projet allemand.

Raison pour laquelle les chefs Duala ne furent officiellement informés du projet d'expropriation qu'au cours des deux assises convoquées les 24 et 30 octobre 1911 par le gouvernement.

La troisième personnalité Duala était le chef supérieur Rudolf DUALA MANGA BELL sur qui l'administration coloniale avait misé pour faciliter le processus. Mais contrairement aux attentes des autorités allemandes, le Prince RudolfDUALA MANGA BELL qui avait pourtant bénéficié du même traitement de faveur que son feu père, prit plutôt la tête de la protestation Duala en s'opposant, en dépit du prix à payer, à l'expropriation des terres ancestrales.Le feuilleton sous la houlette du Prince DUALA MANGA BELL débuta le 30 novembre 1911, lorsque le premier télégramme Duala arriva au Reichstag demandant l'annulation de l'expropriation et se termina tragiquement le 08 août 1914 par sa pendaison.

En 1916, nous assisterons à la fin du protectorat allemand qui sera précédé du retour au trône du King AKWA.

- Retour au trône du King Akwa(1915) - Fin du protectorat allemand (1916)

  Les villes de Douala et de Bonabéri furent libérées par les alliés franco-britanniques le 27 septembre 1914 avec la participation active des Duala356(*). L'une des toutes premières mesures qui attira aux anglais, premiers administrateurs de la ville, la sympathie des populations encore sous le choc des exécutions sommaires du chef Rudolf DUALA MANGA BELL, d'Adolf NGOSSO DIN et de plusieurs centaines de résistants le mois précédent, fut la libération de tous les prisonniers politiques.

LesAnglais délivrèrent le prince Richard DIN MANGA BELL enfermé comme otage avec son défunt frère Rudolf, et au trône des BELL, ils procédèrent au remplacement du défunt par un autre frère, le prince Henri LOBE MANGA BELL. On assista en janvier 1915 au retour triomphal du King AKWA DIKA MPONDO de Campo que le chef des forces alliées, le général DOBELL rétablissait sur son trône à Akwa malgré l'interdiction de séjour qui pesait encore administrativement sur lui.

Le 08 janvier 1916, les allemands évacuaient Yaoundé dans la précipitation et s'engouffraient dans le territoire neutre de la Guinée Espagnole, pourchassés par le corps expéditionnaire du Général anglais DOBELL et les colonnes de l'AEF357(*). Le 20 février 1916, la guerre était terminée au Cameroun.

En mars 1916, la ville de Douala fut placée sous administration française après le partage du territoire358(*) entre les deux principaux alliés. Ce ne fut pas avec grand enthousiasme que les populations accueillirent les français, car leur principale préoccupation était la disposition de leur territoire tenu par les Allemands. Le 15 avril 1916, l'administration française recevait par le biais du commissariat de la république, une lettre du King AKWA DIKA MPONDO dans laquelle il rappelait sa position prépondérante lors de la signature du traité du 12 juillet 1884 avec les Allemands et prétendait de ce fait être le premier chef de Douala et par conséquent du Cameroun.

Il était donc prêt à signer avec la nation à qui on attribuera le Cameroun, un contrat similaire à celui de 1884. Il est tout aussi vrai qu'après avoir épluché les rapports allemands sur le King AKWA, l'administration française n'avait plus qu'un un seul voeu : le renvoyer au trou. C'est ainsi que dans la nuit du 27 au 28 avril 1916, il y eut un incident à proximité de la résidence du King AKWA. En effet, un policier français en patrouille avec quelques tirailleurs avait rencontrésa maîtresse, une veuve nommée HannaDIPOKO, en compagnie de son rival autochtone.

Le policier ordonna aux tirailleurs de corriger ce dernier qui au cours de la bagarre, avait crié, ameutant les voisins. Assaillis par la foule, les tirailleurs avaient été ligotés puis frappés sous le regard complice d'un des fils du roi, le prince DIN DIKA.

Lorsque les renforts arrivèrent à la hauteur de la résidence royale, des coups de feu éclatèrent auxquels les tirailleurs armés mais sans munitions, n'avaient pu riposter. Le 2 mai 1916, le tribunal de circonscription de Douala condamna le Prince DINDIKA à trois ans d'emprisonnement.

Le chef de la circonscription de Douala demanda des sanctions contre le King AKWA, soupçonné de subversion, pour résistance par la force à un acte de l'autorité, alors qu'il n'était au courant de rien. Par décision du général commissaire du gouvernement JosephAYMERICH en date du 10 mai 1916, le King Timothy DIKA MPONDO AKWA fut renvoyé à Campo en résidence surveillée avec un traitement correspondant à son rang. Il partit le 12 mai à bord du bateau vapeur « le Haoussa » et rendit l'âme le 6 décembre 1916 à 80 ans de suite d'une affection rénale. Son corps fut ce même jour inhumé selon la coutume par les chefs Batangas.

Après quelques réunions d'urgence dans la Cour du Chef Adolf DIBUSI DIKA à Akwa, une délégation s'embarquait sur le bateau vapeur « le Foullah » aux fins d'exhumer le King et de ramener sa dépouille à Douala. Elle était composée de deux frères du défunt, les princes NGANDO MPONDO AKWA et MPONGE MPONDO AKWA, d'un notable de Bonélèkè, le nommé EYUM JOHNSON et d'un notable de Bonébong en la personne de SteirnbergKONEBWINDI. Le jour du départ, les Princes KINGE DIKA et DIKADIKA, deux fils du défunt remirent un paquet à EYUM JOHNSON et lui donnèrent des instructions précises quant à son utilisation.

Après le rituel d'exhumation et les honneurs militaires rendus par le détachement anglais basé à Campo, la dépouille du roi fut mise dans un cercueil que l'on plaça ensuite dans une chambre spéciale du « Foullah ». Arrivée à Douala dans la nuit du 27 décembre 1916, l'autorité administrative au vu de l'heure tardive ordonna que l'enlèvement du cercueil ne se fasse que le lendemain matin. Dès 6 heures de ce 28 décembre, toute les populations de Bonambela, voire de Douala descendirent au quai pour former le cortège qui devait accompagner le King DIKAAKWA dans sa dernière demeure. Le premier cercueil ayant été mis dans un cercueil beaucoup plus imposant travaillé par EKULE EPO de Bonélèkè, le cortège quitta le port pour rejoindre l'Église de Béthel.

Après la prédication du PasteurAlfredTONGODIBOUNDOU, le cortège funèbre reprit sa marche à travers la ville, ponctuée d'arrêt dans les tombeaux ancestraux et divers lieux mythiques pour finalement l'achever au lieu désigné359(*) par le roi lui-même de son vivant pour l'inhumation.

En 5ème lieu, nous assisterons au court règne du Prince DINDIKAAKWA et cela aboutira à la régence de DIBUSI AKWA.

- Prince DinDikaAkwa(1919 - 1921) - régence de Dibusi Akwa

Le 3 décembre 1916, soit trois jours avant son décès, le King DIKA AKWA faisait rédiger son testament dans lequel il désignait DIN DIKA AKWA pour lui succéder si et seulement si l'héritier présomptif, son fils aîné Ludwig PaulHeinrich MPONDO AKWA à qui il transférait les pleins pouvoirs et dont il n'avait plus de nouvelles depuis un moment, ne serait plus en vie.La délégation envoyée en début d'année 1917 à la recherche de LudwigMPONDOAKWA à Banyo, puis à N'Gaoundéré ayant certifié qu'il était vivant mais avait, selon une source allemande probablement été transféré. Face à cette incertitude, il fut alors convenu de le proclamer roi de Bonambela afin que tout ayant droit de la Cour assurant le commandement de Bonambela durant son absence le fasse en qualité de régent. Seule la confirmation de sa mort entraînerait la restauration du trône de Bonambela.

Le King DIKAMPONDO décédé, l'administration coloniale française reconduisait son fils AdolfDIBUSIDIKA qui avait assuré l'intérim aussitôt après le bannissement de son père à Campo le 12 mai 1916. Et c'est le même DIBUSI qui avait de 1907 à 1914, assurer la régence suite à la destitution de son père par l'administration coloniale Allemande. Mais après deux années de règne, le Chef SupérieurDIBUSIDIKA, qui soutenait discrètement les associations d'obédience germanique qui militaient pour le retour de l'Allemagne au Cameroun fut destitué pour sa politique pro-Allemande.

Il faut dire qu'entre-temps, la capitulation de l'Allemagne le 11 novembre 1918 fut accueillie avec joie par les chefs Duala qui considéraient que le moment était venu pour eux d'être indépendants. Ils étaient tous d'avis que le traité de 1884 était devenu caduque puisque le partenaire au contrat, en l'occurrence les Allemands, avait disparu. DIBUSI DIKA fut remplacé en 1919 par son jeune frère, le prince DIN DIKA AKWA qui avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 20 octobre 1918 par le tribunal de circonscription de Douala.

Songeant surtout politiquement aux Anglais qui s'étaient montrés bienveillants à leur arrivée en libérant plusieurs chefs et notables Douala, Sa Majesté DIN DIKA AKWA prit dès août 1919 une part active dans le processus de revendication de l'autonomie du Cameroun dans laquelle les pétitionnaires réclamaient entre autres, le droit de choisir eux-mêmes le Pays qui exercerait leur tutelle en qualité de mandataire au nom de la Société des Nations (SDN).

Il est finalement destitué et condamné le 3 mai 1921 à 18 mois d'emprisonnement et à 10 ans d'interdiction de séjour à Douala pour son activisme anti-français.

Le Prince ErnestBETOTEDIKA AKWA prendra la relève dès 1921.

- Prince ErnestBétoté Dika Akwa (1921 - 1924)

Il est remplacé à la ChefferieSupérieure par son jeune frère, le prince Ernest BÉTOTÉ DIKA AKWA. Ce dernier prit immédiatement la tête de l'opposition. Mais mêlé à une affaire de meurtre rituel à Bonéwonda-Akwa en novembre 1921, il est inculpé par l'administrateur français Yves-Marie NICOL, chef de la circonscription de Douala qui ne le portait déjà pas dans son coeur à cause de ses protestations contre les abus de ladite administration.

Le Chef Supérieur Ernest BÉTOTÉ DIKA AKWA est finalement condamné le 3 juillet 1924 à 5 ans d'emprisonnement par le tribunal de races de Douala avec résidence obligatoire hors de la ville. C'est à Maroua qu'on l'envoya purger sa peine.

Le 7ème monarque à régner sera le Prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA.

- Prince ArnoldEbongue Dika Akwa (1924 - 1927)

Cet incident permit la désignation à la Chefferie Supérieure en août 1924 du prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA, autre fils du King exerçant les fonctions de clerc d'administration.

Dès 1925, le gouvernement français avait pris une série d'initiatives destinées à modifier la physionomie de la structure foncière de la ville. Cette opération n'était en fait qu'une réactualisation du plan d'urbanisation allemand qui ne tenait toujours pas compte des intérêts des autochtones. En confirmant ces expropriations, le gouvernement rencontrait la même résistance.

Le 20 octobre 1925, le Chef Supérieur Arnold EBONGUE DIKA AKWA au nom des Bonambela et son homologue Richard DIN MANGA BELL au nom des BONADOO adressèrent une lettre de protestations au Gouverneur MARCHAND en prévention du plan d'expulsion des populations du plateau Joss et de celui d'Akwa dont on commençait déjà à parler. La lettre resta sans réponse.

En 1926, sa Majesté Arnold EBONGUE DIKA AKWA prit toutes dispositions utiles pour la renaissance du Ngondo en se rapprochant des BELL. L'union des deux principaux clans fut scellée par le « Male Manjo » ou communion du sang.

Cérémonie qui se déroula au cimetière de Deïdo afin de s'assurer sous la foi du serment la fidélité de tous les membres du « Ngondo ». Le 18 août 1926, le Chef Supérieur Arnold EBONGUE DIKA AKWA et ses pairs de Douala demandèrent au Pasteur CharlesMAITRE de défendre leurs intérêts contre le gouvernement.

Mais le 1er septembre 1926, le gouvernement fit publier au journal officiel l'arrêté par lequel il décidait le lotissement du plateau Joss. En réponse, le « Ngondo » décida de l'envoi d'une délégation à Paris, mais le retour en Europe du prince Richard DIN MANGA BELL en fin d'année 1926, excédé par les tracasseries des administrateurs coloniaux et la soudaine mort du prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA en novembre 1927 annulèrent sa concrétisation. Arnold EBONGUE AKWA fut dès 1928 remplacé à la ChefferieSupérieure par son jeune frère, le prince Hans NGAKA DIKA AKWA.

Ensuite, la régence sera assurée par le Prince Hans NGAKA DIKA AKWA.

- Prince HansNgakaDikaAkwa(1928 - 1931) - Régent

Redoutable activiste, sa Majesté Hans NGAKA DIKA AKWA et ses pairs de Douala envoyèrent le 19 décembre 1929 une pétition à la Société des Nations360(*) dans laquelle ils condamnaient non seulement la gestion française, mais réclamaient la fin de leur mandat et l'indépendance du Cameroun.Deux autres requêtes dénonçant un certain nombre d'abus furent acheminées les 18 mai et 19 juin 1931 à Genève par le délégué en Europe des citoyens nègres camerounais, le Martiniquais Vincent GANTY qui avait temporairement été mandaté par les notables Duala pour se constituer intermédiaire dans leurs relations politiques auprès de la Société Des Nations ou de toute autre autorité en Europe.

Sa Majesté Hans NGAKA DIKA AKWA fut finalement compris dans l'information ouverte au début de l'année 1931 contre VincentGANTY et consorts. Arrêté au cours de la même année pour complot contre la sûreté de l'Etat, HansNGAKAAKWA fut démis de ses fonctions.Ce qui permit au prince Ernest BÉTOTÉ DIKA AKWA, désormais plus réceptif à l'égard de l'administration Française depuis sa sortie de prison, d'être de nouveau installé à la Chefferie Supérieure pendant que son frère Hans NGAKA AKWA, se trouvait encore en détention. En fait, Ernest BÉTOTÉ DIKA AKWA avait bénéficié par arrêté en date du 2 avril 1927 d'une libération conditionnelle et d'une autorisation de résidence à Douala. 

L'année 1931 verra le retour sur le trône du Prince Ernest BETOTE DIKA AKWA.

- Retour au trône du Prince ErnestBétotéDikaAkwa(1931 - 1976)

Entretemps, les investigations menées conjointement par l'Église et la famille confirmaient le décès en août 1914 à Ngaoundéré, du prince héritier LudwigPaulHeinrichMPONDOAKWA. En effet, il avait été lâchement exécuté par des tirailleurs sur ordre du chef de district, l'allemand TILLER, alors qu'il allait comme tous les soirs prendre son bain dans le Mayo jouxtant sa prison. Les enfants de feu King DIKAMPONDO entamèrent alors en 1934 des réunions dans le but de préparer la cérémonie rituelle de clôture de la période du deuil de leur père pour un retour à l'ordre normal. Il fut aussi question d'assainir leurs dissensions et de présenter officiellement le nouvel héritier du défunt. Finalement, en dépit des tergiversations du Prince DIN DIKA AKWA, ces concertations aboutirent au transfert des droits du feu King AKWA au Prince Ernest BÉTOTÉ DIKA AKWA suivant un rite décrit au protocole du 10 février 1935. Le document N°106 du 7 juin 1939 de la chambre spéciale d'homologation du Cameroun qui reprend une partie des dispositions testamentaires du défunt, précise :« King Akwa étant décédé, ses prérogatives et ses droits revinrent à son fils héritier Ludwig Mpondo Akwa. Que le départ et la mort de ce dernier amenèrent la dévolution de ses droits successoraux et politiques à son jeune frère Din DikaAkwa. Mais il est également acquis que le prince Din Dika Akwa a renoncé à ses droits et que son jeune frère, le prince Bétoté Dika Akwa, avec l'assistance de la famille régnante et des dignitaires de Bonambela, a été investi des droits de son père et de ses aïeux. » .

Le Prince ErnestNTONEEBONGUE AKWA prendra les rênes de la dynastie AKWA dès 1976.

- Prince ErnestNtoneEbongueAkwa(1976 - 1998)

Sa Majesté Ernest NTONE EBONGUE AKWA accéda au trône des Bonambela le 17 décembre 1976. Grand Commis de l'Etat, disponible, sociable et à l'écoute de ses populations, NTONE EBONGUE AKWA, parfois atterré devant l'adversité dont il fut victime laisse néanmoins l'image d'un souverain qui sut incarner à la fois tradition et modernité durant ses 22 ans de règne.

Sa Majesté Ernest EBONGUE AKWA rendit l'âme le 9 juillet 1998 et fut solennellement enterré le dimanche 26 juillet 1998 au Mausolée King Akwa.Durant cet intervalle, la Chefferie Supérieure fut dirigée par le prince Emmanuel DIKA NGAKA AKWA, fils du feu Chef Hans NGAKA DIKA AKWA qui déjà du vivant de son grand cousin, assurait parfois sa représentation personnelle.La succession de sa Majesté Ernest NTONE EBONGUE AKWA fut entachée de graves dissensions au sein de la famille régnante Bonadika, et, partant, du canton tout entier sur l'interprétation du propos tenu par le prince Charles David DIN DIKA AKWA, que la famille venait de désigner, concernant son éventuel abdication au profit du prince Emmanuel DIKA NGAKA AKWA.

Enfin, le roi actuel de la dynastie AKWA est le Prince Charles David DIN DIKA AKWA qui règne depuis 1999.

-  Prince CharlesDavidDin Dika Akwa(1999-2020)

En fin de compte et après clarification de son propos, Charles David DIN DIKA AKWA fut officiellement désigné le 23 avril 1999 au cours d'une tenue de palabre présidée par l'autorité administrative locale où les Bonadika confirmèrent leur choix.

Fils de Louis DIKA AKWA, autre fils du King Dika Mpondo, Sa Majesté Charles David DIN DIKA AKWA en qui les espoirs des Bonambela reposent aujourd'hui, jouit des qualités humaines et intellectuelles nécessaires au bon fonctionnement du pouvoir traditionnel.

Banquier de profession, sobre et pondéré, Charles David DIN DIKA AKWA est intronisé le 27 octobre 2001 au cours d'une cérémonie haute en couleur sur les berges du Wouri à laquelle prenait part l'élite traditionnelle locale et nationale, les autorités de la République, ainsi qu'une délégation de prestigieux monarques africains.

Garant des traditions ancestrales, le souverain actuel DIN DIKA AKWA III se doit avec l'aide de l'Éternel Tout Puissant et des siens, de réconcilier la grande maison Bonambela, d'engager un processus de réformes au plan culturel et sportif à même de répondre aux attentes d'une jeunesse en perte de vitesse, et enfin, de restaurer l'image de cette communauté si fière et glorieuse, ternie par les intérêts égoïstes des hommes.

En août 2021, le nouveau roi est désigné, Sa Majesté Jean Paul NGANDO EBONGUE AKWA.

- Prince NgandoEbongueAkwaJean Pascal

Le Prince NGANDO EBONGUE Jean Pascal est né le 03 janvier 1963 à Douala. Marié, père de deux enfants, quatre petits-enfants, il est chercheur en Histoire et Civilisation du Vieux Cameroun.

Informaticien de formation, et promoteur de la S.A.R.L.361(*) « EA Group Services » spécialisée dans le développement de logiciels spécifiques et standards de gestion. Par ailleurs, il est agriculteur, producteur de « Poivrede Penja » et membre fondateur du GroupementReprésentatifde l'Indication GéographiqueProtégéePoivrede Penja362(*) (GRIPP).

Selon le journaliste et éditorialiste ÉdouardKINGUE du journal « Le Messager » : « Il a une bonne maîtrise de l'Histoire du Canton Akwa et apporte sa contribution positive chaque fois qu'une décision stratégique devait être prise à la ChefferieSupérieure. Il a été pendant de nombreuses années l'un des principaux dirigeants de l'équipe fanion du Canton d'Akwa : le Caïman Club de Douala, dont il assura la Présidence au cours de la saison 2003-2004. En outre, le Prince NGANDOEBONGUEAKWAJeanPascal est chercheur en naturopathie, expert en nutri-prévention, et Président d'honneur de « Ngand'a Bolo », la pirogue de course des Bonambela-Akwa »363(*).

Puis, un coup de tonnerre survint : un nouveau chef fut désigné en la personne de Louis DIN DIKA AKWA, le 15 mars 2022.

- PrinceLouisDin Dika Akwa

Issu de la prestigieuse famille régnante Bonadika, descendant du roi martyr DIKAMPONDO364(*), le Prince Louis DIN DIKA AKWA est un digne héritier de son père, le Roi DIN DIKA AKWA III, décédé en décembre 2020365(*).

Deuxième fils du défunt roi, Sa Majesté, Louis DIN DIKA AKWA est âgé de 42 ans. Né un 07 décembre366(*) à Douala où il passe sa petite enfance, il effectue un cycle secondaire à Bafoussam, la ville dans laquelle il obtient son baccalauréat au lycée bilingue en 1998.

Il rejoint ensuite Yaoundé pour ses études universitaires après avoir été brillamment reçu au concours d'entrée à la Facultéde Médecine des Sciences Biomédicales367(*), ancien CUSS368(*). Sa formation est sanctionnée par un diplôme de médecine obtenu en 2005. Commence alors une brillante carrière de médecin. A la sortie de l'école, le jeune Prince est affecté à l'hôpital régional de Limbé où il coordonne l »unité en charge des malades atteints du VIH/Sida. Il y reste jusqu'en 2009. Face au besoin grandissant de se perfectionner, il s'inscrit à l'Université d'Etat de Liège en Belgique où il s'en va faire une spécialisation en santé publique.

De retour au Cameroun en 2011, il est nommé Médecin Chef du district de Limbé. Un an et quatre mois plus tard, il monte en grade et devient le Chef de division de la brigade de santé à la délégation régionale du Ministère de la Santé du Littoral où il est notamment en charge du suivi et de l'évaluation369(*).Marié et père de deux enfants, il démarre une carrière à l'international en 2015. Basé au Canada, à Edmonton, dans la province de l'Alberta, il exerce comme médecin-consultant au sein de « Sabin Vaccine Institute », un organisme de santé, partenaire de l'OMS370(*) et de l'UNICEF371(*).

Dès 2018, il travaille pour le gouvernement canadien comme épidémiologiste au sein d'un programme de santé publique à destination de plusieurs villes de l'Alberta. Très proche de son père, celui-ci l'a discrètement et à l'abri des regards, préparer à la succession.

C'est sans doute ce qui explique son calme, sa grande détermination, son élégante capacité d'écoute, son esprit méthodique ajouté à son sens de l'organisation372(*).Ce renversement de situation nous conduit à quelques observations. En effet, Sa Majesté Louis DIN DIKA AKWA a été désigné par les chefs des vingt villages Bonambela à l'issue de consultations présidées par le préfet du Wouri, Benjamin MBOUTOU, ce 15 mars 2022, à la Salle des Fêtes d'Akwa. Des chefs de village l'ont accompagné par une cérémonie de bénédiction et d'invocation des ancêtres à l'entrée de la chefferie373(*).

Dans le cadre de notre étude, la chefferie doit être vue comme une entité politique et administrative sur un territoire limité et qui est issue de la période coloniale.

Dans ce sens,elle doit être considérée en tant qu'auxiliaire de l'administration coloniale mais aussi postcoloniale.

Inventé par les pouvoirs coloniaux pour qualifier les formes d'organisation politique qu'ils ont trouvée sur place, le mot « chefferie » est devenu un mot courant du langage politico-administratif actuel374(*). Les transformations induites par l'administration coloniale se traduisent par l'établissement de nouvelles relations d'allégeance. Il s'agissait surtout de construire progressivement des liens hiérarchiques entre chefferie et administration coloniale. L'une des manifestations de ces relations est, pour le colonisateur, de s'arroger le pouvoir de nommer les chefs, celui de créer les chefferies, et celui de les classer375(*).Pour MichelPROUZET, les autorités camerounaises vont donc essayer de préserver les chefferies tout en essayant de les adapter à l'évolution de la société à cause des services que celles-ci pouvaient leur rendre376(*). L'autorité compétente peut classer une chefferie traditionnelleau 1er au 2ème degré en raison de son importance économique et démographique.Les chefferies allogènes des villes disparaissent au profit de la chefferie de quartier, de bloc ou de zones. Les chefs sont en principe choisis au sein des familles appelées à exercer le commandement traditionnel.Les candidats doivent non seulement remplir les conditions d'aptitude physiqueet morale requises, mais autant que possible, « savoir lire et écrire ». L'autorité administrative procède en cas de vacance aux consultations nécessaires en vue de la désignation d'un nouveau chef. Un soin particulier est mis dans l'instruction du dossier de désignation. Le préfet transmet par voie hiérarchique aux autorités compétentes, le procès-verbal de consultation accompagné d'un extrait de casier judiciaire du candidat, d'un acte de naissance ou d'un jugement supplétif, d'un certificat médical d'aptitude physique et d'un acte constatant la vacance377(*).

Partant de là, l'un des délégués de Libreville rappelle avec force que « la crise d'autorité » est liée au fait de la dispersion378(*) qui a détruit l'unité politique normale, le clan, et au fait que les chefs sont uniquement des « créations administratives »379(*). Ainsi, se trouve suggéré le caractère artificiel des entités régionales créées par l'administration et des « autorités » imposées à celle-ci. Les rapports ont, depuis longtemps, affirmé « qu'il y a loin des chefs légaux aux chefs réels » : les premiers « en raison de leur origine, n'ont en général guère d'autorité sur leurs gens »380(*). Ils sont compromis en tant que détenteurs d'un pouvoir établi de l'extérieur par la société coloniale ; ils ne correspondent pas à un élément existant dans l'ancienne organisation sociale - ce qui accentue encore leur caractère « imposé ».Dans le même temps, les leaders véritables des villages se réservent les avantages de l'opposition, plus ou moins voilée, et de la résistance aux exigences administratives381(*).L'administration ne put organiser son commandement ni sur une hiérarchie stable, ni sur une unité politique précisément localisée. Elle a donc fixé des divisions arbitraires382(*) et choisi les intermédiaires qui semblaient le mieux à même de la servir.

Ces derniers, le plus souvent impopulaires, se sont contentés d'exploiter à leur avantage une situation qui les a compromis définitivement383(*) à moins qu'ils ne soient des « hommes de paille » sacrifiés à l'autorité coloniale ? 384(*) Il faut indiquer que la position du « chef » a également été faussée en raison du pouvoir judiciaire, appuyé sur l'administration et sur une réglementation « adaptée », qui lui a été concédé. Il n'est qu'une autorité d'appel, un arbitre dont une des parties espère un avantage sur la base d'un règlement étranger à la coutume385(*).

Ce dualisme... est souvent cause de graves déséquilibres : parce qu'il contribue à la destruction de l'autorité dans une société peu hiérarchisée et profondément bouleversée par la situation coloniale ; parce qu'il partage les groupements en partisans de la collaboration avec l'administration et « résistants » à cette dernière386(*) ; parce que le chef administratif, s'il a personnalité et ambition, peut utiliser l'important appui extérieur dont il bénéficie et s'imposer à l'encontre des autorités réelles387(*).

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Tableau N° 5 :Dynastie des AKWA

Kings

Règne

Akwa I (Ngando Akwa)

1814-1846

Akwa II (Dikongué ma Ngando)

1847-1852

Akwa III (Mpondo ma Ngando)

1852-1878

Akwa IV (Dika Mpondo)

1878-1907

Destitution du King Timothy Akwa Dika Mpondo-Régence de Dibusi Akwa

1907-1914

Retour au trône du King Timothy Akwa Dika Mpondo

1915-1916

Renvoi du King Timothy Akwa Dika Mpondo à Campo en résidence surveillée

12 Mai 1916

Mort du King Timothy Akwa Dika Mpondo

6 décembre 1916

Reconduction de la régence de Dibusi Akwa par l'administration française

1916-1918

Destitution du régent Dibusi Akwa par l'administration française et capitulation de l'Allemagne

1918-1918

Din Dika Akwa

1919-1921

Destitution de Din Dika Akwa et condamnation à la prison

1921-1921

Dika Akwa II (Ernest Bétoté)

1921-1924

Arnold Ebongue Dika Akwa (régent)

1924-1927

Hans Ngaka Dika Akwa (régent)

1928-1931

Retour au trône du Prince Ernest Bétoté Dika Akwa

1931-1976

Ernest NtoneEbongue Dika Akwa

1976-1998

Dika Akwa III (Charles David Din)

23 avril 1999-08 décembre 2020

Ngando Ebongue Akwa Jean Pascal

Août 2021- Mars 2022

Din Dika Akwa Louis

Mars 2022-

Source : Prince NGANDO EBONGUE AKWA, « SUCCESSION DES ROIS et CHEFS SUPÉRIEURS AKWA », mai 2014. Article publié sur le site www.Deïdobonebela.blog4ever.com et consulté le 05 avril 2021.

En dernier lieu, nous évoquerons le cantonDEÏDO.

* 342 Prince NGANDO EBONGUE AKWA, « Succession des ROIS et CHEFS SUPÉRIEURS AKWA », mai 2014. Article publié sur le site www.Deïdobonebela.blog4ever.com et consulté le 03 avril 2021. Le Prince NGANDO EBONGUE AKWA est un chercheur indépendant en histoire & civilisation du vieux Cameroun.

* 343 Deux branches principales constituent l'arbre généalogique d'Ewal'a Mbedi (Duala) : la branche de NJOH'A MASE M'EWALE, d'où sortiront les Bell et Bonabéri, et celle de NGIY'A MULOBE M'EWALE, d'où sortiront les AKWA et les DEÏDO.

* 344 « KING GEORGE » ce pseudonyme donné au patriarche DOO LA MAKONGO par les négriers anglais était le nom dynastique du souverain Britannique de cette époque, le Roi GEORGE III du Royaume-Uni. Il régna de 1760 à 1811 et mourut en 1820. Son fils aîné GEORGE IV fut d'abord régent entre 1811 et 1820, puis régna ensuite de 1820 à 1830.

* 345 Les négriers anglais avaient attribué à PETER QUAN (KWAN'EWONDE) le statut de « King » pour ses initiatives appropriées à l'égard des commerçants européens. D'après un rapport de 1788 du navire Britannique Sarah qui sillonnait la côte camerounaise à cette époque, Peter Quan prenait souvent des mesures importantes comme celle obligeant tout navire en partance pour l'ouest de l'inde et ayant jeté son encrage sur le Wuri à donner des compensations (Kumi). Cf. R. AUSTEN, J. DERRICK, Middlemen of the Cameroons Rivers. The Duala and their Hinterland, c. 1600-c.1960, Cambridge University Press, Août 2009, 1999, pp. 37-38.

* 346 Dans une liste révélatrice des paiements effectués par le navire négrier Sarah en 1790, figure le King Doo la Makongo qui avait été payé pour la vente de 40 esclaves et avait reçu un « dash ou cadeau ». Figure aussi, le prince Angwa (Muange ma Ku) qui avait été payé pour la vente de 50 esclaves et avait reçu un dash plus important que celui de Doo la Makongo. Aussi, les sujets de Muange avaient également perçu un dash considérable. Cf. R. AUSTEN, J. DERRICK, Middlemen of the Cameroons Rivers. The Duala and their Hinterland, c. 1600-c.1960, Cambridge University Press, 1999, pp. 37-38.

* 347 « Bonewuma », le village du chef Bassa EWUMA NKUL qui régnait sur l'ensemble des familles Bassa du plateau de Bonaku (actuel plateau d'Akwa) se trouvait à l'emplacement du quartier Bonalembe. L'héritier de ce territoire, KU'A MAPOKA, naquit de l'union de NYAKE MBEND'EWUMA, petite fille du chef Bassa et de MAPOKA MA NGIY'A MULOBE, l'arrière petit-fils d'Ewale.

* 348 NGANDO AKWA est né en 1764 de l'union du Prince KWA KUO de la dynastie Angwa de Bonaku et de la Princesse MIONDE M'EWONDA KWAN de Bonewonda. Avant d'aller défier le King BELE BA DOO, NGAND'A KWA prendra le commandement des Bonaku en lieu et place de son cousin NTOKO`A MUANGE. Après le partage du pouvoir central, il fédéra l'ensemble des BONAMULOBE qui prirent par la suite le nom de BONAMBELA.

* 349 Le nouveau Cameroun naît en 1884.

* 350 Qui veut dire résistance.

* 351 Droit de commercer.

* 352 Joss-Town.

* 353 Le 6 février 1905, le King AKWA fut condamné à cinq mois de prison avec travaux forcés en dépit de l'accord formel qu'il avait conclu en début d'année 1904 avec l'homme d'affaires Allemand MAX ESSER. La convention stipulait que ce dernier lui verserait 500 Marks par source de pétrole découvert, en dehors du prix de vente, dans toute sa zone d'influence jusqu'en décembre 1904. Le problème est né du fait que le chef du district VON BRAUCHITSCH voulait absolument attribuer à MANGA BELL les droits de perception d'un quatrième puits qu'il situait dans le territoire Bell alors que celui-ci se trouvait, à l'instar des trois premiers, dans la zone Bassa (Logbaba) ou le King AKWA et ses ascendants avaient une hégémonie précoloniale.

* 354 SPD : socio-démocrates.

* 355 Zentrum Partei.

* 356 La plupart des Duala avaient déserté la ville et s'étaient réfugiés dans l'arrière-pays. De là-bas, ils partirent avec leurs pirogues vers les bateaux anglais, prirent sur eux de les guider à travers les eaux côtières nonobstant le coulage par les allemands des bateaux de la « Woermann » pour barrer le chenal. Ils leurs transmirent des informations sur les positions allemande et leur assurèrent que la population était prête à leur accorder toute aide pour l'expulsion des allemands. Certains demandèrent même des armes et leur incorporation militaire. Les allemands savaient que les Duala soutenaient les actions militaires alliés, raison pour laquelle ils prirent des mesures militaires draconiennes pour assurer la surveillance des populations et leur neutralisation. Cela fit des morts et, beaucoup de morts. Une des rares indications chiffrées apparaissant dans un rapport allemand est la pendaison de 180 Duala sur ordre du lieutenant von Engelbrechten.

* 357 AEF : Afrique Équatoriale Française.

* 358 Dans le partage du Cameroun qui eut lieu en mars 1916, les Anglais obtinrent une bande verticale nord-sud frontalière du Nigeria, représentant environ 1/5ème du pays. Tout le reste, soit les 4/5ème revinrent aux Français ainsi que les zones cédées à l'Allemagne en 1911. L'essentiel de l'organisation administrative allemande fut maintenue et le général Aymérich occupa provisoirement le poste de commissaire de la République jusqu'à la nomination en septembre 1916 de Lucien FOURNEAU, ex gouverneur du Moyen-Congo. Après la remise de l'ensemble des zones administratives passant sous contrôle Français, le général Anglais DOBELL quitta le Cameroun le 3 avril 1916.

* 359 Actuel Douala-bar.

* 360 SDN : Société des Nations.

* 361 S.A.R.L. : Société à Responsabilité Limitée.

* 362 GRIPP : Groupement Représentatif de l'Indication Géographique Protégée Poivre de Penja.

* 363 E. KINGUE, « Canton Akwa (Douala) : le Prince Ngando Ebongue Akwa Jean Pascal est nouveau chef ». Article publié en août 2021 sur le site www.ActuCameroun.com et consulté le 28 octobre 2021.

* 364 Mort en déportation à Campo en 1916.

* 365 DIMBAMBE LA SAWA, (n.d.). Article publié le 15 mars 2022 sur le site www.facebook.com et consulté le 25 mars 2022.

* 366 Son père meurt un 08 décembre, plus précisément en l'année 2020.

* 367 FMSB : Faculté de Médecine des Sciences Biomédicales.

* 368 CUSS : Centre Universitaire des Sciences de la Santé.

* 369 DIMBAMBE LA SAWA. Article publié le 15 mars 2022 sur le site www.facebook.com et consulté le 25 mars 2022.

* 370 OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

* 371 UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.

* 372 Idem.

* 373 P. TCHOUTA, « VOICI LE NOUVEAU ROI AKWA » sur la page « Le TGV de l'info ». Article publié sur le site www.facebook.com le 16 mars 2022 et consulté le 04 avril 2022.

* 374 Pour Idrissa KIMBA, « le terme chef -européen et péjoratif - est ambigu. Il peut désigner aussi bien le souverain d'un Etat solidement structuré que le petit notable qui règne sur un village. C'est pour ne pas reconnaître aux souverains africains le titre de roi ou empereur que le terme a été réservé exclusivement au contexte africain ». Voir I. KIMBA, Lutte contre la pauvreté au Niger : considérations ethnolinguistiques, historiques et stratégies actuelles, Niamey, 2002, p. 20. Voir également I. KIMBA, Guerres et sociétés : les populations du Niger occidental au XIXème et leurs réactions face à la colonisation, 1896-1906, Paris 7, Thèse 3ème Cycle, Connaissance du Tiers-Monde, 1979. Selon Olivier DE SARDAN, le terme « chefferie » fut utilisé par les premiers explorateurs et conquérants pour désigner les institutions politiques qu'ils avaient trouvées sur place. Le terme fut ensuite appliqué aux structures politiques nouvelles édifiées par les occupants. Olivier DE SARDAN (1984) utilise la notion de « chefferie administrative ». Voir O. DE SARDAN, Les sociétés songhay-zarma (chefs, guerriers, esclaves, paysans, Paris, Karthala, 1984, p. 213.

* 375 A. MABA TIDJANI, La chefferie et ses transformations : de la chefferie coloniale à la chefferie postcoloniale, Chapitre 3, 25 novembre 2009.

* 376 M. PROUZET, « Le statut juridique des chefferies traditionnelles au Ghana », Revue française d'études politiques africaines, vol. 11, 1976, p. 88.

* 377 A. AHIDJO & G. BWELE, L'encyclopédie de la République Unie du Cameroun, Tome Deuxième : L'histoire et l'Etat, Douala, Les Nouvelles Éditions Africaines, 1981, pp. 197-198.

* 378 L'éclatement des lignages et l'éparpillement n'ont cessé qu'à une époque récente.

* 379 Le véritable chef, c'est le chef de clan ».

* 380 Rapports politiques du Djouah (1er sem. 1938) et du Woleu-Ntem (1er sem. 1937).

* 381 G. BALANDIER, Sociologie actuelle de l'Afrique noire. Dynamique sociale en Afrique centrale, Quadrige/Presses Universitaires de France, 1955, pp. 201-202.

* 382 Cantons et terres.

* 383 Un rapport d'inspection concernant les « plaintes » des Fang de Kango (janv. 1937) évoque les « abus des chefs de canton » en matière d'impôts, en fait de palabre et d'instruction des divorces, de détournement des femmes mariées, et parle « d'exactions commises ». Cf. aussi F. GREBERT, Au Gabon (Afrique équatoriale française), Broché, 1922 &Le Gabon de Fernand GREBERT, 1913-1932, Relié-Illustré, 2003.

* 384 Rapport de présentation au Conseil représentatif du Projet de réforme des chefferies, 1948. G. BALANDIER, Sociologie actuelle de l'Afrique noire. Dynamique sociale en Afrique centrale, Quadrige/Presses Universitaires de France, 1955, p. 203.

* 385 Un rapport de la subdivision de Lambaréné (1er sem. 1939). Voir G. BALANDIER, Sociologie actuelle de l'Afrique noire. Dynamique sociale en Afrique centrale, Quadrige/Presses Universitaires de France, 1955, p. 203.

* 386 Fait noté par un rapport officiel : « Il est à remarquer que dans les villages, surtout chez les Fangs, il y a toujours deux clans : ceux qui sont avec le chef, ceux qui sont contre le chef... Les jeunes gens lettrés sont toujours contre les chefs, sauf naturellement si un intérêt immédiat commande le contraire...).

* 387 G. BALANDIER, Sociologie actuelle de l'Afrique noire. Dynamique sociale en Afrique centrale, Quadrige/Presses Universitaires de France, 1955, p. 209.

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