208
6.2.2 Foyers à risque pour la santé :
perception et analyse
Un foyer à risque désigne un espace qui est
considéré comme un risque pour la santé, immédiat
ou à long terme, plus ou moins probable, auquel la santé publique
est exposée. Dans cette partie de l'étude, il s'agit de
décrire la dangerosité de chaque espace retenu par la population
selon les méthodes déjà utilisées dans d'autres
recherches scientifiques et sur d'autre espace, notamment le modèle de
SONWOUIGNANDE Kientga (op.cit.). Dans cette partie, nous conviendrons que la
notion de risque n'est pas l'évènement naturel pouvant produire
des destructions de biens ou de personnes, mais plutôt des faits de
dégradation de l'environnement qui portent atteinte à la
santé de l'homme. Le tableau en dessous présente les maladies qui
sont provoqué par une insuffisance d'hygiène.
Tableau 38 : Maladies liées au manque
d'hygiène
Causes Maladies
Manque d'hygiène Gale
Saleté de l'eau Conjonctivite
Baignade dans l'eau souillée Mycoses
Teigne
Source : OMS, 2014
Le tableau présente quelques maladies liées
au manque d'hygiène que les populations d'Aboisso développent. Ce
sont : la gale, la conjonctivite, les mycoses et la teigne. Les entretiens
réalisés auprès du district sanitaire ont également
montré la présence de ces maladies très proche du manque
d'hygiène au sein des populations.
6.2.3. Perception et analyse des dangers encourus
par les populations en fonction de la distance
La perception des ménages sur la question du danger
que représentent les sites infectieux que nous avons fait le choix de
nommer « faits de dégradation » pour
exprimer les déterminants qui expliquent la dégradation de
l'environnement est diversement interprété Selon les
modalités retenues pour l'enquête et selon les différents
points de vue des enquêtés, des réponses ont
été obtenues selon la classification du niveau de
dangerosité des faits de dégradation en fonction de la distance.
Ainsi, en tenant compte de la distance entre les faits de dégradation
répertoriés sur les sites, l'aspect « dangerosité
» a été considéré comme
209
indicateur pour évaluer le risque. Aussi, en nous
référant à des études scientifiques similaires sur
la question de distance et dangerosité, nous avons retenu les
critères suivants :
La première zone de danger est dite « danger
élevé » correspond à la première l'intervalle
de distance déjà mentionnée de 0 à 100m.
La zone déclarée de « danger moyen
» est celle compris entre le rayon de 100 m et de 250 m. La zone de «
danger faible » est celle définie entre 250 m et 500 m.
Ces différents choix sur les zones de
dangerosité, liés au concept d'exposition se sont
opérés selon les approches de diverses auteurs obtenus dans la
littérature, notamment Blain Jeffrey, Chasles Virginie, qui ont
traité également des questions sur l'environnement liés
à la qualité des espaces de vie. Il est avéré que
certains espaces sont plus pathogènes que d'autres à cause du
niveau de l'exposition, comme le confirme l'OMS, (2006), évoquant aussi
que les expositions environnementales influencent les états de
santé À ce sujet, l'Organisation Mondiale de la Santé
impute aujourd'hui 75 % des décès dans le monde à la
qualité du milieu. De même, parmi les 105 grandes maladies
répertoriées par l'OMS, environ 82 sont liées à des
causes environnementales.
Le tableau qui suit est le résultat de nos
enquêtes auprès des ménages sur la perception du danger
selon la distance.
Tableau 39 : Perception du danger selon la
distance
Degré
de dangerosité
|
Intervalle de Distance
(m)
|
Ménages
enquêtés
|
Proportion (%)
|
Élevé
|
0 à 100
|
253
|
65,54
|
Moyen
|
100 à 250
|
101
|
26,16
|
Faible
|
250 à 300
|
32
|
8,29
|
TOTAL
|
|
386
|
100
|
|
Source : Enquête, Niamké 2016
Le tableau nous présente les résultats de la
perception de la population sur les dangers et la distance de l'exposition.
Plusieurs auteurs ont montré le fait que la propagation ou l'exposition
est un processus de dispersion et d'usure d'énergie de sorte que le
danger décroit de manière inversement proportionnelle avec la
distance à la source.
Pour les ménages, le degré de
dangerosité selon la distance est perçu comme élève
lorsque l'explosion est plus proche d'où les 65,54% de réponse
exprimant le fait que le degré est élevé pour la distance
d'intervalle 0 à 100 m. En ce qui concerne, le niveau de
dangerosité
210
faible à intervalle 250 à 300 m, on note une
proportion de 8, 29%. C'est la proportion la plus faible, car les
ménages ont montré que plus l'exposition est
éloignée de leur espace de logement ou d'activité, le plus
danger d'être exposé est sensiblement faible. Le degré de
danger intermédiaire, c'est-à-dire le degré moyen a
été relevé comme indicateur moyen, à cause de sa
proximité avec le risque le plus élevée.
|
|
|
Elévé;
|
|
|
|
|
|
|
65,54404145
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moyen;
|
|
|
|
|
|
|
26,16580311
|
Faible;
|
|
|
|
|
|
|
|
8,290155
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
niveau de dangérosité
4
80
70
Proportion des ménages
60
50
40
30
20
10
0
Source : Enquête, Niamké 2016
Figure 45 : Matrice de
corrélations
L'étude de la matrice des corrélations a
indiqué très clairement que la corrélation la plus
significative au seuil de 5% valait + 0 ,99 et concernait la part de
degré de dangerosité élevé.
Aussi important que le coefficient de corrélation, il
faut cependant relever que le calcul du coefficient de détermination
indique le pouvoir explicatif de la relation et qui correspond à la
valeur du coefficient de corrélation élevé au
carré. Le calcul présenté sur la figure 45 du R2, (le
coefficient de détermination) est égal à 0,99, cela
sous-entend que la variation de la part des ménages est expliquée
à plus de 99% cela explique donc que la dangerosité des sites
s'explique par la distance la plus proche du risque et donc de 0 à 100
m.
|