Audrey BERAUD
Master 2 Contrôle Comptabilité Audit
2013-2014
LA STRATEGIE DE MARKETING
OPERATIONNEL APPLIQUEE AUX
CABINETS D'EXPERTISE COMPTABLE
DE MOINS DE 20 SALARIES
Stage effectué du 01/10/2013 au 30/06/2014 au
Cabinet Carrion & Associés
(Caudry)
Maître de stage Enseignante chargée du
suivi
BENJAMIN CARRION JULIETTE REBIERE
REMERCIEMENTS
Avant tout développement sur cette expérience
professionnelle, je tiens à remercier dans un premier temps, M. Benjamin
CARRION, mon maître de stage pour son accueil et la confiance qu'il a su
m'accorder dès mon arrivée dans son cabinet. Je le remercie
également pour l'aide qu'il a pu me prodiguer au cours de ces neuf
mois.
Je tiens également à remercier et à
témoigner toute ma reconnaissance aux personnes suivantes pour
l'expérience enrichissante, leur patience et leur intérêt
qu'elles m'ont témoignées :
Mme Anne-Sophie CARRION FAREZ, expert-comptable stagiaire pour
m'avoir formée et accompagnée tout au long de cette
expérience professionnelle avec beaucoup de patience, de sympathie et de
pédagogie ; sans oublier sa participation à ce mémoire.
M. Pascal DIME, commissaire aux comptes pour s'être
occupé de moi lors des missions d'audit et être toujours attentif
à mon intégration et ma compréhension au sein des
entités contrôlées.
Mme Valérie MERIAUX, Mme Frédérique GAVE,
M. Laurent CAULIER et Melle Amandine COPIN pour leur accueil sympathique, leur
aide et leur coopération professionnelle tout au long de mon
séjour.
Enfin, je remercie toute l'équipe pédagogique du
Master 2 Contrôle Comptabilité Audit de l'IAE de Valenciennes, et
les intervenants professionnels pour nous avoir enseignés les parties
théoriques de cette formation. Je remercie tout particulièrement
Melle Juliette REBIERE, enseignante chargée de mon suivi pour son aide
et ses conseils précieux dans l'élaboration de ce
mémoire.
2
3
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 2
RESUME 6
INTRODUCTION 7
PARTIE 1 8
CONSTAT SUR LA PROFESSION ET INTERETS DE LA MISE EN
PLACE D'UNE DEMARCHE MARKETING
SECTION 1 : L'ENVIRONNEMENT DE L'EXPERTISE COMPTABLE
EN PLEINE MUTATION 9
I. Les mutations règlementaires 9
A. Les changements de la législation 9
B. La révolution de la directive services
10
C. L'allègement de certaines barrières de
protection de la profession 11
II. Un marché qui évolue 13
A. Etat des lieux de la profession 13
B. Une transformation des exigences des clients
14
III. Nouvelle donne au sein des cabinets
16
A. Générationnelles 16
B. Technologiques 17
C. Culturelles 18
SECTION 2 : LA DEMARCHE MARKETING, UN ENJEU
STRATEGIQUE POUR LA PROFESSION 19
I. Le marketing au sein de la profession
19
A. Etat des lieux via un questionnaire adressé aux
cabinets d'expertise-comptable 19
B. Les caractéristiques de la profession comme des
atouts dans la démarche 11
II. Anticiper les principales mutation de
l'environnement 22
A. Pourquoi changer ? 22
B. Quand changer ? 23
4
SOMMAIRE
PARTIE 2 26
ELABORATION DE LA DEMARCHE MARKETING DU
CABINET
SECTION 1 : EVALUATION DU POTENTIEL DE CROISSANCE
27
I. Analyse des facteurs clefs de succès du
cabinet 27
A. Analyse des potentiels du cabinet 27
B. Questionnaire évaluant les
éléments tangibles et intangibles du cabinet 29
II. Identification des besoins de la clientèle
à partr d'une base de données 30
A. Développement du fichier client 30
B. Positionnement : adaptation de l'offre aux besoins des
clients 33
SECTION 2 : FORMER LES COLLABORATEURS A UNE DEMARCHE
MARKETING 34
I. Prérequis en termes de ressources humaines
34
A. Enclin des collaborateurs au changement 34
B. Evaluation des collaborateurs à travers un
questionnaire 35
II. "Manager le changement" 37
A. Présentation de l'objectif à atteindre
37
B. Sensibiliser les collaborateurs à la vente
39
PARTIE 3 43
MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA DEMARCHE
MARKETING
SECTION 1 : PERFECTIONNEMENT DE L'ACTION COMMERCIALE
44
I. Promouvoir l'image du cabinet 44
A. Professionnaliser la charte graphique 44
B. Produire la plaquette du cabinet 46
C. Créer des fichiers missions à
destination du client 47
D. S'afficher sur les réseaux sociaux 48
II. Fidéliser ses clients et attirer de
nouveaux prospects 49
A. Etablir un livret d'accueil du nouveau client
49
B. Diffuser des newsletters 50
C. Organiser des réunions d'informations
51
D. Entretenir des partenariats 52
SOMMAIRE
SECTION 2 : MESURE DES RESULTATS 53
I. Pilotage de la démarche 53
A. Suivi périodique de la démarche
53
B. Mesure de la satisfaction-clients 55
II. Contraintes rencontrées 56
A. Contraintes matérielles 56
B. Contraintes immatérielles 57
CONCLUSION 60
ANNEXES 61
BIBLIOGRAPHIE 67
5
RESUME
Ce mémoire a pour objectif de proposer un outil vecteur
de développement d'activité pour l'expert-comptable qui souhaite
s'adapter et promouvoir l'image de son cabinet à travers des actions
simples et efficaces, associées à un budget réduit.
Il s'agit principalement de répondre aux questions
suivantes que se pose régulièrement la profession :
· En quoi le marketing peut-il être utile aux
experts-comptables?
· Comment déployer des actions marketing pour un
cabinet à taille humaine avec un budget réduit ?
· Quelles sont les actions marketing efficaces ?
· Comment promouvoir l'image du cabinet ?
· Comment mettre en place des outils d'aide à la
vente, et quels sont-ils ?
Mais l'étendue du sujet étant importante, il
convient d'en fixer les limites.
Il existe un large éventail d'actions marketing
offertes aux cabinets d'expertise comptable. Ce mémoire n'a pas la
prétention d'être exhaustif mais une majorité de ces
actions seront évoquées succinctement. Dans notre étude,
nous nous intéresserons aux actions commerciales financièrement
abordables. En ce sens, toute la problématique liée au
développement d'un site internet ne sera pas abordée dans ce
mémoire.
6
7
INTRODUCTION
La profession comptable se trouve aujourd'hui
confrontée à une situation inattendue qui vient bouleverser les
équilibres fondés sur la déontologie et les pratiques
réglementées. Les mutations sont nombreuses, à la fois
dans et en dehors de la profession : autorisation de la publicité,
simplifications comptables, nouvelles technologies, « ultra »
communication numérique, générations X et Y,
attractivité de la profession, concurrence accrue, ... sans parler de la
récente interdiction d'interdire le démarchage
Bien sûr, il ne s'agit pas de tomber dans
l'exagération ou de tenir des propos inquiétants mais on peut
déjà distinguer les prémisses des conséquences de
ces changements au sein des cabinets comptables : leur situation
financière devient de moins en moins confortable Cette situation les
oblige à réviser leurs codes et leurs perspectives. Il s'agit de
comprendre les évolutions pour prévenir leurs
conséquences.
Les experts-comptables sont confrontés à une
alternative nouvelle : s'adapter ou aller au-devant de sérieuses
difficultés. Cependant, il ne faut pas appréhender ces
changements uniquement comme des freins à l'évolution de la
profession mais au contraire comme des opportunités de
développement « Une menace est une opportunité qui s'ignore
». La réponse se trouve indubitablement dans l'utilisation des
techniques de marketing. C'est pourquoi, à travers ce mémoire,
nous tenterons de répondre à la problématique suivante :
« Quels sont les outils vecteurs de développement d'activité
pour l'expert-comptable souhaitant s'adapter et promouvoir l'image de son
cabinet à travers des actions simples et efficaces, associées
à un budget réduit ? » Pour y répondre, nous
poserons, dans une première partie un constat sur la profession et
l'intérêt de la mise en place d'une démarche marketing.
Dans une seconde partie, nous élaborerons cette démarche, afin
que sa mise en place et sa conduite puisse être développée
dans une dernière partie.
La stratégie marketing opérationnel
appliquée aux cabinets d'expertise comptable de moins de 20
salariés
PARTIE 1
Constat sur la profession et intérêts de
la
mise en place d'une démarche
marketing
8
9
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
SECTION 1 : L'ENVIRONNEMENT DE L'EXPERTISE COMPTABLE
EN PLEINE MUTATION
Malgré des changements récurrents dans la
profession comptable, ces métiers ont connu une période
relativement stable quant à la nécessité de
développer leur image ou encore leur clientèle. La
déontologie assez stricte jouait pleinement sa fonction de
régulation. Mais au cours de ces dernières années, le
métier a subi des bouleversements sur le plan économique du fait
d'internet, de la crise économique ou encore le changement de
comportement de la clientèle et des jeunes recrues.
I. Les mutations réglementaires
A. Les changements de la législation
Le travail des experts-comptables, en matière de
comptabilité, de fiscalité, ou de droit social repose sur les
directives, règlements et décisions de la Cour de justice
européenne. Ces derniers sont venus modifier et impacter sur le droit
européen, devenu la principale source du droit français. Comme
les textes sont élaborés sous le droit européen, le
contexte règlementaire de la profession n'est plus le même, il est
devenu de plus en plus complexe.
Dans un même temps, les chefs d'entreprises se sentent
dépassées par ces flux d'informations perpétuels, ils ne
savent pas les appréhender et font donc confiance en leur
expert-comptable pour les aider. Cette complexité a donc
été à bien d'occasions une aubaine pour les experts
comptables.
Paradoxalement, cette complexité devient un
réel handicap pour les experts-comptables noyés dans toute cette
information. Ils doivent donc faire des choix pour leurs cabinets. Ils
acceptent de renoncer à des missions porteuses de résultats mais
demandant une technicité accrue, ou choisissent de développer le
cabinet en recrutant des hommes capables de répondre à cette
technicité, ou tentent
10
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
encore de maîtriser les connaissances
nécessaires pour répondre à la demande de la
clientèle les conduisant à accepter un certain niveau de
risque.
B. La révolution de la directive services
La directive services relative aux services dans le
marché intérieur vise « à faciliter la
liberté d'établissement et de prestations dans les pays membres
de l'Union européenne1 ». En d'autres termes, elle
cherche à simplifier et favoriser les prestataires de services d'un Etat
membre dans un autre Etat membre tout en limitant les entraves de l'exercice.
Elle a été adoptée par le Parlement et le Conseil en
décembre 2006. Les États membres disposaient d'un délai de
transposition de trois ans pour mettre en oeuvre ses dispositions au niveau
national ; il a expiré le 28 décembre 2009.
La présente directive couvre un ensemble
d'activités de services qui représentent environ 40 % du PIB de
l'UE et de l'emploi, notamment l'artisanat, le commerce de détail, la
plupart des professions règlementées... Toutefois sont exclus du
champ d'application les services tels que les réseaux de
télécommunication, les transports, les activités de
jeux...
Quel est alors le champ d'application de cette directive
services ?
Elle s'applique dès lors qu'une entreprise souhaite
s'établir de façon permanente dans son propre pays ou dans un
autre pays de l'UE. Elle peut être utilisée par les entreprises
désireuses de fournir une prestation de service dans un pays de l'UE
sans créer un établissement permanent.
1 Source : Europa.eu
11
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
Le principal intérêt de cette directive services
repose sur la multiplicité des choix et à leur
accessibilité pour le consommateur. Concrètement, la directive a
pour but :
· de simplifier les démarches administratives et
juridiques au développement d'une activité de service ;
· de faciliter le libre exercice sur le territoire et le
libre accès à la prestation ;
· d'affirmer les droits des consommateurs en tant que
prestataires de services ;
· d'accéder à une qualité des
services via une charte de qualité par exemple.
Intéressons-nous à l'impact de cette directive sur
la profession comptable.
La transposition en France2 de la directive
services européenne dans les métiers de l'expertise comptable est
venue considérablement modifier la règlementation en place depuis
1945 qui était sévère mais protectrice. La profession a
donc l'opportunité de s'ouvrir sur de nouveaux marchés
restés jusqu'alors interdits. Les experts-comptables voient leur
périmètre d'activité s'élargir. Néanmoins,
la levée de certaines restrictions fut accompagnée de l'ouverture
de nouveaux cabinets liés sur la communication et concurrents sur de
nombreuses activités ; obligeant les cabinets déjà
présents à se réinventer. Chaque cabinet va devoir adopter
un positionnement stratégique qui redéfinit son offre.
C. L'allègement de certaines barrières de
protection de la profession
Auparavant, le code de déontologie interdisait par
l'article 12-1 la pratique du démarchage commerciale. Mais suite
à un arrêt de la Cour de justice de l'union européenne
rendu en 2011, cet article est jugé non conforme à la directive
(( communication des professions règlementées ».
Par l'article 152 du code de déontologie, un
décret du 30 mars 2012 autorise la pratique commerciale pour les
professions règlementées, tout en respectant certains principes :
(( le respect des dispositions du code de déontologie, relative
à la discrétion, à la dignité, et à
l'honneur de la profession ».
2 Loi du 23 juillet 2010
12
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
Un nouvel article est en voie de préparation afin
d'établir des limites au démarchage interdit, dans certaines
situations pour être en conformité avec la directive
2006/1233. En l'attente de ce nouveau décret, la libre
concurrence entre professionnels est menacée. En effet, l'article 161 du
code de déontologie sanctionne « toute démarche ou
manoeuvre susceptible de nuire à la situation des professionnels
» ; celui-ci peut être utilisée par les concurrents afin
de nuire et d'entraver le démarchage légal. Ainsi sanctionner une
action commerciale dont le comportement n'est pas abusif ou illégal,
serait assimilé à une pratique anti-concurrentielle et remettrait
en cause la directive services.
Par ailleurs, le monopole des experts-comptables fait grand
débat. Qu'en est-il ?
Le privilège ou « la prérogative
d'exercice exclusif » dont dispose les métiers de l'expertise
comptable a fortement évolué. Certaines missions telles que la
paie, les déclarations fiscales ou personnelles ne sont plus la
propriété d'exercice des comptables. Egalement, l'intervention
des nouvelles technologies comme la numérisation et l'imputation des
factures dans la comptabilité ; ou la sous-traitance de la saisie en
France ou à l'étranger mettent en danger le fameux monopole de
cette profession. Parallèlement, l'ordonnance de 1945 autorise que
l'activité d'expert-comptable peut être exercée par les
associations de gestion et de comptabilité4. Ces
dernières résultent de la transformation des centres de gestion
agrées et sont reconnues. Les clients ne font généralement
pas de différence entre l'AGC et un expert-comptable inscrit à
l'ordre.
Le monopole divise donc les experts-comptables : certains le
considère comme l'ultime protection, et d'autres comme un frein. En
effet, la sauvegarde du monopole garantissait à l'expert-comptable une
exclusivité dans son travail et lui permettait de
bénéficier d'un marché porteur. Installé dans la
facilité, l'expert-comptable n'a pas cherché à
évoluer puisque le monopole lui assurait une clientèle
fidèle.
3 Directive 2006/123/CE du Parlement européen et du
Conseil, du 12 décembre 2006, services dans le marché
intérieur [Journal officiel L 376 du 27.12.2006].
4 AGC
13
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
En d'autres termes, ce monopole est à double tranchant
puisque ce mur protecteur a barré la route à l'avenir de
l'expert-comptable.
II. Un marché qui évolue
A. Etat des lieux de la profession
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Pourcentage de répartition
Répartition moyenne du chiffre d'affaires d'un cabinet
d'expertise comptable en France en 2012
Missions traditionnelles comptables Paie et travaux annexes
Commissariat aux comptes
Conseil (facturé distinctement)
En 2012, on compte environ 20 000 experts comptables. Lors
d'une enquête faite sur les résultats de 2010 et 2011, environ 70%
des experts-comptables voient leur chiffre d'affaires en hausse, contre
seulement 15 % qui ont dû faire face à une baisse de leurs
revenus. Le chiffre d'affaires des cabinets sans salariés ou avec un,
stagne voire recule contrairement aux cabinets de moins de 10 salariés
dont le chiffre d'affaires est en progression. Ceux de 10 à 19
salariés constatent une baisse, et les cabinets de 20 à 49
arrivent à maintenir leur chiffre d'affaires.
14
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
La répartition du chiffre d'affaires des cabinets
d'expertise comptable est essentiellement basée (environ 71%) sur les
missions traditionnelles à savoir la tenue de la comptabilité,
l'établissement du bilan, les principales déclarations fiscales
et sociales. Les travaux de paie ne représentent que 14% du chiffre
d'affaires de l'expert-comptable, toutes les sociétés n'ont pas
un pôle social au sein de leur structure et ils sous-traitent parfois
à d'autres sociétés. Le social est vu comme « un plus
» pour la fidélité du client. Les travaux de commissariat
aux comptes représentent une faible part du chiffre d'affaires seulement
7% mais ce pourcentage est à relativiser puisque tous les cabinets ne
font pas du commissariat aux comptes. Le dernier pôle celui du conseil,
élément essentiel de notre profession ne représente
qu'étrangement que 8% du chiffre d'affaires ; pourtant c'est lui qui est
vecteur de gain de productivité et qui ne pourra être
substitué aux nouvelles technologies.
D'après une étude, les clients des cabinets
sont globalement satisfaits des prestations proposées par leur
expert-comptable. Toutefois, ils leurs reprochent un manque de conseils sur la
gestion et la négociation de leur crédit, mais également
sur des missions de gestion du patrimoine. Sur ce dernier point,
l'entrée de l'expert-comptable sur ce marché, semble
périlleuse car il n'est pas le seul à s'y positionner.
B. Une transformation des exigences des clients
L'évolution des moeurs témoigne d'une tendance
à une forte revendication de liberté et de rupture avec les
schémas conservateurs. Tous ces changements concomitants impactent
profondément et durablement la profession. L'évolution du
marché, en corrélation avec les difficultés
économiques des clients des cabinets, risque d'être brutale pour
la profession. Il convient donc d'anticiper ces changements afin de garantir la
pérennité des cabinets.
En cette période de crise, les clients attendent
toujours plus de leur expert-comptable dans des délais de plus en plus
courts avec des honoraires de plus en plus contestés. La situation
financière des cabinets
15
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
devient moins confortable. En effet, certains clients
étant en difficulté, il faut réaliser plus de prestations
pour eux en facturant moins d'honoraires.
Plus loin encore, la crise économique a
entrainé de nombreuses cessations d'activités, ou de rachat
d'entreprises et de départ à la concurrence. La perte de cette
clientèle est difficilement remplacée car peu d'entreprises
voient le jour actuellement, et la concurrence sur les « bons »
dossiers est féroce.
Les bons clients peuvent faire néanmoins le choix de
rester chez leur expert-comptable mais en demandant à renégocier
les honoraires. Ils recherchent des tarifs plus attractifs mais
également de plus de conseils. Les mutations règlementaires et
leurs complexités ont été une aubaine pour les experts
comptables, mais actuellement les clients sont plus exigeants et leur demande
ne peut être comprise dans la facturation annuelle, l'expert-comptable
tente alors de vendre une mission complémentaire qui est souvent
contestée. L'expert-comptable doit devenir un « technico-commercial
».
Toutefois la crise ne peut pas être la cause de tous les
maux.
La concurrence entre cabinets est féroce, puisque
grâce notamment aux nouvelles technologies ou encore à la
délocalisation de la saisie, les cabinets sont en mesure de proposer des
prix plus attractifs, remettant ainsi en cause la facturation.
Enfin, l'apparition des sites Internet qui proposent une
tenue de comptabilité traditionnelle en ligne attirent de plus en plus
la nouvelle génération Y qui est surnommée la «
génération zapping », et qui contrairement à ses
ainés n'est pas fidèle et n'éprouve aucun complexe
à quitter son expert-comptable.
Dans le même ordre, l'apparition du statut
d'auto-entrepreneur est pour l'expert-comptable un manque à gagner
assuré, puisqu'aucune formalité n'est à établir.
16
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
III. Nouvelle donne au sein des cabinets
A. Générationnelles
Actuellement sur le marché du travail, quatre
générations cohabitent. Parmi elles, la génération
Y, appelée également "Why"; elle succède à
la génération X qui elle-même se substitue à la
génération des Baby-Boomers.
La génération Y est née entre les
années 1980 à 1996 ; elle est jeune, multitâche et ultra
connectée. Elle a surtout une autre vision du monde professionnel que
l'avait ses ainés : d'abord sur la pratique, puis sur les valeurs du
travail. Les nouvelles technologies d'information et de communication font
parti intégrante de leurs vies professionnelles, et personnelles.
Travailler sans ordinateur ou accès à Internet, n'est plus
envisageable. Pour les "Why", travailler se résume à
accéder à l'information, à collaborer et partager avec ses
collègues tout en favorisant l'innovation.
Elle ne voit pas non plus la hiérarchie comme ses
ainées, elle sait que son employeur ne peut lui garantir une
durabilité dans son emploi ou une progression.
Rappelons que cette génération s'est construite
dans un contexte économique instable, où l'avenir est incertain
avec une concurrence accrue et un chômage en perpétuelle
augmentation. Ils sont donc empreints au doute et ont peur de leur avenir
professionnel. De ce fait ils n'hésitent pas à quitter leur
entreprise dès lors qu'elle ne répond plus à leurs
attentes.
En fin de compte, que cherche cette génération
Y ? Avant tout, elle veut s'épanouir sur le plan personnel en tentant
d'identifier les moyens qu'ils lui permettront d'y parvenir. Sa
réflexion sur le travail intervient à ce moment-là, "en
quoi et comment le travail peut-il contribuer à mon bonheur ?".
C'est un tout nouveau mode de pensée, les conditions
de motivations au travail ne sont plus les mêmes et elles inversent
même l'ordre de satisfaction des besoins ce qui requiert une nouvelle
posture de la part des managers. Le travail est pour cette
génération, un élément constructif du bonheur et
non plus un devoir, ou un moyen d'accumuler des richesses. Ce qui compte pour
eux, c'est la motivation et l'envie.
17
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
B. Technologiques
Au-delà des changements législatifs, la
profession a connu un vrai bouleversement avec l'arrivée des
technologies. Les innovations modifient de façon générale
le fonctionnement des entreprises, mais elles ne cessent d'accroitre et
d'apporter de nouvelles solutions permettant une meilleure organisation des
sociétés et de réaliser des gains de productivité
important. Aujourd'hui, elles permettent notamment une
dématérialisation complète des documents qui deviennent
accessibles de partout ; celles-ci s'étendent également aux
documents servant de modèles qui sont formatés et facilitent la
transmission interne ou encore externe.
Les NTIC5 nous permettent également de
gérer au mieux la profusion d'informations transmises par les
législations ou encore celles des clients... D'après des
statistiques, les professionnels passent de 5 à 15% de leur temps
à lire de l'information, et jusqu'à 50% à la
rechercher.
Ces innovations technologiques ont transformé les
habitudes des comptables devant repenser leurs méthodes. Les outils tels
que le protocole EBICS6 ou EDI illustrent ces propos. Tous ces
dispositifs permettent aux cabinets de réaliser des gains de
productivité importants. Actuellement, même si cela concerne peu
de structures, la numérisation, la reconnaissance des pièces
comptables permettent de réduire les coûts de production en
allégeant l'intervention des collaborateurs.
Le « cloud computing7 » donne
l'accès, grâce à un réseau de
télécommunication des ressources qui sont partagées et
configurables selon les besoins. Il permet aux entreprises d'externaliser tout
ou partie de leurs ressources numériques et offrent des capacités
de stockages quasi illimitée. Cette innovation conduit les cabinets
à repenser leur façon de partager et d'accéder à
l'information autant sur le plan interne qu'externe.
Les nouvelles technologies ne changent rien en l'esprit du
cabinet, mais elles exigent plus de transparence et une
réactivité plus élevée.
5 NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication
6 EBICS : protocole de transmission bancaire (dans le
passé, on parlait d'ETEBAC)
7 Traduction littérale : « informatique dans les
nuages »
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
C. Culturelles
En l'état actuel des choses, l'expert-comptable ne
peut plus seulement être un bon technicien, il doit faire de son cabinet
une entreprise : « un bon expert-comptable peut être un mauvais
manager ». Auparavant, les études des experts comptables
étaient essentiellement basées sur une formation technique telle
que le droit, la fiscalité ou encore la comptabilité. Ce n'est
que récemment que des matières comme le marketing et la
stratégie ont vu le jour. Ainsi toutes les problématiques
liées au management d'entreprise restent des sujets abstraits pour eux
et parfois sans intérêt. Cette position leur assure un confort,
mais ils doivent sortir de cette zone pour perdurer.
L'expert-comptable, manager doit montrer l'exemple et
l'état d'esprit qui doit régner au sein de son cabinet. Il
devient de ce fait un entrepreneur et doit alors créer son
identité et s'imposer, car, à défaut, il sera
menacé par la concurrence. Au-delà de cette menace externe, les
prestations proposées par les cabinets sont parfois mal comprises par
les clients ; dans ces conditions la différenciation devient une
problématique stratégique primordiale pour les cabinets. Or, la
différenciation ne peut passer que par une réelle identité
du cabinet et de ses collaborateurs.
Certains cabinets sont déjà positionnés
en construisant une offre basée sur du 100% « online
», réduisant ainsi ses coûts fixes et proposant une
offre « low cost ». D'autres encore, on choisit de se
spécialiser d'après les secteurs d'activité comme la
pharmacie, le tabac-presse ou les comités d'entreprise...Cette
spécification leur permet une technicité accrue et
d'établir une communication ciblée.
18
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
SECTION 2 : LA DEMARCHE MARKETING, UN ENJEU STRATEGIQUE
POUR LA PROFESSION
Face aux idées reçues : « la stratégie
marketing, c'est pour les grands cabinets », les cabinets
d'expertise-comptable n'ont pourtant pas le choix et doivent se
démarquer pour survivre.
« Celui qui ne prévoit pas les choses lointaines
s'expose à des malheurs prochains »
Confucius
Notre profession, autrefois, obtenait un degré de
fidélité important. L'expert-comptable était l'homme de
confiance de l'entrepreneur. Tout comme d'autres professions
réglementées, le notaire de famille, le médecin de
famille,... l'expert-comptable était le conseiller
privilégié du chef d'entreprise. Aujourd'hui les choses
évoluent, la gestion et la valorisation du capital client sont
essentielles.
I. Le marketing au sein de la profession
A. Etat des lieux via un questionnaire adressé
aux cabinets d'expertise-comptable
Avant même d'établir une démarche
marketing, le cabinet doit se poser des questions et y répondre de
façon honnête et précise. Si les dirigeants sont dans cette
« démarche », c'est qu'ils ont eu une réelle prise de
conscience de l'environnement externe dans lequel leur métier
évolue. A eux maintenant d'établir un diagnostic interne afin de
définir les ordres de priorités.
19
20
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
AUTO DIAGNOSTIC DEFINISSANT LES ORDRES DE
PRIORITES
N°
|
Questions
|
Réponses
|
|
|
Non
|
1
|
Avez-vous réfléchi à la façon dont
vous allez développer votre chiffre d'affaires ?
|
X
|
|
2
|
Est-ce que l'ensemble du personnel souhaite aller de l'avant
dans cette démarche ?
|
|
X
|
3
|
Y-a-t-il une personne au sein du cabinet responsable de
développement ?
|
|
X
|
4
|
Le fichier client est-il seulement utilisé pour
chercher un numéro de téléphone, une adresse postale ou un
courriel, ou au contraire comme un outil de développement des missions
?
|
|
X
|
5
|
Est-ce que tous les collaborateurs ont connaissances des
missions que propose son cabinet ?
|
X
|
|
6
|
Vos collaborateurs savent-ils vendre les missions
proposées ?
|
|
X
|
7
|
Y-a-t-il des outils permettant d'aider les collaborateurs
à vendre des missions connexes aux missions traditionnelles ?
|
|
X
|
8
|
Savez-vous vendre vos missions ?
|
|
X
|
9
|
Diriez-vous que vous êtes un bon "commercial" ?
|
|
|
10
|
Contrôlez-vous la satisfaction des missions
effectuées auprès de vos clients ?
|
|
X
|
11
|
Avez-vous fixé des objectifs avec votre équipe en
termes de compétitivité ? Si oui, avez-vous mis en place un
système permettant le suivi de vos résultats ?
|
|
X
|
|
Ce modèle est représenté en annexe 1 page
62
21
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
Ces questions sont préliminaires à toutes
prises de décision de la part des chefs d'entreprises. Ici, le
questionnaire a été rempli par le cabinet dans lequel j'effectue
mon stage : à ce questionnaire l'associé a répondu que
très rarement par la positive (seulement 25% de réponses
positives).
La plupart des cabinets pensent qu'une stratégie est
déjà en place dans leur structure, mais malheureusement, les
collaborateurs ne la connaissent pas ou trop peu car celle-ci n'est pas
identifiable ni formalisée et encore moins suivie. Face au
questionnaire, l'expert-comptable comprend qu'il doit réagir.
De plus, le problème récurrent des cabinets
c'est de ne jamais avoir le temps... « On verra après la
période fiscale ? », dommage car en attendant des cabinets prennent
le temps et réussissent à développer des stratégies
de marketing efficaces.
B. Les caractéristiques de la profession comme des
atouts dans la démarche
L'expertise comptable est indispensable au bon fonctionnement
de la société. Dans tous les pays, il a un rôle
sociétal qui ne faillit pas à ses obligations. Ce rôle est
à caractère double :
· C'est un rédacteur de déclaration
fiscale car la collecte d'impôt est fondamentale pour le budget de
l'Etat, et doit être exécutée par un personnel
compétent qui soit capable de remplir ces fonctions avec un sens profond
de l'éthique et de l'intégrité.
· C'est un protecteur de l'investissement via sa mission
d'audit légal, puisqu'il est le seul garant de la santé des
entreprises.
La profession d'expert-comptable n'est pas facile
d'accès, les études sont longues et semées d'embuches,
mais elles restent accessibles soit via le réseau classique :
DCG8, puis DSCG9 ; soit via les
8 Diplôme de Comptabilité et de Gestion
9 Diplôme Supérieur de Comptabilité et de
Gestion
22
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
IAE10 ou encore écoles de commerce donnant
accès aux licences et masters CCA11 permettant une validation
partielle du DSCG. Enfin, après trois années de stage suivies de
l'élaboration d'un mémoire et d'examens, le but ultime approche.
Mais une fois diplômés, les connaissances ne suffisent pas pour
autant, il faut être à l'affut des nouvelles
règlementations, de la vie économique et des
problématiques sociétales. Le capital humain est donc fondamental
dans les métiers de prestations comme l'expertise comptable. Egalement
notre métier est porté par des valeurs comme la
compétence, l'éthique et la confiance. Notre marque est aussi
synonyme de réseau (environ 20 000 professionnels) et de partage
d'expérience, offrant une proximité exceptionnelle avec les
acteurs économiques. Tous ces fondamentaux constituent pour la marque de
l'expert-comptable, une vraie valeur immatérielle sur laquelle la
profession doit capitaliser.
Sur la pratique, les normes d'exercice
professionnelles12 sont les ambassadrices de la marque de l'expert.
Elles assurent pour le client une juste et bonne application des règles,
la délivrance d'un travail de qualité et de niveau. Par leurs
biais, elles renforcent le niveau de confiance des clients envers leurs
experts-comptables. La profession jouit d'une large notoriété et
d'une excellente image auprès des entreprises ou encore des
associations, elle est d'ailleurs contrôlée tous les six ans par
leurs pairs. Il est essentiel que chacun des cabinets s'approprient cet atout
et en fasse un pilier de la communication.
II. Anticiper les principales mutations de
l'environnement
A. Pourquoi changer ?
« Les espèces qui survivent ne sont pas les
espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui
s'adaptent le mieux aux changements »
Charles DARWIN
10 Institut d'Administration des Entreprises
11 Contrôle Comptabilité et Audit
12 Les NEP
23
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
D'après le constat posé préalablement,
la rentabilité et le développement des cabinets comptables en
France n'est plus le même. Il semble difficile pour le chef d'un cabinet
de petite ou de moyenne structure de prendre le recul nécessaire pour
repérer quels sont les mouvements (au sens large) apportées
à la profession, il faut ensuite prendre le temps de les analyser, puis
enfin en tirer toutes les conséquences pour son activité.
Pourtant si ces mutations ne sont pas prises en compte suffisamment tôt,
elles peuvent menacer la survie de l'exploitation.
Alors même si, nous, Homme du chiffre nous souhaitons
par-dessus tout, une rentabilité meilleure de nos cabinets et un
accroissement de notre chiffre d'affaires, il est également
intéressant pour le dirigeant de placer l'image du cabinet au centre de
la réflexion. Il peut le faire par la mise en oeuvre d'actions
même si celles-ci prennent du temps avant de produire leurs effets.
Dans un environnement mouvant comme l'est le nôtre, il
faut donc en permanence être en position d'identifier les modifications
de l'environnement pour être à même d'y réagir.
B. Quand changer ?
La réponse à cette question serait de dire :
« quand tout va mal. ». En effet, pourquoi changer la structure d'un
cabinet dès lors que son activité se développe et sa
rentabilité croît. Mais pourtant, il serait intéressant de
profiter d'une situation structurelle favorable de l'entité pour
développer une démarche stratégique intéressante et
prendre du temps pour l'élaborer. Malheureusement dans notre profession,
les dirigeants n'ont pas ce reflexe et ont, au contraire tendance à se
« reposer sur leurs lauriers » ; ils sont dans un «
laisser-faire », pourtant les changements ont été
annoncés depuis déjà longtemps.
24
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
mise en place d'une démarche marketing
En effet le 55ème congrès de l'ordre des experts
comptables qui se tenait en 2000 avait pour thème « Ambition 2010
», se résumant par le schéma suivant :
Ambition 2010
MODELE HISTORIQUE DE LA PROFESISON
|
LA PROFESSION EN
2010
|
|
Clientèle Captive A conquérir
Axes de développement Produit
Services
Production Valeur ajoutée
Productivité Innovation
Marchés Issus de la
règlementation A imaginier
A développer
Concurrence Interne Externe
Investissements Faibles en matériels
Elevés en immatériel
Modèle de management Profession
libérale Entrepreneur
Source : « Experts-comptables : l'Heure des
grands défis » - d-cryptages, page 8
Ce tableau montre bien que l'évolution et les
changements étaient déjà en marche, mêmes bien avant
la crise. Il faut toutefois reconnaître que ces mutations ont pris plus
de temps que prévues et ainsi elles n'ont pas poussé
l'expert-comptable à prendre conscience de la réalité du
marché à venir, pourtant il est plus que temps de changer.
PARTIE 1 : Constat sur la profession et
intérêts de la
En conclusion,
Au terme de cette première partie, nous avons vu que
la profession connaît des mutations dans des domaines qu'elle ne peut
contrôler comme les changements de règlementation, les nouvelles
technologies et la venue de la génération Y. Toutefois, elle est
encore en mesure d'établir et d'améliorer sa structure afin de
faire face à ces modifications incontrôlables. La profession jouit
d'un précieux atout, celui de « sa marque ». Ses valeurs
« Science, Conscience, Indépendance » issues du code de
déontologie garantissent une qualité de service et apportent une
sécurité pour le marché ciblé ; elles
véhiculent une communication forte. Face à la conjoncture, une
stratégie est donc nécessaire puisque la rentabilité des
missions traditionnelles est en déclin, il doit s'intéresser
à des missions à plus forte valeur ajoutée permettant la
fidélisation de sa clientèle existante, mais également
chercher de nouveaux marchés. De ce fait, le professionnel doit orienter
son cabinet dans une démarche marketing s'il veut devenir
compétitif face à une concurrence accrue.
mise en place d'une démarche marketing
25
La stratégie marketing opérationnel
appliquée aux cabinets d'expertise comptable de moins de 20
salariés
26
PARTIE 2
Elaboration de la démarche marketing
du cabinet
27
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
SECTION 1 : EVALUATION DU POTENTIEL DE CROISSANCE
Après l'analyse de l'environnement externe des
cabinets rassemblant à la fois ses opportunités et ses menaces,
intéressons-nous à son potentiel interne. Ce dernier est un
élément indispensable à la mise en place d'une
démarche marketing, il permettra au cabinet de mettre en
corrélation son positionnement futur d'après son
marché-cible.
I. Analyse des facteurs clefs de succès du
cabinet
Avant « d'analyser », il convient de «
définir ». Que sont les facteurs clefs de
succès13 ?
Ils rassemblent les éléments
stratégiques dont une organisation doit maîtriser, dans un secteur
donné pour répondre à la concurrence. Les FCS sont
analysés en fonction de leur environnement qui les caractérise.
Leur analyse doit être préalable à la mise en place des
ressources dont disposent l'organisation et à l'identification de ses
compétences.
A. Analyse des potentiels du cabinet
En fonction du savoir-faire et des ressources
disposées, le cabinet dispose d'un domaine de compétence
technologique qu'il peut exploiter et développer sans subir de handicap
concurrentiel. Le cabinet doit donc :
13 FCS
28
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
· Identifier son domaine de compétence à
partir de l'analyse de ses atouts et de ses points forts technologiques ;
· Compenser ses faiblesses par des actions internes
améliorant ses ressources, et son organisation, et par des
stratégies de ressources externes ;
· Rechercher l'excellence dans son activité ;
· Redéfinir son métier en fonction de
l'évolution de son domaine de compétence.
S'ajoute au potentiel technologique du cabinet, son potentiel
en ressources humaines. C'est l'économiste Gary BECKER14 qui
a mis en évidence l'importance du capital humain dans le processus de
croissance. Pour perdurer et réussir, les cabinets doivent maximiser ce
capital afin qu'il y ait une réelle maîtrise des connaissances et
fondamentaux leur permettant d'être de bons techniciens. Paradoxalement,
les ressources humaines sont souvent le principal obstacle à la
croissance puisqu'elles disposent soit, de compétences insuffisantes,
soit elles ne s'imprègnent pas de l'état d'esprit du cabinet.
La taille et l'organisation du cabinet sont bien
évidemment des critères à prendre en compte dans le
diagnostic interne du cabinet. Le professeur A.D CHANDLER15 montre
que la taille d'une entreprise n'est pas nécessairement la clé de
réussite. En effet, il pense que les bonnes performances d'une
entreprise reposent sur la constitution de capacités organisationnelles
solides. De ce fait, il préconise une culture d'entreprise
centrée sur le partage des responsabilités, une
décentralisation des décisions courantes et une bonne circulation
des informations. Toutefois, ce modèle doit être nuancé,
car l'environnement vient nécessairement perturber la stratégie
mise en place, qui à son tour viendra modifier la structure.
Enfin, toute stratégie nécessite des
investissements, il faut donc analyser le potentiel financier des cabinets. La
rentabilité est un élément essentiel du potentiel
financier de l'entreprise car elle permet d'accroître les moyens de
financement internes disponibles grâce à l'autofinancement,
c'est-à-dire que
14 Dans son ouvrage « The Economics of discrimination
»
15 Dans son ouvrage « Stratégies et structures
de l'entreprise »
29
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
les capitaux propres augmentent grâce à la mise
en réserves des bénéfices réalisés. Il faut
retenir que la qualité et la pertinence des stratégies ont pour
effet d'accroître le potentiel financier de l'entreprise :
Croissance de l'entreprise
Amélioration de la rentabilité
La dynamique financière de la
croissance
Autofinancement
Amélioration de la structure
Capacité d'emprunt
Financement d'investissements corporels et incorporels
« L'analyse stratégique », Comptalia
B. Questionnaire évaluant les
éléments tangibles et intangibles du cabinet
Ce questionnaire, présenté en annexe 2 page 63
permet aux cabinets d'analyser le potentiel de leur structure. Il met en
évidence les forces et les faiblesses de la structure par l'analyse de
ses compétences et de ses facteurs clés de succès. Ce
questionnaire doit être établi au préalable d'une
démarche de développement et devra, en fin d'action commerciale
être repris pour voir si le cabinet a su appréhender et bannir ses
faiblesses de sa structure.
30
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
Cette démarche est intéressante dès lors
qu'on y répond objectivement. De ce fait, l'expert-comptable peut
recueillir les avis de ses collaborateurs, ou encore par des « yeux »
extérieurs à l'entité c'est-à-dire des
confrères ou consultants. Cet audit permettra de rendre un avis objectif
et décisif.
Une autre méthode est possible, celle de la
démarche-qualité, passant en revue les processus du cabinet et en
cherchant à révéler des axes d'amélioration et
corriger les faiblesses (« les non-qualités).
Enfin le benchmarking paraît intéressant dans la
mesure où il permet au cabinet de comparer ses performances à
celles de son secteur d'activité.
II. Identification des besoins de la clientèle
à partir d'une base de
données
A partir de l'analyse des compétences et du potentiel
interne du cabinet, l'expert-comptable a maintenant une idée plus
précise des prestations qu'il est en mesure d'offrir à sa
clientèle ou ses prospects. A ce stade, il convient de
s'intéresser de plus près à la clientèle.
A. Développement du fichier client
Malheureusement, dans un cabinet d'expertise comptable, il
est fréquent de voir chacun des collaborateurs recueillir des
informations sur ses clients sans aucun formalisme. De plus, sur les
informations fournies figurent généralement le strict minimum.
Alors, pourquoi ne pas construire un fichier client
réunissant des informations pertinentes, qui dans un premier temps
analysera, puis segmentera pour enfin détecter les besoins des clients ;
un réel outil de production pour l'expert-comptable...Ce fichier pourra
être présenté sous la forme de l'annexe 3 page 64.
31
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
Il peut être construit par l'entité directement
avec les outils tels que Excel ou encore Access16, outils qui
permettent de facilement faire des « tris », des « filtres
», ou encore des « tableaux croisés dynamiques »
indispensables pour regrouper les données. Mais le plus important est de
l'alimenter quotidiennement, le fichier fait partie intégrante du
travail du collaborateur.
Figurent dans ce répertoire, deux types
d'éléments, à savoir :
· Les critères dits « existants » ;
· Les critères dits « subjectifs ».
Nous ne développerons pas tous ces critères, mais
intéressons-nous toutefois à certains d'entre eux.
Par exemple, le critère de
l'activité, semble somme toute banal et pourtant il
renseigne sur bien des points. En effet, il permet, via un filtre sur Excel
d'identifier les activités dans lesquelles le cabinet est
présent. De plus, en mettant en corrélation l'activité
avec le questionnaire destiné à évaluer le potentiel des
collaborateurs, ce type d'activité est peu développé alors
même que le cabinet dispose d'experts au sein de son équipe.
L'âge du dirigeant est un facteur
très intéressant dans le fichier client, car grâce à
cela, de nouvelles missions pourront voir le jour comme une mission
d'accompagnement à la transmission, ou d'évaluation de son
entreprise avant une éventuelle cession.
Les critères subjectifs se construisent par
l'interprétation et l'opinion du collaborateur et expert-comptable de la
société. Ils ne sont qu'exhaustifs et doivent être repris
régulièrement, pour devenir un réel atout. Qu'en est-il ?
Détaillons le critère définissant le type de dirigeant.
Il est important pour le cabinet de connaître les
qualités et défauts des dirigeants pour pouvoir lui proposer des
prestations adéquates.
16 Logiciel de gestion de bases de données
32
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
De ce fait, le cabinet peut mettre en place un code pour
signifier le type de dirigeant :
· Les dirigeants dits « de terrain »
(HT17) sont peu préoccupés par la gestion de leur
société. Ils ne s'intéressent, en effet qu'à la
production ou le service qu'ils rendent. L'organisation et l'administration de
leur entreprise ne font pas parti de leurs points forts, et font appel à
l'expert-comptable uniquement dans la démarche légale. Cette
clientèle est généralement réticente à la
proposition de nouvelles missions, et ne s'intéressent qu'au coût
de cette nouveauté.
· Les dirigeants dits « d'écoute »
(HE)18 ressemblent aux hommes de terrain, à l'exception
près qu'ils cherchent à s'améliorer et sont à
l'écoute de toute proposition leur permettant de progresser et d'avoir
une meilleure gestion.
· Les dirigeants dits « de réflexion »
(HR)19 regroupent les dirigeants qui savent agir et manager. Ils
sont généralement très intéressés par les
nouvelles prestations. Ils veulent toujours plus pour leur
société.
Une fois que le collaborateur, ou l'expert-comptable a
identifié les types de dirigeants de son portefeuille, des propositions
peuvent être effectuées. Il n'est, par exemple pas
nécessaire de proposer une mission à un dirigeant de terrain si
celui-ci même ne souhaite pas investir dans son entreprise.
Contrairement, aux autres types de dirigeants qui sont à
l'écoute. Il sera peut-être intéressant de proposer une
mission de contrôle interne au dirigeant de type HE, afin d'analyser les
risques éventuelles de sa structure. Enfin, pour les dirigeants de
réflexion, des missions de gestion patrimoine ou d'optimisation fiscale
semblent pouvoir les concerner.
17 Homme de terrain
18 Homme d'écoute
19 Homme de réflexion
33
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
B. Positionnement : adaptation de l'offre aux besoins des
clients
L'analyse de l'environnement externe et l'évaluation
du potentiel du cabinet interne vont aider le cabinet à valider
définitivement ses marchés-cibles.
A travers ce fichier client, le choix de développement
du cabinet prend forme. Il faut maintenant mettre en adéquation les
missions confiées aux collaborateurs avec leurs compétences. Les
interrogations se portent sur les missions porteuses de valeur ajoutée ;
celles-ci sont malheureusement peu pratiquées voire jamais.
Fort de ce constat, le cabinet doit établir une
stratégie de concentration où il cible un nombre restreint de
segments, voire un seul, et concentre l'ensemble de ses moyens sur cette ou ces
cibles.
La démarche de cette stratégie est la suivante
:
· Développer en priorité les missions
à forte valeur ajoutée.
Toutefois, il faudra prendre en compte le facteur
concurrentiel, il n'est pas intéressant pour le cabinet de prendre des
risques s'il existe une concurrence reconnue sur place.
· Mettre en oeuvre les moyens nécessaires.
Pour l'équipe, il s'agira essentiellement de
formations complémentaires dans les domaines choisis.
L'expert-comptable, pourra également faire appel à de nouvelles
compétences, celles nécessaires à son développement
; il devra donc recruter, sous-traiter ou encore coopérer dans un
domaine pour lequel le cabinet s'appuie sur des compétences externes
mais dont il souhaite en tirer les méthodes et le savoir-faire. Enfin,
il devra perfectionner son image commerciale et les contraintes
afférentes.
· Se fixer des objectifs et des délais pour y
parvenir
· Mesurer les résultats.
Ces derniers points et l'image commerciale que
l'expert-comptable souhaite véhiculer seront traités dans la
troisième partie de ce mémoire
34
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
Pour établir un positionnement efficace et rentable,
l'entreprise doit proposer une offre crédible, en cohérence avec
le potentiel du cabinet, être également différente pour ne
pas s'opposer à la concurrence et être attractive en étant
capable de répondre à la demande des clients et nouveaux
prospects.
SECTION 2 : FORMER LES COLLABORATEURS A UNE DEMARCHE
MARKETING
La position du collaborateur est incontournable et
essentielle à la réussite d'une démarche marketing. Mais
au vu de l'image que dégage le mot « marketing »,
l'expert-comptable devra le redéfinir en montrant tous les
intérêts de cette démarche, essentiellement basée
sur l'attractivité du cabinet. Pour former, il faut l'adhésion du
personnel. Pour adhérer, il faut sensibiliser le personnel au
changement.
I. Prérequis en termes de ressources humaines
A. Enclin des collaborateurs au changement
La démarche marketing ne doit pas être
uniquement l'affaire personnelle de l'expert-comptable mais elle doit
être élaborée dans un aspect collectif. A l'heure actuelle,
la réussite d'une stratégie dépend pour une large part de
l'adhésion du personnel. Pourquoi ? Ce sont eux qui sont le plus
régulièrement en contact avec le client, et qui recueillent leurs
confidences. Ils contribuent à la satisfaction du client et un client
satisfait est un client fidèle. A défaut de cette
adhésion, il sera vain pour l'expert-comptable d'imposer une
stratégie, à laquelle le personnel n'adhèrera pas.
Les compétences des salariés, sur le plan
technique sont généralement connues par l'expert-comptable ceci
par le contrôle des dossiers de travail. Toutefois, les collaborateurs
ont parfois des lacunes et n'osent pas l'avouer, qu'elles soient d'ordre
purement technique notamment sur le plan fiscal ou
35
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
comptable, ou encore technologique par la non maîtrise
de tableur Excel par exemple. Ils ont donc besoin de formations
complémentaires. Pour le cabinet cela signifie qu'il existe des
capacités mais que celles-ci sont inexploitées. C'est pour cette
raison, qu'il est souhaitable de faire régulièrement un point sur
les besoins des collaborateurs.
Le problème n'est pas seulement axé sur la
formation, mais sur la vision même du « marketing ». Pourtant
il n'est pas contraire à la déontologie même si ces deux
notions semblent incompatibles, il est important de clarifier la situation
auprès de ses collaborateurs : les cabinets d'expertise comptable
peuvent faire de la publicité. Il est nécessaire de rappeler que
les objectifs d'un cabinet d'expertise comptable sont les mêmes que
toutes autres entreprises.
L'expert-comptable entrepreneur souhaite :
· Chercher à mieux satisfaire sa clientèle et
de surcroît la fidéliser ;
· Attirer de nouveaux prospects ;
· Motiver son équipe avec de nouvelles missions ;
· Connaitre ses concurrents ;
· Disposer d'une démarche stratégique et en
analyser les résultats.
Il en est de même pour l'éthique et
l'intégrité ; deux notions qui ne sont pas remises en cause par
la mise en place d'une démarche marketing. Vendre des missions
adéquates à son client, ne remet pas en cause
l'honnêteté de notre profession.
B. Evaluation des collaborateurs à travers un
questionnaire
Fort de ce constat, il paraît essentiel
d'établir un questionnaire à l'attention des collaborateurs pour
avoir une idée précise des compétences de chacun. Ce
questionnaire est présenté en annexe 4 page 65. Les
réponses apportées permettront à l'expert-comptable de
discerner, si les prestations susceptibles d'être proposées sont
en adéquation avec la stratégie du cabinet. De plus, il permet au
cabinet d'éviter
36
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
de prendre des risques en développant une
stratégie inadaptée par rapport aux ressources humaines
disponibles.
A ce propos, il est important d'informer les collaborateurs
que ce questionnaire est établi dans une démarche de diagnostic
et qu'il n'est pas punitif, il faut donc y répondre le plus
objectivement possible. De plus, l'expert-comptable expliquera que les
réponses lui permettront de ne pas faire intervenir un salarié
sur un domaine qui ne l'intéresse pas ou encore qu'il ne maîtrise
pas. Pour le salarié, ce questionnaire est également positif car
il lui permet de prendre conscience de certaines de ses lacunes et lui donne
l'accès à une formation dans les domaines qu'il
l'intéresse.
Comment est construit ce questionnaire ? Il
s'établit selon 3 principes :
· La pratique : est-ce que le collaborateur
pratique la mission ? (jamais, rarement, régulièrement ou
quotidiennement) ;
· La maîtrise : est-ce que le collaborateur
maîtrise la mission ? (pas maîtrisé, peu
maîtrisé, maîtrisé ou expert) ;
· La formation : souhaite-il
bénéficier de formation complémentaire ou non ?
Comment analyser ce questionnaire ?
Une fois le questionnaire établi, une synthèse
doit être effectuée, ce qui permettra de distinguer les forces et
les faiblesses des collaborateurs. L'expert-comptable pourra ainsi :
· Identifier ces lacunes et y remédier en
prévoyant des formations ;
· Positionner ses orientations stratégiques en
fonction des compétences des collaborateurs ;
· Identifier les domaines dans lesquels le cabinet est
spécialiste ;
· Identifier les missions dans lesquelles il est totalement
absent.
37
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
A travers les réponses apportées, ce
questionnaire permettra d'identifier le salarié pilote, ceux sur qui
l'expert-comptable s'appuie pour développer une motivation collective et
un esprit d'équipe. Les décisions et orientations de la direction
seront transmises à ce chef de projet ; à lui de leur donner un
sens et une cohérence. C'est à lui également d'accompagner
les autres collaborateurs dans le changement et de résoudre les
dysfonctionnements. Après la mise en oeuvre des plans d'actions, il doit
contrôler l'avancement et mesurer le retour à l'investissement.
Dans les cabinets de petite taille, il s'agit essentiellement de
l'expert-comptable lui-même.
II. « Manager le changement »
La réunion de lancement constitue un temps fort de la
démarche ; il engendre le véritable coup d'envoi officialisant le
démarrage du projet et sonnant la mobilisation de toute l'équipe.
Ce sera l'occasion pour l'expert-comptable de présenter le projet
finalisé à l'ensemble des collaborateurs, en leur expliquant les
enjeux de ce projet.
Diriger, c'est faire ce qu'il faut ; gérer, c'est
faire les choses comme il faut.
Peter Drucker
A. Présentation de l'objectif à
atteindre
Les experts-comptables et collaborateurs sont tenus à
des objectifs clairs et précis, les dates sont fixées et on ne
peut y déroger. Pour une démarche commerciale, les collaborateurs
doivent également respecter l'objectif, mais cela implique la
disponibilité de moyens nécessaires à la
réalisation de l'action. Le dirigeant doit clairement définir les
délais et les buts à atteindre.
38
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
Pour répondre à cette nouvelle demande, il est
souhaitable pour les collaborateurs d'être associés à la
réflexion, d'en connaître la nécessité et les moyens
pour y parvenir.
Quelles sont les caractéristiques de cet objectif
?
L'objectif doit être limité dans le
temps ; les collaborateurs doivent respecter les délais
imposés ainsi que le critère quantitatif des missions. La
dimension de temps permet de ne pas dépasser le temps nécessaire
à la réalisation de l'objectif, sans ça la mission
pourrait ne pas être rentable. De plus, ce caractère impose une
pression qui peut s'avérer être positive si elle est synonyme de
stimulation.
L'objectif doit également être
mesurable donc basé sur des faits donnant une indication du
chemin restant à parcourir. Pour ce faire, une unité de mesure
doit être mise en place et respectée.
L'objectif devra être ambitieux mais
non présomptueux et donc être à la portée de tous
les collaborateurs. Pour se donner les moyens de réussir, l'objectif
doit rester accessible et répondre aux analyses faites par
l`expert-comptable ; à défaut, le risque est de décourager
les collaborateurs voire de les perdre.
Enfin l'objectif doit être
fédérateur ; les collaborateurs doivent être en
phase avec le projet et les moyens pour parvenir aux objectifs. A
défaut, les actions ne seront pas bénéfiques et les
objectifs ne seront pas atteints.
Les métiers de l'expertise-comptable et de l'audit
sont des professions où la remise en question des connaissances est
perpétuelle. Il faut sans cesse chercher à s'informer et à
s'adapter aux changements. Il n'est donc pas évident de faire admettre
à une personne de la génération X (née entre 1960
et 1981) que l'évolution du cabinet où elle travaille
dépend notamment de son application dans une démarche
commerciale. Ils sont souvent réticents au changement. Dans ce cas, le
rôle du salarié pilote prend tout son sens, il doit amener cette
génération mais aussi les autres collaborateurs circonspects vers
une mission où leur épanouissement personnel sera
assuré.
39
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
B. Sensibiliser les collaborateurs à la vente
C'est peut-être l'étape la plus
périlleuse. Les collaborateurs sont généralement de
très bons techniciens et savent répondre à ces exigences,
mais les techniques de vente constituent rarement leur domaine
prédilection. L'expert-comptable a donc tout intérêt
à former ou tout du moins sensibiliser ses collaborateurs à la
vente. Cette maîtrise lui permettra de faire une réelle
différence entre un chiffre d'affaires potentiel et des ventes
réelles.
Comment mettre en oeuvre cette action ?
Tout d'abord en démystifiant le terme « vente
» pour les collaborateurs ; et ce, en leur expliquant que « vente
» consiste avant tout à satisfaire le client, et que si son cabinet
ne le fait pas, un concurrent s'en chargera. Les formations peuvent être
faites directement par la personne en charge de la communication au sein du
cabinet, mais il est conseillé de faire intervenir un professionnel qui
saura répondre aux différentes interrogations en toute
objectivité.
L'argumentaire du client ou prospect est
généralement la remise en question de ses honoraires : «
Vous êtes plus cher que votre concurrent. » Que doit répondre
le collaborateur ? Deux choix possibles :
· Le prix est justifié par la qualité du
service rendu et surtout confirmé par l'avantage que procure cette offre
à la société ou au dirigeant. C'est aux collaborateurs
d'apporter la preuve de la rentabilité de leurs prestations.
· Demander au prospect ou client de nous expliquer,
selon lui qu'est ce qui justifie un tel écart de prix ? Cette
explication nous permettra de vérifier si le client a réellement
étudié l'offre concurrente. Ainsi, nous pourrons comparer les
détails de l'offre et surtout percevoir ce qui a de l'importance pour le
prospect.
Les compétences relationnelles ne sont pas
innées, elles doivent être comprises, apprises puis enfin
adoptées par l'équipe.
40
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
Quelles sont les bases d'une bonne communication ?
Affirmer sa différence
Les
techniques de vente
Savoir mettre en valeur son
produit
Séduire le prospect ou
l'actuel
client
Ce schéma a été établi
d'après les techniques de vente glanées sur les marchés.
Elles sont parfaitement applicables au monde des affaires.
La mise en valeur du produit passe non
seulement par la connaissance au préalable des prestations
proposées par le cabinet, mais aussi par leurs mises en application.
La séduction du client se fait par
l'attitude, il faut faire preuve d'empathie et tenter de maîtriser le
langage non-verbal.
Afficher sa différence ne pose plus
de problème dès lors que l'on sait questionner le client sur ses
attentes et argumenter pour expliquer les forces du cabinet. Il faudra
développer une argumentation en termes de bénéfices
apportés au client.
L'expert-comptable doit mobiliser son équipe pour
qu'elle ne soit pas uniquement dans la production de travaux comptables ou
fiscaux, mais dans une logique de fidélisation voire de prospection.
En conséquence, il apparait essentiel que chaque
collaborateur comprenne l'importance de sa double casquette :
· Celle du cabinet : le collaborateur
contribue à améliorer l'image du cabinet, à
développer sa notoriété, à augmenter la valeur
ajoutée de l'offre.
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
du cabinet
· Celle du client : il sait
écouter les attentes et détecter les besoins,
réfléchir à l'utilité que pourrait apporter une
mission pour le client, proposer une offre satisfaisante...
L'expert-comptable doit donc sensibiliser efficacement son
équipe pour supprimer tous blocages quant à la mauvaise
perception de ce qu'est un commercial ; il faut dépasser les aprioris et
ne pas tomber dans le cliché. Le collaborateur doit avoir connaissance
de toutes les prestations proposées dans son cabinet.
41
PARTIE 2 : Elaboration de la démarche
marketing
En conclusion
Les cabinets admettent facilement que la fonction marketing,
communication, vente est réduite voire quasiment inexistante dans leur
structure. En conséquence, on peut penser que ces structures disposent
d'une marge de progression et d'un potentiel de développement
très important compte tenu notamment de leur excellente renommée.
Ainsi dans un premier temps, l'analyse des facteurs clés de
succès et le potentiel interne permettront au cabinet d'avoir
connaissances de ses forces et faiblesses sur le marché ciblé.
Puis la mise en corrélation du fichier client avec les
compétences des collaborateurs viendront orienter et définir le
cap à tenir. Enfin, le plan d'actions ne peut être perçu
comme une simple liste de « choses à faire ». Il doit au
contraire constituer un véritable engagement de la part de tous. Le mot
« tous » rappelle qu'une démarche marketing est avant tout une
démarche collective, et qu'elle ne peut être le fruit des seules
réflexions et des actions du dirigeant. A défaut les
résultats seront nécessairement décevants.
du cabinet
42
La stratégie marketing opérationnel
appliquée aux cabinets d'expertise comptable de moins de 20
salariés
43
PARTIE 3
Mise en place et conduite de la
démarche marketing
44
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
SECTION 1 : PERFECTIONNEMENT DE L'ACTION
COMMERCIALE
L'offre de l'expert-comptable ne peut être une
énumération de ses compétences techniques et de ses
expériences. Rien ne sert d'analyser le marché ou la concurrence
si la réflexion ne débouche pas sur un plan d'actions
précis et planifié qui doit obéir à des
contraintes.
Ne pas planifier, c'est planifier son échec.
Anonyme
I. Promouvoir l'image du cabinet
A. Professionnaliser la charte graphique
Avant toute action commerciale, il est intéressant de
développer une charte graphique. De quoi s-`agit-il ?
Une charte graphique crée et véhicule
l'identité visuelle du cabinet. Son élaboration constitue une
étape stratégique dans la communication du cabinet. Le visuel sur
la mémorisation et la perception d'un client ou d'un prospect est
déterminant. Notons toutefois, que la qualité de cette charte
n'est pas à négliger, il en va de l'image du cabinet ; elle doit
donc être en cohérence avec l'image du cabinet.
Cette charte est généralement constituée
:
· Du nom de la structure ;
· Du logo ;
· De la police de caractères ;
· Des couleurs dominantes ;
· Et éventuellement d'un slogan.
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
45
L'utilisation de cette charte est
généralisée puisqu'elle s'applique à l'ensemble des
documents « presse », comme les lettres à en-tête, les
cartes de visites, la plaquette du cabinet, les lettres de mission... ; mais
également « web » sur le site web du cabinet, les mails ou
encore les newsletters... La charte doit fixer une image qui est fonction de
l'environnement externe et du potentiel interne du cabinet.
Comment créer une charte graphique ?
Plusieurs possibilités sont à envisager ; elles
dépendent essentiellement du budget qu'on veut y attribuer.
A faible coût, et dans la plupart des cas, les
experts-comptables créent leur charte en totale autonomie. Ils
s'inspirent de logos trouvés sur Internet20, ou
créés via Word. Le logo et la police choisis doivent être
simples, clairs et précis, l'originalité n'est pas
réellement un critère décisif dans notre activité.
Le coût correspond à un temps de travail d'environ 3 à 4
heures.
Une autre option est envisageable en ayant recourt à
un professionnel. Dans ce cas-là, le coût sera
nécessairement plus élevé, il faut compter environ 2
000€ HT pour la création et la conception de la charte. Ainsi, il
est intéressant de prendre en compte les outils technologiques dont
dispose le cabinet, puisque les coûts liés par exemple à
l'impression peuvent varier.
Enfin, certains cabinets utilisent le logo distribué
par l'ordre des experts-comptables, toutefois, la personnalité et
l'image du cabinet ne sont pas réellement mises en valeur.
20
www.graphism.fr
46
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
B. Produire la plaquette du cabinet
Contrairement à la charte graphique, les experts
comptables ne sont pas tous unanimes pour la production d'une plaquette,
pourtant elle est un support de communication attrayant surtout lorsque tous
les concurrents en disposent.
En effet, elle contribue à améliorer l'image du
cabinet à l'extérieur, en étant distribuée
judicieusement elle développe la notoriété du cabinet. A
l'intérieur de cette plaquette, il est possible d'y inclure des fiches
missions personnalisées, ou la proposition de mission pour un nouveau
client. Elle s'adapte donc à l'offre, au profil et aux besoins
spécifiques du client. Élément essentiel, elle doit
être créée dans le respect de la charte graphique,
c'est-à-dire avec le même logo et la même police ; il faut
donc une cohérence et une harmonie avec les autres supports tels que les
courriers, les newsletters ou encore les cartes de visites.
Comment créer une plaquette commerciale ?
Comme la charte graphique, elle peut être faite
directement par le cabinet avec les moyens dont il dispose, mais l'impression
ne pourra être effectuée que par un professionnel puisque la
plaquette doit être cartonnée.
Mais généralement, les cabinets font appel,
pour la conception à des professionnels car ils disposent de peu de
temps. Des entreprises telles que Expert-Info proposent un package comprenant
la réalisation d'une plaquette commerciale, les newsletters et leurs
diffusions ou encore la création d'un site Internet. En dehors de cette
formule « tout compris », le coût fixe d'une plaquette est
estimé à 1,50€, auquel on ajoute le temps de travail du
collaborateur, estimé 3 à 4h.
Grâce à ces sociétés la plaquette
est déjà quasiment prête, il faut simplement finir de la
personnaliser c'est-à-dire rajouter sa charte graphique, son code
couleur, une présentation et un historique succincts et le plus
important les missions proposées par le cabinet.
47
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
Quand la distribuer ?
Par l'image qu'elle véhicule, il est important de la
donner, avec les fiches missions à l'intérieur, aux nouveaux
clients chercheurs d'un expert-comptable. Elles peuvent être
également distribuées aux banques avec lesquelles on est en
partenariat.
C. Créer des fichiers missions à
destination du client
Après l'analyse des besoins des clients et de leurs
identifications, les fiches missions paraissent comme un outil de
communication. Elles regroupent l'ensemble des prestations que peut proposer un
cabinet d'expertise comptable. Elles sont établies par thème
et/ou par pôle d'activité de la société :
· Secrétariat juridique ;
· Pack créateur entreprise ;
· Rédaction d'un bail ...
Ces fiches sont destinées aux clients mais
également aux prospects ; elles mettent en avant les entreprises ou
dirigeants concernés, le fonctionnement de la mission et son coût.
Elles permettent d'avoir une vision globale du thème.
Le choix du contenu et de la présentation sont les
éléments probants de la fiche mission qui doivent être
clairs, compris par tous et concis. Elles sont en adéquation avec
l'image que souhaite véhiculer le cabinet.
Elles sont généralement distribuées par
les collaborateurs ou par l'expert-comptable lorsqu'un prospect souhaite des
renseignements. Mais elles peuvent également être
déposées à l'accueil soit sur une table soit sur un
écran qui présenterait et répéterait le contenu
relatif aux fiches. Cela permettrait d'informer le client actuel ou potentiel
de l'étendue de nos missions.
48
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
D. S'afficher sur les réseaux sociaux
Le réseau personnel est l'un des meilleurs moyens de
développer son activité, alors pourquoi ne pas en profiter pour
s'afficher sur les réseaux sociaux. Il existe différents types de
réseaux sociaux les plus connus sont Facebook ou encore Twitter mais il
existe des réseaux plus professionnels comme Viadeo ou encore LinkedIn.
Facebook est très certainement le réseau le plus utilisé
en tout cas par les professionnels, il est devenu un outil de recrutement.
Twitter, quant à-lui permet d'être en permanence connecté
aux dernières informations. Viadeo et LinkedIn sont davantage un moyen
de rester connecté et de se faire de nouveaux contacts par des liens
professionnels.
Ces outils de communication sont formidables car plus le
réseau est large plus il devient utile.
Comment utiliser ces réseaux ?
Tout d'abord, les réseaux telles que Facebook, Twitter
ne peuvent être utilisés comme ceux qui occupent notre vie
personnelle. Dans un cadre professionnel, il n'est pas utile de mettre les
photos de ses dernières vacances...
Il faut donc penser stratégiquement aux objectifs
poursuivis et décider quels sont les outils qui correspondent le mieux
à l'image du cabinet. En utilisant Google Alerts via la collecte de
données, le cabinet peut identifier les lieux où se retrouvent
ses clients actuels ou potentiels.
Le cabinet doit également créer du contenu, une
simple image et brève présentation du cabinet de suffisent pas.
Les lecteurs ne doivent pas se lasser, il faut apporter une valeur
ajoutée aux réseaux sociaux choisis en commentant, en informant
les lecteurs de nouvelles missions, ou encore en diffusant des newsletters.
Cette publicité est large et doit être localisée et
centralisée pour être bénéfique : l'information
diffusée doit être précise et portée sur des
compétences professionnelles.
49
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
Le coût est nul puisque les réseaux sociaux sont
des sites gratuits mais le coût réside dans l'inscription et
l'alimentation régulière du site. Mais pourquoi ne pas passer un
peu moins de temps sur son compte personnel au profit de son compte
professionnel...
II. Fidéliser ses clients et attirer de nouveaux
prospects
A. Etablir un livret d'accueil du nouveau client
Le livet d'accueil est fourni au nouveau client dès
lors que la lettre de mission est signée. Elle permet de mettre en
évidence les aspects pratiques et utiles de la collaboration et
répond aux éventuelles interrogations du nouveau client quant
à la démarche à suivre.
Le livet d'accueil est un outil véhiculant une image
organisée et professionnelle du cabinet et son établissement est
à la portée de tous. Le site de Cap Performance ou encore de
l'ordre des experts-comptables des modèles sont préparés ;
il ne reste plus qu'à préparer la page de garde en
adéquation avec la charte graphique du cabinet et à ajouter le
nom du collaborateur en charge. Il n'est même pas nécessaire de
mettre le nom du client. Pas besoin de recourir à un imprimeur, le
livret peut très bien être édité au cabinet.
Quelles informations recense-t-il ?
A travers ce livret, le nouveau client a d'abord connaissance
de ses principaux interlocuteurs à savoir l'expert-comptable et le
collaborateur. Le livret définit les modalités d'organisation
pour une collaboration des plus optimales. Il propose également des
règles et procédures d'organisation et de gestion basiques pour
l'entreprise. Enfin, une dernière partie dénommée «
foire aux questions » permet d'apporter des réponses que pourrait
se poser le client.
50
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
Le livret reflète l'engagement et le sérieux du
cabinet pour répondre au nouveau client. A terme, cette démarche
sera productive et bénéfique pour la qualité de service et
la fidélisation des clients.
B. Diffuser des newsletters21
La lettre d'information est envoyée par mail à
un groupe de correspondants regroupant les clients du cabinet mais aussi les
prospects et les partenaires. Cette lettre revêt une information utile,
de fidélisation et de différenciation concurrentielle. Elle
permet, en effet de démontrer une expertise du cabinet, et
éventuellement de promouvoir une nouvelle mission. Elle traite
généralement de compétences techniques comme la revue
d'une nouvelle disposition fiscale, mais elle peut également
véhiculer des données plus abstraites comme une nouvelle
embauche, l'ouverture d'un site...
Le coût de la diffusion est nul, seules les heures
passées à créer la newsletter sont à
prévoir. Mais l'information peut être trouvée via des sites
spécialisés comme Astuce & Conseils Impôts, ou la revue
fiduciaire ou tout simplement Internet.
Une autre solution existe.
La société Expert-Info, filiale des Echos
propose de s'occuper des newsletters. Le cabinet comptable doit alors leur
envoyer la liste des clients sélectionnés, faite en fonction des
besoins, et planifie avec la société la fréquence des
envois (mensuelle, trimestrielle, ou annuelle). Toute la collecte d'information
est prévue par la société, le cabinet n'a plus qu'à
personnaliser la première page de couverture et la quatrième
(dernière page extérieure du livret). Le coût est
nécessairement plus élevé, il faut compter 15 à
30€ par an et par client, auquel on ajoute 2€ si la
société s'occupe du routage, c'est-à-dire d'envoyer
directement la newsletter aux clients concernés comme si elle provenait
du cabinet.
21 Lettre d'information
51
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
L'astuce pour le cabinet repose sur cette dernière
page personnalisable ; elle peut intégralement être
utilisée à des fins publicitaires. Le cabinet se charge de
promouvoir le livret et de rechercher des partenaires (des banques par exemple)
pour vendre son encart et rentabiliser les livrets. Attention, toutefois toute
modification prise en charge par la société Expert-Info
entraîne un coût de 100€.
Ces newsletters contribuent à améliorer l'image
du cabinet, mais également fidéliser les clients en les informant
utilement. Le contenu de ces lettres peut également être
utilisé pour d'autres supports comme les plaquettes.
C. Organiser des réunions d'informations
L'organisation de réunions périodiques visant
à offrir aux clients ciblés du cabinet, une information à
forte valeur ajoutée est un excellent moyen de fidélisation. A
travers ces réunions, le cabinet peut promouvoir une (nouvelle) mission
auprès des clients présents, et inciter ces participants à
venir accompagnés de connaissances professionnelles. De ce fait, elle
pourra développer une nouvelle liste de contacts voire de prospects.
Pour être réussies, les réunions
d'informations doivent traiter d'un sujet d'actualité
maîtrisé par l'intervenant ; il s'agit généralement
de l'expert-comptable ou d'un partenaire. La réunion doit avoir un
caractère utilitaire pour les participants, il ne semble pas qu'une
réunion portant sur la loi de finances soit vraiment opportun. De ce
fait, il vaut mieux traiter d'un thème et de ses
spécificités plutôt que de rechercher la profusion
d'informations.
Le choix de la clientèle est un élément
déterminant. Celle-ci est choisie de façon rigoureuse et en
rapport avec le fichier client. La réunion doit être
l'instigatrice d'une nouvelle prestation.
Le coût est essentiellement basé sur la mise en
place et l'organisation des réunions. Il faut prévoir la
réunion, inviter les clients et ne pas hésiter à relancer
le portefeuille ciblé. L'invitation ainsi que
52
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
l'organisation doivent être réfléchies et
professionnelles : lettre de qualité avec un contenu incitatif, lieu du
cocktail, support..sont à prévoir. Mais il suffit d'une nouvelle
mission pour que les frais engagés soient totalement amortis.
Les réunions doivent être périodiques et
rythmées ; elles deviendront plus visibles et seront gage de
notoriété pour le cabinet.
Suite à quoi, une enquête satisfaction devra
être établie de façon à voir si l'objectif de la
réunion a été compris et si les personnes conviées
sont satisfaites. Enfin, si elles sont porteuses de nouvelles missions, veillez
à assurer le suivi commercial avec un collaborateur qualifié.
D. Entretenir des partenariats
Les cabinets de petite taille doivent, plus que les «
grands » élargir leurs offres grâce au partenariat.
Pourquoi ?
Ne pas satisfaire un besoin que le client considère
comme proche des compétences de l'expert-comptable présente un
risque pour le cabinet ; il expose son client à un prestataire
méconnu, qui à terme, pourrait recommander un cabinet concurrent.
Le partenariat anticipe ces risques car il permet, à la fois de
répondre à la demande du client et de rester « maître
» dans sa relation avec le client. Cela est d'autant plus vrai, lorsque le
partenaire est issu du portefeuille client du cabinet.
Comment mettre en place des partenariats ?
Avant tout de chose, le partenaire doit être en
adéquation avec le cabinet, et son périmètre d'action doit
clairement être déterminé. Les modalités sont
également à définir comme les compétences, le
compte-rendu, l'intervention... Pourquoi ne pas les tester sur une mission.
Enfin, l'organisation de ces partenariats doit être faite de façon
professionnelle, pour que l'action commerciale soit efficace.
53
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
L'intérêt de travailler en partenariat
réside également dans le partage des coûts, qui est
relativement faible car il est associé à du temps de travail pour
la préparation et l'édition des invitations et la logistique pour
recevoir les clients ou prospects.
Entretenir des partenariats, c'est également
créer une relation de groupe qui permettra de faire connaître le
cabinet de l'expert-comptable auprès des clients de la
société partenaire. Dans ce dernier cas, il est un moyen de
développement de la notoriété du cabinet et d'atteinte des
clients du partenaire.
Donc l'impact est double puisque cette relation permet
à la fois de fidéliser la clientèle existante et d'attirer
de nouveaux prospects. Cette union doit être fondée sur une
relation « gagnant/gagnant ».
SECTION 2 : MESURE DES RESULTATS
Une caractéristique essentielle d'un objectif est de
pouvoir être mesurée ; le cabinet doit toujours chercher à
évaluer la pertinence d'une action au travers des résultats
obtenus. Cela est relativement simple dès lors que l'objectif est
quantitatif, c'est le cas lorsque le cabinet a pour un objectif une
augmentation de son chiffre d'affaires, mais cela l'est moins lorsque le
cabinet cherche à améliorer son image commerciale.
I. Pilotage de la démarche
A. Suivi périodique de la démarche
Pour être porteuse de bénéfice, la
démarche doit être suivie périodiquement. Pour ce faire, il
est intéressant de recueillir, après chaque mission ponctuelle
les avis des différentes personnes concernées. L'objectif
étant de valider la prestation. En effet, lors des réunions
d'information, il serait intéressant
54
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
que les participants remplissent une fiche
d'évaluation de façon anonyme ou pas, pour mettre en relation le
service attendu et celui perçu. Dans le cas où
l'évaluation n'est pas positive, l'expert-comptable doit prendre contact
avec le client afin de comprendre les raisons de sa déception.
Au même titre, lorsque des nouvelles missions sont
effectuées par un collaborateur, il est indispensable qu'il
évalue sa propre prestation ; voir si les objectifs qu'il s'était
fixé sont atteints. D'un oeil extérieur la mission peut
être une réussite alors qu'en réalité il n'en est
rien
Dans la sphère financière, le tableau de bord
est bien connu et maîtrisé. Il permet de suivre de près
l'activité de l'entreprise en révélant de précieux
indicateurs sur la santé de la société. De ce fait, il
permet d'anticiper et de corriger les dysfonctionnements de la structure. Alors
pourquoi ne pas utiliser ce tableau comme outil de pilotage... Il mesurera le
fonctionnement des démarches suivies pour prendre des décisions
adéquates et agir en fonction. Sur le site Conseil Sup Service, vous
trouvez tout type de tableau vous permettant un meilleur pilotage de votre
démarche. Un exemple de cette matrice est illustrée en l'annexe 5
page 66, et récence les questions suivantes :
· Le type d'action mise en place ;
· L'origine de l'action : une
réunion d'information, une newsletter, une suggestion... Cette rubrique
permet, notamment de cibler les actions porteuses de résultat ;
· Quand l'intervention a-t-
été décidée ? ;
· Le thème ;
· Le collaborateur en charge de la
mission ;
· La date d'échéance;
· L'état d'avancement : fait,
en-cours, à faire... ;
· Efficacité de l'action ? :
dans le cas où la réponse apportée est négative, il
est bon de la justifier.
Pour être pertinent, et permettre à
l'expert-comptable ou au collaborateur lui-même de suivre judicieusement
les missions, le tableau doit régulièrement être
alimenté.
55
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
B. Mesure de la satisfaction-clients
Un client satisfaisait va rarement le faire savoir, alors
qu'un client insatisfait n'hésitera pas à en faire part. Fort de
ce constat, il est important pour le cabinet de mesurer via des enquêtes
de satisfaction si l'offre proposée répond à la demande ou
au besoin du client. A la différence des enquêtes portant sur la
livraison d'un bien ou d'une marchandise, la dimension intangible de la
prestation relève de la perception de l'expérience avec le
cabinet. En terme de management, la satisfaction du client doit devenir un
outil d'amélioration des procédures organisationnelles du
cabinet. L'enquête menée ne doit pas devenir un outil de sanction,
mais de réflexion.
La satisfaction-client dépend à la fois des
prestations mais aussi des personnes qui exécutent les actions. Ainsi le
cabinet doit analyser avec chaque collaborateur les dysfonctionnements
provoquant l'insatisfaction du client. Cette approche permettra pour le cabinet
une rentabilité des actions menées et de ce fait une croissance
du cabinet. Retenons, toutefois que la mesure des résultats est relative
puisqu'elle englobe la perception des clients et non une réalité
absolue.
Comment mesure cette satisfaction ?
La mesure de la satisfaction ou insatisfaction du client peut
être élaborée par des questionnaires établis par le
cabinet ou encore par un cabinet de conseil externe chargés
d'établir une vraie étude reposant à la fois sur des
critères quantitatifs et qualitatifs. Les clients interrogées
devront répondre à des questions dites fermées : «
Quel est votre degré de satisfaction sur la mission de transmission du
patrimoine ? » ; ces demandes seront définies sur une
échelle de 1 à 4 par exemple ; ou « Recommanderiez-vous
cette réunion d'information à d'autres professionnels ? »,
et à des questions dites ouvertes pour lesquelles aucune proposition
n'est faite.
Ces enquêtes peuvent être envoyées par
courrier ou encore par mail, mais elles peuvent également être
faites sur Internet grâce à un lien envoyé aux clients
concernés. A ce propos, sur Internet, on peut retrouver à la fois
des exemples types d'enquêtes (fichier Excel ou Word), mais aussi des
enquêtes en lignes. Dans ce dernier cas, le cabinet d'expertise comptable
devra simplement choisir les questions
56
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
qu'y l'intéressent. Le choix des questions n'est pas
une mince affaire : pour des résultats optimaux, il faut des questions
pertinentes. Enfin, les résultats de l'enquête devront être
strictement confidentiels.
II. Contraintes rencontrées
A. Contraintes matérielles
Si on interroge un expert-comptable sur les difficultés
de la mise en oeuvre d'une démarche marketing, la première sera
« sa gestion du temps ». Il est connu que les cabinets n'en dispose
jamais : « je suis en pleine période fiscale, je n'ai pas le temps
pour autres choses ». Même si l'expert-comptable fixe des dates
butoirs avec des objectifs à atteindre les délais ne sont pas
toujours respectés. Une des solutions est de réunir l'ensemble
des collaborateurs et ce, régulièrement afin de faire le point.
Ceci permettra à l'expert-comptable d'identifier les failles au sein de
sa structure et d'apporter tout de suite des rectifications. Il ne faut pas
pour autant que le collaborateur se sente « surchargé », ni
« dépassé », à défaut il peut se bloquer
et devenir contre-productif. Le collaborateur doit donc disposer de temps pour
que son investissement soit optimal.
Enfin, l'expert-comptable doit composer avec son personnel,
tout le monde n'est pas pro-actif et tout le monde n'est pas passionné
par son travail et parfois se contente du minimum requis.
Cette « non gestion du temps » devient un frein
à la croissance interne, puisqu'elle peut profiter à la
concurrence. En effet, ceux-ci profiteront de la situation pour acquérir
de nouveaux marchés, du savoir-faire et de la compétence.
La croissance interne est également menacée
puisque son développement devient hétérogène :
toutes les ressources d'une structure ne progressent pas au même rythme.
Ainsi la progression de l'une entraîne le déséquilibre de
l'autre, comme notamment le dépassement du budget alloué ou le
coût de la masse salariale.
57
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
En effet, la rentabilité d'une action est fortement
conditionnée par les coûts qu'elle supporte tant au niveau de ses
besoins, de sa réalisation que de sa distribution. Le coût de
chaque action a été définie et se relève être
faible. Toutefois, ces propos doivent être nuancés puisque
l'évaluation des heures de travail effectuées sur une prestation,
ne sont qu'une estimation et ne sont pas toujours en adéquation avec la
réalité. La mise en page d'une newsletter « assistée
» ne devait prendre que deux heures, alors qu'en réalité le
temps estimé ne comprenait pas la recherche du texte, le respect de la
charte graphique, ou encore la validation du projet par la direction... Ainsi
le dépassement des coûts entraîne soit une perte pour le
cabinet soit une hausse du prix des prestations pour le client...
B. Contraintes immatérielles
L'une des principales contraintes repose sur
l'incapacité ou le manque de volonté des collaborateurs à
adhérer au projet. Le problème dans ce cas-là, c'est
qu'immanquablement le projet est voué à l'échec. Pour
qu'une action soit mobilisatrice, il faut que les valeurs personnelles des
différents membres de l'équipe soient en harmonie avec celles que
dégage le cabinet. Il faut donc que le projet définisse les
raisons de l'action du cabinet. Les collaborateurs n'adhèrent pas
lorsqu'ils sont surchargés, ou par manque d'intérêt, ou
parce qu'ils sont mal à l'aise dans leur rôle de commerciaux.
Pourtant, lors d'un entretien « vente », les objections que peuvent
rencontrer les collaborateurs de la part des clients, sont souvent bien
connues. Il faut donc s'y préparer.
De plus, chaque individu a une personnalité, mais pour
expliquer les comportements dans des situations de management où
l'individu est confronté à de multiples contraintes, les traits
de personnalité ne sont qu'un élément parmi d'autres. Une
même personne peut avoir des comportements différents suivants les
situations auxquelles elle est confrontée : certains seront
motivés par les directives imposées par le dirigeant d'autres,
resteront pétrifiés.
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
DEMARCHE MARKETING
Le manque d'intérêt peut également
provenir du stress provoqué par l'étendue de la mission, et
l'incapacité à tout gérer. Il est vrai, que l'attention
accordée par les dirigeants à l'identification des sources de
stress et à leur élimination est relativement faible par rapport
à leurs préoccupations financières ou managériales.
Mais pourtant, si le problème prend de l'ampleur, elle entraînera
nécessairement des coûts cachés. Une prévention, en
ce sens peut-être faite par l'expert-comptable.
58
PARTIE 3 : MISE EN PLACE ET CONDUITE DE LA
En conclusion
« Action - Réaction » : le cabinet
doit sauter le pas pour tenter de mieux satisfaire sa clientèle ou
encore de prospecter. Après une analyse détaillée de ses
compétences internes et de ses capacités financières,
l'expert-comptable entouré d'une équipe motivée et d'un
projet fédérateur propose des actions permettant le
développant de son image commerciale. A travers cette démarche,
l'expert-comptable promeut son image et cherche à se positionner sur le
marché pour déstabiliser ses concurrents. N'ayant pas que pour
objectif la rentabilité des actions menées, le cabinet
désire satisfaire sa clientèle en étant acteur de la
gestion et organisation de son entreprise. Toutefois des facteurs comme le
stress des collaborateurs ou encore leur personnalité peuvent provoquer
une cassure dans la démarche, et au risque de nous répéter
une démarche non suivie par l'équipe est vouée à
l'échec.
DEMARCHE MARKETING
59
CONCLUSION
Il n'est pas évident pour l'expert-comptable de faire
face à l'environnement externe, malheureusement tous les changements s'y
référents ne dépendent pas de lui. Alors voyons les choses
positivement et adaptons-nous. A l'évidence, le dirigeant du cabinet
doit consacrer du temps à la prospective afin d'anticiper les
évolutions majeures du marché et de la profession,
d'évaluer leur cohérence avec le positionnement actuel du
cabinet, décider des éventuelles modifications, et
préciser le cap à tenir.
Le cabinet doit revoir ses perceptions. Le marketing se heurte
généralement à une forte résistance au sein des
cabinets du fait d'incompréhensions et d'idées
préconçues. Or, il est important, pour le développement du
cabinet, de combattre ces « a priori » et fausses croyances,
notamment au regard de la déontologie de la profession.
Une démarche marketing au sein d'un cabinet n'a pas
besoin d'être compliquée ou coûteuse ni requérir des
compétentes extraordinaires : du bon sens, de la volonté, du
dynamisme, de la persévérance sont des ingrédients
largement disponibles et souvent nécessaires à l'obtention de
résultats remarquables.
Et pour cela, la profession doit s'intégrer dans le
monde des affaires comme étant elle aussi une entreprise commerciale.
« Rome ne s'est pas bâti en un jour
», le courage et l'audace sont deux critères essentiels dans
l'avenir de la démarche. Une réputation et une
notoriété se bâtissent sur des actes concrets, garantissant
une qualité des prestations. La vente des missions ne sera pas
bénéfique, mais celles de les assurer avec brio oui. Ceci est
possible dès lors que le cabinet solutionne l'équation suivante :
« service rendu = service perçu ».
60
ANNEXES
Sommaire des ANNEXES
ANNEXE 1 : AUTO DIAGNOSTIC DES
PRIORITES DU CABINET 62
ANNEXE 2 : EVALUATION DU POTENTIEL
INTERNE 63
ANNEXE 3 EXEMPLE DE FICHIER CLIENT
64
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE A
L'INTENTION DES COLLABORATEUR 65
ANNEXE 5 : TABLEAU DE BORD
66
61
ANNEXES
ANNEXE 1 : AUTO DIAGNOSTIC DEFINISSANT LES ORDRES DE
PRIORITES DU CABINET COMPTABLE
Réponses
N° Questions
Oui Non
1 Avez-vous réfléchi à la
façon dont vous allez développer votre chiffre d'affaires ?
2 Est-ce que l'ensemble du personnel souhaite
aller de l'avant dans cette démarche ?
3 Y-a-t-il une personne au sein du cabinet
responsable de développement ?
Le fichier client est-il seulement utilisé pour chercher
un numéro de téléphone, une
4 adresse postale ou un courriel, ou au
contraire comme un outil de développement des missions ?
5 Est-ce que tous les collaborateurs ont
connaissance des missions que propose son cabinet ?
|
6 Vos collaborateurs savent-ils vendre les
missions proposées ?
7 Y-a-t-il des outils permettant d'aider les
collaborateurs à vendre des missions connexes aux missions
traditionnelles ?
|
8 Savez-vous vendre vos missions ?
9 Diriez-vous que vous êtes un bon
"commercial" ?
10 Contrôlez-vous la satisfaction des
missions effectuées auprès de vos clients ?
11 Avez-vous fixé des objectifs avec
votre équipe en termes de compétitivité ? Si oui,
avez-vous mis en place un système permettant le suivi de vos
résultats ?
|
62
63
ANNEXES
ANNEXE 2 : EVALUATION DU POTENTIEL INTERNE
N°
|
Ressources
|
Questions
|
1
|
L'image
|
Comment est perçu le cabinet par le marché ?
|
2
|
La notoriété
|
Le cabinet-il connu ?
|
3
|
Le savoir-faire
|
Quelles sont les compétences et expériences du
cabinet ?
|
4
|
L'historique
|
Quelles sont les éléments du passé
renforçant ou déstabilisant le cabinet ?
|
5
|
L'équipe
|
Quelle est la culture du cabinet et ses compétences
actuelles ?
|
|
|
Quelles sont les potentialités de développement de
croissance ?
|
|
|
Quelles sont les sources de non rentabilités ?
|
6
|
Le portefeuille clients
|
Quelles sont les segmentations possibles (activité,
taille, honoraires) ?
|
|
|
Quel est le potentiel de croissance ?
|
|
|
Quelles sont les sources de non rentabilités ?
|
7
|
Le chiffre d'affaires et la marge
|
Comment ont évolué les ventes et la marge ces
dernières années ?
|
|
|
Quels impacts ont-ils sur l'avenir du cabinet ?
|
8
|
L'organisation interne
|
Quelles sont les forces et les faiblesses organisationnelles
et leurs impacts sur le futur ?
|
9
|
L'outil de production
|
Les NTIC sont-elles en phase avec l'évolution des besoins
du marché ?
|
10
|
Les moyens financiers
|
Le cabinet est-il en mesure de mobiliser les moyens financiers
permettant le développement d'une stratégie de
développement ?
|
64
ANNEXES
ANNEXE 3 : FICHIER CLIENTS
Identification de la société et de son
dirigeant
|
Comptabilité société
|
Fiscalité société
|
Conseils extérieurs
|
Données chiffrées
|
Réf
|
Raison sociale
|
Forme
|
Date entrée
|
Adresse
|
CP
|
Ville
|
Tel
|
Mail
|
Siret
|
Nom du dirigeant
|
Age du dirigeant
|
Type de dirigeant
|
APE
|
Clôture
|
Régime fiscal
|
Régime TVA
|
CAC
|
Avocat
|
Conseiller juridique
|
CP
|
CA
|
Résultat
|
DADS
|
IS
|
Salariés
|
Résultat fiscal
|
1
|
BERAUD
|
SA
|
01/01/2000
|
20 blvd Carpeaux
|
59300
|
Valenciennes
|
06
|
audrey.beraud@live.fr
|
12333333
|
BERAUD
|
27
|
Réflexion
|
741D
|
31/08/2005
|
IS
|
|
JP Audit
|
P Conseil
|
C Expertise
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Missions traditionnelles établies actuellement
par notre cabinet
Code
|
Mission
|
Honoraires
N-2 N-1 N
|
Rentabilité
N-1 N
|
Temps passés
N-2 N-1 N
|
Collaborateur en charge
|
P2 S1
|
mission surveillance
paies
|
4250
1500
|
4350
1200
|
4500
1550
|
oui non
|
non non
|
50 46
22 22
|
52
25
|
AB AC
|
Missions exceptionnelles établies actuellement
par notre cabinet
Code
|
Mission
|
Honoraires
N-2 N-1 N
|
Rentabilité
N-1 N
|
Temps passés
N-2 N-1 N
|
Collaborateur en charge
|
P2 S1
|
mission surveillance
paies
|
4250
1500
|
4350
1200
|
4500
1550
|
oui non
|
non non
|
50 46
22 22
|
52
25
|
AB AC
|
Pour l'identification des missions se référer
aux codes proposés en annexe 4.
ANNEXES
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE A L'INTENTION DES
COLLABORATEURS
Pas
intéressée
Souhaitée
Formation
Codes
|
Missions
|
Pratique
|
Maîtrise
|
Jamais
|
Rarement
|
Régulièrement
|
Quotidiennement
|
Pas maîtrisé
|
Peu maîtrisé
|
Maîtrisé
|
"Expert"
|
La gestion purement comptable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P1
P2
P3
P4
P5
|
Tenue des comptes
Procédures administratives et comptables Etablissement des
comptes annuels Fusion
Consolidation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La gestion sociale
|
|
|
S1
S2
S3
S4
S5
|
Payes
Déclarations charges
Assistance aux contrôles sociaux Contrats de travail
Procédures, Contentieux
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La gestion fiscale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F1
F2
F3
F4
F5
|
Entreprise individuelle
IRPP
ISF
Fiscalité patrimoniale
Assistance aux contrôles fiscaux
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La gestion juridique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
J1
J2
J3
J4
|
Secrétariat annuel de la société
PV organe de direction et organe délibérant
Rapport sur le contrôle interne Opérations
ponctuelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aide â la décision
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D1
D2
D3
D4
|
Budgets prévisionnels
Etude des choix d'investissements Plan de financements
Prévision de trésorerie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
65
66
ANNEXES
ANNEXE 5 : TABLEAU DE BORD PERMETTANT LE SUIVI DES
ACTIONS
non
mois 2012
En cours
Prise de rdv ok le xx/xx
mois 2012
A faire
tableau central
Oui
mois 2012
Outil de production xx
mois 2012
Tableau des variables
mois 2012
mois 2012
En cours
En cours
Fait
Fait
mois 2012
Cabinet xx
Non
En cours
Stand by pour
automatisation mais mise en place tableau de variables pour
les clients
Sélection des CV ok le xx/xx Entretiens prévus
pour semaines XX
Fait le xx/xx
Tableau de variable défini mais pas possible avec
l'outil de production actuel de l'intégrer
Action décidée suite à action
précédente sur l'automatisation
Listing client + sélection des clients
concernés : ok
Envoi courrier au client le xx/xx Prélèvement
mis en place à xx%
mois 2012
A faire
Pourquoi l'action a-t-
Action décidée ?
elle été décidée ?
|
Quand l'action a-t-elle été
décidée
|
Métier ou thème
concerné par Qui fait? l'action?
|
Rdv avec le client XXX pour définir un plan
|
|
|
|
|
d'actions
|
Réclamation client
|
xx/xx/2012
|
EC
|
xx
|
Intensification du contrôle via la mise en
place
|
|
|
|
|
du tableau central
|
Incident
|
xx/xx/2012
|
Social
|
xx
|
Mettre en place des boîtes pour le classement
|
|
|
|
|
des revues
|
Suggestion
|
xx/xx/2012
|
Documentation
|
xx
|
Recruter un remplaçant pour xx
|
Réunion
|
xx/xx/2012
|
CAC
|
xx
|
Mise en place de tableaux de variable de paie
|
|
|
|
|
intégrés à l'outil de production
|
Suggestion
|
xx/xx/2012
|
Social
|
xx
|
Mise en place de tableaux de variable
|
|
|
|
|
identiques à utiliser par les clients
|
Autre action
|
xx/xx/2012
|
Social
|
xx
|
Mettre en place le règlement par
prélèvement
|
|
|
Organisation
|
|
automatique
|
Suggestion
|
xx/xx/2012
|
interne
|
xx
|
|
|
|
Organisation
|
|
Former tous nos collaborateurs sur nos missions
|
Réunion
|
xx/xx/2012
|
interne
|
xx
|
L'action a-t- elle été efficace ?
Si non, que décide-t-on? Un autre action ou
une adaptation d'action = une autre ligne
Pour quand?
Des moyens, outils, particuliers,
un prestataire, sont-ils nécessaires
Où en est-
Suivi
on ?
Ce tableau est proposé gratuitement sur le site
Internet Conseil Sup Services :
http://www.conseil-sup-services.com/ressources-Performance/2_03_tableau_de_suivi_des_actions.xls.
67
BIBILOGRAPHIE
ARTICLES
Arbolet, L. (2011). Les pratiques commerciales des cabinets
d'expertise-comptable vont-elles changer ? B-ready (2011). Experts-comptables :
l'heure des grands défis .d-cryptages #1
B-ready (2011). Experts-comptables : Construire son projet de
cabinet à l'heure des nouveaux modèles économiques
.d-cryptages #2
B-ready (2014). Experts-comptables : Eco-graphie des cabinets
d'expertise-comptable (règlements de comptes dans la
profession).d-cryptages #3
Marketing (2010). Analyse stratégique. Comtpalia
OEC (2007). Et si demain vous communiquiez ?
OEC (2010). Hors-série du Congrès, Cap 2010.
OEC (2010). Gestion des cabinets d'expertise comptable
OEC (2011-2012). Deux années pour développer la
marque « Expert-comptable »
OEC (2012). Guide pratique du marketing des cabinets d'expertise
comptable - L'expert-comptable entrepreneur une marque-une offre.
67ème congrès.
OEC (2013). Métier d'expert-comptable Image, perception,
attentes - 2ème édition enquête 2013
MEMOIRES
BORGI, R (2007). Les compétences nécessaires pour
la réussite dans l'exercice libéral de la profession
d'expert-comptable. Mémoire diplôme d'expertise comptable
GIBAUD, E (2010). Vers une modification de la
règlementation de la profession : une opportunité à saisir
pour les experts-comptables ?. Mémoire diplôme
d'expertise-comptable.
KESSLER, I. (2010). Comment les cabinets d'expertise comptable
peuvent-ils appréhender la génération Y ?. Mémoire
diplôme d'expertise comptable
BIBILOGRAPHIE
SITES INTERNET
Arbolet, L. (2012). L'exercice de l'expertise comptable assoupli
au 1er avril 2012 [en ligne].Disponible sur :
http://www.actuel-expert-comptable.fr/comptabilite-fiscal-social-entreprise/articles/fiche-ressource-impression.html?RessourceID=187810
Bochet, M. (2013). L'expert-comptable à l'heure du
marketing [en ligne].Disponible sur :
http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2013/01/24/cercle63677.htm
B-ready (2014). Eco-Graphie 2014 des cabinets
d'expertise-comptable [en ligne].Disponible sur :
http://www.compta-online.com/eco-graphie-2014-des-cabinets-expertise-comptable-a634
Elegia formation. Stratégie de communication et marketing
pour Responsable formation [en ligne].Disponible sur :
http://www.elegia.fr/formations/strategie-de-communication-et-marketing-pour-responsable-formationf13114031
68
|