Le test statistique précédemment
effectué a permis de confirmer que la santé des populations est
fortement liée à la présence des rongeurs dans leurs
habitations. En effet, selon les études on retient que les rongeurs
domestiques sont effectivement nuisibles pour la santé des populations,
notamment les rats et les souris sont des rongeurs appartenant à la
famille des muridés18. Certaines espèces se sont
parfaitement adaptées aux conditions crées non seulement par la
population dans leurs habitations, mais aussi par l'insuffisance
d'assainissement. Les rongeurs sont à la fois des réservoirs de
virus et des hôtes de maladies pour l'homme. La transmission s'effectue
par l'intermédiaire de leurs déjections, de leurs morsures et des
parasites qu'ils hébergent. Tout comme les rats et les souris, les
blattes appelées aussi cafards contaminent les aliments et transmettent
des maladies après avoir été en contact avec des poubelles
ou des égouts en marchant et en laissant des excréments sur les
aliments ou dans les aires de préparation des aliments.
Les personnes atteintes d'asthme peuvent avoir des
réactions indésirables lors de contacts avec des
excréments ou des parties de cafards.
Selon l'OMS (2012), la voie la plus commune d'infection par
les rongeurs se fait par contact de la peau avec de l'eau ou des sols
contaminés par l'urine d'animaux infectés. Les symptômes
sont variés et peuvent avoir différents degrés de risque.
Les symptômes sont des troubles variés mais
généralement gastro-intestinaux (nausées, vomissements,
diarrhées, douleurs abdominales) sont évidents. Par ailleurs,
l'INPHB (Institut National d'Hygiène Publique, 2012) considère
que les souris et cafards sont des vecteurs potentiels qui transmettent les
maladies telles que la diarrhée, la fièvre typhoïde, la
dysenterie, le choléra...) Selon les
18 Les muridés forment une
famille de mammifères terrestres appartenant à l'ordre des
rongeurs.
225
données épidémiologiques du District
Sanitaire (2016) d'Aboisso, on observe une évolution des maladies
infectieuses la figure n° 51 présente l'évolution des
maladies infectieuses à Aboisso.
Nombre de cas
6073
2012 2013 2014 2015
9725
Année
12177
Maladies infectieuses
93615
Source : District Sanitaire Aboisso,
2016
Figure 51 : Évolution des maladies
infectieuses à Aboisso, de 2012 à 2015
La figure n°51, nous permet d'observer les tendances
dans le temps. Ainsi on s'aperçoit de l'évolution du nombre de
cas déclarée avoir des maladies infectieuses. Les tendances qui
se dégagent permettent de montrer que de 2012 à 2014, on
observait une augmentation du nombre de cas, soit en moyenne de 3000 cas. Mais,
de 2014 à 2015, le nombre le cas a pratiquement été
multiplié par plus de 7. Cette situation s'explique par la
multiplicité des sites insalubres, favorables à l'installation
des rongeurs et à leur développement.
6.5. La bilharziose urinaire : une maladie
à laquelle sont exposées les populations
d'Aboisso
Les bilharzioses ou schistosomiases existent à
l'état endémique dans plusieurs pays et continuent d'infecter des
milliers de personnes exposées au risque d'infection par les quatre
espèces du parasite qui induisent plusieurs normes cliniques : la
schistosoma mansoni et la schistosoma intercalum (bilharziose intestinale), la
schistosoma haematobium (bilharziose
226
urogénitale) et la schistosoma japonicum
(bilharziose artério-veineuse). L'infection a lieu par contact
humain avec de l'eau polluée par l'urine et par les selles.
Au cours de nos observations, nous nous sommes rendu compte
que la Bia était un plan d'eau à divers usages. Les populations
se baignent, font la lessive, déversent des déchets et y
défèquent. Aussi, les eaux qui stagnent et restent pendant de
longs moments devant les habitations sans être évacuées
constituent des risques sanitaires. Nous avons donc cherché à
comprendre les liens de toutes ces situations liées à la
dégradation de l'environnement et à la santé des
populations.
Source : Bourée P.
Figure 52 : Cycle schématique de la
bilharziose
D'après ce cycle proposé par Bourée
P, l''oeuf pénètre dans le vecteur (un mollusque
Spécifique de chaque espèce) dans lequel après
multiplication, il se transforme en larve infectante pour l'homme. Nombre
d'individus infestés manifestent peu de symptômes et ignorent
même leur état. Le cycle ainsi, présenté nous invite
à nous interroger sur les risques que courent les populations qui
pratiquent la pêche, la baignade, la lessive, et d'autres tâches
ménagères dans la bia.
Lorsque nous nous referons au schéma du triangle
épidémiologique cela nous permet de relever que le cycle
observé au cours de nos enquêtes et aussi sur l'image permettent
de comprendre le triptyque hôte, environnement, agents et la
maladie.
227
Dans la ville d'Aboisso, bien que le nombre de cas demeure
faible, la bilharziose existe et fait tout de même des victimes.
Nombre de cas
25
20
50
45
40
35
30
15
10
5
0
21
2012 2013 2014 2015
43
Année
24
37
Source : District sanitaire d'Aboisso (2016)
Figure 53 : Évolution des cas de bilharziose
à Aboisso (2012-2015)
Le tableau nous montre que le nombre de cas de la maladie
de bilharziose connait trois phases de 2012 à 2015. La première
phase est celle de 2012 à 2013, avec une évolution de nombre de
cas de 21 à 43. La seconde phase est marquée une chute du nombre
ou on est passé de 43 cas à 24. La troisième phase
s'observe par une évolution lente du nombre de cas.