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Dette publique et croissance économique au Bénin.


par Zountchégnon Delphin DJOMAMOU
Université d'Abomey-Calavi (UAC) - Licence professionnelle en sciences économiques 2018
  

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Paragraphe 2 : Présentation de la revue littéraire

Toute recherche suppose la maitrise de quelques savoirs dans un domaine. Il nous est donc indispensable de recourir aux études antérieures ayant trait à notre thème. Dans ce paragraphe, nous envisageons d'abord d'apporter quelques précisions conceptuelles et sémantiques concernant les notions fondamentales utilisées dans ce travail de recherche, ensuite faire la revue des recherches effectuées par certains auteurs et enfin ressortir les différents canaux de transmissions à travers lesquels la dette extérieure affecte la croissance économique.

A- Clarification de certains concepts

Dette : montant, à une date donnée, de l'encours des engagements courants effectifs qui comportent l'obligation pour le débiteur de rembourser le principal et/ou verser des intérêts, à un ou plusieurs moments futurs, et qui sont dus à des résidents d'une économie par des personnes ou entités de la même économie et/ou d'autres économies.

Dette publique : dette résultant d'emprunts contractés par l'Etat ou ses démembrements auprès d'entités résidentes et/ou non.

Dette intérieure met en rapport des agents résidant sur le territoire d'un même Etat ; elle est libellée en monnaie nationale et ne subit pas le risque de change.

La dette publique extérieure est définie, par la Banque Mondiale, comme la dette envers des non-résidents, remboursable en devises, en biens ou en services, d'une durée initiale ou révisée de plus d'un an, et qui constitue un engagement d'un débiteur public ou d'un débiteur privé qui a reçu une garantie publique pour le remboursement par un débiteur public.

La dette bilatérale est une créance détenue par un Etat sur un Etat. De façon précise, elle peut être définie comme la dette due à un gouvernement ou à une institution spécialisée d'un gouvernement ou encore celle due à une banque publique ou privée d'un autre pays.
La dette multilatérale est une créance détenue par un groupe d'Etats ou une institution financière internationale sur un Etat.

Le service de la dette est la charge financière qui incombe à l'emprunteur en contrepartie du prêteur. Il regroupe les montants à payer au titre du principal, des intérêts et diverse commission.

Encours de la dette publique : Montant qui a été décaissé mais qui n'a pas encore été remboursé ou annulé. En d'autres termes, il s'agit du total des décaissements réels moins les remboursements du principal.

La théorie du surendettement

La théorie économique a fini par reconnaître l'existence d'un seuil au-delà duquel, la dette devient insoutenable. Autrement dit, un niveau tolérable et raisonnable de la dette extérieure peut avoir des effets positifs sur la croissance. Mais, un niveau très élevé du stock de la dette impacte négativement la croissance économique. D'où l'émergence de la théorie du «surendettement » ou du « fardeau de la dette », on distingue ainsi :

· Le fardeau primaire: l'effet d'éviction du service de la dette

Le fardeau primaire se distingue du fardeau virtuel de la dette du fait qu'il n'intègre aucun effet de désincitation de la dette sur l'investissement. Il s'agit d'un effet d'éviction qui agit sur l'investissement par un resserrement de liquidité. On ne se concentre pas sur l'encours de la dette, mais plutôt sur son service qui exerce un effet d'éviction sur l'investissement. Le paiement du service de la dette réduit les ressources disponibles pour l'investissement public. Il oblige l'Etat à modifier la structure des dépenses publiques ; c'est la théorie de la contrainte de liquidité ou "effet d'éviction".

L'Etat en se voyant dans l'obligation de réduire ses investissements et de restructurer ces dépenses publiques au détriment des dépenses d'investissement (infrastructures, dépenses d'éducation et de santé, diminution d'importations des intrants et des biens d'équipement). Cette diminution d'investissement public entraine une diminution considérable d'investissement total, parce que dans les pays émergents l'investissement public représente une part importante dans l'investissement total. Ainsi, il impacte l'investissement privé vu la complémentarité qui se trouve entre les deux. Par exemple, une diminution de l'investissement public (dépenses d'éducation, de santé, d'infrastructures...etc.) entraine une dépréciation de la qualité du capital humain. Cette externalité impacte négativement la production. Soit de façon directe par la chute de la productivité du travail, soit de façon indirecte à travers la baisse de la productivité des investissements privés en capital physique.

· Le fardeau virtuel de la dette :

L'approche en termes de debtoverhang (basée sur l'encours) considère le poids futur de la dette. C'est lorsqu'il apparaît que le niveau de la dette devient insoutenable et il dépassera la capacité de remboursement du pays débiteur. C'est-à-dire, il existe une probabilité non nulle que le pays débiteur soit incapable dans le futur de faire face au remboursement de son emprunt (le pays devient insolvable). La solvabilité et la soutenabilité sont des notions qui permettent de caractériser la situation d'un pays par rapport à ses possibilités, et à sa volonté de respecter ses engagements financiers.

La non solvabilité entraine une crise des finances publiques. À titre d'exemple, nous pouvons citer la crise de l'endettement des pays émergents dans les années quatre-vingt et l'actuelle crise de la zone euro. Cependant, RAFFINOT (1998) pense que la solvabilité est un critère peu opérationnel, parce que même dans les conditions les plus favorables le pays ne devient créditeur net que trop lointain. Il traduit cet aspect sur un plan quantitatif par la soutenabilité. Selon RAFFINOT (1998), la soutenabilité de la dette correspond à la situation dans laquelle un pays a la capacité d'assurer le service de sa dette sans besoin d'ajuster sa politique budgétaire dans l'avenir, sans solliciter un rééchelonnement, sans accumuler les arriérés et enfin sans compromettre sa croissance et ses objectifs du développement à long terme.

Comme illustre la courbe de Laffer (cf. figure 1), plus l'encours de la dette est élevé plus la probabilité de son remboursement devient faible. Sur cette courbe on distingue deux parties : La partie ascendante, où la hausse de la valeur nominale de la dette va de pair avec l'augmentation des anticipations de remboursement. Alors que pour la partie descendante, les anticipations du remboursement sont en fonction décroissante de la valeur nominale de la dette extérieure. Le pays arrive à cette situation lorsqu'il dépasse le seuil de soutenabilité de sa dette.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo