REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union-Discipline-Travail
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Laboratoire d'Hydrobiologie et d'Eco-Technologie des
Eaux
Année Universitaire
2013-2014
MEMOIRE
Présenté pour l'obtention du Diplôme
de Master de Biodiversité et Valorisation des
Ecosystèmes
De l'Université Félix
HOUPHOUET-BOIGNY
Spécialité : Hydrobiologie
Mlle ACHO EMILIE MICHÈLE
Numéro d'ordre 182/14
UTILISATION DES SOUS-PRODUITS POUR L'ALIMENTATION
DES POISSONS D'ELEVAGE EN COTE D'IVOIRE
Soutenu publiquement Le, 20/12/14
Directeur Scientifique M. GOORE BI Gouli
Maitre de Conférences UFHB
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Encadreur Technique Mlle KOUMI Ahou Rachel
Chargée de Recherches CRO
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DEDICACE
A MON PERE ACHO ACHOU DENIS ET A
MA MERE ASSEU LEONTINE :
Vous avez été toujours présents par votre
réconfort spirituel, moral et matériel et surtout vos conseils et
votre amour.
De vous, j'ai reçu la notion de rigueur, de justice et
d'honneur dans ma vie de tous les
jours.
De cette éducation rigoureuse, j'ai retenu une chose :
« la réussite est au bout de l'effort. »
Retrouvez dans ce travail tout le bonheur, la tendresse et la
reconnaissance d'un enfant à qui vous avez su faire confiance.
II
REMERCIEMENTS
Le présent document a été le
résultat d'une étroite et franche collaboration de plusieurs
personnes. Au moment de rédiger ce document, qu'il me soit permis
d'adresser mes sincères remerciements à tous ceux qui ont
contribué à la réalisation de ce travail.
Je remercie tout particulièrement le Programme d'Appui
Stratégique à la Recherche Scientifique (PASRES) qui a
financé ce projet. J'exprime ma gratitude à l'Association
Nationale des Aquaculteurs de Côte d'Ivoire, aux Responsables
Départementaux ou Régionaux du Ministère des Ressources
Animales et Aquatiques, aux Agents de l'ANADER et aux pisciculteurs pour leur
aide l'hors des missions de terrain.
Je remercie particulièrement Monsieur KOUAMELAN
Essetchi Paul, Professeur Titulaire, Doyen de l'UFR Biosciences de
l'Université Félix Houphouët-Boigny pour sa
disponibilité et ses conseils. J'exprime mon infinie reconnaissance
à Monsieur KONE Tidiani, Maître de Conférences, Directeur
du Laboratoire d'Hydrobiologie pour m'avoir accepté dans son laboratoire
et pour avoir participé à ma formation.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
Monsieur BAMBA Siaka Barthélémy, Chargé de Recherche,
Directeur du Centre de Recherches Océanologique (CRO) d'Abidjan pour
m'avoir accepté comme stagiaire dans son Centre. Je remercie
également Monsieur BLE Mélécony Célestin,
Maître de Recherche, Chef du Département Aquaculture du CRO.
Je remercie infiniment Monsieur GOORE-BI Gouli, Maître
de Conférences à l'Université Félix
Houphouët-Boigny, Directeur Scientifique de ce mémoire, pour son
assistance, sa compréhension et son soutien.
Mes sincères remerciements vont à l'endroit de
Madame KOUMI Ahou Rachel, Chargée de Recherches au Centre de Recherches
Océanologiques, Co-encadreur scientifique de ce mémoire pour sa
disponibilité et ses précieux conseils, merci Docteur d'avoir
accepté de guider mes premiers pas dans la recherche.
J'adresse mes sincères remerciements aussi aux
Enseignants - Chercheurs du Laboratoire d'Hydrobiologie,
particulièrement aux Professeurs N'DOUBA Valentin et OUATTARA Nahoua
Issa.
III
J'exprime toute ma reconnaissance à l'endroit de
Monsieur ATSE Boua Célestin, Directeur de Recherches, au CRO d'Abidjan,
pour m'avoir accepté dans son équipe de recherche et pour sa
contribution à ma formation.
Je remercie tous les Docteurs du Laboratoire d'Hydrobiologie,
Dr YAO Stanislas Silvain, Dr N'ZI Konan Gervais, Dr BERTE Siaka, Dr BAMBA
Mamadou, Dr KOUAME Augustin, Dr ABOUA Benié Rose, Dr N'DOUA Etilé
Raphaël et Dr BLAHOUA Kassi Georges pour leurs sympathies et leurs
conseils.
Je remercie aussi tous les doctorants du Département
Aquaculture du Centre de Recherches Océanologiques, Messieurs KIMOU
Béda Nestor, OSSEY Yapoga Bruno et DJADJI Ebram Luc pour leurs soutiens
et encouragements.
Enfin, je remercie particulièrement mon fiancé
Monsieur KONAN Abadé Tanguy Vogel pour son soutien financier, moral,
spirituel et pour tout l'amour qu'il me porte. Merci à notre fils KONAN
Vogel Christ Jocelin que j'embrasse très fort.
iv
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIERES iv
LISTE DES FIGURES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
ABREVIATIONS ET SIGLES ix
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I: GENERALITES 3
1-1-Définition 3
1-2-Pisciculture en Côte d'Ivoire 3
1-2-1-Aperçu général
3
1-2-2-Systèmes d'élevage 4
1-2-2-1-Pisciculture extensive 4
1-2-2-2-Pisciculture semi-intensive 4
1-2-2-3-Pisciculture intensive 5
1-2-3-Espèces élevées en
Côte d'Ivoire 5
1-2-4-Production piscicole 6
1-3-Elevage des poissons 6
1-3-1- Reproduction 6
1-3-2- Elevage larvaire 6
1-3-3- Alevinage 7
1-3-4- Prégrossissement 7
1-3-4- Grossissement 7
1-4- Besoins nutritionnels et alimentation
8
1-4-1- Besoins nutritionnels 8
1-4-1-1- Besoin en protéines 8
1-4-1-2- Besoins en lipides 8
1-4-1-3- Besoins en glucides 8
1-4-1-4- Besoins en énergie 9
1-4-1-5- Besoins en minéraux 9
V
1-4-1-6- Besoins en vitamines .. ..... .9
1-5- Digestion chez les poissons 11
1-6- Sous-produits agro-alimentaires utilisés
dans l'alimentation des poissons 11
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 13
2-1- Matériel 13
2-1-1- Matériel de laboratoire 13
2-1-2- Matériel de terrain 13
2-2- Méthodes 14
2-2-1- Enquêtes auprès des pisciculteurs
14
2-2-2- Analyses au laboratoire 16
2-2-2-1- Analyse granulométrique 16
2-2-2-2- Analyse volumétrique 17
2-2-2-3- Analyse biochimique et minérale des
échantillons 17
2-2-2-3-1- Teneur en humidité 18
2-2-2-3-2- Teneur en protéines 18
2-2-2-3-3- Teneur en lipides 19
2-2-2-3-4- Teneur en cendres 20
2-2-2-3-5- Teneur en fibres 20
2-2-2-3-6- Teneur en Extractifs Non Azotés 21
2-2-2-3-7- Teneur en énergie de l'aliment
21
2-2-2-3-8- Rapport protéines/énergie 21
2-2-2-4- Composition minérale 22
2-2-3- Traitement des données de
l'enquête 22
2-2-3-1- Gain de Masse Quotidien 22
2-2-3-2- Intensité de nourrissage 23
2-2-3-3- Rendement 23
2-2-3-4- Coût de production du poisson
lié à l'aliment 23
2-2-3-5- Valeur de production 23
2-2-4- Analyses statistiques 23
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION 24
3-1- Résultats 24
3-1-1- Utilisation des sous-produits 24
vi
3-1-1-1-Données d'enquête 24
3-1-1-2-Différents sous-produits rencontrés
24
3-1-1-3-Utilisation des sous-produits par région 24
3-1-2- Caractéristiques des sous-produits
utilisés 27
3-1-2-1- Granulométrie et volumétrie 27
3-1-2-2- Composition biochimique et minérale 31
3-1-3- Caractérisation des fermes qui utilisent
les sous-produits 33
3-1-3-1- Caractéristiques des fermes qui utilisent les
sous-produits 33
3-1-3-2- Profil des pisciculteurs qui utilisent les
sous-produits 33
3-1-3-3- Localisation des fermes qui utilisent les
sous-produits 36
3-1-3-4- Espèces élevées 36
3-1-4- Caractérisation des systèmes
aquacoles qui utilisent les sous-produits 36
3-1-4-1- Système d'élevage qui utilisent les
sous-produits 36
3-1-4-2- Caractéristiques des pratiques aquacoles des
différents systèmes 41
3-1-4-3- Evaluation des paramètres de croissance, de
production et d'économie 41
3-2- Discussion 44
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 47
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 48
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Localités visitées
15
Figure 2 : Taux d'utilisation des
différents sous-produits par les pisciculteurs 25
Figure 3 : Proportion des pisciculteurs
utilisant les sous-produits par région 25
Figure 4 : Répartition des pisciculteurs
utilisant les sous-produits en fonction de leur
activité principale 35
Figure 5 : Répartition des utilisateurs
de sous-produits en fonction des régions 35
Figure 6 : Localisation des fermes piscicoles
utilisant uniquement les sous-produits
agricoles 37
Figure 7 : Localisation par région des
pisciculteurs utilisant les sous-produits 37
Figure 8 : Espèces élevées
(a = Tilapia Oreochromis niloticus, b = Heterotis niloticus,
c = Mâchoiron Chrysichthys nigrodigitatus, d = Silures
Heterobranchus
longifilis, Hetero-clarias et Clarias
gariepinus, e = carpe Labeo coubie 39
Figure 9 : Systèmes d'élevage
utilisant les sous-produits 40
Figure 10 : Système d'élevage par
région utilisant les sous-produits 40
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Besoins en nutriments des poissons
d'élevage 10
Tableau II : Besoins des poissons en
minéraux 10
Tableau III : Besoins des poissons en vitamines
10
Tableau IV : Dénomination de la poudre en
fonction de la taille du tamis 17
Tableau V : Coût, origine,
disponibilité et lieux d'achats des sous-produits 26
Tableau VI : Composition granulométrique
et caractéristiques du son de riz en fonction
des régions 28 Tableau VII :
Composition granulométrique et caractéristiques du son de riz
moulu
en fonction des régions 29 Tableau VIII
: Composition granulométrique et caractéristiques du son
de maïs
en fonction des régions 29 Tableau IX
: Composition granulométrique et caractéristiques de la
farine basse
de riz en fonction des régions 30
Tableau X : Composition granulométrique
et caractéristiques du son de blé
en fonction des régions 30
Tableau XI : Composition biochimique et
minérale des sous-produits utilisés 32
Tableau XII : Caractéristiques des fermes
utilisant les sous-produits 34
Tableau XIII : Fréquence des
espèces de poissons nourries aux sous-produits 38
Tableau XIV : Pratiques aquacoles par
système des pisciculteurs qui utilisent
les sous-produits agro-alimentaires 42 Tableau XV
: Paramètres de croissance, de production et d'économie
des pisciculteurs
qui utilisent les sous-produits en fonction du système
d'élevage 43
ix
ABREVIATIONS ET SIGLES
ANADER : Agence National d'Appui au Développement Rural
ANAQUACI : Association Nationale des Pisciculteurs de Côte
d'Ivoire
ANOVA : Analysis of variance (Analyse de Variance)
AOAC : Association of Official Analytical Chemists
BAD : Banque Africaine de Développement
BNETD : Bureau National d'Etudes Techniques et de
Développement
CRO : Centre de Recherches Océanologiques
ENA : Extrait Non Azoté
GMQ : Gain Moyen Quotidien
FAO : Food and Agriculture Organization
LANADA : Laboratoire National d'Appui au Développement
Agricole
MIRAH : Ministère des Ressources Animales et
Halieutiques
MIRPARH : Ministère de la Production Animale et des
Ressources Halieutiques
N'CARP : Nouvelle Compagnie Africaine de Reproduction de
Poissons
PAL : Projet Aquaculture Lagunaire
PAPPE : Projet d'Appui à la Profession Piscicole dans
l'Est de la Côte
d'Ivoire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPCO : Projet d'Appui à la Profession Piscicole du Centre
Ouest
SAP la Mé : Société Agro-Pastorale de la
Mé
SOAP : Société Ouest Africaine de Pisciculture
1
INTRODUCTION
La production piscicole mondiale a considérablement
augmenté au cours des 50 dernières années. Elle est
passée d'une contribution insignifiante de moins de 10% de la
quantité de production aquatiques destinée à la
consommation humaine dans les années 1970 à environ 50% à
l'heure actuelle. Elle a progressé à un taux annuel moyen de 9%
ces 30 dernières années. Aujourd'hui, 50% des poissons sur le
marché mondial proviennent de l'élevage, alors que cette part ne
représentait que 9 % en 1980 (FAO, 2012). L'aquaculture poursuit son
essor à un rythme plus rapide que celui de tous les autres secteurs de
production alimentaire d'origine animale (FAO et NACA, 2012). Cet essor
prodigieux est le résultat des recherches et d'innovations dans la
maîtrise de la conduite des élevages et surtout dans
l'alimentation.
Ces progrès spectaculaires de l'aquaculture ont
été observés dans certains pays de l'Asie et du pacifique,
de l'Europe et d'Amérique du Sud (Équateur, Pérou et
Brésil). Cependant ils restent moins visibles dans certaines
régions du globe telles que le continent Africain. En effet, l'Afrique a
contribué seulement à 2,2% de l'apport de poisson à la
consommation humaine en 2010 et l'Afrique subsaharienne à 0,6% en
dépit de son potentiel naturel et de ses longues années de
pratique de l'aquaculture (FAO, 2012). En Côte d'Ivoire, malgré
d'immenses potentialités physique, hydrologique (150 000 ha de lagunes,
350 000 ha de lacs et de nombreux bas-fonds etc...), climatique et humaines et
plus d'un demi-siècle d'efforts menés depuis les années
coloniales, la pisciculture n'a pas encore atteint une dimension
économique viable (FAO, 2008). La production aquacole nationale atteint
1200 tonnes depuis les années 2000, et elle est estimée à
seulement 3720 tonnes en 2012 alors que les besoins annuels en ressources
halieutiques s'élevent à 300 000 tonnes/an (FAO, 2008, 2014). La
production halieutique totale est de 75 611 tonnes en 2012 (FAO, 2014).
En effet, l'aquaculture ivoirienne connait plusieurs
difficultés telles que la faible disponibilité d'aliment de
qualité de moindre coût, l'absence d'assistance technique, le
faible niveau d'éducation des pratiquants, l'insuffisance des
connaissances sur la production piscicole, l'absence d'organisation dans le
secteur de la pisciculture et le faible niveau de financement (FAO, 2008,
Brechbühl, 2009). Par ailleurs, les interactions entre le type
d'exploitation, les prix
2
des intrants de production, la qualité et le coût
de l'aliment utilisé, les pratiques piscicoles, les sytèmes
d'élevage utilisés, les carastéristiques
géographique et le profil socio-économique des pratiquants
affectent la productivité des fermes (New, 1987 ; Shang et Tisdell, 1997
; Lacroix, 2004). Selon CIFA (1998) et FAO (2008), les systèmes de
production les plus pratiqués en Afrique de l'Ouest, voir en Côte
d'Ivoire sont les systèmes extensifs et semi-intensifs en
majorité par de petits opérateurs agricoles dans des
étangs en zones rurales et peri-urbaines. De plus, Layrol (1996) Gabriel
et al., (2007) et Crentsil et Ukpong (2014) rapportent l'utilisation
massive de sous-produits agro-alimentaires d'origine végetale de moindre
coût et à faible valeur nutritionnelle comme aliment pour nourrir
les poissons d'élevage sur la plupart des fermes piscicoles de l'Afrique
Sub-Saharienne.
Il apparaît dès lors indispensable d'identifier
les différents sous-produits agricoles locaux utilisés par les
pisciculteurs pour nourrir les poissons en Côte d'Ivoire afin de
déterminer l'influence de cette pratique sur la croissance des poissons
et la productivité des fermes piscicoles. La présente
étude se propose donc dans un premier temps de déterminer les
caractéristiques nutritionnelles et physiques des sous-produits
utilisés pour nourrir les poissons d'élevage et dans un
deuxième temps de déterminer les conditions d'utilisation
(Système, espèces élevées, caractéristiques
socio-économiques des pisciculteurs, localisation des fermes), enfin
dans un troisième temps d'évaluer l'influence de leur utilisation
sur la croissance des poissons et la productivité des fermes en
Côte d'Ivoire.
Notre étude présente trois chapitres : Le
premier chapitre est relatif aux généralités sur la
pisciculture, les espèces élevées en Côte d'Ivoire,
les besoins nutritionnels des poissons et les sous-produits agro-alimentaires
utilisés dans l'alimentation des poissons. Le deuxième chapitre
concerne le matériel et les méthodes qui nous ont permis de
conduire cette étude et enfin le troisième chapitre
présente les résultats obtenus suivi de la discussion.
3
I- GENERALITE
1-1- Définition
Selon Hachette (1993), l'aquaculture désigne l'ensemble
des techniques d'élevage des animaux et végétaux
aquatiques. La FAO (1986), quant à elle, définit l'aquaculture
comme étant l'élevage d'organismes aquatiques, notamment les
poissons, les mollusques, les crustacés et les plantes aquatiques. La
pisciculture vient du mot latin piscis qui signifie poisson. C'est
donc la branche de l'aquaculture qui désigne l'ensemble des techniques
de production et d'élevage des poissons comestibles en eaux douces,
saumâtres ou salées (Hachette, 1993).
1-2- Pisciculture en Côte d'Ivoire
1-2-1- Aperçu général
En Côte d'Ivoire, l'aquaculture a été
introduite dans les années 1940 par l'administration coloniale (Hem et
al., 1994). Elle a débuté par la création
d'étangs de démonstration confiés à des
particuliers et celle d'étangs privés dans plusieurs
régions du pays. Durant les années 1990, la Côte d'Ivoire
était la vitrine du développement de l'aquaculture en Afrique de
l'Ouest, grâce aux résultats obtenus des projets appuyés
par le PNUD, la FAO, la BAD, et d'autres partenaires techniques et financiers
(FAO, 2008). Des opérateurs privés avaient mis en place des
élevages de poissons (Tilapia-Oreochromis niloticus) en cages
dans les lagunes et l'Etat appuyait un programme en faveur de la pisciculture
en milieu rural et même en milieu péri-urbain dans le Centre et le
Nord du pays. Il y a eu également un début de
développement vers la pisciculture commerciale intégrée
avec les écloseries et les fabriques d'aliments pour le poisson. Au
total, on estime que la production d'aliments de poissons s'élève
à un peu plus de 1500 tonnes par an (FAO, 2008). L'aquaculture en
Côte d'Ivoire, est exclusivement basée sur la pisciculture qui se
pratique dans les zones rurales et périurbaines en majorité dans
les régions du Sud, du Sud-est, du Centre, du Centre-ouest, et de
l'Ouest. Le tilapia Oreochromis niloticus reste l'espèce
principale cultivée par les pisciculteurs. En 2005, le Sud restait la
zone où la production est importante avec 82,34 % de la production
totale, suivie du Centre Ouest 14,43 % et de l'Est avec 3,23 % (MIPARH, 2007).
Selon ANAQUACI (2012), les pisciculteurs sont concentrés en
majorité dans les régions du Tonkpi (Ouest), du Haut Sassandra
(Centre Ouest), de la Marahoué (Centre), du Goh (Sud Ouest), de la Nawa
(Sud Ouest) et de l'Indénié Djuablin (Est). Il existerait au
total,
4
près de 1000 fermes piscicoles en Côte d'Ivoire
avec une superficie totale exploitée d'environ 500 ha (FAO, 2008).
1-2-2- Systèmes d'élevage
Il existe trois systèmes de production que sont la
pisciculture extensive, la pisciculture semi-intensive et la pisciculture
intensive (FAO, 2008).
1-2-2-1- Pisciculture extensive
La pisciculture extensive est un système
d'élevage de type traditionnel ou artisanal qui se pratique en
général sur de grandes surfaces en zones rurales et
péri-urbaines. Elle a un fonctionnement irrégulier dans les
conditions les plus naturelles possibles. Dans ce système, les poissons
sont le plus souvent livrés à eux-mêmes au plan
alimentaire. Mais parfois, les pisciculteurs donnent des déchets
agro-alimentaires comme aliments d'appoint (Layrol, 1996). Ce type
d'élevage permet généralement la production de poissons
nécessaires au repeuplement équilibré et durable des
écosystèmes aquatiques (Arrignon, 1993). Cette pisciculture est
un élevage mixte basé sur plusieurs espèces de poissons
non sexées avec une densité incontrôlée et une
production très hétérogène de faible rendement 100
à 150 kg/ha/an par unité de surface (Lacroix, 2004). La
pisciculture extensive a été pratiquée au niveau des
fermes du Projet d'Appui à la Pisciculture du Centre Ouest de la
Côte d'Ivoire (PPCO) entre 1992 et 1995 et du Projet Aquaculture
Lagunaire (PAL) entre 1981 et 1994 (MIPARH, 2008).
1-2-2-2- Pisciculture semi-intensive
La pisciculture semi-intensive est une forme de pisciculture
artisanale localisée plus particulièrement en zones
périurbaines. Elle fait recours à une alimentation
régulière basée soit sur des sous-produits
agro-alimentaires soit sur des aliments complets. Les poissons sont
sexés. L'alimentation est associée ou non à une
fertilisation de type organique ou minérale. En Côte d'Ivoire, ce
système d'élevage a été promu par le projet d'Appui
à la Professionnalisation Piscicole du Centre-Est (PAPPE) sur
financement ivoirien basé à Abengourou, le projet BAD-Ouest, et
les Petites et Moyennes Entreprises (PME). L'espèce la plus
exploitée dans ce type d'élevage est le Tilapia (O.
niloticus). Le rendement de ce système est de l'ordre 1500 à
2500 kg/ha/an avec un potentiel de 6 à 8 tonnes /ha/an (Lacroix,
2004).
5
1-2-2-3- Pisciculture intensive
La pisciculture intensive appelée encore pisciculture
industrielle correspond à la production maximale de poissons d'un
calibre donné dans un minimum d'eau (Arrignon, 1993), d'espace et de
temps, à moindre coût et suivant un planning préalablement
établi. Ce type d'élevage repose sur une alimentation
artificielle de qualité qui est un élément fondamental
dans la production. Il se pratique généralement en enclos
lagunaires ou en cages flottantes et dans les bassins en ciment ou en
aluminium. Cette technique est utilisée chez les Cichclidae, les
Claroteidae (C. nigrodigitatus), et les Clariidae (H. longifilis
H. bidorsalis et Clarias gariepinus). La pisciculture intensive
fut l'une des premières techniques utilisées lors des premiers
essais de pisciculture en Côte d'Ivoire au cours de la période
coloniale (Hem et al., 1994). Elle est pratiquée dans les
stations de recherche et de production d'alevins et dans les fermes lagunaires
de la région d'Abidjan où tous les facteurs de production
semblent être maîtrisés. Le rendement dans ce système
est supérieur à 20 tonnes/ha/an en étang, 50 à 100
kg/m3/an en cage et parfois plus de 20kg/m3/mois.
Cependant, ce système implique un investissement important (Lacroix,
2004).
1-2-3- Espèces élevées en Côte
d'Ivoire
Plusieurs espèces de poissons ont fait et continuent de
faire l'objet d'un élevage extensif, semi-intensif ou intensif en
Côte d'Ivoire (FAO, 2008, Brechbühl, 2009). Il s'agit :
? de Tilapias : Oreochromis niloticus introduit du
Nil d'Egypte (pour la pisciculture en eau continentale dans toutes les
régions de la Côte d'Ivoire), Oreochromis aureus
d'Israël et d'Egypte (pour la pisciculture lagunaire essentiellement
au Sud dans la lagune Aghien et dans certaines fermes en eau continentale
à Azaguié et Aboisso),
? du Mâchoiron Chrysichthys nigrodigitatus (en
milieu lagunaire essentiellement au Sud dans la lagune Ebrié en
enclos),
? du Cameroun Heterotis niloticus (en monoculture
dans la région de Daloa au Centre Ouest ou en polyculture à SAP
La Mé à Adzopé),
? des Silures : Heterobranchus longifilis (en milieu
continental dans le cadre des projets BAD/OUEST à l'Ouest, PPCO au
Centre Ouest et PAPE à l'Est mais également chez certains
producteurs privés dans la région d'Agboville, d'Akoupé et
d'Aboisso.
6
Parmi ces espèces, les tilapias et
particulièrement O. niloticus, restent les plus utilisés
en Côte d'Ivoire (FAO, 2008).
1-2-4- Production piscicole
La production nationale ivoirienne, quasiment nulle au cours
des années 1950 à 1983 a atteint une valeur de 21 tonnes en 1984.
Elle a subi plusieurs fluctuations pour atteindre 1200 tonnes depuis 2000. De
2000 à 2007, cette production à subit plusieurs fluctuations due
à la crise socio-économique. La production aquacole ivoirienne a
augmenté et a atteint 1700 tonnes en 2010. En 2012, cette production est
de 3720 tonnes soit le double de la production enregistrée en 2010 (FAO,
2014).
1-3- Elevage des poissons
On distingue plusieurs phases de production des poissons qui
sont fonction des espèces élevées. Ce sont la
reproduction, l'élevage larvaire, l'alevinage, le
prégrossissement et le grossissement (La croix 2004).
1-3-1- Reproduction
La reproduction peut se faire de façon spontanée
en captivité comme c'est le cas chez les tilapias, ou par utilisation
des techniques artificielles de reproduction. Ces techniques impliquent l'usage
ou non d'hormones naturelles ou synthétiques favorisant la maturation
finale. C'est le cas des siluriformes tels que C. gariepinus et H.
longifilis et Chrysichthys nigrodigitatus. La reproduction chez
le tilapia aboutit à la production d'alevins tout venants de 5 g environ
conduisant à l'étape d'alevinage, tandis que chez les
siluriformes elle aboutit à la production de larves de poids
inférieur à 1 g, et conduit à l'élevage larvaire
(Legendre et al., 1995, La croix, 2004).
1-3-2- Elevage larvaire
Les larves issues de l'éclosion pèsent environ 2
mg en fin de résorption vitelline, soit 48 à 72 h
post-éclosion (Hecht et al., 1997 ; Legendre et al.,
1995). A partir de ce moment, l'élevage à lieu en
écloserie avec utilisation de nauplii d'Artemia salina (vivants
ou congelés) comme aliment exogène de référence.
Dans ces conditions, les larves de C. gariepinus peuvent atteindre la
taille de 70 à 200 mg en moins de 20 jours d'élevage (Imorou Toko
et Fiogbe, 2003), Chez H. longifilis, Legendre et al. (1995)
obtiennent des taux de survie de 60 à 90 % avec environ 120 à
7
250 mg en 15 jours d'élevage. L'utilisation d'Artemia
posant des problèmes économiques dans les pays en
développement, Atsé et al., (2009) et Ossey et
al., (2012) ont obtenus des taux de survie équivalents à
ceux obtenus avec Artemia avec des croissances plus élevées avec
une alimentation des larves aux aliments formulés à 35% de
protéines alimentaires à base de farine d'asticot et de cervelle
bovines enrichis en vitamines, minéraux et en acides aminés.
1-3-3- Alevinage
Consiste à la production de poissons de 5 g environs
pour le prégrossissement à partir de poisson de poids
inférieurs à 1g.
1-3-4- Prégrossissement
Le prégrossissement du tilapia, consiste à
produire des juvéniles de tilapia de taille sexable de 25 g à
partir d'alevins de 5g. Le prégrossissement se fait en étangs
à la densité de mise en charge de 12,5 à 20
alevins/m2 avec une alimentation de qualité. Chez les
siluriformes, le prégrossissement concerne l'élevage de poissons
de 1 à 3g jusqu' à la taille de 10 à 12g.
1-3-4- Grossissement
Le grossissement conduit à la production de poissons
marchands. Le grossissement du tilapia commence avec les tilapias mâles
et se fait en deux étapes. La première étape se fait avec
les juvéniles de 25 à 35 g à la densité de 6
individus /m2 avec un aliment à 30-35% de protéines et
la deuxième étape avec les adultes de 100 g à la
densité de 4 poissons/m2 avec un aliment de 2530% de
protéines jusqu'à la taille marchande. Chez les siluriformes, le
grossissement de juvéniles se fait à la taille de 10 à 12g
à 250 g et des adultes de 250 g à la taille marchande. Pour le
grossissement de 10 à 12 g à 250g, les poissons sont
stockés à la densité de 1000 à 1200
ind/m3 avec la ration alimentaire distribuée en 2 à 3
fois par jour. Le grossissement de 250g à la taille marchande, les
poissons sont stockés à la densité de 400kg/ m3
nourris avec un aliment titrant 30% de protéines à 3% la
biomasse. En fin de grossissement, les poissons pèsent entre 800 et
1500g (Ducarme et Micha, 2003 ; Harpaz, 2007). La durée de production de
poissons marchands et le poids des poissons sont fonction de la qualité
de l'aliment utilisé et des pratiques aquacoles.
8
1-4- Besoins nutritionnels et alimentation
Les besoins en nutriments des poissons varient selon la taille
et l'espèce de poisson. Les besoins en nutriments des tilapias et des
siluriformes sont résumés dans le tableau I
présenté ci-dessous (New, 1987, Guillaume et al., 1999,
Lazard, 2007).
1-4-1- Besoins nutritionnels
1-4-1-1- Besoin en protéines
Les protéines fournissent les acides aminés
essentiels aux poissons, qui servent à la fourniture d'énergie
nécessaire aux fonctions vitales, à l'entretien, à la
croissance et à la reproduction (Guillaume et al., 1999). Les
besoins en protéines des poissons varient selon la taille et
l'espèce de poisson. Les taux de protéines varient en
général de 25 à 55% (New, 1987, Guillaume et al.,
1999 ; Lazard, 2007). Cependant ces besoins sont toujours plus
élevés chez les siluriformes que chez les tilapias. Les taux de
protéines recommandées sont de 50 % pour les aliments de
démarrage tandis qu'ils sont de 35-40% chez les alevins, 30-35% chez les
juvéniles, 25% chez les adultes et 30% chez les géniteurs de
tilapia. Chez les siluriformes, les besoins en protéines
recommandés varient entre 50-55%, 44-48%, et entre 28-32% respectivement
pour les larves, les juvéniles et les adultes. Les besoins en
protéines des poissons d'élevage varient dans l'ensemble entre 25
et 55% (Tableau I).
1-4-1-2- Besoins en lipides
Les lipides sont indispensables pour satisfaire les besoins en
acides gras essentiels et pour maintenir l'intégrité des
structures membranaires (Wilson, 1994). Ils jouent un rôle majeur dans la
fourniture d'énergie et la couverture des besoins en croissance. De ce
fait, leur utilisation permet l'épargne de protéines la
réduction de l'ingestion et l'augmentation de l'efficacité
alimentaire (Cahu, 2004). Les besoins en lipides alimentaires chez les poissons
sont compris entre 4 et 10% (Tableau I). Cependant chez les siluriformes, une
augmentation de la teneur en lipides de l'aliment améliore la croissance
(Cahu, 2004).
1-4-1-3- Besoins en glucides
L'utilisation de l'énergie digestible des glucides
permet la couverture des besoins énergétiques et l'épargne
des protéines chez les poissons. Cependant, les poissons utilisent
différemment les glucides alimentaires. Les besoins en glucides sont en
général compris entre 25-40% (Tableau I).
9
1-4-1-4- Besoins en énergie
Les poissons ont besoin d'énergie pour assurer leurs
fonctions vitales. La seule énergie utilisable par l'organisme
dérive de l'oxydation des composés organiques (glucides, lipides
et protéines) qui proviennent de la digestion des aliments et du
remaniement des cellules et des tissus. Les besoins énergétiques
des poissons dépendent de l'animal lui-même (espèce, stade
physiologique) (Guillaume et al., 1999). Ces besoins varient entre 16
et 25 kJ/g et le rapport protéines énergie entre 16 et 22 kJ/g
(Tableau I).
1-4-1-5- Besoins en minéraux
Les poissons ont besoin de minéraux qui sont des
constituants de certains tissus ou de certaines molécules. Ils servent
de co-facteurs enzymatique et participent à l'équilibre ionique
intra- et extracellulaire ainsi qu'à la régulation des fonctions
endocriniennes. Ils interviennent dans la formation des os, du
métabolisme de l'ATP et au niveau physiologique (Guillaume et
al., 1999). Les besoins en minéraux des poissons sont en
général inférieurs à 10%. Les besoins des poissons
en minéraux sont présentés au tableau II.
Il existe deux groupes de minéraux :
? Les macroéléments dont les plus importants et
indispensables pour le poisson sont le calcium et le phosphore.
? Les microéléments (oligonutriments) sont le
potassium, le magnésium, le zinc, le fer, le cuivre, le sodium et le
manganèse.
1-4-1-6- Besoins en vitamines
Les vitamines (composés indispensables à la vie)
sont présentes dans les aliments en très faibles quantité.
Ils interviennent au niveau de toutes les fonctions vitales (croissance,
reproduction et entretien). Les besoins en vitamine des poissons sont
résumés dans le tableau III ci-dessous.
10
Tableau I : Besoins en nutriments des poissons
d'élevage
Paramètres
|
Tilapia
|
Silure
|
Poissons en général
|
Alevins
|
Juvéniles
|
Adulte
|
Géniteurs
|
Protéines (%)
|
35-40
|
30-35
|
25-30
|
30
|
30-55
|
25-55
|
Lipides (%)
|
10
|
6-10
|
6
|
8
|
4-6
|
4-10
|
Glucides (%)
|
25
|
25
|
25-40
|
25-40
|
25-35
|
25-40
|
Cendres (%)
|
8-10
|
8-10
|
4-8
|
4-8
|
<10
|
<10
|
Fibres (%)
|
8
|
8
|
8-10
|
8-10
|
<10
|
<10
|
Energie (kJ/g)
|
18-25
|
18-25
|
18-25
|
18-25
|
15-16
|
15-25
|
P/E (mg/kJ)
|
20
|
16-18
|
16-18
|
16-18
|
20-22
|
16-22
|
(New, 1987, Guillaume et al., 1999, Lazard, 2007)
Tableau II : Besoins des poissons en
minéraux
Minéraux
|
Tilapias (2)
|
Silure (3) (g/kg aliment sec)
|
Calcium
|
0,65 %
|
4,5
|
Phosphore
|
0,90 %
|
4,5
|
Magnésium
|
0,06 %
|
0,4
|
Fer
|
-
|
0,03
|
Zinc
|
10 ppm
|
0,02
|
Cuivre
|
-
|
0,005
|
Manganèse
|
12 ppm
|
= 0,002
|
(1) Guillaume et al. (1999) ; (2) Wilson et Moreau
(1996) Tableau III : Besoins des poissons en vitamines
Vitamines
|
Poissons en générale
(1)
|
Tilapias (2)
|
Silure (3)
|
Thiamine B1
|
10 - 60
|
60 (1)
|
10
|
Riboflavine B2
|
20 - 200
|
60 (2)
|
90
|
Pyridoxine B6
|
10 - 20
|
20(1)
|
30
|
Acide Panthénique
|
25 - 50
|
10(2)
|
10
|
Inositol
|
200 - 400
|
100(1)
|
-
|
Acide Folique
|
6 - 15
|
10(1)
|
1,2
|
Biotine (H)
|
1 - 15
|
10
|
-
|
Choline
|
500 - 4000
|
260 - 1250(2)
|
500
|
Niacine
|
28 - 200
|
150
|
14
|
Vitamine B12
|
0,09 - 1,015
|
2,05
|
-
|
Vitamine A
|
1000 - 2500 UI/kg/j
|
2000 UI/kg/j
|
1000 - 2000 UI/kg/j
|
Vitamine E
|
40 - 300
|
100(1)
|
25 - 50
|
Vitamine K
|
-
|
40 (1)
|
-
|
Vitamine C
|
30 - 50
|
50 (2)
|
11 - 60
|
(1)Cissé (1995) ; (2) Pouomogne (1994) ; (3) Wilson et
Moreau (1996)
11
1-5- Digestion chez les poissons
Après l'ingestion qui est fonction de la forme de la
cavité buccale, l'aliment transite dans l'estomac (Moriaty, 1973). La
sécrétion d'acides gastriques permet la fragmentation des parois
des cellules ingérées ; ensuite plusieurs enzymes effectuent la
fragmentation des macromolécules par l'hydrolyse des liaisons
peptidiques des protéines, osidiques des glucides, et esters des lipides
(Moreau, 1988). C'est au niveau des parois intestinales que se fait
l'assimilation des nutriments et c'est de là que ce fait le transfert
d'énergie et de matière. L'ingestion et l'utilisation de ces
nutriments sont liées à certains facteurs tels que la
densité de stockage, le taux de rationnement, la fréquence
d'alimentation, le mode de nourrissage des poissons, la méthode de
production des poissons et la température (New, 1987 ; Lacroix,
2004).
1-6- Sous-produits agro-alimentaires utilisés
dans l'alimentation des poissons
Les sous-produits de l'alimentation humaine utilisée
dans l'alimentation des poissons d'élevage peuvent être
classés de plusieurs manières selon que l'on se
réfère à leur origine, à leur composition, à
certaines de leurs propriétés nutritionnelles ou
physicochimiques, ou encore à des critères économiques
(Guillaume et al., 1999). Ils sont d'origine animale ou
végétale et sont souvent des co-produits des industries
agro-alimentaires.
Le principal sous-produit d'origine animale rencontrée
dans l'alimentation des poissons d'élevage est la farine de poisson.
Cette farine est presque indispensable dans les régimes alimentaires des
animaux aquatiques (Guillaume et al., 1999).
En effet, sa constitution en acides aminés
indispensables, en acides gras essentiels et vitamines notamment du groupe A,
correspondent aux besoins des vertébrés dont les poissons.
Les matières premières d'origine
végétale sont en général des sources de vitamines
du groupe B (surtout B12). Elles sont moins appétibles et l'amidon, leur
principale source d'énergie, n'est pas souvent tolérée par
les poissons. Certaines d'entre elles comme les tourteaux (soja, coton,
coprah), beaucoup plus disponibles, constituent des sources de protéines
de hautes valeurs biologiques et moins chères. Les sous-produits
céréaliers et leurs dérivés sont les plus
rencontrés dans l'alimentation des poissons d'élevage. Ce sont la
farine de maïs, le son de maïs, le son de riz, la farine basse de riz
et le son de blé. Ces sous-produits dérivent d'une série
de traitements
12
(décorticage, mouture) des grains. Ils sont
constitués généralement de fragments d'amidon, de
proportions de germes, de péricarpe et d'une partie des couches
périphériques de grains d'aleurone. Les germes sont en
général riches en vitamines E et en vitamine du groupe B
(à l'exception de la vitamine B12), mais le décorticage et le
blutage en éliminent une bonne partie. Ils sont également riches
en fibres, en phosphore, mais pauvres en calcium (0,05%) et en protéines
(7-15%) (Guillaume et al., 1999 ; Abarike et al., 2012).
Les sous-produits agricoles constituent de bonnes sources
d'énergie et de matières grasses. Toutefois, leur faible teneur
en protéines et en lysine ne permet pas de les utiliser comme seules
sources azotées dans les aliments destinés à
l'élevage des animaux (Bamba, 2007). En raison de leur teneur
relativement élevés en cellulose et certaines substances
anti-nutritionnelles, notamment, les facteurs anti-trypsiques les lectines ou
phyto-hémagglutinines, les saponines, l'acide phytique et les tannins.
Leur utilisation est limitée dans l'alimentation des poissons
d'élevage. Ces substances peuvent inhiber les protéases
(l'á-amylase) dans le tube digestif, donner un goût amer à
l'aliment, entrainer une inflammation des cellules épithéliales,
former des complexes insolubles avec les protéines et certains
minéraux divalents comme le calcium, le magnésium, le fer, le
zinc ou le manganèse réduisant par conséquent la
disponibilité de ces nutriments dans les régimes alimentaires
pour poissons. Ce qui provoque des retards de croissance et une diminution des
performances zootechniques au cours de l'élevage (New, 1987 ; Wilson,
1984 ; Guillaume et al., 1999).
13
II-MATÉRIEL ET MÉTHODES
2-1- Matériel
2-1-1- Matériel de laboratoire
Le matériel de laboratoire utilisé est
composé de :
· une tamiseuse vibrante pour l'étude de la
granulométrie ;
· une colonne de 14 tamis de la série AFNOR de
mailles 2 mm ; 1,250 mm ; 0,800 mm ; 0,630 mm ; 0,500 mm ; 0,400 mm ; 0,315 mm
; 0,250 mm ; 0,200 mm ; 0,160 mm ; 0,125 mm ; 0,100 mm ; 0,063 mm et < 0,063
mm
· des béchers pour la volumétrie ;
· une balance de modèle SARTORIUS de portée
3600 g et de ; précision 0,01 pour les différentes
pesées;
· un mortier et un pilon pour réduire en farine les
différents échantillons ;
· une étuve de marque PROLABO pour le dosage de la
matière sèche ;
· un four HOBERSAL modèle 12PR/400 série 8B
pour la calcination des échantillons ;
· un appareil de Soxhlet pour extraire les lipides ;
· un minéralisateur de type FOSS TECATOR pour
l'analyse de l'azote total (protéines) ;
· un spectrophotomètre à absorption atomique
pour le dosage des minéraux ;
2-1-2- Matériel de terrain
Pour mener à bien notre enquête auprès des
pisciculteurs nous avons utilisé :
· un questionnaire et cinq fiches de renseignement pour la
connaissance des activités piscicoles ;
· des sachets pour la collecte des échantillons de
sous-produits
· un appareil photo pour photographier les
échantillons et des structures d'élevage
· la carte du réseau routier et administratif de la
Côte d'Ivoire pour s'orienter
14
2-2- METHODES
2-2-1- Enquêtes auprès des pisciculteurs
Une enquête sur l'alimentation des poissons
d'élevage et les pratiques aquacoles a été
réalisée auprès des pisciculteurs dans les principales
zones piscicoles de la Côte d'Idoive. Cette enquête à
été réalisée à l'aide de questionnaire et de
fiches de renseignements dans 16 régions (Marahoué, Haut
Sassandra, Tonkpi, Cavally, Agnéby Tiassa, Lo Djiboua, Nawa, Goh, Grands
Ponts, Bélier, Sud Comoé, Gbèkè, Loh-Djiboua,
Mé, Indénié djuablin, Moronou) et 37 départements
(Bouaflé, Daloa, Man, Danané, Guiglo, Tiassalé, Sikensi,
Azaguié, Agboville, Dabou, Abidjan, Bingerville, Anyama, Aboisso, Grand
Bassam, Bonoua, Bouaké, Yamoussoukro, Toumodi, Tiébissou,
Djékanou, Oumé, Divo, Ouragahio, Gagnoa, Sinfra, Soubré,
Gueyo, Méagui, Lakota, Alépé, Adzopé,
Akoupé, Abengourou, Agnibilékrou, Bongouanou et Arrah) de la
Côte d'Ivoire de mai à septembre 2013 (Figure 1). Le questionnaire
a été réalisé à l'aide du logiciel sphinx
version 4.5 et a permis de renseigner sur les fermes piscicoles, le profil
socio-économique des promoteurs des fermes, l'activité piscicole
de la ferme, l'alimentation des poissons et les pratiques aquacoles. Les fiches
de renseignement ont permis de renseigner sur les espèces de poissons
élevées, les coûts, l'origine, la disponibilité et
le lieux d'achats des sous-produits agro-alimentaires et aliments
utilisés pour nourrir les poissons d'élevage sur les fermes. Les
pisciculteurs ont été identifiés dans les
différentes localités grâce aux données
d'enquête préliminaire de l'Association Nationale des
Pisciculteurs de Côte d'Ivoire (ANAQUACI) et à la collaboration
les Directeurs Régionaux ou Départementaux du MIRAH et/ou les
responsables Aquaculture de l'ANADER, les responsables locaux de l'ANAQUACI et
les associations locales de pisciculteurs. Les enquêtes ont
concernées les pisciculteurs en activité et en raison de la
distribution irrégulière des fermes piscicoles sur le territoire
ivoirien toutes les fermes accessible par région, département et
sous préfectures visités ont été
enquêtées. Ces enquêtes ont consisté à la
collecte des informations à l'aide d'interview, à la visite des
fermes enqêtées puis les documents de gestion ont
été consultés et les aliments utilisés pour nourrir
les poissons d'élevage ont été
échantillonnés sur les fermes et auprès des provendiers.
Ces échantillons ont été envoyés au laboratoire
pour la détermination de la granulométrie, de la volumetrie et de
la composition biochimique et minérale. Au total, 344 pisciculteurs ont
été enregistrés et 186 échantillons de
15
sous produits agro-alimentaires et aliments de poissons ont
été collectés pour leur analyses au laboratoire de Mai
à Septembre 2014.
Figure 1 : Localités visitées
16
17
2-2-2- Analyses au laboratoire
2-2-2-1- Analyse granulométrique
L'analyse de la granulométrie (mesure de la taille des
grains) permet de classer les poudres en fonction de la taille de leurs
particules. Cette analyse permettra de définir l'état (proportion
en grains grossiers, demi-fines, fines et très fines, taille moyenne et
nature) des sous-produits distribués aux poissons. Elle est basée
sur la séparation de particules solides d'après leurs grosseurs,
grâce à un jeu de 14 tamis de la série AFNOR de mailles
comprises entre 2 mm et 63 um. Pour l'analyse, 100 g d'échantillon sont
pesés et placés au sommet de la colonne de tamis
superposés dans l'ordre des mailles de tailles décroissantes (du
tamis supérieur ayant les mailles les plus larges au tamis
inférieur ayant les mailles les plus étroites). Les
différents échantillons ont fait objet d'un tamisage à sec
(Saaidi, 1991) à l'aide d'une tamiseuse vibrante associée
à la colonne de tamis. Au bout de 15 minutes d'agitation, le refus de
chaque tamis est pesé à l'aide d'une balance électronique
Sartorius de précision 0,01 g selon la procédure AQ Pr Ma 05.
Ensuite, les pourcentages ayant traversé un tamis et les pourcentages
cumulés de poudre retenue sur chaque tamis sont calculés par
rapport au poids de l'échantillon de la manière suivante :
- Pourcentage de poudre retenue (P) = (Masse retenue de
l'échantillon x 100 / Masse totale ;
- Pourcentage cumulé (PC) = 100 - Pourcentage de poudre
retenue.
Puis les courbes cumulatives des refus en fonction des
diamètres des mailles sont tracées pour chaque échantillon
analysé à l'aide du logiciel EASYSIEVEDEMO qui donne les «
fractiles » qui permettent de calculer le grain moyen de
l'échantillon et de définir sa dénomination. Les fractiles
utilisés sont :
- le quartile c125, correspond à la maille du tamis qui
retient 25 % de l'échantillon ;
- le quartile c150 correspond à la maille du tamis qui
retient 50 % de l'échantillon ;
- le quartile c1 84 correspond à la maille du tamis qui
retient 84 % de l'échantillon.
Le grain moyen (M) de l'échantillon
déterminé par la formule suivante.
M
?25??50??84
3
18
La dénomination de l'échantillon est
définie selon le Tableau de contrôle granulométrique des
matières premières en poudre de l'AQ Pr MP 10,
présenté ci-dessous (Tableau IV). Puis l'échantillon est
dit homogène lorsqu'un tamis retient au moins 50% de la poudre, dans le
cas contraire, il est dit hétérogène.
Mv
Tableau IV : Dénomination de la poudre en fonction
de la taille du tamis
Taille du tamis
|
Dénomination de la poudre
|
Tamis aux mailles supérieures ou égales à
0,800mm
|
Poudre grossière
|
Tamis aux mailles de 0,500mm
|
Poudre demi fine
|
Tamis aux mailles de 0,250mm
|
Poudre fine
|
Tamis aux mailles de 0,125mm
|
Poudre très fine
|
2-2-2-2- Analyse volumétrique
Selon Ghomari et Bendi-Ouis (2008), la masse volumique d'un
granulat est la masse par unité de volume de la matière qui
constitue le granulat, sans tenir compte des vides pouvant exister dans ou
entre des grains. Pour la détermination de la masse volumique des
échantillons, un bécher de volume (V) connu est pesé
à vide (M0), puis rempli avec l'échantillon à analyser.
Ensuite, la masse totale (Mf) est déterminée à l'aide
d'une balance et la masse volumique (Mv) de l'échantillon est
déterminée selon la formule suivante :
V
Mo = masse du bécher à vide
Mf = masse du bécher et de l'échantillon V = Volume
du bécher
2-2-2-3- Analyse biochimique et minérale des
échantillons
Au total de 74 échantillons de sous-produits
agro-alimentaires prélevés sur les fermes et auprès des
provendiers dans les régions visitées ont été
analysés. Les analyses ont été effectuées au
Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole (LANADA) selon
les méthodes
19
classiques (AOAC, 1995). L'analyse biochimique a
consisté au dosage des teneurs en humidité, protéines,
lipides, cendres, glucides, fibres et énergie. La composition
minérale : calcium (Ca), phosphore (P), potassium (K), sodium (Na),
magnésium (Mg), fer (Fe), zinc (Zn), manganèse (Mn) et le cuivre
(Cu) a été déterminée au spectrophotomètre
à absorption atomique selon les techniques décrites par AOAC
(2003).
2-2-2-3-1- Teneur en humidité
La détermination du taux d'humidité consiste
à peser 10 g d'échantillon dans une capsule de poids initial (M0)
connue puis à le sécher à l'étuve à
80°C jusqu'à obtention d'une masse constante. Puis les pourcentages
de matières sèches et d'humidité sont calculés
selon les formules suivantes:
M0: masse de la capsule vide (g);
M1: masse de la capsule et de l'échantillon (g);
M2: masse de la capsule et de la matière sèche
(g).
2-2-2-3-2- Teneur en protéines
La teneur en protéines de l'échantillon est
déterminée à partir du dosage du taux d'azote total selon
la méthode de KJELDAHL. La détermination se fait par la
conversion de l'azote des protéines (azote organique) en sulfate
d'ammonium selon la réaction suivante :
K2SO4
Protéines + H2SO4 (NH4)2SO4
Le dosage de l'azote total des échantillons se fait en
deux étapes qui sont la minéralisation sulfurique et la
distillation.
Pour la minéralisation sulfurique, 1 g
d'échantillon est prélevé et mis dans un tube MATRA de 200
ml. Puis 12 ml de H2SO4 98 % (V/V) et deux comprimés KJELDAHL
composés de sulfate de cuivre (CuSO4) et de sulfate de potassium (K2SO4)
ont été ajoutés. Tous les essais ont été
réalisés en double. Les tubes MATRA ont été
chauffés à 420 °C sous une hotte pendant 1 h,
20
jusqu'à obtention d'une coloration vert clair. Dans
l'opération de minéralisation, l'apparition de fumées
signifie que l'évaporation de l'eau est achevée. La liqueur
obtenue brunie puis se décolore. Le chauffage à 420 °C se
poursuit une heure après la décoloration pour que la destruction
des matières organiques soit complète. La solution est ensuite
refroidie.
La distillation suivie du titrage avec l'acide chlorhydrique
(HCl) a été faite en portant les tubes MATRA au distillateur
automatique de type FOSS TECATOR (2200 Kjeltec auto distillation). Au cours de
la distillation, le sulfate d'ammonium est décomposé par la soude
(0,5 N), l'ammonium ainsi libéré est entraîné par la
vapeur et titré à l'aide d'une burette contenant de l'acide
chlorhydrique (0,1 N) en présence d'un indicateur coloré, le
rouge de méthyle. Le titrage est achevé lorsque la solution vire
du bleu au rouge. La formule suivante a été utilisée pour
déterminer le pourcentage d'azote de l'échantillon
analysé.
V = Volume d'acide sulfurique en ml versé pour le dosage
;
Vb = Chute de burette pour l'échantillon blanc ;
Masse molaire de l'azote = 14 g/mol ;
Prise d'essai en g
La teneur en protéines de l'échantillon a
été calculée à partir du pourcentage d'azote total
selon la
formule suivante :
Pourcentage de protéines = Pourcentage d'azote total x
6,25. Avec 6,25 = facteur de conversion
2-2-2-3-3- Teneur en lipides
La méthode de SOXHLET (1879) a été
utilisée pour la détermination de la teneur en lipides des
échantillons. Cinq grammes (5g) d'échantillon (M0) ont
été broyés en fines particules, puis introduit dans la
cartouche de WAHTMAN, au-dessus duquel se trouve du coton pour éviter
les remontées au cours du chauffage. Un volume de 350 ml d'hexane a
été introduit dans le ballon d'extraction de masse M1. Le ballon
a été ensuite connecté à l'extracteur. Les robinets
des réfrigérants ont été ouverts puis les blocs
chauffants ont été mis en marche pendant 6 heures. Au terme de
cette période, le ballon d'extraction a été retiré
de l'appareil de SOXHLET et le solvant
21
a été évaporé à l'aide d'un
évaporateur de type BÜCHI. Le ballon est séché
à l'étuve à 80°C pendant 18 heures et mis au
dessiccateur pendant 2 heures. Puis le ballon contenant la matière
grasse (M2) a été pesé. Le pourcentage de matières
grasses se calcule selon la formule suivante : Pourcentage de
cendres
( M -- M 0
)
? x 100
M0 : masse de l'échantillon (g) ;
M1 : masse du ballon sec avant extraction (g) ;
M2 : masse du ballon contenant les matières grasses
après extraction (g).
2
2-2-2-3-4- Teneur en cendres
Cinq grammes (5) g d'échantillon à analyser ont
été mis dans un creuset à incinérer en porcelaine
de masse initiale connue et placés dans un four à moufle à
550 °C pendant 24 heures. Après refroidissement au dessiccateur,
l'ensemble creuset plus échantillon a été pesé
à l'aide d'une balance électronique de précision de type
SARTORIUS L 6200 S (portée 121 g ; précision 0,001 g). La teneur
en cendres est calculée selon la formule suivante :
M0 : masse du creuset vide (g) ;
M1 : masse du creuset et de l'échantillon (g) ;
M2 : masse du creuset et des cendres (g).
2-2-2-3-5- Teneur en fibres
Pour la détermination de la teneur en fibres, un
échantillon d'aliment (2 g) broyé et tamisé a
été introduit dans un ballon de 1000 ml contenant 200 ml de
détergent acide constitué de 180 ml H2SO4 (2N) et de 20 ml d'une
solution de bromure de cétyl triméthyl ammonium et d'eau (20 g de
bromure dissout dans l'eau dont le volume final est ramené à 200
ml). Le ballon a été surmonté d'un
réfrigérant à reflux raccordé au robinet d'eau
courante. Le bloc a été mis dans un chauffe-ballon
électrique et le contenu a été porté à
ébullition pendant 1 heure. Le mélange a été
filtré à chaud sur un entonnoir en porcelaine de 2 mm de maille
muni de papier filtre. Le filtrat a
22
été lavé trois fois avec de l'eau chaude,
puis séché à l'étuve à 105 °C pendant
24 h. Le papier est ensuite refroidi au dessiccateur et pesé. Il a
été calciné ensuite à 550 °C pendant 24 h.
La teneur en fibres totales a été calculée
selon la formule :
M0 : masse de l'échantillon (g)
M1 : masse des cendres (g)
M2 : masse du papier filtre (g)
M3 : masse du papier filtre + résidu après
séchage (g)
2-2-2-3-6- Teneur en Extractifs Non Azotés
Le taux d'extrait non azoté de l'échantillon est
déterminé selon le calcul suivant :
Extraits non azotés = 100 - (% humidité + %
protéines + % lipides + % cendres + % fibres)
2-2-2-3-7- Teneur en énergie de l'aliment
L'énergie brute est la somme des valeurs
énergétiques apportées par les différentes
composantes
de l'aliment. Ces valeurs énergétiques sont de 23,7
kJ/g, 39,5 kJ/g et 17,2 kJ/g respectivement
pour les protéines, lipides et extraits non azotés
(ENA) (Guillaume et al., 1999).
Teneur en proteines de
l'aliment
Energie brute (kJ/g) = (23,7 X teneur en
protéines) + (39,5 X teneur en lipides)
+
(17,2 X (teneur en fibres + ENA))
Rapport protéines /
énergie ?
Teneur en energie de l'a lim
ent
2-2-2-3-8- Rapport protéines/énergie
Le rapport protéines/énergie d'un aliment est le
rapport entre la teneur en protéines en mg de l'aliment et la teneur en
énergie brute de cet aliment en kJ.
2-2-2-4- Composition minérale
Pour les analyses, 0,5 g de masse sèche de
l'échantillon a été pesé dans le récipient
de digestion, puis sont ajoutés successivement 5 ml d'HNO3 et 2 ml de
H2O2 (30 %). Ensuite, le récipient a été fermé et
mis dans le four à micro-onde préalablement programmé
selon le paramètre à analyser. Après la digestion de
l'échantillon, celle des réactifs a été
réalisée à blanc. Les récipients de digestion ont
été ouverts après refroidissement et le contenu a
été transféré dans un ballon volumétrique de
25 ml. Le volume a été complété avec de l'eau
distillée. Les échantillons à blanc ont été
traités de façon similaire. Les échantillons trop
concentrés en minéraux ont été dilués avec
de l'acide nitrique 3M jusqu'aux limites de détection de
l'élément à doser.
Les concentrations en minéraux des échantillons
ont été calculées selon la formule suivante :
C = (a-b) df x 25 / m
C = concentration des échantillons (mg/kg) ;
a = concentration de la solution analysée (mg/L);
b = concentration moyenne des solutions à blanc (mg/L); df
= facteur de dilution;
25 = 25 ml d'eau distillée utilisée pour la
première dilution de l'échantillon ; m = masse de
l'échantillon (g).
Durée d'élevage
marchands poisson
2-2-3- Traitement des données de l'enquête
Les paramètres de croissance (Gain de Masse Quotidien),
de production (Intensité de nourrissage, et le
Rendement) et d'économie (Coût de production du kg de poisson
lié à l'aliment, et la Valeur de production) ont
été calculés à partir des données de
terrains.
GMQ ?
2-2-3-1- Gain de Masse Quotidien
23
Poids
24
2-2-3-2- Intensité de nourrissage
L'intensité de nourrissage rend compte de la
quantité d'aliment distribué par hectare par jour. Il
dépend de la densité de mise en charge, de la durée de
production et de la vitesse de croissance des poissons.
2-2-3-3- Rendement
Le rendement est la capacité de production annuelle
rapportée à la superficie en eau utilisée.
2-2-3-4- Coût de production du poisson lié
à l'aliment
Le coût de production représente le prix du
kilogramme de poisson produit calculé à partir du coût
total d'aliment distribué.
2-2-3-5- Valeur de production
2-2-4- Analyses statistiques
Les données de l'enquête ont été
analysées à l'aide du logiciel SPHINX 4.5. Le logiciel STATISTICA
7.1 a été utilisé pour l'analyse statistique des
données de croissance, de production et d'économie. Les
données ont été analysées avec ANOVA à un
facteur et le test de Tukey a été utilisé pour les
comparaisons multiples des moyennes. Le traitement a été
considéré significatif au seuil á = 0,05. Toutes les
données ont été présentées sous forme de
moyenne #177; écart type.
25
III-RESULTATS ET DISCUSSION
3-1- RESULTATS
3-1-1- Utilisation des sous-produits
3-1-1-1-Données d'enquête
Au total, 37 départements regroupés en 16
régions ont été visités au cours des enquêtes
sur le terrain. Un total de 186 échantillons de sous-produits et
aliments a été prélevé. Les sous-produits
représentent 74 échantillons sur 186 prélevés, soit
un pourcentage de 39,78%. Les données d'enquête ont
également montré que sur les 301 pisciculteurs
enquêtés et validés, 214 utilisaient les sous-produits,
soit un taux d'utilisation de 71,09%. Parmi ces 214 utilisateurs de
sous-produits, 115 pisciculteurs les utilisent seuls, sans association d'autres
types d'aliments pour nourrir les poissons d'élevage.
3-1-1-2-Différents sous-produits
rencontrés
Les sous-produits agricoles utilisés pour nourrir les
poissons sont le son de riz, le son de maïs, la farine basse de riz, le
son de riz moulu et le son de blé. Ils sont utilisés seuls ou en
association. Le son de riz utilisé seul est retrouvé sur 52,2%
des fermes, suivi de l'association son de riz + son de maïs (27,8%), de la
farine basse de riz (7,0%), du son de maïs (4,3%). Les autres combinaisons
de sous-produits sont très peu retrouvées sur les fermes (Figure
2). Le coût, l'origine, la disponibilité et les lieux d'achat des
sous-produits sont présentés dans le Tableau V. Ces sous-produits
sont de moindre coût en général, le prix moyen minimum
enregistré est de 20 FCFA/kg (son de riz, son de riz moulu) et le prix
moyen maximal est de 105 FCFA/g enregistré avec le son de blé.
Ces sous-produits sont produits sont disponibles localement à
l'exception du son de blé produit à Abidjan ou importé du
Maroc, de la France et du Brésil. Il est disponible dans les grandes
localités.
3-1-1-3-Utilisation des sous-produits par
région
Les sous-produits sont utilisés seuls sans aucun autre
apport d'aliment pour nourrir les poissons d'élevage dans 11
régions (Marahoué, Haut Sassandra, Tonkpi, le Cavally, la Nawa,
le Goh, le sud Comoé le Gbeké, le Moronou,
l'Indénié Djuablin et la Mé) sur les 15
enquêtés (Figure 3). Les régions des grands ponts, de
l'Agnéby Tiassa, du Bélier et le district d'Abidjan
n'enregistrent pas de pisciculteurs utilisant uniquement les sous-produits pour
nourrir les poissons d'élevage.
26
Figure 2 : Taux d'utilisation des différents sous
produits par les pisciculteurs
Figure 3 : Proportion des pisciculteurs utilisant les
sous-produits par région
27
Tableau V : Coût, origine,
disponibilité et lieux d'achats des sous-produits
Sous-produits
|
Coût (FCFA/kg)
|
Disponibilité
|
Origine
|
Lieu d'achat
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyen
|
Son de riz
|
10
|
85,00
|
20
|
Bonne
|
Locale
|
Local
|
Son de riz moulu
|
10
|
85,00
|
20
|
Bonne
|
Locale
|
Local
|
Son de mais
|
10
|
175
|
40
|
Bonne
|
Locale
|
Local
|
Farine basse de riz
|
15
|
70
|
30
|
Bonne
|
Locale
|
Local
|
Son de blé
|
80
|
150
|
105
|
Bonne
|
Abidjan Maroc France Brésil
|
Abidjan Aboisso Dabou Anyama
|
28
Les sous-produits sont majoritairement utilisés par les
pisciculteurs des régions du Moronou (100%), du Haut Sassandra (93,75%),
du Goh (75,70%), de la Nawa (57,14%) et de la Marahoué (47,91%). Les
autres régions les utilisent à diverses proportions notamment les
régions de l'Indénié Djuablin (31,91%), de la Mé
(29,41%), du Gbeké (28,57%), du Cavally (25,00%), du Tonkpi (22,22%). La
région du sud Comoé présente la plus faible proportion de
pisciculteurs (3,22%) qui utilisent les sous-produits pour nourrir les
poissons.
3-1-2- Caractéristiques des sous-produits
utilisés
3-1-2-1- Granulométrie et volumétrie
Les caractéristiques granulométriques des
échantillons de sous-produits agricoles sont présentées au
Tableaux VI, VII, VIII, IX et X. Quelle que soit la région, la
granulométrie varie très peu au niveau des échantillons de
la même nature. La taille moyenne des grains des différents
échantillons de sous-produits varie entre 0,54 et 1,01 mm. Le son de riz
(0,68 mm), le son de riz moulu (0,54 mm) et la farine basse de riz (0,59 mm)
sont généralement classés dans la dénomination
demi-fine (c'est-à-dire des échantillons de taille moyenne
comprise entre 0,5 et 0,79 mm). Une proportion de 97,97% à 100% de ces
échantillons sont classés demi-fine. Les sons de maïs (1,01
mm) et de blé (0,81 mm) sont tous deux classés dans la
dénomination grossière (c'est-à-dire des
échantillons de taille moyenne comprise entre 0,8 et 1 mm). Les masses
volumiques moyennes des échantillons ont varié entre 304,34 #177;
71,11g/l et 421,09 #177; 53,5 g/l. Les valeurs de masses volumiques varient
considérablement à l'intérieur d'un groupe
d'échantillon de même nature. Le son de maïs, la farine basse
de riz, le son de riz et le son de riz moulu présentent les valeurs
moyennes les plus élevées par rapport au son de blé. Les
différents échantillons de sous-produits prélevés
sont de nature hétérogène.
29
Tableau VI : Composition granulométrique et
caractéristiques du son de riz en fonction des
régions
Région
|
Nombre échantillon
|
|
|
Granulométrie
|
|
|
|
Caractéristiques
|
|
(35)grossière
%
|
% demi fine
|
% fine
|
% très fine
|
Taille moyenne (mm)
|
Dénomination
|
Masse volumique (g/l)
|
Nature
|
Nawa
|
10
|
27,38
|
#177; 10,12
|
28,48
|
#177; 7,68
|
25,85
|
#177; 3,54
|
18,28
|
#177; 8,59
|
0,60
|
#177; 0,10
|
demi-fine
|
325,34
|
#177; 34,28
|
Hétérogène
|
Goh
|
5
|
37,39
|
#177; 15,90
|
26,58
|
#177; 6,67
|
24,02
|
#177; 8,29
|
12,00
|
#177; 5,21
|
0,72
|
#177; 0,10
|
demi-fine
|
383,59
|
#177; 30,97
|
Hétérogène
|
Bélier
|
2
|
28,50
|
#177; 4,43
|
25,46
|
#177; 0,89
|
34,88
|
#177; 6,46
|
11,16
|
#177; 1,14
|
0,62
|
#177; 0,05
|
demi-fine
|
386,21
|
#177; 46,29
|
Hétérogène
|
Gbeké
|
1
|
32,16
|
#177; 0,00
|
33,93
|
#177; 0,00
|
30,45
|
#177; 0,00
|
3,46
|
#177; 0,00
|
0,70
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
531,55
|
#177; 0,00
|
Hétérogène
|
Marahoué
|
7
|
46,08
|
#177; 11,24
|
22,94
|
#177; 7,92
|
20,63
|
#177; 7,39
|
10,33
|
#177; 0,10
|
0,79
|
#177; 0,01
|
demi-fine
|
429,39
|
#177; 32,85
|
Hétérogène
|
Haut Sassandra
|
1
|
19,45
|
#177; 0,00
|
31,84
|
#177; 0,00
|
21,50
|
#177; 0,00
|
27,21
|
#177; 0,00
|
0,53
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
348,01
|
#177; 0,00
|
Hétérogène
|
Grands ponts
|
1
|
47,32
|
#177; 0,00
|
19,28
|
#177; 0,00
|
23,72
|
#177; 0,00
|
9,68
|
#177; 0,00
|
0,84
|
#177; 0,00
|
grossière
|
395,97
|
#177; 0,00
|
Hétérogène
|
Agnéby-Tiassa
|
2
|
32,05
|
#177; 0,43
|
26,49
|
#177; 7,08
|
30,02
|
#177; 1,85
|
11,45
|
#177; 4,79
|
0,67
|
#177; 0,01
|
demi-fine
|
368,87
|
#177; 32,85
|
Hétérogène
|
Cavally
|
1
|
31,87
|
#177; 0,00
|
23,33
|
#177; 0,00
|
23,01
|
#177; 0,00
|
21,79
|
#177; 0,00
|
0,63
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
290,09
|
#177; 0,00
|
Hétérogène
|
Tonkpi
|
1
|
42,10
|
#177; 0,00
|
25,94
|
#177; 0,00
|
18,84
|
#177; 0,00
|
13,12
|
#177; 0,00
|
0,77
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
359,82
|
#177; 0,00
|
Hétérogène
|
Mé
|
3
|
27,13
|
#177; 21,18
|
25,19
|
#177; 1,73
|
30,15
|
#177; 10,78
|
17,53
|
#177; 11,90
|
0,53
|
#177; 0,17
|
demi-fine
|
316,01
|
#177; 64,61
|
Hétérogène
|
Indénié-Djuablin
|
1
|
47,63
|
#177; 0,00
|
26,54
|
#177; 0,00
|
18,31
|
#177; 0,00
|
7,52
|
#177; 0,00
|
0,79
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
463,44
|
#177; 0,00
|
Hétérogène
|
Moyenne
|
34,92
|
#177; 9,15
|
26,33
|
#177; 3,87
|
25,11
|
#177; 5,22
|
13,63
|
#177; 6,52
|
0,68
|
#177; 0,10
|
97,97% Demi-fine
|
383,19
|
#177; 66,92
|
Hétérogène
|
30
Tableau VII : Composition granulométrique et
caractéristiques du son de riz moulu en fonction des
régions
|
|
Granulométrie
|
Caractéristiques
|
|
Nombre
|
|
|
|
|
Taille
|
|
Masse
|
|
Région
|
échantillons
|
% grossière
|
% demi fine
|
% fine
|
% très fine
|
moyenne
|
Dénomination
|
volumique
|
Nature
|
|
|
|
|
|
|
(mm)
|
|
(g/l)
|
|
Haut Sassandra
|
1
|
17,67
|
37,96
|
32,85
|
11,52
|
0,56
|
demi-fine
|
368,37
|
Hétérogène
|
Mé
|
1
|
19,45
|
43,33
|
27,20
|
10,02
|
0,53
|
demi-fine
|
380,49
|
Hétérogène
|
Moyenne
|
18,56 #177; 1,26
|
40,65 #177; 3,80
|
30,02 #177; 4,00
|
10,77 #177; 1,06
|
0,54 #177; 0,02
|
100% demi-fine
|
374,43 #177; 8,57
|
Hétérogène
|
Tableau VIII : Composition granulométrique et
caractéristiques du son de maïs en fonction des
régions
Région
|
Nombre échantillons
(19)
|
Granulométrie
|
Caractéristiques
|
% grossière
|
% demi fine
|
% fine
|
% très fine
|
Taille moyenne (mm)
|
Dénomination
|
Masse volumique (g/l)
|
Nature
|
Nawa
|
2
|
44,57 #177; 8,42
|
19,00 #177; 2,77
|
24,67 #177; 0,52
|
11,76 #177; 10,67
|
0,85 #177; 0,19
|
grossière
|
380,29 #177; 23,91
|
hétérogène
|
Goh
|
1
|
63,14 #177; 0,00
|
17,86 #177; 0,00
|
15,76 #177; 0,00
|
3,24 #177; 0,00
|
1,26 #177; 0,00
|
grossière
|
354,84 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Marahoué
|
3
|
61,32 #177; 8,96
|
14,66 #177; 1,83
|
17,16 #177; 3,54
|
6,86 #177; 3,59
|
1,27 #177; 0,13
|
grossière
|
436,44 #177; 32,96
|
hétérogène
|
Gbeké
|
2
|
48,62 #177; 6,77
|
17,76 #177; 8,73
|
23,81 #177; 5,46
|
9,82 #177; 7,42
|
1,02 #177; 0,24
|
grossière
|
416,96 #177; 4,39
|
hétérogène
|
Sud Comoé
|
3
|
55,99 #177; 9,25
|
16,03 #177; 1,66
|
17,81 #177; 6,52
|
10,16 #177; 4,28
|
1,14 #177; 0,08
|
grossière
|
507,85 #177; 113,08
|
hétérogène
|
Grands ponts
|
1
|
52,19 #177; 0,00
|
17,88 #177; 0,00
|
24,38 #177; 0,00
|
5,55 #177; 0,00
|
0,99 #177; 0,00
|
grossière
|
453,09 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Cavally
|
1
|
44,01 #177; 0,00
|
21,02 #177; 0,00
|
20,84 #177; 0,00
|
14,13 #177; 0,00
|
0,84 #177; 0,00
|
grossière
|
341,95 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Moronou
|
1
|
31,63 #177; 0,00
|
15,03 #177; 0,00
|
23,21 #177; 0,00
|
30,13 #177; 0,00
|
0,75 #177; 0,00
|
grossière
|
459,52 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Indénié-Djuablin
|
5
|
52,47 #177; 16,74
|
19,05 #177; 2,63
|
20,12 #177; 9,91
|
8,36 #177;7,38
|
0,99 #177; 0,26
|
grossière
|
438,87 #177; 54,25
|
hétérogène
|
Moyenne
|
50,44 #177; 9,68
|
17,59 #177; 2,05
|
20,86 #177; 3,36
|
11,11 #177; 7,84
|
1,01 #177; 0,17
|
100% grossière
|
421,09 #177; 53,5
|
hétérogène
|
31
Tableau IX : Composition granulométrique et
caractéristiques de la farine basse de riz en fonction des
régions
Région
|
Nombre échantillons
(19)
|
|
Granulométrie
|
|
|
|
Caractéristiques
|
% grossière
|
% demi fine
|
% fine
|
|
% très fine
|
Taille moyenne (mm)
|
Dénomination
|
Masse volumique (g/l)
|
Nature
|
Goh
|
3
|
16,60
|
#177; 4,53
|
31,55 #177; 0,83
|
37,09
|
#177; 9,33
|
14,76
|
#177; 0,03
|
0,53
|
#177; 0,0
|
demi-fine
|
366,95 #177; 8,80
|
hétérogène
|
Bélier
|
1
|
13,31
|
#177; 0,00
|
32,17 #177; 0,00
|
28,79
|
#177; 0,00
|
25,73
|
#177; 0,00
|
0,47
|
#177; 0,00
|
fine
|
402,76 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Marahoué
|
1
|
13,91
|
#177; 0,00
|
18,49 #177; 0,00
|
41,79
|
#177; 0,00
|
25,81
|
#177; 0,00
|
0,45
|
#177; 0,00
|
fine
|
418,94 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Gbeké
|
3
|
16,12
|
#177; 18,66
|
35,32 #177; 11,6
|
42,87
|
#177; 7,99
|
5,68
|
#177; 3,15
|
0,58
|
#177; 0,40
|
demi-fine
|
403,90 #177; 15,70
|
hétérogène
|
Marahoué
|
2
|
29,80
|
#177; 11,48
|
30,66 #177; 9,56
|
26,13
|
#177; 6,54
|
13,40
|
#177; 4,61
|
0,64
|
#177; 0,06
|
demi-fine
|
402,19 #177; 43,56
|
hétérogène
|
Haut Sassandra
|
1
|
32,78
|
#177; 0,00
|
38,06 #177; 0,00
|
26,91
|
#177; 0,00
|
2,25
|
#177; 0,00
|
0,71
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
398,32 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Sud Comoé
|
1
|
24,92
|
#177; 0,00
|
21,75 #177; 0,00
|
34,88
|
#177; 0,00
|
18,45
|
#177; 0,00
|
0,61
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
568,31 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Grands ponts
|
1
|
29,04
|
#177; 0,00
|
46,19 #177; 0,00
|
22,71
|
#177; 0,00
|
2,06
|
#177; 0,00
|
0,71
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
408,1 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Agnéby-Tiassa
|
2
|
26,37
|
#177; 10,91
|
33,39 #177; 4,62
|
31,69
|
#177; 5,62
|
8,53
|
#177; 0,66
|
0,65
|
#177; 0,12
|
demi-fine
|
437,36 #177; 6,95
|
hétérogène
|
Mé
|
2
|
15,42
|
#177; 17,80
|
29,00 #177; 8,88
|
37,92
|
#177; 6,40
|
17,65
|
#177; 19,24
|
0,55
|
#177; 0,21
|
demi-fine
|
378,78 #177; 31,54
|
hétérogène
|
Moronou
|
1
|
14,58
|
#177; 0,00
|
44,77 #177; 0,00
|
31,37
|
#177; 0,00
|
9,28
|
#177; 0,00
|
0,56
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
370,70 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Indénié-Djuablin
|
1
|
31,95
|
#177; 0,00
|
17,66 #177; 0,00
|
28,54
|
#177; 0,00
|
21,85
|
#177; 0,00
|
0,62
|
#177; 0,00
|
demi-fine
|
408,47 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Moyenne
|
22,07 #177; 7,39
|
31,58 #177; 8,74
|
32,56
|
#177; 6,11
|
13,79
|
#177; 8,03
|
0,59
|
#177; 0,08
|
99,89% demi-fine
|
417,64 #177; 50,78
|
hétérogène
|
Tableau X : Composition granulométrique et
caractéristiques du son de blé en fonction des
régions
Région
|
Nombre échantillons
(4)
|
Granulométrie
|
Caractéristiques
|
% grossière
|
% demi fine
|
% fine
|
% très fine
|
Taille moyenne (mm)
|
Dénomination
|
Masse volumique (g/l)
|
Nature
|
Bélier
|
1
|
50,42 #177; 0,00
|
30,85 #177; 0,00
|
16,24 #177; 0,00
|
2,49 #177; 0,00
|
0,80 #177; 0,00
|
grossière
|
266,99 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Sud Comoé
|
1
|
45,76 #177; 0,00
|
21,34 #177; 0,00
|
21,19 #177; 0,00
|
11,72 #177; 0,00
|
0,85 #177; 0,00
|
grossière
|
244,48 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Grands ponts
|
1
|
40,08 #177; 0,00
|
27,00 #177; 0,00
|
26,45 #177; 0,00
|
6,47 #177; 0,00
|
0,84 #177; 0,00
|
grossière
|
280,41 #177; 0,00
|
hétérogène
|
District Abidjan
|
1
|
48,61 #177; 0,00
|
20,70 #177; 0,00
|
21,64 #177; 0,00
|
9,05 #177; 0,00
|
0,83 #177; 0,00
|
grossière
|
425,50 #177; 0,00
|
hétérogène
|
Moyenne
|
43,71 #177; 6,03
|
24,97 #177; 4,18
|
23,87 #177; 5,55
|
7 ,43 #177; 3,40
|
0,81 #177; 0,03
|
100% grossière
|
304,34 #177; 71,11
|
hétérogène
|
32
3-1-2-2- Composition biochimique et minérale
La composition biochimique et minérale moyenne des
sous-produits est présentée dans le Tableau XI. Ces sous-produits
sont pauvres en protéines avec des taux variant entre 9,45 #177; 0,90
(son de maïs) et 16,20 #177; 0,37% (son de blé). Le son de riz
(14,54 #177; 1,23%), le son de riz moulu (14,91 #177; 0,76%) et la farine basse
de riz (9,65 #177; 0,80%) présentent les valeurs les plus
élevées en lipides. Le son de blé (4,30 #177; 0,50%) et le
son de maïs (0,93 #177; 0,21%) présentent les plus faibles valeurs
de lipides. Les taux de fibres les plus élevés sont
enregistrés au niveau des échantillons de son de maïs
(51,54%), son de blé (40,79 #177; 2,59%), suivi du son de riz (25,85
#177; 2,81%) et du son de riz moulu (25,17 #177; 1,52%). Les plus faibles taux
de fibres sont enregistrés dans les échantillons de farine basse
(8,88 #177; 0,55%). Les teneurs en glucides varient entre 22,17 #177; 2,59%
(son de blé) et 48,82 #177; 1,56% (farine basse de riz). Les teneurs en
énergie de ces sous-produits sont relativement élevées et
varient entre 15,97 #177; 0,13 (son de maïs) et 18,44 #177; 0,25 kJ/g (son
de riz moulu) à l'inverse, les rapports protéines/énergie
(5,92 #177; 0,55 - 9,84 #177; 0,26 mg/kJ) enregistrés sont faibles. Les
taux de calcium dans les échantillons de son de riz (0,93 #177;
0,17mg/g), son de riz moulu (0,89 #177; 0,11mg/g) et farine basse de riz (0,89
#177; 0,15 mg/g) sont très faibles. A l'inverse, ceux-ci
présentent les valeurs élevées de phosphore respectivement
de 15,07 #177; 1,02, 11,64 #177; 1,04 et 14,43 #177; 1,62 mg/g. Les taux de
magnésium et de potassium sont plus ou moins élevés dans
les échantillons de son de riz (6,95 #177; 0,43 mg/g) et de son de riz
moulu (6,43 #177; 0,18 mg/g). En revanche, les autres minéraux sont
très peu représentés avec des valeurs inférieures
à 1 mg/g. La farine basse de riz présente des valeurs
élevées de phosphore (14,43 #177; 1,62 mg/g) et de
magnésium (9,42 #177; 0,45 mg/g). Le son de blé est riche en
phosphore (9,27 #177; 0,27 mg/g) et potassium (11,48 #177; 1,49 mg/g).
33
Tableau XI : Composition biochimique et
minérale des sous-produits utilisés
Paramètres
|
Son de riz
|
Son moulu
|
de riz
|
Son de mais
|
Farine basse de riz
|
Son de blé
|
Humidité (%)
|
8,63
|
#177; 0,79
|
7,91
|
#177; 0,54
|
8,46
|
#177; 0,57
|
9,76
|
#177; 1,09
|
10,48
|
#177; 0,53
|
Protéines (%)
|
12,38
|
#177; 0,87
|
12,27
|
#177; 0,29
|
9,45
|
#177; 0,90
|
12,93
|
#177; 0,69
|
16,20
|
#177; 0,37
|
Lipides (%)
|
14,54
|
#177; 1,23
|
14,91
|
#177; 0,76
|
0,93
|
#177; 0,21
|
9,65
|
#177; 0,80
|
4,30
|
#177; 0,50
|
Cendres (%)
|
9,31
|
#177; 0,76
|
8,84
|
#177; 0,18
|
3,44
|
#177; 0,29
|
9,96
|
#177; 0,87
|
5,47
|
#177; 0,35
|
Fibres (%)
|
25,85
|
#177; 2,81
|
25,17
|
#177; 1,52
|
51,54
|
#177; 7,75
|
8,88
|
#177; 0,55
|
40,79
|
#177; 2,59
|
Glucides (%)
|
29,30
|
#177; 4,13
|
30,91
|
#177; 1,85
|
26,19
|
#177; 8,18
|
48,82
|
#177; 1,56
|
22,77
|
#177; 2,59
|
Energie (kJ/g)
|
18,16
|
#177; 0,40
|
18,44
|
#177; 0,25
|
15,97
|
#177; 0,13
|
16,80
|
#177; 0,31
|
16,47
|
#177; 0,18
|
P/E (mg/kJ)
|
6,81
|
#177; 0,44
|
6,65
|
#177; 0,17
|
5,92
|
#177; 0,54
|
7,70
|
#177; 0,37
|
9,84
|
#177; 0,26
|
Calcium (mg/g)
|
0,93
|
#177; 0,07
|
0,89
|
#177; 0,11
|
3,41
|
#177; 0,13
|
0,89
|
#177; 0,15
|
1,73
|
#177; 0,14
|
Phosphore (mg/g)
|
15,07
|
#177; 1,02
|
11,64
|
#177; 1,04
|
2,92
|
#177; 1,65
|
14,43
|
#177; 1,62
|
9,27
|
#177; 1,27
|
Magnésium (mg/g)
|
6,95
|
#177; 0,43
|
6,43
|
#177; 0,18
|
0,52
|
#177; 0,03
|
9,42
|
#177; 0,45
|
2,52
|
#177; 1,33
|
Potassium (mg/g)
|
8,22
|
#177; 1,20
|
6,71
|
#177; 0,30
|
0,34
|
#177; 0,06
|
1,36
|
#177; 0,11
|
11,48
|
#177; 1,49
|
Sodium (mg/g)
|
0,08
|
#177; 0,02
|
0,05
|
#177; 0,01
|
0,05
|
#177; 0,01
|
0,04
|
#177; 0,004
|
0,16
|
#177; 0,01
|
Fer (mg/g)
|
0,35
|
#177; 0,03
|
0,23
|
#177; 0,02
|
0,02
|
#177; 0,01
|
0,07
|
#177; 0,01
|
0,01
|
#177; 0,001
|
Cuivre (mg/g)
|
0,02
|
#177; 0,002
|
0,02
|
#177; 0,003
|
0,01
|
#177; 0,005
|
0,02
|
#177; 0,003
|
0,007
|
#177; 0,001
|
Manganèse (mg/g)
|
0,14
|
#177; 0,05
|
0,16
|
#177; 0,006
|
0,002
|
#177; 0,001
|
0,02
|
#177; 0,003
|
0,51
|
#177; 0,001
|
Zinc (mg/g)
|
0,15
|
#177; 0,01
|
0,16
|
#177; 0,01
|
0,01
|
#177; 0,003
|
0,27
|
#177; 0,02
|
0,04
|
#177; 0,003
|
Calcium/Phosphore
|
0,06
|
#177; 0,01
|
0,08
|
#177; 0,01
|
1,28
|
#177; 0,08
|
0,06
|
#177; 0,01
|
0,19
|
#177; 0,01
|
34
3-1-3- Caractérisation des fermes qui utilisent les
sous-produits
3-1-3-1- Caractéristiques des fermes qui
utilisent les sous-produits
Les pisciculteurs utilisant les sous-produits sont en
majorité des autochtones (41,7%) et allochtones (44,3%) ivoiriens
(Tableau XII). Ils sont de sexe masculin pour la plupart (97,4%). Les tranches
d'âge les plus rencontrées sont comprises entre 40 à 50 ans
(30,4%), 50 à 60 ans (33,9%) et de plus de 60 ans (24,3%) en
majorité. Parmi les promoteurs qui utilisent les sous-produits pour
nourrir les poissons, 86,1% sont eux-mêmes gérants de leur ferme.
Le nombre d'années d'existence des fermes qui utilisent les
sous-produits pour nourrir les poissons d'élevage est plus ou moins
proportionnellement reparti entre moins de 5 ans (20,9%), 5-10 ans (27%), 10-15
ans (19,1%) et 15-20 ans (20%). Les superficies exploitées sont
inférieures à 1 hectare pour 57,4% de ces pisciculteurs et
comprises entre 1 et 2 hectares pour 24,3%. Au total, trois structures
d'élevage sont rencontrées sur ces fermes. Ce sont, les
étangs, les étangs barrages et les barrages. Cependant
différents types de structures d'élevage sont retrouvés
sur une même ferme. Les étangs seuls sont retrouvés sur
33,0%, les étangs barrages seuls sur 7,0% et les barrages seuls sur 5,2%
des fermes. Les combinaisons étangs + étangs barrages (51,3%)
sont les plus rencontrés sur les fermes (Tableau XII).
3-1-3-2- Profil des pisciculteurs qui utilisent les
sous-produits
Les pisciculteurs utilisant les sous-produits sont en
majorité des agriculteurs (76,50%). Cependant, quelques salariés
et opérateurs économiques s'adonnent à cette
activité avec des proportions respectives de 11,3% et 5,2% (Figure 4).
Ceux qui exercent la pisciculture comme principale activité ne
représentent que 7%. La répartition par région (Figure 5)
nous permet d'observer que les pisciculteurs utilisant les sous-produits pour
nourrir les poissons d'élevage sont présents dans 11
régions sur les 15 visitées. Le District d'Abidjan et les
régions de l'Agnéby Tiassa, du Bélier et des Grands Ponts
n'enregistrent pas de pisciculteurs utilisant uniquement les sous-produits pour
nourrir les poissons d'élevage. Les agriculteurs sont les plus nombreux
dans les régions du Goh (20), de la Nawa (18), de la Marahoué
(16), de l'Indénié Djuablin (14) et du Haut Sassandra (13). Les
pisciculteurs de profession sont plus nombreux dans les régions du Goh
(4) et du Cavally (2). Cependant, les régions de la Marahoué (6),
et du Goh (4) enregistrent les effectifs les plus élevés en
salarié. Les régions de la Mé (2) et du Haut Sassandra (2)
présentent les effectifs en opérateurs économiques les
plus élevés.
35
Tableau XII : Caractéristiques des fermes
utilisant les sous produits
Paramètres
|
Fréquence
|
Pourcentage
(%)
|
Cumul des pourcentages (%)
|
Origine du promoteur
|
|
|
|
Autochtone
|
48
|
41,7
|
41,7
|
Allochtone
|
51
|
44,3
|
86,0
|
Allogène
|
16
|
13,9
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
Genre
|
|
|
|
Masculin
|
112
|
97,4
|
97,4
|
Féminin
|
3
|
2,6
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
Age du promoteur
|
|
|
|
30-40 ans
|
13
|
11,3
|
11,3
|
40-50 ans
|
35
|
30,4
|
41,7
|
50-60 ans
|
39
|
33,9
|
75,6
|
plus de 60 ans
|
28
|
24,3
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
Le promoteur est-il gérant de sa ferme
?
|
|
|
|
Oui
|
99
|
86,1
|
86,1
|
Non
|
16
|
13,9
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
Nombre d'année d'existence
|
|
|
|
Moins de 5 ans
|
24
|
20,9
|
20,9
|
5-10 ans
|
31
|
27,0
|
47,9
|
10-15 ans
|
22
|
19,1
|
67,0
|
15-20 ans
|
23
|
20,0
|
87,0
|
20-25 ans
|
11
|
9,6
|
96,6
|
25 ans et plus
|
4
|
3,5
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
Superficie en eau exploitée (ha)
|
|
|
|
Moins de 1
|
66
|
57,4
|
57,4
|
1-2
|
28
|
24,3
|
81,7
|
Plus de 2
|
21
|
18,3
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
Structures d'élevage
|
|
|
|
Etangs
|
38
|
33,0
|
33,0
|
Etangs barrage
|
8
|
7
|
40,0
|
Etangs + étangs barrage
|
59
|
51,3
|
91,3
|
Etang + étangs barrage + barrage
|
6
|
5,2
|
96,5
|
Etang + barrage
|
3
|
2,6
|
99,1
|
Etangs barrage + barrage
|
1
|
0,9
|
100
|
Total
|
115
|
100
|
|
|
Salarié
Opérateur économique
Agriculteur
Pisciculteur
|
Figure 4: Répartition des pisciculteurs utilisant
les sous-produits en fonction de leur activité principale
30
25
20
15
10
0
5
Pisciculteur
Agriculteur Opérateur économique
Salarié
Régions
36
Figure 5: Répartition des utilisateurs de
sous-produits en fonction des régions
37
3-1-3-3- Localisation des fermes qui utilisent les
sous-produits
En général, les pisciculteurs utilisant les
sous-produits pour nourrir les poissons sont localisés en zone rurale
à 67,29% et en zone urbaine et péri-urbaine à 32,71%
(Figure 6). Quelque soit la région visitée, les pisciculteurs
utilisant les sous-produits sont plus localisés en zone rurale qu'en
zone urbaine et péri-urbaine (Figure 7). Cependant, les régions
de la Marahoué (12), de l'Indénié Djuablin (7) et du Haut
Sassandra (6) enregistrent une proportion relativement élevée
d'utilisateurs de sous-produits sur les fermes piscicoles situées en
zone urbaine et péri-urbaine.
3-1-3-4- Espèces élevées
Les espèces nourries avec les sous-produits (Figure 8)
sont le tilapia (Oreochromis niloticus), le cameroun (Heterotis
niloticus), les silures (Heterobranchus longifilis, Hetero-clarias
et Clarias gariepinus), le mâchoiron (Chrysichthys
nigrodigitatus) et la carpe (Labeo coubie). Ces poissons sont
retrouvés seuls ou en association sur les fermes. Le tilapia seul est
retrouvé sur 17,40% des fermes, les carpes seules sur 0,9% des fermes.
Les associations tilapia + heterotis (58,30%), et tilapia + heterotis + silure
(14,80%) sont les plus rencontrées sur les fermes qui nourrissent les
poissons aux sous-produits agricoles (Tableau XIII).
3-1-4- Caractérisation des systèmes
aquacoles qui utilisent les sous produits
3-1-4-1- Système d'élevage qui utilisent
les sous produits
Les sous-produits sont utilisés dans trois
systèmes d'élevage que sont la rizi pisciculture, l'extensif et
le semi-intensif. Les systèmes qui utilisent le plus les sous-produits
sont l'extensif (57,40%), suivi du semi-intensif (35,70%) et de la rizi
pisciculture (7,00%) (Figure 9). La rizi pisciculture est rencontrée
uniquement dans la région de la Nawa. Le système extensif est
plus pratiqué par les pisciculteurs des régions du Goh (22), du
Haut Sassandra (12), de la Marahoué
(11) et de la Nawa (10). Le système semi-intensif est
pratiqué dans les régions de la Marahoué
(12) et de l'Indénié-Djuablin (12). Le
système semi-intensif est le seul pratiqué dans les
régions du Sud Comoé, du Gbekè, et du Moronou (Figure
10).
|
Urbaine et périurbaine
Rurale
|
38
Figure 6: Localisation des fermes piscicoles utilisant
uniquement les sous-produits agricoles
Figure 7: Localisation par région des
pisciculteurs utilisant les sous-produits
39
Tableau XIII : Fréquence des espèces de
poissons nourries aux sous-produits
Espèces de poissons Nombre cité
Fréquence (%)
Tilapia + heterotis 67 58,30
Tilapia 20 17,40
Tilapia + silure + heterotis 17 14,80
Tilapia + silure 4 3,50
Carpe 1 0,90
Tilapia + machoiron + silure + heterotis 1 0,90
Tilapia + machoiron 1 0,90
Heterotis + carpe 1 0,90
Tilapia + heterotis + carpe 1 0,90
Tilapia + machoiron + silure 1 0,90
Tilapia + silure + heterotis + parachana 1 0,90%
TOTAL 115 100%
a
b
c
d
e
40
Figure 8 : Espèces élevées (a =
Tilapia Oreochromis niloticus, b = Heterotis niloticus, c
=
Mâchoiron Chrysichthys nigrodigitatus,
d = Silures Heterobranchus longifilis, Hetero-clarias et
Clarias gariepinus, e = carpe Labeo coubie
|
Extensif
Sémi-Intensif
Rizi pisciculture
|
41
Figure 9: Systèmes d'élevage utilisant les
sous-produits
Figure 10 : Système d'élevage par
région utilisant les sous-produits
42
3-1-4-2- Caractéristiques des pratiques
aquacoles des différents systèmes
En système semi-intensif d'élevage, seulement
22,2% des fermes disposent d'un cahier de suivi de l'élevage, 36,6% des
fermes, n'effectuent pas les pêche de contrôle. Cependant, 100% des
fermes trient et sexent le tilapia. La taille de sexage du tilapia est
inférieure à 40g chez 80,5% des pisciculteurs (Tableau XIV). Le
cycle « reproduction + grossissement » est pratiqué par la
majorité des pisciculteurs (65,9%). Les sous-produits sont
distribués régulièrement par les pisciculteurs. La
quantité à distribuer est estimée à l'aide d'un
instrument de mesure par 73,2% des pisciculteurs. En extensif, les
pisciculteurs ne disposent pas de cahier de suivi, ne trient pas et ne sexent
pas le tilapia. Ils distribuent les sous-produits de façon
occasionnelle. Une portion de 78,8% de pisciculteurs en système extensif
utilise un instrument de mesure pour quantifier l'aliment à distribuer.
Parmi eux, 43,9% effectuent les pêches de contrôle. En rizi
pisciculture, les pisciculteurs ne disposent pas de cahier de suivi de
production et ne trient pas les poissons. Cependant, 50% effectuent les
pêches de contrôle, 68,7% sexent le tilapia. Parmi ceux-ci 37,5%
sexent le tilapia à une taille inférieure à 40g et le
cycle de production pratiqué dans la majorité des cas est la
« reproduction + le grossissement ». Un total de 62,50% distribue
régulièrement l'aliment aux poissons et 75% utilisent un
instrument de mesure pour déterminer la quantité de sous produits
à distribuer aux poissons.
3-1-4-3- Evaluation des paramètres de
croissance, de production et d'économie
Les résultats de croissance de production et
d'économie des pisciculteurs qui utilisent les sous-produits pour
nourrir les poissons sont consignés au Tableau XV. La plupart des
paramètres étudiés varie significativement (p < 0,05)
avec le système de production. Les poids marchands tilapia, les GMQ
tilapia, l'intensité de nourrissage, les quantités d'aliments
distribués, la production totale, le rendement, les coûts
d'aliment utilisé, le coût de production lié à
l'aliment, les valeurs de production et les prix de vente tilapia obtenus sont
significativement plus élevés (p < 0,05) en système
semi intensif par rapport aux deux autres systèmes. A l'inverse, la
durée de production de poissons marchands est plus élevée
(p < 0,05) en système extensif (11,31 #177; 0,96 mois) que les autres
systèmes. Les poids moyen marchands, les GMQ et les prix de vente de
heterotis et de silure ne sont pas influencés par le système
d'élevage.
43
Tableau XIV : Pratiques aquacoles par système des
pisciculteurs qui utilisent les sous-produits agro alimentaires
Paramètres
|
Semi-intensif n = 41 (%)
|
Extensif n = 66 (%)
|
Rizi pisciculture n = 8 (%)
|
Existe-t-il un cahier de suivi d'élevage
?
|
|
|
|
Oui
|
22,2
|
-
|
-
|
Non
|
78,0
|
100
|
100
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Le pisciculteur fait-il des pêches de
contrôle ?
|
|
|
|
Oui
|
63,4
|
43,9
|
50
|
Non
|
36,6
|
56,1
|
50
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Le pisciculteur fait-il le tri des poissons ?
|
|
|
|
Oui
|
-
|
100
|
-
|
Non
|
100
|
-
|
100
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Le pisciculteur fait-il le sexage du tilapia
?
|
|
|
|
Oui
|
-
|
100
|
68,7
|
Non
|
100
|
-
|
31,3
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Si oui à quelle taille il fait le sexage du
tilapia
|
|
|
|
Moins de 20g
|
12,2
|
-
|
-
|
20-40g
|
68,3
|
-
|
37,5
|
40-60g
|
4,9
|
-
|
12,5
|
60-80g
|
2,4
|
-
|
-
|
80-100g
|
4,9
|
-
|
-
|
Plus de 100g
|
7,3
|
-
|
12,5
|
Total
|
100
|
-
|
62,5
|
Cycle de production pratiqué
|
|
|
|
Cycle normal
|
4,9
|
-
|
37,5
|
Cycle unique
|
-
|
100
|
-
|
Reproduction + grossissement
|
65,9
|
-
|
62,5
|
Reproduction + prégrossissement + grossisse
|
29,3
|
-
|
-
|
Prégrossissement + grossissement
|
-
|
-
|
-
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Fréquence de distribution d'aliments
|
|
|
|
Régulière
|
-
|
100
|
62,5
|
Occasionnelle
|
100
|
-
|
37,5
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Quantification de l'aliment à
distribuer
|
|
|
|
Tableau de rationnement
|
19,5
|
-
|
-
|
A volonté
|
4,9
|
16,7
|
25,0
|
Instrument de mesure
|
73,2
|
78,8
|
75,0
|
Non évaluée
|
2,4
|
4,5
|
-
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
44
Tableau XV : Paramètres de croissance, de
production et d'économie des pisciculteurs qui utilisent les
sous-produits en fonction du système d'élevage
Paramètres*
|
Semi-intensif
(41)
|
Systèmes
Extensif
(66)
|
Rizi pisciculture
(8)
|
Paramètres Croissance
|
|
|
|
Durée de production (mois)
|
9,57 #177; 1,57a
|
11,31 #177; 0,96b
|
10,38 #177; 1,40ab
|
Poids marchands Tilapia (g)
|
302,07 #177; 51,21b
|
243,62 #177; 35,58a
|
304,38 #177; 69,20ab
|
Poids marchands Heterotis
|
3202,38 #177; 920,66a
|
2858,14 #177; 353,30a
|
3593,75 #177; 1025,8a
|
Poids marchands Silure (g)
|
2187,50 #177; 1334,63a
|
1665,63 #177; 918,94a
|
1500,00 #177; 0,00a
|
GMQ Tilapia (g/j)
|
1,06 #177; 0,11b
|
0,73 #177; 0,12a
|
0,97 #177; 0,14b
|
GMQ Heterotis (g/j)
|
11,46 #177; 3,64a
|
8,47 #177; 42,48a
|
11,57 #177; 2,78a
|
GMQ Silure (g/j)
|
6,74 #177; 3,63a
|
5,81 #177; 2,86a
|
5,56 #177; 0,00a
|
Paramètres production
|
|
|
|
Intensité de nourrissage (kg/ha/j)
|
77,56 #177; 47,01b
|
8,74 #177; 3,94a
|
6,86 #177; 5,48a
|
Quantité mensuelle d'aliments utilisés (kg)
|
2361,30 #177; 870,81b
|
190,33 #177; 111,40a
|
184,63 #177; 178,16a
|
Quantité d'aliments utilisés par cycle (kg)
|
24874,08 #177; 9973,67b
|
1945,37 #177; 1037,25a
|
1802,88 #177; 1639,61a
|
Production totale (kg)
|
3346,88 #177; 2081,35b
|
554,26 #177; 486,34a
|
408,50 #177; 135,56a
|
Rendement (kg/ha/an)
|
2445,45 #177; 1693,36b
|
449,76 #177; 214,36a
|
544,08 #177; 310,50a
|
Paramètres économiques
|
|
|
|
Prix aliment (FCFA/kg)
|
25 #177; 20b
|
10 #177; 5a
|
10 #177; 5a
|
Coût mensuel d'aliment utilisé (FCFA)
|
65135 #177; 37435b
|
3325 #177; 1380a
|
2000 #177; 1680a
|
Coût aliment utilisé par cycle (FCFA)
|
709715 #177; 391235b
|
37310 #177; 17150a
|
19650 #177; 15235a
|
Coût de production lié à l'aliment
(CFA/kg)
|
210 #177; 95c
|
80 #177; 35b
|
45 #177; 25a
|
Valeur de production (FCFA/ha/an)
|
2829875 #177; 2308040b
|
468730 #177; 251370a
|
547555 #177; 309025a
|
Valeur de production totale (FCFA)
|
4184125 #177; 2492560b
|
575820 #177; 434510a
|
412665 #177; 139240a
|
Prix de vente tilapia (FCFA/kg)
|
1195 #177; 270b
|
1025 #177; 220a
|
975 #177; 70a
|
Prix de vente Heterotis (FCFA/kg)
|
1120 #177; 265a
|
1090 #177; 340a
|
1000a
|
Prix de vente silure (FCFA/kg)
|
1085 #177; 320a
|
1205 #177; 365a
|
1350 #177; 212a
|
Les valeurs portant les mêmes lettres alphabétiques
sur la même ligne ne sont pas significativement différentes au
seuil de á = 0,05.
45
3-2- DISCUSSION
Les résultats de l'analyse biochimique permettent
d'observer que les sous-produits (son de riz, son de blé, son de
maïs et farine basse de riz) utilisés par les pisciculteurs pour
nourrir les poissons d'élevage sont généralement pauvres
en protéines (9,45 - 16,20%) et en calcium (0,89 - 3,41 mg/g), mais
riche en fibres (25,17 - 51,54 %) et en phosphore (2,92 - 15,07 mg/g). Ces
sous-produits proviennent de produits céréaliers
généralement pauvres en protéines et calcium en raison de
leur origine végétale (Sauvant et al., 2004, Guillaume
et al., 1999). Les faibles teneurs de protéines et de calcium
d'une part et les taux élevés en fibres d'autres part pourraient
être dus au fait que ces sous-produits sont généralement
constitués de fragments d'amidon, de faibles proportions de germes mais
en grande partie de péricarpes issus des opérations de
décorticage et de blutage des graines (Guillaume et al., 1999).
Cependant les compositions biochimiques de ces sous-produits varient en
général d'un auteur à l'autre. A ce propos, Guillaume
et al. (1999) rapportent des teneurs de 12,8%, 0,07% de calcium et
1,4% de phosphore dans le son de riz. Des teneurs de 15,6% de protéines,
de 0,15% de calcium et 0,93% de phosphore dans le son de blé ont
été rapportées par ce même auteur. Sauvant et
al. (2004) rapportent les taux de 10,8% de protéines, 4,7 mg/g de
calcium, 2,9 mg/g de phosphore dans le son de maïs. Des teneurs de 14,8%
de protéines, 1,4 mg/g de calcium et 9,7 mg/g de phosphore dans le son
de blé ont été rapportés par les mêmes
auteurs. De même, 13,8% de protéines, 0,8 mg/g de calcium et 16,1
mg/g de phosphore ont été rapportés dans le son de riz.
Abariké et al. (2012) rapportent des teneurs de 6,68% de
protéines, 31,47% de fibres dans le son de riz. Ces différences
de compositions des sous-produits d'un auteur à l'autre d'une part et
entre nos résultats et ceux rapportés par ces différents
auteurs pourraient être du aux différences de composition de ces
sous-produits (taux de fragment de germe, de balles et de péricarpe) qui
peuvent être influencés par le matériel et le
procédé de production.
L'utilisation de sous-produits dans l'alimentation des
poissons pourrait s'expliquer par leur production locale, leur forte
disponibilité et leurs coûts faibles dus au fait que certaines
céréales telles que le riz et le maïs sont produits
localement, donc disponibles presque toute l'année dans la
sous-région de l'Afrique de l'Ouest (PRESAO 2011, Mendel et Bauer,
2013). De plus, l'utilisation de sous-produits agricoles à
été vulgarisée dans les projets de développement
de
46
l'aquaculture initiés en Côte d'Ivoire depuis les
années coloniales. Ce qui expliquerait leur fréquence
élevée sur les fermes piscicoles. Selon Brechbühl (2009) et
Crentsil et Ukpong (2014), ces pisciculteurs sont en général des
planteurs de café, de cacao, d'huile de palme, et d'autres cultures pour
qui la pisciculture est une seconde activité. De ce fait, ils
s'investissent peu dans la pisciculture et donc dans l'alimentation des
poissons d'élevage. Nos travaux ont montré qu'une forte
proportion de pisciculteurs agriculteurs ivoiriens (Autochtone et allochtone)
utilise les sous-produits pour nourrir les poissons d'élevage en
système extensif dans les zones rurales. Les pisciculteurs sont
localisés en majorité dans les régions du Goh, de la Nawa,
de la Marahoué, et du Haut Sassandra. Ces régions ont
été les zones de projets d'appui au développement de
l'aquaculture orientés vers les systèmes extensif
d'élevage. A l'inverse, le système d'élevage semi-intensif
à été promu par les projets d'appui à la
professionnalisation piscicole dans les régions du sud (Sud
Comoé) et de l'Est (Indénié Djuablin) (MIPARH, 2008).
La faible valeur nutritionnelle des sous-produits par rapport
aux besoins des espèces élevées variant entre 25-55%
(protéines), 4-10% (lipides), 25-40% (glucides), 15-25 kJ/g
d'énergie, 1622 mg/kJ (protéines/énergie) et 0,7-1
(calcium/phosphore) avec des taux de fibres et de cendres inférieurs
à 10% (Jaucey et Ross, 1982, New, 1987, Guillaume et al., 1999,
Lazard et al., 2007, Edwin Robisson et Li, 2008) justifieraient les
longues durées de production, les faibles poids marchands tilapia et les
gains moyens quotidiens inférieurs à 1,5g/j. En effet, les
protéines fournissent les acides aminés essentiels et
l'énergie nécessaire aux fonctions vitales, à l'entretien,
à la croissance et à la reproduction des poissons (Guillaume
et al., 1999). Les aliments pauvres en protéines entrainent
donc des retards de croissance. De plus, les fibres ne sont pas
digérées par les poissons quelque soit l'espèce
élevée (Burel et Medal, 2014). En effet, les fibres lors de la
digestion de l'aliment peuvent se lier aux nutriments tel que les lipides, les
protéines et les minéraux et réduire leur
biodisponibilité (Shah et al., 1982 ; Ward et Reichert, 1986).
A l'inverse, les teneurs en fibres de l'aliment en proportion
recommandée (moins de 10%) peuvent améliorer la croissance des
poissons car elles constituent un lest dans le bol alimentaire qui
régule la vitesse du transit intestinal (NRC, 2011). Aussi, les
résultats permettent t'ils de constater que les sons de maïs et de
blé les plus riches en fibres sont utilisés sous forme de poudre
grossière (taille moyenne du grain variant entre 0,81 et 1,01), ce qui
pourraient augmenter les difficultés de
47
digestion (ballonnement), réduire
l'accessibilité des nutriments et causer des retards de croissance et
des mortalités chez les poissons.
Toutefois, l'amélioration des paramètres de
croissance de production et d'économie avec une intensité de
nourrissage soutenue en système semi-intensif laisse penser que les
sous-produits peuvent améliorer la productivité des étangs
piscicoles. Cette intensité de nourrissage soutenue, contribue à
la mise en place d'une alimentation naturelle composée de zooplancton,
de phytoplancton, d'insectes, de mollusques et de tous les organismes
benthiques de petites tailles disponibles comme alimentation d'appoint pour les
poissons (Dabbadié, 1996). Par ailleurs, l'abondance d'aliment naturel
dans les étangs en rizi pisciculture due à l'association riz
poissons associée à la distribution régulière de
sous-produits pourrait expliquer l'amélioration des paramètres de
croissance dans ce système par rapport au système extensif (Avit
et al., 2012). De plus, le nombre élevé de
salariés et d'opérateurs économiques en système
semi-intensif qui respectent un minimum de bonnes pratiques de production a
positivement influencé la croissance des poissons.
48
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les sous-produits agro-alimentaires sont utilisés en
majorité dans les régions du Moronou, du Haut Sassandra, du
Gôh, de la Nawa et de la Marahoué par les pisciculteurs
agriculteurs ivoiriens en systèmes extensif en zone rurale. Ils sont
utilisés sur les fermes d'élevage de tilapia, de silure,
d'hétérotis, de mâchoiron, de carpe et de parachana
à tous les stades de production. Aussi, les bonnes pratiques de
production et d'alimentation des poissons sont peu connues et pratiquées
sur la majorité des fermes qui utilisent les sous-produits pour nourrir
les poissons d'élevage. Les durées de production sont
élevées, les GMQ et les poids marchands tilapia sont en
général faibles. Les faibles poids marchands enregistrés
sur les fermes en général indiquent la nécessité de
mettre à la disposition des pisciculteurs en système
semi-intensif, des aliments de qualité pouvant couvrir les besoins de
croissance des poissons élevés. Aussi la promotion de la
pisciculture semi-intensive auprès des salariés et
opérateurs économiques augmenterait la capacité des
pisciculteurs à utiliser des aliments de qualité afin
d'améliorer les poids marchands et de maximiser la production. De plus
la formation des pisciculteurs aux bonnes pratiques d'alimentation et de
production améliorerait la production des fermes piscicoles.
49
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