B - En ce qui concerne les médecins prescripteurs
Les prescripteurs principaux de cure d'Iloprost sont en
majeure partie des médecins internistes, bien que nous ayons
retrouvé deux chirurgiens vasculaires parmi les prescripteurs.
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Ces derniers ne prescrivent l'Iloprost dans des situations
d'AOMI grade = 3, contrairement aux médecins internistes qui utilisent
cette thérapeutique dans des situations plus diversifiées.
En proportion, les médecins des cliniques
privées prescrivent plus souvent les cures d'Iloprost dans des
situations « non consensuelles » (71%) que ceux exerçant en
CHU (29%), ce qui peut s'expliquer par le caractère universitaire de ces
derniers.
On remarque également que la proportion de patients
appartenant au groupe sclérodermie/CREST syndrome/Raynaud
sévère est également plus basse en cliniques
privées (14%) qu'au CHU (29%), ce qui peut-être expliqué
par la présence de centre de référence en CHU pour le
suivi de ces pathologies.
Nous n'avons pas trouvés de données issues de la
littérature permettant une comparaison avec nos résultats.
C - En ce qui concerne les durée d'utilisation
La durée moyenne, toutes indications confondues, est de
25 jours avec des extrêmes allant de 4 à 63 jours, et avec un
écart-type de 13 jours ce qui démontre une réelle
variabilité des durées d'utilisation.
De façon étonnante, compte-tenu des
modalités d'utilisation spécifiques à chaque indication
(cf supra), les groupe AOMI et sclérodermie/CREST syndrome/Raynaud
sévère présentent une durée d'utilisation identique
de 23 jours, avec là aussi, une variabilité inter-patient
importante.
Cette disparité de résultats était
également retrouvée dans l'étude de Catros de
2013 déjà citée.
D - En ce qui concerne les débits de perfusion
utilisés
Nous avons pu voir que les débits maximums
utilisés chez nos patients étaient en moyenne plus faible que les
objectifs recommandés dans la monographie du VIDAL®.
Le facteur limitant principal à l'augmentation des
débits était l'apparition d'effets secondaires mineurs
malgré une prémédication ou l'utilisation per-cure de
traitements symptomatiques.
Ces résultats sont similaires à plusieurs
études réalisées sur le sujet. (20,
22-24)
23
E - En ce qui concerne les effets indésirables
Dans notre série les effets indésirables
étaient relativement fréquent avec des ET mineurs chez 35% des
patients et des ET majeurs chez 23% des patients.
Les ET mineurs et les vomissements n'ont pas été
responsables d'arrêt de cure, à l'inverse des ET majeurs
responsables de trois arrêts de cure.
Tl a été noté un décès qui
ne semblait pas en lien direct avec la cure d'Tloprost (septicémie sur
infection de matériel prothétique).
Nos données sont relativement meilleurs que dans
l'étude de Catros de 2013 qui retrouvait 51,8 % d'ET mineurs
(céphalées (43,9%), flushs (19,6%), nausées (14,3%)), et
des ET majeurs dans 37,3 % des cas. Ces chiffres sont également
similaires dans la série de Benhamou de 2010.
(2021)
Ces différences peuvent être expliquées
par les caractéristiques des patients pris en charge en HAD qui
pourraient être significativement moins fragiles que les patients pris en
charge en CHU. Tl existe certainement de nombreuses données manquantes
dans le suivi des patients en HAD ce qui peut donner l'illusion d'une incidence
moins importante des effets secondaires dans cette population. Un des exemples
de ce manque de données est la proportion quasi inexistante de flushs
rapportés lors des cures.
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