CHAPITRE 1 : Cadre théorique et méthodologie
de recherche
SECTION 1 : Cadre
théorique
Cette section retrace dans un premier paragraphe, la
problématique, les objectifs et hypothèses de recherche ;
et dans un second paragraphe, la revue de littérature.
Paragraphe 1 :
Problématique, objectif et hypothèse de recherche.
A. Problématique
La plupart des pays de l'espace UEMOA ont besoin des
ressources financières pour assurer la couverture des charges publiques.
Ces ressources sont entre autres constituées des ressources internes
mais aussi et surtout le recours à l'endettement qui, combinés
aux ressources internes permettent, en principe, de faire face aux multiples
charges publiques consécutives à l'explosion démographique
et aux exigences de développement et de modernisation de
l'administration. L'endettement permet donc à un pays d'investir des
capitaux au-delà de ses propres disponibilités financières
en empruntant des excédents de capitaux (Klein, 1994). L'essence de la
dette ainsi créée est supposée, toutes choses
égales par ailleurs, générer la croissance et favoriser le
développement.
L'endettement est devenu donc le levier de l'économie
de tout pays en développement. Par ailleurs, l'ouverture qu'il propose
sur l'avenir est aussi un risque, une chaîne inégalement
supportés. C'est dans ce contextequ'Anago s'interroge s'il existe un
seuil maximal à l'endettement public au-delà duquel l'État
ferait faillite ou si la dette publique est soutenable. Plusieurs études
théoriques(Pattillo et al. 2002, Clements et al. 2003) ont
montré qu'une hausse du ratio de dette publique pourrait conduire
à une réduction de la croissance à cause d'un effet
d'éviction des investissements productifs (ou du fait de
l'équivalence ricardienne) et de la relative inefficacité de
l'État dans l'utilisation des ressources.
Néanmoins face à l'enjeu de la dette, il a
été défini au sein de l'UEMOA et de la CEMAC des
critères de convergences de politique nationale en 1998 afin de
consolider le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité. Parmi ces critères, le ratio de la dette publique
totale rapporté au PIB nominal ne doit pas excéder 70%.
Également pour les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) notamment
le Fond Monétaire International (FMI), le ratio de la dette publique est
plafonné à 55% du PIB nominal. Malgré la volonté
des institutions de faire éviter aux pays membres une dette excessive,
les différents Etats sont confrontés à un problème
de remboursements, d'autres qui continuent d'emprunter en dépassant ces
seuils.
Au Bénin, le taux d'endettement est toujours
resté en deçà du seuil fixé au sein de l'UEMOA mais
qui tente à violer celui fixé par le Fond Monétaire
International (FMI). En effet, l'encours de la dette publique du Bénin
rapporté au PIB nominal a évolué de façon
irrégulière après l'atteinte en 2003 du point
d'achèvement de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés
(IPPTE) et la mise en oeuvre pour le pays en 2005 de l'Initiative
d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), selon le rapport
de stratégie d'endettement public pour l'année 2012 et 2016
(CAA). De 39,79% du PIB nominal en 2005, il est descendu à 10,83% en
2006 suite aux annulations de dette obtenues par le pays avant de remonter
progressivement pour atteindre 31,5% en 2014 puis enregistrer un saut qui le
fera passer à 41,5% en 2015. En outre selon la Caisse Autonome
d'Amortissement (CAA), le taux d'endettement public du pays passe de 47,65% en
2016 à 60% du PIB nominal en 2017. Cette évolution se justifie
principalement par une mobilisation accrue des ressources extérieures en
vue de soutenir principalement la mise en oeuvre des projets et programmes de
développement. Quant au service de la dette rapporté aux
exportations, il a connu sensiblement la même évolution que
l'encours passant de 2,79% en 2005 à 2,96% en 2006 puis 4,13% en 2015
à 4,96% en 2017. Malgré la croissance de cette dette depuis
quelques années, le risque de surendettement du Bénin reste
faible selon les organismes financiers internationaux notamment le Fonds
Monétaire International (FMI). Ainsi, le pays tutoie la barre
communautaire fixée par les pairs (UEMOA). A60% de taux d'endettement
public, le Bénin est, certes, encore dans la norme communautaire mais
est plus proche des 70% du seuil d'endettement fixé par l'UEMOA. Pire le
pays a dépassé la limite imposée par les Partenaires
Techniques et Financiers (PTF) notamment le Fonds Monétaire
International (FMI) qui est plafonné à 55%. Le taux de croissance
du PIB de son côté a évolué progressivement en
passant de 1,7% en 2005 à 6,5% en 2014 avant de faire un pic presque
constant 5,2% en 2015, 5,0% en 2016 et 5,6% en 2017 (sous-estimation de la
CAA). L'évolution de la croissance économique dépend
t-elle de celle de la dette publique ?
Face à cette remontée très importante du
taux d'endettement public, notre recherche se propose de répondre
à la question suivante : « Quel lien peut-on établir
entre dette publique et croissance économique au Bénin ?
» Pour mieux cerner les contours de cette question fondamentale, les
questions spécifiques ci-après ont été
définies :
ü Quelle est l'incidence du service de la dette sur la
croissance économique du Bénin ?
ü Quel est le seuil optimal de la dette publique au
Bénin ?
La contribution de cette recherche est d'analyser la dette
publique de façon à montrer son poids sur l'économie
béninoise en mettant en évidence l'existence d'effet de seuil
à partir duquel elle constitue un frein pour le pays.
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