6.2.4. Les Zones d'influence : zones d'exposition
potentielles
Différentes méthodes statistiques ont
été développées pour décrire
l'hétérogénéité spatiale, en termes de zone
à risque ou zone potentielle d'exposition, notamment, les
statistiques telle que le coefficient de
Moran14, la statistique de Tango15, l'arbre de
régression oblique16, la méthode de balayage.
Dans le cas de notre étude, le test statistique retenu est celui de
Khi2. En effet, des études scientifiques ont fait le choix de
l'utilisation des méthodes différentes, mais ont obtenu des
résultats qui ont mis en évidence une
hétérogénéité spatiale significative. L'OMS
(1996), aborde la question du « rayon d'action » tout en
indiquant le cycle de transmission de maladie qui se fait d'un réservoir
vers un hôte et implique trois éléments : l'environnement
(réservoir), l'agent (mouches, moustiques, etc.) et l'hôte. En
effet, la question précédemment traitée sur la zone
à risque d'exposition selon la distance, est un indice dans la zone
d'influence. Ceci permet relativement de prendre en compte les distances
corrélativement, selon leur degré de dangerosité en les
superposant. Des études scientifiques ont relevé que les vecteurs
que sont ; les rats, les musaraignes ou, encore, les cafards et les
reptiles, sont limités dans leur déplacement à partir d'un
rayon de 1 km. (Konan, 2009)
Les tableaux qui suivent résument les proportions
totales des déchets par quartier, associées aux sites des
déchets insalubres notamment les déchets liquides et sites de
déversements illégaux (non-contrôlés).
Ainsi, pour réaliser l'inventaire des sites insalubres nous avons
tenu compte des critères liés à la durée du site
dit insalubre dans le quartier, du rayon au lieu d'habitation, de la
composition des déchets dans le lieu et aussi de la fréquence de
rejets de déchets. Cette démarche a donc permis de faire un
inventaire systématique des sites et de le traduire dans les deux
tableaux suivants.
211
14 Le coefficient de
Moran, coefficient d'autocorrélation classiquement
utilisé
15 La statistique de
Tango, généralisation spatiale de la statistique du Khi2
16 L'arbre de
régression oblique, qui découpe la zone d'étude en
sous-zones de risques différents.
212
Tableau 40: Distribution de la production des
déchets et des sites insalubres selon les quartiers (Rive
droite)
QUARTIERS
|
POPULATION
|
PRODUCTION DÉCHETS
(Kg)
|
NOMBRE DE SITES
INSALUBRES
|
RIVE DROITE
|
ADMINISTRATIF
|
3351
|
2513,25
|
1
|
|
-
|
-
|
2
|
|
2493
|
1869,75
|
4
|
|
0
|
0
|
1
|
|
4192
|
3144
|
1
|
|
2940
|
2205
|
1
|
|
1636
|
1227
|
2
|
|
7299
|
5474,25
|
7
|
|
4656
|
3492
|
3
|
|
1409
|
1056,75
|
1
|
|
728
|
546
|
2
|
|
-
|
-
|
2
|
|
|
TOTAL PRODUCTION
|
21528
|
27
|
|
Source : INS (2014)
Il ressort de ce tableau, que dans l'ensemble, les
résultats d'estimation des sites insalubres permettent de nous rendre
compte que la ville d'Aboisso est soumise aux risques d'exposition dans
pratiquement tous les quartiers de la rive gauche. Ces faits de
dégradation de l'environnement montrent bien que les indicateurs
liés à l'état de l'environnement sont suffisamment
significatifs.
L'on observe en effet que les paramètres
associés des quartiers comme Sokoura, TP sont en tête des
proportions, concernant les sites insalubres identifiés et aussi, la
taille de la population. La variable taille de la population à une
influence sur le phénomène de la distribution des sites
insalubres et la production des déchets. Aussi, en comparant les deux
sites, la rive gauche et la rive droite, on observe également que plus
la population est nombreuse, plus le taux des déchets est important et
les sites insalubres se multiplient.
213
Tableau 41: Distribution de la production des
déchets et des sites insalubres selon les quartiers de la rive
gauche
|
QUARTIERS
|
POPULATION
|
PRODUCTION DE DÉCHETS (Kg)
|
NOMBRE DE SITES INSALUBRES
|
RIVE GAUCHE
|
ANTENNE
|
1754
|
1315,5
|
1
|
|
759
|
569,25
|
1
|
|
1743
|
1307,25
|
2
|
|
2827
|
2120,25
|
1
|
|
3279
|
2459,25
|
2
|
|
2884
|
2163
|
1
|
|
464
|
348
|
1
|
|
|
TOTAL PRODUCTION
|
10282,5
|
9
|
|
Source : INS,2014 (calcul effectué à partir de
données de l'INS, Niamké, 2016)
Le tableau montre que les quartiers de la rive gauche ne sont
pas épargnés de la présence des sites à risques
sanitaires. En moyenne chaque quartier dispose de 1,28 sites qui constitue des
espaces à risque pour la santé de la population de la ville.
L'inventaire prouve ainsi l'importance de la variable multiplicité des
sites sur l'état de santé de la population.
|