2.1.1.1. La structure SN0 Que P
La structure SNO Que P désigne une complétive du
faisant partie intégrante du sujet de la phrase quand on fait son
analyse en constituants immédiats. Dans la complétive du nom
sujet, la relation entre le nom et Que P la complétive peut
être directe ou indirecte. Les deux peuvent être dans le même
environnement syntaxique. La complétive peut aussi être
délocalisée dans un contexte autre syntagmatique.
2.a. le fait que K restait assis tranquillement
au chevet de Me Huld lui parait assez rassurant (LP
:237)
2.b. S'imposa la conviction que la vie
concrète était le référent (LP11/10/02
:29)
2.c. La conscience que si le bien absolu
était inatteignable...se manifesta (LP11/10/02
:31)
2.d. L'idée lui vint
aussitôt qu'il n'eût pas dû parler ainsi à
haute voix (LP : 24)
Dans ces exemples, les complétives de [2.a à
2.c.] sont directement liés aux N0 fait, conviction, et
conscience. Elles fonctionnent comme des compléments du nom.
Evouna (2015) ne partage pas cet avis. Il postule, à partir de la
grammaire dérivationnelle, une unité formelle de toute les
complétives. Autrement dit, pour lui, toutes les complétives ont
une parenté génétique. Cette dernière peut
être reconstruite par le schème corrélatif. Il s'agit,
selon Muller (1996 :5), de l'ensemble tel + que permettant de
démontrer une origine commune entre les subordonnées
complétives et les QU-.
En appliquant le schème corrélatif de Muller
(1996) à ces énoncés, Evouna (2015 :5354) conclut que
la fonction primaire de la phrase complétive est sujet.
L'élément donné comme support, lui, en est attribut.
L'application du schème corrélatif aux énoncés
[2.a à 2.c.] permet d'aboutir aux reformulations ci-dessous.
2.a'. * Le fait que K restait assis
tranquillement au chevet de Me Huld lui parait tel
qu'assez rassurant
2.b'. * La conviction que la vie concrète
était le référent telle qu'il s'imposa
2.c'. ? la conscience que si le bien absolu
était inatteignable...telle qu'elle se
manifesta
Cette analyse d'Evouna avec un regard suscite des questions :
d'une part, l'application du schème corrélatif est-elle toujours
productive ? Le résultat nous démontre que non. En effet, les
phrases dérivées sont soit agrammaticales, soit
d'acceptabilité réduite. Par ailleurs, si la complétive
est réellement sujet comme le pense Evouna, ne devrait-elle pas
réagir favorablement à l'extraction au moyen du
présentatif discontinu c'est...qui sans schème
corrélatif ? L'application de cette opération livre un
résultat inadmissible.
2.a''. *C'est que K restait assis
tranquillement au chevet de Me Huld qui lui parait le fait
assez rassurant
2.b''. C'est la conviction que la vie
concrète était le référent qui
s'imposa
2.c''. ? C'est que si le bien absolu
était la conscience inatteignable... qui se
manifesta
En outre, la pronominalisation du couple N0+Que P se
fait en bloc. Toute la suite peut être remplacée par un SN ou un
pronom. Le résultat ne confirme-t-il pas que ce couple est un syntagme
où N0 est le régissant et Que P un
subordonné ?
2.a'''. Ce garçon / il lui
parait assez rassurant 2.b'''. La vérité / cette
fille élégante s'imposa
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