1.1 La régénération musculaire
1.1.1 Les différentes phases de la
régénération
Le processus de régénération suit trois
phases : Une phase de destruction, une phase de réparation, puis une
phase de remodelage (Järvinen, 2014). La première phase se
caractérise par une destruction de l'ensemble des fibres musculaires.
Durant cette étape, les macrophages positionnés dans le muscle,
vont émettre des signaux chimio-attractifs (facteurs de croissance,
cytokines) pour activer et recruter des cellules immunitaires circulantes
(Rappolee et al., 1992).
La phase de réparation est caractérisée
par la régénération, la revascularisation du muscle, et la
production d'un tissu conjonctif cicatriciel. Durant cette étape, les
cellules satellites vont avoir un rôle important. Celles-ci sont à
la périphérie des myofibres, entre la membrane plasmique de la
fibre et sa lame basale (Mauro A. 1961), dans un état
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quiescent et vont exprimer Pax7, un facteur de transcription
impliqué dans la prévention de la différenciation
précoce. Les cytokines et les facteurs de croissances (tels que HGF,
IGF-1, TGFâ, etc) libérés par les cellules inflammatoires
vont conduire à l'activation des cellules satellites. Celles-ci vont
ensuite proliférer, puis certaines des cellules satellites vont revenir
à leur état quiescent pour permettre un auto-renouvèlement
au sein du muscle (Kuang et al., 2007) pendant que d'autres vont se
différencier en myocytes. Ces myocytes peuvent alors fusionner et former
des myotubes de faibles calibres possédant des noyaux localisés
dans la partie centrale de la fibre, soit intégrer des fibres
partiellement lésées (Jory et al., 2007).
Enfin, la phase de remodelage permet une
récupération progressive de la masse musculaire et des
propriétés contractiles et métaboliques des fibres, ainsi
que la migration des noyaux centraux vers la périphérie de la
fibre (Järvinen TA, 2005).
1.1.2 Rôle des cellules immunitaires
Les cellules immunitaires (macrophages et lymphocytes T)
jouent un rôle central dans le processus de réparation du muscle.
Les macrophages pro-inflammatoires (de type M1) dont le rôle est de
phagocyter les débris cellulaires, sont recrutés dans les heures
qui suivent la lésion musculaire. Ils jouent un rôle important
dans la phase inflammatoire et vont stimuler la prolifération des
cellules satellites (Chazaud B et al., 2009). Les macrophages
anti-inflammatoires (de type M2) vont contribuer à la résolution
de l'inflammation et à la réparation du muscle, notamment en
permettant aux cellules satellites de se différencier et de fusionner
entre elles (Chazaud B et al., 2009). A la fois les macrophages de type M1 et
de type M2 sont nécessaires au processus normal de
régénération musculaire (Wang et al., 2014). A la fin de
ces étapes, les macrophages vont alors mourir par apoptose (Saclier et
al., 2013). Même si les macrophages sont les cellules inflammatoires
prédominantes dans le muscle squelettique lors de la
régénération musculaire, d'autres types de cellules
immunitaires vont présenter un rôle central (Kharraz et al.,
2013). En effet, les cellules T de type régulatrices sont
impliquées dans le changement phénotypique des macrophages
pro-inflammatoires en macrophages anti-inflammatoires (Burzyn et al., 2013).
Aussi, en blessant des souris déficientes en lymphocytes T, avec un
venin de serpent (cardiotoxine), Castiglioni A et al. (2015) ont montré
que ces souris avaient un défaut de prolifération des cellules
satellites.
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L'utilisation de souris sauvages leur a permis d'identifier
que les cellules T régulatrices étaient la seule population de
cellules majoritairement infiltrées dans le cas d'une lésion
musculaire. Les cellules T régulatrices pourraient donc jouer un
rôle déterminant dans la prolifération des cellules
satellites.
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