Nouvelle vocation et identité d'un édifice patrimonial - la reconversion de la synagogue de Sétif( Télécharger le fichier original )par Abdelkrim LENEGUER Université Ferhat Abbas - Sétif 1 - Master en patrimoine architectural et urbain 2017 |
3.5. Les étapes de la mise en valeur et la reconversion de la synagogue3.5.1.IntroductionLa mise en valeur du patrimoine ne se résume pas à sa sauvegarde, sa protection et son enrichissement. Elle consiste aussi à lui donner de la valeur, étant un atout majeur pour l'attractivité des territoires, l'équilibre économique, l'identité et la cohésion sociale. Il n'y a pas de recette miracle pour un projet de mise en valeur du patrimoine. Toutefois, une approche adéquate (démarche continue de lecture, d'analyse et de projet) permettra de faire la lumière sur le sujet afin de réaliser un projet fructueux. La mise en valeur du patrimoine comporte trois phases117(*) : · Diagnostic et bilan, · Elaboration du plan d'actions pour la mise en valeur. · Projets d'exécution détaillée des actions retenues. Pour la synagogue, on s'est posés les questions suivantes., · A-t-elle effectivement une valeur patrimoniale ? · Quelles sont ses formes urbaines signifiantes du site ? · Quelles sont les mesures de protection et de mise en valeur adéquates à adopter ? Les réponses à ces questions nous permettront peut-être de reconcilier ce bâtiment avec la ville dans le cadre d'un projet de mise en valeur. 3.5.2.Première Phase : Diagnostic et bilan :C'est une étape de connaissance et de maitrise. On a donc essayé de de rechercher et rassembler un maximum de documents historiques afin d'établir son histoire et de comprendre son évolution à travers le temps. C'est un travail d'enquête pour une connaissance approfondie sur le sujet.Pour cela on a pris en considération différentes échelles : · La première : L'échelle du territoire, · La deuxième, l'échelle de la ville ; · La troisième : l'échelle du quartier. Cette connaissance est indispensable, puisque c'est à travers l'observation et la compréhension des différentes composantes urbaines, qu'on a pu plus tard évaluer les potentialités du bâtiment et du site, mais pas avant d'avoir confirmé sa valeur patrimoniale, c'est-à-dire répondre à la fameuse question : en quoi est-ce du patrimoine ? L'identification de cette valeur ne s'est pas faite uniquement sur la bases des énoncés de classement cités dans la loi, mais aussi dans les documents consultés. a) L'échelle du territoire :La charte de l'urbanisme et de la politique urbaine coloniale, permet de comprendre la logique de l'implantation de la ville de Sétif, dans une perspective de colonisation et de domination française, comme du temps des romains.Selon les sept principes118(*) : ï Les villes sont créées à la discrétion de celui qui aménage le territoire ; ï L'armature urbaine répond à une stratégie d'aménagement du territoire qui poursuit un nombre très limité d'objectifs, principalement deux : le maintien de l'ordre public et le développement du commerce colonial ; ï La hiérarchie des villes est fondée sur leurs fonctions de service et de commerce ; ï Les institutions urbaines diffèrent d'une ville à l'autre ; ces différences tiennent compte d'une part de la place de la ville dans la hiérarchie des villes et d'autre part de sa propre dynamique socio-politique ; ï Les sites des villes à créer - et les sites de leurs extensions ultérieures - sont réputés vierges de tout établissement humain, de tout droit foncier et de toute histoire ; ï La même autorité prend en charge la totalité des tâches de conception d'implantation, de découpage et d'attribution des sols ; ï Ia place de chacun dans la ville résulte de son statut qui grossièrement se ramène à ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui son «appartenance raciale». Figure 29: Réseau routier de la Maurétanie Sétifienne Source : Salama Pierre. Cela se confirme avec la promulgation du décret de 18/04/1841 et la création d'une armature urbaine dédiée à la colonisation, par l'ménagement des grandes villes du littoral, la Création des centres d'accueil des garnisons de 6000 à 7000 hommes (Bases de ravitaillement) à l'intérieur du pays et à la limite de la région désertique et enfin Compléter le réseau des centres par l'implantation des villages agricoles. Figure 30: Les village de la colonisation 1830-1847 * 117Elaboration Du Plan de Protection et de Mise En Valeur et D'un Plan D'action Du Site de DOUGGA, 1994 <http://www.dougga.rnrt.tn>. * 118Gustave Massiah and Jean-Francois Tribillon, Villes En Developpement?: Essai Sur Les Politiques Urbaines Dans Le Tiers Monde (La Deìcouverte, 1988). |
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