INTRODUCTION GENERALE
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INTRODUCTION GENERALE
La zone sahélienne est une région
vulnérable, confrontée ces dernières décennies par
des grands changements d'occupation du sol et utilisation des terres,
résultats des phénomènes biophysiques et de
l'anthropisation. Ces phénomènes, qui transforment les paysages,
se manifestent à plusieurs échelles spatiales et temporelles
(Oumar et al., 2021).
A l'instar des autres pays sahéliens, le Niger n'est
pas épargné de ces phénomènes liés aux
problèmes des variabilités climatiques et des activités
anthropiques qui demeurent l'une des causes principales de la structure
actuelle des écosystèmes forestiers (Sadda et al.,
2016). En effet, l'exploitation incontrôlée des
écosystèmes forestiers engendre une forte dynamique d'occupation
du sol et utilisation des terres. Ce phénomène se traduit en
général par la dégradation du couvert
végétal due principalement à l'augmentation des
activités anthropiques (Koffi et al., 2016). Pourtant les
écosystèmes forestiers constituent l'une des sources
privilégiées de la population pour satisfaire des besoins en
produits, en l'occurrence de la demande en nourriture, en bois d'oeuvre et de
service, en terres agricoles, etc... (Barrage et al., 2018).
Selon le dernier rapport de INS (2012), le Niger connait un
taux élevé de 3,9% de croissance démographique. Mais, ce
taux élevé de croissance démographique influence sur la
dynamique des écosystèmes forestiers. En outre les effets
conjugués des variabilités climatiques et de l'explosion
démographique induisent des modifications dans les formations
forestières (Adamou et al., 2016). Ces modifications des
formations forestières amènent les pouvoirs publics et les
partenaires au développement à la prise de conscience
internationale de leur importance écologique à
s'intéresser au cas de la zone sahélienne (Abdourhamane et
al., 2012).
Ainsi le Niger dispose huit catégories d'aires
protégées totalisant environ 18,11 millions d'hectares soit
14,29% de la superficie du territoire national parmi lesquelles nous avons le
Parc National W du Niger, de la Réserve Totale de Faune de Tamou, de la
Réserve Partielle de Faune de Dosso etc... (DFC/AP, 2012).
Malheureusement, ces aires protégées perdent
chaque année plusieurs hectares de leurs superficies forestières
sous les effets conjugués de la pression anthropique et des changements
climatiques (Souradji et al., 2021). Par ailleurs, la plupart des
aires protégées nigériennes sont fragiles et
vulnérables et sont menacées par la sécheresse, la
désertification et la pression anthropique
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entraînant une érosion des ressources
génétiques, une perte de capacités de production et de
régénération avec comme conséquence, la disparition
de certaines espèces (UICN, 2010).
Au regard de ces pertes de superficies forestières, il
est donc question d'initier les démarches scientifiques afin de mieux
appréhender les déterminants principaux de cette mutation
d'où le choix du thème intitulé « Analyse
spatiale des écosystèmes de la zone de transition entre le Parc
National W du Niger, la Réserve Totale de Faune de Tamou et la
Réserve Partielle de Faune de Dosso ».
Aujourd'hui, l'utilisation de la
télédétection et de la cartographie offrent une immense
source de données pour étudier la dynamique spatiale et
temporelle des facteurs environnementaux (Mélanie et al.,
2020). L'analyse spatiale est nécessaire et permet de ressortir la
répartition spatiale des différentes classes d'occupation du sol
(Séverin et al., 2019).
Par ailleurs, la carte d'occupation du sol peut fournir aux
décideurs des informations relatives à l'état actuel de la
zone pour une meilleure connaissance et de la gestion durable de leurs
ressources (Ibrahim et al., 2020).
L'étude s'est basée sur une question centrale
qui circonscrit la problématique et orientée vers deux questions
spécifiques sur lesquelles la recherche se porte :
Questions de recherche
Question principale
Les écosystèmes de la zone de transition entre
le Parc National W du Niger, la Réserve Totale de Faune de Tamou et la
Réserve Partielle de Faune de Dosso varient-ils d'un
écosystème à un autre? Les questions secondaires sont :
? Quelle est la diversité des écosystèmes
rencontrés dans la zone de transition entre le Parc National W du Niger,
la Réserve Totale de Faune de Tamou et la Réserve Partielle de
Faune de Dosso ?
? Quelles sont les superficies dans les différents
types d'écosystèmes de la zone de la transition entre le Parc
National W du Niger, la Réserve Totale de Faune de Tamou et la
Réserve Partielle de Faune de Dosso ?
Hypothèses de recherche Hypothèse
générale
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La présente étude veut se procéder
à : l'évaluation des états des écosystèmes
dans la zone de transition entre Parc National W du Niger, la Réserve
Totale de Faune de Tamou, et la Réserve Partielle de Faune de Dosso est
fonction de leurs statuts de protection.
Deux sous hypothèses sont posées :
> La zone de transition entre le Parc National W du Niger,
la Réserve Totale de Faune de Tamou et la Réserve Partielle de
Faune de Dosso caractérise plusieurs types d'écosystèmes
;
> Les superficies forestières varient dans les
différents types d'écosystèmes.
Objectifs de recherche
L'objectif général de cette étude vise
à évaluer les états des écosystèmes dans la
zone de transition entre le Parc National W du Niger, la Réserve Totale
de Faune de Tamou et la Réserve Partielle de Faune de Dosso.
De façon spécifique il s'agit d'/de :
> Établir la carte d'occupation du sol de la zone de
transition entre le Parc National W du Niger, la Réserve Totale de Faune
de Tamou et la Réserve Partielle de Faune de Dosso ;
> Évaluer les superficies forestières dans
les différents types d'écosystèmes de la zone de
transition entre le Parc National W du Niger, la Réserve Totale de Faune
de Tamou et la Réserve Partielle de Faune de Dosso.
Après la partie introductive, la suite du
mémoire s'articule autour de trois chapitres suivi d'une conclusion,
recommandations et perspectives de recherche.
> Le premier chapitre porte sur l'état des
connaissances de la thématique abordée ;
> Le deuxième chapitre aborde l'approche
méthodologique ainsi que les matériels utilisés pour la
conduite de cette étude ;
> Le troisième chapitre expose tous les
résultats obtenus et discute sur l'ensemble de ces résultats et
enfin une conclusion, recommandations et perspectives de recherche marque la
fin du document
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CHAPITRE I : ÉTAT DES CONNAISSANCES
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CHAPITRE I : ÉTAT DES CONNAISSANCES I.1.
Théorie sur la Télédétection et le SIG
I.1.1. Définitions des Concepts
Télédétection
Selon le Centre Canadien de la
Télédétection (2019), la
télédétection est l'ensemble des techniques qui, par
l'acquisition d'images permet d'obtenir de l'information sur la surface de la
Terre sans contact direct avec celle-ci. La télédétection
englobe tout le processus qui consiste à capter et à enregistrer
l'énergie d'un rayonnement électromagnétique émis
ou réfléchi à traiter et à analyser l'information,
puis ensuite mettre en application cette information.
Système d'Information
Géographique
C'est un outil informatique qui utilisent la capacité
des ordinateurs dans le domaine du stockage, de l'analyse et de la
représentation des données qui sont associées à la
distribution géographique. Elle est largement utilisée pour
décrire les SIG, est celle fournie par le centre américain
d'information géographique et d'analyse (Goodchild et
al.,1990).
Résolution spatiale
Par définition, elle correspond à la taille du
pixel de l'image (Chaima, 2018). Cette résolution varie selon de types
des capteurs (Figure 1). Les images de haute résolution spatiale portent
plus des détails sur les objets par contre celles de faible
résolution présentent moins des détails (Garba, 2021).
Figure 1 : Résolution spatiale (Chaima,
2018)
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Résolution radiométrique
C'est l'aptitude à un capteur à reconnaitre de
petites différences dans l'énergie
électromagnétique. Lorsque la résolution
radiométrique d'un capteur est fine, plus le capteur est sensible de
discriminer des petites différences dans l'intensité de
l'énergie reçue par contre lorsque la résolution
radiométrique est grossière, moins le capteur est sensible de
discriminer les petites différences dans l'intensité de
l'énergie reçue (Ali, 2020). Les données images sont
représentées par une valeur numérique variant entre 0 et 1
à une certaine puissance moins un. Cet intervalle correspond à un
nombre de bits utilisés pour encoder des valeurs en format binaire.
Chaque bit représente un exposant de la base 2 (CCT, 2019). Par exemple
un capteur utilisant 8 bits pour enregistrer les données aura
28=256 niveaux d'intensité disponibles car il aura 256
valeurs numérique disponible allant de 0 à 255. Si le capteur
utilise 5 bits, alors seulement 25=32 bits valeurs allant de 0
à 31 seront disponibles. En comparant une image de 1 bit, 5 bits et
celle de 8 bits d'une même scène (figure 2), on peut voir
l'énorme différence dans le nombre de détails qu'il est
possible de distinguer selon la résolution radiométrique.
Figure 2 : Résolution
radiométrique (Ali, 2020)
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Résolution temporelle
La résolution temporelle est le cycle de
répétition, c'est à dire l'intervalle de temps qui
s'écoule entre deux acquisitions successives de la même partie
d'image de la surface terrestre par le même capteur (figure 3). Elle
dépend principalement des caractéristiques orbitales du
satellite, appelé période de revisitation. En règle
générale, les satellites météorologiques ont une
fréquence quotidienne tandis que les satellites les plus populaires pour
la télédétection pour les ressources naturelles (Landsat)
ont une résolution de l'ordre de 16 à 18 jours (Garcia, 2012).
Figure 3 : Résolution temporelle
(Gouvernement Canada, 2014)
Résolution spectrale
La résolution spectrale est l'aptitude d'un
système de détection à distinguer des rayonnements
électromagnétiques de fréquences différentes
(Belgian Earth Observation, 2013). Plus la résolution spectrale est
importante, plus la signature définissant l'objet au sol est
précise et permet de bien discriminer les objets terrestres et
inversement (Pauline, 2014), (figure 4).
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Figure 4 : Résolution spectrale
(Gouvernement Canada, 2015)
Signature spectrale
Au sens large, la signature spectrale d'un objet est
l'ensemble des données radiométriques multispectrales provenant
de celui-ci et dont l'association est caractéristique de cet objet. Mais
au sens étroit, la signature spectrale d'une végétation
est la courbe représentant la quantité d'énergie issue de
sa surface et reçue au niveau du capteur en fonction de la longueur
d'onde (Chorowicz, 1980), (Figure 5).
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Figure 5 : Signature spectrale
caractéristiques des principaux types de surfaces (Louise et
al., 2016)
Occupation du sol et utilisation des terres
Deux expressions les plus utilisés dans les
études géographiques (Bamba, 2010), il est important de les
différencier : occupation du sol se réfère à la
couverture physique du sol par contre utilisation des terres se renvoie
à l'anthropisation des surfaces terrestres, particulièrement
à l'aspect socio-économique.
I.1.2. Technique de la
télédétection
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