4.6.2. De la condition favorable à la transmission
vectorielle
L'introduction d'un vecteur peut être liée
à des caractéristiques particulières. Ainsi la
capacité de pondre des oeufs entrant en diapause et résistant au
froid et à l'assèchement dès que la photopériode
atteint un seuil minimal facilite l'introduction dans un territoire (on parle
d'espèce non indigène) (D. Fontenille, 2009). C'est
l'une des caractéristiques de l'anophèle qui affectionne les
réceptacles tels que vases, fûts, emballages abandonnés,
pneus, bouches
161
d'égout, creux d'arbre...) créant ainsi, les
conditions propices au développent des larves et à
l'émergence des vecteurs. La photo dessous permet de voir quelques
usages du fleuve par les populations.
Photo 22: Vue du lac au niveau du quartier
TP-Extension, (Cliché Niamké, 2016)
Un autre facteur qui peut avoir une influence directe ou
indirecte sur la propagation et l'intensification des maladies à
transmission vectorielle est celui de la modification des conditions de
population, notamment dans les conditions de vie à risque où les
populations utilisent à la fois le cours d'eau à plusieurs
usages. Ces conditions ont un impact sur les risques de transmission de
maladies à transmission vectorielle.
4.6.3. Perception de la maladie et évaluation des
risques sanitaires
De l'avis des ménages, la maladie peut affecter tout
le monde et donc, aucune personne n'en est épargnée. Ceci a
été prouvé par la proportion de 83,4% de la population qui
affirme être tombée malade au cours des six mois
précédent nos enquêtes de février 2016. Le
croisement des données effectuées avec les facteurs
déterminants de la santé, montre la survenue de maladies
liées aux risques de dégradation de l'environnement notamment ;
le manque d'hygiène, l'insuffisance d'approvisionnement en eau potable,
l'insalubrité, la mauvaise gestion des déchets ménagers,
l'habitat précaire, l'insuffisance du système d'assainissement du
milieu. Des études scientifiques ont prouvé que ces facteurs
d'exposition expliquent en partie la fréquence élevée des
maladies infectieuses, parasitaires, respiratoires, cutanées, des
maladies chroniques et les nombreuses pollutions observées dans
l'environnement. Par ailleurs, parmi les facteurs (l'air respiré, la
poussière, la fumée de
véhicule, la saleté autour des maisons, les
eaux usées, l'odeur de la lagune, la qualité de l'eau
consommée, la présence des moustiques, les ordures qui sont non
loin de nos maisons) soumis aux ménages au cours de
l'enquête, 19,20% qui représentent la proportion la plus
importante a évoqué la présence des moustiques comme
déterminant affectant leur santé, cela confirme bien les
problèmes de santé du au non-traitement des eaux usées et
à leur stagnation dans la ville, qui occasionne la présence de
germes et microbes pathogènes perçues par les ménages
comme facteurs de maladies.
Hôtes
Environnement
Agents pathogènes
MALADIES
Caractéristiques L'exposition
préalable L'infection Susceptibilité Âge
Caractéristiques Le manque
d'hygiène, Densité de la population L'insalubrité,
l'habitat précaire, Structure physique, structure
sociale L'insuffisance du système d'assainissement du milieu
162
Figure 34: Caractérisation des
risques Source : Hagget P. (1973), adapté par
Niamké, (2016)
À travers ce schéma, on observe
l'interaction avec double sens des flèches, qui montre la relation
étroite des trois composantes, à savoir l'agent pathogène,
l'hôte et l'environnement. Les caractéristiques que
présentent l'environnement sont bien à prendre en compte dans la
perturbation du cadre de vie et la présence des germes
pathogènes. Dans sa relation, le schéma résume les
facteurs qui ont une incidence sur l'environnement qui affecte la santé
des populations. Ainsi, l'analyse des indicateurs et caractéristiques du
« système
163
vectoriel » à l'intérieur d'un contexte
(hôtes, agent, environnement...) permet de comprendre la dynamique de
transmission d'une infection donnée.
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